Juin 2014 Par la Mutualité Chrétienne Initiatives

Quatre Belges sur dix estiment que les soins dentaires sont difficiles à payer. Cela n’a rien d’étonnant, comme le révèle une enquête de la Mutualité chrétienne (MC) sur le coût de soins dentaires courants : en orthodontie, la facture pour un adulte s’élève à 1.500 euros et pour une nouvelle dent avec implant, ce sont 1.350 euros qu’il faut débourser. Le tout, sans intervention de l’assurance obligatoire.

Dès lors, la MC plaide pour que le prochain gouvernement investisse 200 millions d’euros pour un meilleur remboursement. «Il faut renforcer l’assurance obligatoire, car tout le monde a droit à une dentition saine» , déclare Jean Hermesse , Secrétaire général de la MC.
Cette dernière a d’ailleurs pris les devants en lançant de nouvelles couvertures soins dentaires, Dento solidaire et Dento + .

Onéreux

Personne n’envisage une visite chez le dentiste de gaieté de cœur. Et le montant de la facture d’une telle visite y est certainement pour quelque chose. Selon une enquête de la MC, quatre Belges sur dix estiment que les soins dentaires sont difficiles à payer. Et sur les 11% de personnes qui postposent des soins pour raison financière, près d’un quart (26%) reportent des soins dentaires, soit la plus grosse proportion.

Ce constat a mené la MC à interroger ses membres récemment passés chez le dentiste sur le montant de leur facture. Et sur les 160.000 réponses obtenues, il n’y avait pas de bonne surprise. Un traitement orthodontique pour adulte coûte environ 1.500 euros. Pour un implant dentaire (qui remplace une racine naturelle), le coût se monte à 800 euros auxquels il faut ajouter le coût d’une couronne (remplaçant la partie de dent visible), soit 550 euros. Au total, 1.350 euros pour remplacer une dent complète. Ces interventions n’étant pas prises en charge par l’assurance obligatoire, le patient doit les payer entièrement.

Bien d’autres soins courants ne sont pas suffisamment remboursés par l’assurance obligatoire. Une consultation en parodontologie (pour le traitement des gencives) coûte environ 141 euros dont seulement 20 euros sont remboursés. Une prothèse amovible confortable et de bonne qualité pour six dents revient à 800 euros, dont uniquement 259 euros sont pris en charge par l’assurance obligatoire.

«Quelques nouvelles dents ou un passage chez l’orthodontiste peuvent rapidement coûter la moitié, voire l’entièreté du budget vacances d’une famille. Pourtant, tout le monde a droit à une dentition saine. Nous plaidons donc pour le renforcement de l’assurance obligatoire» , déclare Jean Hermesse.

Transparence

L’enquête de la MC fait également apparaître de grandes disparités dans les facturations des dentistes. Certains implants coûtent moins de 450 euros. Mais pour un quart d’entre eux, les patients ont payé 1.200 euros ou plus. Constat similaire pour les couronnes: le quart d’entre elles revenaient à 269 pièce, mais pour le quart le plus cher, on en est à 750 euros.

«La situation particulière de chaque patient joue naturellement un rôle dans cette disparité des prix. Mais la justification des montants facturés par les dentistes n’est pas claire. Dès lors, le patient s’interroge légitimement : a-t-il payé un montant correct ? A-t-il obtenu le rapport qualité/prix optimal par rapport au montant qu’il a acquitté ?» , s’interroge Jean Hermesse.

Cinq points d’action

La MC propose cinq points d’action pour rendre les soins dentaires abordables.

Remboursement de différents soins dentaires par l’assurance obligatoire
Dans une première phase, la MC plaide pour un remboursement, à concurrence de 25% du prix recommandé, des bridges, des couronnes des implants et des prothèses squelettiques (plus qualitatives que les prothèses en résine), avec un plafond de 300 euros. Cette mesure représente un budget de 200 millions d’euros. Un meilleur remboursement des prestations en orthodontie et en parodontologie doit également intervenir.

Devis obligatoire
Pour certaines interventions, comme en orthodontie, le dentiste devrait remettre un devis à son patient de façon à ce que ce dernier sache le plus précisément possible à quoi s’en tenir.

Facture transparente
La facture d’un dentiste devrait préciser les prestations accomplies, leur prix (avec une distinction claire entre ticket modérateur, remboursement et suppléments) et le prix du matériel utilisé. Les mutualités devraient également recevoir cette facture pour avoir une vue globale sur le coût des soins dentaires.

Plus de dentistes conventionnés
68% des dentistes travaillent en fonction des tarifs officiels et sont donc (partiellement) conventionnés. Ce pourcentage devrait encore augmenter. La MC souhaite encourager encore plus de dentistes à adhérer à la convention.

Prévention
Selon les chiffres de la MC, la moitié seulement des Belges se rend une fois par an chez le dentiste (chiffres mesurés entre 2009 et 2012). Grâce à des actions de sensibilisation ciblées, cette proportion peut évoluer favorablement.

L’article ‘Sourires en pleine santé’ ci-après vous détaille le volet prévention de l’initiative de la Mutualité chrétienne.

Dans l’attente des mesures de remboursement espérées, l’organisme assureur a pris les devants en lançant deux nouvelles couvertures soins dentaires, en Wallonie et à Bruxelles : Dento solidaire et Dento + (http://www.mc.be/dento). La première est automatique et comprise dans la cotisation des affiliés à l’assurance complémentaire. La seconde est facultative et propose aux affiliés de la MC des remboursements pour des soins dentaires plus importants.