Avril 2008 Initiatives

L’INPES a réalisé une étude sur l’impact des messages sanitaires apposés sur les publicités alimentaires (1). Elle montre une bonne reconnaissance des messages et un impact favorable sur les comportements alimentaires, qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents ou d’adultes. En effet 87 % des Français accueillent favorablement les messages sanitaires insérés dans les publicités alimentaires, 71 % d’entre eux les ont mémorisés et ce quelques mois seulement après leur mise en place en février 2007. 79 % pensent que c’est un bon moyen de sensibiliser les personnes à l’importance d’une alimentation équilibrée.

Une bonne reconnaissance

87% des 15 ans et plus accueillent favorablement la mesure d’insertion des messages sanitaires dans les publicités alimentaires et ils sont 70% à attribuer ces messages sanitaires aux pouvoirs publics, essentiellement au Ministère en charge de la Santé (60%).

Fiche technique

Enquête réalisée du 1er au 17 octobre 2007 en face-à-face auprès d’un échantillon de 1063 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et d’un échantillon de 400 enfants représentatif de la population française âgée de 8 à 14 ans. Les échantillons ont été construits selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle du chef de famille, après stratification par région et catégorie d’agglomération.

71% des personnes interrogées se souviennent avoir vu, lu ou entendu ces messages dans les derniers mois (principalement à la TV). Notons que les femmes de moins de 50 ans sont plus nombreuses à s’en souvenir et que 71% des personnes les ont bien mémorisés et sont capables d’en restituer au moins un spontanément, sur les quatre diffusés. 74% des enfants apprécient les messages écrits et 86% les messages «mis en scène» à l’initiative de certaines chaînes de TV.
Le message relatif à la promotion de la consommation de 5 fruits et légumes par jour est le plus souvent cité spontanément par les adultes et les enfants, suivi des messages sur la limitation du grignotage et de la consommation de produits trop gras, trop sucrés et trop salés.
90% des personnes interrogées les reconnaissent (de 82 à 98% selon le message, voir tableau).
Les enfants de 8 à 14 ans s’en souviennent mieux que leurs aînés avec environ 10 points de reconnaissance en plus.

Reconnaissance des messages sanitaires dans les publicités

Message

Adultes Enfants
Au moins 5 fruits et légumes 93% 98%
Eviter de manger trop gras, trop sucré, trop salé 87% 96%
Pratiquer une activité physique régulière 83% 90%
Eviter de grignoter entre les repas 82% 91%

Les messages sanitaires sont considérés comme très clairs et très faciles à comprendre par près de la totalité de la population (97%), d’autant que les personnes interrogées se sentent majoritairement concernées pour elles-mêmes, leur famille ou leurs proches.
Toutefois quelques problèmes de confusion entre le message sanitaire et le produit promu apparaissent. En effet, alors que le message sanitaire apposé sur la publicité n’est pas nécessairement en rapport avec le produit promu, une majorité de Français de 15 ans et plus (60%) pensent l’inverse, c’est-à-dire que le message affiché serait adapté au produit promu. Ainsi, interrogés sur des publicités précises comme par exemple un yaourt aux fruits avec le message «pour votre santé, mangez au moins 5 fruits et légumes par jour», 44% pensent à tort que ce yaourt fournit une portion de fruits pour la journée.

Un impact favorable sur les comportements alimentaires

Questionnés sur l’impact de ces messages sur leur comportement alimentaire et d’achat, 21% des 15 ans et plus déclarent avoir changé leurs habitudes alimentaires et 17% leurs habitudes d’achat de produits alimentaires ou de boissons. Tous déclarent au minimum consommer davantage de fruits et légumes. L’incitation au changement de comportement est plus importante chez les adultes (plus de 15 ans) petits consommateurs de fruits et légumes et chez ceux qui grignotent.
Si les femmes reconnaissent à 48% que ces messages les incitent à réfléchir sur ce qu’elles mangent, les hommes, eux, ne sont que 37%.

L’influence de la publicité sur les enfants

Les 400 enfants interrogés dans le cadre de cette enquête sont 47%, dans la tranche des 8-14 ans, à dire que les publicités qu’ils regardent leur donnent envie de manger ou de boire.
62% d’entre eux demandent par ailleurs à leurs parents d’acheter les produits dont ils ont vu la promotion à la télévision, ce que reconnaissent 62% des parents. 91% des enfants interrogés déclarent obtenir ce qu’ils ont demandé.

Des perceptions différentes selon la corpulence des personnes interrogées

De façon générale, on constate que la perception des messages sanitaires est plus négative chez les personnes obèses et /ou se considérant comme trop grosses, que dans la population générale. En effet 24% des personnes obèses trouvent ces messages culpabilisants, contre seulement 13% des personnes ayant un poids «normal».
De même 28% des personnes se considérant trop grosses trouvent ces messages culpabilisants, 14% estimant même que ces messages sont sources d’angoisse pour elles. Celles qui se considèrent «à peu près du bon poids» ne sont par contre que 10% à les trouver culpabilisants et 6% à y voir une source d’angoisse.
d’après un communiqué de l’INPES

(1) La loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique prévoit que les messages publicitaires en faveur de boissons avec ajout de sucre, de sel ou d’édulcorant de synthèse et des produits alimentaires manufacturés contiennent une information à caractère sanitaire.
A défaut de l’apposition de ce message sanitaire, l’annonceur ou le promoteur doit s’acquitter d’une contribution financière reversée à l’Institut national pour la prévention et l’éducation pour la santé (INPES) pour lui permettre de conduire des actions d’éducation nutritionnelle.
Le décret et l’arrêté du 27 février 2007 sont venus fixer les conditions d’application de la loi, notamment en déterminant le contenu de l’information sanitaire.
Le montant de la taxe qui sera collectée pour la première fois en 2008 devrait rapporter entre 900.000 et 3 millions d’euros.