Août 2005 Par Christian DE BOCK Initiatives

Il ne s’agit pas ici des vicissitudes du statut judiciaire des joints, interdits, autorisés, tolérés, ni l’un ni l’autre, au contraire et inversement, mais d’une bonne pièce proposée par la FEDITO bruxelloise, qui regroupe bon nombre d’institutions pour toxicomanes de la capitale.
En effet, elle a eu l’idée de susciter trois rencontres sur le sujet, dans le cadre charmant et très convivial du théâtre du Vaudeville. Les résultats de ces échanges devraient être injectés dans les débats législatifs annoncés pour cet automne.

J’ai eu l’occasion d’assister à une partie de la première, qui invitait le 7 juin dernier les secteurs de l’enseignement et de la jeunesse (fédérations de parents d’élèves, universités, aide à la jeunesse, mouvements de jeunesse…) à débattre au départ du témoignage d’une quinzaine de personnes. Grâce à l’autorité bienveillante et non dénuée d’humour du modérateur Jacques Bredael , ceux-ci ont pu exprimer quelques idées maîtresses sans lasser l’auditoire.
Pour ma part, j’ai retenu en particulier le témoignage de Pierre Waaub , professeur à l’Institut St Dominique de Schaerbeek, qui nous explique ses réticences à voir débarquer dans son établissement de nombreuses offres de programmes éducatifs dans le domaine de la santé, qui perturbent les apprentissages des élèves plus qu’autre chose. Il plaide pour des projets construits par la communauté éducative elle-même, et qui, s’agissant de la problématique ‘cannabis’, en questionnant l’autonomie et la dépendance, aident les jeunes à se forger une opinion et trouver leurs propres repères. Une démarche audacieuse, à mille lieues des interdictions et prescriptions alarmistes qui polluent le débat.
Il nous dit aussi qu’en abordant honnêtement la question, dans un contexte qui n’est pas celui d’une crise aiguë avec son lot de trafics et de rackets, l’école qui ose parler en termes mesurés d’un sujet qui inquiète nombre de parents, peut même concilier une démarche pédagogique adulte et un argument de marketing pour ‘doper’ (si j’ose le verbe) les inscriptions de nouveaux élèves. Passionnant.
Une deuxième rencontre a eu lieu le 21 juin avec les secteurs droit et justice, et une dernière est programmée le 6 septembre avec le social et la santé. Nous y reviendrons.
Christian De Bock
Rencontres cannabis, FEDITO, rue du Président 55, 1050 Bruxelles. Sur le site http://www.feditobxl.be , vous pouvez prendre connaissance des Réflexions du secteur ‘toxicomanie’ bruxellois , parues début 2005 (document de 12 pages également disponible en une ‘version longue’ papier de 80 pages qui comprend en plus les actes de la journée ‘Cannapistes’).