Une marraine charismatique, 125 films en compétition, 35 opérations chirurgicales en direct, 110 ateliers pédagogiques ayant réuni près de 4000 élèves, plus de 2000 personnes présentes aux 6 soirées thématiques, 30 000 connexions sur la Web TV du salon, plus de 10.000 participants à l’ensemble des activités aux Amphis de Médecine du CHU de Liège et sur les divers lieux décentralisés du festival: ImagéSanté , au fil de ses éditions, maintient le cap. Un festival de plus en plus prestigieux et dont le rayonnement grandit à l’international. Éducation Santé en était et vous fait partager cette intéressante et agréable expérience.
17 mars
La soirée inaugurale a commencé par différentes tables rondes. Au rendez-vous : un intéressant panel de personnalités liégeoises issues du monde politique, du CHU ou de l’ULg, partenaires de l’événement, le tout animé et commenté par Philippe Reynaerts et Maureen Louys (RTBF).
L’asbl Enjeu, organisatrice de l’événement depuis plusieurs années, avait mis les petits plats dans les grands à l’occasion de cette 20e édition en nous proposant comme marraine la toujours aussi ravissante Emmanuelle Béart, qui a profité de l’occasion pour nous confier son attachement à la Belgique, et plus particulièrement au festival et au secteur du film documentaire. C’est tantôt avec humour tantôt avec pudeur qu’elle a présenté à l’assemblée deux de ses récents films (projetés aux Grignoux pour l’occasion) : ‘Les yeux jaunes des crocodiles’ où elle campe le rôle d’Iris, jolie blonde sophistiquée et mondaine, mariée à un riche avocat et menant une vie futile, que tout oppose à sa sœur Joséphine (Julie Depardieu), rouquine, historienne spécialiste du Moyen-Âge, dont la vie va pourtant lier les destins; ‘Ma compagne de nuit’, un film intimiste qui n’a pas été distribué en Belgique, dont elle dira qu’il a «changé son regard sur la fin de vie». Elle y interprète le rôle de Julia, jeune architecte atteinte d’un cancer généralisé, qui a choisi de mourir chez elle, accompagnée par une autre femme, son aide-ménagère, Marine (Hafsia Herzi).
La soirée d’ouverture s’est poursuivie par la projection en avant-première du film ‘Her’ (Spike Jonze, 2014), dans lequel un homme récemment séparé (Joaquin Phoenix) tombe amoureux d’un système d’exploitation doté d’une intelligence artificielle et nommé Samantha (porté par la voix suave de Scarlett Johansson). Entre sentiments virtuels (ou plutôt bien réels) et humour, il apprend vite qu’à l’époque où, grâce aux progrès technologiques, tout devient possible, tout le monde n’est pas prêt à accepter la nouvelle relation dans laquelle il se jette corps et âme, nous bouleversant par l’intensité et la sincérité de ses émotions. Lorsque Samantha lui apprend qu’elle a 8752 autres ‘amants’ de par le monde, la vie virtuelle qu’il s’était créée et dans laquelle il s’était enfermé, s’effondre. Sa chute est plus douloureuse encore lorsqu’il apprend que sa bien-aimée doit être ‘reprogrammée’.
Du 18 au 21 mars
Les différents jurys du festival (10 au total, composés de spécialistes internationaux et d’acteurs locaux du monde de la santé) ont visionné les 125 films en compétition pendant 4 jours, dans 7 salles en parallèle. Éducation Santé a participé au jury Sexualité & Santé. Sa collaboratrice a pu visionner 15 films abordant des sujets aussi diversifiés qu’originaux, allant de la classique mais bien actuelle question de la sexualité des personnes handicapées, au phénomène moins connu de l’intersexualité, en passant par les grossesses après la ménopause ou encore la difficile problématique de l’excision dans les pays du Sud.
Le travail de la cinquantaine de jurés a permis de produire un palmarès très riche (disponible sur le site http://www.imagesante.be). Le Grand Prix a été attribué à une production allemande ‘Ne m’oublie pas’, un film aux personnages attachants, traitant de la maladie d’Alzheimer et du souhait de prolonger les souvenirs le plus longtemps possible, au sein d’une famille qui se retrouve.
Le Prix du Public, attribué par les spectateurs du festival lors des projections, a été remis au ‘Cerveau d’Hugo’, qui traite avec émotion (et avec la voix de Sophie Marceau) de la question de l’autisme. Être né avec un cerveau autiste au pays des ‘neurotypiques’ est une épreuve et un combat de chaque jour pour Hugo… Quant au Prix des Mutualités, c’est le film ‘Le ventre, notre deuxième cerveau’ qui l’a emporté. On y apprend qu’il y a quelques années, les scientifiques ont découvert en nous l’existence d’un deuxième cerveau, notre ventre. Celui-ci contient en effet deux cents millions de neurones qui veillent à notre digestion et échangent des informations avec notre ‘tête’. Les chercheurs commencent à peine à décrypter cette conversation secrète et cela suscite d’immenses espoirs thérapeutiques, notamment pour le traitement des maladies neurodégénératives, comme Parkinson, qui pourraient trouver leur origine… dans notre ventre.
Le 21 mars, à l’initiative du Centre liégeois de promotion de la santé, le festival proposait, pour son avant-dernier jour, une ‘foire aux outils pédagogiques’, lors de laquelle le stand d’Éducation Santé été dévalisé en quelques heures à peine. Pas étonnant quand on sait que le festival accueillait ce jour-là pas moins de 1400 jeunes étudiants et leurs professeurs afin de leur proposer diverses animations sur des thèmes tels que l’alimentation, la relation entre santé mentale et normes sociales, les inégalités face aux attitudes environnementales, etc.
22 mars
La soirée de clôture de l’événement s’est déroulée dans le cadre prestigieux du Cercle de Wallonie à Seraing, où 300 personnes étaient attendues pour un repas de gala et une sélection d’extraits des films primés tout aussi délicieuse. Emmanuelle Béart, toujours au rendez-vous, y a déclaré ne plus vouloir participer en tant que marraine, mais plutôt en tant que membre d’un jury, afin de pouvoir découvrir la nouvelle sélection de films qui sera proposée en 2016.
En attendant 2016, ImagéSanté proposera bientôt une soirée ‘best of’ lors de laquelle seront projetés les films primés au festival. Ensuite, un ciné-club ImagéSanté sera organisé avec Les Grignoux , qui proposeront tous les deux mois, dans la région liégeoise, la projection d’un long métrage, suivie d’un débat avec des professionnels de la santé.
On peut dire que le festival fut une jolie réussite. Preuve en est, la couverture presse impressionnante dont il a pu bénéficier cette année: une capsule dans l’émission OPositif (RTBF/La Première), la une de La Libre Belgique , une pleine page dans Le Soir … Il était difficile de passer à côté… «Pas étonnant avec une telle marraine» , nous a d’ailleurs confié à ce sujet le Prof Philippe Kolh , heureux président du festival.
Ce succès fut possible notamment grâce au professionnalisme, à la disponibilité et la proactivité des membres de l’équipe d’ Enjeu , aux petits soins pour sa marraine, ses jurys et ses participants. ImagéSanté fut une belle occasion de découvrir des reportages étonnants, de retrouver des collègues, de faire de nouvelles rencontres et tout simplement… de passer un bon moment d’apprentissage et de détente.