La Charte de Genève pour le bien-être a été adoptée à la suite de la 10e Conférence mondiale sur la promotion de la santé organisée par l’OMS en ligne et à Genève du 13 au 15 décembre 2021. Cette charte s’appuie sur la Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé et sur les enseignements tirés de neuf conférences mondiales sur la promotion de la santé. Elle souligne la nécessité de déployer des engagements à l’échelle mondiale pour obtenir des résultats sanitaires et sociaux équitables.
Le texte est disponible uniquement en anglais pour le moment, une version traduite sera proposée prochainement, qui sera également publiée dans Education Santé.
Pour découvrir la Charte de Genève pour le bien-être :
Bien que mobilisés par les acteurs au quotidien, plusieurs principes à la base des interventions de promotion de la santé n’ont fait l’objet que de peu de publications, accessibles, appropriables et élaborées à partir de la littérature scientifique et grise récente.
C’est de ce constat qu’est née l’idée de cette brochure « Onze fondamentaux en promotion de la santé ». L’objectif est d’aider tout·e professionnel·le se réclamant de la promotion de la santé à développer ses connaissances des fondamentaux de ce domaine d’intervention ; à identifier et visualiser les interrelations entre ces fondamentaux. Cette approche conceptuelle et dynamique des principes d’intervention de la promotion de la santé a pour ambition de mettre à la disposition des professionnel·le des arguments nécessaires pour plaider en faveur de ces principes.
Les concepts présentés
Agir en promotion de la santé
Agir dans une perspective éthique
Agir pour le réduction des inégalités sociales de santé
Agir sur les déterminants de la santé
Adapter les interventions aux types de publics
Agir en s’appuyant sur les principes de l’approche écologique
Agir sur base de fondements probants avec un croisement des sources de connaissances
Renforcer le pouvoir d’agir des personnes et des communautés
Développer des partenariats intersectoriels au service de « la santé dans toutes les politiques »
Inscrire les actions dans la durée
Inscrire les actions dans une démarche participative
Inscrire les actions dans une démarche de développement durable
Pour télécharger la brochure, rendez-vous sur le site du RESO
Une publication du RESO, le service universitaire de promotion de la santé de l’Université catholique de Louvain1
En 2016, la Conférence Mondiale sur la Promotion de la Santé2, tenue à Shanghai mettait les Objectifs de Développement Durable (ODD)3 au centre des échanges. Le rôle déterminant des acteurs (porteurs de projet, décideurs politiques, scientifiques) de promotion de la santé dans l’atteinte de ces objectifs à l’horizon 2030 y a été souligné. La Déclaration de Shanghai a été décrite par certains auteurs4 comme un potentiel tournant pour la promotion de la santé, au même titre que la charte d’Ottawa, signifiant par là que les stratégies de promotion de la santé s’inscriraient à présent dans un mouvement mondial guidé par les ODD.
Dans ce Lu Pour Vous, nous synthétisons trois articles scientifiques, publiés entre 2012 et 2020, dans lesquels différents auteurs dressent une analyse critique de la réponse du secteur de promotion de la santé aux enjeux soulevés par les changements climatiques et dégagent des pistes pour stimuler une réponse plus adéquate.
Changements climatiques, urbanisation et promotion de la santé
D’après Hancock et coll. (2020), l’avènement de l’anthropocène et l’urbanisation font du 21e siècle la plus menaçante pour la santé des populations. L’anthropocène est considéré (bien que le terme choisi ne soit pas unanimement accepté) comme une époque géologique caractérisée par des changements géologiques et écologiques provoqués par les activités humaines. Parmi ces changements, les auteurs relèvent notamment l’appauvrissement des ressources, la pollution, l’acidification des océans, les catastrophes naturelles répétitives et l’extinction d’espèces animales et végétales. L’urbanisation est souvent comprise comme l’accroissement du nombre de personnes vivant en milieu urbain, ce qui renvoie à une définition assez étroite. Pourtant, ce concept recouvre également les infrastructures et les services de la vie en milieu urbain tel l’accès à l’éducation, au travail, aux soins de santé, au soutien social, aux lieux de spiritualité, à un système alimentaire de qualité, à l’eau, à des espaces verts, etc. Il a été estimé que les villes, qui accueillent la moitié de la population mondiale, consomment entre 60 à 80% de la consommation d’énergie mondiale, 75% des émissions de carbone, et plus de 75% des ressources naturelles mondiales. Les pays du Nord étant majoritairement responsables de ces chiffres. [Patrick R. et coll. (2016)]
Dès lors que la population mondiale est de plus en plus urbaine, réduire la consommation en ressources naturelles des villes et de leur population est un objectif prioritaire pour lutter contre les changements climatiques. Patrick R. et coll. (2016 & 2012) font également remarquer que les changements climatiques ont un impact plus grand sur les populations plus vulnérables, non seulement au moment où des évènements extrêmes (tels que les canicules ou les inondations) se produisent, mais dans l’après coup, face aux conséquences de ces évènements (de par un accès aux soins de santé limité ou un accès à un logement décent plus difficile). Ces changements climatiques exacerbent donc les inégalités déjà existantes en matière de santé, ont un impact négatif sur les déterminants de santé et touchent de manière disproportionnée les populations déjà vulnérables. Le lien entre les changements climatiques, l’urbanisation, la santé des populations et les inégalités de santé est assez évident à faire, mais cache en réalité de nombreuses interconnexions qui rendent complexe le développement de solutions durables.
Réponses du secteur de promotion de la santé
Face à ces enjeux, les auteurs [Patrick R. et coll. (2016)] relèvent la difficulté du secteur de promotion de la santé à prendre une place qui, par ailleurs, ne lui est pas donnée intuitivement. Malgré qu’en 1986, la charte d’Ottawa proposait déjà une approche socioécologique de la santé reconnaissant l’interdépendance entre les individus et l’environnement (approche soutenue par d’autres déclarations internationales), de solides fondements théoriques et des pratiques en synergie avec les enjeux climatiques (telles que le mouvement « ville en santé »), les auteurs attirent l’attention sur la lenteur du secteur de promotion de la santé à s’engager activement sur les questions climatiques. Patrick R. et coll. (2016) identifient 3 problèmes centraux à cet « engourdissement » :
Les professionnels de promotion de la santé, en s’intéressant principalement aux déterminants sociaux de la santé, ont probablement négligé les déterminants écologiques de la santé5 .
Le rôle de l’environnement naturel a été inadéquatement théorisé comme un déterminant de la santé des humains et de l’équité, ce qui a pour conséquence de réduire les réelles interconnexions entre la santé de l’environnement et des humains.
Jusqu’à la Déclaration de Shanghai, les déclarations en matière de changement global qui font le lien entre la santé des humains et la santé des écosystèmes n’auraient pas été suffisamment fortes.
Selon les mêmes auteurs [Patrick R. et coll. (2016)], la promotion de la santé « souffrirait » d’anthropocentrisme. Dans cette vision, les changements climatiques sont vus comme une menace pour la santé des humains exclusivement, plutôt que comme le symptôme d’une utilisation inadéquate des ressources qui menace l’intégrité des écosystèmes dans leur globalité.
Potentiel du secteur de promotion de la santé
Les auteurs [Patrick R. et coll. (2016 & 2012)] suggèrent différentes manières pour le secteur de promotion de la santé de contribuer à la construction de solutions durables tout en se reposant sur ses principes d’action phares6 et les compétences centrales dans le secteur. Avec sa compréhension des déterminants sociaux de la santé, le secteur de promotion de la santé peut par exemple accompagner les acteurs du développement urbain et les encourager à s’ouvrir à une valorisation du rôle social des infrastructures et de l’engagement communautaire, au lieu de se focaliser uniquement sur le « bâti », comme c’est encore souvent le cas. Les principes d’action et compétences des acteurs de promotion de la santé devraient, selon Patrick R. et coll. (2016), être appliqués aux programmes et aux politiques visant le développement de milieux urbains. En effet, en tenant compte des déterminants sociaux de la santé dans la construction des programmes et politiques, la promotion de la santé apporte une perspective unique au développement urbain et aux décisions liées aux changements climatiques. Elle ajoute par exemple une dimension d’équité, de justice sociale, d’interconnexion des problématiques, etc. Autant de dimensions nécessaires à la construction de réponses, politiques et sociétales, holistiques. D’un autre côté, le secteur de promotion de la santé a tout à gagner à élargir sa compréhension des déterminants de la santé aux déterminants écologiques de la santé, et ainsi d’être mieux préparé aux défis à venir.
Des (nouveaux) « outils » pour la promotion de la santé
La pensée résiliente
La pensée résiliente serait selon les auteurs [Patrick R. et coll. (2016)] un outil à investir davantage, en complément d’outils déjà familiers du secteur tels que la pensée systémique, l’engagement des parties prenantes et les déterminants de la santé.
La pensée résiliente aide à construire la capacité des communautés et des environnements à faire avec des changements inattendus et à développer des solutions au travers d’adaptations ou de transformations, sans chercher à maintenir une forme de statu quo. Développer la pensée résiliente des intervenants (de terrain, scientifiques et politiques) implique de les accompagner dans l’exploration de leurs pratiques, des dynamiques sociales et organisationnelles auxquelles ils prennent part et qui, sans prise de recul, peuvent les conduire à nier la complexité. Cette pensée résiliente se développe au travers de la rencontre d’acteurs lors de retours d’expériences, formation, sensibilisation, supervision, etc. Elle faciliterait la collaboration avec les autres secteurs concernés par la construction de réponses holistiques aux enjeux des changements climatiques et de l’urbanisation.
Au début des années 2000, une entreprise sociale et environnementale a imaginé 10 principes guides (cf. ci-dessous) pour prendre en compte la systémique des déterminants sociaux, environnementaux et économiques de la santé des écosystèmes.
Selon les auteurs [Hancock et coll. 2020)], ces principes aident les personnes à voir l’interconnexion de leurs actions et à aligner leurs aspirations individuelles ou collectives à la santé de la Planète. En complément à cet outil, nous ajoutons que ces principes sont complémentaires aux objectifs de développement durable des Nations Unies, qui sont au coeur du travail de la plate-forme belge francophone « Associations 21 ».
Il s’agit de mouvements internationaux prônant la transdisciplinarité7 pour développer des solutions qui lient la santé des individus et la santé environnementale. S’écartant ainsi du modèle dominant de santé publique qui considère la santé des individus comme le but ultime et qui se repose essentiellement sur des approches biomédicales ou focalisées sur les comportements de santé. Selon Hancock et coll. (2020), ces mouvements impliquent un changement de paradigme de la part des professionnels qui ne devraient plus considérer l’environnement naturel comme une menace pour la santé des populations, mais comme une ressource dont le pouvoir d’agir doit, au même titre que celui des individus, être renforcé. La formation des professionnels est un déterminant important de ce changement de paradigme. Si les auteurs des articles utilisés dans ce Lu pour vous n’en parlent pas, ces mouvements renvoient néanmoins vers le concept d’une seule santé (« One Health »), dont l’actualité et la pertinence ont été renforcées par la crise sanitaire (i.e. COVID- 19)8
La formation des professionnels de promotion de la santé
Au travers d’une recherche qualitative, les auteurs [Patrick R. et coll. (2012)] ont mis en évidence des compétences dont les professionnels de la promotion de la santé auraient besoin pour répondre aux défis que posent les changements climatiques, et ce plus particulièrement pour les populations vulnérables et à un niveau d’action local/communautaire. L’étude indique que les compétences professionnelles qui reposent sur des savoir-être (par exemple la confiance en soi, la motivation personnelle, l’empathie, la capacité d’adaptation, l’aptitude à la communication, à la négociation, mais également à la mobilisation) combinées aux compétences de base en promotion de la santé (plaidoyer, médiation, leadership, communication, empowerment, planification, mise en oeuvre, évaluation, recherche) sont nécessaires pour répondre aux problèmes soulevés par les changements climatiques. Plus concrètement, ces différents niveaux de compétences se traduisent notamment pour les professionnels de la promotion de la santé dans leur capacité à favoriser des partenariats, à travailler en collaboration, et à mener des analyses de besoins basées sur les interactions des déterminants socioécologiques de la santé. La médiation et la capacité à travailler en interdisciplinarité et en intersectorialité font également partie des compétences relevées dans l’étude [Patrick R. et coll. (2012)]. L’utilisation de méthodes d’évaluation diversifiées et la mise en oeuvre de recherche appropriées (qualitative ou quantitative), en partenariat avec les parties prenantes, pour déterminer la portée, l’impact et l’efficacité des actions en promotion de la santé sont tout aussi importants. De même, il est recommandé de recourir à des approches d’évaluation culturellement et éthiquement appropriées qui fassent lien avec les valeurs de justice sociale, d’engagement communautaire et d’approches participatives. [Patrick R. et coll. (2012)] Il s’agit également de favoriser la capacité de comprendre et d’interpréter les empreintes écologiques9 et les notions de justice environnementale, de résilience et de pensée systémique.
Conclusion
En complément des pistes développées dans ce Lu pour vous, nous reprenons quelques-unes des recommandations des auteurs à destination du secteur de promotion de la santé afin que ce dernier se positionne plus fermement comme une partie prenante du développement de solutions durables et puisse amorcer les changements nécessaires à ce positionnement.
Développer une solide base de connaissances sur la science du changement climatique et son impact sur la santé et l’urbanisation, afin d’étayer les politiques publiques et les stratégies aux niveaux local, régional et international.
Travailler avec pour référence un cadre socioécologique basé sur les systèmes, tel que la pensée résiliente, pour faciliter une action collaborative interdisciplinaire et intersectorielle sur le changement climatique.
Plaidoyer pour l’investissement dans des programmes de collaboration intersectorielle sur le changement climatique, qui promeuvent simultanément la santé urbaine, l’équité, la santé des écosystèmes et la durabilité.
Soutenir le développement de mouvements sociaux urbains et d’autres alliances qui peuvent promouvoir la durabilité écologique et la participation communautaire.
Contribuer aux connaissances scientifiques en constituant une base de recherche d’études de cas et de données probantes sur de nouvelles approches réussies ou prometteuses pour promouvoir la santé et le bien-être dans un monde urbanisé et affecté par le climat.
Aller au-delà des « espaces » traditionnellement associés à la santé pour collaborer au développement de projets et de politiques pour la santé des écosystèmes.
Prendre davantage en compte la santé des écosystèmes comme déterminante pour la santé publique.
Travailler collaborativement avec des partenaires du secteur du développement durable pour soutenir une pensée agile et créative sur le bien-être en milieu urbain.
[1] Titre proposé par le RESO
[2] Disponible ici : https://www.who.int/healthpromotion/conferences/9gchp/Shanghai-declaration-final-draft-fr.pdf?ua=1 [3] Pour aller plus loin : https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/ [4] Kickbusch I. & Nutbeam D., A watershed for health promotion: The Shanghai Conference 2016, Health Promotion International, Volume 32, Issue 1, February 2017, Pages 2–6.
[5] Pour aller plus loin : Association canadienne de santé publique (ACSP). Les changements globaux et la santé publique: qu’en est-il des déterminants écologiques de la santé ? Ottawa: ACSP; 2015. Disponible ici : https://www.cpha.ca/sites/default/files/assets/policy/edh-discussion_f.pdf
[6] Tels que la prise en compte du modèle socioécologique de la santé, des déterminants de la santé, de l’équité et de la justice sociale, du respect de la diversité culturelle, de l’engagement en faveur du développement durable, de la collaboration intersectorielle ou de la participation des publics concernés/de la communauté à l’évaluation des besoins, à la planification, à la mise en oeuvre et à l’évaluation des activités/programmes.
[7] Il s’agit de la « rencontre de personnes issues de milieux académiques et non académiques, ayant des perspectives ou des modes de pensée différents, concernées par une problématique sociale complexe commune et visant le développement d’une solution utilisable sur le terrain » St-Cyr Bouchard M., Bouchard C., Sky Oestreicher J., et al. « La pratique de la transdisciplinarité dans les approches écosystémiques de la santé », VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement [En ligne], Hors-série 19 | août 2014 [8] Parodi AL. Le concept « One Health », une seule santé : réalité et perspectives [The ‘‘One health’’ concept: reality and future prospect]. Bull Acad Natl Med. 2021;205(7):659-661.
[9] Mesure de la pression qu’exerce les humains sur la nature, s’exprimant par la quantité de surface terrestre bioproductive nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons. (définition du WWF)
Références :
Hancock T., Desai P. & Patrick R. (2020) Tools for creating a future of healthy One Planet cities in the Anthropocene, Cities & Health, 4:2, 180-192, DOI: 10.1080/23748834.2019.1668336
Patrick R., Noy S. & Henderson-Wilson C. (2016) Urbanisation, climate change and health equity: how can health promotion contribute ?, International Journal of Health Promotion and Education, 54:1, 34-49, DOI: 10.1080/14635240.2015.1057653
Patrick R., Capetola T., Townsend M., Nuttman S. Health promotion and climate change: exploring the core competencies required for action. Health Promot Int. 2012 Dec;27(4):475-85. doi: 10.1093/heapro/dar055. Epub 2011 Sep 12. PMID: 21914637.
Cet ouvrage de moins de 200 pages aborde plusieurs questions qu’un acteur ou une actrice dans le domaine de la santé / promotion de la santé peut se poser à propos du marketing social. Qu’est-ce que c’est ? Quels en sont les grands principes ? Quels sont les outils et les méthodes utilisées ? Et surtout, en quoi cette approche est-elle efficace pour modifier un comportement dans une perspective de santé globale ?
Rédigé par différents experts et chercheurs de Santé Publique France et de l’EHESP, l’ouvrage allie des éléments théoriques, des exemples pratiques et des conseils de mise en application. Que ce soit en guise de première approche ou pour un professionnel averti, les auteurs offrent un « livre de poche » structuré et synthétique, compréhensible et très accessible.Surtout connu et plébiscité dans le monde anglo-saxon, le marketing social gagne indéniablement du terrain dans le monde francophone ces dernières années, même s’il ne fait pas consensus. Pour les auteurs, les mécanismes de persuasion, les avancées en psychologie sociale, les théories comportementales…, méritent d’être davantage connues par les acteurs et actrices de santé pour réfléchir sur leurs actions et améliorer leurs résultats auprès des différents publics. En effet, les comportements de santé mis en avant dans les programmes et campagnes de communication traditionnelles sont souvent jugés rébarbatifs, peu concrets, ou prometteurs de résultats visibles seulement à long terme (« manger sain », « ne pas fumer », etc.).
La plupart du temps, ces messages vont aussi à l’encontre des intérêts de géants de l’industrie agro-alimentaire ou du tabac, par exemple, qui maitrisent l’argumentaire marketing et ont une influence indéniable sur nos représentations et choix de consommation.Au fil des pages, l’ouvrage apporte des informations et des considérations pratiques à garder à l’esprit : le temps et les moyens à consacrer pour chaque étape du plan de communication, les avantages et inconvénients des méthodes, une estimation budgétaire. Cela permet aussi de « démystifier » et rendre plus accessibles des concepts tels que les études de marché.Fait encore assez rare : ce livre sur le marketing social est écrit par et pour des acteurs francophones en santé/promotion de la santé. La campagne « Mois sans tabac », conçue par Santé publique France en 2016, en est le principal exemple investigué. C’est la première action de cette envergure menée en France pour la prévention du tabagisme. Ce partage d’expérience est donc très précieux.
Important bémol, à mes yeux : malgré une préparation rigoureuse menée en amont du lancement (segmentation, ciblage, etc.) suivant toutes les prescriptions de la démarche en marketing social, le programme n’a pas eu le succès escompté auprès des publics précarisés. Bien que les diverses évaluations ne soient pas toutes finalisées, nous aurions aimé en savoir plus sur ce point qui n’est que timidement mentionné. En effet, en regard des ISS et de la consommation tabagique, cet aspect ne peut certainement pas être négligé et nous pose question…
Le marketing social (et ses méthodes) divise les acteurs du secteur de la promotion de la santé, entre autres, car il soulève une série de questionnements et de risques éthiques. Les auteurs en listent bon nombre dans la dernière partie de l’ouvrage mais les réponses qu’ils apportent ne sont finalement qu’un renvoi aux visions et valeurs du lecteur ou de la lectrice. Néanmoins, il est sans doute simpliste de mettre juste en opposition certaines méthodes du marketing social (comme le nudging) aux dynamiques d’empowerment.Comme l’écrit Laurent Chambaud, directeur de l’Ecole des hautes études en santé publique , « pour qu’il y ait débat, encore faut-il qu’il y ait connaissance et reconnaissance de l’apport de cette approche. » (p.177)
D’autres phénomènes d’actualité viennent modifier les approches en promotion de la santé : l’émergence de la médecine préventive et personnalisée, les pratiques de promotion individuelle à travers les nombreuses applications embarquées, les pratiques holistiques autour du bien-être individuel… Dans ce contexte évolutif où la notion de santé et de bien-être devient centrale, il me paraît nécessaire de réfléchir au marketing social comme une approche exprimant des valeurs explicites en santé publique. (Laurent Chambaud, p.180)
(Laurent Chambaud, p.180)
K. Gallopel-Morvan, et al., Marketing social. De la compréhension des publics au changement de comportement, Presses de l’Ecole des hautes études en santé publique, Rennes, 2019
Partie 1 – Comprendre ses publics et son environnement
Les modèles théoriques explicatifs des comportements
La théorie de l’action raisonnée et la théorie du comportement planifié
La théorie de l’apprentissage social
Le modèle transthéorique
La théorie de l’échange
Les approches comportementales
Le modèle COM B
Conclusion
Les études de marché
Les études de marché : comprendre les publics ciblés
Appréhender son environnement et la concurrence
Conclusion
Segmenter et cibler
Qu’est-ce que la segmentation
Les critères de segmentation utilisés en marketing social
Comment mettre en place une stratégie de segmentation ?
Les conditions nécessaires pour mettre en place une stratégie de segmentation
Conclusion
Partie 2 – Agir sur les publics : la boîte à outils du marketing social
Planifier et mettre en œuvre les 5 C
La planification stratégique : diagnostic, objectifs et marque
Les actions terrain : les 5 C
Conclusion
Mettre en place une campagne de communication
Quelle stratégie publicitaire ?
Quelle création publicitaire ?
Quels médias et supports de diffusion ?
Conclusion
Partie 3 – Un exemple d’utilisation du marketing social en France : la campagne Mois sans tabac
Déployer la démarche du marketing social : l’exemple de Mois sans tabac
Comprendre les comportements, l’environnement et la concurrence
Segmenter et cibler
Les objectifs de la campagne
Les 5 C
Conclusion
Evaluer une campagne de marketing social : l’exemple de Mois sans tabac
Les différents types d’évaluation
Le modèle logique de MOIST
Les évaluations de processus déployées pour MOIST 2016
L’évaluation d’efficacité déployée pour MOIST 2016
Conclusion
Conclusion – Ethique et marketing social
Ethique, études de marché et analyse de la concurrence
Ethique, segmentation et ciblage
Ethique, stratégie marketing et 5 C
Ethique et communication
Ethique et impact des campagnes de marketing social
Bien que le livre soit paru pour la première fois il y a 7 ans, nombre d’informations et de préoccupations amenées par André Cicolella sont toujours d’actualité. Pire, certaines ne sont à l’ordre du jour politique et médiatique que depuis peu de temps. Richement fourni et documenté, l’ouvrage Toxique Planète brosse large : des causes potentielles à celles avérées de diverses maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète, certaines maladies mentales, cancers, maladies respiratoires… L’auteur qualifie ces dernières de « maladies environnementales ».
Au travers d’une série de constats étayés par de nombreuses sources scientifiques, et en opérant une progression logique, l’auteur examine les liens qui existent entre environnement et dégradation de la santé publique. L’ouvrage s’articule autour de 4 parties.La première partie, intitulée « La crise sanitaire », fait état de la situation telle qu’elle était jusqu’en 2013. Il est notamment intéressant de constater que certaines prédictions faites par l’OMS à l’époque se vérifient mais de manière légèrement moins importante que les estimations. Ainsi, le nombre de maladies non transmissibles a bel et bien augmenté entre 2010 et 2020, mais pas à hauteur de 15% comme annoncé. Elles représentaient néanmoins 71% des décès annuels dans le monde en 2018.[1] André Cicolella démontre leur progression au niveau mondial, et la difficulté d’amener une prise de conscience générale à leur sujet, tant elles sont encore invisibilisées.
Les maladies non transmissibles les plus rapportées en Belgique (Health Status Report 2019 – L’état de santé en Belgique, Sciensano, Bruxelles – février 2019) :
Problèmes au bas du dos
Arthrose
Hypertension
Hypercholestérolémie
Allergie
Problèmes au niveau du cou
Maux de tête sérieux
Arthrite rhumatoïde
Troubles thyroïdiens
Dépression
Ostéoporose
Fatigue chronique
Incontinence urinaire
Diabète
Bronchopathie chronique obstructive
Asthme
Cataracte
Trouble digestif chronique
Maladie cutanée sérieuse ou chronique
Ulcère de l’estomac
La deuxième partie s’axe sur la pandémie de maladies environnementales en s’intéressant plus spécifiquement aux liens économiques avec les déterminants de santé tels que l’alimentation (malbouffe) et la consommation de tabac ou d’alcool.Quant aux troisième et quatrième parties du livre, elles sortent des « simples » constats et se tournent vers l’avenir. L’une enjoignant de basculer vers un nouveau paradigme qui prend en considération les facteurs liés à l’environnement, et l’autre militant pour une révolution de la santé. Y sont décrites les différentes mesures et transformations jugées nécessaires par l’auteur à ce qu’il appelle la révolution de la santé publique Il s’agirait de placer la santé au cœur des programmes politiques et de favoriser de nouveaux modèles de production des connaissances scientifiques, mais la création d’un nouveau modèle doit aussi passer par une mobilisation de la société civile.
De plus, pour André Cicolella, les causes environnementales doivent être au cœur des mesures politiques à l’avenir, étant donné les liens directs qui peuvent être faits avec la progression des maladies non transmissibles. Parce qu’elle s’étend à toute la planète et que son impact économique est avéré, l’auteur parle de crise sanitaire mondiale, «la quatrième crise écologique au même titre que le réchauffement climatique, la chute de la biodiversité et l’épuisement des ressources naturelles ».
En trame de fond, l’auteur souligne et déplore l’invisibilité qui pèse sur cette crise, expliquée entre autres par différents facteurs tels que le fait qu’elles soient perçues comme “naturelles” liées au vieillissement, ou encore le fait simplement qu’il est possible de vivre avec. On n’en meurt pas forcément (tout de suite…) contrairement aux maladies infectieuses, plus effrayantes et qui éveillent nos peurs ancestrales d’épidémies.
Quelques années après l’écriture de l’ouvrage, bien que les prises de conscience se multiplient peu à peu, on constate que la visibilité de cette crise n’a que peu augmenté dans l’action politique. Les progrès à faire sont donc encore conséquents, mais qui sait, il n’est pas improbable qu’ils s’inscrivent dans les mesures de résolution des autres crises actuelles qui secouent nos sociétés planétaires. « Toxique Planète, le scandale invisible des maladies chroniques » est donc une lecture que nous vous conseillons afin d’enrichir votre connaissance et de saisir certains enjeux clés d’une thématique dont nous entendrons certainement encore parler ces prochaines années, puisque santé publique et environnement sont désormais indissociables. Attention toutefois, la rigueur scientifique avec laquelle l’auteur appuie ses dire constitue une richesse en termes de fiabilité de l’information, mais peut constituer une entrave à la fluidité de la lecture.
A propos de l’auteur
Né en 1946, André Cicolella est l’auteur de Alertes Santé (Fayard) ainsi que de Le Défi des épidémies modernes (La Découverte). Chimiste, toxicologue, et chercheur en santé environnementale, il est conseiller scientifique à l’Institut National de l’Environnement et des Risques (INERIS) En 2009, il crée (en association avec Générations futures et WWF), l’association Réseau Environnement Santé (RES), dont il est président. Cette association est à l’origine de l’interdiction du bisphénol A dans les biberons et contenants alimentaires, de l’interdiction du perchloroéthylène pour le nettoyage à sec, ou encore de la prise de conscience concernant les effets de l’aspartame.
Quelques ressources pour aller plus loin :
Mortureux, M. (2016) Les controverses scientifiques en matière de santé-environnement. Annales des Mines – Responsabilité et environnement, 83(3), pp.60-64 : article disponible en ligne sur www.cair.info
Roussel, I. (2013) La qualité de l’air et ses enjeux. Pollutions atmosphérique, n°220, 17p.: disponible en ligne
Au travers de cette enquête de terrain, Gaëtan Absil et Patrick Govers nous proposent une plongée dans le monde de la prostitution (celle dite « visible »). Une « ethnographie des combats quotidiens pour une vie ordinaire », comme le titre l’indique. L’observation est au fondement de la démarche, et les auteurs nous livrent leur interprétation, appuyée par des théories portées par le féminisme critique.
De nombreuses questions préalables
Dès l’introduction, il est fort intéressant de suivre la remise en question critique et le positionnement de ces deux chercheurs (hommes, blancs, « experts »). Ils interrogent d’entrée de jeu l’androcentrisme, la notion de consentement, l’impossible neutralité, par exemple, et reviennent sur ces questions tout au long de l’ouvrage. On prend le temps de poser le cadre et de rappeler les différentes thèses qui abordent la prostitution (abolitionniste, réglementariste, prohibitionniste et syndicaliste) et sont mises en tension au sein des différents courants féministes ainsi que dans les débats publics.
A la rencontre d’un public « invisibilisé »
Disons-le d’emblée, c’est un ouvrage écrit par deux chercheurs universitaires, utilisant un langage d’experts. Pas votre tasse de thé ? Ne passez pas votre chemin pour autant ! Au-delà des explications sur les choix méthodologiques, il s’agit avant tout de donner la parole aux personnes exerçant la prostitution. La parole, ou devrait-on dire, « les paroles », pour rendre compte de la polyphonie des voix. G. Absil et P. Govers ont la « volonté sinon de comprendre au moins de rendre compte. D’essayer de faire entendre la voix des personnes exerçant la prostitution dans l’espace public où elle est souvent inaudible. Une voix tellement ténue qu’on ne lui reconnaît, au mieux, qu’une présence anecdotique. Une présence de faits divers. Une présence de témoins au service de l’avis ou de la théorie d’un autre. Absente comme parole véritable et non présente comme témoignage déjà (sur)déterminé. »Soulignons également que l’enquête ne prétend à aucun moment dresser un tableau exhaustif du champ de la prostitution. D’une part, les protagonistes exercent une prostitution « visible » (en vitrine, dans des Eros center, etc.), ce qui ne rend pas compte de la diversité du champ prostitutionnel (la prostitution dite « de survie », celle issue de la traite, etc.). D’autre part, il n’y a, par exemple, pas de volonté de la part des auteurs de dresser des « profils types », et donc aucune prétention à l’exhaustivité à ce niveau-là non plus.
Au-delà de la prostitution, la vie des gens
Le propos ne se réduit absolument pas à l’activité de la prostitution, mais aborde toutes les implications de celle-ci dans la vie des personnes (avant d’y entrer, en dehors des heures de travail, dans les relations avec l’entourage, dans la gestion du couple et de la famille, dans leurs relations avec les institutions, les travailleurs sociaux, etc.). On sort d’une vision stéréotypée, sujette à toutes sortes de fantasmes, pour aborder diverses facettes du parcours des protagonistes.
Au travers de la pensée de Iris Marion Young, se dévoilent toutefois des parcours multiples, mais tous marqués par les 5 figures de l’oppression. « A partir de cette méthodologie et de ces ancrages, l’objectif de l’enquête est finalement de décrire les multiples formes de l’oppression ordinairement vécues par les personnes qui exercent la prostitution dans leur vie quotidienne, cette dernière ne se résumant, en aucune façon, à la prostitution. »
Une démarche qui fait écho
Les questions des chercheurs (entre autres : « Comment rendre compte du vécu et du quotidien des personnes qui exercent la prostitution, activité hautement stigmatisée ? ») et les explications sur leur méthodologie et leur posture éthique trouvent un écho chez tout acteur en promotion de la santé.Aborder les personnes sans stigmatiser mais sans prétendre non plus à la neutralité, entendre plus qu’écouter, déconstruire les préjugés… au travers de leurs réflexions, tout acteur de terrain est renvoyé à sa propre approche du/des publics, sa compréhension des besoins…
Bien-être, bonheur, émancipation ?
Enfin, l’ouvrage se prolonge dans les dernières pages par une réflexion plus générale sur la notion de bien-être, devenue aujourd’hui plutôt une « injonction au bonheur », celle de l’émancipation et l’économie politique néolibérale. Morceau choisi pour vous mettre en appétit : « Pour les personnes interviewées dans le cadre de cette enquête et qui exercent la prostitution en dehors des réseaux de traite, la vision néolibérale de l’émancipation se révèle être une double contrainte, voire une impasse insurmontable. D’une part, elles participent à l’émancipation de leurs clients et, d’autre part, leur propre émancipation est aliénée par celle de leurs clients. »
ABSIL, Gaëtan, GOVERS, Patrick. 2019. Emprises dans les prostitutions : Ethnographie des combats quotidiens pour une vie ordinaire. Liège : HELMo
« Le biais comportementaliste » par Henri Bergeron, Patrick Castel, Sophie Dubuisson-Quellier, Jeanne Lazarus, Etienne Nouguez, Olivier Pilmis. Presses de Sciences Po.
Un panneau à l’entrée de votre quartier vous indique que vous recyclez moins que votre voisin, vous roulez en-dessous de 50 km/h et on vous sourit, vous êtes donneur d’organe par défaut… Ces exemples de notre quotidien sont ce qu’on nomme des « nudges ». Littéralement traduit comme « petit coup de coude », il va permettre au citoyen de prendre la meilleure décision pour lui et/ou pour la société qui l’entoure, tout en en lui laissant son libre arbitre. Facile, peu coûteux et applicable à bon nombre de domaines, vous pourrez alors choisir d’emprunter les escaliers plutôt que l’ascenseur, de rouler prudemment, de manger plus sainement…
Repris dans plusieurs pays, le nudging serait-il la solution aux problématiques et questionnements de nos sociétés ? L’action publique pourrait-elle se résumer à des coups de coude ? Six chercheurs de Sciences Po approfondissent la question dans leur ouvrage « Le biais comportementaliste ».
Table des matières
Introduction
L’économie comportementale dans le monde académique : une success-story
Saisir l’économie comportementale dans sa diversité
Vingt-cinq ans d’économie comportementale : le triomphe des approches psychologiques
Vie et destin de l’économie institutionnelle et de la rationalité limitée
La neuroéconomie ou les habits neufs de l’expérimentation comportementale
Corriger les biais
Essor de la politique du nudgeLes nudges en FranceLes raisons du succès
Tout est-il affaire de comportement ?
Une rationalité systématique biaiséeDes acteurs sans capacité d’apprentissage ni réflexivitéDes individus face à des (architectures de) choixLe bien commun peut-il être la somme des modifications comportementales individuelles ?
Ce numéro de Politiques Sociales, paru en 2016, regroupe un ensemble d’articles scientifiques autour de cette question : « La démarche communautaire : une méthodologie qui fait santé ? »En tant qu’acteur en promotion de la santé et lecteur averti, ce terme « démarche communautaire » résonnera sûrement dans vos oreilles. Cette stratégie est en effet connue et documentée « au sein du secteur » pour s’adresser aux déterminants de la santé et aux inégalités sociales de santé qu’on y retrouve. On parle alors de « démarche communautaire en santé », ou parfois encore de « santé communautaire ». Mais justement, cet ouvrage nous emmène au-delà : il se focalise sur la méthodologie en elle-même, appliquée « dans différents secteurs », en posant systématiquement la question de son influence et son impact sur la santé.Dès le début de l’ouvrage, le lecteur est amené à questionner sa vision de la santé : quand parle-t-on de santé ? Mais surtout, à partir de quel moment un secteur d’activité ou un champ d’action ne relève-t-il plus de la santé ? De manière intrinsèque, la démarche communautaire « fait-elle santé », peu importe le secteur ou la finalité de sa mise en oeuvre ?Les articles visitent des secteurs d’activité différents : la santé en est un parmi d’autres tels que le travail social, la justice, l’urbanisme, la protection de l’enfance… Le tout forme un recueil dense car riche en informations et découvertes, et qui nous offre l’occasion de « décloisonner » la santé pour la rouvrir aux autres champs d’actions, autrement dit pour s’adresser à ses déterminants. Les auteurs ne sont donc pas nécessairement des « intervenants en promotion de la santé » au sens restrictif. Ils sont aussi issus de ces « autres » secteurs. L’ouvrage ne se structure pas, comme on le voit souvent, en des articles théoriques d’une part, et un recueil de projets d’autre part. Chacun intègre les repères méthodologiques (transversalité, participation, partage des pouvoirs et des savoirs…) et une analyse de la question de départ. On apprécie la richesse de cet apport, l’exercice auquel les auteurs se sont prêtés…et qu’ils nous proposent en tant que lecteur !Le premier article du recueil a la particularité de faire échos à une publication antérieure qui portait sur le thème de « la santé communautaire » (c’est d’ailleurs la même auteure qui y avait participé à l’époque, en 1997). A présent, N. Thomas élargit le propos à la « démarche communautaire » et introduit les grands principes qui la sous-tendent, clés de lecture précieuses pour la suite de l’ouvrage.Ensuite, le recueil présente d’abord des projets pour lesquels « la santé est une fin en soi », qui s’inscrivent directement dans le secteur de la santé. Au fil des articles, on s’éloigne de celui-ci pour découvrir des projets dont la santé n’est pas la préoccupation au départ. Pourtant, chaque auteur revient sur certains repères méthodologiques de la démarche communautaire…et de fil en aiguille, de manière plus ou moins explicite dans chaque article, l’action sur un ou plusieurs déterminants de la santé émerge.En guise de conclusion, G. Absil nous propose dans le dernier article de répondre, pour tous, à la question : « Toute démarche communautaire, quel que soit le secteur dans lequel elle est appliquée, fait-elle santé ? Et si oui, en quoi ? ». Il s’agit ici d’une théorisation des projets et analyses présentées. Il faut s’accrocher un peu au départ pour la lecture, ne vous aventurez pas dans ce texte sans avoir réellement parcouru les articles sur lequel il revient. Mais suivre son raisonnement devient alors passionnant.L’ouvrage « décloisonne », permet une transversalité et invite à l’intersectorialité. Il nous incite aussi, en tant que lecteur, à penser la santé dans toutes les politiques tel que recommandé par l’OMS. Mais au-delà, l’ensemble des textes constitue une belle occasion de (ré)approfondir, (re)découvrir la démarche communautaire, une approche parfois mangée à toutes les sauces aujourd’hui.
Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici le sommaire des articles :
« La santé communautaire dans Les Politiques Sociales de 1997 : éléments précurseurs et politiques transversales » de N. Thomas
« Agir sur les inégalités sociales de santé : une mise en œuvre de démarche communautaire en santé » de F. Déjou, N. Hubin et V. Vanexem (dont vous retrouverez l’interview ci-dessus !)
« Une démarche communautaire innovante : les Groupes d’entraide mutuelle » de M. Jaegger.
« Une approche du travail social communautaire en Belgique » de C. Maeyens et C. Bosquet
« Dans la Cité des Anges, une histoire de David contre Goliath » de M. Ferguson
« L’appropriation citoyenne de l’aménagement urbain : l’exemple de Pointe-Saint-Charles à Montréal » de J. Bernier et K. Triollet
« Mobilisation communautaire pour la protection des enfants au Burkina Faso » de Z. Lassina
« Le pouvoir d’agir par le droit : une démarche communautaire des droits humains » de S. Stanton
« La démarche communautaire, quel que soit le secteur, fait-elle toujours santé ? » de G. Absil
La santé dans toutes les politiques renvoie à une approche intersectorielle des politiques publiques. C’est la prise en compte systématique de la santé et ses déterminants de la part des décideurs da tous secteurs, tant au moment de l’élaboration, de l’implantation ou de l’évaluation de celles-ci.
À l’occasion de la journée internationale de la Terre (22 avril 2017), le collectif « Tous Dehors » présente sa première publication : Trésors du DEHORS. Auprès de nos arbres, enseignons heureux !
Qui ?
Le collectif « Tous Dehors » a pour but la promotion des pratiques éducatives dans la nature. Il est composé de professionnels de l’éducation à l’environnement, d’enseignants, de conseillers-pédagogiques, de guides-nature… qui souhaitent partager leur temps et leurs compétences pour réaliser des actions concrètes sur le terrain. Ce groupe est né en 2012. Après cinq années de travail, il vous présente sa première réalisation : un guide méthodologique consacré à l’éducation dehors.
Quoi ?
Ce guide méthodologique est le fruit d’une recherche-action menée avec 23 enseignants du fondamental, tous réseaux confondus. Pendant deux années, ces enseignants sont sortis dehors avec leur classe, dans les environs proches de leur école. Pendant cette période, ils se sont rencontrés pour échanger leurs expériences sous différentes formes : affiches collectives, récits individuels, haïkus, photos, enregistrements audio et vidéo… Ces témoignages constituent la matière première de ce livre. Les membres du collectif « Tous Dehors » les ont ensuite compilés et articulés pour en façonner un contenu original et cohérent.
Pourquoi ?
L’objectif de ce livre est de donner envie aux enseignants de sortir dehors avec leurs élèves. Cette pratique éducative, très répandue dans les pays scandinaves notamment, offre de multiples bienfaits sur les apprentissages, la santé, le bien-être, la motivation à apprendre, la créativité, l’autonomie, la coopération, le développement d’un lien fort avec la nature et l’envie de préserver notre planète.
Comment ?
Pour structurer ce livre, les témoignages des enseignants ont été regroupés en quatre chapitres, qui répondent à quatre questions principales :
Quels sont les bienfaits prodigués par un enseignement dans la nature ?
Comment organiser des sorties régulières dans la nature ?
Comment gérer les relations avec les collègues, les parents, la direction ?
Comment mener des apprentissages dehors ?
Le lecteur y trouvera également des encarts « regard de chercheurs », des « fiches ressources » prêtes à l’emploi, des références bibliographiques… le tout illustré avec de magnifiques photographies d’enfants et d’enseignants dans la nature.
Comment vous procurer le livre ?
Grâce au soutien de la Wallonie, 3000 exemplaires sont distribués gratuitement en Wallonie et à Bruxelles aux enseignants et éducateurs qui en font la demande. Veuillez consulter la liste des points de dépôt et contacter la personne de référence. Prochainement, le livre sera également téléchargeable gratuitement sur www.tousdehors.be.
Voici le texte de la charte. Certains de ses aspects sont inévitablement dépassés 30 ans plus tard, d’autres, comme le confirme ce numéro d’Éducation Santé, sont toujours d’actualité voire novateurs en 2016…
La première Conférence internationale pour la promotion de la santé, réunie à Ottawa, a adopté le 21 novembre 1986 la présente charte en vue de contribuer à la réalisation de l’objectif de la Santé pour tous d’ici à l’an 2000[1] et au-delà.
Inspirée avant tout par l’attente, de plus en plus manifeste, d’un nouveau mouvement en faveur de la santé publique dans le monde, cette Conférence s’est concentrée sur les besoins des pays industrialisés, sans négliger pour autant ceux des autres régions. Elle a pris comme point de départ les progrès accomplis grâce à la Déclaration d’Alma-Ata sur les soins de santé primaires, les buts fixés par l’OMS dans le cadre de la stratégie de la Santé pour tous et le débat sur l’action intersectorielle pour la santé, à l’Assemblée mondiale de la Santé.
Promotion de la santé
La promotion de la santé a pour but de donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer. Pour parvenir à un état de complet bien-être physique, mental et social, l’individu, ou le groupe, doit pouvoir identifier et réaliser ses ambitions, satisfaire ses besoins et évoluer avec son milieu ou s’y adapter. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie; c’est un concept positif mettant l’accent sur les ressources sociales et personnelles et sur les capacités physiques. La promotion de la santé ne relève donc pas seulement du secteur de la santé: elle ne se borne pas seulement à préconiser l’adoption de modes de vie qui favorisent la bonne santé; son ambition est le bien-être complet de l’individu.
Conditions indispensables à la santé
La santé exige un certain nombre de conditions et de ressources préalables, l’individu devant pouvoir notamment:
se loger;
accéder à l’éducation;
se nourrir convenablement;
disposer d’un certain revenu;
bénéficier d’un éco-système stable;
compter sur un apport durable de ressources;
avoir droit à la justice sociale et à un traitement équitable.
Tels sont les préalables indispensables à toute amélioration de la santé.
Plaidoyer pour la santé
La bonne santé est une ressource majeure pour le développement social, économique et individuel et une importante dimension de la qualité de la vie. Divers facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux, comportementaux et biologiques peuvent tous la favoriser ou, au contraire, lui porter atteinte. La promotion de la santé a précisément pour but de créer, grâce à un effort de sensibilisation, les conditions favorables indispensables à l’épanouissement de la santé.
Mise en place des moyens
L’effort de promotion de la santé vise à l’équité en matière de santé. Le but est de réduire les écarts actuels dans l’état de santé et de donner à tous les individus les moyens et les occasions voulus pour réaliser pleinement leur potentiel de santé. Cela suppose notamment que ceux-ci puissent s’appuyer sur un environnement favorable, aient accès à l’information, possèdent dans la vie les aptitudes nécessaires pour faire des choix judicieux en matière de santé et sachent tirer profit des occasions qui leur sont offertes d’opter pour une vie saine. Sans prise sur les divers paramètres qui déterminent la santé, les gens ne peuvent espérer parvenir à leur état de santé optimal, et il en est de même tant pour les femmes que pour les hommes.
Médiation
Le secteur de la santé ne peut, à lui seul, assurer le cadre préalable et futur le plus propice à la santé. La promotion de la santé exige, en fait, l’action coordonnée de tous les intéressés: gouvernements, secteur de la santé et autres secteurs sociaux et économiques, organisations non gouvernementales et bénévoles, autorités locales, industries et médias. Quel que soit leur milieu, les gens sont amenés à intervenir en tant qu’individus, ou à titre de membres d’une famille ou d’une communauté. Les groupes professionnels et sociaux, tout comme les personnels de santé sont, quant à eux, particulièrement responsables de la médiation entre les intérêts divergents qui se manifestent dans la société à l’égard de la santé.Les programmes et les stratégies de promotion de la santé doivent être adaptés aux possibilités et aux besoins locaux des pays et des régions et prendre en compte les divers systèmes sociaux, culturels et économiques.
Actions pour promouvoir la santé
Élaboration de politiques pour la santé
La promotion de la santé va bien au-delà des simples soins de santé. Elle inscrit la santé à l’ordre du jour des responsables politiques de tous les secteurs et à tous les niveaux, en les incitant à prendre conscience des conséquences de leurs décisions sur la santé et en les amenant à admettre leur responsabilité à cet égard.
La politique de promotion de la santé associe des approches différentes, mais complémentaires; mesures législatives, financières et fiscales et changements organisationnels, notamment. Il s’agit d’une action coordonnée conduisant à des politiques de santé, financières et sociales qui favorisent davantage d’équité. L’action commune permet d’offrir des biens et des services plus sûrs et plus sains, des services publics qui favorisent davantage la santé et des environnements plus propres et plus agréables.
La politique de promotion de la santé suppose que l’on identifie les obstacles à l’adoption de politiques pour la santé dans les secteurs non sanitaires, et les moyens de surmonter ces obstacles. Le but doit être de faire en sorte que le choix le plus facile pour les responsables des politiques soit aussi le choix le meilleur du point de vue de la santé.
Création d’environnements favorables
Nos sociétés sont complexes et interconnectées et l’on ne peut séparer la santé des autres objectifs.
Les liens qui unissent de façon inextricable les individus à leur milieu constituent la base d’une approche socio-écologique à l’égard de la santé. Le grand principe directeur, pour le monde entier, comme pour les régions, les nations et les communautés, est la nécessité d’une prise de conscience des tâches qui nous incombent tous, les uns envers les autres et vis-à-vis de notre communauté et de notre milieu naturel. Il faut rappeler que la conservation des ressources naturelles, où qu’elles soient, doit être considérée comme une responsabilité mondiale.
L’évolution des modes de vie, de travail et de loisir doit être une source de santé pour la population, et la façon dont la société organise le travail doit permettre de créer une société plus saine. La promotion de la santé engendre des conditions de vie et de travail à la fois sûres, stimulantes, gratifiantes et agréables.
L’évaluation systématique des effets sur la santé d’un environnement en évolution rapide notamment dans les domaines de la technologie, du travail, de l’énergie et de l’urbanisation est indispensable et doit être suivie d’une action garantissant le caractère positif de ces effets sur la santé du public. La protection des milieux naturels et des espaces construits, ainsi que la conservation des ressources naturelles, doivent être prises en compte dans toute stratégie de promotion de la santé.
Renforcement de l’action communautaire
La promotion de la santé passe par la participation effective et concrète de la communauté à la fixation des priorités, à la prise des décisions et à l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de planification en vue d’atteindre une meilleure santé. Au cœur même de ce processus, il y a la dévolution de pouvoir aux communautés considérées comme capables de prendre en main leurs destinées et d’assumer la responsabilité de leurs actions.
Le développement communautaire puise dans les ressources humaines et matérielles de la communauté pour stimuler l’auto-assistance et le soutien social et pour instaurer des systèmes souples susceptibles de renforcer la participation et le contrôle du public en matière de santé. Cela exige un accès total et permanent à l’information et aux possibilités d’acquisition de connaissances concernant la santé, ainsi qu’une aide financière.
Acquisition d’aptitudes individuelles
La promotion de la santé appuie le développement individuel et social grâce à l’information, à l’éducation pour la santé et au perfectionnement des aptitudes indispensables à la vie. Ce faisant, elle donne aux gens davantage de possibilités de contrôle de leur propre santé et de leur environnement et les rend mieux aptes à faire des choix judicieux.
Il est crucial de permettre aux gens d’apprendre à faire face à tous les stades de leur vie et à se préparer à affronter les traumatismes et les maladies chroniques. Ce travail doit être facilité dans le cadre scolaire, familial, professionnel et communautaire et une action doit être menée par l’intermédiaire des organismes éducatifs, professionnels, commerciaux et bénévoles et dans les institutions elles-mêmes.
Réorientation des services de santé
Dans le cadre des services de santé, la tâche de promotion est partagée entre les particuliers, les groupes communautaires, les professionnels de la santé, les établissements de services et les gouvernements. Tous doivent oeuvrer ensemble à la création d’un système de soins servant au mieux les intérêts de la santé.
Par-delà son mandat qui consiste à offrir des services cliniques et curatifs, le secteur de la santé doit s’orienter de plus en plus dans le sens de la promotion de la santé. Les services de santé doivent se doter d’un mandat plus vaste, moins rigide et plus respectueux des besoins culturels, qui les amène à soutenir les individus et les groupes dans leur recherche d’une vie plus saine et qui ouvre la voie à une conception élargie de la santé, en faisant intervenir, à côté du secteur de la santé proprement dit, d’autres composantes de caractère social, politique, économique et environnemental. La réorientation des services de santé exige également une attention accrue à l’égard de la recherche ainsi que des changements dans l’enseignement et la formation des professionnels. Il faut que cela fasse évoluer l’attitude et l’organisation des services de santé, en les recentrant sur la totalité des besoins de l’individu considéré dans son intégralité.
La marche vers l’avenir
La santé est engendrée et vécue dans les divers contextes de la vie quotidienne, là où l’individu s’instruit, travaille, se délasse ou se laisse aller à manifester ses sentiments. Elle résulte du soin que l’on prend de soi-même et d’autrui et de la capacité à prendre des décisions et à maîtriser ses conditions de vie ; elle réclame, en outre, une société dans laquelle les conditions voulues sont réunies pour permettre à tous d’arriver à vivre en bonne santé.
L’altruisme, la vision globale et l’écologie fondent les stratégies de promotion de la santé. Les auteurs de ces stratégies doivent donc partir du principe qu’à tous les niveaux de la planification, de la mise en oeuvre et de l’évaluation de la promotion de la santé, tous les partenaires, hommes ou femmes, doivent être considérés comme égaux.
L’engagement à l’égard de la promotion de la santé
Les participants à la Conférence s’engagent à:
• se lancer dans le combat afin de promouvoir des politiques pour la santé et à plaider en faveur d’un engagement politique clair en faveur de la santé et de l’équité dans tous les secteurs;
• lutter contre les pressions exercées en faveur de produits dangereux, de la déplétion des ressources, de conditions et de cadres de vie malsains et d’une alimentation déséquilibrée; à attirer également l’attention sur les questions de santé publique posées, par exemple, par la pollution, les dangers d’ordre professionnel, l’habitat et les peuplements;
• combler les écarts de niveau de santé dans les sociétés et à lutter contre les inégalités dues aux règles et aux pratiques de ces sociétés;
• reconnaître que les individus constituent la principale ressource de santé; à les soutenir et à leur donner les moyens de demeurer en bonne santé, ainsi que leurs familles et leurs amis, par des moyens financiers et autres, et à accepter la communauté comme principal porte-parole en matière de santé, de conditions de vie et de bien-être;
• réorienter les services de santé et leurs ressources au profit de la promotion de la santé; à partager leur pouvoir avec d’autres secteurs, d’autres disciplines et, plus important encore, avec la population elle-même;
• reconnaître que la santé et son maintien constituent un investissement social et un défi majeur; et à traiter le problème général que posent les modes de vie sur le plan de l’écologie.
Les participants à la Conférence prient instamment toutes les personnes intéressées de se joindre à eux dans leur engagement en faveur d’une puissante alliance pour la santé.
Appel pour une action internationale
La Conférence demande à l’Organisation mondiale de la santé et aux autres organismes internationaux de plaider en faveur de la promotion de la santé dans le cadre de tous les forums appropriés et d’aider les pays à établir des stratégies et des programmes de promotion de la santé.
Les participants à la Conférence sont fermement convaincus que, si les gens de tous les milieux, les organisations non gouvernementales et les bénévoles, les gouvernements, l’OMS et tous les organismes concernés s’unissent pour lancer des stratégies de promotion de la santé conformes aux valeurs morales et sociales dont s’inspire cette charte, la Santé pour tous d’ici l’an 2000 deviendra réalité.
[1] Stratégie adoptée par l’OMS en 1981, qui mettait en exergue les soins de santé primaires, assortis de programmes comprenant des mesures de promotion de la santé, de prévention des maladies, de diagnostic, de traitement et de réadaptation (ndlr).
Par « littératie en santé », on désigne la capacité d’une personne à comprendre les informations relatives à la santé de manière à pouvoir maintenir ou améliorer sa santé et sa qualité de vie. En Belgique, le niveau de littératie en santé semble problématique pour 30 à 45% de la population. De nombreux pays ont mis en œuvre des plans d’action destinés à améliorer la littératie en santé de leur population. Le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) a été chargé de les analyser afin d’en tirer des enseignements pour un éventuel plan au niveau belge.
Idéalement, la mobilisation devrait concerner tous les secteurs de la société (enseignement, emploi…), mais certainement en premier lieu l’ensemble des professionnels et des organisations de santé. Nous disposons déjà de beaucoup d’expertise mais il est nécessaire de mieux coordonner ce qui se fait actuellement.
Un terme mystérieux pour une réalité bien connue
La littératie en santé est un terme que peu d’entre nous connaissent, mais qui recouvre une notion sans doute plus familière : la capacité d’une personne à comprendre et à assimiler les informations relatives à la santé, de manière à pouvoir ensuite poser des choix appropriés pour maintenir ou améliorer sa santé et sa qualité de vie.
C’est un concept très important en santé publique, car une littératie en santé insuffisante – parfois qualifiée d’« analphabétisme en santé » – va de pair avec des maladies chroniques plus fréquentes, un moindre recours aux mesures de prévention et, en fin de compte, une qualité de vie moindre et une espérance de vie plus courte.
Entre 30 et 45% de la population belge
Les personnes qui ont un faible niveau de littératie en santé ont des difficultés à interagir correctement avec les professionnels de la santé, à comprendre le comment et le pourquoi d’une maladie, à discuter avec les professionnels des mesures à prendre, à comprendre les notices de médicaments ou à suivre correctement leurs traitements. La liste des exemples est longue.
En Belgique, cela concernerait entre 30 et 45% de la population, ce qui est légèrement mieux que la moyenne européenne. Le niveau d’instruction, le statut socio-économique et l’environnement culturel et social y jouent assurément un rôle prépondérant.
Un partage des responsabilités
Ces dernières années, l’approche de la littératie en santé a évolué. Au départ, il s’agissait surtout d’améliorer les capacités des individus à comprendre l’information au sujet de leur santé et à en faire « bon usage ». Mais il est ensuite apparu que la façon dont l’information sur la santé est conçue et dont les soins de santé sont organisés devaient également être prises en compte.
En effet, plus le système de santé est complexe, plus il est difficile pour ses utilisateurs d’interagir avec lui en tant que personnes « compétentes ». Un tournant s’est alors opéré dans les esprits, la littératie en santé devenant une responsabilité partagée entre les individus et le système de santé dans lequel ils évoluent.
Une étude portant sur six pays
De nombreux pays ont lancé des plans d’action visant à améliorer la littératie en santé au sein de leur population. En Belgique, beaucoup d’initiatives isolées sont actives sur le terrain (associations locales, mutualités, ONG…) mais aucune politique générale n’est mise en place. C’est pourquoi il a été demandé au Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) d’analyser quelques plans d’actions étrangers, afin d’en tirer des enseignements en vue d’un éventuel plan au niveau belge.
Six pays ont été sélectionnés pour cette analyse. Dans quatre d’entre eux (Australie, Autriche, Portugal, Écosse), des plans d’action spécifiques ont été mis en place par les gouvernements. Dans les deux autres (Pays-Bas, Irlande), il n’y a pas de plan d’action à proprement parler, mais une activité intense émanant de la société civile (secteur associatif).
Agir au niveau des citoyens, mais aussi des professionnels de santé
Quelle que soit la politique menée, on peut distinguer trois niveaux d’action. Le premier correspond à l’interaction individuelle entre le citoyen/patient et les professionnels de santé. À ce niveau, l’effort vise classiquement à fournir des informations fiables, accessibles et de qualité, et à motiver tout un chacun à s’engager pleinement dans la prévention et l'(auto)gestion de sa santé. Pour être efficaces, ces actions doivent prendre en compte les particularités des publics auxquels elles s’adressent, et mettre l’accent sur les populations les plus vulnérables.
Cela implique aussi, à notre époque digitale, de combler d’abord pour certains la « fracture numérique ». Mais ce niveau suppose également des actions au niveau des professionnels de la santé, dont on attend qu’ils prennent conscience du rôle primordial qu’ils ont à tenir et qu’ils développent leurs capacités à communiquer. Certains pays font appel à un « principe de précaution universel » qui part de l’hypothèse que chaque interaction entre patient et soignant peut donner lieu à des difficultés de compréhension et à des malentendus. Des techniques de communication spécifiques existent à cet effet ; elles pourraient être intégrées dans la formation de tous les futurs professionnels.
Un système de soins plus « convivial »
Le niveau d’action intermédiaire vise les organisations liées à la santé (hôpitaux, mutualités…), qui doivent créer une culture interne favorable à la littératie en santé. La formation de l’ensemble du personnel (soignant et non soignant, comme p.ex. le personnel d’accueil) est d’une importance capitale à cet égard mais de nombreuses études montrent que l’évolution n’est possible que si le sommet de la pyramide de management est lui-même mobilisé et donne l’impulsion.Il peut s’agir, par exemple, de faciliter l’emploi du système de rendez-vous, de revoir la signalisation d’orientation dans les hôpitaux, de repenser l’intelligibilité du matériel d’information distribué, etc. L’implication des associations de patients est une garantie supplémentaire que les mesures mises en place correspondront aux besoins des usagers.
Une action politique qui transcende les secteurs et les niveaux de compétences
Enfin, le troisième niveau concerne les autorités politiques, dont on attend qu’elles mettent en place le cadre général pour que le système de soins – voire la société dans son ensemble – soit propice à l’amélioration de la littératie en santé. Idéalement, cette action devrait être transversale à tous les secteurs, bien au-delà des seuls soins de santé. On pense bien sûr à l’enseignement, mais aussi à l’emploi, aux affaires sociales, à la culture, aux sports, etc.
En tous ces lieux, des actions sont possibles pour rendre la population plus compétente et proactive en ce qui concerne sa santé. C’est le principe désigné par l’Organisation Mondiale de la Santé par la formule « Santé dans toutes les politiques » (Health in All Policies).
Mais de façon plus pragmatique, il est également possible de prendre des mesures politiques limitées au système de santé, comme par exemple intégrer le souci de la littératie en santé dans les normes de qualité, les mécanismes de financement, ou encore l’accréditation des professionnels de santé.
Le problème au niveau belge est que, pour être efficace, une véritable politique de littératie en santé doit toucher différentes compétences aujourd’hui réparties à des niveaux différents à la suite des réformes de l’état. Le KCE recommande donc de préparer et de convoquer une conférence interministérielle sur le sujet.
Unir toutes les forces et les bonnes volontés !
La comparaison internationale menée par le KCE a montré que, si les plans d’action initiés par les gouvernements ont une portée symbolique indéniable, certains pays se débrouillent très bien sans. Quelle que soit l’option choisie, la condition essentielle semble être, dans tous les cas, de réussir à mobiliser l’ensemble des acteurs concernés et d’assurer une coordination efficace du travail réalisé.
Notre pays peut déjà compter sur une grande expertise en matière de littératie en santé et sur beaucoup d’acteurs sensibilisés à la problématique, et ce à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Recenser les forces vives, évaluer les actions en cours et réfléchir ensemble à optimaliser les efforts à l’avenir, voilà en quelques mots l’essentiel des pistes proposées.
Le plus souvent, lorsqu’on évoque le lieu de vie des personnes âgées, on oppose domicile et maison de repos. Cette représentation binaire de l’évolution des phases de vie et des lieux de vie – la vie active et celle en perte d’autonomie – est remise en question par les professionnels de la santé et du vieillissement qui rappellent la diversité des attentes et des besoins des personnes.
Le service d’éducation permanente de Question Santé publie ‘Paroles sur… De quoi rêve-t-on pour ses vieux jours ?, une brochure pour penser aux jours à venir autrement et sous un autre angle.
Les espaces de vie des aînés en quelques chiffres
Des études se sont intéressées aux desiderata des adultes et des aînés quant à leurs dispositions concernant la vieillesse. Sans surprise, on sait qu’une majorité de personnes souhaite vieillir chez soi, en restant le plus autonome possible. À défaut, l’entrée en maison de repos est la première alternative citée. Actuellement, 45 % des 80 ans et plus vivent dans une de ces institutions.
Selon une analyse datant de 2011, même si une personne sur deux déclare ne pas choisir elle-même sa maison de repos, 85 % des résidents se disent satisfaits de leur situation. Ils se sentent davantage ‘chez eux’ quand ils participent à la sélection de l’établissement. De même si leur lieu de vie leur offre la possibilité de s’impliquer dans des tâches concrètes et utiles.
La maison de repos, un choix par défaut ?
La décision de rejoindre une institution se base rarement sur le projet de vie proposé; les professionnels en sont bien conscients. Ils s’interrogent sur l’attitude globale des personnes âgées dans leur volonté d’être acteurs de leur vie. Parfois, face à certains choix de vie – dont celui d’entrer en institution -, la personne âgée pense davantage à ses proches qu’à elle-même. De même, la famille pousse souvent à prendre cette décision, jugée ‘raisonnable’.
Derrière les choix de lieux de vie, derrière les décisions, ce sont des questions de valeurs qui se posent. Elles renvoient, en tout ou en partie, aux notions d’autonomie, d’intimité, de respect, de liens affectifs. Les professionnels parlent de la nécessité de proposer des choix aux personnes vieillissantes. Des options qui correspondent à leurs différentes évolutions, aux différentes phases de leur vieillesse et à leurs valeurs.
La prise de risque : interdite aux aînés ?
L’autre regard porté par les soignants concerne une problématique souvent délaissée, sinon taboue: celle des risques que l’on est prêt à laisser prendre ou non aux aînés, sous prétexte du ‘principe de précaution’. Cette préoccupation, souvent exacerbée par la crainte de procès ou de plaintes, d’aller vers une absence de tout risque se dissimule parfois sous le mot ‘responsabilité’. L’objectif qui consiste à garder la personne âgée dans le meilleur état physique possible a cependant une limite et peut dissimuler l’absence de tout autre projet et/ou de moyens permettant aux personnes âgées de cultiver leur propre vie.
La maison de repos en réforme !
Est-ce à la personne âgée de s’adapter au projet de la maison de repos? Ou bien l’inverse? Imaginer des institutions différentes passe par une remise en cause de la formation des soignants. Selon les professionnels, il faudrait sortir d’une ‘relation de pouvoir’ pour aller vers un respect et une collaboration avec les personnes âgées. À travers leurs propos, ce qui est souligné, c’est un manque de sensibilisation, d’information et de mobilisation concernant ces problématiques de lieux de fin de vie.
Répondre aux besoins et aux attentes des personnes âgées – et pour ce faire, être attentif à leur évolution, aux changements de leurs besoins et de leurs attentes: ne serait-ce pas l’une des clés qui mène à une retraite la plus heureuse possible, et sur le long terme?
Autour de la thématique de l’habitat des personnes âgées
Pour prendre connaissance de cette nouvelle brochure, vous pouvez consulter le site www.questionsante.org/educationpermanente.
‘De quoi rêve-t-on pour ses vieux jours?’ est disponible gratuitement auprès de l’asbl Question Santé et peut être commandée par courrier Rue du Viaduc 72, 1050 Bruxelles, par téléphone au +32 (0)2 512 41 74 ou par courriel à info@questionsante.org.
Le Centre Vidéo de Bruxelles et Question Santé, en partenariat avec 8 associations de terrain, ont lancé récemment www.queltoitpourdemain.be, un outil informatif, interactif et intergénérationnel destiné à informer le grand public des possibilités de logement qui s’offrent aujourd’hui aux personnes âgées.
Qui n’a pas entendu parler de PISA, l’enquête qui évalue tous les trois ans les élèves des 35 pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE)? Les résultats très mitigés des jeunes francophones de Belgique ont une nouvelle fois été mis en avant il y a quelques mois.
En matière de santé aussi, l’OCDE recueille des données, les analyse et compare les performances des pays qui la constituent. Selon les domaines, la Belgique fait figure de bon ou de mauvais élève.
Comme son nom ne l’indique pas, l’OCDE a pour mission de promouvoir les politiques qui améliorent non seulement le bien-être économique, mais également le bien-être social. Depuis 1961, la croissance économique, la stabilité financière et le développement des marchés et des entreprises sont au coeur de sa mission. Aujourd’hui, en collaboration avec ses 35 pays membres et de nombreux partenaires, l’OCDE remplit une fonction d’analyse, de comparaison de données ainsi que d’établissement de normes internationales dans de multiples domaines qui influencent de près ou de loin le développement économique. C’est notamment le cas de l’enseignement ou de la santé.
Car si le facteur économique est un déterminant de la santé, l’inverse n’est pas moins vrai. L’OCDE tire de son travail d’analyse des publications qui sont des mines d’informations sur l’état de la santé dans le monde et sur ses déterminants. Pointons-en deux, parues en 2015 : le rapport Comment va la vie ? et le Panorama de la santé.
Le bien-être découpé en facteurs
Le rapport Comment va la vie ?, dont la troisième édition a donc été publiée en 2015, décrit un large panel de facteurs influençant le bien-être des citoyens des pays membres et partenaires de l’OCDE. Tentant de faire honneur au caractère multifactoriel du bien-être, les auteurs ont analysé des indicateurs relevant de onze dimensions de la vie. Le rapport expose ainsi des données portant à la fois sur le bien-être matériel (revenus, emploi, logement) et sur la qualité de la vie au sens large (santé, éducation, équilibre entre travail et vie privée, environnement, liens sociaux, engagement civique, bien-être subjectif et sécurité). Par rapport aux éditions précédentes, celle-ci apporte des éclairages nouveaux : le bien-être des enfants, l’évolution de certaines ressources susceptibles de préserver le bien-être dans le temps, le bénévolat et le bien-être dans les régions.
Comment va la vie dans l’OCDE ?
Le rapport révèle sans grande surprise que si l’habitant moyen de l’OCDE vit mieux aujourd’hui qu’en 2009, de grandes variations sont observables selon les pays et selon les indicateurs.
Au chapitre des progrès, dans la plupart des pays, les revenus ont légèrement augmenté par rapport au niveau atteint pendant la crise, le pourcentage d’individus détenant un diplôme du deuxième cycle du secondaire a connu une hausse et l’espérance de vie a progressé.
Les résultats sont moins encourageants si l’on observe le taux de chômage de longue durée, la durée du travail ou encore la participation électorale. Comme souvent, les pays nordiques se démarquent avec de faibles inégalités de revenus et des écarts très limités dans les différents aspects de la qualité de vie. Il faut cependant garder une réserve à propos de la comparabilité des données nationales. Celles-ci dépendent toujours des techniques statistiques utilisées et de la définition des phénomènes observés, qui peut varier suivant les pays. Ces limites invitent à considérer les comparaisons internationales avec précaution.
Bons et mauvais points de la Belgique
Cela étant dit, quelle est la place de la Belgique par rapport à la moyenne des autres pays de l’OCDE ? Commençons par les mauvaises nouvelles. La Belgique présente des résultats inférieurs aux moyennes OCDE dans plusieurs domaines : la proportion de population ayant atteint le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (72% contre 75% en moyenne dans l’OCDE), la qualité de l’air dans les grands centres urbains, la sécurité, le taux d’emploi (plus bas) et le taux de chômage de longue durée (plus haut).
Ainsi, 62% des citoyens de 15 à 64 ans occupent un emploi contre 65% en moyenne dans l’OCDE. Par ailleurs, le rapport confirme – s’il le fallait encore – les inégalités économiques importantes dans la population, calculant que les 20% les plus aisés touchent environ quatre fois le montant perçu par les 20% les plus modestes.
Heureusement, nous tirons aussi la moyenne OCDE vers le haut dans certains domaines : notre salaire moyen, le patrimoine financier des ménages, le temps de loisirs, le nombre moyen de pièces par personne dans les logements, la qualité de l’eau, l’espérance de vie ou encore le taux de participation aux élections.
Par exemple, l’espérance de vie à la naissance est de 81 ans (83 ans pour les femmes et 78 pour les hommes), soit un an de plus que la moyenne de l’OCDE.
En ce qui concerne le taux de participation électorale, notre score de 89% est certes élevé en comparaison avec le taux moyen de 68% de l’OCDE, mais il serait erroné de l’attribuer à un fort engagement politique, étant donné le caractère obligatoire du vote en Belgique. Une autre donnée indique d’ailleurs qu’à peine 72,4% des jeunes Belges de 14 ans déclarent avoir l’intention de voter à l’âge adulte, ce qui est l’un des pourcentages les plus faibles de la zone OCDE.
Certains résultats positifs méritent d’être soulignés : 94% d’entre nous pensons connaître quelqu’un sur qui compter en cas de besoin, contre 88% en moyenne dans l’OCDE. De plus, sur une échelle de 1 à 10, les Belges évaluent à 7,3 leur niveau global de satisfaction à l’égard de la vie, alors que la moyenne OCDE est de 6,6. Enfin, 74% des belges s’estiment en bonne santé, tandis que le pourcentage moyen de l’OCDE est de 69%.
Bref, le Belge se sent mieux entouré, en meilleure santé et plus satisfait de sa vie que les citoyens des autres pays…
Focus sur les régions
Des données nationales sont utiles aux comparaisons internationales. Cependant, celles-ci ne permettent pas de comprendre la réalité des conditions de vie, surtout lorsque les écarts par rapport aux moyennes nationales sont importants.
Au sein des pays, il existe en effet de grandes disparités régionales dans tous les domaines observés, qui se répercutent sur le bien-être. Afin de pallier ce manque, l’OCDE a entrepris d’affiner son analyse en relevant des mesures dans 362 grandes régions, dont les trois régions belges. Les résultats indiquent que les inégalités de revenu sont assez faibles entre Wallonie, Flandre et Bruxelles-Capitale (par rapport à d’autres pays de l’OCDE), tout comme les inégalités dans les niveaux d’étude.
D’autres écarts sont en revanche plus marqués : le taux de chômage est de 5,1% en Flandre et de 18,3% dans la région de Bruxelles-Capitale, ce qui représente l’un des écarts les plus importants de la zone OCDE.
Ou encore, les ménages qui disposent d’un revenu inférieur à 50% du revenu belge médian sont 5,6% en Flandre, contre 22,1% à Bruxelles.
Les enfants, notre avenir
Les résultats scolaires des jeunes belges ne sont pas fameux, mais encore ? Notons que 19% des enfants belges estiment que leur état de santé est moyen ou médiocre, contre 13,6% en moyenne dans l’OCDE. Sur le plan matériel, le constat est également préoccupant : 12,6% d’entre eux – soit un enfant sur huit – vivent dans un ménage sans adulte occupant un emploi, ce qui représente à nouveau l’un des pourcentages les plus élevés de l’OCDE.
En ce qui concerne leurs relations interpersonnelles, les adolescents belges sont moins susceptibles de communiquer facilement avec leurs parents et passent moins de temps avec eux qu’en moyenne dans l’OCDE. En outre, 16,5% des enfants – un sur six – déclarent avoir subi des brimades au moins deux fois au cours des deux derniers mois, ce qui place la Belgique au troisième rang des pays membres. Néanmoins, les élèves belges sont 75% à penser que la plupart de leurs camarades de classe sont gentils et serviables, contre 68,2% en moyenne dans l’OCDE.
Le plus interpellant, ce sont les inégalités socioéconomiques qui frappent les enfants. Elles dépendent de celles que vivent leurs parents… et préparent celles qu’ils vivront adultes. L’origine familiale augmente ou diminue les risques : naissez dans une famille aisée et vous aurez une meilleure santé que la moyenne, vous entretiendrez de meilleures relations avec vos parents et avec les autres enfants, vous développerez plus de compétences et un engagement citoyen plus fort, vous serez moins exposés au harcèlement et vous éprouverez un sentiment d’appartenance plus fort envers l’école.
Si les revenus de vos parents sont plus modestes, vous trouverez les autres enfants moins gentils et serviables et vous serez plus susceptibles d’être victimes de brimades à l’école. En plus d’avoir de moins bonnes compétences en compréhension de l’écrit et en résolution de problèmes, vous serez moins satisfaits de votre vie, vous communiquerez moins bien avec vos parents et vous aurez moins l’intention de voter lors des élections à l’âge adulte. Il ne s’agit bien sûr pas de prédictions mais de probabilités. Ce n’en est pas moins profondément injuste…
Tableau: Le bien-être des enfants en Belgique, en page 3 du rapport Comment va la vie en Belgique ?
Une autre publication de l’OCDE, le Panorama de la santé, s’intéresse également à la santé et à ses déterminants, en braquant notamment le projecteur sur les performances des systèmes de santé. Quelques observations choisies parmi l’avalanche de données disponibles :
Le nombre de médecins et d’infirmiers n’a jamais été aussi élevé dans l’OCDE. Néanmoins, les spécialistes étant plus de deux fois plus nombreux que les généralistes, l’accès aux soins primaires n’est pas garanti pour tous.
Les dépenses de santé à charge des patients représentent des obstacles à l’accès aux soins. La proportion de la facture assumée par les patients varie fortement suivant les pays mais en moyenne, les ménages à faible revenu sont quatre à six fois plus susceptibles de renoncer à des soins pour des raisons financières que les ménages plus aisés.
En une dizaine d’années, le diagnostic et le traitement de plusieurs maladies et problèmes de santé mortels se sont améliorés : accident vasculaire cérébral, crise cardiaque, cancer… De même, les maladies chroniques semblent être mieux prises en charge et nécessiter moins d’hospitalisations évitables. Néanmoins, certains pays de l’OCDE affichent des résultats moins positifs.
Les dépenses pour des médicaments représentent 20% de frais de santé en moyenne et augmentent spécialement en milieu hospitalier. Certains pays prescrivent jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques que d’autres.
Constater n’est qu’un premier pas vers le changement. Pour aller plus loin, l’OCDE a récemment pris position
https://www.oecd.org/fr/sante/une-nouvelle-approche-s-impose-face-a-la-hausse-des-prix-des-medicaments.htm
« > sur la hausse des prix des médicaments ainsi que sur la trop lente évolution des services de santé pour faire face à l’augmentation des maladies chroniques.
Par ailleurs, le 17 janvier 2017, les représentants des pays membres et partenaires ont produit ensemble une déclaration ministérielle de 19 pages
https://www.oecd.org/fr/sante/ministerielle/declaration-ministerielle-2017.pdf
« >. Cette déclaration engage les pays à promouvoir des systèmes de santé de qualité pour tous, à adapter ceux-ci aux nouvelles technologies et à l’innovation, à les recentrer sur la personne et à encourager le dialogue et la coopération internationale.
La prochaine réunion des ministres de la santé de l’OCDE, prévue dans cinq à six ans, sera certainement l’occasion de faire le point sur les avancées effectives.
Les 35 pays membres de l’OCDE
Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Chili, Corée du Sud, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Israël, Italie, Japon, Lettonie, Luxembourg, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Slovénie, Suède, Suisse et Turquie.
Le service d’éducation permanente de Question Santé vient de publier « Allez hop les malades, au boulot ! ». Cette brochure aborde la problématique des nouvelles politiques de remise à l’emploi après une longue absence pour maladie.
Les chiffres le démontrent : désormais, les malades coûtent plus cher que les chômeurs. En 2016, les indemnités liées aux incapacités de travail et aux absences de longue durée dans le cadre de l’invalidité correspondent à environ 7 milliards d’euros. Dans ce contexte, un ensemble de décisions ont été prises afin de mener une politique plus volontariste, et de réintégrer plus rapidement sur le marché de l’emploi davantage de personnes en arrêt de travail.
Cette nouvelle tendance vers un retour précoce des malades vers l’emploi ne s’appuie pas uniquement sur des considérations purement économiques ou comptables. Elle est également soutenue par un discours porté par le corps médical.
En fait, explique Jean Alves, responsable du département de réinsertion professionnelle à l’Inami, « selon des rapports de l’OCDE publiés en 2010 et 2012, le travail peut être un élément important de guérison ». Ce que confirme le Professeur Philippe Mairiaux, Stes – Santé au Travail et Éducation pour la Santé de l’Université de Liège : « Toutes les études actuelles confirment qu’à partir du moment où une personne est absente du travail quelques semaines, une série de phénomènes défavorables pour elle peuvent se développer progressivement. »
La logique d’activation instaurée récemment passe par la redéfinition du rôle du médecin-conseil des mutuelles, acteur clé du parcours de la reprise du travail, et ce en collaboration avec le médecin du travail ou même le médecin traitant. Cependant, cette démarche proactive plébiscitée par le gouvernement rencontre quelques freins et de nombreux sceptiques, y compris parmi les personnes concernées.
Ainsi, entre manque de moyens pour soutenir certains chômeurs « fragiles » et médecins-conseils pas toujours prêts à endosser leur nouveau rôle, les entreprises vont-elles jouer le jeu ? Pour nombre d’entre elles, la réinsertion des malades sur le lieu de travail a un coût qu’elles ne sont pas désireuses d’assumer.
Alors, au final, cette volonté de remettre les malades au travail ne risque-t-elle pas de pénaliser encore plus ceux qui ont davantage de mal à travailler que les autres ? C’est, en tout cas, ce que craignent les syndicats.
Dans un monde où, on le sait, le travail rend malade (maladies du système locomoteur, troubles musculo-squelettiques, stress, burn-out…) le retour des malades au travail est-il une solution ? D’un autre côté, l’inactivité et l’isolement social qui en découlent ne sont-ils pas tout aussi nocifs ? La reprise du travail ne permet-elle pas de sortir d’une optique victimisante ?
En fait, la question consiste à savoir si l’on parviendra à soigner la maladie… en soignant le travail. « Le travail accompli dans de bonnes conditions reste une valeur favorable à la santé de l’être humain », rappelle le Dr Jilali Laaouej, médecin du travail et médecin expert auprès de la FGTB. Vu sous cet angle, la remise au travail des malades est loin de concerner uniquement ces derniers : elle questionne tous ceux qui plaident pour des changements susceptibles de mener à davantage de bien-être au travail…
Pour prendre connaissance de cette nouvelle brochure, vous pouvez consulter le site www.questionsante.org/educationpermanente. Elle est disponible gratuitement et peut être commandée par courrier à Question Santé asbl, rue du Viaduc, 72, 1050 Bruxelles, par téléphone au +32 (0)2 512 41 74 ou par courriel à info@questionsante.org.
À propos de Question Santé
L’asbl Question Santé est un acteur reconnu dans le domaine de la santé, en matière d’information, d’éducation, d’animation, de gestion de projet et de communication. Elle met en débat les enjeux individuels et collectifs de la santé et les traduit en projets et outils, accessibles à des publics variés. Intégrée dans de multiples réseaux d’acteurs institutionnels et de terrain, Question Santé s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire, à l’écoute des besoins et des évolutions sociétales.
L’un des ressorts fondamentaux du soin, c’est le langage, l’histoire qui se raconte dans une relation et à un moment particuliers, la manière dont elle est entendue, ce que produit le récit. L’importance de cette parole est parfois oubliée – entre autres à cause des développements scientifiques et technologiques et des nouveaux modes de management.
Différents langages coexistent dans une même langue: les langages professionnels, par exemple, qui permettent de nommer des faits, des objets, des concepts ne pouvant être bien cernés par le vocabulaire courant.
Ceux qui maîtrisent un langage particulier peuvent à travers lui se comprendre sans périphrases, mais aussi se reconnaître, se distinguer de ceux qui l’ignorent, voire exercer un pouvoir sur eux: le langage est un instrument de pouvoir dans tous les contextes de domination.
Le langage a différentes fonctions. Roman Jakobson en a distingué six: informative, expressive, conative, phatique, métalinguistique et poétique. Elles constituent la toile de fond de ce dossier, plus spécifiquement orienté sur l’écrit.
Différents points de vue sont développés:
le rapport entre langage et pouvoir;
les inégalités sociales face au langage et à l’écriture, des inégalités qui ont un impact sur la santé;
des expériences d’écriture en fonction des publics et des contextes;
l’écrit comme outil pour les professionnels;
les questions de santé dans la littérature;
la pratique de l’écriture comme expérience de vie porteuse de sens sur le terrain des soins, de la promotion de la santé ou pour chacun.
À côté de ce dossier, abondamment illustré de photos très ‘parlantes’ de Jacob Racjman, Santé conjuguée n°77, propose aussi un regard sur l’actualité politique: ‘Les pratiques forfaitaires en suspens’ et des articles société: ‘Plate-forme eHealth: risques et opportunités’, ‘Savoirs profanes et nouvelles figures du soin’,’ Contraintes et enjeux du travail social en maison médicale: entre émancipation et activation’.
Ce numéro vous est disponible sur simple demande par mail: santeconjuguee@fmm.be ou via le site www.maisonmedicale.org
Le lobby agro-alimentaire a réussi à retarder la mise en place d’un code couleur qui aurait permis aux consommateurs de mieux choisir des aliments sains.
En France, en 2016, la loi de santé a introduit une très timide recommandation, en précisant que la mention des informations nutritionnelles obligatoires sur les étiquettes des aliments industriels «peut être accompagnée d’une présentation ou d’une expression complémentaire au moyen de graphiques ou de symboles».
L’obésité, qui touche davantage les personnes de faible niveau socioéconomique, a des conséquences néfastes sur la santé. Parmi les moyens de prévention, les mentions nutritionnelles sur les aliments bénéficient davantage aux personnes les plus éduquées. Illustrer simplement ces mentions est donc un enjeu de santé publique.
Pour aider les consommateurs à choisir parmi les aliments et inciter les industriels à améliorer leurs produits, un code à 5 couleurs (jaune, vert, orange, rose, rouge), a été testé dans deux études, chez plus de 10 000 personnes chacune. Il a montré sa supériorité sur d’autres codes et a été recommandé par le Haut conseil de la santé publique.
Mais dès le départ, les secteurs de l’agroalimentaire et de la distribution se sont opposés à ce code, notamment parce qu’il comportait la couleur rouge, et ont proposé diverses alternatives moins explicites.
Sur l’insistance du ministre de l’Agriculture, la ministre de la Santé a accepté de tout remettre à zéro en lançant une évaluation de divers codes. Et ce sous le patronage et avec le financement des firmes et distributeurs du secteur, très présents aussi dans le comité scientifique. Au point que son président, aussi directeur général de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a démissionné du comité de pilotage. Et pour parachever le tout, le lobby agroalimentaire a écrit au ministre de l’Agriculture pour demander l’arrêt des travaux de l’Inserm sur les codes couleurs…
Le temps perdu à démontrer ce qui l’a déjà été est du temps perdu pour la santé des personnes.
Connaissez-vous votre commune? Savez-vous par exemple que la densité de population est dix fois plus élevée à Saint-Josse-ten-Noode qu’à Watermael-Boitsfort? Et que c’est la commune de Forest qui compte, en proportion, le plus d’emplois dans le secteur industriel?
La publication ‘Zoom sur les communes’, fruit d’une collaboration avec l’Institut bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA), constitue une actualisation des Fiches Communes de l’Observatoire, enrichie d’autres indicateurs dans un grand nombre de domaines: la démographie, la petite enfance, l’enseignement, la situation des habitants sur le marché du travail et en termes de revenus, l’activité économique sur le territoire, les finances communales, le logement et la santé.
Si les 19 communes forment l’entité de la Région bruxelloise, elles reflètent aussi des réalités très différentes. La diversité des communes et du profil de leurs habitants s’accompagne notamment d’inégalités socioéconomiques. Ainsi, les revenus moyens de la population sont nettement plus bas dans certaines communes que dans d’autres. Ces disparités s’observent au travers de multiples indicateurs, tels que le taux de chômage, la proportion de personnes percevant un revenu de remplacement, le retard scolaire des élèves, l’accès à certains soins préventifs et même l’espérance de vie.
Ces indicateurs, et de nombreux autres, sont analysés dans la série de publications Zoom sur les communes, qui dresse le tableau de la situation socio-économique de chacune des 19 communes bruxelloises. Les chiffres-clés communaux récents y sont présentés et interprétés, notamment par rapport à la moyenne régionale, afin d’éclairer les défis et enjeux de chaque commune. Cette série de publications constitue un outil d’aide à la décision au niveau local en permettant aux acteurs de mieux connaître les caractéristiques de la population et du territoire sur lesquels ils travaillent.
Si vous êtes bruxellois, découvrez votre commune et les caractéristiques socioéconomiques de ses habitants dans cette série!
Télécharger Zoom sur les communes via le site de l’Observatoire de la Santé et du Social.
La santé, c’est quoi ? Pour Philéas et Autobule, les enfants philosophes, la santé est avant tout un concept à promouvoir. Dans son numéro d’octobre-novembre 2018, réalisé en collaboration avec Question Santé et intitulé « C’est quoi la santé ? », la revue Philéas et Autobule brosse différentes thématiques de santé. De l’histoire de la médecine à la santé mentale en passant par les bases d’une alimentation équilibrée et l’impact des écrans sur la santé, tout y passe ! Et de manière ludique. Si vous l’aviez manqué, c’est l’occasion d’en reparler.
Art, poésie, philosophie et promotion de la santé
Au fil de 36 pages, la santé est traitée sous différents angles. Entre autres, celui de l’art avec l’analyse d’un des tableaux de l’artiste Frida Kahlo : « La colonne brisée ». Une peinture à l’huile qui exprime la souffrance physique de Frida Kahlo, gravement blessée à l’âge de 18 ans et dont le corps restera douloureux toute sa vie.
Parmi les récits qui ponctuent la revue, se trouve notamment « La chronique de Marcellin », de l’écrivaine Clémentine Beauvais, chercheuse en sociologie et philosophie de l’enfance à l’Université d’York. Le texte met en lumière des questions telles que « Pourquoi la mauvaise santé fait-elle peur ? » ou « Combien de temps dure la santé ? ».
Ces questions qui poussent à la réflexion sur la santé font office de fil rouge. Il s’agit des fameuses interrogations philosophiques que se posent Philéas et Autobule et qu’on retrouve dans tous les numéros. Présentes sur chaque page et toujours en lien avec le sujet traité dans les colonnes avoisinantes, elles ne possèdent ni bonne ni mauvaise réponse mais sont néanmoins très pertinentes. Par exemple : « Quelle différence entre la santé du corps et celle de l’esprit ? », « Peut-on se convaincre qu’on est en bonne santé ? », ou encore «Pourquoi s’intéresser à la santé des autres ? ».
Ludique et adapté aux 8-13 ans
Parler de la santé, de manière ludique, accessible et divertissante avec des enfants entre 8 et 13 ans peut s’avérer compliqué. Le défi est pourtant relevé ici, entre autres par l’utilisation de la bande dessinée, de récits aux styles variés, de jeux, d’anecdotes scientifiques ou encore des expériences à réaliser chez soi…Dans l’air du temps, on y retrouve les thématiques actuelles abordées sous l’angle de la santé mais avec beaucoup d’humour. A titre d’exemple : le problème du temps passé par les adolescents et pré-adolescents sur les écrans et du manque d’exercice physique qui va avec. Quelques bulles qui font sourire mais également réfléchir sans jamais diaboliser les comportements.
Le gros plus : les dossiers pédagogiques
Comme dans tous ses numéros thématiques, la revue Philéas & Autobule est accompagnée d’un dossier pédagogique prêt à l’emploi et destiné aux professionnels de l’éducation. Il leur permettra d’accompagner les enfants par rapport à certains récits ou jeux qui nécessitent plus qu’une simple lecture, pour lesquels un échange est essentiel. Adapté et riche en pistes de réflexion, le dossier pédagogique est un véritable plus. Il est fourni avec la revue ou téléchargeable en ligne sur le site : https://www.phileasetautobule.be/dossier/cest-quoi-la-sante/
Philéas et Autobule, qu’est-ce que c’est ?
« Philéas & Autobule est une revue de philosophie avec les enfants qui paraît tous les deux mois.
Elle vise à donner aux enfants des clés culturelles pour mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent.
Chaque numéro propose un grand thème philosophique présenté sous forme de question (Que faut-il pour être heureux ? Pourquoi on meurt ?…) et invite à réfléchir et à construire sa pensée au travers de rubriques variées.En plus d’offrir des contenus de qualité, Philéas &Autobule est également accompagné d’un dossier pédagogique prêt à l’emploi, destiné aux professionnels de l’éducation (instituteurs, animateurs et travailleurs sociaux) qui leur permettra de se lancer avec confiance dans la pratique de la philosophie avec les enfants. »
Vous souhaitez vous le procurer ?
L’ASBL Question Santé diffuse le 61ème numéro de Philéas et Autobulle ‘C’est quoi la santé ? ». Il est disponible gratuitement, dans le cadre de ses missions en éducation permanente: 72 rue du Viaduc, 1050 Bruxelles, par téléphone au +32 (0)2 512 41 74, ou par email à info@questionsante.org.
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