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Les dépenses de santé de la Communauté française en 2005

Le 30 Déc 20

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Les grands postes du budget

La promotion de la santé, la surveillance de la santé et la médecine préventive mobilisent bon an mal an 16.000.000 d’euros, soit un peu moins aujourd’hui que la promotion de la santé à l’école (16.552.000 euros en 2005).
Les dépenses en promotion de la santé sont détaillées dans la suite de l’article. Pour ne pas alourdir les tableaux, nous avons regroupé les financements provenant de plusieurs articles budgétaires quand ils concernent un même organisme. Cela explique par exemple, que le total ‘structures permanentes’ ne soit pas identique à celui du tableau détaillé, qui intègre certaines productions réalisées par le Service communautaire chargé de la communication. Le même raisonnement s’applique aux programmes de promotion de la santé.

Promotion de la santé et surveillance de la santé

Promotion de la santé

Montant en €
Structures permanentes (CLPS et SCPS) 2.492.025
Programmes en promotion de la santé 5.009.012
Politiques communales de santé 362.088
Diverses initiatives en prévention 452.965
Académie royale de médecine 103.639,25
Cellule politique santé drogues (cofinancement) 21.575,05
Comité consultatif de bioéthique (cofinancement) 32.227
Contrôle médico-sportif + Agence mondiale anti-dopage 435.935
Institut scientifique de santé publique 808.696
Maladies métaboliques 675.000
NEHAP (cofinancement) 6.150
Programme de vaccination 2.968.352
Tuberculose (FARES et dépistages) 1.296.000
Programme de dépistage du cancer du sein 921.046,99
Recherches/études en surveillance et promotion de la santé 443.667
Total 16.028.378,29

Promotion santé – Services communautaires et centres locaux

Type

Montant en €
Services communautaires. Subventions de base et complémentaire 898.720
Centres locaux de promotion de la santé. Subventions de base et complémentaire 1.593.306
Total 2.583.026

Promotion de la santé – programmes subventionnés – programmes à l’échelle locale

Organisme

Projet Montant en €
AIGS Projet de promotion de la santé destiné aux élèves de primaires et secondaires des écoles du canton de Waremme 40.000
ALFA Soutien aux parents toxicomanes et éducation à la parentalité 58.200
AVAT Projet de mise en place de relais visant à réduire les risques associés à la consommation de psychotropes dans les établissements scolaires de l’arrondissement de Verviers 48.000
Centre de santé UCL Promotion de la santé dans des quartiers défavorisés 10.163,04
Citadelle (La) Canal J Prévention drogue milieux de vie des jeunes 103.295,61
Coordination sida-assuétudes (Namur) Programme annuel 75.000
CPAS de Charleroi Programme d’actions préventives des toxicomanies et autres conduites à risque 88.869
CPAS de Charleroi Plate-forme transfrontalière conduites à risque 14.732,5
Hainaut Santé Soutien à des projets PSE 50.000
ICAR Médecine préventive et promotion de la santé auprès d’un public de jeunes prostitués masculins 62.000
Intergroupe liégeois maisons médicales Santé et alimentation 60.000
Province de Liège Coordination PSE 40.000
Province de Luxembourg Formation agents PSE 24.000
Province de Namur Promotion santé en milieu scolaire 40.000
Maison médicale de Forest Forest Quartiers Santé 77.823
Maison médicale des Arsouilles Promotion de la santé communautaire 39.654
Mouscron Qualité de vie : une aspiration pour tous 50.000
Nadja Prévention toxicomanies 60.000
Optima Bien-être par le développement communautaire dans un quartier d’Ougrée 68.000
Pissenlits (Les) Promoteurs-informateurs en santé à Cureghem 73.384
Sésame Promotion relais santé en réduction des risques liés à une consommation de drogues 47.870
Sida-MST Charleroi Programme d’action 60.000
Sidaction au Pays de Liège Prévention sida et MST 87.600
Total 1.278.591,15

Promotion de la santé – programmes subventionnés – programmes à l’échelle de la Communauté française Wallonie-Bruxelles

Organisme

Projet Montant en €
Aide Info Sida Programme 2005 40.000
ANMC Revue mensuelle Education santé 123.946,76
Association pour la lutte contre le sida Troisièmes journées VIH/Sida en francophonie 2.500
Centre d’éducation du patient Promotion de la santé du (futur) nourrisson 130.470
Coordination éducation santé Carnets de voyages, partir en projets avec des partenaires santé 165.000
Cultures & Santé Actions auprès de publics fragilisés 131.213
Cultures & Santé Jouons la santé 50.835,52
Educa Santé Prévention des traumatismes 175.000
Educa Santé Soutien aux réseaux transfrontaliers 2.558
Espace P Promotion de la santé dans les milieux de prostitution + vaccins hépatite B 198.500
Espace Santé ‘Ca marche’ 10.000
Eurotox Observation assuétudes 142.333
Ex Aequo Programme d’activités 2005 186.000
FARES Prévention tabac milieux de vie des jeunes 133.292
Fondation santé dentaire Enquête épidémiologique 30.000
Fédération laïque planning familial Promotion globale et intégrée de la santé sexuelle en milieu scolaire 100.000
Fédération des Maisons Médicales Approches communautaires de santé publique 120.000
GACEHPA Parcours contraceptif des adolescentes/Grossesses non désirées 67.286
Handicap et Santé Vie affective et sexuelle des personnes handicapées 55.545
ICAR Prévention milieux prostitution 62.000
Infor-Drogues Promotion de la santé et prévention des assuétudes 174.080
Médiathèque Activités de base 165.914
Méridien (Le) Promotion de la santé mentale communautaire 34.080
Modus Vivendi Programme annuel 127.500
Modus Vivendi Projet expérimental analyses de pilules 85.135,83
Observatoire sida et sexualités Programme d’activités pluriannuel 180.000
Plate-forme prévention sida Programme 2005 + campagnes médiatiques 490.000
Prospective Jeunesse Programme annuel 154.864,27
Repères Programme d’action et de recherche 117.195,96
SESAME Promotion relais santé 47.870
Service Education pour la Santé de Huy Rencontres santé en milieu carcéral 25.000
SES Huy Prévention sida – hépatites – ist 50.000
SIREAS Promotion santé et prévention sida chez les migrants 186.000
UCL Centre de référence sida 50.000
ULB Centre de référence sida 50.000
ULB Enquête HBSC 489.754,3
ULg Centre de référence sida 192.875
UNMS Outilthèque-santé 100.000
Total 4.556.748,64

Promotion de la santé – Autres projets (pour un montant supérieur à 2500 euros)

Organisme

Projet Montant en €
Baluchon Alzheimer Accompagnement de familles dont un proche est atteint de la maladie d’Alzheimer 20.000
Centre Accueil Pénitentiaire –Information Toxicomanes Incarcérés asbl Impression brochure ‘A qui s’adresser ?’ 4.978,18
Les Cèdres ‘Mon enfant est sourd et alors ?’ 8.000
Centre études et documentation Province de Liège 1er Congrès international de la francophonie en prévention assuétudes (organisé en collaboration avec la Maison du Social et la Province) 10, 11 et 12/5/2006 30.000
CHAC Cours hépatite C 5.000
Collectif 1984 ‘Fumée bleue je vois rouge’ 10.000
Contraception/IVG Edition brochures 10.802
Court-circuit Caravan Pass 2005 5.000
CUMG ULB Guide de prise en charge MST et règles d’hygiène universelle 25.000
Les Explorateurs du goût Exposition itinérante alimentation saine enfants 3.050
Infor-Allaitement Actualisation brochure ‘Vous souhaitez allaiter, vous allaitez déjà’ 11.376
Jeunesses Scientifiques de Belgique Expo-Sciences 2005 8.000
Mons Plate-forme transfrontalière conduites à risque 23.079,5
Promotion santé et développement durable Projet ‘Tabac, dépendance et consommation’ 3.750
PSE Journée d’études et d’échanges 12.954
PSE Trimestriel d’information 6.761,53
Radio Bobo Bus pour aider les enfants malades à réaliser des émissions radio 3.000
Royal Francs Borains 2000 Club de football non-fumeur 20.000
Santé mentale ULB Réalisation d’un film prévention en santé mentale à l’adolescence 12.500
Sites internet Sites dopage et mammotest 10.000
Univers santé Recherche-action 46.500
Univers santé Jeunes et alcool 60.000
Vaccinations + 60 Campagne information 8.221
Total 347.972,21

Promotion de la santé – Politiques communales de santé

Commune

Projet Montant en €
Anderlecht Bus infos santé 15.000
Binche Santé des mères de 18 à 25 ans et de leurs enfants 15.110
Charleroi Dynamique santé dans un quartier (Dampremy) 25.000
Chastre Sensibilisation dépendances 5.345
Chaudfontaine La santé en Namont, le mieux-être en aval 50.000
Divers Réunion mandataires et journal du réseau 15.455,58
Durbuy Analyse besoins et projets communautaires 25.000
Enghien Création d’un centre de ressources 14.312,94
Jette Insertion personnes âgées 8.820
Manage Journée santé, diététique… 15.000
Mons Plate-forme observation et action 25.000
SACOPAR Plate-forme en santé communautaire 120.000
Soumagne Analyse besoins personnes âgées 18.500
Villers-le-Bouillet Engagement d’un éducateur de rue pour partenariat avec habitants d’un quartier défavorisé 25.000
Total 377.543,52

Programme dépistage cancer du sein

Province / Organisme

Projet Montant en €
Brabant wallon Dépistage en province de Brabant wallon 71.473
Brumammo Dépistage en Région de Bruxelles-Capitale 100.000
Centre communautaire de référence Coordination du programme pour la Communauté française 111.638,7
Hainaut Dépistage en province de Hainaut 220.920
Liège Dépistage en province de Liège 152.477
Luxembourg Dépistage en province de Luxembourg 68.223
Namur Dépistage en province de Namur 73.723
Question Santé et autres Campagne de communication et publications 122.592,29
Total 921.046,99

Christian De Bock , avec l’aide de Didier Lebailly , de l’Administration de la Santé de la Communauté française

Procédures d’examen des dossiers

Les projets communautaires sont examinés par l’Administration et par une commission du Conseil supérieur de promotion de la santé. Cette commission, présidée par Martine Bantuelle , par ailleurs présidente du Conseil, travaille en trois sessions par an. Chaque programme est l’objet d’une évaluation préliminaire par deux membres de la commission, et d’un débat.
Le secrétariat de la Commission ‘programmes’ est assuré par Tatiana Pereira (02 413 26 50).
La Ministre prend sa décision en s’appuyant sur les deux avis de son Administration et du Conseil. Ces derniers disposent d’un délai de 45 jours pour remettre leurs avis.
Les projets locaux sont examinés par l’Administration et par la Commission d’avis des projets locaux (CAPL), composée de représentants des CLPS. Cette commission est présidée par Marie-Paule Giot , par ailleurs membre du Conseil supérieur de promotion de la santé. Cette commission travaille également en sessions. Chaque programme est l’objet d’une évaluation préliminaire par deux membres de la commission, et d’un débat.
Le secrétariat de la CAPL est assuré par Didier Lebailly (02 413 26 62).
La Ministre prend sa décision en s’appuyant sur les deux avis de son Administration et de la CAPL. Ces dernières disposent d’un délai de 45 jours pour remettre leurs avis.

Le Plan communautaire opérationnel de la Communauté française

Le 30 Déc 20

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Le décret du 17 juillet 2003 portant sur l’organisation de la promotion de la santé en Communauté française prévoit l’élaboration d’un Programme quinquennal de promotion de la santé et d’un Plan Communautaire opérationnel.
Le Gouvernement de la Communauté française a adopté le premier Plan communautaire opérationnel (PCO) en octobre 2005. L’intention est clairement de concentrer les ressources disponibles sur quelques axes prioritaires.
Le PCO est scindé en deux chapitres: l’approche globale et le développement par problématique . Le premier permet de rappeler les principes de promotion de la santé appliqués depuis 1998; le second définit des champs d’action prioritaires en fonction de considérations de santé publique qui tiennent également compte des contraintes institutionnelles de la Communauté française.

L’approche globale

Le premier chapitre situe la place du PCO dans le dispositif général mis en place par la Communauté française. Il met en évidence l’ approche de promotion de la santé (1) qui reste le fil conducteur et l’âme du PCO, et constitue la méthode privilégiée pour aborder les thèmes prioritaires développés dans le second chapitre.
Le PCO détermine des objectifs opérationnels pour des problématiques de santé prioritaires avec pour finalité d’améliorer la qualité de vie et la santé des personnes:
-en agissant sur les déterminants de la santé et en initiant un processus de santé communautaire. Les déterminants se situent dans 4 catégories:
modes de vie : développement de compétences psychosociales (information, formation, participation communautaire, concertation, développement des relais promotion santé, réorientation des services…);
facteurs biologiques : développement du système de protection (vaccination…);
état de santé (système de soins): dépistage (cancer, tuberculose, risques cardio-vasculaires, HIV…);
environnement physique ou social (qui inclut les environnements administratif et institutionnel): développement de réseaux d’intervenants / de soutien…;
-en s’appuyant sur les structures et acteurs (intervenants directs ou partenaires) existants;
-en veillant à réduire les inégalités devant la santé et en s’appuyant sur les stratégies de promotion de la santé: la participation communautaire; l’action sur le milieu de vie; le développement des aptitudes personnelles et sociales; la réorientation des services; la concertation et l’action intersectorielles; l’information et la formation continue.
(Extrait du PCO, page 3)

Ce chapitre passe en revue également les structures et acteurs susceptibles de concourir aux objectifs du PCO et met en évidence la multiplicité et la complémentarité des acteurs dans une perspective de travail intersectoriel et transversal , ainsi que les ressources disponibles et/ou celles à mettre en action.
Les principes d’action qui servent de base au PCO sont déjà cités dans le Programme quinquennal de promotion de la santé.
Le programme quinquennal de promotion de la santé 2004-2008 détermine des principes d’action qui servent de base au plan communautaire opérationnel:
-adapter les stratégies pour faire face aux inégalités devant la santé;
-intégrer les stratégies de médecine préventive dans une approche de promotion de la santé;
-promouvoir la participation citoyenne, impliquer les populations concernées dans la conception, la réalisation et l’évaluation des actions qui les concernent;
-développer le travail en réseau et le partenariat intersectoriel;
-développer des procédures d’assurance de qualité;
-augmenter les compétences et les capacités d’action en promotion de la santé des relais et de la population par l’éducation permanente et la formation;
-articuler le champ de la promotion de la santé et les autres champs d’action politique.
(Extrait du PCO, page 7)

Des milieux de vie plus spécifiques sont privilégiés pour mener les actions de promotion de la santé. «Les milieux de vie sont les lieux où les projets de promotion de la santé peuvent s’ancrer et d’où ils peuvent émerger. C’est en effet là que les acteurs et les publics entrent en contact et en interaction dans un environnement qui se prête bien à une stratégie de promotion de la santé.» (2)
Ces milieux de vie décrits dans le programme quinquennal de promotion de la santé 2004-2008 sont étroitement associés aux acteurs et constituent la base d’action de ce PCO:
-les milieux d’accueil des différentes catégories d’âge;
-les lieux de soins et d’hébergement des différentes catégories d’âge;
-le milieu scolaire;
-le milieu familial;
-les centres de santé communautaire (par ex, les maisons médicales);
-les lieux d’enfermement;
-les collectivités locales: maisons de quartier, associations féminines, services d’aide à la jeunesse; maisons de jeunes; associations sportives; lieux de loisirs, etc.
-les lieux de rencontre des populations vulnérables, où des relais peuvent entrer en contact avec elles: éducateurs de rue, centres d’accueil, structures d’hébergement, centres pour réfugiés…
(Extrait du PCO, page 8)

Enfin, le PCO liste les moyens nécessaires à sa mise en pratique: structurels, législatifs, institutionnels, budgétaires. Une attention particulière est portée aux structures et acteurs existants et au développement de leurs compétences et moyens, à la collaboration interministérielle et aux partenariats, à la combinaison des ressources locales avec celles de la Communauté française.
Le chapitre évoque également les objectifs opérationnels transversaux à retenir dans l’abord des problématiques prioritaires.
De manière transversale, plusieurs objectifs opérationnels s’imposent:
-respecter une approche globale de la santé même si certaines problématiques sont prioritaires;
-développer la concertation avec les acteurs de terrain et en collaboration avec les CLPS et les Services communautaires: pour établir un processus dynamique et continu de collaboration, de communication, de coopération, d’échange, de recherche de cohérence, de coordination et de participation (en ce compris dans l’évaluation); pour une définition des actions à mettre en place afin de répondre aux besoins et demandes locaux dans le cadre du PCO; pour assurer un processus participatif avec ces acteurs et avec les publics cibles et ainsi permettre une appropriation des projets de promotion de la santé et ou des programmes de médecine préventive;
-avoir recours aux ressources (y compris les outils) existantes;
-valoriser les expériences et les pratiques des acteurs.
(Extrait du PCO, page 11)

L’ évaluation n’est pas oubliée: surveillance, relevé d’indicateurs et développement des outils nécessaires sont prévus. À côté des données relatives à la mortalité et à la morbidité, des indicateurs qualitatifs sont prévus: l’évolution des comportements à risque (par exemple consommation de tabac, alcool, drogues, médicaments) et des facteurs de risque (obésité, diabète…); la perception de la santé; l’utilisation des services de santé et la satisfaction des usagers; ainsi que d’autres déterminants de la santé.
Certains programmes (comme ceux du dépistage du cancer du sein, de vaccination, de prévention de la tuberculose, etc.) ont déjà mis en place des démarches d’évaluation.
Des données sont actuellement disponibles: enquête de santé par interview (HIS), enquête HBSC (Health Behavior in School-aged children) sous l’égide de l’OMS, étude CATI des comportements de santé des adultes, enquête ESPAD sur la consommation de drogues chez les jeunes, données de l’ONE sur la petite enfance, Registres, données des Services PSE et des Observatoires de la santé…

Développement par problématique

Le second chapitre détaille les problématiques sélectionnées parmi les priorités du Programme quinquennal 2004-2008, selon la prévalence des affections et afin de recentrer les actions en fonction des budgets disponibles.
1. La prévention des cancers
2. La promotion de la vaccination
3. La prévention du sida et des MST
4. La lutte contre la tuberculose
5. La prévention des traumatismes et la promotion de la sécurité
6. La promotion de la santé cardio-vasculaire
La problématique des assuétudes sera intégrée dans le cadre d’un plan concerté avec la Région wallonne et la COCOF de la Région de Bruxelles-Capitale.
Par ailleurs, plusieurs des problématiques prioritaires du Programme quinquennal 2004-2008 sont transversales et se retrouvent induites dans les thématiques qui se retrouvent dans les priorités définies par la Ministre.
C’est le cas de «la promotion de l’activité physique» qui joue un rôle dans «la promotion de la santé cardio-vasculaire», de «la promotion du bien-être et de la santé mentale» et de «la promotion d’un environnement sain» qui sont des conditions de base au développement de l’état de santé des individus et se retrouve donc aussi dans des programmes de prévention plus thématiques.
La « promotion de la santé de la petite enfance », si elle ne fait pas l’objet de mesures particulières dans le PCO, est induite dans les différents thèmes abordés puisque les enfants constituent un des publics-cibles en promotion de la santé.
D’autre part, ces choix sont justifiés de manières diverses:
– soit que la prévalence de ces pathologies est telle qu’il devient évident qu’elles deviennent des priorités de santé publique: c’est le cas pour les maladies cardio-vasculaires et la prévention des cancers;
– soit qu’il faille en optimiser le fonctionnement ou encore qu’il faille s’assurer de la bonne adéquation entre le budget consenti et l’efficacité du programme existant.
Un argumentaire situe chaque problématique (contexte mondial, européen et belge, épidémiologie, données disponibles, etc.). Les enjeux et contraintes de l’approche de prévention font l’objet d’une analyse. Enfin, des objectifs plus spécifiques sont déclinés.
Il faut toutefois noter les limites de l’exercice: si les différents niveaux d’objectifs sont bien décrits, les actions spécifiques, les calendriers de mise en place des interventions, les affectations de budgets ne sont pas précisés.

1 – La prévention des cancers

A l’intérieur de cette vaste problématique, le PCO met en évidence le programme de dépistage du cancer du sein chez les femmes âgées de 50 à 69 ans.
L’objectif général du dépistage du cancer du sein est d’augmenter le nombre de cancers du sein détectés, de diminuer la proportion de cancers avancés, de limiter le nombre de cancers in situ. Pour ce faire, il est essentiel de susciter l’adhésion maximale des femmes et des professionnels de la santé à la nécessité d’un dépistage du cancer du sein. D’une manière plus générale, il faut favoriser une culture de la santé en développant les connaissances et la motivation des femmes et des soignants sur l’importance d’un dépistage du cancer du sein.

2 – La promotion et l’implantation de la vaccination

La finalité de ce programme est de réduire la mortalité et la morbidité des maladies infectieuses évitables par la vaccination, en suscitant l’adhésion maximale de la population et des professionnels de la santé aux recommandations vaccinales adoptées par la Communauté française. Celle-ci s’attachera à privilégier les populations fragilisées et migrantes en assurant la gratuité des vaccins de l’enfance, la disponibilité des doses mais aussi en permettant le libre choix du vaccinateur. Un bilan régulier des vaccinations ainsi que l’évaluation scientifique du programme garantira la conduite et la continuité de celui-ci.

3 – La prévention du sida et des MST

L’objectif principal est de maintenir un faible taux de personnes infectées et de réduire l’incidence du VIH et des IST pour les personnes «fragilisées» (migrants, séropositifs, homosexuels, drogués par injection et prostitués). Comment? En mettant à disposition des outils de prévention adaptés, mais aussi en identifiant des personnes et institutions-relais pour des actions préventives, enfin en assurant la promotion de dépistages adéquats.

4 – La lutte contre la tuberculose

La Communauté française par son action de prévention vise à diminuer l’incidence de la maladie. Elle est chargée plus particulièrement des aspects de socioprophylaxie de la tuberculose, de définir les groupes à risque, d’organiser le dépistage et enfin de surveiller l’épidémiologie de la maladie.

5 – La prévention des traumatismes et la promotion de la sécurité

Ce programme vise à diminuer la mortalité et la morbidité liées aux traumatismes. Ce but pourra être atteint:
-en provoquant l’adhésion maximale de la population et des professionnels aux recommandations de prévention des traumatismes et de promotion de la santé en matière de sécurité;
-en développant la connaissance et la motivation des enfants, des jeunes, des personnes âgées et du grand public vis-à-vis des mesures de protection passives, de prévention des accidents et de promotion de la sécurité.

6 – La promotion de la santé cardio-vasculaire

Pour contribuer à prévenir la mortalité et la morbidité liées aux maladies cardio-vasculaires, il est cohérent de promouvoir une alimentation équilibrée, la pratique d’une activité physique, de prévenir le tabagisme et ce, dès le plus jeune âge. Il convient de s’ancrer dans des politiques existantes telle la politique de promotion des habitudes saines sur les plans alimentaire et physique, mais aussi de s’adapter finement à chaque public cible.
Cette problématique doit être à l’ordre du jour pour tous les âges: de la petite enfance avec l’ONE aux adultes par des campagnes médiatiques et par une collaboration transversale des différents intervenants santé, en passant par les enfants et la famille via l’école.

7 – La prévention des assuétudes

Dans une optique de promotion de la santé, la prévention a surtout pour but d’aider les sujets à trouver les ressources pour affronter les problèmes de vie, à comprendre le sens et les enjeux des questions qui se posent à eux, à faire des choix personnels en tenant compte du contexte social. Cette prévention a donc une visée fondamentalement éducative.
Elle n’est pas axée principalement sur la connaissance des produits. Elle privilégie l’analyse des représentations sociales et la compréhension des comportements liés aux produits: abstention, consommation récréative, abus, dépendance… Elle vise à ce que chacun puisse se situer par rapport à la consommation, problématique ou non, de produits illicites ou non. Ce travail se fait en concertation avec la Région wallonne et la COCOF bruxelloise puisque les préventions secondaires et tertiaires leur ont été transférées.

Le Plan communautaire opérationnel en pratique

Vous souhaitez mener un projet d’action dans le cadre des priorités privilégiées par la Communauté française? Vous cherchez des partenariats ou un financement?
Vous pouvez contacter le Centre local de promotion de la santé (CLPS) de votre arrondissement pour plus d’informations ou une aide méthodologique (3).
Vous cherchez des données (documentaires, épidémiologiques…), vous souhaitez communiquer, travailler avec des Services PSE
Vous pouvez contacter un des Services communautaires de promotion de la santé, en fonction de leurs spécificités, pour une aide méthodologique ou logistique.
La Direction de la promotion de la santé de la Direction générale de la Santé peut également répondre à vos questions. Courriel: promotion.sante@cfwb.be. Internet: https://www.sante.cfwb.be . Vous trouverez notamment sur ce site les textes complets du Programme quinquennal 2004 – 2008 (28 pages) et du Plan communautaire opérationnel (47 pages).

Les Services de promotion de la santé à l’école

Une médecine scolaire avec des missions mieux adaptées à l’épanouissement des enfants et aux écoles d’aujourd’hui
Jusqu’en juin 2002, la médecine scolaire était organisée sous le nom d’Inspection Médicale Scolaire (ou IMS). La Communauté française a adopté un décret Promotion de la santé à l’école qui actualise les missions des anciens services d’IMS. Ces équipes s’appellent maintenant “ Services de la promotion de la santé à l’école ” ou “Services PSE”.
Ce décret traduit une approche plus large de la santé. Car être en bonne santé, ce n’est pas seulement ne pas être malade. Le bien-être de l’enfant dépend de la manière dont il vit avec ses amis, ses parents, ses enseignants, dans son quartier et son école. Le décret veut soutenir les approches collectives en faveur d’un environnement scolaire agréable et respectueux de chacun, où l’on peut échanger, communiquer, se sentir bien.
En résumé, le Service PSE peut:
-proposer des bilans de santé et les vaccinations de base recommandées aux élèves;
-gérer les situations liées à l’apparition de maladies infectieuses dans l’école;
-promouvoir des actions en faveur de la santé dans l’école.

Examens médicaux et vaccinations

Des bilans de santé sont proposés à tous les enfants à certains moments de leur scolarité: en 1ère et 3ème maternelle; en 2ème, 4ème et 6ème primaire; tous les 2 ans en secondaire, à partir de la 1ère accueil. Un bilan est également prévu l’année d’entrée dans une Ecole supérieure.
Ces moments de rencontre avec le médecin scolaire permettent de dépister certaines maladies touchant les enfants et les adolescents et de proposer les vaccinations recommandées.
Un rapport est adressé aux parents, à qui il est conseillé, si nécessaire, de consulter le médecin traitant de l’enfant.

Gérer les situations liées à l’apparition de maladies infectieuses dans l’école

Le Service PSE est en charge de la prévention de la transmission des maladies infectieuses au sein de l’école.
En début d’année scolaire, les parents reçoivent de la direction de l’école une liste de maladies transmissibles ainsi qu’un certificat médical type. Le médecin traitant d’un élève, lorsqu’il diagnostique une des maladies de la liste des maladies transmissibles, informera à l’aide de ce document, dans le respect du secret médical, le médecin responsable de l’école. Celui-ci prendra les mesures utiles pour éviter ou réduire le risque d’une épidémie au sein de l’école.
Trois affections exigent que l’on prenne des mesures de protection immédiates: la diphtérie, les infections à méningocoques (dont la méningite) et la poliomyélite. Chacune de ces infections constitue une urgence sanitaire à communiquer dans les 24 heures à la Direction d’école, qui avertira le Service PSE et/ou le Centre PMS de la Communauté française. Pour réagir à ces urgences sanitaires, chaque Centre ou Service PSE s’organise pour prendre les mesures adéquates dans les plus brefs délais.

Promouvoir des actions en faveur de la santé dans l’école

L’enfant, comme l’enseignant, passe beaucoup de son temps à l’école. Le bien-être et la santé de l’enfant passent donc par l’agrément et la qualité de ce milieu de vie. Il est inutile de souligner l’importance d’un bon climat de relations entre les enfants, et entre ceux-ci et leurs enseignants. Une attention doit aussi être portée aux locaux, de la cantine aux toilettes en passant par les classes, la cour de récréation, la salle des professeurs. Il faut veiller à ce que ces lieux soient accueillants, sûrs, propres. Les abords des écoles nécessitent une égale vigilance.
Le Service PSE a reçu pour mission d’inciter à l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être à l’école, dans le respect des différences de chacun.
Ce résumé du Plan communautaire opérationnel a été réalisé avec la collaboration d’Anne Boucquiau (Cabinet Ministre de la Santé), Roger Lonfils (DG santé) et Patrick Trefois (Question Santé)
(1) Par promotion de la santé, il faut entendre le processus qui vise à permettre à l’individu et à la collectivité d’agir sur les facteurs déterminants de la santé, et, ce faisant, d’améliorer celle-ci, en privilégiant l’engagement de la population dans une prise en charge collective et solidaire de la vie quotidienne, alliant choix personnel et responsabilité sociale. La promotion de la santé vise à améliorer le bien-être de la population en mobilisant de façon concertée l’ensemble des politiques publiques (décret du 14 juillet 1997).
(2) Dans Promotion de la santé et médecine préventive. Plan Communautaire Opérationnel.
(3) Voir le document encarté dans ce numéro.

Un nouveau métier pour les Services PSE… Accompagnement de l’intégration de nouvelles missions

Le 30 Déc 20

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Ce texte reproduit de larges extraits du rapport de synthèse d’un travail d’accompagnement d’un Service PSE par une formatrice intervenante externe à l’équipe durant 6 mois. En accord avec l’auteur et le commanditaire, nous avons rendu anonyme le service en question.

L’objet et le cadre de l’accompagnement

En 2002, un nouveau décret est entré en vigueur, imposant de nouvelles missions aux équipes des nouveaux services PSE. Ces missions supposent de nouvelles méthodes de travail, une autre analyse des réalités, un autre type de partenariat avec les écoles et les familles et va jusqu’à remettre en question le fonctionnement des équipes.
Les deux équipes (d’un service) concernées par cet article sont composées de médecins et infirmières habitués à certains modes de travail, axés essentiellement sur le bilan de santé, certains depuis près de 20 ans. Un changement dans les pratiques et les modes d’appréhension du travail ne peut donc s’opérer du jour au lendemain. Ce changement implique la construction d’une nouvelle culture de travail et l’apprentissage de nouvelles habiletés.
Entre 2002 et 2003, la Croix-Rouge a eu pour mission de donner des formations de base aux services PSE sur les concepts de promotion de la santé et la mise en œuvre de ses démarches. Etant donné le nombre limité de places, tous n’ont pu participer à ces premières formations. De plus, un climat général de doute face à l’absence de moyens et de résistance face à un changement important de culture de travail a probablement constitué un frein important à toute tentative de transfert de ces formations.
L’accompagnement proposé sur l’année scolaire 2004-2005 se devait donc de pallier certaines difficultés rencontrées précédemment, à savoir:
-permettre à tous de participer;
-permettre de manière continue une réflexion sur les projets dans lesquels l’équipe aurait envie de s’investir;
-permettre des échanges dans l’équipe sur les changements impliqués par ces nouveaux modes de travail.
Plus concrètement, la directrice et la formatrice-intervenante externe ont fixé le cadre de travail suivant.
1er axe : approfondissement de la démarche « Projet de promotion de la santé »
L’objectif est de permettre à l’ensemble de l’équipe de (re)voir les étapes nécessaires à la construction d’un projet de promotion de la santé en appliquant ces étapes à l’élaboration d’un «mini-projet» dans lequel chacun puisse prendre partie.
La mission de la formatrice est d’animer 3 réunions dans chaque équipe, leur permettant d’avancer dans les différentes étapes de construction d’un projet ainsi qu’une réunion de mise en commun et de décisions pour la suite.
2e axe : accompagnement de la réflexion sur un projet de service
L’objectif est de soutenir l’équipe dans sa réflexion sur le choix d’un projet de service commun à mettre en œuvre à partir de la rentrée scolaire 2006.
La mission de la formatrice est de soutenir, par une méthodologie adéquate, la réflexion entamée par la direction auprès de l’équipe.
3e axe : formation à l’animation de réunions
L’objectif est que l’équipe s’approprie des techniques d’animation de réunion afin de développer la capacité de chacun à pouvoir prendre en charge l’animation d’une réunion de travail, par exemple dans le cadre du développement d’un projet dans une école.
La mission de la formatrice est d’animer 2 demi-journées de formation aux différentes techniques d’animation, à la préparation et au suivi d’une réunion.

Fonctionnement actuel de l’équipe et du service: analyse, réflexion et confrontation

Plusieurs constats ont été faits au long de l’accompagnement, chaque fois discutés avec la directrice. Sur base de ceux-ci, la formatrice a adapté l’accompagnement.
Voici les principaux constats et réflexions:
Le service se compose de deux équipes , basées dans deux villes. La première compte 4 infirmières et 4 médecins, la seconde 2 infirmières et 2 médecins. Le personnel de la seconde a une longue ancienneté de travail.
Ces deux équipes présentent des profils et une dynamique assez différents: chacune travaille exclusivement dans sa région.
Dans l’accompagnement, il convient donc à la fois d’en tenir compte mais également d’essayer de multiplier les échanges pour favoriser l’appartenance à un même service. C’est ainsi que le premier axe a été travaillé de manière parallèle dans les deux équipes: l’idée était ainsi de permettre à chaque équipe de développer un mini-projet qui colle à sa réalité. Les deux autres axes ont été travaillé avec l’ensemble du service pour permettre une réflexion sur un projet de service commun et apprendre ensemble les techniques d’animation de réunions.
L’organisation du travail est telle que chaque école est associée à un médecin et une infirmière. Il est actuellement difficile de sortir de ce canevas. C’est ainsi que certains duos se trouvent davantage impliqués dans des projets d’école que d’autres et ce, en fonction du dynamisme et de la demande des écoles.
De même, chaque nouveau projet d’école n’est actuellement pas discuté dans l’ensemble de l’équipe vu qu’une infirmière et un médecin s’y consacrent directement, indépendamment de leur intérêt, de leur disponibilité ou de leur compétence.
La direction est attentive à d’autres modes de fonctionnement possibles.
Une première piste serait que des sous-équipes développent leur intérêt et leur compétence dans l’abord d’une thématique (ex: les assuétudes, l’alimentation, etc.). Suite à la demande d’une école, ce sont les personnes les plus concernées par la thématique qui pourraient s’investir dans la réponse à proposer.
Une autre piste, complémentaire, serait de dégager du temps de travail (0.5 ETP) spécifique à la promotion de la santé. Une personne, spécialement formée et accompagnée, pourrait ainsi être un premier interlocuteur pour décoder la demande d’une école, s’assurer du suivi de l’ensemble des projets, soutenir la mise en place de projets plus novateurs, etc.
La réflexion fondamentale est que chacun puisse s’investir dans des actions de promotion de la santé, sans pour autant y être contraint, et selon ses propres disponibilités et désirs.
Dans l’accompagnement, il nous est apparu que les axes 1 et 3 devaient être appropriés par tous car tous devraient être amenés à s’impliquer, d’une manière ou d’une autre, dans une réunion de travail ou dans un projet d’école. Par contre, lors de l’animation autour de l’axe 2, il n’a pas été demandé à l’équipe d’aller jusqu’à la formulation du projet de service. Nous avons privilégié un espace de discussion, tandis que la formalisation se ferait avec le temps de travail consacré au développement de la promotion de la santé.
Arriver à mobiliser les équipes autour d’un projet de service commun est un enjeu important: à la fois pour la dynamique interne et pour la dynamique externe.
Les premières réflexions autour du projet de service poussaient l’équipe à choisir une thématique centrale à proposer aux écoles (ex: l’hygiène) ou encore une démarche à mettre en œuvre dans les écoles (ex: création d’une cellule santé). Cependant, la difficulté était d’arriver à proposer quelque chose qui suscite une demande «gérable» par le service.
Au fur et à mesure de l’accompagnement, l’équipe a pris conscience de l’importance des démarches à développer en interne avant d’aller susciter des démarches externes dans toutes les écoles, difficiles à gérer. C’est ainsi qu’a été mise en évidence toute la dimension d’accueil au sein du service lui-même, d’exploitation du temps en salle d’attente, d’information préalable aux communautés éducatives. Actuellement, cette dimension ne fait pas (ou peu) l’objet d’une réflexion et d’un programme d’action. Or, il s’agit là d’un projet «gérable», dans lequel chacun peut s’impliquer et qui peut avoir un impact sur les écoles. Il implique par ailleurs une vraie démarche de promotion de la santé.
Au cours de l’accompagnement, l’axe 1 a permis de travailler sur ce projet interne, de prendre conscience de sa pertinence et l’axe 2 l’a remis dans un contexte plus général.
Au niveau du personnel , les changements de rôle, voire même de «métier», sont parfois acceptés de manière fort variable. Ainsi, certains font preuve d’une volonté d’adaptation («c’est dur, mais je veux bien essayer»), d’autres expriment un décalage en disant que la gestion de projet, ce n’est pas de leur ressort («notre rôle est d’avoir un bon carnet d’adresses et de réorienter les écoles, pas de se lancer dans la gestion de projet»). Une autre collègue exprime que la différenciation dans les tâches entre collègues la dérangerait.
L’option prise au cours de l’accompagnement est celle selon laquelle chacun est capable d’apprendre. Un rappel des missions énoncées dans le décret nous convainc de la nécessaire diversification des tâches.

Pistes d’action envisagées

Nous détaillons ci-dessous les actions menées dans les trois axes, en explicitant les démarches, les activités de formation et les contenus.
1er axe : approfondissement de la démarche « Projet de promotion de la santé »
Nous avons choisi de mobiliser les deux équipes sur la mise en œuvre de mini-projets adaptés à leur réalité. Au fur et à mesure de l’avancement des mini-projets, nous avons analysé la manière de procéder et ainsi construit notre schéma de réalisation d’un projet de promotion de la santé à partir d’une prise de distance par rapport à l’action.
Le cadre du projet a été imposé pour les besoins de l’exercice: il s’agissait de développer un projet autour de la salle d’attente (meilleure exploitation du lieu et du temps d’attente).
Dans un premier temps, nous avons mis en évidence les représentations de chacun sur la salle d’attente idéale. Nous avons ensuite décrit de la manière la plus précise possible l’état, le fonctionnement et le vécu de la salle d’attente actuelle, avec chacun des acteurs qui y est impliqué. Nous avons ainsi mis en avant les écarts entre la situation actuelle et la situation idéale. De là sont découlés des objectifs, objectifs généraux et objectifs plus opérationnels, que nous avons appris à rédiger.
L’étape suivante fut consacrée à lister les moyens d’action possibles pour contribuer à l’atteinte des objectifs. Les équipes ont ensuite choisi quelques-uns de ces moyens et ont planifié l’action.
Parallèlement au suivi des actions décidées, les équipes ont travaillé sur les indicateurs et les outils d’évaluation. Pour ce faire, elles ont d’abord listé les questions qu’elles se posent, en lien avec les objectifs poursuivis. Les critères et indicateurs sont ce qui permet de répondre aux questions posées. On construit ensuite les outils de recueil d’information nécessaires pour donner une réponse aux critères et indicateurs.
Lors d’une séance commune avec les deux équipes, chacune a présenté l’ensemble de sa démarche à l’autre et nous avons fait le point sur ce qu’est une démarche de promotion de la santé, en lien avec la «Grille de développement de projet santé» présentée comme annexe à l’arrêté du 18/07/03 en application du décret du 20/12/01 sur la PSE.
2e axe : accompagnement de la réflexion sur un projet de service
Le débat sur le projet de service a été introduit par une appropriation collective des concepts PSE, projet santé et animation santé. Le groupe a ensuite identifié les 10 compétences-clé dont il a besoin pour assurer ses missions à propos des 3 concepts définis. Les voici telles que formulées par l’équipe:
1. Etre relais par une bonne connaissance des partenariats qu’on peut développer (animateurs, personnes-ressources, associations, centres de doc…);
2. Etre capable de décoder une demande, de la faire émerger;
3. Traduire une demande en projet, savoir comment structurer un projet;
4. Gérer le temps, analyser, synthétiser;
5. Avoir des compétences en écriture (rédaction du projet);
6. Savoir parler en public;
7. Animer, avoir des capacités pédagogiques;
8. Etre capable de déléguer;
9. Développer un bon contact avec les écoles et les intervenants (bon dialogue, bonne communication, coordination);
10. Pouvoir «communiquer» en «accrochant».
Chacun a ensuite évalué comment il se positionnait sur ces différentes compétences et comment il positionnait l’ensemble du service, pris de manière collective.
Le débat sur le projet de service en lui-même a ensuite mis en évidence quelques critères de choix d’un projet: le caractère impliquant ou non du projet, le caractère réaliste ou non, les compétences nécessaires à sa mise en œuvre, le côté enthousiasmant.
Le débat a également souligné l’intérêt de commencer par un projet de service axé sur l’interne (comme l’accueil, le dialogue avec les écoles) plutôt que sur une offre de services vers l’externe (organisation de cellules santé dans toutes les écoles, projet global sur l’hygiène…) difficilement gérable.
3e axe : formation à l’animation de réunions
Les objectifs de ce 3e axe étaient de permettre aux participants de clarifier ce qui entre en jeu dans la préparation d’une réunion (rédaction d’une convocation, choix d’un lieu, d’une date, choix de méthodes d’animation adéquates par rapport à l’objectif et au public-cible, les différents types de réunion…), de réfléchir à l’acte d’animation d’une réunion (les attitudes favorables à une «bonne» réunion, la gestion des participants «qui posent problème»…) et de comprendre les différentes manières de rendre compte d’une réunion (procès-verbal, rapport ou compte rendu). L’ensemble a été abordé de manière très active: un maximum de participants se sont exercés à la prise en charge d’un moment d’animation de la formation.

Evaluation (par rapport aux objectifs et au travail)

Chaque séance de travail a fait l’objet d’une évaluation, selon diverses méthodes. Voici quelques résultats.
Au milieu de la réflexion sur l’axe 1 , chacun a été invité à se prononcer sur le degré d’applicabilité du projet «salle d’attente», son côté «réaliste». Sur une échelle de 10, la première équipe s’est positionnée à une moyenne de 8, chiffre a priori fort positif, mais ponctué de commentaires laissant place au doute, particulièrement en matière d’évaluation. Ainsi, l’évaluation semblait quelque chose de trop théorique pour être réalisé: cet avis a changé lors de la dernière séance.
Lors de la réflexion sur l’axe 2 , chacun s’est interrogé sur ses propres compétences et celles de l’équipe. Les 10 compétences choisies sont celles exposées plus haut. Voici le tableau des résultats:

A. Ma vision des compétences de l’équipe – B. Ma vision de mes propres compétences

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Sujet 1 3 2 2 3 3 3 2 3 4 3 6 1 1 1 2 2 2 5 4 4
Sujet 2 3 3 3 2 1 1 1 2 1 1 1 2 5 2 2 1 1 1 1
Sujet 3 4 5 2 2 4 3 4 5 5 4 5 5 2 2 3 4 3 5 3 2
Sujet 4 3 2 3 4 3 2 2 5 3 1 1 3 2 4 3 3 2 4 5 2
Sujet 5 5 3 4 4 5 5 4 4 5 4 4 4 2 2 2 2 2 3 5 4
Sujet 6 4 3 2 3 3 4 3 3 5 4 4 3 3 2 2 3 2 3 4 4
Sujet 7 4 4 4 2 2 2 2 4 4 2 3 2 3 2 2 2 2 4 4 2
Sujet 8 4 4 2 2 3 4 1 2 5 3 6 5 6 6 5 5 5 4 6 5
Sujet 9 2 4 2 4 4 4 4 2 3 4 3 4 2 3 4 3 3 2 4 3
Moy 3,3 4 2,7 2,7 3 3,3 2,3 2,7 4 3 Moy 3,7 3,2 2,9 2,7 2,8 2,8 2,4 3,8 4 3
Ec-type 1,2 0 1,2 1,2 1 1,2 1,5 1,2 1 1 Ec-type 1,9 1,4 1,6 1,5 1,1 1,2 1,1 1 1,4 1,3

1 = pas du tout – 6 = tout à fait

Dans l’évaluation individuelle, on constate pas mal d’extrêmes: autant certains s’estiment tout à fait compétents, autant d’autres s’estiment totalement incompétents (ex: compétence 4: gérer le temps, analyser, synthétiser).
Lorsqu’il s’agit d’évaluer l’équipe de manière collective, les différences sont également fort importantes par compétence. Par contre, une même personne a tendance à évaluer la compétence collective de la même manière, quelle que soit la compétence dont on parle. Et généralement, on s’estime plus compétent qu’on n’estime l’équipe compétente.
Au cours de la formation à l’animation de réunions, c’est-à-dire l’axe 3 , à la fin d’une des 2 séances de travail, chacun a été invité à donner ses mots-clés, ce qui donne une certaine indication sur ce qu’ils associent à l’animation d’une réunion.
La réunion de clôture a d’abord permis à chacun d’identifier ses principaux apprentissages ou principales découvertes au long de l’accompagnement. Des représentations collectives ont ensuite été élaborées pour illustrer l’ensemble. Voici les principaux apprentissages cités par le groupe:
-élaboration d’un projet santé;
-synthèse et clarification du déroulement d’un projet santé;
-sensibiliser les élèves à améliorer leur environnement;
-faire participer plus activement les enseignants et les élèves lors de la visite médicale;
-approche plus globale de l’enfant, même en dehors des projets santé;
-améliorer le contact ou le dialogue avec les parents;
-mieux communiquer entre équipe PSE et école (direction, enseignants);
-manière différente d’être perçu dans les écoles (même si c’est encore insuffisant);
-écoute;
-intérêt général accru;
-se retrouver hors contexte quotidien, s’arrêter, prendre le temps de réfléchir ensemble, ça augmente la cohésion du groupe;
-travail en équipe
-PSE = travail d’équipe (importance d’échanger les idées, les expériences);
-renforcer l’idée de l’utilité, du besoin de partager avec l’équipe;
-découverte de moyens inexploités jusque là grâce à la discussion en équipe;
-la concentration d’énergies permet une plus grande efficacité;
-nécessité de ne pas décider seul de projets liés à la collectivité, importance de la concertation pour plus d’efficacité finale;
-importance du travail en équipe, des complémentarités entre les membres de l’équipe;
-importance du facteur humain sur le déroulement d’un projet;
-importance de l’humain, du respect et de la communication qui permettrait de désamorcer certaines bombes;
-importance de la répartition des tâches: éviter les doublons, de se marcher sur les pieds, économie d’énergie, respect de l’équilibre;
-connaissance des autres et de soi-même vis-à-vis de l’équipe et des écoles;
-support théorique indispensable mais parfois un peu fastidieux;
-nécessité d’un juste milieu entre la réflexion, l’apport théorique, l’action et l’évaluation;
-remise en mémoire de quelques définitions (but, objectifs, critères, indicateurs…).
-apprentissage de la modestie face au chantier immense de la promotion de la santé (travail sur des années: se donner du temps, quels que soient les moyens);
-penser à demander l’humeur du jour de chacun avant la réunion.
Enfin, un questionnaire final a permis d’évaluer l’appréciation de l’accompagnement par les participants sur un certain nombre de critères. Au niveau du contenu, l’accompagnement semble bien compléter (ou rafraîchir) les contenus proposés par la formation Croix-Rouge, mais ne propose pas énormément d’apports nouveaux. Au niveau méthodologique, le fait d’avoir travaillé sur des projets concrets est apprécié, même si davantage de simulations et de pratique serait encore réclamé. La plupart ont apprécié le positionnement de la formatrice ainsi que la possibilité d’être ensemble dans une formation spécifique pour eux. L’accompagnement sur des projets précis est le souhait le plus fréquemment formulé pour poursuivre le travail.

Quelques enseignements de cette expérience

Ce programme d’accompagnement d’équipe était financé par le Fonds social pour les Etablissements et Services de Santé (Fonds ESS). Cela présente de multiples avantages pour les services PSE. Voici les points essentiels relevés par la formatrice et la directrice quant à l’intérêt du programme.
L’opportunité d’organiser une formation financée a permis à l’institution de mettre en place une formation sur site . Avec deux implantations, cela a facilité la participation des personnes les plus éloignées en diminuant le temps de route. La possibilité d’organiser les séances sur chaque implantation a permis de gérer les disponibilités des participants pour favoriser la participation de tous.
Le processus mis en place va plus loin qu’une démarche de formation: il s’agissait d’un processus d’accompagnement qui, en termes de contenus, devait répondre aux besoins directs du personnel et des collaborateurs médicaux en fonction de leur propre travail de terrain. Ce module s’inscrit particulièrement bien dans un processus de formation continuée dont les attentes ont été discutées lors des réunions d’équipe préparatoires.
L’institution a pu, par cette offre, entrer dans une démarche participative plutôt que consommatrice. Selon l’avis de l’équipe, en général, des opérateurs de formation font offre de modules sans tenir compte des caractéristiques des publics visés: même offre pour tous. Les services décident donc de s’y inscrire sans trop savoir s’ils vont y trouver réponse à leurs attentes et où le premier critère pour y participer est la gratuité.
En termes de perspectives d’avenir, il nous semble important de continuer à promouvoir, à côté de l’offre de formation «classique», la possibilité d’un accompagnement évolutif, adaptable à la demande, centré sur des besoins identifiés et reconnus par l’équipe.
Ce module d’accompagnement d’équipe s’est voulu le plus concret possible avec quelques apports théoriques. La méthodologie utilisée a été négociée avant la réalisation et a favorisé la démarche participative des membres du groupe par des mises en situation, des exercices pratiques, de l’élaboration de projets, des jeux de rôles…
Cet accompagnement propre à l’institution a eu aussi l’avantage de renforcer une meilleure connaissance au sein de l’équipe et la cohésion interne en lui permettant de s’approprier son concept de la promotion de la santé à l’école. Tout le personnel et les collaborateurs ont pu y participer, ce qui a permis de remettre tout le monde à niveau en matière de développement de la promotion de la santé. Lors de la formation organisée par la Croix-Rouge, peu de personnes ont pu s’inscrire.
Dans notre cas, le nombre de participants était optimum (13) pour permettre des apprentissages groupaux et une évolution dans la dynamique du groupe. Lors de la formation organisée par la Croix-Rouge, le nombre de participants (une trentaine) était trop grand. Le programme proposé par le Fonds ESS a permis de développer cette action pour des plus petits groupes, ce qui nous semble indispensable.
Le groupe de formation était composé uniquement de personnes d’une même institution , faisant partie d’une même équipe de travail pendant l’année scolaire, depuis plusieurs années. En formation Croix-Rouge, les participants venaient d’institutions différentes et avaient des moyens très différents pour mener les mêmes missions, ce qui ne facilitait pas la cohésion du groupe autour d’un même projet de formation.
De manière générale, la faisabilité du projet mené avec le service PSE a été permise par l’offre du Fonds ESS. Ce projet présente plusieurs caractéristiques indispensables à la professionnalisation des équipes PSE, comme le caractère soutenu dans la durée (toute une année scolaire), l’organisation sur site, la possibilité de travailler dans un groupe restreint (à partir de sous-groupes de 4 personnes jusqu’à un grand groupe de 13, soit des nombres idéaux en matière de travail de groupe), le caractère davantage «accompagnateur» que «formateur», le lien avec les pratiques et projets de terrain, la démarche complètement participative qui permet une meilleure connaissance réciproque, etc.
Anne Avaux , Formatrice-intervenante
Adresse de l’auteur: Mutualité chrétienne de Namur, rue des Tanneries 55, 5000 Namur. Courriel: anne.avaux@mc.be.

Soins de santé: des choix plus explicites et une garantie d’équilibre

Le 30 Déc 20

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L’assurance maladie est devenue la branche la plus importante de la sécurité sociale et de nombreux acteurs attendent impatiemment la fixation du budget qui déterminera l’accessibilité des soins au cours de l’année à venir . Progressivement , c’est également la qualité des soins qui est de plus en plus concernée et , à terme , toute l’organisation du système . Une fois n’est pas coutume , il nous a semblé intéressant de présenter à nos lecteurs les enjeux en la matière , qui permettent de mettre en perspective les efforts constants mais bien modestes des Communautés en faveur de la prévention , comparés aux engagements budgétaires fédéraux en faveur des soins de santé .
Le 3 octobre dernier, les membres du comité de l’assurance – l’instance où siègent les mutualités et les représentants des prestataires – se réunissaient pour concrétiser la nouvelle procédure budgétaire. En effet, dorénavant, il leur incombe de fixer les enveloppes budgétaires de tous les secteurs de soins en respectant scrupuleusement une norme de croissance réelle des dépenses de santé (lire encadré).

La norme de croissance réelle des dépenses de santé

Depuis le 1er janvier 1995, la loi impose une norme de croissance aux dépenses du secteur de l’assurance maladie. Cette norme consiste à limiter la hausse annuelle des dépenses à un certain pourcentage en dehors de l’inflation.
De 1995 à 1999, cette norme s’élevait à 1,5 %; de 1999 à 2003, elle a été augmentée à 2,5 % et à partir de 2004, le Gouvernement a admis que les dépenses pouvaient augmenter de 4,5 % chaque année. Ces taux sont des taux réels, cela signifie que si le niveau général des prix (que l’on appelle communément l’inflation) augmente de 2,5 % par exemple, les dépenses pourront augmenter de 7 % (4,5 % + 2,5 %)

Traditionnellement, les membres du comité de l’assurance proposaient un budget global dont le montant ne respectait pas cette norme, principalement afin d’envoyer un signal au gouvernement qui devait en déduire que de nombreux besoins n’étaient pas couverts et qu’il fallait prévoir un budget supérieur pour assurer l’accessibilité de nouveaux soins, de nouvelles technologies ou de nouveaux médicaments.
La nouvelle procédure rompt avec cette habitude, car elle impose d’effectuer l’exercice budgétaire dans le cadre d’un budget légal, normé. Pour 2006, le montant disponible correspond au budget 2005 auquel on ajoute 4,5 % de croissance réelle autorisée et l’inflation prévue de 2,2 %, ce qui correspond au total à 18,427 milliards d’euros.
La seconde nouveauté consiste à donner l’opportunité aux membres du comité de l’assurance de fixer chaque budget sectoriel. Par exemple celui des médecins, des infirmières, des opticiens, de la dialyse, des maisons de repos, des maisons de soins psychiatriques… On distingue ainsi une cinquantaine de postes dont l’importance budgétaire est évidemment très variable, de 5,5 milliards d’euros pour tous les honoraires médicaux à 8 millions pour les accoucheuses.
Le comité de l’assurance avait courageusement fait des choix explicites en faveur des généralistes, des soins préventifs chez le dentiste ou de la présence continue de kinésithérapeutes en maisons de repos. Les mutualités et les prestataires s’étaient également entendus pour améliorer l’accessibilité des soins chez les opticiens pour les enfants de moins de douze ans, pour mieux rembourser certains implants dont le coût est souvent supporté par le patient, pour rendre certaines prestations plus accessibles aux indépendants et pour octroyer un meilleur remboursement aux chômeurs de longue durée de moins de 50 ans.
Pour chacun des secteurs, le comité de l’assurance avait prévu, à l’euro près, la manière dont le budget pouvait être obtenu; soit en utilisant des marges de manœuvre disponibles, soit en créant des marges au moyen de mesures d’économie. Il était par exemple prévu de veiller au respect des indications pour lesquelles les médicaments étaient admis au remboursement, ce qui permettait de réaliser des économies avec lesquelles on pouvait revaloriser la fonction du généraliste mais aussi rembourser une alimentation très spécifique pour des malades qui ne peuvent se contenter d’une nourriture ordinaire.

Le Ministre impose sa marque… très prudente

La nouvelle procédure prévoit toutefois que les propositions du comité de l’assurance doivent être avalisées par le conseil général, instance supérieure où siègent les mutualités, les syndicats et le patronat. On y retrouve aussi les représentants du gouvernement et celui notamment du Ministre des Affaires sociales.
Le 10 octobre, devant le conseil au grand complet, le Ministre Demotte fait savoir qu’il se réjouit du travail constructif du comité de l’assurance, au sein duquel les mutualités chrétiennes ont été très actives. Cependant, il estime aussi que d’autres priorités doivent être mises en avant et il recommande, pour commencer, la constitution d’une réserve de 80 millions d’euros qui ne pourra être utilisée que pendant le temps nécessaire à mettre en œuvre des mesures d’économie en cas de dérapage. Ces mesures sont d’ailleurs assurées par la nouvelle loi qui prévoit un audit permanent réalisé par les services de l’Inami. Une garantie légale qui n’apparaît pas suffisante au Ministre puisqu’il impose aux firmes pharmaceutiques de constituer une réserve supplémentaire qui devra atteindre 72 millions d’euros au 15 septembre 2006 et 100 millions d’euros au 15 septembre 2007.
Les comptes 2005 sont pourtant excellents, ceux de 2006 s’annoncent bien et la loi permet une réaction rapide en cas de dépassement. Quelles sont alors les intentions du gouvernement? On ne peut ignorer que le secteur des soins de santé doit participer, comme tous les autres, à la présentation d’un budget fédéral en équilibre. Il n’est donc pas interdit de craindre que les contraintes prudentielles soient un argument, dans le cas de leur respect, à une réduction légale de la norme de croissance dans le futur. On comprendra en effet aisément que si l’assurance maladie peut ‘se passer’ de 80 millions d’euros en 2006, on pourrait lui demander de le faire de manière structurelle.

De bonnes mesures mais quelques frustrations

Le Ministre a admis que les choix du comité de l’assurance étaient justes et judicieux dans le secteur des opticiens, de la dentisterie, de la rééducation fonctionnelle (sans pour autant lui accorder une hausse de budget) et pour la médecine générale. Toutefois, sa réserve de sécurité et quelques dossiers auxquels il semblait particulièrement tenir, ont bouleversé substantiellement la copie des partenaires du comité de l’assurance, en déclenchant une certaine déception, car certains n’ont pas ménagé leurs peines pour établir un budget équilibré financièrement mais aussi humainement.
Au-delà d’une éventuelle critique constructive des choix personnels du Ministre, la méthode laisse perplexe car c’est bien le Ministre qui a souhaité imposer un cadre de travail très contraignant aux membres du comité de l’assurance. Espérons que cela ne découragera pas les acteurs à prendre leurs responsabilités au cours des mois à venir.
Christian Léonard , Chef du Département Recherches & Développement des Mutualités chrétiennes

La Charte de Bagkok pour la promotion de la santé à l’heure de la mondialisation

Le 30 Déc 20

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11 août 2005

Introduction

Champ

La Charte de Bangkok définit les mesures et les engagements nécessaires pour agir sur les déterminants de la santé par la promotion de la santé à l’heure de la mondialisation.

Objet

La Charte de Bangkok stipule que les politiques et les partenariats destinés à donner aux communautés les moyens d’agir et à améliorer la santé et l’égalité en matière de santé devraient être au centre du développement national et mondial.
La Charte de Bangkok reprend et complète les valeurs, principes et stratégies d’action établis par la Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé et les recommandations des conférences ultérieures sur la promotion de la santé dans le monde confirmées par les Etats Membres à travers l’Assemblée mondiale de la Santé.

Public visé

La Charte de Bangkok s’adresse à toutes les personnes, associations et organisations essentielles à l’instauration de la santé, y compris les gouvernements et les politiciens à tous les niveaux, la société civile, le secteur privé, les organisations internationales et la communauté de la santé publique.

Promotion de la santé

L’Organisation des Nations Unies reconnaît que la possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain sans discrimination.
La promotion de la santé repose sur ce droit de l’homme essentiel et offre un concept positif et complet de santé comme déterminant de la qualité de la vie, qui recouvre également le bien-être mental et spirituel.
Promouvoir la santé consiste à permettre aux gens de mieux maîtriser leur santé et les facteurs qui la déterminent et par-là même d’améliorer leur santé. Il s’agit d’une fonction essentielle de la santé publique qui contribue à la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles et contre d’autres menaces pour la santé.

Agir sur les déterminants de la santé

Evolution de la situation

Le contexte mondial de la promotion de la santé a sensiblement évolué depuis l’élaboration de la Charte d’Ottawa .

Facteurs décisifs

Voici certains des facteurs décisifs qui ont désormais une incidence sur la santé:
-les inégalités croissantes à l’intérieur des pays et entre eux;
-les nouveaux modes de consommation et de communication;
-la commercialisation;
-les changements environnementaux mondiaux;
-l’urbanisation.

Autres défis

Les autres facteurs qui agissent sur la santé sont les bouleversements sociaux, économiques et démographiques rapides, souvent préjudiciables qui se répercutent sur les conditions de travail, les conditions d’apprentissage, les structures familiales et la culture et le tissu social des communautés.
Les femmes et les hommes sont touchés différemment. La vulnérabilité des enfants et l’exclusion des populations marginalisées, des personnes handicapées et des populations autochtones sont plus prononcées.

Nouvelles possibilités

La mondialisation offre de nouvelles possibilités de coopération en vue d’améliorer la santé et de réduire les risques sanitaires transnationaux pour la santé; ces possibilités sont les suivantes:
-amélioration des technologies de l’information et de la communication;
-amélioration des mécanismes de gouvernance mondiale et de mise en commun des expériences.

Cohérence des politiques

Pour gérer les problèmes de la mondialisation, les politiques doivent être cohérentes à tous les niveaux: gouvernements, organismes des Nations Unies et autres organisations, dont le secteur privé.
Cette cohérence renforcera l’observance, la transparence et la responsabilité eu égard aux accords et traités internationaux qui ont des incidences sur la santé.

Progrès accomplis

Des progrès ont eu lieu, même s’il reste beaucoup à faire pour placer la santé au centre du développement, par exemple à travers les objectifs du Millénaire pour le développement; la participation active de la société civile est essentielle au processus.

Les stratégies de promotion de la santé à l’heure de la mondialisation

Interventions efficaces

Les progrès en vue de l’amélioration de la santé dans le monde exigent une fermeté de l’action politique, une large participation et une action soutenue de sensibilisation.
La promotion de la santé repose sur un éventail de stratégies éprouvées dont il convient de tirer pleinement parti.

Mesures requises

Pour progresser dans la mise en œuvre de ces stratégies, tous les secteurs et milieux doivent s’efforcer:
-de défendre la cause de la santé sur la base des droits de l’homme et de la solidarité;
d’investir dans des politiques, des mesures et des infrastructures durables pour agir sur les déterminants de la santé;
-de développer les capacités d’élaboration de politiques, de direction, de promotion de la santé, de transfert de connaissances et de recherche et d’information en matière de santé;
-de réglementer et de légiférer afin d’assurer un niveau élevé de protection et d’assurer l’égalité des chances en matière de santé et de bien-être pour tous les individus;
d’établir des partenariats et des alliances avec le secteur public, le secteur privé, les organisations non gouvernementales et internationales et la société civile, afin de mettre en place des actions durables.

Engagement en faveur de la santé pour tous

Justification

Le secteur de la santé a un rôle directeur clé à jouer dans la mise en place de politiques et de partenariats en faveur de la promotion de la santé.
Une approche intégrée au niveau des politiques générales au sein des organisations gouvernementales et internationales, ainsi que la volonté de collaborer avec la société civile et le secteur privé et avec tous les milieux, sont indispensables si l’on veut progresser et agir sur les déterminants de la santé.

Principaux engagements

Les quatre principaux engagements consistent à:
1.placer la promotion de la santé au centre de l’action mondiale en faveur du développement;
2.faire de la promotion de la santé une responsabilité centrale de l’ensemble du secteur public;
3.faire de la promotion de la santé un axe essentiel de l’action communautaire et de la société civile;
4.faire de la promotion de la santé une exigence de bonne pratique au niveau des entreprises.

1. Placer la promotion de la santé au centre de l’action mondiale en faveur du développement

Des accords intergouvernementaux solides susceptibles d’améliorer la santé et la sécurité sanitaire collective sont nécessaires. Les organismes gouvernementaux et internationaux doivent s’efforcer de combler l’écart entre riches et pauvres en matière de santé. Des mécanismes efficaces de gouvernance mondiale s’imposent pour contrer tous les effets préjudiciables du commerce, des produits, des services, et des stratégies de commercialisation.
La promotion de la santé doit faire partie intégrante de la politique intérieure et étrangère et des relations internationales, y compris dans les situations de guerre et de conflit.
Pour cela, il faudra promouvoir le dialogue et la coopération entre les Etats, la société civile et le secteur privé. Ces efforts peuvent s’inspirer de l’exemple des traités existants tels que la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac.

2. Faire de la promotion de la santé une responsabilité centrale de l’ensemble du secteur public

Tous les gouvernements à tous les niveaux doivent s’attaquer d’urgence aux problèmes de santé et aux inégalités en matière de santé car la santé est un des déterminants majeurs du développement politique et socio-économique. Les autorités locales, régionales et nationales doivent:
-donner la priorité aux investissements dans le domaine de la santé, à l’intérieur comme à l’extérieur du secteur de la santé;
-garantir un financement durable à la promotion de la santé.
A cette fin, tous les échelons gouvernementaux doivent expliciter les conséquences pour la santé des politiques et de la législation, en utilisant pour cela des outils tels que les études d’impact sanitaire axées sur l’équité.

3. Faire de la promotion de la santé un axe essentiel de l’action communautaire et de la société civile

Ce sont souvent les communautés et la société civile qui prennent l’initiative de l’action de promotion de la santé, qui l’infléchissent et l’exécutent. Elles doivent pour cela disposer des droits, des ressources et des possibilités qui leur permettent d’apporter une contribution élargie et durable. Dans les communautés moins développées, le soutien au renforcement des capacités est particulièrement important.
Des communautés bien organisées et plus autonomes jouent un rôle très efficace dans les décisions relatives à leur propre santé et sont en mesure de rendre les pouvoirs publics et le secteur privé responsables des conséquences sanitaires de leurs politiques et pratiques.
La société civile doit exercer son pouvoir sur le marché en donnant la préférence aux biens, aux services et aux actions des entreprises qui font preuve de responsabilité sociale.
Les projets communautaires de terrain, les associations de la société civile et les organisations de femmes ont fait la preuve de leur efficacité en matière de promotion de la santé et offrent des modèles de pratiques dont d’autres pourraient s’inspirer.
Les associations professionnelles dans le domaine de la santé ont une contribution spéciale à apporter.

4. Faire de la promotion de la santé une exigence de bonne pratique au niveau des entreprises

Les entreprises ont un impact direct sur la santé des gens et sur les déterminants de la santé par leur influence sur la situation locale, les cultures nationales, l’environnement, et la répartition des richesses.
Le secteur privé comme les autres employeurs et le secteur informel ont la responsabilité de garantir la santé et la sécurité sur le lieu de travail et de promouvoir la santé et le bien-être de leurs employés et ceux de leurs familles et de leurs communautés.
Le secteur privé peut également contribuer à atténuer les impacts plus larges sur la santé au niveau mondial, notamment les conséquences des changements environnementaux mondiaux, en respectant les réglementations et accords nationaux et internationaux de défense et de protection de la santé. Des pratiques commerciales éthiques et responsables et le commerce équitable sont des exemples du type de pratiques commerciales qui devraient être soutenues par les consommateurs et la société civile et par les gouvernements au moyen d’incitations et de réglementations.

Un engagement mondial en faveur du changement

Tous pour la santé

Pour tenir ces engagements, il faudra mieux appliquer les stratégies éprouvées et utiliser de nouveaux points d’entrée en ayant recours à des mesures novatrices.
Les partenariats, les alliances, les réseaux et autres collaborations offrent des moyens intéressants et utiles de rassembler des personnes et des organisations autour de buts communs et d’actions conjointes pour améliorer la santé des populations.
Chaque secteur – organisations intergouvernementales, gouvernements, société civile et secteur privé – a un rôle et des responsabilités propres.

Combler l’écart entre théorie et pratique

Depuis l’adoption de la Charte d’Ottawa , un certain nombre de résolutions ont été adoptées aux niveaux national et mondial à l’appui de la promotion de la santé, mais elles n’ont pas toujours été suivies d’effet. Les participants à la Conférence de Bangkok demandent fermement aux Etats Membres de l’Organisation mondiale de la santé de s’efforcer de combler cet écart entre les textes et leur mise en oeuvre et de mettre en place des politiques et des partenariats pour l’action.

Appel à l’action

Les participants à la Conférence invitent instamment l’Organisation mondiale de la santé et ses Etats Membres, en collaboration avec des tiers, à allouer des ressources à la promotion de la santé, à établir des plans d’action et à en suivre l’exécution au moyen d’indicateurs et de cibles appropriés, et à rendre compte des progrès accomplis à intervalles réguliers. Les organisations des Nations Unies sont invitées à étudier les avantages que pourrait apporter un traité mondial pour la santé.

Partenariat mondial

La Charte de Bangkok invite toutes les parties prenantes à rejoindre les rangs d’un partenariat mondial destiné à promouvoir la santé et fondé sur l’engagement et l’action aux niveaux local et mondial.

Engagement en faveur de l’amélioration de la santé

Nous, participants à la Sixième Conférence mondiale sur la promotion de la santé à Bangkok (Thaïlande), nous engageons à promouvoir ces mesures et ces engagements en vue d’améliorer la santé.
Note
La présente charte exprime l’avis collectif d’un groupe international d’experts participant à la Sixième Conférence mondiale sur la promotion de la santé, Bangkok (Thaïlande) en août 2005 et ne correspond pas nécessairement aux décisions ou à la politique officielle de l’Organisation mondiale de la santé.

Le budget santé 2006 de la Communauté française

Le 30 Déc 20

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Chaque année, Education Santé vous propose la liste des programmes de promotion de la santé et de médecine préventive subventionnés par la Communauté française l’année précédente (vous pouvez retrouver ces informations récoltées depuis l’an 2000 sur notre site https://www.educationsante.be ).
Dans la logique des modifications apportées en 2003 au décret organisant le secteur, le budget 2006 a été structuré différemment.
Voici ce que cela donne:

Programme

Montant (en milliers d’euros)
Biens et services 72
Interventions diverses 187
Protection de la santé (contrôle médico-sportif) 521
Mise en œuvre du Plan Communautaire opérationnel 10.391
Actions en promotion et protection santé 5.628
Promotion de la santé à l’école 16.041
Total 32.840

Et le détail pour la promotion de la santé:

Mise en œuvre du Plan Communautaire opérationne

Montant (en milliers d’euros)
Vaccination 3.130
Assuétudes 895
Sida 1.366
Cancers 1.005
Maladies cardio-vasculaires 680
Tuberculose 1.296
Prévention des traumatismes 175
Pilotage du PCO 526
Subventions diverses pour la mise en place du PCO 1.318
Actions en promotion et protection santé Montant (en milliers d’euros)
Divers 188
Organismes agréés 2.565
Initiatives du Gouvernement 369
Problématiques émergentes 321
Programmes locaux 533
Dépistage des anomalies métaboliques 680
Dépistage surdité néonatale 125
Programme de transition professionnelle 13
Institut scientifique santé publique 834

Que peut-on en dire?
Pas de quoi pavoiser, le refinancement promis par Nicole Maréchal au cours de la législature précédente n’est apparemment plus à l’ordre du jour.
Autre constatation morose, après déduction des dépenses structurelles et du financement des programmes acceptés pour plusieurs années (jusqu’à 5 an maximum, comme c’est le cas par exemple pour Education Santé ), il ne reste probablement rien pour stimuler les initiatives nouvelles cette année.
Pour le reste, les subventions ont été regroupées en fonction des 7 thématiques retenues dans le Plan communautaire opérationnel, les recherches comme Eurotox ou l’enquête sur la santé des jeunes en âge scolaire sont aussi liées au PCO, ainsi qu’une série d’activités permanentes mais ne faisant pas l’objet d’une reconnaissance structurelle ( Education Santé , Médiathèque, Outilthèque PIPSA, formations Repère, etc.).
Christian De Bock , sur base d’informations communiquées par la DG Santé

Symphonie inachevée

Le 30 Déc 20

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Le processus d’écriture de la charte: participation réelle mais difficile

Depuis deux ans, un texte de proposition pour une ‘charte de Bangkok’ circulait dans des cercles de plus en plus ouverts, dans chaque continent et chaque grand groupe linguistique.
De nombreuses suggestions et critiques ont fusé de toutes parts, arguant du fait que la Charte d’Ottawa était suffisante et loin d’être mise en place dans chaque pays. Alors, pourquoi faire une nouvelle charte, plutôt que des recommandations ou des déclarations comme lors des 4 conférences précédentes? De plus, la première version de la nouvelle charte semblait dater de 30 à 40 ans!
C’est à Bangkok que j’ai reçu une réponse riche de promesses: la promotion de la santé est née en Europe et la Charte d’Ottawa est perçue par certains pays en développement comme la Charte des pays industrialisés. Cette façon de voir ouvrait de nouveaux horizons relatifs à la globalisation, au développement durable, au marché équitable. Et nous donnait une petite leçon de modestie, à nous les représentants des pays nantis.
Que s’est-il passé à Bangkok?
Chaque participant a reçu la dernière version de travail de la charte. Chaque rapporteur envoyait la synthèse de son atelier au groupe d’auteurs et chacun pouvait envoyer à ces derniers ses commentaires par courriel.
Les auteurs ont réellement essayé de tenir compte de l’essentiel des propositions qui leur étaient faites. Le problème, c’est que le texte évoluait sans cesse et qu’un concept introduit un jour pouvait disparaître le lendemain!
Un grand débat s’est alors ouvert. La réflexion portait sur l’essentiel de la promotion de la santé, les meilleurs arguments en faveur de ce que l’on voulait avancer et la meilleure façon d’introduire ces notions dans le projet de charte. Processus passionnant.
Le groupe des participants ressemblait à une fourmilière où chacun volait d’une réunion à un ordinateur puis à une autre réunion. C’est ainsi que le concept de ‘settings’ a été rajouté in extremis (et affreusement traduit en français par ‘la situation locale’) et que l’accent mis sur la transmission de l’information a été adouci. Je veux parler ici des fameux concepts IEC, c’est-à-dire Information, Education et Communication, sans analyse préalable de la situation, et de son concept successeur, le ‘CCC’ (communication pour un changement de comportement) encore moins efficace et ‘blâmant on ne peut mieux la victime’. Hors conférence, ces deux concepts, non utilisés dans les pays industrialisés, sont des inventions de certain pays dominateur qui ne veut surtout pas entendre parler de politique ou d’économie de la santé.
Revenons à Bangkok. Le résultat de ce travail est certes intéressant mais largement incomplet. En particulier, il a été impossible de faire passer des propositions comme l’effacement de la dette du tiers monde ou, mieux encore, la fixation d’un prix juste pour les matières premières. En effet, si les multinationales payaient les matières premières à leur juste prix (comme les individus le font de plus en plus pour certains produits du commerce équitable), la plupart des pays du tiers monde pourraient facilement payer leurs dettes… Trop risqué de toucher au privé? Trop peur de fâcher le grand frère et de voir la charte rejetée?

Une charte de Bangkok ressemblant à un compromis à la belge?

Enfin, la charte elle-même, malgré l’essai de classement, semble un puzzle dont les pièces sont encore mal assemblées: l’important se perçoit mal, le fil conducteur se perd et on a l’impression de lire plusieurs fois la même chose.
Le résultat est – à mon opinion- un document intermédiaire qu’il conviendrait de rendre aux régions de l’OMS pour qu’elles le terminent. Je trouverais intéressant de voir comment chacune des régions recomposerait son puzzle avec ses propres réalités, sensibilités et cultures. On est encore loin du développement culturel de la promotion de la santé.
En guise de première conclusion, il nous faut néanmoins souligner le bel effort de participation, comme jamais une réunion de l’OMS ne l’avait fait. Et comme deuxième conclusion, une proposition: la prochaine charte devrait se préparer et s’écrire en espagnol ou en chinois ou pourquoi pas en swalihi, mais plus en anglais! En effet, quelles richesses ne sont-elles pas cachées dans ces cultures?

Enfin: la santé spirituelle…

Au début des années nonante, une proposition de changement de la définition de la santé de l’OMS a été soumise à et rejetée par l’Assemblée annuelle mondiale. Il s’agissait d’ajouter ‘spirituelle’ à côté de la santé physique, sociale et psychologique. Cette notion fait une (très) discrète apparition dans la charte de Bangkok.
Par santé spirituelle, il faut entendre croyance ou réflexion religieuse ou laïque. Il est clair qu’il ne s’agit pas seulement de religion, mais aussi d’humanisme, de la façon dont chacun perçoit le monde, l’autre, les autres, l’évolution de la société, la place qu’il ou elle y prend.
La promotion de la santé ne devrait pas faire l’impasse d’une réflexion sur le monde que nous voudrions voir dans le futur. Cette vision prophétique, laïque ou religieuse, influence implicitement ou non nos relations avec les autres, avec le savoir, avec l’éducation, avec le social et le politique. ‘Clarifier ses valeurs’ est un objectif trop peu développé dans notre société, dans l’éducation, dans la promotion de la santé.
On peut vite saisir ce que ce concept offre par exemple à la prévention de la violence sous toutes ses formes, y compris militaire, économique, institutionnelle ou politique. Espérons que cette première introduction du ‘spirituel’ amènera une réflexion grandissante sur les valeurs qui sont les nôtres, individuellement ou collectivement.
Danielle Piette , une des participantes à la Sixième Conférence mondiale sur la promotion de la santé

19 ans après Ottawa, voici Bangkok

Le 30 Déc 20

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Les participants à la Sixième conférence mondiale sur la promotion de la santé, co-organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Ministère thaïlandais de la santé publique, ont adopté le 11/8/2005 la Charte de Bangkok pour la promotion de la santé.
Elle définit les principaux enjeux à traiter et les actions et engagements qui seront nécessaires pour s’occuper des déterminants de la santé dans un monde globalisé, en faisant appel aux nombreux acteurs et parties intéressés qui ont un rôle critique à jouer pour parvenir à la santé pour tous.
La Charte souligne l’évolution de la situation de la santé mondiale et les défis à relever pour atteindre les buts fixés, notamment en ce qui concerne la double charge des maladies transmissibles et des maladies chroniques, parmi lesquelles les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, le cancer et le diabète. Il faut aussi s’intéresser aux effets de la mondialisation sur la santé (inégalités croissantes, urbanisation rapide et dégradation de l’environnement) et les maîtriser.
La Charte de Bangkok donne une nouvelle orientation à la promotion de la santé en réclamant une cohérence politique, des investissements et la formation de partenariats entre les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé dans le cadre de quatre engagements fondamentaux.
Il s’agit notamment de veiller à ce que la promotion de la santé occupe une place centrale dans le développement mondial, qu’elle fasse partie des responsabilités essentielles des gouvernements et des bonnes pratiques des entreprises, et qu’elle soit l’un des centres d’intérêt des initiatives des communautés et de la société civile.
La Charte est le résultat du travail de beaucoup d’organisations, de réseaux et de personnalités dans de nombreux pays. Elle exhorte toutes les parties intéressées à collaborer dans le cadre d’un partenariat mondial pour honorer les engagements et mettre en œuvre les stratégies préconisées. Les actions entreprises en application de cette Charte pourront améliorer radicalement les perspectives sanitaires dans les communautés et les pays du monde entier.
La Charte a été mise sur pied à la suite d’un processus consultatif ouvert auquel ont participé des représentants d’un grand nombre de groupes et d’organisations du monde entier (voir ci-dessous le sentiment d’une participante, ndlr).

Renforcer les acquis d’Ottawa

En 1986, la Charte d’Ottawa avait établi les principes fondamentaux de la promotion de la santé, qui cherche à établir les principaux facteurs de la santé, les «déterminants», et à influer positivement sur eux. Il s’agit de facteurs économiques et sociaux, revenus, éducation, profession, conditions de travail, état mental, etc., qui déterminent l’état de santé et qui ont une influence sur des facteurs de risque comme le tabagisme, la consommation d’alcool, les habitudes alimentaires ou l’inactivité physique.
Dans le cadre de la promotion de la santé, on s’efforce de donner aux gens la possibilité de maîtriser leur santé et les facteurs qui la déterminent en développant les compétences personnelles, en intégrant l’action locale et en suscitant le développement de politiques adaptées, des services de santé et de milieux favorables.
Actuellement, la promotion de la santé guide les politiques sanitaires aux niveaux mondial, national et local et participe ainsi à la réduction des risques. La Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et la stratégie mondiale de l’OMS pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé en sont deux exemples.
Pourtant, de grandes inégalités subsistent à l’échelle mondiale, notamment dans les pays en développement. Prenant la parole à la Conférence de Bangkok, le Professeur Michael Marmot , Président de la Commission OMS des déterminants sociaux de la santé a relevé un grand sujet de préoccupation: le fait qu’il y a des différences d’espérance de vie allant jusqu’à 48 ans entre les pays et parfois 20 ans ou plus dans un même pays. C’est énorme, et ce n’est pas inévitable pour autant.
Des travaux de recherche de plus en plus nombreux ont établi que les facteurs sociaux étaient à la racine de nombre de ces inégalités face à la santé. L’un des défis à relever par la Charte de Bangkok a été de déterminer comment faire face au mieux aux nombreux changements et aux tendances ayant un effet crucial sur la santé et le bien-être, et comment faire évoluer les stratégies de promotion de la santé pour réduire les inégalités et mieux répondre aux demandes du nouveau millénaire.
La conférence s’est occupée de nombreux problèmes relevant de ces défis. Les débats ont abordé des thèmes très divers: le rapport entre les accords de commerce et la santé publique, la réglementation des produits nocifs, l’expérience des groupes marginalisés en matière de santé ou encore le rôle des fondations du secteur privé. Elle a été une occasion importante pour diffuser les résultats et les enseignements à tirer de l’efficacité de la promotion de la santé et pour déterminer comment faire évoluer l’action pour mieux réduire les inégalités qui persistent.
D’après un communiqué de presse de l’OMS

Le public et le privé au service de la promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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La question du partenariat entre les secteurs marchand et non-marchand dans le domaine de la prévention alimente régulièrement des débats passionnants. La Ministre de la Santé francophone est assurément moins frileuse que d’autres sur cette question. En témoigne le discours qu’elle a tenu récemment en apportant son appui à une initiative d’une firme pharmaceutique (le titre ci-dessus est de la rédaction).
‘C’est un réel plaisir d’être parmi vous aujourd’hui pour la remise du Prix «Care for people». Par ma présence, je tiens à souligner l’importance du travail de la Fondation AstraZeneca qui met l’accent sur la qualité de vie du patient, sur une meilleure prévention de la maladie et de ses complications. Son implication en matière de promotion active de la santé et d’information du grand public est à souligner.
En tant que Ministre de la Santé en Communauté française, ma présence aujourd’hui n’est pas le fait du hasard. Nous partageons ensemble cet objectif de promotion de la santé et de prévention. Des convergences existent entre les objectifs de santé publique de la Communauté française et ceux d’une firme pharmaceutique telle qu’AstraZeneca qui, à côté de son activité commerciale, développe la recherche scientifique en santé et soutient des projets humanistes répondant à des besoins sociaux.
Permettez-moi de profitez de ma présence ce soir pour vous inviter à une réflexion sur les conditions de mise en place de partenariats privé-public. Au regard de ces objectifs communs de santé publique, et compte tenu des besoins immenses en matière de prévention, il me semble qu’il s’agit là d’une belle opportunité de collaboration. Ce type de partenariat peut donner une autre dimension aux actions menées en Communauté française, ils peuvent être un soutien important au développement de projets, ils apportent un intérêt pour chacune des parties. Je souhaite vraiment les valoriser.
Cette nouvelle dynamique doit également s’inscrire dans une valorisation de l’associatif dont les projets et actions précèdent bien souvent le politique et sont d’un réel intérêt.
De plus en plus, les entreprises, quel que soit leur domaine, tiennent aujourd’hui compte de leur responsabilité sociale et citoyenne. Nombre d’entre elles travaillent en ce sens.
Je citerai quelques exemples: au Québec, un fonds de partenariat sur la maladie d’Alzheimer a été créé grâce à une collaboration entre le Ministère de la Santé et trois compagnies pharmaceutiques. Chez nous aussi des initiatives existent: la FEVIA (Fédération de l’industrie alimentaire) a mis en place un code de déontologie dans la publicité, dont l’objectif est la promotion d’une alimentation saine et équilibrée. Pharma.be a également mis au point un code de déontologie visant à réglementer la promotion des médicaments.
Les partenariats privé-public doivent effectivement être balisés afin qu’éthique et qualité restent les maîtres mots. Contrairement à ce que l’on pense, l’associatif et le privé ne sont pas si éloignés. Dialogue et partenariat peuvent être amorcés. C’est la raison pour laquelle je souhaite prochainement mettre en place une plate-forme de réflexion sur la possibilité de créer un code de bonnes pratiques régissant les partenariats entre le privé et le public. L’idée est lancée, l’intérêt du partenariat souligné, je suis ouverte aux propositions, aux idées!
Je pense que demain la promotion de la santé et le bien-être de nos citoyens pourront bénéficier de l’union entre public, associatif et privé. Après tout, ne dit-on pas que «l’union fait la force»? J’en suis personnellement convaincue!’
Catherine Fonck , Ministre de la Santé de la Communauté française
Intervention faite à l’occasion de la remise des ‘Care for People Awards 2005’ de la Fondation AstraZeneca, qui s’est déroulée au Palais des Académies le 10 mai dernier.

Les dépenses de santé de la Communauté française en 2004

Le 30 Déc 20

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Les grands postes du budget

La promotion de la santé, la surveillance de la santé et la médecine préventive mobilisent bon an mal an 15.000.000 d’euros, soit à peu près le même montant que la promotion de la santé à l’école (14.772.000 euros).
Les dépenses en promotion de la santé sont détaillées dans la suite de l’article.

Promotion de la santé et surveillance de la santé

Promotion de la santé

8.139.548
Structures permanentes (CLPS et SCPS) 2.421.852
Programmes en promotion de la santé 4.654.851
Politiques communales de santé
1) projets locaux 186.571
2) suivi global 120.000
Initiatives diverses et marchés 756.274
Diverses initiatives en prévention 6.907.000
Programme de vaccination 2.924.000
Contrôle médico-sportif + Agence mondiale anti-dopage 429.000
Tuberculose (FARES et dépistages) 1.296.000
Maladies métaboliques 650.000
Institut scientifique de santé publique 906.000
Dépistage du cancer 702.000
Recherches/études en surveillance et promotion de la santé 463.000
Total 15.509.548

Promotion santé – Services communautaires et centres locaux

Type Subvention de base

Montant en €
Services communautaires 886.035
Centres locaux de promotion de la santé
1.030.779
CLPS (contributions complémentaires) 505.037

Il n’y a plus que 9 CLPS en 2004 (pas d’agrément sur la Province de Namur). La subvention de base a été majorée de 15.000 euros pour leur permettre d’assurer l’organisation et le suivi des conférences locales de promotion de la santé.

Promotion de la santé – programmes subventionnés – programmes à l’échelle locale

Organisme

Projet Durée (année financée par rapport à la durée du programme) Montant en €
AIGS Projet de promotion de la santé destiné aux élèves de primaires et secondaires des écoles du canton de Waremme. 1/2 38.400
ALFA Soutien aux parents toxicomanes et éducation à la parentalité 2/2 58.200
AVAT Projet de mise en place de relais visant à réduire les risques associés à la consommation de psychotropes dans les établissements scolaires de l’arrondissement de Verviers 1/1 48.000
Centre de santé UCL Promotion de la santé dans des quartiers défavorisés 2/2 50.000
Citadelle (La) Canal J Prévention drogue milieux de vie des jeunes 1/3 76.800
Commune de Grez-Doiceau Communication non violente dans les écoles maternelles et primaires 2/2 12.500
Coordination sida-assuétudes (Namur) Programme annuel 3/3 70.000
CPAS de Charleroi Programme d’actions préventives des toxicomanies et autres conduites à risque 1/5 88.689
CPAS de Chaudfontaine Santé en ‘Namont’, mieux-être en aval 1/1 40.000
FPS Namur Femmes en santé: communication de proximité dans le cadre du programme ‘mammotest’ 1/1 12.000
Hainaut Santé Soutien à des projets PSE 1/3 50.000
ICAR Médecine préventive et promotion de la santé auprès d’un public de jeunes prostitués masculins 2/3 62.000
Liège instruction publique Liège écoles en santé 3/3 69.410
Maison médicale de Forest Forest Quartiers Santé 4/5 77.823
Nadja Prévention toxicomanies 1/3 60.000
Optima Bien-être par le développement communautaire dans un quartier d’Ougrée 1/3 62.400
Pissenlits (Les) Promoteurs-informateurs en santé à Cureghem 4/4 83.327,27
Sésame Promotion relais santé en réduction des risques liés à une consommation de drogues 1/2 46.703
Sida-MST Charleroi Programme 2004 3/3 55.000
Sidaction au Pays de Liège Prévention sida et MST 1/3 57.600

Promotion de la santé – programmes subventionnés – programmes à l’échelle de la Communauté française Wallonie-Bruxelles

Organisme

Projet Durée (année financée par rapport à la durée du programme) Montant en €
Aide Info Sida Programme 2004 1/3 22.399,68
ANMC Revue mensuelle Education santé 2/5 123.946,76
Centre d’éducation du patient Promotion de la santé du (futur) nourrisson 1/3 111.090
Coordination éducation santé Carnets de voyages, partir en projets avec des partenaires santé 1/5 158.400
Cultures & Santé Actions auprès de publics fragilisés 1/3 131.213
Cultures & Santé Jouons la santé 2/3 50.835,52
Educa Santé Prévention des traumatismes 1/5 168.000
Espace P Promotion de la santé dans les milieux de prostitution + vaccins hépatite B 1/1 198.500
Espace Santé ‘Ca marche’ 1/1 10.000
Eurotox Observation assuétudes 5/5 106.191,19
Ex Aequo Programme d’activités 2004 1/3 178.560
FARES Réduction risques tabagisme 2/2 115.000
Fédération laïque planning familial Promotion globale et intégrée de la santé sexuelle en milieu scolaire 1/2 96.000
Fédération des Maisons Médicales Implantation de l’assurance de qualité 5/5 92.712,18
Handicap et Santé Vie affective et sexuelle des personnes handicapées 2/2 98.000
Infor-Drogues Promotion de la santé et prévention des assuétudes 5/5 114.866,92
Magenta Programme ESA 1/1 50.000
Médiathèque Activités de base 5/5 138.522,90
Méridien (Le) Promotion de la santé mentale communautaire 1/3 34.080
Modus Vivendi Programme annuel 3/3 248.000
Modus Vivendi Projet expérimental analyses de pilules 2/2 48.000
Observatoire sida et sexualités Programme d’activités pluriannuel 1/3 180.000
Observatoire sida et sexualités Séminaires pour intervenants en éducation sexuelle et affective 2/2 35.090
Plate-forme prévention sida Programme 2004 + campagnes médiatiques 2/3 540.184
Prospective Jeunesse Programme annuel 1/1 111.552,09
Province de Liège – Commission assuétudes Diabolo-Manques 1/1 20.000
Psymages Base de données audiovisuelles en santé mentale 1/1 7.450
Repères Programme d’action et de recherche 2/3 115.464
Service Education pour la Santé de Huy Prévention sida hépatite MST 2/2 71.870
UCL Centre de référence sida 3/3 43.750
ULB Centre de référence sida 3/3 43.750
Ecole de santé publique ULB Recherche-action et médecine préventive en santé de la reproduction 2/2 35.011,75
Ulg Centre de référence sida 3/3 43.750
UNMS Outilthèque-santé 1/5 100.000

Promotion de la santé – Politiques communales de santé

Commune

Projet Durée (année financée par rapport à la durée du programme) Montant en €
Anderlecht Bus infos santé 1/2 15.000
Binche Santé des mères de 18 à 25 ans et de leurs enfants 1/2 14.505,6
Charleroi Dynamique santé dans un quartier (Dampremy) 1/2 24.000
Chastre Sensibilisation dépendances 1/2 5.345
Durbuy Analyse besoins et projets communautaires 1/2 24.000
Enghien Création d’un centre de ressources 1/2 13.740,46
Jette Insertion personnes âgées 1/2 8.820
Manage Journée santé, diététique… 1/2 14.400
Mons Plate-forme observation et action 1/2 24.000
Sacopar Appui des communes en santé communautaire 1/2 120.000
Soumagne Analyse besoins personnes âgées 1/2 17.760
Villers-le-Bouillet Engagement d’un éducateur de rue pour partenariat avec habitants d’un quartier défavorisé 1/2 25.000

Quelques commentaires

L’introduction du vaccin hexavalent, assez coûteux, a eu comme conséquence une augmentation de dépenses de 700.000 euros environ sur ce poste.
Le renforcement de la politique anti-dopage a généré une dépense supplémentaire de 300.000 euros.
Par contre, les difficultés rencontrées par la mise en route du programme de dépistage du cancer du sein ont eu comme effet une légère diminution des dépenses prévues, de l’ordre de 100.000 euros (la campagne de promotion du programme a été reportée à 2005).
Bon an mal an, les programmes mobilisent un montant de l’ordre de 4.500.000 à 5.000.000 d’euros. Les projets à portée locale sont un peu moins nombreux que ceux à l’échelle de la Communauté française, et reçoivent en général des dotations moins importantes.
Le développement de la dimension ‘municipale’ de la promotion de la santé ces deux dernières années est confirmée par 11 nouveaux projets, les précédents s’étant terminés en 2003. Il serait intéressant de vérifier comment cette dynamique locale a pu se concrétiser sur le terrain communal à travers ces expériences ponctuelles et limitées dans le temps. Avis aux amateurs…

Christian De Bock , avec l’aide de Didier Lebailly , de l’Administration de la Santé de la Communauté française

Procédures d’examen des dossiers

Les projets communautaires sont examinés par l’Administration et par une commission du Conseil supérieur de promotion de la santé. Cette commission, présidée par Martine Bantuelle , par ailleurs présidente du Conseil, travaille en trois sessions par an. Chaque programme est l’objet d’une évaluation préliminaire par deux membres de la commission, et d’un débat.
Le secrétariat de la Commission ‘programmes’ est assuré par Jacques Henkinbrant (02-413 35 48).
La Ministre prend sa décision en s’appuyant sur les deux avis de son Administration et du Conseil. Ces derniers disposent d’un délai de 45 jours pour remettre leurs avis.
Les projets locaux sont examinés par l’Administration et par la Commission d’avis des projets locaux (CAPL), composée de représentants des CLPS. Cette commission est présidée par Marie-Paule Giot , par ailleurs membre du Conseil supérieur de promotion de la santé. Cette commission travaille également en sessions. Chaque programme est l’objet d’une évaluation préliminaire par deux membres de la commission, et d’un débat.
Le secrétariat de la CAPL est assuré par Didier Lebailly (02-413 26 62).
La Ministre prend sa décision en s’appuyant sur les deux avis de son Administration et de la CAPL. Ces dernières disposent d’un délai de 45 jours pour remettre leurs avis.

Assuétudes: les experts tirent leur plan

Le 30 Déc 20

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Le 10 décembre 2004, le Gouvernement conjoint de la Communauté française et de la Région wallonne entérinait (1) la mise en place d’un collège d’experts placé sous l’égide des deux ministres en charge de cette matière : la Ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Egalité des chances du Gouvernement wallon, Madame Christiane Vienne et la Ministre de la Santé, de l’Enfance et de l’Aide à la Jeunesse du Gouvernement de la Communauté française, Madame Catherine Fonck .
Le but assigné au collège d’experts est la préparation d’un plan concerté de prévention, d’aide et de soins en matière d’assuétudes devant être soumis à l’adoption du Gouvernement conjoint avant la préparation des budgets 2006 des deux entités.
En clair, le collège, installé officiellement le 24 janvier dernier disposera de cinq mois pour soumettre sa proposition de plan avant le 30 juin 2005. Dans un délai aussi court et sans budget spécifique le défi est, sans conteste, de taille mais il mérite d’être relevé sans hésitation pour deux raisons au moins.
D’abord, le précédent exercice du genre remonte à presque 16 ans. En effet, en 1989, un Livre blanc «Toxicomanies en Communauté française» était rédigé à la demande du ministre Charles Picqué (2) (à l’époque Ministre des Affaires sociales et de la Santé de la Communauté française) et bien des choses ont changé entre-temps.
Ensuite, parce que la volonté politique de dresser un plan concerté couvrant le territoire géographique de la Communauté française et associant les deux ministres en charge de la santé est un pas important vers le développement d’une politique socio-sanitaire francophone unifiée en matière d’assuétudes. Dans cette perspective réjouissante, l’adhésion (3) de la Commission Communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale (COCOF) à cette démarche et aux travaux du collège d’experts ne peut que parfaire cette volonté.
Etant donné la complexité structurelle de notre pays et la multiplicité des niveaux de compétences et des secteurs qui interviennent dans les questions d’assuétudes, on ne peut que se réjouir de cette initiative qui s’appuiera sur des propositions émanant du terrain. En effet, le souhait des Gouvernements de la Communauté française et des deux régions (wallonne et bruxelloise) de s’entendre, dans le cadre de leurs compétences spécifiques, «sur la réalisation d’un plan concerté visant à jeter les passerelles nécessaires entre les secteurs aujourd’hui trop fragmentés de la prévention, de l’aide et des soins en matière d’assuétudes» devrait renforcer la priorité que d’aucuns disent accorder à la santé dans le traitement de ce problème mais qui ne l’est pas ou si peu dans les faits.
La note du 14 octobre 2004 au Gouvernement conjoint est claire à ce sujet. «Tout le monde s’accorde aujourd’hui pour dire qu’avant d’être un problème d’ordre judiciaire, la consommation des drogues est surtout un problème de santé publique, qui mérite d’être prioritairement traité comme tel, c’est-à-dire d’être pris en charge par les intervenants sociaux et de la santé.
Cependant, il y a lieu de souligner qu’en la matière, les politiques régionales et communautaires sont influencées par les dispositions fédérales. A cet égard, toute politique de prévention et de prise en charge des personnes toxicomanes ne peut trouver son efficacité que si le message concernant l’interdiction et la sanction de la consommation des produits est clair et sans ambiguïté » (4).
Par ailleurs il faut savoir que les Services communautaires de promotion de la santé (SCPS) de la Communauté française ont été chargés de préparer un Plan opérationnel communautaire (POC) tel que prévu dans le Programme quinquennal 2003-2008 de promotion de la santé de la Communauté française. Les deux thématiques «assuétudes» et «santé mentale» ont été d’emblée traitées en parallèle et un important travail a déjà été réalisé à ce jour. Aussi, afin d’assurer l’articulation et la cohérence entre le Plan communautaire opérationnel dont l’échéance est également fixée au 30 juin 2005, et le Plan concerté à élaborer par le Collège d’experts, en concertation avec le Cabinet de la Ministre C. Fonck, un membre des Services communautaires en charge de ces thématiques a été désigné pour faire partie du Collège. Il s’agit de Chantal Vandoorne .

Le cahier des charges

«Le collège des experts aura pour triple mission de:
1. Dresser un cadastre critique des actions et projets actifs dans les champs de prévention et de prise en charge des toxicomanes et de leur famille en laissant apparaître clairement les manques ou doublons éventuels;
2. Etablir un inventaire exhaustif et argumenté des besoins qui nécessitent une action conjointe des deux niveaux de compétences concernés;
3. Définir les actions prioritaires communes à mettre en place » (5).
En matière d’assuétudes, de nombreux niveaux de pouvoirs sont concernés (état fédéral, communautés, régions, provinces, communes, etc.) ce qui complexifie bien souvent l’offre de services aux différents niveaux que sont la prévention, la réduction des risques et des dommages, l’assistance, l’aide et les soins.
Il est donc demandé que le plan concerté apporte des solutions concrètes aux différentes problématiques suivantes (6):
1. L’amélioration de la diversification de l’offre d’aide et de soins aux personnes toxicomanes en ce compris l’accès aux dispositifs de logements supervisés et aux formations professionnelles, ce qui leur est actuellement quasi-impossible.
2. La définition d’une politique optimale de gestion des risques quelle que soit leur nature et pour tous les publics concernés.
3. Le renfort des liens entre les actions préventives de réduction des risques et les moyens de prise en charge des patients toxicomanes.
4. La création de nouveaux services de soutien et d’accompagnement des parents et familles de toxicomanes.
5. L’établissement de collaborations utiles entre le secteur de l’aide à la jeunesse et les services offrant une aide médicale et/ou thérapeutique.
6. Le développement d’une stratégie de prévention globale dans les écoles et autres milieux de vie par le biais de cercles relais et ce, en collaboration avec le réseau spécialisé.
7. La participation d’acteurs du secteur socio-éducatif dans les réseaux «assuétudes».
8. L’amélioration de la prise en charge socio-sanitaire des toxicomanes délinquants, et en particulier des mineurs, y compris durant l’exécution des peines.

Les experts du Collège

Benoît De Clerck , licencié en sciences psychologique et pédagogique (ULB), psychothérapeute individuel et familial, coordonnateur du Plan Drogues de Charleroi (coordination du réseau et gestion d’équipes spécialisées).
Claude Macquet , sociologue, chargé de cours à l’Institut des Sciences humaines et sociales (ISHS) de l’ULg, directeur du centre de postcure Les Hautes Fagnes à Malmedy.
Jacques Van Russelt , assistant social, coordinateur du Centre ALFA à Liège, président de la FEDITO wallonne.
Christine Mahoux , secrétaire de direction, aide-comptable, directrice administrative de l’asbl Sésame, centre namurois d’accueil et de soins pour toxicodépendants et proches.
Martine Dal , licenciée en sociologie, directrice de Prospective Jeunesse asbl, Bruxelles.
Philippe Bastin , licencié en communication sociale, thérapeute familial, directeur d’Infor-Drogues asbl, Bruxelles.
Fabienne Hariga , docteur en médecine, spécialisée en santé publique et épidémiologie, directrice de Modus Vivendi asbl, Bruxelles.
Chantal Vandoorne , licenciée en sciences de l’éducation, directrice du SCPS APES-Ulg.
Mark Vanderveken , médecin de santé publique, coordonnateur de la Concertation Toxicomanies Bruxelles – Overleg Druggebruik Brussel.
Roger Lonfils , Direction générale de la Santé, Promotion de la Santé, Ministère de la Communauté française.
Hugues Reynier , Direction générale de l’action sociale et de la santé, Ministère de la Région wallonne.
La présidence du collège a été confiée à Benoît De Clerck..
Nous le disions, le défi est de taille. Que les experts tirent leur plan!
Philippe Bastin
(1) Note au Gouvernement conjoint de la Communauté française et de la Région wallonne signée par les deux ministres concernées. Cette note est l’application de la notification provisoire – Point A13 issue de la séance du 14 octobre 2004 du Gouvernement conjoint Région wallonne – Communauté française.
(2) Dr. E. Binot, Dr J.-P. Jacques, Dr M. Vanderveken, Toxicomanies en Communauté française – Livre Blanc – Etat des lieux et Recommandations, co-édition Le Généraliste – Les Cahiers de la dépendance, 17 mai 1989.
(3) A l’heure où nous écrivons, cette décision doit encore faire l’objet d’une approbation par le prochain Gouvernement conjoint. L’expert désigné par la COCOF est le Dr M. Vanderveken, coordinateur de la Concertation Toxicomanies Bruxelles/ODB.
(4) Notification provisoire – Point A13, ibidem.
(5) Note au Gouvernement conjoint de la Communauté française et de la Région wallonne. 10 décembre 204.
(6) Note du 10 décembre 2004. Id.

Le financement des associations oeuvrant dans le champ de la santé publique

Le 30 Déc 20

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Voici quelques semaines, un appel à signature a été hébergé par le site de la Société française de santé publique (le document complet y est toujours consultable). Cette démarche inédite témoigne de façon concrète de la grande misère de la santé publique et de manière générale du manque de crédit (dans tous les sens du terme!) dont jouit la prévention comparé aux investissements massifs et pas toujours rationnels dont bénéficie le secteur curatif (1).
L’intérêt de cette réflexion est évident: le collectif à l’origine de cette initiative ne se contente pas de jouer les pleureuses, mais il assortit aussi ses constats de propositions qui ne semblent pas déraisonnables. Ces constats et recommandations portent sur la mise en œuvre des politiques, la précarité des financements, les difficultés administratives, la formation et la professionnalisation, la qualité des interventions, et la mutualisation (envisagée sur le plan logistique, outils et techniques, les opérateurs gardant leur autonomie).
Bref, beaucoup de bonnes idées positives au départ d’un diagnostic morose. Le secteur belge francophone s’y retrouvera à coup sûr. Nous reproduisons ci-dessous l’introduction de ce document de 13 pages, que nous a aimablement communiqué Daniel Oberlé , ancien délégué général de la SFSP. Depuis plusieurs années, les pouvoirs publics et l’Assurance-maladie ont favorisé la professionnalisation des actions de prévention. Dès les années 1980, les Comités régionaux et départementaux d’éducation pour la santé ont amorcé cette évolution. Les DIREPS, mises en place et financées par la Direction générale de la santé (92-99) ont eu pour vocation de structurer sur le territoire les équipes chargées d’ éducation et de promotion de la santé. Les Programmes régionaux de santé (PRS), les Programmes régionaux d’accès à la prévention et aux soins (PRAPS) et le Fonds national de prévention, d’éducation, et d’informations sanitaires (FNPEIS) ont largement contribué à soutenir les programmes et donc l’embauche de personnels qualifiés. Les réseaux de l’Assurance-maladie (CPAM-CRAM, URCAM), de la Mutualité française et de ses Unions départementales et régionales, du tissu associatif avec les Comités départementaux et régionaux d’éducation pour la santé, des associations développant des programmes autour de la prévention de l’alcoolisme, du sida ou des toxicomanies, ont ainsi créé de nombreux postes de professionnels depuis les années 90.
Cette professionnalisation a été facilitée par une offre nouvelle et importante de formation initiale et continue, à l’initiative des Universités et de différentes institutions privées ou associations. Ce double mouvement d’embauche et de proposition de formations permet de bénéficier aujourd’hui d’un réseau d’acteurs dont le travail est reconnu par l’ensemble des partenaires et utilisateurs de leurs services. A titre d’exemple, le réseau des Comités régionaux et départementaux d’éducation pour la santé comporte actuellement plus de 700 professionnels formés. En l’absence de recensement d’ensemble précis (à réaliser), on peut considérer que plusieurs milliers de professionnels sont impliqués dans le milieu associatif de la santé publique et de la prévention.
Certes, comme l’indique l’Avis du Haut Comité de la Santé Publique (20 novembre 2001) tout n’est pas réglé et il convient encore «de développer la formation initiale et continue à la conduite de projets ou de politiques de santé. Actuellement, les savoir-faire dans ce domaine sont souvent le fruit d’une expérience acquise dans la douleur par ceux et celles qui ont «essuyé les plâtres». Malheureusement, pour l’instant, ces compétences, pourtant précieuses, ne sont pas suffisamment reconnues et identifiées».
Le tableau reste contrasté, le monde associatif est d’une grande diversité mais il gagne à être mieux connu avec ses richesses d’implication, d’analyse, de relations, d’actions, son évolution profonde sur une décennie en a fait un interlocuteur fiable des pouvoirs publics en matière de santé et de développement social.
Cependant, cette construction est très fragile. Le secteur associatif, après s’être ainsi développé à la demande des pouvoirs publics, vient de vivre trois années particulièrement marquées par des incertitudes, par une précarisation encore plus grande des situations dont il ne se sortira pas indemne. Les efforts et l’engagement de plusieurs années de chacun des acteurs pour multiplier, améliorer la technicité et l’efficacité des actions sont mis à mal actuellement.
A la veille de la mise en place de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, de ses plans nationaux et de la réforme de l’Assurance maladie, de la poursuite de la décentralisation, il nous paraît tout particulièrement important de faire le point sur la situation et surtout d’émettre des propositions susceptibles d’apporter un peu plus de stabilité et donc d’efficacité aux acteurs de la prévention en France.
Les associations, portées par leurs administrateurs et leurs salariés, ont le souci de maintenir une mobilisation et un engagement pour une prise en compte de l’ensemble des facteurs concourant à la qualité de vie et à la santé des individus et d’inscrire leurs actions dans la durée, facteur d’efficacité. Les financeurs ont celui de la qualité, de la rentabilité ou de l’optimisation des moyens et de la visibilité des actions à court et moyen terme. Si ces deux options paraissent contradictoires, il est important aujourd’hui de rechercher comment elles peuvent être complémentaires.
Dans cet esprit, des acteurs de santé publique se sont associé pour faire des propositions aux différentes instances chargées des politiques de santé publique (Direction générale de la santé. Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, Union nationale des caisses d’assurance maladie, Conseil régionaux, Conseils généraux, Municipalités,…).
La première proposition est sans doute l’affirmation d’une volonté d’être constructif , non revendicatif ni misérabiliste. Il est évident que le tissu associatif a toujours joué et jouera toujours un rôle primordial dans la mise en œuvre des politiques publiques en santé publique. Le secteur associatif a très souvent impulsé de nouvelles dynamiques, d’identification et de réponses à des besoins nouveaux, même si par la suite le secteur public ou privé à but lucratif a pris le relais. Toutes ces fonctions méritent probablement d’être mieux identifiées, mieux valorisées, comme le rappelait l’avis du HCSP.
Compte tenu d’une conjoncture socio-économique différente les modalités de financement changent, il convient donc de proposer des solutions d’adaptation afin que puissent survivre et se développer le dynamisme associatif, la place des individus et des communautés dans les décisions et la mise en œuvre des politiques de santé publique.
Comme le reconnaissent les décideurs, ces politiques de santé publique ne peuvent se mettre en œuvre sans les associations. Or, plutôt que de favoriser et de soutenir les politiques publiques au travers des associations qui prennent des risques financiers -et professionnels pour les salariés- les pouvoirs publics donnent souvent l’impression de chercher comment ils peuvent aider ces associations en difficulté, alors qu’eux-mêmes les ont parfois appelées à se développer. La suite sur https://www.sfsp.info … (1) Je ne résiste pas au petit exemple suivant. Si la sécurité sociale remboursait le citalopram (antidépresseur vedette sur le marché Belge) sur base de son générique le moins cher, l’économie réalisée pour les finances publiques serait à peu près équivalente à l’ensemble du budget promotion santé (hors PSE) de la Communauté française (d’après les chiffres du Dr Van Duppen lors de la présentation de son ouvrage ‘La guerre des médicaments’). Et ça avec une seule molécule d’une seule classe de médicaments. De quoi laisser rêveur, non? (CDB)

Naissance d’une plate-forme

Le 30 Déc 20

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Contexte: dans le sillage du décret PSE

Au terme des deux années de transition et de formation prévues par le décret du 20 décembre 2001 relatif à la promotion de la santé à l’école, une évaluation par les Services Communautaires de Promotion de la santé (SCPS) de l’implantation de la nouvelle législation dans les services de promotion de la santé à l’école (PSE) et un audit ont été réalisés. Ils mettaient en lumière une demande forte des services PSE de pouvoir bénéficier d’un accompagnement personnalisé répondant à leurs besoins spécifiques dans la mise en œuvre de leur nouvelle mission de promotion de la santé à l’école.
Cette fonction récemment attribuée aux services PSE doit se traduire concrètement dans la réalisation de programmes de promotion de la santé et de promotion d’un environnement scolaire favorable à la santé articulant les projets-santé développés dans les établissements scolaires (Décret du 21.12.2001 – MB 17.01.2002 art.2 1°, art.5).
Pour satisfaire cette demande, l’unité PROMES de l’Ecole de Santé Publique de l’ULB s’est vue confier la coordination du suivi et de l’accompagnement des services PSE dans la mise en œuvre des projets-santé au sein des établissements scolaires. Les lignes qui suivent présentent les objectifs poursuivis et le dispositif mis en place pour y parvenir.

Objectifs: concerter, partager, renforcer

L’objectif premier de la coordination est d’animer l’ensemble du dispositif de concertation mis en place autour de l’accompagnement et du suivi des services PSE par les différents opérateurs. Le but est de partager les expériences, les processus et les outils dans l’élaboration des programmes de promotion de la santé des services PSE et dans l’aide qu’ils doivent consacrer à l’implantation/émergence de projets-santé dans les établissements scolaires.
Il s’agira aussi de proposer un suivi aux services PSE qui le souhaitent et qui ne bénéficient pas du soutien des acteurs présents dans la plate-forme. En effet, différents opérateurs offrent leurs supports aux services PSE, qu’ils aient ou non reçu le soutien financier de la Communauté française pour ce faire. Des zones non couvertes par les programmes d’accompagnement reconnus subsistent donc. Notre unité assurera cette couverture.
Enfin, un dernier objectif est de mettre à la disposition des services et des opérateurs de suivi des outils validés par le comité scientifique de la plate-forme. Nous pensons par exemple aux productions de la Croix-Rouge réalisées sur base des acquis de l’expérience Ecole en santé, aux recommandations de l’évaluation du Réseau européen et à tout autre support méthodologique susceptible de soutenir la réalisation des missions de promotion de la santé des services PSE.

Dispositif: une plate-forme, deux comités, une cellule de coordination

La plate-forme de concertation rassemble actuellement les opérateurs qui offrent un accompagnement effectif soutenu par la Communauté française aux services PSE dans la réalisation de leur mission de promotion de la santé (programmes et projets santé).
Elle veille
– à organiser la cohérence des interventions de soutien et d’accompagnement des services PSE;
– à assurer l’adéquation (qualité et quantité) du support avec les besoins et demandes des services PSE en matière de promotion de la santé;
– à s’assurer d’une couverture suffisante du support aux services PSE;
– à garantir la qualité de la démarche institutionnelle (projet de promotion de la santé à l’école) et pédagogique (pédagogie de la santé à l’école, éducation pour la santé à l’école);
– à favoriser les échanges de bonnes pratiques, le partage de savoirs, la mise en commun d’expériences, la circulation d’informations.
Elle veut également faciliter la diffusion des données socio-épidémiologiques et d’intervention, des supports en termes d’outils, et favoriser la valorisation des ressources humaines et institutionnelles. A terme, la plate-forme s’élargira à tout opérateur en relation contractuelle ou ponctuelle avec les services PSE.
Le dispositif est assorti de deux comités: l’un pour accorder un caractère scientifique au processus mis en place (comité scientifique) et l’autre pour prendre en compte les leviers et les contraintes au développement des programmes et des projets-santé (comité de pilotage).
Le comité scientifique veillera ainsi à inscrire la démarche de suivi et d’accompagnement des services PSE dans une démarche de promotion de la santé. Cette démarche puise ses racines dans les recommandations de l’Ecole en santé. Elle est le fruit des acquis et de l’évaluation de l’expérience pilote du réseau européen des écoles promotrices de la santé dans une quarantaine de pays. Ce comité assure les bases scientifiques des décisions. Il garantit également le respect des processus et des contenus de l’école en santé. Ce comité est constitué de services universitaires opérant dans le champ de la promotion de la santé et de la pédagogie et de services «experts».
Le comité de pilotage porte son attention à la faisabilité du dispositif d’accompagnement et de soutien des services PSE face à différentes contraintes administratives, structurelles, institutionnelles, financières, politiques et pédagogiques intervenant dans la réalisation de la promotion de la santé à l’école. Il appuiera aussi l’évaluation de système en termes de processus et d’impact.
Cette instance réunit des représentants de l’Administration de la Santé et de l’Enseignement, des cabinets ministériels, des associations de parents, des médecins et des infirmières PSE, de l’inspection des centres PMS, des CLPS ainsi que des enseignants actifs au sein des différents niveaux d’enseignement.
Concrètement, les différentes composantes de la plate-forme étudient actuellement l’applicabilité des 12 critères «Ecole en santé» et d’autres critères pouvant servir d’indicateurs de qualité de la promotion de la santé à l’école. Elles participent au recensement des équipes et acteurs dans le suivi des équipes PSE. L’ensemble de ces informations ainsi que des ressources méthodologiques sélectionnées par le comité scientifique alimenteront un site Internet de support à l’accompagnement et au suivi des services PSE.
Geneviève Houioux, Emmanuelle Caspers, Danielle Piette
Cellule de coordination PSE, ULB-Promes, Route de Lennik 808 CP 596, B 1070 Bruxelles. Tél. :02 555 40 81. Fax 02 555 40 49.Courriel: genevieve.houioux@ulb.ac.be

Une évaluation de la mise en oeuvre du décret de promotion de la santé à l’école (PSE)

Le 30 Déc 20

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Une évaluation portant sur plusieurs axes

Le décret relatif à la promotion de la santé à l’école du 20/12/2001 réforme les missions et pratiques des services de santé scolaire, appelés dorénavant ‘Services de promotion de la santé à l’école’ (PSE). La visée de cette législation est notamment d’inscrire la promotion de la santé au sein des écoles et d’amener les services PSE à développer ou renforcer des prestations conformes à cette approche de la santé.
L’institution de ces changements a été notamment réalisée via des formations et des conférences-débats à destination du personnel des équipes PSE et des centres psycho-médico-sociaux (PMS) de l’enseignement organisé par la Communauté française.
Dans le cadre de ce processus, le Cabinet de la Ministre Maréchal a demandé à chaque Service communautaire de promotion de la santé (SCPS) de réaliser des propositions d’évaluation de la mise en œuvre du décret. Il souhaitait disposer rapidement d’informations permettant de moduler et réorienter les conditions de mise en place du nouveau décret. Ces propositions sont coordonnées au sein d’un groupe de travail composé des SCPS et du Cabinet. La Croix-Rouge, organisatrice des formations, a participé aux travaux chaque fois que l’évaluation de celles-ci était à l’ordre du jour.
Le Cabinet a défini 5 axes prioritaires à propos desquels il souhaitait obtenir des informations:
-médical (bilan, suivi, prophylaxie, tuberculose, vaccination, recueil de données…). L’examen des rapports d’activités des équipes entre dans cet axe.
-promotion éducation santé (formation, évolution des pratiques, gestion de projets, projet-santé…).
-administratif (agrément, subventionnement, forfait social, simplification, informatisation…). Cet axe s’appuie essentiellement sur les rapports d’activités des équipes.
-organisationnel (travail d’équipe, gestion d’équipe, coordination).
-institutionnel (PMS/PSE, partenariats).

Un premier bilan de la mise en œuvre du décret

L’enquête présentée ci-après s’intègre donc dans une procédure plus vaste d’évaluation du décret PSE qui s’est notamment centrée, au cours de l’année 2003, sur l’évaluation des formations à destination du personnel des équipes PSE et centres PMS.
Les enquêtes réalisées par les SCPS durant le premier semestre 2004 visaient quant à elles à faire un premier bilan de la mise en œuvre du décret au niveau des équipes PSE.
Il s’agit d’un bilan provisoire dans la mesure où les modifications de type organisationnel et institutionnel, le développement de projets d’équipe et de partenariats effectifs avec les établissements s’inscrivent dans une évolution à long terme des pratiques de promotion de la santé dans le milieu scolaire.
Les résultats présentés ici ne concernent pas les Centres PMS de l’enseignement organisé par la Communauté française, dont les données sont encore en cours d’analyse.
Par ailleurs, cette enquête s’inscrit en complémentarité avec d’autres données recueillies en 2004, parmi lesquelles les entretiens de groupe réalisés par le Centre de dynamique des groupes et d’analyse institutionnelle de l’Université de Liège (CDGAI) et les questionnaires écrits auto-administrés distribués dans le cadre du dernier module des formations.

Méthode et description de l’échantillon

Pour estimer la mise en œuvre de cette réforme, les SCPS ont proposé de faire porter l’évaluation à la fois sur le processus en cours et sur l’impact auprès du personnel et des services concernés.
Des questionnaires auto-administrés ont été adressés aux membres des centres et services (questionnaire A) et aux responsables de ceux-ci (questionnaire B). Cette enquête portait sur:
-(A) les facteurs favorisants, les barrières et les éléments susceptibles d’améliorer l’application du décret PSE (SIPES,ULB-PROMES);
-(A) les changements de pratiques et l’évolution des représentations du rôle et de l’identité professionnelle (UCL-RESO);
-(A) le vécu d’empowerment professionnel (APES-ULg);
-(B) les procédures de concertation internes et externes mises en place par les centres et services (Question Santé).
L’enquête auprès des personnels (questionnaire A) a permis de récolter les avis de 380 personnes sur les 519 pressenties. Elle a donc obtenu un très bon taux de réponse (71%) réparti entre 35% de médecins et 65% d’infirmières.
Il est à remarquer que 46% des répondants ont plus de 15 ans d’expérience, que les répondants se répartissent entre 52% qui n’ont pas suivi la formation (ou qui ont suivi moins de la moitié de celle-ci) et 48% qui ont suivi la formation (en totalité ou au moins la moitié des séances). Ceci a permis une analyse des corrélations entre certains résultats et d’autres variables telles que l’ancienneté et la participation à la formation.
Cinquante-huit responsables de structures sur les 99 contactés ont répondu au questionnaire B.
L’enquête auprès des responsables de structures connaît une sur-représentation des services bruxellois. Les deux enquêtes connaissent une sous-représentation de la province du Luxembourg.

Synthèse des résultats

Modifications apportées par le décret dans les pratiques des services et des personnes concernées

Septante-deux pour cent des répondants déclarent que le décret a apporté des modifications dans leurs pratiques; ces modifications concernent les activités, l’organisation du service PSE ou le vécu professionnel. Les 28 % restants sont essentiellement des personnes qui estiment avoir appliqué les principes du décret avant qu’il soit promulgué ou des personnes qui n’ont pas travaillé dans le cadre organisationnel précédent.
Du côté des activités , les changements de pratiques les plus couramment évoqués concernent une présence accrue dans les écoles, la vision globale de la santé, la communication avec le personnel scolaire (enseignants et directeurs) et, dans une moindre mesure, le développement de projets santé dans les écoles.

Tableau 1: Fréquence de citation des changements, par profession, en %

Changements

Fréquence (%) de citation par les médecins (n=98) Fréquence (%) de citation par les infirmières (n=150)
Une présence accrue dans les écoles (plus de contacts, visite des écoles) 35 27
Une communication accrue avec les enseignants et les directeurs 22 15
Une charge de travail accrue 11 12
La mise en place d’activités de promotion de la santé, l’élaboration de ‘projets santé’ 10 8
Une vision plus globale de la santé 10 7
Un travail d’équipe accru (collaboration, concertation entre médecins et infirmières) 10 5
Un partenariat avec le PMS augmenté 9 16
Davantage de stress 8 9
Plus de tâches administratives 6 16

L’enquête auprès des responsables de structure montre que les 56 services répondants ont totalisé 202 initiatives vers les écoles . Il s’agit le plus souvent (entre 55 et 75% selon les cas) d’envoi d’un courrier, de contacts informels avec la direction, de réunions avec la direction et/ou les enseignants. Pointons les initiatives de communication vers les parents: 66% des services ont envoyé un document explicatif sur le décret; 5% ont organisé une réunion avec les parents; 37,5 % ont communiqué au Conseil de participation.

Tableau 2: Initiatives vers les écoles (n=56)

Initiatives

Fréquence de citation %
Contact oral informel avec la Direction 41 73,2%
Diffusion d’un document explicatif aux parents 37 66,0%
Courrier à la Direction 32 57,1%
Réunion(s) d’information avec la Direction et le personnel 32 57,1%
Diffusion d’un document explicatif à la Direction et aux enseignants 25 44,6%
Communication au Conseil de participation 21 37,5%
Initiative(s) en projet, vu le stade actuel de mise en place du Décret 11 19,6%
Autres initiatives* 11 19,6%
Réunion(s) d’information pour les parents 3 5,3%
Aucune initiative 1 1,7%

* Document remis aux parents, contact avec les Directions et le pouvoir organisateur, participation à des journées pédagogiques, contact avec un Echevin, visite systématique des écoles.

Presque 30% des responsables de structure déclarent avoir établi des « projets santé » en concertation. Par ailleurs, seulement 8 à 10% des professionnels déclarent que leur modification de pratiques porte sur la mise en œuvre de projets santé. Pour comprendre cette différence, il faut tenir compte de ce que plusieurs personnes de chaque centre ont répondu que pour elles «établir un projet» ne recouvre pas la même réalité que «mettre en œuvre celui-ci» et que certaines personnes déclaraient adopter déjà ces pratiques avant le décret.
En ce qui concerne la concertation avec les PMS , 78% des services répondants font mention de réunions régulières, et 29 % de collaboration dans le cadre de projets santé. Enfin notons que 84% de centres évoquent d’autres partenariats que les écoles et les PMS.

Tableau 3: Modalité(s) de partenariat PSE-PMS (n=55)

Partenariats

Fréquence de citation %
Réunions de concertation régulières 43 78,2%
Contacts informels à propos d’un élève 41 74,5%
Etablissement en concertation de projets de santé dans des écoles 16 29,1%
Autre mode ou type de collaboration* 14 25,4%
Signature d’une convention générale de collaboration 4 7,2%
Pas de partenariat au stade actuel de mise en place du Décret 1 1,8%

* Par exemple proposition de partenariat, feuille de liaison et de transmission aux élèves, contrat de collaboration (cf. ancien décret)…

Parmi les changements positifs dans l’organisation des services, les médecins relèvent plus que les infirmières les bénéfices du travail en équipe . Ceci converge avec les résultats des échelles de vécu d’empowerment qui manifestent une progression plus importante des médecins sur la dimension «perception positive du travail d’équipe».
Quelques autres différences significatives sont enregistrées par les échelles de mesure de l’empowerment professionnel: un plus grand sentiment d’autonomie et de contrôle sur son travail chez les infirmières que chez les médecins ainsi que chez les répondants qui ont moins de 5 ans d’ancienneté; un score de développement des compétences plus élevé chez les médecins que chez les infirmières.
Du côté de la mise en place des concertations internes , on relève la présence d’un coordinateur dans 59% des cas; ce pourcentage est majoré de 10 si on prend en compte les coordinateurs «officieux». Un tiers des services organisent au moins une réunion de coordination par mois.
Parmi les changements négatifs dans l’organisation du service et dans le vécu professionnel, on relève surtout la charge de travail et le stress. Ceci converge avec les résultats de l’exploration des facteurs facilitants ou des obstacles à l’application du décret, où le manque de temps, le manque de personnel et le manque de ressources sont les trois obstacles et les trois enjeux les plus fréquemment cités.

Analyse des facteurs facilitants et des obstacles à l’application du décret

La moitié des répondants se sent à mi-chemin de l’application du décret et un répondant sur cinq exprime, dès à présent, le sentiment d’être prêt en ce domaine.
Au-delà de ce positionnement, les obstacles évoqués par les intervenants concernent d’abord les déficits de ressources humaines, temporelles et financières au sein des équipes et, ensuite, les difficultés liées à l’attitude des autres acteurs scolaires envers le décret.
Pour la majorité des acteurs PSE, le frein principal à la mise en pratique du décret provient donc de l’inadéquation entre les moyens disponibles et les missions confiées . Cette discordance s’exprime principalement au niveau du manque de temps, ensuite au niveau du déficit de personnel et de la carence en matière financière et, dans une moindre mesure, sur le plan de l’accès aux ressources pour appliquer ces missions.
Derrière les vocables «manque de temps» et «manque de personnel», les intervenants évoquent surtout la surcharge de travail qui se trouve habituellement associée à la quantité et la diversité des missions, à la mise en place de nouvelles pratiques et missions, à l’augmentation des tâches administratives, à l’importance du nombre de bénéficiaires de ces missions. Ce sont surtout les nouvelles missions qui sont ressenties comme un travail supplémentaire sans laps de temps supplémentaire, sans personnel pour le réaliser.
Parmi les solutions prioritaires, les intervenants privilégient l’augmentation des moyens sur l’allégement de la charge de travail et ne remettent pas ou peu en question les nouvelles missions, à l’égard desquelles ils expriment bien souvent un avis enthousiaste et positif.
Bien que le caractère innovant, obligatoire et légal du décret soit perçu globalement positivement, la gestion politique de la mise en place du décret est invoquée par certains comme une limite à une bonne application de celui-ci. C’est notamment le caractère imprécis et asynchrone de certaines directives qui est impliqué ici, ainsi que des problèmes d’adéquation avec la réalité de terrain.
L’accès aux ressources en promotion santé est aussi cité par une partie des intervenants comme un facteur contrariant ou facilitant la mise en place du décret. Ils expriment habituellement la nécessité d’avoir un accès aux données et informations disponibles en promotion santé, de bénéficier d’une aide méthodologique (humaine ou technique), de disposer d’outils d’animation et d’une assistance logistique.
Dans l’accès aux ressources disponibles au sein des équipes, la participation à la formation est ressentie comme un facilitateur pour la mise en pratique des réformes. Les intervenants considèrent qu’un accompagnement organisé au niveau des équipes serait plus pertinent.
Les autres acteurs scolaires sont également considérés comme jouant un rôle clé dans l’application du décret. Sur le plan des freins, le personnel des équipes PSE évoque entre autres:
-les caractéristiques personnelles telles que le désintérêt et la démotivation du corps scolaire;
-la perception de la PSE comme une charge supplémentaire pas nécessairement prioritaire ;
-la méconnaissance du décret par les écoles ;
-l’adaptation des écoles au changement insufflé par le décret sur le plan notamment du nouveau rôle des équipes PSE.
Néanmoins, les acteurs scolaires sont ressentis, dans un quart des cas, comme de précieux facilitateurs. On invoque alors des prédispositions personnelles favorables à l’approche promotion santé ainsi que l’existence de collaborations antérieures au décret entre les équipes PSE et les autres acteurs scolaires.
Les enjeux prioritaires dégagés par les répondants pour cette collaboration PSE-écoles sont:
-un travail d’information et de sensibilisation auprès des acteurs scolaires sur les missions PSE ou les obligations qui leur incombent en ce domaine;
-une définition claire des rôles de chacun des acteurs scolaires pour aider les équipes PSE à trouver leur place dans l’univers des acteurs scolaires.

Eléments d’impact des formations organisées au cours des deux dernières années

Ces éléments d’impact ont pu être dégagés grâce à la comparaison des réponses des 178 personnes ayant participé à au moins la moitié des modules de formation avec les 189 n’ayant pas (ou très peu) participé à ceux-ci.
La dimension «développement des compétences» de l’échelle de vécu d’empowerment est significativement plus élevée chez les participants à la formation. Les participants à la formation sont significativement plus nombreux parmi ceux qui se sentent plutôt prêts à appliquer le décret.
Toutefois, ce sont aussi les participants à la formation qui mentionnent plus souvent le manque de temps, le manque de personnel et les freins issus des acteurs scolaires comme des obstacles à l’application du décret.
De même, ce sont les acteurs ayant participé à la formation qui réclament le plus une augmentation des moyens en termes de temps et de personnel. Très logiquement, on retrouve parmi les participants à la formation plus de personnes qui considèrent la formation comme un facteur favorisant la mise en place du décret.

Conclusions générales et recommandations

Cette enquête a mis au jour des éléments favorables à l’application des nouvelles missions prévues par le décret.
Du côté des attitudes , on relèvera la conviction de l’intérêt des nouvelles missions, une plus grande place donnée au concept de santé globale; la présence plus importante, chez les personnes ayant suivi des formations, du sentiment de pouvoir augmenter leurs compétences et d’être prêtes pour de nouvelles missions.
Du côté des pratiques , on mentionnera l’augmentation des contacts avec les écoles, des processus de concertation en interne, et de concertation avec les PMS, une plus grande implication des médecins dans la promotion de la santé et le fonctionnement d’équipe.
Néanmoins, les tendances dégagées par cette enquête ne touchent pas l’entièreté des équipes PSE. Pour certains intervenants, les pratiques actuelles préexistaient alors que, pour d’autres, la réforme en elle-même n’est pas nécessairement convaincante. A ce sujet, en l’absence d’une enquête visant à caractériser les non-répondants, il se peut évidemment que les résultats constatés diffèrent quelque peu de la réalité des équipes. Rappelons en outre que les centres PMS de la Communauté française ne sont pas, à cette date, inclus dans ces résultats.
Du côté des recommandations , on pointera la nécessité d’accorder une attention aux plaintes portant sur la charge de travail, le manque de ressources humaines et matérielles, surtout venant de personnes qui sont sensibilisées aux contenus des nouvelles missions. A cet égard, il importe que la gestion politique et administrative de l’implantation de ce décret accorde une plus grande place à l’écoute des réalités quotidiennes vécues par les équipes et les aide à définir des priorités entre activités. On mentionnera aussi la demande récurrente exprimée par les équipes de bénéficier de soutiens méthodologiques, de formations en équipe, et de réseaux d’échanges.
Enfin, il semble qu’il y ait aussi urgence à s’intéresser à la mise en place de préalables à l’installation de « projets santé » dans les écoles : information des acteurs scolaires sur la promotion de la santé, sur le décret PSE, sur les services PSE; définition et répartition des rôles en matière de projet de santé entre acteurs scolaires et équipes PSE.
Chantal Vandoorne , Sophie Grignard pour APES-ULg,, Patrick Trefois , Alain Cherbonnier pour Question Santé, Danielle Piette , Damien Favresse , Juan Protto pour SIPES, ULB-PROMES,
Alain Deccache , Florence Renard , Joëlle Berrewaerts pour UCL-RESO

Le budget de la Communauté française en 2007

Le 30 Déc 20

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On sait que les montants consacrés à la santé par la Communauté française ne pèsent pas bien lourd à côté des moyens alloués aux soins de santé fédéraux, avec en plus une norme de croissance favorable à ces derniers qui ne fait qu’accentuer l’écart au fil des ans. Voici quelques années, le fait que pour 1 euro consacré à la santé par la Communauté française, le niveau fédéral en dépensait 1.000, avait de quoi choquer.
La situation ne s’est guère améliorée depuis si on considère les engagements hors ‘promotion santé à l’école’. Environ 19.000.000 d’un côté, pour plus de 20 milliards de l’autre…

Les dépenses en 2007

La structure du budget a été revue sérieusement en 2006 pour suivre le Plan communautaire opérationnel et ses déclinaisons thématiques. Cela donne un tableau sans doute un peu plus lisible qu’auparavant.

Programme

Nature Contenu 2006 2007
Programme 0 Subsistance Fonctionnement des conseil et commissions, réunions, enquêtes… 72.000 72.000
Programme 1 Interventions diverses Accords de coopération et dotation à l’Académie Royale de Médecine 168.000 179.000
Programme 2 Contrôle médico-sportif 506.000 521.000
Mise en œuvre du PCO
Vaccination 2.730.000 5.186.409
Assuétudes 1.031.000 1.229.307
Sida 2.067.000 1.934.508
Cancer 1.404.000 810.372
Cardio-vasculaire 423.000 415.970
Tuberculose 1.296.000 1.367.000
Traumatismes et sécurité 175.000 175.000
Etudes, recherches et pilotage du PCO 476.000 362.113
Subventions diverses pour mise en œuvre du PCO 989.000 1.150.903
10.591.000 12.631.582
Promotion et protection de la santé
Dépenses de toute nature 225.000 151.503
Organismes agréés (CLPS et SCPS) 2.577.000 2.622.928
Initiatives du Gouvernement 473.000 196.180
Problématiques émergentes, programmes pilotes (1) 462.000 524.490
Programmes locaux 616.000 483.492
Dépistage maladies métaboliques 680.000 755.000
Dépistage surdité néonatale 185.000 184.631
Subventions aux programmes de transition professionnelle 4.000 0
Subvention à l’Institut scientifique de santé publique 834.000 886.609
6.056.000 5.804.833
Divers 35.000
Total programme 2 17.188.000 18.957.415
Programme 3 Promotion de la santé à l’école 16.911.000 17.540.000
Total général 34.339.000 36.748.415

(1) Dont des programmes en matière de promotion de la santé sexuelle et affective

Statu quo légèrement amélioré

Le montant est légèrement supérieur à celui de 2006. Cela reste donc dérisoire à l’aune des dépenses globales de la Communauté ou du budget fédéral des soins de santé.
Cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a pas quelques évolutions significatives.
Ainsi, la progression considérable du budget ‘vaccination’ saute aux yeux. Il a pratiquement doublé d’une année à l’autre, ce qui est remarquable à enveloppe globale quasi constante.
On observe aussi une légère progression du budget dévolu à la promotion de la santé à l’école.

Principaux bénéficiaires

Dans la mise en œuvre du PCO (thématiques, recherches, pilotage…), relevons les programmes dotés de plus de 100.000 euros:
-assuétudes: programme visant les jeunes en milieux institutionnels et de loisirs (Citadelle/Canal J), recherche et développement de pistes de prévention dans les milieux de vie des jeunes (FARES), Infor-Drogues, Prospective Jeunesse, Eurotox;
-HIV/Sida: promotion de la santé en milieu de prostitution (Espace P), Ex æquo, prévention et réduction des risques liés à l’usage de drogues (Modus Vivendi), Observatoire du sida et des sexualités, Plate-forme prévention sida, prévention du sida et des autres MST chez les migrants (SIREAS);
-cancer: Brumamo, Fondation registre du cancer, centres provinciaux;
-maladies cardiovasculaires: cellule CAP Cœur, santé cardiovasculaire en médecine générale;
-traumatismes: Educa Santé;
-approches communautaires en santé publique (Fédération des maisons médicales);
-revue Education Santé (ANMC);
-‘carnets de voyage’ (CORDES);
-société, cultures et promotion de la santé (Cultures et Santé);
-collection ‘Education santé’ (Médiathèque);
-formations (Repères);
-préparation colloque Mons 2008 (Sacopar);
-Outilthèque santé (UNMS).
Notons encore trois autres programmes à plus de 100.000 euros: promotion de la santé autour de la naissance (Centre d’éducation du patient), promotion de la santé affective et sexuelle en milieu scolaire (Fédération laïque de centres de planning familial), vie relationnelle et sexuelle des personnes handicapées physiques (Facultés Notre-Dame de la Paix).
Christian De Bock , avec la collaboration de Didier Lebailly , DG Santé

Le Plan d’action national alcool (PANA) 2008-2012

Le 30 Déc 20

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Le Conseil supérieur de promotion santé remet au Gouvernement de la Communauté française des avis destinés à assister ce dernier dans sa politique de promotion de la santé et de médecine préventive. Il s’agit souvent de recommandations techniques, imposées par la législation, ou d’avis ponctuels sur des programmes d’action et de recherche, sur des campagnes médiatiques, des registres de pathologies, etc.
Le Conseil est aussi amené à répondre à des questions de portée plus générale, et peut aussi prendre l’initiative d’attirer l’attention de la ministre sur une question qu’il juge intéressante ou préoccupante.
L’avis reproduit ci-dessous a été donné le 18 avril 2008 en réponse à une demande de Madame Catherine Fonck , Ministre de l’Enfance, de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé.
A noter: le site sante.cfwb.be contient beaucoup d’informations utiles sur le Conseil, dont une partie de ses avis.
Note: les titres sont de la rédaction
Le Conseil, à la demande de la Direction générale de la santé, a examiné le Plan d’action national alcool (PANA) 2008-2012.
Les discussions et décisions entre le Fédéral et les Entités fédérées ont été reportées au plus tôt à juin 2008. L’une des raisons est sans doute liée au fait que les questions abordées dans ce Plan dépassent le seul secteur de la santé et concernent de nombreux autres départements (justice, communication…). Dans ces conditions, le Conseil estime opportun de remettre un avis à la Ministre de la santé de la Communauté française, Catherine Fonck, en vue d’argumenter les discussions qui devront encore se tenir.

Rôles du ‘fédéral’ et des Communautés

Le Conseil s’inquiète de la multiplicité des plans nationaux élaborés au niveau fédéral avec la participation des Communautés; ces plans envisagent chacun leur problématique spécifique en fonction sans doute de lobbies; aucune organisation de gestion de ces plans n’est réfléchie ni prévue (financement, équipe de gestion, accord structurel visant un engagement des Entités fédérées et du Fédéral en fonction de leurs compétences…) de telle sorte que ces Plans relèvent plus d’un souci de visibilité passager que d’une volonté d’agir durablement.
Le Conseil s’interroge sur le peu de place laissé aux Communautés et aux pouvoirs locaux et de leur implication dans les choix des actions menées et des publics cibles visés. Le Conseil estime que le Plan s’octroie pour partie un rôle dévolu aux Communautés dans la mesure où il définit lui-même les choix politiques de prévention et précise les actions de sensibilisation et de formation de divers groupes cibles, domaines de compétence communautaires.
La Cellule Politiques de santé en matière de drogues s’institue dans le PANA comme l’interlocuteur privilégié – si pas unique – des actions concrètes proposées dans le Plan, la Conférence interministérielle étant le passage obligé. Malgré l’évidence des compétences communautaires, le PANA semble donc bien un Plan que se propose de diriger le Fédéral dans une vision pasteurienne. Les Communautés sont considérées par le Fédéral plutôt comme des collaborateurs, ce qui risque d’amener à des blocages lors de l’exécution des actions.

Une approche obsolète et naïve

Le Conseil souligne d’abord l’absence dans le PANA de la moindre référence aux objectifs et stratégies de promotion de la santé. L’approche biomédicale, pasteurienne est seule mise en évidence: dépistage médical, traitement, information alarmiste des publics et propositions répressives. Travailler avec les usagers, proposer une stratégie qui s’appuie sur les besoins tels que définis par les populations visées n’est jamais envisagé.
Les publics cibles privilégiés concernent en fait l’ensemble de la population: jeunes, femmes enceintes et hommes…
L’approche par public cible privilégiée est peu judicieuse; il conviendrait de privilégier les situations de consommation.
Le Conseil souligne que le Plan s’engage insuffisamment vis-à-vis des aspects liés à l’offre; le lobby des alcooliers est ainsi escamoté en privilégiant de se pencher plutôt vers les personnes qui consomment de façon excessive.
Le Conseil souligne l’intérêt du Plan pour sa prise en compte des différents niveaux de compétences politiques tout en gardant les spécificités de chacun. Le Conseil estime que la réalisation d’un Plan national doit prévoir un temps de consultation, de négociation, de travail avec les acteurs, permettant une co-construction entre fédéral et entités fédérées.
Le Conseil souligne la multitude des idées avancées, les affirmations mal étayées, les ambiguïtés, les confusions d’idées et les approximations, les jugements moraux… ce qui décrédibilise l’ensemble du document. A titre d’exemples, page 7 «le nombre d’années de vie potentiellement perdues à cause de la consommation d’alcool était estimé à 93.000 en 1995» et «les parents directs peuvent être victimes d’abus ou d’autres comportements inadmissibles» et page 8 «les experts vont jusqu’à attribuer 25% à 40% des accidents de la route à la consommation de l’alcool».
Le Plan fait preuve d’une grande naïveté en considérant qu’il suffit d’améliorer les connaissances du public quant aux dangers de l’alcool. Certaines propositions pourraient même s’avérer contre-productives (mener des actions d’information en milieu scolaire pourrait avoir des effets incitatifs, prôner l’abstinence totale chez les femmes enceintes pourrait provoquer chez celles qui se sentent coupables une augmentation de leur consommation, et en inciter d’autres à taire leur consommation).
La question des consommations excessives et problématiques est envisagée sans toucher au contexte de ces consommations, tel par exemple le stress en entreprise. Le coût social de l’alcool est présenté comme un coût économique.
Le Conseil se pose trop de questions quant aux contenus visés par des mesures suggérées de telle sorte qu’il ne peut les mettre toutes en évidence. Le Plan est écrit de façon peu cohérente, confuse; certains types de consommation sont abordés comme argumentaires d’actions. Le manque de précision sur des propositions notamment de détection précoce et d’intervention précoce est inquiétant.
Des lacunes énormes apparaissent tout au long de l’éventail de mesures proposées, sans lien avec la promotion de la santé et du bien-être et sans prendre en compte le danger de certaines mesures en matière de préservation des droits individuels.
Face à autant de questions importantes et de remarques qui lui paraissent fondamentales, le Conseil tient à attirer l’attention de la Ministre sur les ambiguïtés de ce Plan, sa mauvaise préparation et le risque, en y adhérant sans réserve, de voir remises en question les stratégies de promotion de la santé et de réduction des risques des acteurs en Communauté française, soutenues par le politique depuis de nombreuses années.
Il semble donc essentiel pour le Conseil d’attirer l’attention de la Ministre sur la mise en avant des incursions du fédéral dans des matières communautaires sans qu’il soit fait références aux stratégies existant au niveau de ces communautés et régions.
La Présidente du Conseil, Martine Bantuelle

Réaction ministérielle musclée

Le quotidien Le Soir , dont la lecture du sujet est depuis longtemps critique vis-à-vis des initiatives des autorités, a repris des éléments de l’avis du Conseil dans son édition du 10 septembre 2008, ce qui a fait réagir Catherine Fonck au quart de tour.
Voici le communiqué qu’elle a publié le même jour sous le titre ‘Lobbying des alcooliers sur le Plan national alcool: Fantasmes et affabulations’.
Catherine Fonck , Ministre de la Santé en Communauté française a pris connaissance avec étonnement de l’article publié dans « Le Soir » de ce mercredi 10 septembre qui relaie l’affirmation du Conseil supérieur de promotion de la santé selon laquelle les dispositions du Plan National Alcool auraient succombé au lobbying des alcooliers . La Ministre soutient que de telles allégations relèvent du fantasme et de l’affabulation . Elle n’a pour sa part jamais reçu les alcooliers , ni cédé à une quelconque pression exercée par eux .
Catherine Fonck rappelle au contraire l’engagement fort des sept ministres concernés en Belgique par la lutte contre les ravages que provoque un abus de consommation d’alcool . La Conférence interministérielle du 17 juin dernier s’est ainsi accordée sur le fait que la vente et la consommation de bière et d’alcool ne seront plus autorisées qu’aux jeunes âgés au minimum de 16 ans . Et il faudra 18 ans pour pouvoir consommer des alcools forts .
Par ailleurs , elle signale que les Ministres de la Santé recommandent une séparation nette entre les alcools et les autres boissons dans les rayons du secteur de la distribution . Cette mesure vise particulièrement les alcopops qui rencontrent un large succès chez les jeunes ( l’alcool est masqué à l’aide d’eau très sucrée et colorée ).
L’apposition sur les bouteilles d’alcool d’un logo préventif à destination des femmes enceintes et l’interdiction faite aux publicitaires d’associer la consommation d’alcool au plaisir ( slogan de type « No Martini , no party ») constituent autant de dispositions susceptibles de déplaire aux alcooliers .
Pour Catherine Fonck , l’interdiction de distribuer gratuitement de l’alcool lors d’événements sportifs et culturels ne paraît pas non plus être une décision censée symboliser une prétendue soumission au secteur de la vente d’alcool .

Les futures priorités de la Communauté française en promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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Voici un extrait de l’accord de gouvernement PS-CDH pour la Communauté française, ‘Wallonie-Bruxelles 2004-2009, Une dynamique positive pour chacun’ qui donne quelques indications sur les lignes de force du nouveau Gouvernement.
La protection de la santé de chaque individu quelle que soit sa situation financière ou son statut administratif est un droit fondamental garanti par la Constitution belge.
Parce qu’il importe d’instaurer une politique cohérente de promotion de la santé et de prévention des risques de santé, le Gouvernement veillera à assurer la coordination et la cohérence des actions de promotion de la santé en Communauté française et veillera à la mise en place d’un organe de coordination permanent commun à tous les niveaux de pouvoir afin de définir les grands axes d’une politique de prévention des risques de santé.
Afin que la promotion de la santé soit assurée auprès des populations les plus vulnérables, les programmes seront déclinés jusqu’au niveau local, en collaboration avec tous les acteurs concernés.
Les services universels que sont les consultations pour enfants et les services de promotion de la santé à l’école sont des lieux privilégiés pour le développement d’une politique de promotion de la santé, notamment pour assurer le lien avec les publics les plus fragilisés.

Etablir des stratégies des risques de santé

Le Gouvernement s’attachera à développer la recherche épidémiologique afin d’évaluer correctement les besoins de la population en matière de soins de santé, les connaissances des risques de santé liés à l’environnement et les actions de santé publique.
Le Gouvernement amplifiera l’éducation à la santé dès le plus jeune âge.
Il veillera à améliorer la prévention et le dépistage du cancer par le renforcement de l’accessibilité aux campagnes de dépistage et par la création de missions spécifiques de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle et/ou liée aux assuétudes (tabac, alcool, etc.).
Vu les faibles taux de participation au dépistage du cancer du sein enregistrés à ce jour, le Gouvernement révisera, dans un souci d’efficacité, le dispositif existant pour les femmes âgées de 50 à 59 ans afin de maximiser leur participation à cette campagne systématique de dépistage. Par ailleurs, il envisagera la mise en œuvre d’autres dépistages systématiques sur des populations ciblées, tels que le dépistage du cancer du col de l’utérus pour les femmes de 25 à 65 ans ou le dépistage du cancer du colon pour la population âgée de 50 à 70 ans. Dans ce cadre, il examinera l’opportunité d’offrir la gratuité de certains dépistages, comme c’est déjà le cas aujourd’hui pour le cancer du sein.

Développer un plan d’accès à la vaccination

Le Gouvernement analysera l’opportunité de lancer un véritable plan d’accès à la vaccination pour toute la population, enfants en bas âge, adolescents, adultes, personnes âgées.
Il veillera à renforcer les campagnes d’informations au grand public.
L’Office de la naissance et de l’enfance se verra confier la mission du suivi épidémiologique de la couverture vaccinale des enfants. Il établira un rapport annuel qui sera distribué aux prestataires de soins directement concernés et utilisé dans le cadre des campagnes de sensibilisation à l’immunisation. Après évaluation, le Gouvernement envisagera la couverture vaccinale la plus large possible pour la population suivie par l’ONE.
Par ailleurs, le Gouvernement entamera des négociations avec le pouvoir fédéral et les prestataires de soins concernés (médecins généralistes, etc.) en vue d’introduire systématiquement le calendrier vaccinal dans tous les DMG (dossier médical global). Des incitants devront être développés à cet égard et s’inscriront dans la politique de généralisation du DMG.

Apprendre à manger «sain»

Les habitudes alimentaires ont fondamentalement évolué au cours des dernières décennies. Dès le plus jeune âge, la consommation de graisses et de calories conduit à une prise de poids souvent excessive entraînant diabète, hypertension et problèmes cardio-vasculaires. Suite aux recommandations de l’OMS, la Belgique a décidé sous l’impulsion du Ministre de la Santé fédéral d’adopter un Plan national de nutrition visant à élaborer une stratégie adaptée aux spécificités de la Belgique.
Dans le cadre de ses compétences, le Gouvernement contribuera à ce plan par une série de campagnes de sensibilisation sur les conséquences d’une alimentation inappropriée, sur l’importance de manger des fruits et légumes ou sur l’importance de la pratique du sport. En synergie avec le Plan national, le Gouvernement mettra en place un Conseil de l’alimentation saine, chargé de la sensibilisation à l’égard des familles et des enfants. Il développera une mission particulière d’évaluation, de sensibilisation et de promotion dans les écoles et les milieux d’accueil. Il établira un plan de lutte contre l’alimentation malsaine dans les écoles et les milieux d’accueil.

Les jeunes et l’alcool, la drogue et le tabac

Le Gouvernement poursuivra les actions de prévention et de sensibilisation à l’usage de l’alcool, de la drogue et du tabac visant à informer et responsabiliser les jeunes en la matière. Particulièrement en matière de lutte contre le tabagisme, le Gouvernement conclura un accord de coopération entre l’Etat fédéral, les Communautés et les Régions afin d’activer les missions de prévention du Fonds de lutte contre le tabac.

Renforcer la vigilance à l’égard du sida et des maladies sexuellement transmissibles

Le Gouvernement renforcera les programmes coordonnés de prévention des maladies sexuellement transmissibles, notamment en matière de prévention dans la lutte contre le sida. Des préservatifs gratuits seront mis à disposition dans les centres de planning et dans les boîtes de nuit.

Une sexualité libre et épanouie

L’ensemble de la communauté éducative (parents, enseignants, éducateurs, animateurs, etc.) doit impérativement réinvestir dans l’apprentissage du respect de chacun. A cet égard, il convient de promouvoir une éducation affective et sexuelle, dès l’école primaire, qui replace l’individu et la relation humaine au centre des préoccupations et qui sensibilise à l’importance de l’amour, de l’épanouissement affectif et sexuel de l’individu et du respect de l’autre. Une attention particulière sera apportée au respect de la femme.
Le Gouvernement actualisera dans ce sens les programmes d’éducation sexuelle et affective dans l’enseignement primaire et secondaire.

Prévention du suicide

Le Gouvernement se donnera les moyens d’une prévention efficace et s’engage à faire de la lutte contre le suicide chez les jeunes une priorité de santé publique. Il appréhendera et objectivera les besoins et renforcera les dispositifs d’accueil et d’écoute spécifiques pour les jeunes, et les rendra accessibles à tous. Il mobilisera les équipes d’accueil en milieu ouvert afin de garantir une multidisciplinarité sur le plan social et de la santé mentale.
Afin de permettre au patient et à toute personne en relation avec lui d’avoir recours de façon rapide et efficace à une écoute de qualité, le Gouvernement, en concertation avec le niveau fédéral et les Régions, analysera l’opportunité de renforcer l’accueil de la détresse psychiatrique. Le Gouvernement soutiendra la création de structures post-crise afin de diminuer de façon significative le risque et le taux de récidive.
Le Gouvernement favorisera également le travail en réseau pour permettre une meilleure coordination entre les secteurs médical, psychiatrique et social.

Les personnes âgées et leur santé: prévenir, entourer, protéger

Un des grands défis sociaux du XXIe siècle est incontestablement celui de l’allongement de l’espérance de vie et du vieillissement de la population. Le Gouvernement veillera à favoriser la promotion de la santé des personnes âgées dans un objectif d’autonomie. La santé des personnes âgées implique de les protéger contre les différentes formes de maltraitance, physique et psychologique. Le Gouvernement prévoira la formation, au sein des institutions concernées, d’une personne chargée de repérer les situations de maltraitance.

La personne handicapée

Les catégories de handicap définies pour la prise en charge dans les institutions agréées à cet effet, restées de la compétence de la Communauté française, seront actualisées, en concertation avec la Région wallonne et la Commission communautaire française, afin de mieux adapter la prise en charge des nouveaux handicaps et des différentes entraves à l’autonomie des personnes qu’ils entraînent.
Adresse de la Ministre de l’Enfance, de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé: Catherine Fonck , Bd du Régent 37-40, 1040 Bruxelles. Tél.: 02 788 83 04. Fax: 02 788 83 90.

Le Programme quinquennal de promotion de la santé 2004-2008 de la Communauté française Wallonie-Bruxelles

Le 30 Déc 20

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Le 2e Programme quinquennal depuis le vote du décret de 1997 a été arrêté le 30/4/2004 (Moniteur belge du 7 juillet dernier). Il couvre la période du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2008. En voici les grandes lignes.

Préambule

Le rappel des textes législatifs précise les compétences de la Communauté française en matière de santé, ainsi que le dispositif décrétal qui intègre depuis 2003 médecine préventive et promotion de la santé (il y faut encore une traduction concrète dans des arrêtés d’application); s’y ajoutent les réformes de l’Inspection médicale scolaire en promotion de la santé à l’école, et du contrôle médico-sportif en promotion de la santé dans le sport, qui témoignent d’un véritable souci de cohérence de la part du législateur.
Le programme quinquennal s’appuie sur la définition de la charte d’Ottawa (1986), qui reste un texte fondateur pour la promotion de la santé près de 20 ans après son élaboration.

Définitions

Promotion de la santé : processus qui vise à permettre à l’individu et à la collectivité d’agir sur les facteurs déterminants de la santé et, ce faisant, d’améliorer celle-ci, en privilégiant l’engagement de la population dans une prise en charge collective et solidaire de la vie quotidienne, alliant choix personnel et responsabilité sociale. La promotion de la santé vise à améliorer le bien-être de la population en mobilisant de façon concertée l’ensemble des politiques publiques.
Médecine préventive : méthodes de prévention conformes aux dispositions légales régissant l’exercice des soins de santé et les modalités d’organisation des services de santé, pour contribuer à éviter les affections morbides ou pour découvrir le plus rapidement possible dans la population ceux de ses membres qui sont réceptifs ou atteints d’une de ces affections, dont l’existence constitue un risque de détérioration grave pour l’état de santé du malade lui-même, parfois aussi un risque de propagation de la maladie à l’entourage du malade et enfin souvent un risque de dégradation de la situation matérielle et sociale du malade et de sa famille.
Extrait du préambule du Programme quinquennal 2004 – 2008, p 3

Le Plan communautaire opérationnel définira des indicateurs permettant d’évaluer le degré de réalisation des objectifs du Programme quinquennal.

Grands principes, acteurs et thématiques prioritaires

Trois axes ont été retenus pour guider la définition des priorités, chacun de ces axes se déclinant selon les nécessités apparues au cours d’un long processus de concertation et maturation.

Principes d’action

1. Adapter les stratégies pour faire face aux inégalités devant la santé.
2. Intégrer les stratégies de médecine préventive dans une approche de promotion de la santé.
3. Promouvoir la participation citoyenne, impliquer les populations concernées.
4. Développer le travail en réseaux et le partenariat intersectoriel.
5. Développer des procédures d’assurance de qualité.
6. Augmenter les compétences et les capacités d’action par l’éducation permanente et la formation.
7. Articuler le champ de la promotion de la santé et les autres champs d’action politique.

Acteurs prioritaires

1. Les acteurs des milieux de vie.
Les milieux d’accueil des jeunes enfants, les lieux de soins et d’hébergement, les familles sont visées. En outre, le milieu scolaire fera l’objet d’une attention particulière, ce qui va de soi étant donné la compétence des Communautés en matière d’enseignement et la ‘disponibilité’ du public de 6 à 18 ans soumis à l’obligation scolaire.
2. Les membres des collectivités locales.
On trouve ici le tissu associatif particulièrement dense au niveau local, ainsi que les ressources et dispositifs développés depuis plusieurs années, qu’il s’agisse des Centres locaux de promotion de la santé ou du réseau des mandataires communaux.
3. Les relais auprès des populations les plus vulnérables.
Priorité aussi incontestable que difficile à rendre pleinement opérationnelle, vu que le public bénéficiaire a peu accès aux programmes et interventions classiques de santé.

Problématiques de santé prioritaires

Dans ce vaste chantier (il a bien fallu se limiter, et pourtant 10 priorités, c’est déjà beaucoup), une attention particulière sera donnée aux facteurs de vulnérabilité par rapport à ces problématiques, et aux individus, groupes ou populations les plus exposés à ces facteurs.
Pour chacune de ces problématiques, le Programme quinquennal précise le contexte et les objectifs en termes de promotion de la santé et de prévention.
1. Prévention des assuétudes
2. Prévention des cancers
3. Prévention des maladies infectieuses (en particulier promotion de la vaccination, prévention du sida et des MST, lutte contre la tuberculose)
4. Prévention des traumatismes et promotion de la sécurité
5. Promotion de l’activité physique
6. Promotion de la santé bucco-dentaire
7. Promotion de la santé cardiovasculaire
8. Promotion du bien-être et de la santé mentale
9. Promotion de la santé de la petite enfance
10. Promotion d’un environnement sain

Un chapitre du Programme est spécifiquement réservé à la question de l’évaluation, à la lumière de difficultés apparues lorsqu’il a fallu étudier les avancées et manquements du Programme quinquennal 1998 – 2003.
Pour être complet, notons aussi trois annexes relatives
– aux critères de qualité auxquels les programmes doivent souscrire en matière d’objectifs, de moyens et d’évaluation;
– aux critères de qualité des programmes de formation continue;
– et enfin à la Déclaration de Namur concernant le rôle que les communes peuvent jouer grâce aux leviers dont elles disposent sur plusieurs facteurs déterminants de la santé. Sur la base de cet ambitieux Programme, un plan communautaire opérationnel de promotion de la santé sera arrêté. Il précisera notamment les objectifs opérationnels prioritaires, y compris en médecine préventive; les stratégies et méthodes indispensables à la mise en œuvre et à l’évaluation de ces objectifs, les programmes, les structures d’appui permanentes utiles, les programmes de formation, les outils d’information, les campagnes de communication, les axes de développement et de soutien aux politiques locales et aux actions communautaires; et enfin les publics-cibles à intégrer dans les programmes et actions prioritaires.
De quoi espérons-le faire mentir l’adage ‘qui trop embrasse mal étreint’, le premier Programme quinquennal, un texte pourtant remarquable, ayant quelque peu péché par excès d’ambition et défaut de pragmatisme.
Christian De Bock
Programme quinquennal de promotion de la santé 2004 – 2008, Direction générale de la Santé de la Communauté française, 28 pages, 2004. Document disponible auprès de Myriam Monoyer, 02 413 26 09 ou 34, courriel: myriam.monoyer@cfwb.be. Il peut aussi être téléchargé (sous une forme légèrement différente) sur le site https://www.sante.cfwb.be