Août 2006 Par Christian DE BOCK Initiatives

La proximité des élections communales a offert l’occasion à André du Bus (groupe cdH du Parlement bruxellois) d’organiser le 26 juin dernier un symposium sur différents enjeux de santé au niveau communal. Excellente idée que de débattre sur les affinités évidentes entre la démocratie locale, la plus proche du citoyen, et une conception de la santé qui fait la part belle, depuis la charte d’Ottawa, à la participation communautaire.
Les intervenants ont tous pu témoigner de la pertinence de cette démarche.
Martine Bantuelle , forte de l’expérience de l’asbl Sacopar en matière d’appui à des projets locaux de promotion de la santé, a dressé un cadre conceptuel bien utile pour nous rappeler combien le territoire communal est propice à une approche transversale de la complexité des questions de santé.
Nicole Purnode (programme Bruxelles Ville-Région-Santé) nous a présenté avec son bagoût habituel des projets concrets de réappropriation collective de l’espace public qui mettent en avant la prise de responsabilité des citoyens, qui, de consommateurs passifs au départ, deviennent acteurs de micro-changements plus essentiels qu’il n’y paraît au premier abord.
Christian Lasserre (consultant en économie urbaine) a plaidé pour que les obligations de ‘concertation’ en matière urbanistique ne soient pas purement cosmétiques, tout en brisant les illusions de ceux qui imaginent qu’on pourrait faire la campagne à la ville en diminuant la pression démographique.
Myriam De Spiegelaere , directrice de l’Observatoire bruxellois du social et de la santé, nous a présenté les fiches «Statistiques sanitaires et sociales en Région de Bruxelles-Capitale», qui rassemblent les principales données sociales et de santé disponibles au niveau communal. C’est un magnifique outil d’approche des réalités spécifiques des 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale (voir le site http://www.observatbru.be/fr/news/onenews.asp?id=66 ), une masse d’informations qui évite le piège des comparaisons oiseuses entre communes pauvres et riches.
Geneviève Oldenhove (Maison médicale des Marolles) a présenté avec une passion appréciée par le public des activités de promotion de la santé adaptées à un public parmi les plus défavorisés de la région.
Laurent Van Asselt (asbl Habitat et Santé) a terminé le tour d’horizon par une description concrète des solutions que son équipe peut apporter en matière de pollutions intérieures, le déplacement au domicile étant la clé de voûte d’une intervention utile.
Une brève table ronde entre représentants des quatre partis politiques démocratiques francophones de Bruxelles a clôturé cette après-midi riche (et chaude!), dont je retiens avec plaisir le commentaire de Paul Galand (Ecolo), qui nous fit part de son sentiment que les principes généreux de la promotion de la santé font lentement mais sûrement leur chemin, que les décideurs sont aujourd’hui plus conscients qu’hier du fait que les problèmes de santé échappent très largement à la sphère bio-médicale, et que le niveau communal peut être un bon levier pour une meilleure qualité de vie et une meilleure santé.
Christian De Bock