D’après une étude britannique largement reprise par la presse, la Belgique est le 3e pays au monde où l’on mange le moins sainement. Ce constat marquant cache une réalité complexe de la consommation alimentaire fortement marquée par les inégalités sociales. C’est pourquoi, en l’absence d’une réelle politique de l’alimentation en Belgique, Solidaris lance une plateforme de débat sur le web : www.alimentationdequalite.be.
La sonnette d’alarme de la malbouffe a encore retenti : des chercheurs de l’Université de Cambridge classent la Belgique dans le top 3 des pays où l’on mange le moins sainement au monde. L’étude réalisée sous la direction du Dr Fumiaki Imamura a analysé les changements en matière de régimes alimentaires entre 1990 et 2010 et ce, pour 187 pays.
Outre ce classement, dans cette même période, une progression de l’obésité en Belgique a été observée; elle est passée de 11 % à 14 % entre 1997 et 2013. Tout cela fait peser des risques sur la santé des Belges et sur la viabilité du système de soins de santé.
Faible revenu salarial rime souvent avec surpoids
L’alimentation est un domaine particulièrement marqué par les inégalités sociales de consommation, ce qui se traduit par des inégalités sociales de santé. En Belgique, 48% des personnes à faible revenu sont en surpoids (Indice de Masse Corporelle supérieur à 25), contre 43 % de la population à haut revenu. En ce qui concerne l’obésité (Indice de Masse Corporelle supérieur à 30), il s’agit respectivement de 17% et 12%.
Les responsabilités de la malbouffe sont collectives
Le niveau de revenu, même si c’est un bon indicateur, n’explique cependant pas tout. Les conditions d’existence, les appartenances sociales, l’éducation, les représentations de l’alimentation, la culture familiale ou encore les liens sociaux sont autant d’éléments qui influencent fortement les comportements alimentaires.
L’offre alimentaire (commerces, horeca, restauration collective) définit l’enveloppe des choix possibles, tandis que la publicité, le marketing et les prix généralement plus bas de la malbouffe orientent les choix des consommateurs, et surtout pour les plus pauvres.
Le chemin obligé de la lutte contre l’obésité et la malbouffe en général passe inévitablement par la réduction des inégalités sociales. Une politique alimentaire intégrée favorisant l’accès à une alimentation de qualité pour tous reste à construire. Des actions doivent être mises en œuvre à tous les niveaux de pouvoir car nombre de politiques influencent de près ou de loin l’accès à une alimentation de qualité.
Nouvel outil de concertation
Parce que l’alimentation est un véritable enjeu de santé publique, Solidaris lance la plateforme www.alimentationdequalite.be. Ce site est un outil à destination de tous les acteurs professionnels de l’alimentation, via lequel chacun peut participer à la réflexion, apporter son éclairage ou son expertise. L’objectif est de susciter le débat afin de mieux comprendre les causes multiples d’une consommation alimentaire inadéquate et d’amener les différents acteurs du système alimentaire à convenir des stratégies à adopter.
Par cette mise en réseau, cette plateforme a l’ambition d’être un embryon de Conseil de l’alimentation qui fait défaut dans notre pays et de construire une véritable politique concertée de l’alimentation.
Pour plus d’infos, le Livre blanc ‘Pour un accès de tous à une alimentation de qualité’ de Solidaris avance de nombreuses pistes.