Les questions des relations interprofessionnelles, des partenariats en santé, des approches globales de la santé nécessitent des développements multidisciplinaires et des contextualisations tant locales que transnationales. Elles relèvent de la promotion de la santé et de la prévention, mais aussi de l’accès équitable à des soins de qualité dans une vision holistique du patient et des problèmes de santé.
Dans le but d’apporter de nouveaux éclairages sur ces questions, la 4e Université de printemps francophone en santé publique se tiendra du 17 au 20 mai 2016 à Bruxelles. Elle est organisée dans le cadre d’un partenariat entre l’École de santé publique et le Pôle santé de l’Université libre de Bruxelles, le partenariat G3 et l’asbl Éduca Santé.
Cette initiative est soutenue par le réseau des Universités soeurs de Besançon, Dakar, Tunis et Port au Prince et associera dans la mesure du possible, des partenaires spécifiques à certains modules de formation.
Les activités
Des activités transversales, communes à tous les participants, seront organisées pour favoriser les échanges entre les participants et renforcer ainsi la coopération interprofessionnelle entre les métiers de la santé et entre les secteurs qui ont une influence sur celle-ci.
Des activités ciblées seront proposées pour renforcer les compétences et les pratiques des participants.
Sept modules seront proposés durant cette quatrième édition.
Module 1 – La coopération interprofessionnelle, outil de qualité des soins?
La compétence individuelle du soignant ne suffit pas pour garantir la qualité des soins. Reconnaître le patient comme expert de sa santé et partenaire de sa prise en charge est un pas supplémentaire plus difficile encore à franchir. Il s’agit de plus de coordonner les interventions de plusieurs professionnels de la santé.
Un résultat optimal en santé nécessite une approche collaborative et de décision partagée entre tous ces acteurs. Cela suppose chez les soignants une mobilisation de compétences en matière de travail d’équipe, de clarification des rôles, de résolution de conflits interprofessionnels et de leadership collaboratif.
Le résultat n’est cependant pas garanti. La coopération interprofessionnelle s’avère difficile, au point de générer de nombreux dysfonctionnements et coûts cachés sous la forme de perte d’efficience et d’apparition de défauts de qualité des soins.
Des activités et mises en situation seront proposées pour atteindre les objectifs d’apprentissage des participants. L’équipe d’animation de ce module est elle-même multiprofessionnelle.
Partenaires: Hôpital Érasme, Fédération des Maisons Médicales, G3: ULB (Faculté de Médecine et École de santé publique) – Université de Montréal – Université de Genève et Érasme Coopération
Module 2 – Le patient: partenaire de santé, oui, mais comment faire?
L’édition 2015 de l’Université de printemps a été l’occasion pour les participants de se familiariser avec le concept de patient-partenaire et d’envisager sa mise en oeuvre à tous les niveaux du système de santé. Après avoir rappelé les fondements du Montreal Model de partenariat-patient, l’édition 2016 s’intéressera:
- aux enjeux pour les professionnels de santé;
- aux enjeux pour les patients;
- aux outils nécessaires à la mise en oeuvre du modèle: sélection et formations des acteurs du partenariat.
Partenaires: G3: Université libre de Bruxelles – Université de Montréal – Université de Genève – CUB Hôpital Érasme- CH Jolimont
Module 3 – La place de la famille dans la prise en charge du patient en médecine générale
Le médecin généraliste soigne en principe les patients individuellement et non les familles. Pourtant l’interaction avec les familles est fréquente et parfois déterminante dans la prise en charge. Le module abordera cinq aspects de cette problématique:l’optimalisation de la communication avec la famille, le suivi des enfants de couples séparés, le rôle de la famille dans des prises en charge (patient en maison de repos, soins palliatifs, demande d’euthanasie), le rôle de la famille dans les prises en charge multidisciplinaires et des aspects plus particuliers tels que le patient incarcéré ou la communication interculturelle.
Partenaires: Département de médecine générale de l’ULB, Université de Montréal
Module 4 – Le dossier Patient (Informatisé), outil de continuité des soins et de coopération
Largement déployées dans le domaine des soins, les technologies de l’information sont susceptibles de provoquer des changements significatifs de notre système de santé, notamment dans les rôles des différents acteurs et des relations qu’ils entretiennent entre eux.
L’expression «dossier patient», privilégiée à celle de «dossier médical» ou «dossier informatisé» traduit la volonté de cadrer ces évolutions technologiques dans une démarche d’amélioration de la qualité et de la continuité des soins, en se centrant sur le patient. Le morcellement des parcours de soins entre professionnels de la santé est sans doute l’un des obstacles majeurs à une prise en charge optimale.
Une bonne transmission des informations nécessite donc des dispositifs humains et technologiques qui éliminent, hiérarchisent et trient les données patientes accessibles. Et non qui les accumulent. En un mot, des échanges des données qui ont du sens et qui permettent la coopération.
Partenaires: Projet Innoviris Imediate (ESP-ULB) • CUB Hôpital Érasme
Module 5 – L’activité physique comme outil de prévention et de remédiation pour la santé
Selon la charte européenne du sport, on entend par sport «toutes formes d’activités physiques et sportives qui, à travers une participation organisée ou non, ont pour objectif l’expression ou l’amélioration de la condition physique et psychique, le développement des relations sociales ou l’obtention de résultats en compétition de tous niveaux».
La forme physique est plus qu’un concept fonctionnel puisqu’un grand nombre de facteurs de risques pathologiques diminue avec l’amélioration de la forme physique.
Cette forme physique peut résulter des effets de l’activité physique qui correspond à toutes actions motrices engendrant une dépense énergétique supérieure à celle mesurée au repos sans avoir obligatoirement pour fonction d’améliorer la forme physique. Elle peut en effet prendre diverses formes comme jardiner, se promener, jouer avec ses enfants. L’activité physique peut également être organisée en exercices qui correspondent à des activités physiques planifiées, structurées et répétées dont l’un des principaux buts est de maintenir ou d’améliorer la forme physique. Aussi, si les activités physiques quotidiennes contribuent à la forme physique, l’exercice physique va avoir un impact bien supérieur sur cette dernière.
Ce module abordera, sur base d’apports scientifiques et pratiques la mise en place de pratiques physiques adaptées au public ciblé et à ses objectifs.
Partenaires: Faculté des Sciences de la Motricité de l’ULB
Module 6 – Les comportements suicidaires chez les personnes âgées: de la prévention à la prise en charge?
Le suicide est un phénomène complexe et multifactoriel qui touche toutes les couches sociales et toutes les tranches d’âge. Même si le suicide chez les personnes âgées de 65 ans et plus n’apparaît pas parmi les premières causes de mortalité (comme c’est le cas chez les jeunes adultes), c’est bien chez les aînés que le taux de suicide complété est le plus élevé.
Ce module abordera successivement
- L’épidémiologie des comportements suicidaires: Quelle ampleur? Quels facteurs de risque? Quels facteurs de protection?
- Les concepts de prévention universelle (qui vise la population générale ou certains groupes), sélective (qui vise les individus les plus exposés) et indiquée (qui vise les personnes ayant déjà manifesté un ou des comportements suicidaires)
- Les interventions probantes en prévention et dans le cadre de la prise en charge
- Le rôle des professionnels et de l’entourage social et familial.
Le public visé par ce module comporte les professionnels de santé et des services sociaux auprès des personnes âgées vivant à domicile, les professionnels des maisons de repos et des maisons de repos et de soins, les animateurs des centres de loisir et d’activités physiques pour personnes âgées, les responsables des départements «troisième âge» des communes…
Partenaires: Asbl Éduca Santé, Centre de référence Info-Suicide «Un pass dans l’impasse», Centre de Référence en Santé Mentale (CRéSaM) et ESP-ULB.
Module 7 – La santé globale et les maladies non transmissibles: analyses et stratégies aux niveaux international et local
La santé globale est un concept qui découle des transitions sanitaires multiples que nous connaissons et qui font que les problèmes de santé sont devenus mondiaux. La promotion de la santé et la prévention des maladies non transmissibles (MNT) sont rendues particulièrement complexes du fait de l’éventail très large des publics, secteurs et professionnels concernés.
Le concept de santé mondiale sous l’angle de la prévention et la gestion des maladies chroniques, est un domaine d’étude, de recherche et de pratique qui vise l’équité pour tous en matière de santé. Elle favorise la collaboration interdisciplinaire et met l’accent sur les questions et facteurs déterminants transnationaux dans ce domaine.
Ce module abordera, sur base entre autres de l’analyse de la transition nutritionnelle et des maladies non-transmissibles, des actions concrètes dans différents contextes, les composantes de programmes de lutte contre les MNT et la place des différents acteurs dans une vision multidisciplinaire et intégrative.
Différents contextes seront analysés dont des contextes à faibles ressources en pays industrialisés ou en développement.
Partenaires: G3: Université libre de Bruxelles – Université de Montréal – Université de Genève
En pratique
Lieu: École de santé publique de l’Université libre de Bruxelles (ULB), Campus Érasme
Dates: du 17 au 20 mai 2016.
Inscriptions jusqu’au 15 avril 2016, en ligne sur le site www.ulb.ac.be/esp/univprintemps. Le nombre de participants par module est limité, suivant les thèmes, de 15 à 25 personnes. Les demandes d’inscription sont traitées par ordre d’arrivée mais aussi à partir des informations reprises dans les fiches d’inscription.
Tarif individuel
Jusqu’au 15 mars 2016, 300 euros à titre individuel (350 euros après le 15/03/2016).
Tarif institution
Jusqu’au 15 mars 2016, 400 euros pour les personnes qui s’inscrivent dans le cadre de leur institution (450 euros après le 15/03/2016).
Le prix comprend l’inscription à la formation, l’accès aux conférences (mardi et jeudi), les lunches de midi, la possibilité de faire des activités sportives à la pause déjeuner et l’événement festif du jeudi soir.
Accréditation
Des demandes sont introduites pour permettre l’accréditation de participation aux différents modules.
Publics et modules
Les modules sont destinés aux professionnels de santé en activité (de terrain, chercheurs…) ainsi qu’aux décideurs, aux élus, à toutes les autres parties prenantes de programmes de santé publique et de secteurs qui ont un impact sur la santé des populations.
Des informations complémentaires et une description détaillée de chaque module sont disponibles sur le site www.ulb.ac.be/esp/univprintemps
Contacts
Demande de renseignements: Mme Myriam Dekerpel, Université de printemps francophone en santé publique. Tél.: 0032 (0)2 555 40 11. Courriel: univprintemps@ulb.ac.be