Mars 2001 Initiatives

L’OMS à la recherche de solutions

L’exclusion n’a pas de sens. La discrimination est injuste, pour ne pas dire contraire à l’éthique. Un traitement est possible et doit être proposé.
Désireuse d’attirer l’attention sur l’exclusion et la discrimination qui entourent la santé mentale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) invite les gouvernements, les professionnels de la santé et des personnes de tous horizons à relever le défi que représentent les troubles mentaux et cérébraux.
«Non à l’exclusion – Oui aux soins », tel est le message de l’OMS qui résume une campagne d’une année, dont le point fort sera le Rapport sur la santé dans le monde , consacré à la santé mentale, dont la publication est prévue dans le courant de l’année.
On estime à 400 millions le nombre de personnes aujourd’hui atteintes de troubles mentaux ou neurologiques ou souffrant de problèmes psychosociaux associés notamment à l’alcoolisme ou à la toxicomanie. Or seul un petit nombre des ces affections sont convenablement diagnostiquées et encore moins sont traitées. La plupart des personnes atteintes vivent dans la souffrance, souvent handicapées, et peuvent même mourir prématurément.
Sciemment ou pas, nous sommes tous responsables de cette situation aujourd’hui , a déclaré le Dr Gro Harlem Brundtland , Directeur général de l’OMS. Les gouvernements ont fait preuve de négligence en ne mettant pas à la disposition de leur population des moyens de traitement satisfaisants. On continue par ailleurs à exercer une discrimination à l’encontre des personnes atteintes de ces troubles , a-t-elle ajouté.
De l’avis des autorités de santé publique, la stigmatisation et la discrimination figurent parmi les principaux obstacles auxquels se heurtent aujourd’hui les malades mentaux. Rares sont les familles qui sont à l’abri des troubles mentaux; bien peu de gens, pourtant, échappent à la honte et à la crainte qui empêchent de solliciter des soins. Les violations flagrantes des droits de l’homme dans les hôpitaux psychiatriques, le manque de services communautaires de santé mentale, les systèmes d’assurance injustes et les pratiques d’emploi discriminatoires ne sont que quelques-unes des épreuves réservées aux personnes ayant des problèmes de santé mentale. Le maintien de ces pratiques est autant le fait de personnes que d’établissements.
Selon l’OMS, dans un grand nombre de cas, les personnes atteintes de troubles mentaux et cérébraux tels que la dépression et l’épilepsie peuvent être soignées efficacement et fonctionner convenablement dans la société. Grâce aux importants progrès scientifiques qui ont été réalisés, les souffrances et les incapacités qui s’ensuivent peuvent être réduites. Des méthodes associant la famille et la communauté au rétablissement des personnes atteintes ont donné de bons résultats.
Par le slogan « Non à l’exclusion – Oui aux soins », la Journée mondiale de la santé du 7 avril 2001 contribuera à stimuler le débat sur la manière d’améliorer la santé mentale dans le monde et de combler le fossé existant entre les solutions thérapeutiques et leur application.
La question sera également soumise aux 191 Etats Membres de l’OMS pendant l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2001. Quatre tables rondes ministérielles examineront la santé mentale sous l’angle de la pauvreté, de la discrimination, des problèmes spécifiques à chaque sexe et des droits de l’homme. Les lauréats du concours scolaire sur la santé mentale organisé par l’OMS dans le monde seront également invités à donner lecture de leur dissertation devant l’Assemblée.
Le Rapport sur la santé dans le monde 2001 traitera des sujets tels que la prévalence des troubles mentaux, l’organisation et le financement des programmes de santé mentale, le fossé qui existe entre les solutions thérapeutiques et leur application, les stratégies de prévention et les tendances futures.
Nous savons ce qui ne va pas et nous avons les solutions. C’est notre responsabilité d’insister pour les changements de politique et d’attitude. C’est notre but et nous l’atteindrons dans les années à venir , a déclaré le Dr Benedetto Saraceno , Directeur du programme OMS de Santé mentale.
(d’après un communiqué de presse de l’OMS)
Pour plus d’informations, Ms Reshma Prakash, Maladies non transmissibles et santé mentale, OMS, Genève. Tél. (+41 22) 791 3443; télécopie: (+41 22) 791 4832; mél: prakashr@who.int. Internet: http://www.who.int/world-health-day