La journée mondiale de la tuberculose (24 mars), commémorant la découverte du célèbre bacille par Robert Koch en 1882, nous rappelle que cette maladie est un problème de santé publique majeur dans de nombreuses parties du monde et qu’elle est encore bien présente chez nous.
L’ampleur du problème au niveau mondial est illustrée par ces quelques chiffres de l’OMS: 1/3 de la population mondiale est contaminée par le bacille tuberculeux, 8 millions de nouveaux malades sont diagnostiqués chaque année et au moins 2 millions de personnes décèdent annuellement de cette maladie. La tuberculose reste donc la maladie infectieuse la plus mortelle.
Face à une situation qui ne fait que se dégrader, l’OMS met en place cette année un nouveau plan («Global Plan to Stop TB») dont l’objectif est de diminuer la morbidité et la mortalité de la tuberculose de moitié pour 2015. Des moyens supplémentaires vont être mis en œuvre et un effort particulier va être consenti dans la recherche de nouveaux traitements, examens de diagnostic et vaccins.
En Belgique, la tuberculose stagne depuis plus de 10 ans et son incidence fluctue autour de 12 cas par 100.000 habitants. En 2005, les résultats provisoires du registre font état de 1.202 nouveaux malades déclarés dans notre pays ce qui correspond à une incidence de 11,5/100.000; elle est quasi similaire à celle de 2004 (11,8/100.000). La région bruxelloise, toujours la plus touchée, a une incidence (37,8/100.000) 4 fois supérieure à celle de la Wallonie (9/100.000) et de la Flandre
( 8,5/100.000).
Comme la plupart des pays industrialisés, la Belgique accuse une diminution de la fréquence de la maladie dans la population autochtone alors que les personnes originaires de régions où la tuberculose est en recrudescence sont de plus en plus touchées. En 2005, 54% des malades tuberculeux déclarés en Belgique sont d’origine étrangère alors que cette proportion n’était que de 18% en 1991. L’évolution de la maladie dans notre pays est donc fortement influencée par la dégradation de la situation au niveau mondial.
Devant ce tableau épidémiologique interpellant, notre pays multiplie les initiatives pour contrôler la tuberculose. A côté de l’organisation de dépistages ciblés vers les populations à risque et les contacts de patients tuberculeux contagieux, l’accent a été mis sur la nécessité de garantir un traitement adéquat pour chaque malade tuberculeux. Un projet innovant vient de voir le jour au début de cette année sous forme d’un «modèle particulier de prise en charge» financé par l’INAMI et coordonné par la Belgian Lung and Tuberculosis Association (Belta); son nom: BELTA-TBnet. Il permet à des patients sans aide sociale ou atteints de tuberculose à bacilles multirésistants d’être traités gratuitement.
Pour plus d’informations: http://www.fares.be