À la toute fin de la législature, Fadila Laanan a adressé à la présidente du Conseil supérieur de promotion de la santé un courrier qui, tout en remerciant le Conseil pour son travail durant 5 ans, dresse en quelques phrases un bilan de son action en santé au sein de l’exécutif de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le voici.
Comme vous le savez, les mandats des membres du Conseil supérieur de promotion de la santé arrivent bientôt à échéance. A cette occasion, je tenais à vous remercier chaleureusement pour le travail accompli au cours de cette législature et pour votre enthousiasme jamais démenti.
Je suis bien consciente du contexte difficile qui a marqué le travail du Conseil au cours de cette législature.
Lorsque j’ai pris mes fonctions de Ministre de la Santé en 2009, les acteurs du terrain m’ont tout de suite fait part d’un certain nombre de difficultés qu’ils rencontraient, notamment en termes d’opérationnalisation, de mode de financement et d’évaluation. Il m’était aussi vite apparu que les dispositions relevant du secteur de la santé en Fédération Wallonie-Bruxelles étaient disparates, éparpillées, parfois difficilement compréhensibles. Certaines normes ont par exemple traversé des décennies sans être profondément revues.
Ces constats m’ont amenée à confier une évaluation des dispositifs de promotion de la santé à un consortium externe de chercheurs. De nombreuses recommandations ont été émises. Elles ont permis d’élaborer un avant-projet de décret visant à clarifier l’exercice de ses compétences en matière de santé, de renforcer la cohérence, la lisibilité et la transparence des dispositifs, d’améliorer le fonctionnement des opérateurs et enfin de définir un mode de pilotage et de suivi permanent. Ce décret affirmait en préambule le concept de promotion de la santé et l’importance de l’action sur les déterminants de santé.
Un énorme chantier était entamé avec les opérateurs de terrain et les instances d’avis quand est intervenu l’accord sur la 6e réforme de l’État en décembre 2011. Celle-ci comprend un transfert important de compétences en matière de soins de santé et d’aide aux personnes vers les entités fédérées. Il n’aurait pas été raisonnable de poursuivre les travaux de révision des dispositifs de la promotion de la santé sans tenir compte des évolutions majeures à venir.
J’ai donc décidé de patienter le temps que les décisions relatives aux transferts des compétences et aux entités réceptacles aboutissent. Cela a provoqué une frustration bien légitime auprès des opérateurs. J’aurais également préféré mener à terme le chantier que j’avais initié et qui répondait à une attente clairement identifiée par le secteur. Pendant toute cette période, j’ai maintenu les financements en cours pour protéger le secteur, lequel était déjà fragilisé par le contexte budgétaire extrêmement pénible.
Malgré cet environnement particulier, le Conseil supérieur de promotion de la santé n’a jamais démérité. Ses travaux ont été alimentés par des sujets d’actualité pertinents et des préoccupations du secteur de promotion de la santé. Je remercie vivement tous ses membres.
J’espère que le nouveau Conseil qui sera mis en place à la mi-mai (1) poursuivra dans cette voie, en assurant une transition indispensable dans le cadre du transfert de la promotion de la santé vers la COCOF et la Région wallonne. Le nouveau cadre institutionnel sera l’occasion de créer de nouveaux liens et des synergies avec les domaines connexes à la promotion de la santé.
(1) L’installation du nouveau Conseil n’a pas encore eu lieu au moment où nous publions ce texte (21 mai 2014).