Des maladies chroniques qu’il est généralement possible de prévenir causent 86 % des décès en Europe: les 53 États membres européens de l’OMS définissent une stratégie pour maîtriser cette épidémie.
Conscients des coûts croissants et de la charge qu’engendrent les maladies chroniques, des pays de l’ensemble de la Région européenne de l’OMS mènent une action globale pour freiner cette épidémie. Comme de nombreuses maladies chroniques sont étroitement liées au mode de vie, il serait possible d’éviter, selon les estimations, 80 % des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et des cas de diabète de type 2, et 40 % des cancers en éliminant certains facteurs de risque liés au mode de vie. Sans l’engagement de toute une série de secteurs et le renforcement des systèmes de santé en vue d’une meilleure prévention et d’une lutte renforcée contre ces maladies, un grand nombre de personnes continueront à mourir chaque année de maladies qui, dans l’ensemble, peuvent être prévenues.
Des ministres de la Santé ont discuté d’une stratégie européenne permettant de prévenir et de combattre les maladies non transmissibles lors de la session annuelle de l’organe directeur européen de l’OMS à Copenhague, au Danemark. Cette stratégie vise à faire en sorte que les choix sains soient aussi des choix faciles, à renforcer les systèmes de santé et à accroître le recours à des interventions efficaces pour que les individus adoptent des modes de vie plus sains.
Aujourd’hui, les maladies non transmissibles causent 86 % des décès et 77 % de la charge de morbidité dans la Région européenne de l’OMS. Ce groupe d’affections comprend les maladies cardiovasculaires, le cancer, les problèmes de santé mentale, le diabète sucré, les maladies respiratoires chroniques et les troubles musculo-squelettiques. Les maladies cardiovasculaires constituent la principale cause de décès, puisqu’elles sont à l’origine de plus de la moitié des décès dans l’ensemble de la Région, les maladies cardiaques ou les accidents vasculaires cérébraux constituant la première cause de décès dans tous les pays.
L’influence du mode de vie
Les sept principaux facteurs de risque (hypertension artérielle, tabagisme, abus d’alcool, hypercholestérolémie, surpoids, faible consommation de fruits et de légumes, et manque d’activité physique) sont à l’origine de près de 60 % des problèmes de santé dans la Région. Les principaux facteurs de risque sont l’hypertension artérielle pour les décès et le tabagisme pour les problèmes de santé. Selon les experts, l’abus d’alcool est le principal facteur de risque pour les problèmes de santé et les décès parmi les jeunes de la Région.
Des coûts élevés pour les systèmes de santé et les systèmes sociaux
Les maladies non transmissibles mettent les systèmes de santé à rude épreuve et absorbent des ressources importantes. Par exemple, on estime que les affections chroniques engendrent 70 à 80 % des dépenses de santé au Danemark et représentent huit des onze principales causes d’hospitalisation au Royaume-Uni.
Les conséquences économiques des maladies non transmissibles dépassent le coût des services de santé. Des coûts indirects, tels que des pertes de productivité, peuvent égaler ou parfois même dépasser les coûts directs. En outre, une proportion importante des dépenses de santé totales incombe aux patients et à leur famille. Il a été estimé qu’en Suède, plus de 90 % des dépenses totales liées aux affections musculo-squelettiques ont un caractère indirect (congés de maladie : 31,5 % ; départs anticipés à la retraite : 59 %).
Le décès prématuré du principal soutien de famille et de travailleurs qualifiés a des effets non seulement sur le revenu des ménages, mais également sur l’économie des pays. Il a été estimé que les maladies non transmissibles ont réduit de 1 % le produit intérieur brut de la Fédération de Russie en 2005, les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète entraînant une réduction du revenu national des États-Unis de 11 milliards de dollars.
On meurt de toutes les maladies chroniques à des âges beaucoup plus jeunes dans les pays des parties centrale et orientale de la Région qu’en Europe occidentale.
Le vieillissement de l’Europe pose des problèmes supplémentaires. D’ici 2050, plus d’un quart de la population de la Région devrait avoir plus de 65 ans. Il a été constaté qu’au moins 35 % des hommes de plus de 60 ans sont atteints de plusieurs affections chroniques. Les services de santé doivent être en mesure de prendre en charge ces maladies qui durent toute la vie.
Il est possible d’améliorer la santé en réduisant les différences entre groupes socio-économiques
Dans les pays, on enregistre une distribution inégale des maladies non transmissibles et de leurs causes dans la population, les taux étant plus élevés parmi les pauvres et les personnes vulnérables. Les individus qui appartiennent aux catégories socio-économiques inférieures ont un risque au moins double de maladie grave et de décès prématuré par rapport à ceux qui appartiennent aux catégories socio-économiques supérieures. Lorsque des améliorations se produisent, elles ne sont pas réparties de façon égale, dans la mesure où les personnes des catégories socio-économiques élevées bénéficient souvent davantage des interventions de santé.
Qu’est-il possible de faire?
Une stratégie d’ensemble constitue la meilleure façon de lutter contre les maladies non transmissibles. Une telle stratégie aiderait les systèmes de santé des pays à prendre des mesures de promotion de la santé et à prévenir les maladies dans l’ensemble de la population, à cibler activement les personnes à risque et à améliorer les soins aux personnes déjà malades. Une action visant à réduire les inégalités de santé doit faire partie intégrante de toutes les mesures prises.
« L’investissement dans la prévention et dans une lutte plus efficace contre les maladies non transmissibles améliorera la qualité de la vie et le bien – être des individus et des sociétés », déclare le docteur Marc Danzon , directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Il faut développer l’action menée . La charge que les maladies non transmissibles représentent pour les individus , les sociétés et les systèmes de santé n’est pas tenable . Il existe déjà des interventions efficaces , mais tout le monde n’en bénéficie pas . La meilleure façon d’améliorer la santé consiste à développer la prévention , en améliorant les systèmes de santé et en veillant à ce qu’ils répondent mieux aux besoins . Si des systèmes de santé renforcés parviennent à éliminer des facteurs de risque aussi importants que l’abus d’alcool , le tabagisme , l’obésité , etc ., il est estimé que 80 % des maladies cardiaques , des accidents vasculaires cérébraux et des cas de diabète de type 2 , et 40 % des cancers pourraient être évités .»
La plupart des pays ont déjà développé des aspects essentiels de leur capacité à faire face à cette crise. Le site du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe ( http://www.euro.who.int ) présente des exemples et contient plus d’informations sur les maladies non transmissibles dans la Région européenne de l’OMS.
Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter:Dr Jill Farrington, Coordinatrice pour les maladies non transmissibles,Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, Scherfigsvej 8, DK-2100 Copenhague Ø, Danemark. Tél.: +45 39 17 15 38. Fax: +45 39 17 18 18. Courriel: jfa@euro.who.int
Communiqué de presse EURO/05/06 11 septembre 2006.