Août 2002 Initiatives

Le programme de dépistage du cancer du sein démarre enfin en Communauté française. Début août, les premières invitations aux femmes âgées de 50 à 69 ans pour passer gratuitement un mammotest parviendront à leurs destinataires.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes. Une femme sur douze sera touchée dont 70% de plus de 50 ans. Une sur vingt en meurt. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, ce cancer touche des femmes encore jeunes avec une espérance de vie importante. Un dépistage précoce permet d’envisager une thérapeutique efficace qui réduit la mortalité de façon significative. Le programme de dépistage du cancer du sein poursuit plusieurs objectifs: réduire la mortalité de 30%, prolonger la vie et la qualité de vie des femmes ciblées et diminuer les coûts globaux des traitements.
En Communauté française, 450.000 femmes âgées entre 50 et 69 ans sont concernées par cette vaste opération.

Concrètement

Chaque femme recevra un courrier personnalisé accompagné d’un dépliant d’information sur le mammotest et de la liste des unités de mammographie agréées. En plus de l’information, un rappel est prévu si, dans les 6 mois, la femme n’a pas répondu à l’invitation. En parallèle, le médecin traitant peut également prescrire un mammotest. Les résultats de la première lecture sont enregistrés dans un fichier. Si le résultat est positif, un autre radiologue fait une deuxième lecture. Si les avis des deux radiologues divergent, une troisième lecture est organisée. Le premier radiologue transmet les résultats au médecin traitant choisi par la patiente. Les unités de mammographie doivent répondre à des critères de qualité européens très exigeants concernant l’examen radiologique, la double incidence, la deuxième lecture des clichés et le contrôle de la qualité technique des appareils.

Beaucoup de retard

Il aura fallu attendre un an et demi après la signature d’un accord entre l’Etat fédéral, les Communautés et les Régions pour que la Communauté française Wallonie-Bruxelles lance le programme ‘mammotest’. En Flandre, il a débuté il y a un an.
Pourquoi un tel retard? Une des raisons invoquées est qu’il a fallu rendre conforme les unités de mammographie: au départ, seules 3 unités sur 97 répondaient aux critères de qualité européens! L’opération d’agrément a impliqué de gros efforts de la part des radiologues pour adapter leur matériel. Un état qui, apparemment, avait été sous-estimé. Aujourd’hui, une centaine de radiologues et une cinquantaine d’unités de mammographie sont agréés. Un des soucis était évidemment de disposer d’un nombre suffisant d’unités et de radiologues, dispersés sur la Communauté française. Il fallait que le déplacement vers ces lieux ne soit pas un obstacle à la participation des femmes.
Autre obstacle qui a retardé le lancement du programme: la qualité du fichier de population transmis par la Banque Carrefour de la sécurité sociale. Il contenait de nombreuses erreurs de données ou d’actualisation. Le fichier actualisé est arrivé fin mai 2002!

Qui fait quoi

?
Le fédéral organise le remboursement des prestations par l’ouverture d’une nomenclature INAMI spécifique couvrant la mammographie de dépistage et la deuxième lecture des clichés.
La Communauté française est responsable: de la sensibilisation et de l’information des femmes et du corps médical; de l’invitation des femmes de 50 à 69 ans à pratiquer cet examen de dépistage tous les deux ans; de l’agrément des radiologues et des unités de mammographie; de la participation à un enregistrement des données pour la gestion et l’évaluation du programme en collaboration avec le Registre national du cancer; de la garantie de la transmission des résultats auprès des médecins traitants et des femmes; de la mise en place d’un consensus avec la Communauté flamande et la Région de Bruxelles-Capitale pour développer le programme sur le territoire de cette entité.
La coordination de l’ensemble du programme en Communauté française est assurée par le Centre de référence communautaire.
En partenariat avec la Communauté française, chaque province est chargée de mettre en place un centre de coordination provincial . Dans chacun de ces centres, on forme un comité de pilotage composé de représentants des médecins traitants, généralistes et gynécologues, radiologues et spécialistes de la communication et d’un coordinateur. Un représentant de ces comités de pilotage participera au comité de pilotage du Centre de référence communautaire. Les centres de coordination provinciaux ont pour missions: de sensibiliser les femmes, de faire les invitations à partir des listes de population, d’enregistrer les résultats des premières lectures des mammotests, d’organiser la double lecture, de transmettre les résultats aux médecins, d’enregistrer les résultats de mises au point et enfin de réaliser une analyse et une évaluation au niveau local.
Tout semble donc prêt pour le véritable lancement de ce programme, le premier du genre en Communauté française. Les efforts pour le réaliser sont considérables. Reste à voir si les objectifs seront atteints et si, sur le terrain, les différentes étapes du programme se dérouleront comme prévu. Le mammotest est le seul moyen qui permet de déceler très tôt une petite anomalie. Espérons que les femmes ciblées, tous milieux confondus mesureront toute l’importance de l’enjeu et répondront massivement à l’invitation!
Renseignements: Centre communautaire de référence pour le dépistage du cancer du sein, 479 chaussée de Louvain, 1030 Bruxelles. Tél. 02-742 21 34. Fax: 02-742 21 35. Courriel: CCR@skynet.be
Centre de coordination de la Province du Brabant wallon, 25 chaussée des Nerviens, 1300 Wavre. Tél.: 010-23 61 88. Fax: 010-23 61 90.
Observatoire de la santé de la Province du Hainaut, 1 rue St-Antoine, 7021 Havré. Tél.: 065-87 96 70. Fax: 065-87 96 78. Courriel: osh.mammo@hainaut.be

Dépistage mobile de la Province de Liège, 28 rue de Wallonie, 4460 Grâce-Hollogne. Tél.: 04-24763 40. Fax: 04-263 63 41. Courriel: jean-marie.delleuze@prov-liege.be
Centre de coordination provincial de la Province de Luxembourg, 49 rue de la Station, 6900 Marloie. Tél.: 084-31 05 01. Fax: 084-34 57 90. Courriel: obs.sante@province.luxembourg.be
Institut provincial d’hygiène sociale de la Province de Namur, 3bis rue Château des Balances, 5000 Namur. Tél.: 081-72 37 43. Fax: 081-72 37 53. Courriel: philippe.daumerie@province.namur.be