Par un beau matin ensoleillé de septembre, nous nous sommes glissés dans une salle obscure pour découvrir « Nuit bleue », petit film issu d’une collaboration entre l’Ecole du Sommeil et le Centre Vidéo de Bruxelles. A vocation pédagogique, le court-métrage est destiné aux jeunes de l’enseignement secondaire.
Le pitch ? « Éteindre son smartphone pendant 24 heures. C’est ce qui a été demandé à un groupe d’adolescents d’horizons divers, réunis à la campagne pour interroger leur rapport au sommeil et à la connectivité. Chacun à leur manière, ils ont tenté de poser un regard et un constat personnel sur le sujet. Les réactions ne se sont pas fait attendre… »
Dette de sommeil chez les jeunes
Le constat n’est pas nouveau : les enfants et les adolescents ne dorment pas assez1. L’omniprésence des écrans dans nos vies, ainsi que l’attractivité des réseaux sociaux, ou des plateformes de visionnage vidéos … ne sont pas étrangers à cette dette de sommeil, voire tendent à l’accentuer. Difficulté à se déconnecter et à s’endormir ou sommeil perturbé vont souvent de pair. Or le déficit de sommeil a des impacts néfastes sur la santé globale de tout un chacun : lenteur, irritabilité, difficulté de concentration, sensation de fatigue chronique, perte de motivation… L’Ecole du Sommeil et le Centre Vidéo de Bruxelles ont souhaité laisser la place à la parole des adolescents sur leur rapport aux écrans, à la connectivité et au sommeil. L’idée est de mettre en place un dispositif expérimental (et de ne pas faire que du discours dans un documentaire) : partir « au vert » avec un groupe d’adolescents et leur proposer d’éteindre leur smartphone pendant 24h. Leur expérience, leur parole.
Une expérience, un dispositif
Sans en dévoiler tout le contenu, revenons sur certains éléments de l’expérience menée. Au moment du départ, le groupe de jeunes que l’on va suivre tout au long du séjour ne sait pas ce qui va lui être demandé. Le mystère reste entier. Ils ne sont pas bridés par des consignes, ce qui nous permet, dans un premier temps, d’être spectateur de l’usage quotidien et spontané de leurs smartphones. Peu à peu, chacun est amené à prendre conscience de son état de fatigue et du temps passé sur son téléphone. Que ce soit pour communiquer via Whatsapp, traîner sur les réseaux sociaux ou pour un geste aussi anodin que regarder l’heure… on comptabilise, au moyen d’une application téléchargeable, le nombre d’heures cumulées qu’ils passent devant leur écran. Sur les 24h d’une journée, ce sont 4 , 5 voire 6 heures qui sont réellement passées les yeux rivés vers son téléphone … C’est l’électrochoc pour les jeunes, d’autant que certains évaluaient ce temps à moins de la moitié. Mais un électrochoc ne fait pas tout. Les questions affluent et les débats émergent : passe-t-on trop de temps devant un écran ? Quels sont les impacts sur notre sommeil ? Ecoute-t-on assez son corps ? La question n’est pas tant de savoir si, de nos jours, on peut fonctionner sans son téléphone et sans être connecté du tout. C’est pourtant ce qui va être demandé à notre joyeuse bande pendant 24h, afin d’expérimenter et d’aller plus loin que le débat d’idées. Aspect incontournable de l’expérience : ils ont le choix ! Non, il n’est pas question ici de placer son téléphone dans une boîte scellée, placée ensuite au centre de la pièce telle un Graal inaccessible. Chacun éteint son téléphone et le place dans sa poche, de manière volontaire.
Tout au long du court-métrage, on partage des questionnements plus que des réponses. Connectivité et sommeil sont mis face-à-face. Les jeunes ont tous été marqués par les informations sur le cycle de sommeil, mais il est aussi question d’éducation à l’attention (via des astuces telles que mettre ses notifications en silencieux…).
Et le spectateur, derrière son écran?
On parle des ados, mais en tant que spectateur, tout un chacun est amené à se questionner par rapport à sa propre connectivité. Quelle place prennent les écrans dans ma vie ? Quelles frontières existent entre la vie privée, la vie publique, la vie à l’école, la vie professionnelle… ? Puis, on se demande : en tant qu’adulte, ne devrait-on pas justement montrer l’exemple ? Mais quel exemple exactement ? A partir de quel âge un jeune devrait-il avoir accès à un smartphone ?… Toutes ces questions pullulent en ce matin de projection dans une salle, qui rassemble des enseignants, des éducateurs…
L’approche n’est aucunement moralisatrice ou culpabilisante. Et plusieurs voix dans la salle s’élèvent pour insister sur l’importance de ne pas dresser qu’un tableau négatif quant à l’utilisation des jeunes (et moins jeunes) de leurs smartphones et à cette hyperconnectivité. « Il n’y a qu’à regarder la mobilisation des jeunes pour le climat ! » – un protagoniste du film brandit sa pancarte. Après la projection, il se rendra à une des marches organisées par le mouvement Youth for Climate.
Conclusion
N’y a-t-il pas un paradoxe dans le fait de passer par un écran pour parler des écrans ? La question est posée d’emblée par Najat Bouzalmad, l’une des porteuses du projet. Le sera-t-elle lors des animations proposées qui accompagnent l’outil ? Quoiqu’il en soit, l’approche est fine, la culpabilisation absente, et – cerise sur le gâteau – la qualité de la réalisation est au rendez-vous. Mais surtout, plus qu’un outil, le court-métrage « Nuit bleue » est un réel appel à la déconnexion. Plusieurs spectateurs dans la salle (éducateurs, travailleurs d’AMO…) émettent le souhait de vivre eux-même l’expérience et de la faire vivre aux groupes et aux jeunes qu’ils encadrent.
Nuit Bleue (2019, 35’), réalisé par Bertrand Vandeloise, produit par le Centre Vidéo de Bruxelles et L’école du sommeil. Le DVD, accompagné d’un cahier d’animation, est disponible auprès du Centre Vidéo de Bruxelles (www.cvb.be).
« Ce n’est pas de la folie de péter un câble. Parce que si on ne pète pas un câble de temps en temps, les câbles s’accumulent, se tendent et puis ils pètent tous en même temps. Et là, bonjour les dégâts.».
Cet extrait de la pièce de théâtre « Anosognosies », de la compagnie L’appétit des Indigestes évoque certains des thèmes principaux du spectacle : folie, normalité, souffrance, psychiatrie, et surtout l’équilibre fragile qui existe entre ces concepts. La troupe de théâtre, d’ores et déjà reconnue comme un acteur en promotion de la santé, est pilotée par Sophie Muselle, metteuse en scène, et Pierre Renaux, acteur et assistant à la mise en scène. Le Pianocktail, un petit bar niché au creux des Marolles dans le centre de Bruxelles, accueille chaque semaine les ateliers théâtraux de la compagnie. Education Santé y a rencontré Sophie Muselle, dans l’ambiance chaleureuse et calfeutrée du lieu.
Points de vue sur les problèmes de santé mentale
La santé mentale n’est pas l’un des thèmes les plus abordés au théâtre. Du moins, pas directement. Mais après avoir vu le spectacle « Anosognosies », on se rend rapidement compte que la folie est partout, étroitement liée à un tas de situations de la vie quotidienne. Au-delà de la folie admise en société, de nombreux autres aspects de la folie sont traités dans différents spectacles. De 2013 à aujourd’hui, la compagnie en a créé trois. Ils se suivent logiquement, selon l’agencement de la metteuse en scène :
« L’homme d’onze heure moins le quart » aborde la folie du point de vue de la personne psychiatrisée ;
« Eux » expose la folie du point de vue de l’hôpital et des soignants ;
« Anosognosies » nous parle de la folie du point de vue de la société.
Sans autre accessoire que quelques chaises, 22 acteurs nous font visiter les méandres de la folie pendant une heure environ. Dans une visée d’éducation permanente, mais aussi d’échange d’idées et de réflexions, chaque spectacle se poursuit par une discussion avec le public.
Trouver les mots justes à travers un processus de création original
Deux fois par semaine, des ateliers d’écriture réunissent des personnes de tous horizons. « Il y a aussi bien des gens qui sont passés en psychiatrie que des gens qui y ont travaillé, que des gens qui ne la connaissent pas… Mais ce sont toujours des personnes qui sont intéressées par les questions de folie et de normalité dans la société, et par la frontière diffuse entre les deux, détaille Sophie Muselle. Ce mélange de profils permet de créer des débats du type « mais si c’est de la folie ! » ou « mais non ça ce n’est pas de la folie ! ». ».
Le principe : « les gens se mettent par deux. Ensuite, je pose une question comme « comment était la première fois que vous êtes arrivés en psychiatrie, en tant que patient, que soignant ou que visiteur ? » ou « qu’est-ce qui vous semble le plus fou dans la société ? ». L’un des participants va alors raconter une histoire sur le sujet tandis que l’autre l’écoute en prenant notes. Cette personne a aussi l’autorisation de transformer des éléments du récit et d’y ajouter ses propres émotions/sentiments. Elle lit ensuite le texte à la première personne et si ça convient, aucun changement n’est apporté. Si pas, le duo retravaille le texte pour créer dialogue, monologue… Les textes aboutis finissent par être lus à l’ensemble des participants.
Le patchwork dramaturgique
Au total, pour un spectacle, entre 100 et 120 textes sont récoltés par Sophie Muselle. Commence alors un travail de tri et de composition : elle crée la dramaturgie. « Je vais essayer d’amener le fil conducteur, faire une histoire avec tous ces textes réunis. La dramaturgie, c’est un peu du collage, dit-elle en souriant. J’essaie de ne pas trop transformer les mots, par contre, je vais parfois transformer un dialogue en monologue, ou ajouter des choses pour que l’histoire se suive. »
Dans la pièce « Anosognosies » les textes sont regroupés par thématiques. La metteuse en scène explique s’être rendu compte que beaucoup parlaient de l’amour, du travail et de la folie en général. Elle a donc décomposé la pièce en 3 actes. Ainsi, chaque spectacle est composé en fonction des textes récoltés.
Cynisme, humour noir, autodérision et santé mentale, un équilibre délicat ?
C’est avec un humour parfois grinçant que « l’Appétit des Indigestes » nous parle de folie, en disant les choses telles qu’elles sont et sans prendre de pincettes. « Nos parents sont persuadés qu’on est tarés, ils ont commencé à s’inquiéter très tôt pour nous, quand on était encore petit », entend-on dans « Anosognosies ». Le rire allège des thématiques parfois très lourdes. Et cela ne vient pas forcément de la metteuse en scène ou de son assistant. « C’est bien pour ne pas tomber dans le mélodramatique », explique Sophie Muselle. Les participants se dirigent eux-mêmes vers une ironie sarcastique, « mais il y a quelque chose d’un peu contagieux…, ajoute la metteuse en scène. Comme on lit les textes devant tout le monde, quand les participants rigolent… ça leur donne envie de faire un texte dans ce genre-là, de surenchérir, et donc il y a une ambiance particulière qui se crée. Souvent, c’est assez vivant et assez drôle, on s’amuse bien entre nous. Et c’est ça qu’on a envie de partager avec le public. ».
Regard critique et autodérision ont une importance capitale. « Sinon, ça devient quelque chose de militant, qui accuse, alors qu’on veut se poser des questions sur nous, sur la folie, notre propre folie ou notre rapport à elle », détaille encore Sophie Muselle.
Poser les questions plutôt que donner les réponses
La metteuse en scène souligne que « c’est plus politique que militant. On a envie de changer les mentalités dans la société, mais en même temps, on n’a pas les réponses. On a des questions, envie de les poser, que les gens réfléchissent avec nous à ces questions, mais pas de donner de recettes de ce qu’il faudrait faire. Par contre, on aimerait ouvrir le débat sur toute une série de choses parfois taboues. Comme le regard qu’on peut porter, la condescendance qu’on peut avoir parfois sur les gens qui sont passés en psychiatrie. On a envie d’ouvrir le débat mais pas de revendiquer quelque chose. »
Ma folie, ta folie, leur folie …
A travers les discussions avec le public ou en se plongeant dans le livre d’or de la compagnie, ce qui ressort souvent est le sentiment d’avoir été compris ou comprise. Le discours parle, les mots sonnent justes, et cette justesse tient entre autres au processus d’écriture utilisé.
« Les pièces sont écrites comme des poupées russes, indique la metteuse en scène. La première est centrée sur l’intimité de quelqu’un, joué par Pierre Renaux, qui raconte sa folie à lui, et donc ses épisodes de passages en psychiatrie, les voix qu’il a entendues, etc. Pour la 2ème (Eux), on a élargi le propos en parlant de l’institution psychiatrique, des rapports entre les soignants, les patients … Et pour la troisième (Anosognosies), on a décidé de parler de la folie de la société. Elle est peut-être celle qui touche le public le plus large. C’est vraiment la folie de tout le monde. La mienne, la vôtre, celle du voisin … la folie au sens large. Cela explique aussi ce qu’il y a d’universel dans la folie. C’est quelque chose qui concerne tout le monde à différents niveaux, degrés, ou moments de la vie. ».
La transformation, moteur du projet
L’Appétit des Indigestes sert un objectif global de promotion de la santé mais pour Sophie Muselle, l’objectif au sens large, réside dans la transformation mutuelle. « La transformation des gens qui viennent dans la troupe et qui apprennent les uns des autres, découvrent des mondes qu’ils n’auraient pas eu l’occasion de découvrir dans la vie de tous les jours, où on fréquente un peu tout le temps les mêmes personnes. Et puis, l’échange avec le public est aussi une transformation. Que le public puisse se laisser toucher, se laisser questionner et ressortir, peut-être pas avec des réponses, mais avec une petite graine qui pourra germer par la suite… Il y a vraiment une volonté de transformer aussi, de dé-stigmatiser. »
Psychothérapeute et metteuse en scène de formation, Sophie Muselle s’est longtemps demandé comment allier ces domaines sans faire de la thérapie sur scène. Son objectif est plutôt d’amener à changer les mentalités autour de la folie et de faire entendre la voix de ceux que l’on n’a pas l’habitude d’entendre. Une parole souvent considérée comme marginale, folle. Elle précise tout de même : « les sujets que je choisis sont évidemment en lien avec ma formation de psychothérapeute. Je pense quand même que ça a des effets thérapeutiques mais … comme beaucoup de choses en fait (rires). ».
Entre expression d’un vécu et jeu d’acteur
Les acteurs étant touchés personnellement par les thématiques dont il est question dans la pièce, on peut se demander s’il s’agit réellement d’un jeu d’acteur ou de l’expression de sentiments propres. Sophie Muselle nous éclaire à ce sujet : « cela ne se passait pas bien quand une personne jouait le texte qu’elle avait elle-même écrit, raconté, ou qu’elle jouait son propre vécu… Au niveau émotionnel, ça peut être difficile. Donc les acteurs jouent toujours l’histoire de quelqu’un d’autre. Mais ils vont fatalement faire ressortir ce qu’il y a de commun avec eux. Les acteurs se réapproprient les textes. On n’est pas du tout dans un théâtre de personnages. Quand l’acteur change, le personnage change aussi. On est dans quelque chose de très proche de nous mais pas dans une mise à nu de notre propre histoire. ».
Coup d’œil sur la suite
La prochaine pièce de la compagnie, « Icare », racontera l’histoire de quelqu’un ayant commis un crime et se trouvant en défense sociale avec cinq autres prisonniers. Dans une cellule de prison, cinq hommes discutent de leur folie et des moments où ils ont commis des actes qu’ils ont regrettés par la suite. En parallèle, un groupe de femmes échange sur la prison intérieure et le rapport à l’emprisonnement. « L’idée est de montrer en quoi, quand on ne peut pas exprimer ses propres délires ou sa folie, parce qu’il n’y a pas la place pour l’entendre ou qu’on n’ose pas en parler, ça peut vraiment mener à des catastrophes. »
En ce qui concerne le lieu, comme pour les autres, le spectacle sera d’abord joué 3 fois au Pianocktail devant une cinquantaine de spectateurs, puis, en fonction des demandes et du bouche à oreille, il s’exportera aussi bien dans des théâtres ou des centres culturels que dans des hôpitaux ou des écoles.
La pièce « Icare » devrait être prête pour le mois de décembre. Vous pourrez aussi retrouver la troupe au festival Psymage en février 2020.
Dans la collection Les déclics du genre, retrouvez un nouvel outil « genre et promotion de la santé » réalisé par Le Monde selon les femmes, en partenariat avec Femmes et Santé. Cet outil à destination des personnes-relais a pour vocation de nous aider à intégrer l’approche de genre dans les actions et animations en promotion de la santé.
L’idée d’éditer cet outil a germé au fil des activités menées par la plateforme pour la promotion de la santé des femmes1, avec des publics très divers. Soutenir les personnes-relais pour inclure une lecture « genre » dans les pratiques s’inscrit dans la collection Les déclics du genre2, qui offre des pistes méthodologiques.
Au moyen de cet outil, nous proposons de changer de lunettes pour passer d’une approche centrée sur la santé des femmes à une perspective « genre et santé ».
Des constructions sociales intrinsèquement idéologiques
Aucun regard, aucun savoir n’est neutre. Alors qu’on a souvent tendance à présenter la santé pour tous comme neutre et équitable, notre démarche vise à dépasser la vision sexuée des approches, comme faire un relevé sexospécifique par exemple, et interroger les mécanismes de discrimination qui sont à l’œuvre. Ces mécanismes engendrent des inégalités de droit à la santé de la personne.
Chausser des lunettes « genre et santé », c’est donc partir du principe que la santé reflète les inégalités sociales. Celles-ci découlent de constructions sociales qui nous enferment dans les stéréotypes du sexe biologique.
Ces constructions sociales sont idéologiques en ce sens qu’elles préservent un système économique fondé sur des rapports de domination. Prenons un exemple universel très éloquent : les discours autour de l’amour maternel utilisés pour assigner les femmes au travail domestique, non payé et invisible. Ou encore tout le montage mensonger autour de la fragilité du corps féminin selon lequel le corps des femmes a besoin d’être assisté, et surtout contrôlé, tout au long de la vie, au cours des cycles reproductifs ou non-reproductifs.
Les femmes et leurs corps ne sont pas fragiles en soi, mais se voient fragilisés par des valeurs sociétales péjoratives qui les enferment dans des rôles considérés comme spécifiquement féminins.
Ce processus de fragilisation des femmes et de leurs corps a, en plus, tendance à s’accroître quand on le combine à des facteurs de précarité : être une jeune mère ou cheffe de famille monoparentale, être âgée, migrante, handicapée ou encore affaiblie par une maladie. Ce constat est d’autant plus vrai dans le contexte socio-économique actuel où les mesures d’austérité adoptées à différents niveaux de pouvoir ont un impact direct sur les conditions de vie – défavorables à la santé – qui touchent plus sévèrement les femmes.
Le modèle hégémonique de la médecine
Si on observe plus spécifiquement les discriminations à l’œuvre dans le modèle hégémonique du médecin, on constate que la tendance dominante dans le secteur professionnel de la santé a dicté la norme de ce qui est « normal » ou ce qui est « pathologique ». Cette norme est fondée sur la « vérité biologique » (basée sur les variables biologiques). Depuis longtemps déjà, cette tendance a été analysée en termes de pouvoir. Dans les actions de santé de manière générale, les savoirs des patient.e.s ne sont pas considérés, la conception et les pratiques médicales sont guidées par une rationalité scientifique qui exclue les autres modèles de santé. Les pratiques autoritaires et non inclusives des médecins envers les patient.e.s engendrent une asymétrie dans la relation médecin-patient.e.s, un lien de subordination.
Ces mécanismes résultent d’une volonté de contrôle social et idéologique.
Avoir une vision d’ensemble au moyen de l’analyse intersectionnelle
Repérer les inégalités et les mécanismes de discriminations ouvre la voie à une analyse intersectionnelle. Ce type d’analyse vise à appréhender de façon globale et croisée les inégalités de sexe/genre, classe, race/ethnicité, âge, handicap et orientation sexuelle.
L’étape suivante a été de repérer les inégalités et les mécanismes de discriminations pour ouvrir la voie à une analyse intersectionnelle, qui vise à appréhender de façon globale et croisée les inégalités de sexe/genre, classe, race/ethnicité, âge, handicap et orientation sexuelle. La méthodologie utilisée pour construire les contenus de cette publication est participative. Nous faisons confiance à nos savoirs théoriques et pratiques ainsi qu’à nos intuitions et surtout nous nous attachons à reconnaître et à respecter les compétences de chacun.e.
Dans l’analyse, il y a un aller-retour entre le regard collectif et individuel. Celui-ci nous a montré l’importance de rester dans les pratiques de groupes de santé autogérés par les participantes. En effet, ceux-ci, qui s’inscrivent dans une démarche collective et inclusive de la santé (voir le Déclic du genre Référentiel Auto-santé des femmes). Celle-ci porte sur la valorisation des compétences et des expertises propres des femmes, qui est le garant de l’horizontalité du partage collectif.
Le déclic, résultats de l’analyse et pistes d’action
A travers ce Déclic, nous souhaitons proposer des pistes et aider à aborder la promotion de la santé à partir d’une analyse de déterminants sociaux qui intègre l’approche de genre.
La méthodologie propose de comprendre les enjeux liés à l’approche de genre à partir de la vie quotidienne. La place du questionnement fait partie de la dynamique : tensions entre vie professionnelle et familiale, maternité, allaitement, contraception pour les femmes et les hommes… dans une société tournée vers la performance, la productivité et l’individualisation. Elle vise aussi à comprendre quelles sont les répercussions des représentations et mythes normatifs auxquels les femmes et les hommes sont confronté.e.s dans leur vie quotidienne concernant leur corps, leur santé, leur sexualité… Elle cherche à éclairer la raison pour laquelle le système socio- économique a besoin de ces stéréotypes pour fonctionner.
Celui-ci propose une lecture genre dans les différents domaines de la santé, pas seulement dans celui de la santé reproductive et sexuelle mais aussi en promotion de la santé. Cette démarche demande de connaître les stratégies développées par les mouvements de femmes, d’identifier la place du droit à la santé, au niveau international, dans le lobbying politique, de prendre conscience de l’impact des croyances et de découvrir les propositions utilisées dans les ateliers d’auto-santé.
Intégrer la dimension de genre dans une démarche de promotion de la santé consiste aussi à reconnaitre la personne dans sa dimension plurielle, à valoriser son bien-être individuel et collectif, à reconnaître les conditions de vie nécessaires à l’exercice de ses droits. En promotion de la santé, la question des droits est importante ; s’approprier l’information permet de faire valoir ses droits pour être libre de faire ses propres choix. Le mouvement social, inhérent au projet de promotion de la santé, permet de combattre collectivement les discriminations, à commencer par celles basées sur le genre.
Pour se procurer l’outil (téléchargeable ou à commander): https://www.mondefemmes.be-genre-developpement-outils.htmPour aller plus loin :
Comment un projet social peut-il amener les professionnels et les usagers à changer leurs regards et comportements ?
En 2013, un projet ayant pour objectif de réduire les inégalités sociales de santé des habitants est né dans un quartier social de la province du Brabant Wallon. La nouvelle brochure du service d’éducation permanente de l’asbl Question Santé décrit comment, à travers différentes initiatives, ce projet a réussi à changer les représentations et comportements, tant du côté des travailleurs sociaux que du côté des résidents. En apparence, la ville d’Ottignies/Louvain-la-Neuve a un territoire « riche » avec une population plutôt aisée. Dans les faits, c’est aussi l’une des villes classées parmi les plus inégalitaires de Wallonie. C’est dans cette ville située dans la province du Brabant Wallon que se trouve, en effet, un quartier de logements sociaux, isolé du reste de la ville et où aucun commerce n’est présent : le quartier de la Chapelle aux Sabots. Ici, selon les statistiques de l’AIM (Agence Inter-Mutualiste), près de 50% des habitants bénéficient d’une intervention majorée et une personne sur deux présente un statut économique faible.
Un projet contre les inégalités sociales de santé
Selon un rapport de l’AIM, les citoyens belges les plus pauvres présentaient, en 2016, un risque de mortalité de 22 % supérieur à celui de la population générale. Par rapport aux personnes les plus aisées, la surmortalité est de 56 % supérieure. Notre santé est, en effet, influencée par une série de facteurs tels que l’éducation, les liens sociaux, l’isolement social, l’environnement,… Appelés déterminants sociaux de la santé, ces facteurs sont susceptibles d’engendrer des inégalités sociales de santé. C’est dans l’objectif de faire baisser les inégalités sociales de santé dans le quartier de la Chapelle aux Sabots qu’un groupe de travailleurs sociaux a lancé, en 2013, un vaste projet autour de la santé et du bien-être des habitants.
Un projet qui change les regards
Au-delà des objectifs relatifs à la réduction des inégalités sociales de santé, le projet a beaucoup appris aux travailleurs sociaux. Lors des entretiens menés avec les habitants, une forme de maltraitance de la part des travailleurs sociaux à leur égard a ainsi été dénoncée par les habitants. Ceux-ci ont, en effet, évoqué certains travailleurs sociaux qui se contentent de dire d’envoyer un mail, y compris à des personnes qui ne savent pas écrire ou des employés qui pénètrent dans les intérieurs et font des remarques ressenties comme dénigrantes.
Aussi, les travailleurs sociaux se sont retrouvés face à l’idée qu’il y a des sujets qu’il vaut mieux ne pas aborder. « Parler de faibles revenus ou de revenus de remplacement posait problème, comme si, à chaque fois, on faisait le lien avec leurs échecs » explique ainsi Etienne, chargé de projet à la Cellule de cohésion sociale de la ville d’Ottignies/Louvain-la-Neuve. De même, les travailleurs sociaux ont dû apprendre à écouter de façon neutre en faisant abstraction de leurs propres valeurs, convictions ou représentations. « Lors des réunions, j’ai également davantage perçu le fait qu’il y avait des vécus qui étaient éloignés des miens. (…) En fait, ma représentation d’une vie de quartier n’est pas la leur… De même, notre objectif de professionnel, c’est de s’ouvrir à la diversité. Mais ce n’est pas le leur » explique Steve, chargé de projet à la Cellule de cohésion sociale de la ville d’Ottignies/Louvain-la-Neuve.
Un gain d’autonomie
Au sein du quartier de la Chapelle aux Sabots, le projet initial voulu par les intervenants sociaux a permis aux habitants de gagner en autonomie. Geneviève, responsable ONE à Ceroux-Mousty-Ottignies, estime ainsi qu’« avant, beaucoup de personnes attendaient totalement que tout passe à travers l’intervention de professionnels. On est un pas plus loin. Y compris du côté des professionnels qui mettent en place des initiatives qui n’auraient pas été proposées il y a quinze ans. » Au final, les regards et les attitudes ont changé, tant chez les habitants que chez les professionnels. Du côté des usagers, certains préjugés sont tombés. Du côté des professionnels, des interventions et des pratiques ont été questionnées puis adaptées. A travers les différents témoignages des protagonistes impliqués dans le projet du quartier de la Chapelle aux Sabots, la nouvelle brochure de Question Santé, intitulée « Tiens, je ne me/je ne te voyais pas comme ça », décrit comment un projet de santé et une action menée par les habitants d’un quartier peuvent changer les regards que l’on pose sur les autres et sur soi-même. Un outil qui s’adresse à tous les publics et qui devrait, en particulier, intéresser les travailleurs du social ou de l’interculturel.
A propos de la brochure d’éducation permanente
Pour prendre connaissance de cette nouvelle brochure, vous pouvez consulter le site : www.questionsante.org/educationpermanente. Elle est disponible gratuitement auprès de l’asbl Question Santé et peut être commandée par courrier Rue du Viaduc, 72 – 1050 Bruxelles, par téléphone au +32 (0)2 512 41 74 ou par email à info@questionsante.org.
A propos de Question Santé
L’asbl Question Santé met en débat les enjeux individuels et collectifs de la santé et les traduit en projets et outils, accessibles à des publics variés. Elle est un acteur reconnu dans le domaine de la santé, en matière d’information, d’éducation, d’animation, de gestion de projet et de communication. Intégrée dans de multiples réseaux d’acteurs institutionnels et de terrain, Question Santé s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire, à l’écoute des besoins et des évolutions sociétales.
En promotion de la santé, la participation des publics est un principe bien connu, acté dans les déclarations internationales et les chartes illustres. Au travers des plans régionaux de promotion de la santé, où la participation est considérée comme une condition essentielle pour la qualité et l’efficacité des actions, les instances politiques encouragent elles aussi les associations du secteur à rendre davantage possible la participation de leurs publics cibles dans les projets. Mais a-t-on tous la même vision de ce qu’est la participation ? Ou de comment elle devrait être appliquée dans les projets de promotion de la santé ? Il y a fort à parier que nos représentations sont différentes. Derrière ce mot se cache en effet une très grande diversité d’objectifs, d’intentions et de pratiques.
Au travers d’une synthèse de connaissances[1], le RESO a voulu décrypter cette notion de « participation ». Faisant suite à de nombreux travaux sur cette question, le RESO a rassemblé des données disponibles dans la littérature scientifique et professionnelle pour proposer aux lecteurs des clés de compréhension et des éléments de réflexion sur les enjeux liés à la participation des publics en promotion de la santé. Nous vous en présentons un aperçu dans la suite de cet article.
Participation des populations en promotion de la santé, de quoi parle-t-on ?
Cette première section de la synthèse invite les intervenants à se questionner en amont sur les raisons qui poussent à développer une dimension participative dans un projet et sur la forme de participation souhaitée, souhaitable et réalisable dans leurs actions.
Selon certains auteurs, « la participation est aujourd’hui un mot valise qui ne fait plus vraiment sens pour de nombreux professionnels dans le champ de la santé. »[2] Dans un premier temps, la synthèse tente de redonner du sens à ce terme en proposant différentes définitions qui convergent vers les pratiques de promotion de la santé.
Après quoi, la synthèse met en évidence les finalités que l’on peut donner à la participation dans une intervention. Constitue-t-elle une fin en soi ou s’apparente-t-elle à un moyen pour accomplir un but tout autre et prédéfini ? Quelques cas concrets sont présentés pour situer ces deux possibilités.
La synthèse montre aussi que la participation peut se décliner en une multitude de pratiques qui vont déterminer la forme que prendront les interventions de promotion de la santé. Pour aider les lecteurs à identifier ces différentes formes de participation, plusieurs typologies sont exposées. L’une d’entre elles a la particularité d’avoir été construite par des acteurs de terrain en promotion de la santé. À partir des 4 catégories suivantes, « information », « consultation », « implication » et « autonomisation », ces acteurs présentent un peu plus de 10 formes de participation valables en promotion de la santé.
Quelques points d’attention pour la mise en œuvre de démarches participatives
L’objectif de la deuxième partie est d’approfondir le concept de participation en promotion de la santé du point de vue de ses aspects pratiques et des points d’attention qu’il nous semble important de relever. Ceux-ci sont explorés à partir de différents angles : le point de vue des intervenants, le point de vue du public, le cycle de projet et le cadre de l’action. Une des spécificités de cette seconde partie est qu’elle aborde avec une attention particulière, mais non exclusive, la participation des personnes dites précarisées, dont l’implication dans les projets de promotion de la santé peut parfois s’avérer être un challenge.
Dans cette partie, la synthèse révèle d’abord une série de questionnements, au niveau personnel et au niveau professionnel, utiles aux intervenants de promotion de la santé désireux de renforcer le caractère participatif de leurs projets. Il est question de représentations, d’attentes, de craintes, de rôle et de culture professionnelle et surtout, de prise de conscience.
Il convient de s’intéresser aussi aux rapports que les citoyens entretiennent face aux dispositifs de participation. Trois niveaux sont mis en évidence et détaillés dans la synthèse : « pouvoir participer », « devoir participer » et « vouloir participer ». La compréhension de ces trois niveaux devrait permettre aux intervenants de mieux appréhender le phénomène d’engagement du public dans les projets participatifs, et comprendre comment le favoriser.
L’idéal théorique voudrait que la participation du public soit rendue possible à toutes les phases d’un projet. Engager une participation maximale à toutes les étapes peut toutefois sembler ambitieux à réaliser pour les intervenants, mais aussi pour les populations concernées qui doivent pouvoir se mobiliser sans s’épuiser. Après avoir rappelé ces différentes étapes du cycle de projet grâce à un schéma, la synthèse en identifie une des plus propices pour impliquer des parties prenantes.
Pour être le plus accessible et facilitant possible pour le public participant, le cadre d’un projet ou d’une intervention se doit d’être réfléchi à de nombreux niveaux. De manière non exhaustive, la synthèse aborde quelques points d’attention, dont le climat de confiance, la convivialité, l’agencement du lieu, le langage, les supports et l’animation. Afin de faciliter les interactions et ne pas accroitre davantage les inégalités entre citoyens face à la participation, des dispositions inclusives peuvent en effet être pensées.
Enfin, la synthèse réalise un focus sur l’animation en proposant une série de ressources en la matière. Ouvrages, guides et organismes de formation sont au rendez-vous, car lorsqu’il s’agit de lancer et faire vivre de manière dynamique un processus participatif, des techniques d’animation déjà éprouvées peuvent être d’une grande utilité. En lien avec tous les éléments présentés dans la synthèse, nous avons également constitué une « checklist » des questions à se poser en tant que professionnels initiateurs de démarches participatives.
Découvrez le contenu de la synthèse
Nous vous invitons à découvrir l’entièreté de la synthèse « Promotion de la santé et démarches participatives. Décryptage et points d’attention. » sur le site internet du RESO[3] ou à venir emprunter sa version papier dans notre centre de documentation, le RESOdoc. Nous espérons que les éléments qui y sont présentés permettront aux lecteurs de mieux comprendre les formes que la participation peut prendre et quels buts elle peut servir. Par ailleurs, si la synthèse ne propose pas de recette miracle pour mener une démarche participative, elle invite en tous les cas les personnes désireuses de mettre en place ce type de démarche à se préparer et à guider sa pratique par les principes de promotion de la santé.
Les synthèses de connaissances réalisées par le service universitaire de promotion de la santé UCLouvain/IRSS-RESO visent à favoriser le partage de connaissances pour les acteurs agissant dans le domaine de la promotion de la santé, qu’ils soient professionnels de terrain, chercheurs, décideurs ou pour tout autre personne ayant envie d’en savoir plus. Pour accomplir cette mission, le service dispose d’un pôle de documentation ainsi que d’un pôle de recherche, tous deux spécialisés en promotion de la santé, qui assurent le traitement, la synthèse et la diffusion de l’information professionnelle et scientifique récente et pertinente dans ce domaine.
Les synthèses sont disponibles sur le site du RESO : www.uclouvain.be/reso
[1] SCHEEN Bénédicte, Promotion de la santé et démarches participatives : Décryptage et points d’attention, Woluwe-Saint-Lambert : RESO, 2018
[2] CAMPAGNE G, HOUETO D, DOUILLER A., Enjeu démocratique de la participation en promotion de la santé. La promotion de la santé Comprendre pour agir dans le monde francophone, Rennes: Presses de l’École des hautes Études en santé Publique, 2017. p. 331
Dossier d’images (plus de 150 images en couleur, dans une farde à anneaux)
Des outils complémentaires accessibles en ligne tels que des dossiers photos, les séquences vidéo de la première édition et des idées d’applications numériques
Auteurs : Jacqueline Delville, Michel Mercier, Carine Merlin
Supplément de Joëlle Berrewaerts, Veronique Jacques
Concept
Cet outil, conçu sous la forme d’une mallette pédagogique, permet aux professionnels (psychologues, sexologues, assistants sociaux, médecins, infirmiers, enseignants, éducateurs, etc.) de mettre en place des animations visant à accompagner les personnes dans leur épanouissement relationnel, amoureux et sexuel. Il propose à cette fin une réflexion préalable indispensable à la mise en œuvre du programme.
Si le contenu reste fidèle à la première édition, et tend toujours à combiner l’approche des émotions et des relations à l’éducation sexuelle proprement dite, cette nouvelle édition comporte des modifications importantes, tant au niveau du contenu que de la présentation.
Un contenu mis à jour :
• quelques thématiques inédites, abordant notamment les dangers liés à Internet et aux réseaux sociaux, l’assistance sexuelle et les droits des personnes en situation de handicap ;
• l’adaptation de certaines animations afin qu’elles soient davantage accessibles aux personnes n’ayant pas accès au langage ;
• des idées d’animations faisant appel aux applications numériques ou se basant sur des extraits de films comme Gabrielle ou Yo Tambien ;
• un nouveau dossier d’images en couleur.
Objectifs
Développer les capacités des personnes déficientes mentales (adolescents et adultes) dans les domaines des émotions, des relations, du corps, de la sexualité.
Favoriser l’épanouissement de la personne handicapée, la non-discrimination et l’égalité des droits en matière de vie affective, relationnelle et sexuelle.
Bon à savoir
Ce projet a été réalisé par le centre Handicap et Santé de l’Association de Recherche et d’Action en faveur des Personnes Handicapées (ARAPH), actif dans le domaine de la promotion de la santé des personnes en situation de handicap, et se fondant sur des travaux de recherche universitaire. Avec le soutien de la Région Wallonne, de la Région de Bruxelles-Capitale, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Fondation Marguerite-Marie Delacroix.
L’avis de PIPSa
Appréciation globale
Ce programme riche de 250 activités propose un cadre structuré, référencé et éthique pour accompagner le développement affectif, relationnel et sexuel des personnes en situation de handicap mental. Concepts, références et expériences de terrain s’articulent, renforçant la pertinence des contenus et des démarches pédagogiques.
Le temps d’appropriation, directement lié à l’ampleur du programme, permet une utilisation répétée : les thématiques travaillées ne périment pas ! Le professionnel est soutenu (notamment par des témoignages) pour initier la mise en place du programme (cadre, limites, accords institutionnel et parental, partenaires, structure proposée …), cependant ses compétences restent centrales, notamment pour accueillir les réactions des participants aux animations.
Le programme, modulable à partir du chemin tracé par le promoteur, peut s’adapter au groupe et sa demande. Très complet, nuancé, progressif, il s’accorde parfaitement aux valeurs de promotion de la santé (leviers constructifs, développement du pouvoir d’agir).
Les activités pédagogiques proposent des thématiques actuelles (réseaux sociaux, pornographie, prostitution…) et référencent d’autres supports possibles (app pour le participant et pour l’animateur, livres, outils spécifiques). Certaines activités nécessitent la création d’un petit matériel réutilisable, notamment l’impression de photos. Ces visuels adaptés au public, soutiennent l’expression verbale et non-verbale.
Les dessins (non périssables car situés en-dehors de tout contexte), explicites, représentent la diversité des corps et des âges et tiennent compte de la diversité culturelle et des orientations sexuelles.
Une évaluation est proposée systématiquement aux participants.Le coût de l’outil pourrait limiter l’accès au programme mais il constitue un investissement pour de nombreuses années pour une institution. Pour un prêt en centre de doc, il serait intéressant d’imprimer et plastifier les photos.
Objectifs
Prendre conscience de ses représentations sur les thèmes de l’EVRAS
Prendre connaissance d’informations nouvelles
Comprendre certaines phénomènes : la sexualité, les émotions, le désir, …
Prendre conscience de possibilités de prévention : hygiène, contraception, IST
Acquérir des habiletés personnelles : reconnaître ses émotions, prendre soin de son corps, …
Public cible
– Ados et adultes en situation de handicap… ou pas- Public ados (enseignement spécialisé)- Accessible aux personnes en difficulté avec le français (Alpha – FLE)
Utilisation conseillée
– S’imprégner des deux livret ‘avant d’entamer le programme’ et ‘pour commencer’ : ils sont indispensables à la compréhension de l’outil, ses enjeux et le cadre dans lequel il doit s’inscrire pour atteindre ses objectifs
– L’abondance de la matière ne doit pas se décourager l’utilisateur : le potentiel est important et l’appropriation permet une utilisation récurrente
– L’utilisation demande une formation à l’animation.
Points forts
Exhaustivité, cohérence
Points d’attention
Temps nécessaire pour mettre en place les conditions optimales d’utilisation de l’outil
Sujets abordés
Vie affective, corps, relations, sexualité, santé sexuelle, la loi.
Où trouver l’outil
Chez l’éditeur :Presses Universitaires de Namur (PUN)Rempart de la Vierge, 13 5000 – Namur Belgique +32 (0)81 72 48 84- pun@unamur.behttps://pun.be/fr/
9 outils qui abordent différentes thématiques :1) Publisexté : publicités sexistes2) Chatroom : phénomène du sexting3) Miroir, miroir : l’image corporelle. Sept cartes ‘scénarios’ pour différents jeux de rôle4) Le rideau tombe : la pornographie. Jeu mémory de 22 cartes5) Shop moi : impact des logiciels de retouche de photos6) Distop : harcèlement de rue. 16 cartes7) Paroles aux jeunes : EVRAS (Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle)Qui est qui ? : stéréotypes de genre. 11 cartesUne image vaut mieux que des mots : différents sujets. 20 dessins humoristiquesVision élargie : questions de société. Clé USB avec plusieurs capsules vidéoGuide pédagogique
Concept
La BOX est une mallette pédagogique abordant la thématique de l’hypersexualisation au sens large. Elle se compose de neuf outils qui abordent différentes thématiques ainsi qu’un guide pédagogique qui reprend certains repères théoriques. Pour chacun des supports, vous trouverez une farde avec une fiche contenant des informations utiles à la mise en place des animations : déroulement de l’animation, variantes possibles, questions de relance, matériel nécessaire, objectifs, etc.Cette BOX s’adresse à tout.e.s les professionnel.le.s qui souhaitent aborder la thématique de l’hypersexualisation auprès d’un public d’adolescent.e.s.
Objectifs
Identifier et déconstruire les messages véhiculés dans les médias, notamment les stéréotypes liés au genre, la référence à la pornographieDévelopper son esprit critique par rapport aux intentions des médias et de la société de consommation dans laquelle nous évoluonsIdentifier les conséquences de l’hpersexualisation sur son image corporelle et son identitéRenforcer son estime de soiPromouvoir le respect, la responsabilité envers soi et les autres, le libre choix et l’égalité dans les relations et les pratiques sexuellesDévelopper une vision positive de la sexualité et valoriser la diversité des vécus et pratiques sexuelles selon sa personnalité et ses préférences
Bon à savoir
Cet outil a été créé par le Centre de planning familial Infor-Femmes Liège, en collaboration avec la FCPPF.Commande via Infor-Femmes ou via la FCPPF
L’avis de Pipsa (www.pipsa.be)
Appréciation globale
L’hypersexualisation, phénomène omniprésent et actuel dans notre société, est questionnée au travers d’un dossier pédagogique clair et concis, mettant en lumière deux de ses déterminants : le capitalisme et la consommation.Cet outil très accessible, tant aux adultes qu’aux jeunes, reflète avec réalisme les difficultés relationnelles et comportementales de ces pratiques. Au travers des 9 activités proposées (modulables/adaptables selon le groupe), le thème est abordé sous différentes facettes et de manière globale.Les activités questionnent la réalité sans jugement, l’implication collective est sollicitée par le débat et la construction du groupe. Créées par des professionnels de terrain, militants pour l’égalité, elles témoignent de la réalité et du vécu des jeunes.L’outil, riche en créativité, permet de faire vivre l’EVRAS en transversalité : certaines activités peuvent être prises en charge par des acteurs scolaires, d’autant que les fiches sont directement opérationnelles, claires et efficaces.Une activité autour de l’identification des jeux de pouvoir et des rapports de domination (indépendantes du genre), aurait été bienvenue dans la mesure où ces questions sont transversales aux thématiques développées par l’outil.
Objectifs
Prendre conscience de ses représentations liées au genre et la sexualitéIdentifier et déconstruire les messages véhiculés dans les médias, notamment les stéréotypes liés au genre, la référence à la pornographieDévelopper son esprit critique par rapport aux intentions des médias et de la société de consommation dans laquelle nous évoluonsIdentifier les conséquences de l’hypersexualisation sur son image corporelle et son identité
Public cible
A partir de 12 ans
Utilisation conseillée
– Certaines activités sont plus accessibles pour 14 ans- Tester le déroulé des activités avant utilisation avec les jeunes- Lire le guide avant les animations pour définitions clé (sexting notamment).- La démarche de déconstruction stéréotype (p.7 du guide) mérite d’être travaillée avec les jeunes- Penser à informer les parents : leur fonction est le rappel de la loi.
Points forts
Concis et opérationnel, réaliste, accessible, très soutenant pour l’animateur.
Sujets abordés
Hypersexualisation, image de soi, genre, image corporelle, médias, pornographie.
Complémentarité
La réputation
Où trouver l’outil
Chez l’éditeur :FCPPFAvenue Emile de Béco 109 1050 – Ixelles Belgique +32 (0)2 514 61 03 – info@fcppf.behttps://www.fcppf.be – https://www.facebook.com/fcppfInfor-Femmes Liège10 rue Trappé 4000 – Liège Belgique +32 (0)4 222 39 65 – inforfemmesliege@gmail.comhttps://www.inforfemmesliege.beDans les centres de prêt :Centre liégeois de promotion de la santé +32 (0)4 349 51 44 – promotion.sante@clps.behttps://www.clps.beCatalogue : https://www.clps.be/outils-pédagogiquesCentre local de promotion de la santé en province de Luxembourg +32 (0)84 31 05 04 – clps.lux@skynet.behttps://www.clps-lux.beCatalogue : https://bit.ly/1AfCwMDCEDIF, Centre de Documentation et d’Information (FLCPF) 02 / 502 68 00 – cedif@planningfamilial.nethttps://www.planningfamilial.net/
14 pastilles et 5 curseurs aimantés pour les ‘émomètres’ et le ‘calmomètre’
1 boitier ‘Météo des émotions’ contenant des pastilles qui illustrent la colère, la joie, la peur et la tristesse
1 boitier ‘Bons de colère’
1 boitier ‘Bons de pardon’
31 cartes ‘Émotions en scènce’ (12 x 10 cm)
9 posters (50 x 68 cm) dont 5 illustrés et 4 vierges
1 DVD : séquences vidéo filmées en classe et un entretien avec les auteures
Certaines ressources à photocopier sont également disponibles en téléchargement gratuit sur le site de l’éditeur, en cliquant sur le lien ‘Téléchargement gratuit des annexes numériques’Autres ressources (extraits, vidéos, …)
Concept
Cet outil propose une démarche et des outils pour aider les élèves et les enseignants de maternelle à prendre en compte et à gérer les émotions de la classe au quotidien, en favorisant un climat serein, calme et bienveillant, propice à une bonne entrée dans les apprentissages.L’objectif est de permettre à l’enseignant et aux enfants de comprendre, nommer, accueillir et gérer leurs émotions, avec bienveillance et calme, tout en développant leurs propres ressources (confiance, estime de soi, empathie, responsabilisation, autonomie…).
Objectifs
Pour les enfants-élèves :
Leur permettre de prendre conscience de leurs ressentis et d’apprendre à les accueillir
Leur donner des outils pour traiter ces informations émotionnelles et parvenir à l’apaisement
Les guider vers leurs ressources personnelles pour accéder à une meilleure estime de soi
et une plus grande confiance afin de faciliter l’entrée dans les apprentissages
Les aider à se responsabiliser, à mieux gérer leurs différents besoins et leurs frustrations
Pour les enseignants-adultes :
Permettre à chacun de prendre conscience des conséquences de ses postures et de la manière de s’adresser aux enfants-élèves
Comprendre l’importance de l’acceptation des émotions au quotidien
Développer et optimiser sa qualité d’écoute et sa capacité à gérer les situations difficiles (émotionnelles, comportementales et disciplinaires) pour instaurer un climat plus serein et propice aux apprentissages et à la communication.
Conseils d’utilisation
Le guide pédagogique propose un cadre théorique (en lien avec le programme E.D.E.R.®), une mise en œuvre détaillée, des pistes pour fabriquer d’autres outils et des annexes à photocopier.L’arbre à besoins est accompagné de cartes évoquant les différents besoins de l’élève et/ou de l’enseignant. Les pochettes plastiques sont à coller sur les faces de l’arbre pour y glisser les cartes.Les planches ‘émomètres’ et ‘calmomètre’ permettent d’exprimer et évaluer le degré de l’émotion ressentie et d’aider l’enfant à retrouver son calmeLes cartes ‘Émotions en scènce’ donnent des exemples visuels et concrets.Les posters (représentent la colère, la joie, la peur, la tristesse et les émotions secondaires) sont accompagnés de 4 posters vierges à personnaliser avec les images des enfants ou d’albums jeunesse.
Bon à savoir
La boite à émotions de Zatou est née de l’initiative d’une directrice d’école maternelle, qui se sentant démunie face aux émotions des tout-petits, a démarré, au sein de l’école, des concertations sur la gestion des émotions. Pour formaliser l’ensemble de la démarche cette dernière est baptisée «programme E.D.E.R.® » (Écoute Dynamique des Émotions et des Ressources). Elle s’est construite au fur et à mesure des rencontres.Aujourd’hui, le dispositif est rassemblé dans la «Boite à émotions de Zatou». Il propose un enseignement explicite et détaillé des concepts et des balises à connaitre dans le cadre de cet accompagnement, ainsi que tous les outils du programme E.D.E.R.®.Bon de commande et autres ressources (extraits, vidéos, …) disponibles sur le site de l’éditeur.
Zatou propose un vrai programme cohérent et pertinent qui fait le pari de l’intelligence émotionnelle pour bâtir le vivre ensemble et les compétences des adultes de demain.Le très beau et solide matériel, attractif, riche en possibilités, peut être utilisé tout au long de l’année scolaire pour favoriser les apprentissages en agissant sur le climat de classe.Très complet, prêt à être utilisé, Zatou demande toutefois un réel investissement personnel de l’adulte. S’il n’est pas formé à l’écoute bienveillante et à l’éducation positive, il devra travailler sur ses propres émotions et sur son regard sur le comportement de l’enfant.Le guide pédagogique allie très naturellement concepts théoriques et exemples concrets, offrant supports et méthodes pour répondre à des situations de crise, mais aussi et surtout (usage recommandé) pour améliorer l’ambiance dans l’école par un réel développement de l’intelligence émotionnelle.Un tel outil aurait intérêt à se trouver dans toutes les classes de maternelle, pour le développement des enfants et le bien-être de l’enseignant. Un vrai remède contre le burn out, à recommander chaudement.
Objectifs
Pour les enfants :
prendre conscience de ses ressentis et apprendre à les accueillir
traiter ces informations émotionnelles et parvenir à l’apaisement
prendre conscience de ses ressources en vue de développer l’estime de soi et une plus grande confiance
se responsabiliser, mieux gérer ses différents besoins et ses frustrations.
Pour les enseignants :
Prendre conscience des conséquences de ses postures et de la manière de s’adresser aux enfants
Comprendre l’importance de l’acceptation des émotions au quotidien
Développer et optimiser sa qualité d’écoute et sa capacité à gérer les situations difficiles (émotionnelles, comportementales et disciplinaires) pour instaurer un climat plus serein et propice aux apprentissages et à la communication.
Public cible
3-5 ans
Utilisation conseillée
La mise en place d’un tel outil requiert un changement de paradigme dans le positionnement éducatif de l’adulte vis-à-vis de l’enfant. Celui-ci devrait idéalement être porté par l’ensemble des enseignants et être inscrit dans le projet pédagogique d’une école.
L’outil devrait être proposé dans la formation des futurs enseignant.e.s ou dans leur formation continuée
Points forts
Travail sur la posture de l’enseignant, attractivité, matériel de grande qualité, programme au long cours.
Sujets abordés
Emotions (connaitre et gérer), confiance et estime de soi, besoins, responsabilisation, autonomisation.
Complémentarité
Roue des émotions (outil qui fait le lien avec le corps)
Où trouver l’outil
Chez l’éditeur :
Editions RETZ9bis rue Abel Hovelaque 75014 – Paris 14 France +33 (0)1 53 55 26 03 – relation.enseignants@editions-retz.comhttps://www.editions-retz.comInformations sur le prix :Frais de port pour la Belgique = 12€
Dans les centres de prêt :
Centre de ressources documentaires provincial (Namur) +32 (0)81 77 67 29 – 77 67 99 – anastasia@province.namur.beCatalogue : https://anastasia.province.namur.be
Ce kit propose de parcourir l’évolution du statut des femmes et de leurs droits.
Informations supplémentaires
Thématique:CITOYENNETÉ
Supports:Imagier
Publics:Adolescents, Adultes, Public infra scolarisé
Editeur:Cultures&Santé
Pays:Belgique
Année:2018
Contenu:
30 cartes réparties en 6 familles thématiques et illustrant chacune un moment-clé de l’histoire des droits des femmes
Un guide des illustrations permettant de contextualiser les moments-clés répertoriés
Un guide d’animation proposant pistes d’animation et références bibliographiques et pédagogiques
Plus d’informations sur le site de Cultures&Santé:https://www.cultures-sante.be/nos-outils/outils-education-permanente/item/492-vive-olympe-un-jeu-pour-explorer-l-histoire-des-droits-des-femmes-en-belgique.html
Objectifs:
Prendre connaissance de l’histoire des droits des femmes en Belgique
Prendre conscience du long processus de leur acquisition
Mener une réflexion sur l’émancipation des femmes et l’égalité femme-homme dans une perspective historique et thématique
Conditions d’obtention:
Disponible en téléchargement et bientôt au centre de documentation de Cultures&Santé.
4 boîtes (une par Maison) comprenant chacune 6 fioles et 24 ingrédients
Un Choissac (petit sac en tissu)
24 jetons (6 par Maison)
Un livret de conseils
5 pages d’étiquettes
Concept
‘Bienvenue à Grivaillon, la seule et unique école de sorcellerie en Belgique!Découvrez notre célèbre cours de potion et apprenez à maîtriser la potion Respecto Differancia’.Un jeu créé dans un univers fantastique, de sorcellerie, pour parler du vivre ensemble avec des enfants de 8 à 12 ans.Les enfants, divisés en équipes, devront composer une potion qui aura pour effet de rendre tout le monde tolérant, respectueux et honnête avec les autres. Ensuite à l’inverse, il composeront une potion de magie noire. Troisième étape : faire comprendre aux enfants qu’ils ont le pouvoir de faire de leur groupe une vie commune positive ou un enfer pour tous.Les thèmes abordés : le vivre ensemble, l’acceptation de l’autre dans sa différence, porter de l’intérêt à l’autre, être bienveillant à l’égard de l’autre, les émotions. Il est également possible de développer les thèmes suivants : l’égalité des genres, les discriminations sociales, présenter et accepter des excuses, reconnaître ses erreurs.
Objectifs
Responsabiliser et impliquer les enfants dans la qualité de vie en groupe.
Aborder avec les enfants différents points essentiels du vivre ensemble au travers d’une approche ludique
Identifier quels comportements auront les meilleurs effets sur l’ambiance du groupe (les ingrédients choisis)
Conseils d’utilisation
L’approche choisie permet d’élargir le débat de la vie en groupe au-delà du simple respect de quelques règles élémentaires. Chaque ingrédient peut être source d’échanges autour de ce qui unit ou désunit un groupe d’enfants.Durée de l’animation : 90-120 minutes
Bon à savoir
Cet outil a été conçu et produit par le CPF des FPS du Centre, Charleroi et Soignies, centre de planning familial agréé et subventionné par la Région wallonne, avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre de l’appel à projets ‘EVRAS en jeunesse 2018’.
Voilà un outil qui emprunte à l’univers magique de Harry Potter tous les ingrédients nécessaires pour créer le vivre ensemble dans les groupes en vue de créer une charte de vie commune. Annoncé comme outil EVRAS, celui-ci n’aborde pas les contenus liés à la VAS mais aux valeurs qui la déterminent.Le processus d’animation, très simple d’appropriation, stimule le positionnement des enfants en petits groupes et puis en grand groupe autour de concepts humanistes de bon sens (solidarité, respect, tolérance, …). Sans balises théoriques sur les valeurs défendues par l’outil, l’animateur devra les clarifier et les concrétiser pour les enfants.L’absence de travail individuel dans la méthodologie exige une attention particulière aux enfants plus réservés ou moins à l’aise avec la parole ainsi qu’aux dynamiques de groupe (phénomènes de leader par ex). L’utilisateur doit être outillé pour animer des débats lors de la mise en commun.Certains des ingrédients utilisés pour faire les potions demandent à être clarifiés/concrétisés pour les enfants, surtout les plus jeunes. Le lien avec le quotidien serait un plus, surtout au moment du débat.Cette animation ‘one shot’ peut être valorisée tout au long de l’année, pour évaluer le vivre ensemble ou pour aider à la résolution des conflits ; pour autant que l’utilisateur ait développé son intelligence émotionnelle et soit capable de regarder les conflits sans prendre parti.Le très beau matériel, facile d’utilisation, peut être réutilisé plus largement qu’à l’école (ATL, mouvements de jeunesse, etc.), voire pour un public de jeunes adolescents (pour autant qu’ils soient ouverts à l’imaginaire) et d’année en année (autonomie pour l’impression du matériel).
Objectifs
Prendre conscience des comportements favorables et défavorables au vivre ensemble
Prendre part à l’élaboration d’une charte du vivre ensemble pour un mieux-être en classe
Se positionner et argumenter son choix
Réserves
Vérifier que chaque enfant a l’occasion de s’exprimer
Risque de stigmatisation d’un enfant si son comportement/attitude se retrouve dans la potion ‘Vitae Horribilis’.
Public cible
8-14 ans (si encore réceptifs à la magie).
Utilisation conseillée
Réfléchir l’utilisation dans le cadre d’un projet d’école pour la cohérence éducative
Concrétiser les termes utilisés pour décrire les ingrédients des potions, donner des exemples (à 8 ans, certains des termes abstraits risquent d’être difficilement compris)
Prévoir un processus de suivi de l’utilisation de la charte par le groupe via un cercle de parole hebdomadaire par exempleµ
Extension possible : proposer aux enfants de constituer des fioles personnelles qu’ils pourraient ramener à la maison (photocopie des ingrédients qu’ils ont sélectionné) : c’est quoi ton éclat de bouclier à toi ? C’est quoi du concentré d’amour ?
S’imbiber de l’univers de Harry Potter : revoir la scène du chapeau du film, utiliser la musique, … en vue de recréer le ‘magique’ de la cérémonie de répartition dans les maisons.
L’outil pourrait être utilisé aussi dans un contexte familial ou dans d’autres lieux de vie des enfants : accueil extra-scolaire, mouvements de jeunesse, …
Points forts
Originalité, attractivité, simplicité d’utilisation, processus collectif de co-construction.
Centre de planning familial des FPS – Siège de SoigniesRempart du Vieux Cimetière, 15 7060 – Soignies 067/220.335 – david.plisnier@solidaris.behttps://www.planningsfps.beIl est également disponible dans tous les CLPS .
« Un déguisement de princesse et un aspirateur pour les filles, un château fort et une voiture radiocommandée pour les garçons… On pourrait penser qu’un choix de jouets aussi stéréotypé appartiendrait au passé. Il n’en est rien. Une sexualisation de plus en plus marquée s’observe dans l’éducation comme dans tous les domaines de la vie sociale. Ces traitements différenciés ne sont pas systématiquement perçus comme des inégalités. Ils sont justifiés par des croyances en des distinctions essentielles, d’ordre « naturel », entre femmes et hommes. Un ensemble de discours psychologisants, de normes et de symboles en découle, qui a des conséquences multiformes sur les rôles assignés à chacun et chacune. Alors que la notion de genre a été promue par les sociologues pour révéler les rapports de domination, l’invoquer à tout propos, qu’il s’agisse de féminiser la langue ou de prôner la parité, instille l’idée que femmes et hommes sont toujours, partout et avant tout, non des personnes uniques mais des prototypes de leur groupe de sexe. »
DURU-BELLAT M., La Tyrannie du genre, Paris, Presses de Sciences Po, 2017, 308 p.
Disponible à la Bibliothèque des sciences économiques, sociales, politiques et de communication de l’UCL à Louvain-la-Neuve.
« Partager la ville, Genre et espace public en Belgique francophone »
« La question du sexisme dans l’espace public occupe le devant de la scène politique et médiatique. On sait toutefois peu de choses sur la situation en Belgique francophone. Cet ouvrage pionnier offre un regard inédit sur la situation en Fédération Wallonie-Bruxelles. Loin de se cantonner à la question du harcèlement sexiste, il analyse comment femmes et hommes expérimentent l’espace public différemment. Il relate aussi plusieurs expériences de terrain visant à un meilleur partage de l’espace public. »
Sacco, M. Paternotte, D. Partager la ville, Genre et espace public en Belgique francophone, Louvain-La-Neuve, L’harmattan Academia, 2018, 202 p.
Disponible à la Bibliothèque des Sciences Humaines, Sciences sociales et politiques de l’ULB.
« Les stéréotypes de genre nuisent à la santé des femmes… et des hommes »
« En matière de santé, femmes et hommes ne sont pas logés à la même enseigne. Le livre coécrit par Catherine Vidal et Muriel Salle « Femmes et santé, encore une affaire d’hommes ? » (édition Belin) se donne l’objectif de tordre le cou aux idées reçues, chez les soignants comme chez les patients, sur la santé des femmes et des hommes. L’article proposé ici en présente un extrait. Les chiffres de l’infographie et le quiz sont également tirés de l’ouvrage. Les vidéos qui illustrent les propos ont été coproduites par l’Inserm, le CNRS et l’université Paris Diderot. »
Vidal C., Salle M., Les stéréotypes de genre nuisent à la santé des femmes… et des hommes, The Conversation, 2017
Cette revue francophone à comité de lecture, consacrée à la sexualité et aux questions de genre, a été créée en 2009 par un groupe de jeunes chercheur-e-s en sciences humaines et sociales. La revue se revendique comme un espace de dialogues et d’échanges, ouverte à différentes approches disciplinaires.
« L’intrication « sexe et société » traverse l’actualité dans ses institutions : famille, mariage, filiation, parentalité, école, église, entreprise, partis politiques. Le genre, comme système de représentation sociale du masculin et du féminin, fait de la différence anatomique des sexes le marqueur selon lequel une société ordonne et hiérarchise ce que l’on est censé être ou faire afin d’être reconnu en tant qu’homme ou femme dans les étapes de la vie et les domaines d’expérience, assignant rôles et formes autorisées comme faits de nature, et stigmatisant ceux qui adoptent une sexualité ou des modes de vie non conformes. Dans une perspective psychosociale, la question se pose dans les termes de la subjectivité et dans ceux des systèmes sociaux, voire du discours de la science « marqué » par le genre, qui relèvent de l’indivision conflictuelle entre nature et culture. Les auteurs interrogent la place assignée aux sexes et particulièrement celle faite aux femmes non seulement dans leur sexualité mais dans la vie sociale et professionnelle, en termes de pouvoir et de travail. Cela concerne la formation, l’intervention, l’analyse des représentations et des assignations dans les pratiques les relations et les fonctions, terrains sur lesquels se mesurent biologie, religion, psychanalyse et sciences sociales. Comment les psychosociologues, eux-mêmes traversés par ces questions, prennent-ils part au débat social qui met en question les représentations et les relations dans leurs traditions les plus ancrées ? »
Nouvelle revue de psychosociologie 2014/1 (n° 17), 232 p.
Disponible au centre de documentation du Centre d’études et de documentation sociales (CDES) à Liège.
“Quelle politique de santé pour les mineurs trans ?”
« La santé des mineurs trans, c’est-à-dire des enfants et adolescents qui ne se sentent pas appartenir au sexe assigné à la naissance, reste un angle mort des politiques de santé nationales. La littérature portant sur les transidentités permet de mieux connaître cette population et esquisse ce qu’il est envisageable de réaliser dans le cadre des parcours scolaires de ces jeunes, afin d’améliorer leur participation scolaire et veiller à leur santé globale. »
Arnaud Alessandrin, Quelle politique de santé pour les mineurs trans ?, Santé scolaire et universitaire, n° 45, 2017, pp. 29-30.
Disponible au centre de documentation UCL/IRSS-RESO
« Genre et santé »
« Le genre : déterminant social de la santé. Le genre est un révélateur des multiples rapports de pouvoir qui structurent la société […] : femmes et hommes ne vivent pas les mêmes expériences (socialisation, inégalités, discriminations) selon leur classe sociale, leur couleur de peau, leur religion, leur orientation sexuelle, leur âge, etc. Dès lors, le genre, en tant que système de différenciation et de hiérarchisation, contribue – entre autres facteurs − à expliquer la permanence des inégalités sociales de santé, mais il permet également, comme concept et catégorie d’analyse critique, d’identifier et de préconiser les marges d’action, les pistes d’amélioration, notamment dans le domaine de la santé. »
Amsellem‑Mainguy Y., Gelly M.,Vuattoux A. (dir.), Genre et Santé, La Santé en Action, Vol. 441 (4), 2017, pp. 8-45
« L’enfant en non-conformité de genre et sa famille : une approche systémique »
« Cet article analyse les réactions parentales face aux développements non conformes du genre de leur enfant et avance que les mandats parentaux de protection et d’acceptation deviennent problématiques du fait des différences qui existent entre les normes de genre de l’enfant et celles de sa famille, aussi bien qu’entre celles de l’enfant et celles de son environnement. Au travers de multiples modalités thérapeutiques – éducation et accompagnement parental, groupes de soutien de parents, thérapie de l’enfant et thérapie familiale – l’auteur illustre des interventions soutenant à la fois les parents et les enfants pré-pubères dans leur façon de négocier les liens familiaux et la fluidité du genre. »
Malpas J., Bosman S., « L’enfant en non-conformité de genre et sa famille : une approche systémique », Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, Vol. 52 (1), 2014, pp. 139-165
Au centre de documentation UCL/IRSS-RESO et au centre de documentation du Centre d’études et de documentation sociales (CEDS) à Liège
Web-documentaire
« L’école du Genre »
Le web-documentaire L’école du genre est le résultat d’un travail qui aura duré deux ans et lors duquel des dizaines d’experts furent interrogés mais aussi des familles, des élèves et des équipes pédagogiques à travers toute la France. Ce webdoc, qui s’interroge sur la construction et la transmission des stéréotypes de genre dans notre société actuelle, comprend 8 épisodes qui sont complétés par des vidéos bonus permettant d’approfondir les questions investiguées.https://www.ecoledugenre.com/#Accueil
Dossier paru dans l’e-Journal PSE n°67 – septembre 2018
Dans le cadre de son Certificat de Médecine Scolaire, le Dr Sébastian Laurent a réalisé un travail dans lequel il propose un test simple et rapide de dépistage du suicide qui, une fois validé et avalisé par des instances telles que le Conseil Supérieur de la Santé, pourrait être utilisé par les professionnels de la PSE et des centres PMS-CF, lors du bilan de santé des jeunes de 4e secondaire. Une manière – non exhaustive – d’ouvrir la porte à cette question de santé publique.Il y a les chiffres, incontournables. En Belgique, chez les 15 à 29 ans, le suicide est la deuxième cause de mortalité, toutes causes confondues, après les accidents de la route. En moyenne, sur les 5 dernières années, tous les ans, en Belgique, 2000 personnes se sont suicidées, majoritairement des hommes. Pourtant, ces 6 décès quotidiens ne représentent que les chiffres officiels : ils ne tiennent pas compte d’autres morts ‘suspectes’. De plus, souligne Sylvie-Anne Hye, psychologue et formatrice au Centre de Prévention du Suicide, à Bruxelles, ‘les derniers chiffres de l’Institut de Santé Publique montrent qu’avec 17 décès pour 100 000 habitants, la Belgique se place bien au-dessus d’autres pays.’ Globalement, on estime qu’il y a de 14 à 20 fois plus de tentatives de suicide que de décès. Sauf chez les moins de 25 ans. Chez eux, on compte de 100 à 200 tentatives de suicide pour un suicide abouti. De plus, le nombre de tentatives de suicide chez les jeunes est un indicateur : avoir manifesté un comportement suicidaire est un facteur clé de vulnérabilité quant à un éventuel passage à l’acte à l’avenir.Parce qu’il était, entre autres, interpellé par de tels résultats, le Dr Sébastian Laurent a consacré son TFE du Certificat de Médecine Scolaire à cette problématique, en optant pour une démarche très pratique et pragmatique : comment faire entrer ce sujet dans les consultations de médecine scolaire ? Il propose de généraliser un test à ajouter aux bilans de santé de 4e secondaire, une fois ce dernier validé et une fois pensée la démarche de prise en charge qu’implique la détection d’un jeune à risque. Sa suggestion est détaillée dans un article (à lire ci-dessous). Elle est complétée (voir les autres articles ci-dessous) par l’approche et l’analyse de Sylvie-Anne Hye, psychologue au Centre de Prévention du Suicide. Cette dernière confirme que, comme d’autres intervenants, les professionnels des services PSE ont un rôle important à jouer face au risque suicidaire. Sans dépasser leurs limites ni leurs fonctions et après avoir réfléchi (et/ou avoir été formés) à ce que qu’implique la nécessité de traiter ce problème, qui fait intimement partie de la santé des jeunes.
Y a quelqu’un ?
Ainsi que le rappelle un document édité par le Centre de Prévention du Suicide, ‘la prévention du suicide n’est pas une lutte contre le suicide ou la promotion de la vie à tout prix. Elle consiste à être présent dans la rencontre, dans la relation, en étant attentif à l’autre et à ses marques de souffrance. Elle est donc l’affaire de tous, professionnels y compris, face à des personnes qui veulent arrêter de souffrir et adoptent le suicide pour y parvenir, comme ultime solution.’Comme le rappelle aussi Sylvie-Anne Hye, ‘le suicide est un phénomène universel, multifactoriel et en même temps individuel. Les personnes qui y recourent se sentent très seules. Elles doivent pouvoir déposer ce qu’elles ressentent sans être jugées. Etre rencontrées.’Pour un jeune, ‘il est vraiment difficile de parler du suicide et de ses idées suicidaires, poursuit la psychologue. A-t-il quelqu’un avec qui le faire ? Ne parvient-il pas à le faire ? Personne ne l’entend-il ? Il ne faut pas oublier que pour les proches, il est très difficile d’entendre ces paroles : personne n’a envie de voir que l’un des siens va mal. Mais pour la personne qui va mal, cette difficulté à déposer et à être entendue augmente le poids de la solitude. Et il est extrêmement douloureux de rester seul avec toutes ces pensées.’Comme le souligne aussi le document du Centre de Prévention du Suicide, ‘le suicide n’est pas la résultante d’une cause unique et clairement définie, mais l’aboutissement d’un long processus plus ou moins complexe, d’un cheminement plus ou moins long vers ce point de non-retour. Comprendre cela, c’est se donner la possibilité d’agir à chaque étape du processus, de glisser à tout instant un grain de sable dans la mécanique suicidaire.’ Voici quelques pistes pour devenir, avec d’autres, ce grain de sable…
Le suicide, en chiffres
En 2014, 1896 Belges se sont suicidés : dans 70,5% des cas, il s’agissait d’hommes. Le nombre de morts par suicide est deux fois plus élevé que celui des accidents de la route. La région la plus touchée est la Wallonie (1,96% de la mortalité totale, pour 1,34 à Bruxelles-Capitale). Toutes les couches de la population et toutes les classes socialessont concernées.
Chaque année, en Belgique, 40 000 personnes ont un comportement suicidaire. Les tentatives de suicide sont beaucoup plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes.
Dans le monde, une personne met fin à ses jours toutes les 40 secondes (soit 800 000 personnes en un an). Cela signifie que le suicide fait davantage de victimes que les guerres ou les catastrophes naturelles. La Chine compte à elle seule 20% des suicides mondiaux.
Au cours des 45 dernières années, les taux de suicide ont augmenté globalement de 60% à l’échelle mondiale.
‘J’ai cherché un test simple et rapide…’
Le suicide fait pleinement partie de ‘la santé des jeunes’. Mais pour l’aborder en service PSE, encore faut-il trouver une méthode simple, rapide et (probablement) efficace. Le Dr Sébastian Laurent s’y est attelé.Cette histoire a commencé lorsque le Dr Sébastian Laurent a appris qu’une jeune fille vue en consultation avait fait, quelque temps plus tard, une tentative de suicide. C’est après avoir reçu cette information, et suite à un cours consacré au suicide donné par le Dr Fabienne Henry, que ce médecin de famille a décidé d’orienter son travail de Certificat de Médecine Scolaire sur le thème du suicide. Le résultat ? Un document court mais complet, avec une proposition concrète consistant à faire adopter en médecine générale et dans les services PSE un outil de dépistage du risque suicidaire chez les adolescents. En quoi consiste-t-il ? En un test simple comprenant quelques courtes questions à poser lors de la visite des 4e secondaire.En médecine scolaire, il ne s’agit évidemment pas de poser un diagnostic. ‘L’objectif, détaille le Dr Laurent, consiste à identifier les adolescents à risque, à engager le dialogue avec eux et à leur proposer de faire appel aux services d’une structure spécialisée.’ En pratique, le praticien a un peu peiné pour trouver un test qui soit aisément applicable et rencontre l’objectif visé lors de la consultation : le dépistage. En effet, ‘un grand nombre des outils déjà développés ne sont pas adéquats parce qu’ils sont difficilement accessibles ou bien coûteux. Parfois aussi, ils sont trop longs pour être utilisés lors de la visite médicale’, dit-il.Finalement, sur un site destiné aux généralistes, il a trouvé une étude réalisée par le Pr Binder et son équipe (Université de Poitiers), avec une proposition de test (le BITS test). ‘Ce dernier est facilement applicable, rapide, reproductible. Il ne nécessite pas d’être mené par un psychologue. De plus, rien n’empêche de modifier ses questions afin de l’adapter aux réalités de terrain‘, précise le Dr Laurent.Le BITS test a été conçu à partir d’un test validé en 1999, le TSTS-Cafard, bâti autour de 4 thèmes (Traumatologie – Sommeil – Tabac – Stress). Simplifié et modernisé afin de se rapprocher du vécu actuel des ados connectés, il a donné naissance au BITS test. Son principe de fonctionnement est simple. Quatre sujets montrant une bonne corrélation avec le risque suicidaire (Brimades – Insomnie – Tabac et/ou éventuellement autres toxiques – Stress) font l’objet d’une question. Un score de 0 à 8 est établi à partir des réponses. A partir de 3 points, la question du suicide devrait être abordée avec le jeune en médecine générale ou en PSE.
Avant et après : tout un programme
Avant d’être utilisé en médecine scolaire, le BITS test devrait être validé (par exemple lors de focus groups multidisciplinaires, suggère le médecin), notamment pour déterminer les questions types pertinentes, ainsi que la façon de les poser : plutôt par voie écrite ou oralement, en les intégrant à l’anamnèse ? Puis, il devrait dans l’idéal être soumis à une instance telle que le Conseil Supérieur de la Santé. L’indispensable stade suivant consisterait à élaborer un protocole de prise en charge du jeune, avec l’implication des différents acteurs concernés (directions d’école, enseignants, PMS, structures d’aide, parents…), qui établirait des pratiques communes pour tous les services PSE. ‘Un protocole bien établi donne un cadre clair, avec des situations qui évitent d’être chronophages pour les services PSE‘, précise le Dr Laurent.Le BITS test n’est pas un outil de dépistage parfait et un score négatif ne permet pas d’exclure formellement toute tentative de suicide ultérieure, constate-t-il. En réalité, il s’agit d’un instantané sur un processus individuel et évolutif. Mais il n’empêche : ce test peut servir à identifier un jeune à risque suicidaire et à entamer une prise en charge susceptible d’éviter un passage à l’acte. Des taux de réponses relativement élevés parmi les élèves d’un établissement pourraient mener également à cibler des programmes de prévention dans cette école.D’ores et déjà, le Dr Sébastian Laurent a intégré le BITS test dans sa pratique de généraliste. ‘Cela va super vite et ce n’est pas compliqué. Si je l’avais réalisé avec la jeune fille que j’avais vue en consultation et qui a fait une tentative de suicide, j’aurais sans doute pu aller plus loin que l’impression qu’elle m’avait donnée d’être mal dans sa peau’, remarque-t-il.
La puissance de l’écoute
Oui, les services PSE ont un rôle à jouer dans la prévention du suicide, assure Sylvie-Anne Hye, psychologue au Centre de Prévention du Suicide. Petit guide pour mieux comprendre comment et pourquoi.
Vous dites que le suicide est un sujet ‘délicat’ pour les soignants et que cela fait partie des freins à son dépistage. Pourquoi ?
Sylvie-Anne Hye (psychologue et formatrice) : Les soignants sont ‘dans le faire’. Mais, face à une personne qui pense au suicide, ils n’ont pas de solution évidente. Pour pouvoir entendre l’idée suicidaire, il faut être sorti de l’idée de la toute-puissance, ne pas se couvrir de sa grande cape de sauveur. Si l’on croit que ‘notre devoir, c’est de le sauver’, on se place dans une mission impossible : nous sommes impuissants à redonner le goût de vivre et à sauver. Néanmoins, nous avons tous des mains à tendre, même si on ne peut obliger l’autre à s’en saisir : il existe une part de l’autre sur laquelle nous n’avons pas prise. Face au suicide, nous avons une exigence de moyens, pas de résultat.
En pratique, que peut-on faire ?
Qu’a-t-on en son pouvoir ? Dans un premier temps, l’écoute. Il s’agit d’accueillir la personne et de reconnaître sa souffrance, de prendre le temps de partager le fait que la situation est difficile, maintenant, pour elle. En termes de prévention, c’est déjà un grand pas.
Quel peut être le rôle de la médecine scolaire ?
Elle peut ouvrir la porte, ne pas ‘passer à côté’. Est-ce que le jeune suivra ? C’est au cas par cas. Mais il est parfois plus facile de se confier à quelqu’un que l’on connaît peu… Une part de la détection n’est pas de notre ressort mais de celle de l’autre et de ce qu’il veut bien partager. C’est aussi pour cette raison-là que le travail en réseau est important : enseignants, PMS, etc., nous devons tous être attentifs aux signes qui évoquent des idées suicidaires.
Concrètement, comment aborder le suicide ?
En posant LA question, en demandant un vrai ‘Comment tu vas, comment te sens-tu avec toi-même ?’, afin que la personne puisse déposer ce qu’elle ressent. Et puis, il faut oser nommer le suicide : ‘As-tu déjà pensé à te suicider ?’. Ou reformuler les propos du jeune, par exemple en disant : ‘Est-ce que je me trompe ou me parles-tu de suicide ?’, sans tourner autour du pot ou sans être dans le jugement avec une phrase du style : ‘Tu ne vas pas faire une bêtise ?’. Le suicide n’est pas une ‘bêtise’ : c’est une ultime recherche de solution pour arrêter une souffrance. Si le jeune n’a pas d’idées suicidaires, il répondra ‘non’ à une question directe.
Et s’il a des idées suicidaires ?
Il peut le dire et être soulagé que quelqu’un, enfin, cherche à savoir ce qu’il vit, ce qui lui fait peur, ce qui lui pèse. Ou bien il peut décider de ne pas partager ce qu’il ressent. Mais, face à lui, on a montré qu’on est là, qu’on ne juge pas. Et on peut dire qu’on sera encore là plus tard.
Vous confirmez que parler du suicide à un jeune (ou à des jeunes) ne ‘donne pas d’idée’ à celui ou à ceux à qui on en parle ?
Cette idée reçue est fausse et fait partie de celles qui peuvent être combattues lors de formations adéquates afin de ne plus être un des freins du dépistage. Oui, on peut questionner directement le jeune, oui, on peut nommer ce qui doit l’être.Un autre point : on parle souvent de suicide ‘raté’ : est-ce que raté, c’est être vivant ? Qu’est-ce que l’image de ‘s’être raté’ ou ‘s’être encore raté’ implique pour la personne ? Pourquoi ne pas parler plutôt de ‘suicide abouti‘ ou ‘non abouti‘ ? Il est utile, aussi, de savoir que tout passage à l’acte, même avec quelques Dafalgan, est important. Il ne doit pas être minoré.
Que faire si l’on détecte un risque suicidaire ?
Le professionnel va l’accueillir a minima. Il peut dire : ‘Je comprends que, POUR LE MOMENT, tu vis une crise, que tu souffres, que tu ne vas pas bien. Il est donc important de faire quelque chose car, là, c’est ta vie qui est en jeu.’ Le soignant doit dire qu’il veutaider le jeune, qu’on ne peut pas le laisser comme cela. Mais que dans ses fonctions (et/ou avec le temps dont il dispose), ce n’est pas possible pour lui de tout gérer. Il va donc s’assurer d’un suivi, d’une prise en charge organisée autour du jeune et, si possible, dans lequel ce dernier s’implique. Par exemple, le soignant peut demander à l’adolescent s’il a parlé à ses parents de ce qu’il vit et s’il veut qu’on le fasse ensemble. Il va aussi lui donner le nom de la personne (du PMS, par exemple) qui prendra le relais et qui pourra l’aider.
La prise en charge de la crise suicidaire n’est pas toujours aisée à organiser, surtout rapidement. Que faire si l’on ne parvient pas à assurer un filet de protection ?
Oui, il faut parfois se démener pour organiser le suivi. Pour combler le manque de structures disponibles entre une tentative de suicide et la prise en charge, au Centre de Prévention du Suicide, nous proposons un relais. Il permet d’accueillir rapidement un jeune pendant 2 mois grâce à une cellule d’intervention de crise. En Wallonie, l’ASBL Un pass dans l’impasse propose aussi des solutions.
Un ensemble de feux rouges et de feux verts
Les facteurs de risque et de protection du risque suicidaire ne disent pas tout – loin s’en faut – sur le suicide ou sur le profil de ceux qui passent à l’acte. Mais il reste intéressant de les connaître.Même s’ils ne sont pas les uniques causes d’un passage à l’acte, les facteurs de risque et de protection du suicide peuvent aider à mieux dépister et à mieux évaluer les situations de détresse suicidaire. Cependant, souligne Sylvie-Anne Hye, psychologue au Centre de Prévention du Suicide, ‘ils ne sont ni prédictifs ni irréductibles. En ce qui me concerne, je parle plutôt de feux verts ou de feux rouges.’Parmi les facteurs de risque, on distingue tout d’abord des éléments d’ordre individuel. ‘Etre un homme, par exemple, est un facteur de risque – face auquel on ne peut rien – de passage à l’acte abouti, parce que les hommes utilisent des moyens plus radicaux que les femmes pour en finir, détaille la psychologue. Parmi les risques individuels importants, on place également les problèmes de santé mentale, les abus ou les vécus traumatiques, y compris sexuels.’Etre dans une consommation excessive (d’alcool, de médicaments, de substances) ou avoir une faible estime de soi font également partie des facteurs de risque. Les facteurs individuels englobent aussi certaines orientations sexuelles, avec les stigmatisations qu’elles entraînent et les difficultés à se vivre et à être reconnu comme ‘différent’, tout comme le fait d’avoir un tempérament impulsif ou une certaine rigidité mentale, avec un manque de souplesse. Avoir déjà réalisé une tentative de suicide s’ajoute à tout cela.’Des facteurs familiaux ont également été repérés, poursuit Sylvie-Anne Hye. Ils comprennent le cas d’un ou de deux parents connaissant des problèmes de santé mentale ou de dépendance, ou des situations précédentes de suicide. Les pertes, les séparations, les divorces, les ruptures, la violence, les relations conflictuelles peuvent être des facteurs de risque. Tous les milieux sont concernés et, chez les jeunes, le fait de ne se plaindre ni de sa famille ni de l’école ne doit pas mener le professionnel à lever son attention face au risque.’ Enfin, des facteurs socio-économiques peuvent intervenir également : c’est par exemple, pour un adulte, l’effet boule de neige d’une perte d’emploi qui entraîne des moyens plus limités et moins de sorties, augmentant ainsi l’isolement social. ‘Pour des jeunes,le placement en foyer ou en centre de détentionpeut avoir une influence, tout comme des difficultés d’accès aux soins de santé ou des barrières dues à la langue. Etre un jeune MENA (mineur étranger non accompagné) représente un grand facteur de risque. Pour tous ces adolescents, les services PSE peuvent jouer un rôle’, assure la psychologue.Quant aux facteurs de protection… ils sont l’inverse de ce qui vient d’être cité. ‘Ainsi, par exemple, sur le plan individuel, avoir une bonne estime de soi, un tempérament conciliant et adaptable, être optimiste, accepter de faire avec les réalités de la vie, avoir des attentes réalistes, ne pas se droguer ni avoir été abusé, oui, tout cela est protecteur, confirme Sylvie-Anne Hye. Pour les jeunes, on pourrait résumer cela en disant que ces facteurs se retrouvent chez ceux qui sont ‘bien construits’ et bien entourés, avec une famille qui communique et partageses difficultés. Cette dernière peut donc servir de relais ou de ressource. Se sentir appartenir à une famille, ou à un groupe de pairs, cela aide également, tout comme le fait d’être reconnu pour celui que l’on est dans la société.’
Pour retrouver l’article: https://questionsante.org/nos-publications-periodiques/journal-promotion-sante-ecole/dernier-numero
Les chiffres de ce texte, fournis par l’Institut de Santé Publique-SPMA, sont cités dans Le suicide. Un problème majeur de santé publique. Introduction à la problématique du suicide en Belgique. Chiffres de 2014, Centre de Prévention du Suicide.
Dépistage du risque suicidaire chez les adolescents en médecine scolaire, Certificat de Médecine Scolaire ULB, année académique 2017-2018.
La sensibilité du test s’élève à 75%, sa spécificité à 70%.
88 fiches, dont 72 fiches d’activitésLes 72 activités sont organisées en 12 familles de compétences :
comprendre les émotions
vivre des émotions agréables
réguler les émotions désagréables
optimisme
confiance
motivation
créativité
gratitude
gentillesse
écoute
empathie
coopération
Une fiche d’introduction et des fiches d’activités sont proposées pour chaque compétence (7 fiches par thème, 8 fiches pour Confiance)
Concept
À destination des enseignants du primaire (à partir du cycle 3) et du secondaire, la boîte à outils contient des activités courtes et ludiques qui permettent de développer les compétences du bien-être et du vivre-ensemble.Chaque activité peut être proposée de manière indépendante pour répondre à des besoins ponctuels dans la classe.Les activités sont déclinées en quatre catégories : jouer/bouger, échanger, écrire, travail intérieur. Elles sont conçues pour demander peu de préparation préalable et être réalisables en classe en maximum 15 minutes.
Objectifs
Développer les compétences du bien-être et du vivre ensemble à l’école.
L’avis de PIPSa
Appréciation globale
Cette boîte à outils propose de nombreuses activités courtes, innovantes, adaptables à différents contextes. Toutes contribuent au développement de l’intelligence émotionnelle, tant du point de vue de l’individu que de celui du groupe : 15 minutes de petites bulles de bien-être à savourer comme les bonbons !Les différents thèmes sont référencés et introduits de manière synthétique. L’éclairage théorique, très court, donne le sens aux activités. Celles-ci visent à renforcer les ressources personnelles et la construction du positif à partir du corps et des ressentis.L’utilisation est facilitée par un code couleur qui structure et clarifie les différentes rubriques.L’utilisateur devra s’inscrire dans le principe de la communication non violente, être ouvert à construire des compétences relationnelles à partir du positif et avoir envie d’amener ce climat bienveillant dans son groupe. Son positionnement n’est pas indiqué par le promoteur.Prévu initialement pour le cadre scolaire, cet outil peut largement le dépasser : s’ouvrir aux adultes, aux aînés, dans le milieu professionnel ou de loisir, en formation, en supervision, …
Objectifs
Développer la connaissance de soi à partir de ses émotions et ressentisDévelopper la bienveillance avec soi et la tolérance avec les autres
Réserves
Etre ouvert et à l’aise avec des techniques plus impliquantes qui peuvent toucher à l’expression de soi, de ses ressentis et leur partage avec d’autres
Public cible
Dès 5 ans (pour certaines activités) – jusqu’aux personnes âgées
Utilisation conseillée
– brise-glace dans une formation/animation, aide à ‘faire lien’ et se mettre en condition- utilisation ‘unique’ pour créer un groupe mais aussi utilisation ‘régulière’ dans un cercle de parole hebdomadaire, dans une classe par exemple- activité de recentrage à tout moment de la journée
Points forts
Simplicité d’utilisation, activités courtes, adaptables dans de nombreux contextes
Points d’attention
Pouvoir accueillir sa propre vie émotionnelle et celle des autres ; pouvoir se positionner comme facilitateur.
Le Réseau francophone international pour la promotion de la santé (REFIPS) – section des Amériques – propose un guide d’implantation de l’approche de la santé dans toutes les politiques au palier local. Ce guide a pour vocation d’être une référence pour les professionnels du secteur de la promotion de la santé francophones intéressés par la question. Education Santé vous en propose un petit aperçu…
Retour sur l’histoire du concept
La santé dans toutes les politiques est une approche importante pour le secteur de la promotion de la santé. Elle est le fruit d’une évolution de la réflexion sur la santé des populations qui prend racine dans les années ’70 avec la « stratégie de la santé pour tous » pour voir venir ensuite la Charte d’Ottawa (1986) ou encore les déterminants sociaux de la santé (2008). Elle a été officialisée pour la première fois, en 2010, par l’OMS dans la Déclaration d’Adélaïde, qui la définit comme « […] une approche intersectorielle des politiques publiques qui tient compte systématiquement des conséquences sanitaires des décisions, qui recherche des synergies et qui évite les conséquences néfastes pour la santé afin d’améliorer la santé de la population et l’équité en santé. Elle améliore la responsabilisation des décideurs quant à leurs impacts sur la santé, et ce, à tous les paliers d’élaboration des politiques. »
Basée sur les droits des personnes et la justice sociale, la santé dans toutes les politiques peut prendre plusieurs visages car comme nous le rappelle le guide du REFIPS « il n’y a pas qu’une seule « bonne » façon de mettre en œuvre de la SdTP ». Elle dépasse en effet le secteur de la gestion des soins de santé pour s’étendre à tous les secteurs gouvernementaux et favoriser la responsabilisation partagée vis-à-vis de la santé des populations. Sa particularité ? Fonctionner sur le principe de gains mutuels, du « gagnant-gagnant ». L’ensemble des acteurs trouve un équilibre entre l’atteinte des objectifs liés à chaque secteur tout en contribuant à l’amélioration de la santé. Cette collaboration permet de donner à la santé une place transversales dans les politiques et les questions gouvernementales et d’être ainsi prise en compte de façon systématique. C’est également une façon de créer une « culture de la santé ».
Des lignes de conduite et des dimensions-clés
Pour répondre à la philosophie de la santé dans toutes les politiques, l’Association américaine de santé publique propose cinq lignes de conduite :
Mobiliser un large éventail de partenaires qui permet une meilleure cohérence entre les partenaires mais aussi d’objectiver les leviers existants et les synergies possibles.
Rechercher les gains pour les partenaires engagés en s’intéressant aux missions, enjeux et objectifs des partenaires sollicités pour organiser des gains mutuels.
Soutenir la collaboration intersectorielle en ayant une vision d’ensemble dans la formulation des objectifs commun pour pérenniser les collaborations.
Envisager d’agir sur les deux axes d’action complémentaires que sont l’axe thématique et l’axe systémique. Le premier repose sur le fait de mettre en relation le secteur de la santé et un autre secteur dont les objectifs n’étaient pas en lien avec l’amélioration de la santé. Le second axe recommande d’utiliser les mécanismes permettant d’intégrer systématique l’amélioration de la santé dans tous les processus de décision.
Viser un changement structurel ou processuel dans les façons de développer les politiques publiques.
Comme expliqué précédemment, la mise en œuvre du concept de santé dans toutes les politiques n’est pas une solution « clé sur porte » à appliquer sur un projet. La façon de la mettre en œuvre sera influencée par les enjeux, les contextes et l’histoire des différentes collaborations. Le REFIPS propose une feuille de route composée de six dimensions-clés à utiliser comme guide, selon les besoins.
Sensibiliser, informer et convaincre pour obtenir l’adhésion des partenaires et montrer la valeur ajoutée et les possibles retombées positives d’un projet qui intègre la santé des populations. Ceci permet d’illustrer de manière claire les liens entre les projets et les déterminants de la santé qui ne sont pas toujours une évidence pour chacun des partenaires.
Repérer et saisir les occasions d’action intersectorielle favorables pour la santé, c’est-à-dire rester attentif aux différentes occasions qui peuvent se présenter où il serait possible de créer des ponts avec les déterminants de la santé : consultations publiques, création d’un projet collectif, nouvelle politique communale, …
Établir des mécanismes de coordination formels car toute coordination et collaboration intersectorielle est complexe. Afin permettre un travail en synergie entre les partenaires, la mise en place de mécanismes de coordinations formels est nécessaire. Cette mission peut être assurée par un bureau indépendant, une unité institutionnelle ou un comité intersectoriel qui va assurer : la planification, le soutien à la mise en œuvre des activités, le suivi, l’évaluation et la mise à plat des difficultés qui pourraient survenir.
Mobiliser les partenaires, entretenir leur intérêt et favoriser l’engagement entre des partenaires aux objectifs et intérêts différents autour de l’enjeu commun qu’est la santé est une tâche complexe. Elle demandera du temps, de la conviction mais aussi de l’organisation pour perdurer dans le temps. Une des pistes de réflexion proposée est de « prévoir des actions concrètes et des objectifs intermédiaires pour maintenir et affermir la collaboration et la motivation à collaborer. »
Faire des suivis et rapporter les succès. L’évaluation qui fait corps avec toute action de promotion de la santé est d’autant plus difficile à réaliser dans une situation où il y a plusieurs partenaires, chacun ayant son rôle à jouer, demandant comme toujours du temps et des ressources. Il s’agit pourtant ici d’une opportunité évidente de dégager des résultats les nouveaux défis et les meilleurs pratiques mais aussi de renfoncer une des idées fondatrices de la santé dans toutes les politiques : l’implication et la responsabilisation de tous les secteurs.
Renforcer les capacités des individus et des organisations en matière d’action intersectorielle. Une telle démarche permet de dégager de nouvelles connaissances qui peuvent prendre plusieurs formes. Il est donc important de prendre en compte des apprentissages et de les partager en réfléchissant à plusieurs modalités de transfert des connaissances.
Pour aujourd’hui et pour demain…
Nous le savons, le monde d’aujourd’hui fait face à bon nombres de défis majeurs: augmentation des inégalités sociales de santé, changements climatiques… mais aussi des problèmes de santé publique inquiétant comme l’obésité ou les maladies chroniques. Ces inquiétudes ont été confirmées lors de la neuvième conférence mondiale sur la promotion de la santé de l’OMS en novembre 2016 rappelant également que notre secteur doit être mis au service de l’atteinte de tous les objectifs de développement durable.
La santé dans toutes les politiques n’est donc pas un fin en soi mais bien un processus continu pour la promotion de la santé et la lutte contre les inégalités sociales de santé. Il est nécessaire d’encourager la responsabilisation de l’ensemble des secteurs sur l’amélioration de la santé des populations tout en rappelant les fondements de la solidarité comme le souligne le document du REFIPS « l’interrelation entre les grands enjeux sociaux et sanitaires actuels requiert des solutions innovantes et des structures qui créent des canaux de dialogue et de prises de décision qui transcendent le cloisonnement politique traditionnel ».
Le guide complet est disponible sur https://www.refips.org/publications.php
Santé dans toutes les politiques.
Guide d’implantation de l’approche de la Santé dans Toutes les Politiques au palier local, REFIPS.
Cette check-list, qui se base sur la liste des critères de qualité pour les projets, vous permet de tester votre sensibilité aux différences entre les sexes (genre). De plus, elle vous donne des indications sur les aspects du projet pour lesquels vous pouvez tenir compte des aspects de genre. Si vous répétez l’évaluation régulièrement, que vous vous fixez des objectives qualités dans les domaines à améliorer et que vous prenez les mesures correspondantes, vous pourrez évaluer et suivre vos progrès dans la prise en compte du genre.
Les questions à se poser
Concepts de promotion de la santé
Egalité des chances en matière de santé: L’intervention prévue promeut-elle l’égalité des chances entre filles/femmes et garçons/hommes en matière de santé?
Participation des acteurs du setting: Des membres masculins et féminins des groupes-cible sont-ils impliqués dans le projet?
Justification du projet
Le projet répond à un besoin: Les différents accès au thème traité des membres masculins et féminins des groupes-cible sont-ils connus et documentés?
Besoins ressentis par les groupes-cible et autres groupes du setting: Lors de la mise en œuvre des mesures, les demandes spécifiques aux garçons/hommes et celles spécifiques aux filles/femmes sont-elles prises en compte de manière égale?
Apprendre à partir d’autres projets: Avez-vous formulé pour votre projet des objectifs qualité tenant compte du sexe?
Planification du projet
Justification: Lorsque la méthodologie du projet a été prévue, a-t-on regardé si et quand des méthodes spécifiques à l’un ou l’autre sexe sont nécessaires?
Organisation du projet
Structure du projet adéquate: Les hommes et les femmes sont-ils représentés de manière appropriée dans l’organisation du projet (équipe de projet, groupes d’accompagnement)?
Qualifications et exigences: Si nécessaire, des mesures sont-elles prises pour garantir que l’on disposera du point de vue masculin et du point de vue féminin sur le sujet?
Pilotage du projet
Evaluation formative: Lors de l’évaluation de l’accès aux mesures mises en oeuvre, ainsi que de la durabilité et du taux de succès ou d’échec des mesures, les différences entre les sexes sont-elles prises en compte? Les résultats de l’évaluation sont-ils ensuite utilisés pour le pilotage du projet?
Motivation et satisfaction des acteurs du projet: Les relations entre les sexes au sein de l’équipe de projet ainsi que leur influence sur le travail sont-elles régulièrement discutées?
Impacts
Evaluation sommative de l’atteinte des objectifs: Lors de l’évaluation des impacts du projet, examine-t-on s’il existe des différences entre les filles/femmes et les garçons/hommes?
Documentation du projet: Les différences spécifiques au sexe sont-elles documentées dans le rapport de projet?
Information et valorisation: Communiquez-vous au public vos compétences en matière de genre, vos innovations, vos concepts et/ou vos projets tenant compte du genre?
Pour aller plus loin : www.quint-essenz.ch, site dédié au développement de la qualité en promotion de la santé et prévention, proposé par Promotion Santé Suisse.
Les inégalités sociales sont fortement présentes dans notre société et ont un impact marquant dans la vie de tous les jours : la possibilité d’accéder à des études supérieures, l’espérance de vie, la possibilité d’obtenir un prêt bancaire ou l’accès au système de justice sont des exemples de situations qui dépendent toutes des revenus et richesses (qu’elles soient économiques, culturelles ou sociales) auxquels un individu a accès, et ces ressources sont inégalement réparties au sein de la société. Cette répartition est le fruit d’une organisation politique de la société qui priorise des intérêts de certains par rapports à d’autres, ce qui veut dire qu’elles ne sont pas un état naturel des choses mais bien le résultat de choix (conscients ou inconscients).
Porter des voix pour…
En 2014, l’association Cultures&Santé, en partenariat avec Eyad asbl, a mis en place, auprès d’un groupe d’adultes apprenant le français, un espace d’échange. Les participant·e·s ont orienté les discussions sur le thème des injustices et des inégalités sociales vécues par leurs proches ou par eux·elles-mêmes. De ces récits et échanges est née la bande dessinée « Il était une voix ».
De la communication compliquée d’une femme migrante avec son médecin aux difficultés rencontrées par une jeune maman pour payer le voyage scolaire de son enfant, Il était une voix propose 15 histoires illustrant des situations d’inégalités liées à l’école, à l’emploi, aux soins et au logement.
Les planches de la BD montrent le cercle vicieux que constituent les inégalités sociales. Une situation initiale désavantageuse peut entraîner des effets négatifs en cascade jouant au final sur la santé des personnes. Si la question des inégalités requiert des solutions structurelles, la sensibilisation d’un large public n’en reste pas moins pertinente, au même titre que celle d’acteur·rice·s de terrain : professionnel·le·s de santé, animateur·rice·s, enseignant·e·s, éducateur·rice·s…
Informer, définir, réfléchir sur les inégalités sociales et les inégalités sociales de santé afin de mieux les combattre
Traiter la question des inégalités en collectif n’est pas aisé. Souvent, elle s’immisce dans un échange, reflétant un partage de conditions et de réalités, mais elle ne fait que trop peu l’objet privilégié d’une animation. Comment animer sur un sujet aussi complexe que profond ? Comment (re)penser en groupe les mécanismes injustes qui caractérisent notre société ? Comment porter au jour, de façon ludique, le caractère systémique des inégalités sociales et ses conséquences néfastes ?
Cultures&Santé a donc souhaité, en 2018, accompagner la BD d’un fichier d’exploitation pédagogique permettant de mener des animations de groupe autour de ces questions, afin de rendre les inégalités sociales et leurs impacts sur la santé concrets et palpables.
Il s’agit de poursuivre le travail amorcé par la BD à savoir de dénoncer les inégalités sociales et d’imaginer d’autres possibles.
Ce fichier d’animations est conçu pour être exploité en formation ou animation à destination d’acteur·rice·s de terrain (médecins, éducateurs·rice·s, animateur·rice·s…), d’étudiant·e·s ou de tout groupe de citoyen·ne·s. Certaines animations peuvent être menées auprès d’un public maîtrisant plus difficilement le français voire la langue écrite.
De manière participative, les animations permettent d’atteindre différents objectifs spécifiques :
Éveiller aux situations d’inégalité et d’injustice
Mettre en lien des expériences de vie
Mener une réflexion sur les inégalités sociales, sur les inégalités sociales de santé et sur les déterminants sociaux de la santé
Élaborer des solutions pour lutter contre les inégalités sociales
Ce fichier d’animations repose sur l’idée d’un choix multiple d’exploitation des 9 pistes qui le composent. Certaines pistes ont des points communs mais n’ont pas la même orientation. Il n’y a pas de cheminement d’animation établi et il n’est pas nécessaire de toutes les exploiter avec le même groupe. L’animateur·rice peut combiner des pistes librement et y ajouter des éléments personnels.
Les neuf pistes d’animation sont réparties dans trois thèmes. Chaque thème correspond à une porte d’entrée particulière pour réfléchir aux inégalités sociales :
Le premier thème pose un regard sur les inégalités sociales et l’injustice et permet de prendre conscience dela manière dont les inégalités sociales peuvent s’exprimer dans la société.
Le deuxième thème traite des inégalités sociales de santé et invite à identifier les déterminants de la santé ainsi qu’à analyser leur interdépendance.
Le dernier thème est celui des solutions : augmenter sa capacité de réfléchir et d’agir en élaborant des solutions, tantôt individuelles tantôt collectives et politiques.
L’outil est composé :
D’un fichier d’animation proposant neuf pistes d’animation.
D’un fichier d’accompagnement qui apporte des repères théoriques sur les inégalités sociales, les déterminants de santé et des exemples les illustrant.
L’outil et la BD sont téléchargeables sur le site de Cultures&Santé : www.cultures-sante.be
La version papier de la BD est disponible sur commande à l’adresse info@cultures-sante.be ou au 02 558 88 10.
Plus de 1.200 jeux de société sortent chaque année et ce pour tous les publics. Jeux traditionnels, abstraits, collaboratifs, coopératifs, linguistiques, musicaux ; jeux à jouer seul en petits ou grands groupes ; jeux simples ou complexes.Depuis quelques années, le monde du jeu est en pleine croissance. Les magasins et les festivals sont de plus en plus nombreux, la Haute-Ecole Bruxelles Brabant organise une année de spécialisation en sciences et techniques du jeu depuis 5 ans et des ouvrages réfléchissant sur l’utilisation du jeu comme outil d’apprentissage paraissent peu à peu ci et là.C’est donc tout naturellement qu’est venue l’idée de porter un regard ludique sur la thématique de la santé. Nous distinguons deux types de jeux :
les jeux éducatifs qui sont peu ludiques mais qui sont vraiment intéressant au niveau de leur contenu
les jeux de société qui sont très ludiques, peu informatifs, mais qui facilitent la discussion sursujet.
Dans le domaine de la santé, la plupart des jeux sont éducatifs. Le matériel est donc limité et se compose essentiellement de cartes. En conséquence, les parties sont de courtes durées et l’utilisation de ces outils avec des enfants est aisée.Ne nous arrêtons pas uniquement sur le célèbre jeu Docteur Maboul et partons à la découverte de nouveaux jeux sur la santé. Le jeu Apprenons le corps humain édité par Educa va déjà plus loin. Ce jeu est composé de pièces de puzzles. Il permet aux joueurs de découvrir les différentes parties du corps humain, les organes et les os.Toujours dans les jeux éducatifs, Abeilles éditions est un éditeur qui publie différents jeu sur la santé et l’alimentation. Parmi eux, on retrouve entre autres Ta santé au quotidien, jeu agréable pour sensibiliser les enfants aux questions de santé et de prudence. Le jeu comporte sept familles qui s’intéressent à l’alimentation, à l’activité physique, au sommeil, à l’hygiène, à la sécurité routière, aux accidents domestiques et au respect. Chaque carte propose un petit quizz.Abeilles éditions édite aussi le jeu Ababo sur la thématique du « don d’organes ». Le pitch de ce jeu est simple : les laboratoires des savants grouillent de créatures farfelues que le joueur devra sauver en les greffant. Une cornée, un poumon, un coeur… Une fois greffés, il faudra préserver les créatures en évitant les rejets et en usant des pouvoirs de chaque savant.Dans le même style la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports de Caen a créé une série de jeux de 7 familles dont un qui se nomme tout simplement Sport et santé. Ce type de jeux est décliné sous de nombreuses thématiques : l’alimentation, les bons gestes, etc.La mutualité Chrétienne propose quant à elle un jeu de l’oie Phil chez le dentistesur l’hygiène bucco-dentaire et les soins dentaires. Passons aux jeux de société ludiques, dont l’objectif premier est d’assurer un moment de plaisir aux joueurs. Le jeu Infarkt de l’éditeur Czech Board Games sensibilise les joueurs à nos excès liés à la vie dans une société de consommation. Le principe de base du jeu réside dans l’amélioration ou la détérioration de son état de santé en fonction des événements auxquels nous devons faire face. Tout au long de la partie, notre état de santé est représenté sur le plateau à travers différents indicateurs de santé.Dans les jeux d’ambiance, on retrouve aussi les jeux Docteur Pilule et Doctor Panic. Le jeu Docteur Pilule, édité par Fantastic Lombric, est certes plus un jeu d’ambiance qu’un jeu éducatif. Il est toutefois un outil intéressant d’introduction à une discussion sur le stress et le burn-out. Doctor Panic, édité par Repos Prod, est quant à lui un jeu de coopération et d’ambiance totalement déjanté, exigeant au niveau de la concentration et de la coordination. Il permet d’avoir une discussion avec un enfant qui pourrait stresser parce qu’il doit se faire opérer.Si certains jeux sont clairement éducatifs et ciblent les enfants, quelques jeux de société favorisent la discussion sur un sujet qui peut être difficile pour un enfant ou un adolescent. Afin que le jeu puisse être un média efficace d’apprentissage, de sensibilisation ou de discussion, l’animation et le débriefing seront essentiels pendant et après la séance de jeu.Nous vous invitons à découvrir ces jeux en rendant une petite visite à la ludothèque de votre quartier, à y jouer et à demander des conseils à votre ludothécaire .Jouez bien !
Après plus de 10 années d’expériences au contact des personnes en situation de précarité, l’équipe d’Empreintes a souhaité partager son expertise par la mise en place d’un site Internet.
Le site www.precarite-environnement.be rassemble une présentation de projets, d’outils pédagogiques et de constats utiles à la mise en place d’actions pour renforcer la capacité des personnes en situation de précarité, d’agir sur leur environnement.
Les thématiques proposées sont l’énergie, la mobilité, la nature et l’eau. Du contenu vidéo et audio sont également disponibles pour comprendre ces projets, ces outils et leur intérêt.
Vous souhaitez en savoir plus sur ces thématiques ou la façon de mener un projet pour renforcer la capacité des personnes en situation de précarité sur leur environnement ?
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