Janvier 2006 Initiatives

Il y a près d’un an entrait en vigueur une nouvelle loi relative à la lutte contre le tabagisme: l’interdiction de vendre des produits de tabac aux mineurs. La Belgique s’alignait alors sur quelques pays voisins comme la France ou l’Allemagne. Elle inscrivait aussi son action dans le cadre des recommandations de l’OMS en tant que partie signataire de la convention-cadre contre le tabac (1).
Au vu des chiffres alarmants relatifs à la consommation tabagique des jeunes (doublement de la consommation en dix ans), il convient, dans le cadre d’une action globale, de diminuer l’accessibilité des produits de tabac, surtout à une période où l’individu est particulièrement vulnérable et durant laquelle ses comportements à l’égard des produits de tabac se déterminent. C’est ainsi que, depuis le 1er décembre 2004, il est interdit de vendre des produits à base de tabac aux jeunes de moins de seize ans (2). Il peut aussi être exigé de toute personne qui entend acheter des produits de tabac de prouver qu’elle a atteint l’âge de seize ans.
La presse a largement fait écho de cette nouvelle disposition qui s’inscrit dans le plan fédéral de lutte contre le tabagisme. Les chiffres des contrôles effectués par le SPF Santé publique sont plutôt encourageants: sur un total de 1068 contrôles, seules 10 infractions ont été constatées. Deux procès-verbaux ont été dressés à l’encontre de deux magasins de journaux, lesquels avaient déjà fait l’objet d’un avertissement préalable.
Mais si la mesure est connue et qu’elle se justifie pleinement par l’ampleur des dégâts causés par un tabagisme précoce, il apparaît que son application sur les points de vente n’est pas toujours aisée. C’est pourquoi, en collaboration étroite avec les fédérations du secteur de la distribution, la FEDIS, l’UNIZO et l’UCM, Rudy Demotte , Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, a mis en place une campagne de communication qui s’adresse aux commerçants en particulier et au monde adulte dans son ensemble.
En effet, les commerçants ne sont certainement pas les seuls à devoir assumer cette mesure. Le changement d’attitude à l’égard de la consommation tabagique doit s’opérer à tous les niveaux et bien plus largement que dans les points de vente. La participation de tous est une condition incontournable au respect de l’interdiction de vente de tabac aux jeunes.
Le message de cette campagne est clair: si vous trouvez certaines situations comparables de vente aux mineurs inacceptables, alors n’acceptez pas la vente de tabac non plus et respectez les commerçants qui appliquent la loi. Sur un ton grave, on découvre un message de sensibilisation et un message de soutien aux commerçants. La campagne se décline à travers plusieurs supports: des spots télé, des affiches, des autocollants, un mailing aux commerçants. Son budget de 500.000 euros provient du Fonds fédéral de lutte contre le tabagisme.
D’après un communiqué de presse de Rudy Demotte
(1) Toutes les entités fédérées ayant approuvé la convention-cadre, la Belgique a déposé ses instruments de ratification, par la voie des Affaires étrangères, à l’ONU le 1er novembre dernier.
(2) Voir ‘Prévention tabac. Vos papiers s’il vous plaît’ , Education Santé n° 199, mars 2005.