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400 !

Le 23 Mai 23

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Chers lecteurs.trices, 

Nous ne nous adressons pas souvent à vous, mais cette fois, l’occasion était trop belle ! En effet, le numéro que vous tenez entre vos mains (ou que vous lisez sur écran) est le 400ème !  A cette occasion, nous souhaitions vous remercier pour votre fidélité tout au long de ces 45 années d’existence. 

Bien sûr, la revue et l’équipe ont connu quelques changements au cours de ce presque demi-siècle, mais la philosophie est restée la même : vous faire vivre la promotion de la santé, transmettre de nouvelles connaissances, vous faire connaître des actions et des projets innovants, faire le pont entre la théorie et la pratique, vous faire découvrir de nouveaux acteurs… 

Nous vous souhaitons une bonne lecture  de ce numéro à la fois normal et spécial ! 

L’équipe d’Education Santé. 

Rêvons un peu

Nous avons demandé à quelques contributeurs occasionnels ou habituels de la revue d’imaginer comment ils voient la Promotion de la santé en Belgique francophone ou leur projet dans 10 ou 20 ans. Voici quelques morceaux choisis. 

La promotion de la santé sera politique ou ne sera pas 

Enfin, nous y sommes ! Après des années de lutte acharnée portée par une alliance de mouvements sociaux pluriels, un changement s’opère. Une convention européenne revoit la manière de piloter les politiques publiques des États. Celle-ci n’est plus chevillée à des indicateurs économiques comme le PIB ou le niveau de la dette publique mais bien à un indicateur de bien-être et d’équité. La Belgique est à la pointe de ce changement et inscrit dans sa Constitution l’exigence de Santé dans toutes les politiques. Environnements protégés, économie solidaire zéro carbone, refondation de la sécurité sociale, accueil inconditionnel des personnes exilées, réhumanisation des services publics… Ce renouveau s’appuie sur une dynamique démocratique dans laquelle le secteur associatif, considéré comme réel partenaire autonome de l’État, fait remonter les préoccupations citoyennes. Des organisations communautaires sont au cœur de ce nouveau système. S’y développe une offre Santé globale de proximité modelée par des actions collectives et participatives… Il aura fallu quelques paires de décennies après Ottawa pour que nos autorités intègrent le fait que produire la santé en agissant sur ses facteurs structurels a bien plus d’impact que de gérer les conséquences sociales et sanitaires de politiques injustes et délétères. 

Denis Mannaerts, Cultures&Santé, anno 2035

Visions 

Le secteur est en plein essor et n’est pas freiné par le paysage institutionnel et politique très compliqué ; le paysage est justement simplifié et facilite la vie des acteurs (associations, etc.) en promotion de la santé. 

Les professionnel.les du secteur sont considéré.es comme des stars depuis “l’épidémie de burn-out de 2030”, il y a maintenant des émissions santé en direct avec la participation du public et un taux d’audience digne de “Danse avec les stars”.  

Les animaux tels que chats chiens chevaux sont reconnus comme des partenaires co-thérapeutes légitimes : ils sont très présents dans les activités communautaires et sont bienvenus sur le lieu de travail. 

Les autorités de tutelle accordent une grande confiance aux professionnel.les du secteur, ce qui est visible dans la disparition de l’obligation de rendre des comptes-rapports minutieux des activités et aussi dans la possibilité de tenir des actions longue durée plutôt que à court-terme. 

Le secteur PS reçoit enfin autant de subsides que la recherche contre le cancer. Le monde reconnaît que l’investissement dans la prévention plutôt que dans le curatif est capital et qu’il diminue l’impact social et financier pour l’ensemble de la société ; 

La promotion de la santé est insufflée comme filtre d’amélioration fondamental. Sans être dogmatique, elle est cependant devenue un prisme « bien-être » capital, utilisé pour augmenter les chances de chaque personne de s’épanouir dans tous les champs de la vie et à tout âge. 

Samuel,  Béren, Éloïse et Marie, FARES 

Et si on créait un centre féministe de la santé ? 

Un lieu où suffisamment de personnes pourraient soutenir et développer une approche féministe de la santé et de la promotion de la santé. 

Un lieu qui s’appuierait sur ce que les femmes et minorités de genre vivent. 

Un lieu qui proposerait des espaces de soins et d’expression autour des violences de genre. 

Un lieu qui expliquerait au grand public ce que signifie prendre en compte le genre en santé, de manière interactive et vivante. 

Un lieu qui serait valorisé par les professionnel-les de la santé pour améliorer leur pratique. 

Un lieu qui serait consulté par le politique dès lors qu’une politique de santé est mise en place. 

Un lieu qui, malgré son professionnalisme, resterait festif et humain… 

Un lieu qui… 

Manoë Jacquet, Femmes et Santé

La promotion de la santé dans 10 ans ? 

Je rêve et je vois… 

 Une loi sur la promotion de la santé dans toutes les politiques est co-signée par les différentes entités de notre pays. Cette loi est opérationnalisée par la création d’un Institut ‘Promotion de la santé’ qui scanne chaque nouvelle disposition législative et analyse son impact sur la santé des citoyens et citoyennes concernés : recommandations et droit de veto si l’impact est négatif. 

 Pour soutenir une vision et des priorités sur la santé et ses déterminants, un processus de démocratie participative est organisé et une assemblée citoyenne se tient avec pour objet : « Comment améliorer la santé de la population ? » 

Les opérateurs et services agréés en promotion de la santé soutiennent ce dispositif par leur expertise et leurs actions et ce, à tous les échelons des institutions de notre pays : fédéral, communautaire, régional, local… 

 Et si on osait construire ce rêve ? 

 Faire face aux multiples défis qui s’imposent encore à nous comme l’accroissement des inégalités sociales de santé, le vieillissement des populations, la fragilisation des écosytèmes, en adoptant des stratégies d’action collective. 

Bernadette Taeymans 

Une vision du futur 

Allier la santé de la population et la santé planétaire, la Promotion de la santé s’y engagera. 

Placer la Promotion de l’équité en santé au centre de programmes de Promotion de la santé ‘globale’. 

Apprendre du passé pour mieux construire l’avenir. 

Sortir de l’entre-soi, même si cela ne va pas de soi.  

Collaborer et communiquer efficacement grâce aux nouvelles technologies numériques afin de partager des connaissances et des questions qui feront certainement encore débat.   

Continuer à prendre soin de soi tout en prenant soin des autres en tenant compte des déterminants sociaux de la santé quels qu’ils soient.  

Charlotte Thibaut et Dominique Doumont, RESO

 

La transition socio-écologique: réduire les fractures sociales dans le monde d’après

Le 30 Déc 20

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Article initialement paru en juillet 2020 dans ‘Le Temps d’Après’ du Journal de l’Université d’été francophone en santé publique de Besançon, disponible à cette adresse.

Ironique « victoire » pour les professionnels de la promotion de la santé qui claironnent depuis des décennies que « la santé n’est pas un but en soi mais une ressource majeure pour le développement social, économique, et la vie quotidienneNote bas de page » : la prise de conscience que la soutenabilité de notre système de soin, le fonctionnement de tous les secteurs vitaux comme l’éducation, et de l’économie toute entière, rendent nécessaire un investissement massif dans des interventions de promotion de la santé.

La transition socio-écologique: réduire les fractures sociales dans le monde d’après

Elle est venue, non pas d’un plaidoyer particulièrement vibrant, mais d’un micro-organisme vibrionnant… La crise mondiale due à l’intrusion de la Covid-19 dans nos vies est porteuse d’impacts sur l’ensemble des déterminants de la santé : les modes de vie individuels, le fonctionnement des réseaux sociaux de proximité, les conditions de vie et de travail, enfin, les conditions socio-économiques, culturelles et environnementales généralesNote bas de page . L’urgence est alors de construire avec les publics les plus précaires des solutions soutenant leur émancipation et leur pouvoir d’agir. Fondée sur «un engagement des acteurs citoyens, associatifs et économiques dans des initiatives locales proposant de nouvelles façons de reconnecter les pratiques de vie aux milieux écologiques et plus largement aux cycles des matières, de l’énergie et du climatNote bas de page» , la transition socio-écologique apparaît totalement en phase avec les appels au « changement de système » lancés par de nombreux acteurs depuis l’émergence de l’épidémie. Telle que définie par les responsables du module « Inégalités sociales de santé et transition socio-écologique », cette approche signifie que transformations sociales et mutations écologiques doivent être mobilisées conjointement. Elles provoquent alors des changements positifs en termes de transition énergétique, de protection de la biodiversité et de prévention des risques sanitaires, dans une perspective d’accroissement de l’équité en santé.

Aujourd’hui, à l’image des solidarités spontanées qui ont émergé durant l’épidémie, la transition socio-écologique est essentiellement portée par des initiatives citoyennes participativesNote bas de page . Elles visent à soutenir les capacités de résilience des collectifs face aux défis sociaux et écologiques, en renforçant leur pouvoir d’agir par l’activation de ressources issues de toutes les composantes de la société civile. « Le changement favorable viendra des initiatives locales, des territoires, de l’entraide, de la cohésion sociale », disent les responsables du module. « Mais quelles vont être les décisions politiques à l’issue de la crise ? Réactiver les démarches communautaires en santé, favoriser les décloisonnements, ou tout miser sur les approches biomédicales, approfondissant ainsi les fractures sociales ? ». « La découverte d’un traitement ou d’un vaccin, évidemment souhaitable, ne risque-t-elle pas de remettre la prévention au second plan, alors que les maladies chroniques fortement liées au gradient social (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires) se sont révélées être des facteurs de vulnérabilité extrêmement forts ? ». Anticiper et prévenir les effets des situations épidémiques consiste donc, d’abord, à lutter contre la pauvreté et contre les inégalités écologiques et sociales.L’éducation pour la santé doit aussi prendre une place centrale dans le monde d’après. La peur qui a saisi la population l’a rendue plus disciplinée mais dans une organisation sociale temporaire qui ne correspondait pas à la vraie vie. «Les pouvoirs publics ne seront-ils pas tentés de rejouer de cette peur pour imposer un traitement ou des mesures de styles de vie dans le retour à la vie normale? L’éducation pour la santé, l’éducation à l’environnement, doivent se donner pour objectifs de développer l’esprit critique et d’apprendre à vivre avec l’incertitude. La transition socio-écologique: réduire les fractures sociales dans le monde d’après Pour vivre une vie pleine aussi bien dans son rôle de citoyen que dans la responsabilité par rapport à soi-même ou à sa famille proche, il faut pouvoir l’accepter. » «Le rapport de l’homme à la nature», disent encore les responsables du module, «est au cœur de la transition socio-écologique et de ce que nous vivons. Notre modèle social et technologique est fondé sur une conception où c’est l’homme contre la nature, ou au-delà de la nature comme dans le transhumanisme. Or l’homme est une composante de la nature».

Au regard de l’expérimentation grandeur nature que nous venons de vivre, « la transition est inéluctable. Mais quelle sera sa place dans les décisions politiques à venir ? » L’avenir se réalisera-t-il comme un film catastrophe ou comme un documentaire social et écologique engagé? Le scénario reste encore à écrire.

Christine Ferron à partir d’une interview de C. Vandoorne et M. Demarteau (Émancipation sociale, Santé des Populations, Réduction des Inégalités dans des sociétés en transition – ESPRIst, Université de Liège), A. Roy (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement – Dreal Bourgogne‒Franche-Comté, Département démarches de développement durable), I. Lepeule et F. Sergent (Réseau régional d’éducation à l’environnement-GRAINE Bourgogne‒Franche-Comté). Cet article ne traite pas tout le contenu du module que vous pouvez retrouver dans le programme de l’Université.

Charte d’Ottawa de promotion de la santé. Genève : Organisation mondiale de la santé, 1986, 5 p. En ligne : http://www.phac-aspc.gc.ca/ph-sp/docs/charter-chartre/pdf/chartre.pdf

Dahlgren G, Whitehead M. Policies and strategies to promote social equity in health: background document to WHO, strategy paper for Europe. Stockholm (SW): Institute for Futures Studies, 1991, 69 p. En ligne : https://core.ac.uk/download/pdf/6472456.pdf

Besse G. Initiatives citoyennes et transition écologique : quels enjeux pour l’action publique ? Paris : Commissariat général au développement durable, Délégation au développement durable, 2017, 78 p. En ligne : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Thema%20 -%20Initiatives%20citoyennes%20et%20transition%20%C3%A9cologique.pdf

Bar associatif, ou épicerie sociale et solidaire, à la fois chantiers d’insertion et offreurs d’alimentation saine et durable, habitat écologique, mobilités douces à la portée de tous…

Education Santé Fête ses 40 ans et s’habille pour la circonstance !

Le 30 Déc 20

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Le premier numéro d’Education Santé (dactylographié, si si !) est paru en décembre 1978. Nous avons souhaité profiter de cet évènement pour proposer un nouveau look à la revue. Tant son logo que l’habillage de ses pages se parent de nouveaux atours pour coller davantage à notre époque et nos modes de lecture.

L’occasion idéale pour un numéro thématique

Comme vous le verrez au fil des pages, le fil conducteur de ce numéro thématique est la question du genre en promotion de la santé. Découvrez sans tarder les analyses et articles des contributeur.trice.s qui nous ont permis de vous offrir ce numéro sur un thème devenu incontournable et qui nous tient à cœur en promotion de la santé.D’ailleurs, bien que nous n’utilisons pas l’écriture inclusive d’ordinaire, nous avons souhaité faire une exception à l’occasion de ce numéro spécial « genre » et laisser la plume libre aux contributeur.trice.s de ce numéro.Une autre particularité de ce numéro est qu’il regorge de ressources « pour aller plus loin… » fournie par les auteur.trice.s, par le RESO (service universitaire de promotion de la santé UCL-IRSS), etc.

…Une expérience que Education Santé souhaite renouveler, avec vos apports et suggestions !

Education Santé a pour vocation de relayer votre voix et de s’adresser aux intervenants en promotion de la santé. Vous souhaitez partager votre expérience, présenter un outil ou une initiative, proposer une analyse… ?Vous avez un article à proposer ou l’envie d’en écrire un ? Contactez-nous via notre site internet www.educationsante.be ou via education.sante@mc.be. Si vous manquez de temps pour écrire, cela ne doit pas être un frein, l’équipe est là pour vous aider.

Bonne découverte, bonne lecture… et bonne année 2019 !

L’équipe Education Santé

Bientôt 40 ans…

Le 30 Déc 20

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Bientôt 40 ans…

Vous avez bien lu le titre de mon éditorial, il n’y a pas d’erreur ! Éducation Santé existe depuis bientôt 40 ans, le premier numéro est paru en décembre 1978…

Bref flashback

Nous avons vérifié dans nos archives quelles étaient les préoccupations de la revue à l’époque. C’était hier, c’était un autre siècle, c’était un autre monde. Et pourtant…

La Mutualité chrétienne avait investi le champ de l’éducation sanitaire en 1976, deux ans avant le démarrage de la revue. Les services d’éducation pour la santé flamand et francophone de l’organisme assureur étaient fort proches, ils développaient des projets communs, ils échangeaient des contenus dans leurs publications respectives, ils partageaient même leurs locaux et un collaborateur graphiste. Autres temps…

En décembre 1986, au lendemain donc de la signature de la Charte d’Ottawa, Éducation Santé consacrait un épais numéro aux réalisations de l’organisme assureur au cours de la décennie écoulée.

Tout devait changer

La politique de prévention collective avait été confiée aux Communautés linguistiques du pays quelques années auparavant.

Avec d’autres, du côté francophone [1], nous plaidions pour «l’établissement d’une réglementation concernant l’attribution des subventions et l’organisation d’une structure de coordination [2]».

Nous avons été entendus puisqu’un an plus tard, une première réglementation voyait le jour, suivie en 1997 par le décret du 14 juillet organisant la promotion de la santé en Communauté française de Belgique, décret qui fit les frais de la 6e réforme institutionnelle de notre pays en 2014.

Rien n’a vraiment changé ?

Quelques mois avant la signature de la Charte d’Ottawa, la revue déplorait la «permanence du modèle médical». Les faits sont têtus, la même constatation peut toujours être faite 30 ans plus tard au simple énoncé des montants totalement disproportionnés consacrés à la prévention et à la ‘réparation’ dans notre pays comme dans d’autres au sein de l’Union européenne et au-delà.

Et pourtant, que de chemin parcouru entretemps: mise en place de formations supérieures de grande qualité, maturation théorique considérable, professionnalisation des intervenants, mobilisation ‘politique’ au sens noble du terme pour plus d’équité, démarches collectives, idées fécondes qui percolent lentement, y compris dans des milieux a priori hermétiques…

Le présent numéro d’Éducation Santé entend témoigner des difficultés d’implantation de ce qui apparaît, aujourd’hui encore comme un changement radical de paradigme. Il entend souligner aussi les avancées, les progrès, les succès réels engrangés à l’égard des stratégies défendues dans la charte.

Dites-le avec des fleurs

Nous avons choisi d’illustrer ce numéro quelque peu austère par des fleurs, normal pour célébrer un anniversaire. Mais pas n’importe quelles fleurs!

Ainsi, la photo de couverture propose une vue du Festival canadien des Tulipes, cette fleur étant le symbole de la ville [3]. Cet événement a lieu chaque année au printemps dans la capitale, où on peut admirer plus d’un million de tulipes. Il évoque le séjour à Ottawa de la famille royale néerlandaise, réfugiée au Canada pendant la seconde guerre mondiale.

Les autres fleurs ont été choisies par quelques collaboratrices de la revue en réponse à une question ‘portrait chinois’: ‘Et si la promotion de la santé était une fleur, ce serait…’

Merci

Ce document de référence se terminait par un «appel pour une action internationale». À notre modeste échelle, nous y sommes très attachés dans l’espace francophone.

Vous en trouverez la manifestation concrète dans les pages qui suivent. Chantal Vandoorne (Belgique) et Anne Le Pennec (France) ont investi une énergie considérable dans ce numéro un peu particulier de la revue. Qu’elles en soient chaleureusement remerciées.

Sans elles en particulier, Éducation Santé ne serait pas ce qu’elle est, de même que la revue n’aurait pas pu se développer sans la collaboration bienveillante de centaines d’auteurs tout au long de ses bientôt 40 ans d’existence.

À eux, comme à nos très fidèles lecteurs [4], je dis simplement: merci.


[1] Le secteur francophone de la promotion de la santé, quelque peu désertique dans les années 70, s’était sérieusement étoffé au tournant des années 80.

[2] ‘Deux ans de libéralisme’, article non signé, Éducation Santé n° 30, décembre 1987, p3.

[3] Merci à Pascale pour l’idée!

[4] D’après la récente évaluation que nous avons réalisée en 2016, 75% des abonnés le sont depuis plus de 2 ans.

Ensemble nous sommes plus forts!

Le 30 Déc 20

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L’année qui vient de s’achever a vu un double événement dans le petit monde de la promotion de la santé francophone belge: la création de deux fédérations regroupant la plupart des acteurs subventionnés du secteur.

La plus rapide à se constituer a été la Fédération wallonne de promotion de la santé, fondée le 19 mai 2016, suivie quelques mois plus tard, le 21 novembre 2016, par la Fédération bruxelloise de promotion de la santéNote bas de page.

Nous ne reviendrons plus sur la bizarrerie qui veut que sur un territoire aussi petit qu’une partie de la Belgique et avec une population bénéficiaire des interventions aussi limitée (environ 4.500.000 de personnes d’après les chiffres officiels de population 2016), il ‘fallait’ deux asbl, les aléas de la politique nationale sont passés par là…

Heureusement pour la cohérence ‘francophone’, les deux associations partagent les mêmes valeurs, exprimées dans leurs statuts (je paraphrase les textes):

Les associations ont pour but de valoriser la promotion de la santé au sein des politiques actuelles et futures.

L’objet social des associations découle du mémorandum du secteur de la promotion de la santé de mars (Bruxelles) ou juin (Wallonie) 2014 des Plates-formes de promotion de la santé et consiste à:

  • faire connaître, reconnaître et défendre l’existence structurelle et financière des membres dans leurs missions de promotion de la santé;
  • assurer la représentation de la promotion de la santé dans les organes de concertation et de décision qu’ils soient institutionnalisés ou non;
  • soutenir un plaidoyer (partager une vision commune de la promotion de la santé et lui donner de la visibilité, la défendre et promouvoir auprès des politiques, des médias et d’autres secteurs d’activité);
  • valoriser l’action de ses membres en matière de promotion de la santé.

À côté de ces quatre objectifs communs, la Fédération wallonne a aussi pour buts de:

  • renforcer les pratiques communes en s’appuyant sur l’expertise de ses membres;
  • rassembler et fédérer les membres, favoriser cohérence et cohésion tant en interne qu’avec des associations similaires au niveau régional, communautaire, fédéral et international.

Ce dernier objectif semble en partie réalisable si on en juge par le nombre d’associations, financées par les deux régions, qui sont membres des deux fédérations: 25 sur 33 à Bruxelles, et sur 51 en Wallonie (chiffre pouvant évoluer un peu dans le futur).

Éducation Santé se félicite de cet aboutissement d’une belle idée très ancienne, les premières tentatives de regroupement des acteurs de la promotion de la santé datant du tout début des années 80 avec l’Association pour la promotion de l’éducation pour la santé (APES)Note bas de page.

Une excellente année aux deux jeunes associations et à tous nos lecteurs!

Voir l’article ‘La Fédération wallonne de promotion de la santé, enfin!’, propos de Chantal Leva et Yves Gosselain recueillis par Christian De Bock, Éducation Santé n°325, septembre 2016, et ‘La Fédération bruxelloise de promotion de la santé est née’, Christian De Bock, Éducation Santé n°328, décembre 2016.

Il s’agit bien de la première ‘formulation’ de l’APES à Liège, comme chacun sait plus active que jamais aujourd’hui au profit des régions wallonne et bruxelloise (Cocof) et de l’ONE.

Deux fédérations pour la promotion de la santé belge francophone

Le 30 Déc 20

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Deux fédérations pour la promotion de la santé belge francophone

Le 14 janvier dernier marquait de manière très concrète le transfert des compétences promotion santé aux régions… et le début d’un cloisonnement inquiétant.Un grand nombre d’acteurs du secteur, wallons et bruxellois, se sont réunis ce jour-là à Namur en ‘inter-plateforme’Note bas de page afin de voter la création d’une ou plusieurs fédération(s) de promotion de la santé. À la majorité des deux tiers, le vote en quatre tours était sans appel. Le secteur francophone de la promotion de la santé, qui avait déjà pourtant bien du mal à faire corps pour défendre son idéologie, sera représenté, dans les lieux de concertation et instances régionales, par une fédération wallonne et une fédération bruxelloise.Ceux qui s’étaient prononcé pour une seule fédération francophone ont pu s’exprimer sur leur choix. C’est ce qu’a courageusement fait Cristine Deliens, de l’asbl Cordes, soulignant le gaspillage de temps et d’énergie engendrés par la création de deux entités distinctes et l’affaiblissement évident d’un secteur déjà fragile et lourdement touché par la régionalisation.Les plus frileux ne souhaitant pas s’exprimer en séance ont été invités à envoyer leurs commentaires par écrit, afin de rédiger une note de minorité. Autant dire que si la démarche, très ‘promotion santé’ (au sens caricatural du terme), de permettre aux uns et aux autres de s’exprimer est plutôt bonne, cette note de minorité éventuelle restera fort probablement dans les tiroirs du secteur, au même titre que le travail sur le Code de la santé de l’ancienne Ministre Laanan.Si les organisations ont opté pour une scission régionale, la création de liens entre les deux fédérations, largement débattue en séance, a toutefois été plébiscitée.C’est de bonne guerre. Un brin ironiques, certains n’ont pas hésité à proposer la création d’un lieu commun (une troisième fédération francophone de promotion de la santé par exemple) pour examiner cette question plus avant…La localisation des deux sièges sociaux doit quant à elle être votée prochainement dans chaque plateforme (ce texte est rédigé le 27 janvier 2016, ndlr).Enfin, un travail important sur les statuts des deux fédérations doit encore être réalisé, avec l’aide d’une organisation spécialisée dans l’accompagnement juridique de ce type de démarche.Cette réunion, dont je mentirais en disant que le résultat m’a remplie de joie n’en est pas moins un événement historique pour le secteur de la promotion de la santé francophone. Reste à voir s’il restera dans les annales pour de bonnes ou de mauvaises raisons…

Pour rappel, à l’annonce du transfert de compétences, le secteur s’est constitué en deux plateformes, l’une wallonne et l’autre bruxelloise, dans l’espoir (entre autres) d’être mieux entendu avant la mise en place des nouveaux dispositifs de promotion de la santé par les deux régions. Voir l’article ‘Une mobilisation collective dans l’urgence’, Éducation Santé n° 301, juin 2014.

La revue Éducation Santé, qui s’adresse indifféremment à des acteurs wallons, bruxellois, français, québécois ou autres, fait partie des deux plateformes.

Au service des intervenants francophones en promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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Conformément aux dispositions légales régissant leur fonctionnement, les mutualités belges consacrent des montants importants à des programmes de promotion de la santé destinés à leurs affiliésNote bas de page.

À côté de cela, deux d’entre elles développent depuis de nombreuses années des activités destinées aux acteurs de deuxième ligne en promotion de la santé : Solidaris (Mutualité socialiste) anime depuis plus de quinze ans le ‘Centre de référence de l’outil pédagogique en promotion de la santé’, mieux connu sous les noms d’Outilthèque Santé ou ‘PIPSa’ (www.pipsa.be)Note bas de page. Quant à la Mutualité chrétienne, elle édite depuis 1978 la revue Éducation Santé, mensuelle depuis décembre1988 (www.educationsante.be)Note bas de page. Ces deux réalisations sont financées depuis belle lurette par les pouvoirs publics francophones : la Fédération Wallonie-Bruxelles jusqu’à l’an dernier, la Wallonie et la Commission communautaire française (Région de Bruxelles-Capitale) depuis 2015. Elles sont toutes les deux ‘au service des intervenants francophones en promotion de la santé’ pour reprendre la formule en couverture d’Éducation Santé. Elles ne visent donc pas du tout les affiliés de ces deux organismes assureurs, vu que leur cible est constituée de professionnels de la prévention et non du grand public. Bien entendu, les collaborateurs éducatifs des deux mutualités peuvent profiter de ces services, au même titre que tous les autres utilisateurs, ni plus, ni moinsNote bas de page. Ces deux outils ne leur sont donc nullement ‘réservés’. Nous pouvons affirmer que tant la revue Éducation Santé que l’Outilthèque Santé utilisent l’argent public exclusivement pour offrir à la communauté éducative francophone (donc pas uniquement en Belgique) les services qu’elles s’engagent à lui rendre vis-à-vis des pouvoirs subsidiant leurs deux projets. Il n’était peut-être pas inutile de le rappeler en cette période de turbulence pour le secteur de la promotion de la santé… Image Image

Leurs efforts sont d’ailleurs valorisés dans leurs frais d’administration après validation par l’Office de contrôle des mutualités.

L’équipe de PIPSa : Catherine Spiece, coordination de l’Outilthèque ; Maria Sugero, documentaliste-bibliothécaire, suivi du site et des réseaux sociaux, Annick Cornelis, secrétariat.

L’équipe d’Éducation Santé : Christian De Bock, rédacteur en chef et Carole Feulien, journaliste, responsable lettre d’information, animatrice site et réseaux sociaux.

À titre d’exemple, sur 1 141 abonnés ‘papier’ à Éducation Santé (envoi du numéro 315), 36, soit 3 % travaillent à la Mutualité chrétienne.

Régionalisation de la promotion de la santé?

Le 30 Déc 20

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C’est un fait acquis pour tout le monde: la compétence santé francophone a été transférée de la Fédération Wallonie-Bruxelles à la Wallonie et à la Cocof bruxelloise. C’est en tout cas le discours que nous entendons depuis plus d’un an. Cette affirmation mérite pourtant d’être nuancée.Le budget que la Fédération Wallonie-Bruxelles consacre à la santé était auparavant d’environ 40 millions d’euros. Maintenant, les moyens ‘francophones’ se répartissent comme suit, compte tenu d’un important transfert du niveau fédéral vers la Communauté française pour l’achat des vaccins.Pour l’année 2015, l’Office de la naissance et de l’enfance a disposé d’une dotation de près de 43 millions pour la promotion de la santé à l’école (PSE, 21.135.000 euros), la vaccination des enfants et adolescents (20.421.000 euros) et les dépistage néonataux (1.402.000 euros). Rappelons ici que l’ONE est un organisme d’intérêt public doté de la personnalité juridique et placé sous la tutelle du Gouvernement de la Communauté française.Le montant à disposition de la Wallonie est de 9.768.000 euros et celui de la Commission communautaire française de 3.380.000 euros.En d’autres termes, 76,5 % des moyens sont donc toujours à la Fédération Wallonie-Bruxelles, 17,5 % échoient à la Wallonie et 6% à la Cocof.Comme dirait l’autre, «Tout ça pour ça?»

Approches communes de l’enfance et de la promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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En décembre dernierNote bas de page, Éducation Santé vous incitait à découvrir, sur le site www.oejaj.cfwb.be, les nombreux travaux commandités, réalisés et diffusés par l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse (OEJAJ), argumentant les voies de réflexions communes avec celles des acteurs de promotion de la santé.

Approfondissant cette première impression, Éducation Santé a noué un partenariat avec l’OEJAJ et lui a demandé de se présenter, puis d’orienter ses lecteurs au cœur des travaux les plus emblématiques de ses missions et de son engagement au service de la promotion des droits de l’enfant.

L’investissement dans les politiques de l’enfance, de l’éducation de base, est unanimement pointé par les travaux scientifiques et organismes internationaux comme un des principaux déterminants de la réduction des inégalités sociales de santé dans une populationNote bas de page. Ce dossier montre que construire l’équité en santé et promouvoir les droits de l’enfant convergent non seulement sur le plan des finalités, mais aussi sur celui des stratégies, des objets d’action prioritaires.

Nous y découvrons combien la vision des acteurs de promotion de la santé rencontre celle des autres secteurs préoccupés par l’enfance et la jeunesse: certaines phrases des articles nous sont étrangement familières, certains auteurs cités par l’équipe de l’OEJAJ sont enseignants-chercheurs dans des Écoles de santé publique, etc. Les facteurs favorables à la construction d’une politique transversale locale sont semblables qu’elle soit de l’enfance ou de la santé, l’identification des différents niveaux de participation aussi.

Travail sur l’estime de soi, exercice des compétences psychosociales, activités qui favorisent l’empowerment individuel et collectif, attention à la participation des populations concernées, aménagement sécurisant et épanouissant des milieux de vie, autant de pratiques caractéristiques des approches de promotion de la santé, qui font écho aux dimensions du bien-être issues de l’expression des enfants et des jeunes. Autant de dimensions que des chercheurs ont par ailleurs reliées aux différences de position sociale qui creusent les inégalités de santé.

Ainsi, les articles présentés dans ce dossier expriment suffisamment de culture et de références communes pour pouvoir envisager en toute confiance une appropriation réciproque de leurs spécificités par les secteurs de l’enfance et de la jeunesse d’un côté, par secteur de la promotion de la santé de l’autre.

Suffisamment de communautés donc pour pouvoir tirer profit des informations précises fournies par les productions de l’Observatoire en vue de documenter concrètement cette vision globale et intégrée de l’enfance et de la jeunesse qui complémenteNote bas de page naturellement l’approche globale et intégrée de la promotion de la santé. Dans les deux cas, le mot clé est: transversalité.

En particulier, les acteurs de promotion de la santé pourront enrichir leurs pratiques avec des outils concrets et précis qui favorisent la participation des enfants et des jeunes, avec des repères qui facilitent la compréhension, par ceux-ci, des informations et des enjeux qui les concernent. On peut en effet supposer que ces repères s’inscrivent dans les bonnes pratiques de littératie en santé.

Enfin l’enquête qui a fait émerger auprès des jeunes de 12 à 16 ans les pratiques d’affiliation, les effets des affiliations et les liens qu’elles entretiennent avec les inégalités socio-économiques, nous invite à approfondir leur importance comme médiateurs des inégalités sociales de santé: entre position sociale et accès aux services, accès à la connaissance, au sentiment de compétence, à la confiance en soi…

L’OEJAJ est un service transversal au carrefour de différentes compétences gérées par les entités fonctionnelles. Il oppose la globalité des individus à la fragmentation des politiques. La répartition des compétences de promotion de la santé entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et les régions laisse présager une fragmentation supplémentaire: elle comporte une dimension générationnelle. Il convient donc aussi d’opposer cette fragmentation des politiques et le concept de construction de la santé tout au long de la vieNote bas de page.

Les enjeux liés au tissage de transversalité sont majeurs: la santé est un des droits de l’enfant et une des dimensions du bien-être de celui-ci, la mise en œuvre transversale des droits de l’enfant rencontre les déterminants sociaux de la santé. Ce dossier, nous l’espérons, pose les prémisses d’alliances qui conforteront une vision et des approches communes. C’est, en tout cas, dans cette perspective que nous vous invitons à prendre connaissance de la continuité et de la diversité des travaux de l’OEJAJ au travers de sept thématiques spécifiques qui ont semblé particulièrement pertinentes pour les acteurs de la promotion de la santé.

ANDOORNE C., Cracs, Neets… and Agency, le vocabulaire d’un autre monde… ou pas?, Éducation Santé n° 306, décembre 2014.

PAQUET G. et al (2009), Les inégalités sociales de santé à la petite enfance: comment réduire leurs répercussions à l’âge adulte, Éducation Santé 245, mai 2009, pp 8-10.

Par analogie avec la complémentation (des protéines): augmentation de la valeur nutritive protéique obtenue en mélangeant deux protéines qui ont un acide aminé limitant différent, dans des proportions telles que la qualité protéique du mélange est supérieure à celle des deux protéines constituantes prises séparément.

Health2020 (OMS- Europe) réaffirme l’importance de la santé comme ressource essentielle pour la société, mais aussi l’influence de toutes les politiques sur la santé (Health in all policies). Il met l’accent sur l’amélioration de la santé et la réduction des inégalités sociales de santé à travers une gouvernance mobilisatrice et participative. Il propose 4 priorités: une approche de la santé émancipatrice et continue («tout au long de la vie»); des stratégies de santé transversales et intégrées dont la promotion de la santé est le noyau central; un système de santé centré sur les besoins des populations (couverture universelle, première ligne, santé publique, etc.); des communautés résilientes et des environnements favorables. Voir aussi sur notre site.

L’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse: produire des connaissances utiles pour l’action

Le 30 Déc 20

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L’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse: produire des connaissances utiles pour l’action

Ce texte est une adaptation de l’introduction à la publication ‘15 ans de recherches pour l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse – Florilège de publications’

L’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse (OEJAJ) a fêté ses quinze ans en octobre 2014. Service d’étude du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les missions qui lui sont confiées visent à l’élaboration de politiques globales et intégrées au bénéfice des enfants et des jeunes: il a été conçu comme un service transversal, au carrefour de différentes compétences gérées par les administrations fonctionnelles. Il appuie résolument ses actions sur la Convention internationale des Droits de l’Enfant qu’il contribue à promouvoir et à mieux faire connaître.

Les travaux réalisés par l’Observatoire ont pour ambition de jeter des ponts entre les différents secteurs et les différents acteurs concernés par les politiques d’enfance, de jeunesse et d’aide à la jeunesse. Par exemple, en abordant des problématiques partagées par plusieurs acteurs ou en traitant les objets d’étude de manière décloisonnée.

Quatre piliers

L’identité de l’Observatoire repose sur quatre piliers:

  • Service d’étude transversal, il réalise ou pilote des recherches et des évaluations;
  • Service d’aide à la décision publique en matière de politiques d’enfance, de jeunesse et d’aide à la jeunesse, il diffuse les résultats de ces recherches et évaluations et les traduit en préconisations;
  • Composé d’une équipe pluridisciplinaire, il contribue à l’articulation des pratiques de terrain et de recherche;
  • Attaché au Secrétariat général du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il fonde ses activités sur une éthique double: celle de la recherche scientifique et celle du service public.

Les missions de l’Observatoire

Ses missions se déclinent en quatre axes de travail:

  • Mieux connaître les enfants et les jeunes, en restant en permanence à leur écoute;
  • Mieux connaître les services de la Communauté française, en prenant en compte l’expertise des acteurs;
  • Promouvoir les droits et le bien-être des enfants et des jeunes, en plaçant la Convention internationale des Droits de l’Enfant au centre de ses travaux;
  • Évaluer les politiques d’enfance et de jeunesse, en permettant à chacun de mieux comprendre les effets de ses actions.

Sa volonté de connaître, de rassembler, d’articuler, de coordonner peut se résumer en une formule: produire des connaissances utiles pour l’action.

Ressources et outils

Cette volonté se décline concrètement en une variété de ressources et d’outils mis à disposition des différents acteurs et partenaires: rapports de recherche, lettres d’information, «working papers», vidéos, bases de données, cartographies interactives, manuels ou guides pratiques, publications à destination des enfants…

Tous disponibles via le site internet: www.oejaj.cfwb.be

Au-delà de cette diversité, l’Observatoire accorde une place prépondérante au développement de véritables lignes de recherche et d’expertise comme par exemple la réalisation d’enquêtes auprès d’enfants et de jeunes, l’évaluation des politiques publiques, les publications adaptées aux enfants (‘childfriendly’), la participation des enfants et des jeunes ou encore l’élaboration d’indicateurs.

Pour en savoir plus…

15 ans de recherches pour l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse, Florilège de publications: http://www.oejaj.cfwb.be/index.php?id=publi_oejaj

Rentrée chahutée

Le 30 Déc 20

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Le secteur de la promotion de la santé, déjà sérieusement secoué ces derniers annéesNote bas de page, n’est pas encore au bout de ses peines.

Loin de moi l’idée de noircir le tableau. Nous pouvons mettre au crédit de la Wallonie et de la Cocof bruxelloise qu’elles préparent activement leurs dispositifs respectifs pour accueillir leurs nouvelles compétences socio-sanitaires.

La première a choisi de mettre d’abord en place l’Agence wallonne de la Santé, de la Protection sociale, du Handicap et des Familles, annoncée pour le 1er janvier 2016, qui lui permettra d’accueillir au mieux ses nouveaux champs d’action hérités de la 6e réforme de l’État (voir notre article dans la version numérique de ce numéro).

La seconde a opté pour l’élaboration d’un décret francophone bruxellois relatif à la promotion de la santé qui suit son parcours législatif en ce mois de septembre.

Le Conseil supérieur de promotion de la santé a eu la possibilité de remettre un avis sur ces deux initiatives. On verra prochainement si ses excellentes recommandations auront été entendues. Toujours est-il qu’il a pu ainsi collaborer de manière constructive à cette nouvelle évolution institutionnelle, ce qui n’allait pas du tout de soi voici quelques semaines à peine.

Autre élément positif, notre secteur s’est enfin doté depuis un peu moins de deux ans d’organes de plaidoyer, les plateformes bruxelloise et wallonne de promotion de la santé, qui ont en outre la bonne idée de s’informer mutuellement et de se concerter sur certains dossiers. Ce sont peut-être les prémisses d’une structuration formelle dont la promotion de la santé a besoin aujourd’hui plus que par le passé.

Un gros point d’attention est la gestion de la période de transition suivant le transfert de la promotion de la santé de la Fédération Wallonie-Bruxelles aux deux régions. Depuis le 1er janvier 2015, ce sont les régions qui doivent prendre en charge le subventionnement des équipes et des projets. Et cela prend plus de temps qu’espéré…

Une période de statu quo d’un an a été prévue, au cours de laquelle le financement du secteur est assuré sur base des engagements des années antérieures. Concrètement, la liquidation des soldes des subventions octroyées en 2014 et des avances pour 2015 sont maintenant à charge de la Wallonie et de la Cocof, selon une clé de répartition convenue de 2/3 Wallonie et 1/3 Cocof BruxellesNote bas de page.

Et là, cela coince, les paiements des soldes et les arrêtés de subventionnement accusent beaucoup de retard par rapport à 2014.Au moment de mettre sous presse ce numéro de rentrée, les soldes 2014 et les avances 2015 d’Éducation Santé ont enfin été payés. Il n’en est malheureusement pas de même pour l’ensemble des associations concernées. Pour une publication comme la nôtre, éditée par une grande mutualité, ces délais de paiement étaient supportables. Pour une modeste asbl – et c’est le cas le plus fréquent dans notre secteur – cette situation est bien plus préoccupante. Et elle était tellement prévisible…

La sympathie des cabinets et la ‘compréhension’ des administrations sont une maigre consolation quand il s’agit de licencier ou de réduire le temps de travail du personnel ou d’obtenir un crédit d’institutions financières aussi enthousiastes à l’idée de prêter au secteur non-marchand que de renflouer la Grèce!

Avec d’autres, nous plaidions pour que les entités concernées par cette réforme prévoient une période de transition suffisamment longue pour ne pas mettre en danger un secteur chroniquement fragile. Il est regrettable que nous n’ayons pas été entendus…

Structuré depuis le début 1998, il n’aura connu qu’une bonne dizaine d’années de tranquillité, puisque déjà au début de la législature précédente, sa réforme était envisagée, au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans un premier temps, dans le sillage de la 6e réforme de l’État ensuite.

Pour les projets couvrant à la fois Bruxelles et la Wallonie. Les projets exclusivement wallons ou bruxellois sont intégralement pris en charge par une seule région.

Il ne faudrait pas noyer le poisson

Le 30 Déc 20

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Il ne faudrait pas noyer le poisson

Les professionnels de la promotion de la santé belges francophones ne savent plus à quel naissain se vouer, les changements institutionnels récents les rendent (requin) marteau. L’inquiétude est grande dans le secteur, pas question de se marée dans le climat actuel.

Avec d’autres, nous avions pourtant demandé aux politiciens qui font si peu de ca(billaud) de la promotion de la santé qu’ils arête(nt), mais ceux-ci n’ont pas raie(pondu) à nos appels. Et de nous balancer les accords de la Saint-Pierre (à l’oseille) ou de la Saint-Jacques (en carpaccio), qui ne nous laissent guère l’anchois.

Nous avions beau leur tendre la perche (du Nil), rien à faire, ce sont les forces centrifuges qui une foie (de morue) de plus ont donné le thon. À entendre un politicien d’un parti nationaliste du (mer du) nord du pays, Herman Pladijs, il n’y avait pas lieu (lieu jaune et lieu noir bien entendu) de ralentir le rythme, et il plaide d’ailleurs toujours pour une régionalisation accrue d’autres branchies de la sécurité sociale.

Devant cette évolution, je bisque (de homard) !

Mais la résistance s’organise, et les deux plates-formes se creuse(nt) pour mettre le turbo(t), même si certains acteurs restent muets comme des carpes. Le moule de la sole(idarité) citoyenne n’est pas cassé, heureusement. Personne ne doit rester en (do)rade, cela ne fait pas une plie… D’après la loi de Poisson, il est statistiquement prouvé que le 6e réforme de l’État ne sera pas la dernière. Il y en aura sept, voire huîtres, malheureusement. Anguille de conclusion, je dirais «Saumon ce qui peut l’être encore, mille sabords!»

Pour tout savoir sur la promotion de la santé en Belgique francophone

Le 30 Déc 20

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Pour tout savoir sur la promotion de la santé en Belgique francophone

À l’heure où le transfert d’une partie du budget de la promotion de la santé est effectiveNote bas de page, il peut sembler quelque peu provocateur de titrer un éditorial sur la francophonie belge plutôt que sur Bruxelles et/ou la Wallonie.

La prise en considération des particularités régionales n’est pas incompatible selon nous avec cette dimension culturelle qu’Éducation Santé défend depuis longtemps, à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières, et avec un certain succès à en croire les encouragements fréquents de nos amis africains, français et québécois.

Donc, n’ayons crainte de nous inscrire dans une dimension essentielle du ‘projet commun d’organisation des nouvelles compétences en matière de santé, d’aide aux personnes et d’allocations familiales’ tel que présenté par le PS, le MR, Écolo et le cdH en septembre 2013: «nécessité de maintenir et renforcer des liens privilégiés entre la Wallonie et Bruxelles pour faciliter la vie des bénéficiaires et prestataires, pour garantir la solidarité au niveau le plus haut possible et un accès aux prestations les plus larges pour l’ensemble des citoyens».

Qu’on me permette de rappeler ici les fondamentaux de notre mensuel et sa volonté réaffirmée de s’inscrire dans les bouleversements que connaît aujourd’hui le secteur de la promotion de la santé mais aussi de manière plus générale celui de l’information.

Des dizaines d’années de présence

Éducation Santé, le mensuel publié par la Mutualité chrétienne, existe depuis près de 40 ans et a franchi l’année dernière le cap de son 300e numéro.

Son but est de promouvoir la promotion de la santé: le concept, les stratégies, les méthodes, les processus d’évaluation, mais aussi les initiatives concrètes, qu’elles émanent des pouvoirs publics ou du secteur associatif, tant locales qu’au niveau de la Région de Bruxelles-Capitale, de la Wallonie, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et plus généralement de l’espace francophone (Québec, France, Tunisie…).

La revue Éducation Santé est un instrument d’information, de formation, d’échange et de contact destiné aux acteurs de la promotion de la santé en Belgique francophone et ailleurs, à titre individuel ou institutionnel dans le cadre d’une activité professionnelle.

Le public de la revue: enseignants, étudiants, animateurs, médecins, paramédicaux, documentalistes, responsables de services de promotion de la santé mutuellistes et autres, de centres de santé, de PSE, d’hôpitaux…

Déclinaisons multiples au goût du jour

Vous trouverez l’intégralité des articles parus dans la revue depuis 2001 sur son site, soit près de 2000 textesNote bas de page. De plus la totalité des numéros parus depuis le début de la publication en 1978 sont également disponibles sur le siteNote bas de page. Les amateurs d’archéologie sanitaire y observeront entre autres qu’Éducation Santé évoquait déjà la ‘promotion de la santé’ cinq ans avant la célèbre charte d’Ottawa, à une époque où il était pourtant de bon ton de parler d’‘éducation à la santé’ (j’insiste sur le ‘à’)…

Le site vient d’être complètement revu voici quelques semaines. Son moteur de recherche, qui en est le noyau, est plus puissant encore qu’auparavant et son ergonomie a été amélioréeNote bas de page. N’hésitez pas à le consulter ! Nous reviendrons longuement dans le prochain numéro sur ce travail de longue haleine qui a mobilisé la petite équipe de la revue une bonne partie de 2014.

Si vous découvrez la revue et désirez la recevoir à domicile, rien de plus simple, il vous suffit de compléter le formulaire en ligne.

Pour vous tenir informés chaque mois des derniers articles parus dans la revue, Éducation Santé vous propose aussi de vous abonner à sa lettre d’information mensuelle.

La revue Éducation Santé est aussi active depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux, afin de vous donner les dernières actualités du secteur en quelques clics. N’hésitez pas à ‘aimer’ sa page Facebook ou à la suivre sur Twitter.

Et les Actualités sont quotidiennement répercutées sur le site lui-même. De quoi vous permettre de ne pas perdre une miette des avatars que vit notre secteur!

De l’ordre de 40% des 40 millions de dépenses annuelles en la matière, les 60% restants couvrant les dépenses de vaccination et la PSE restent pour leur part à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Depuis un an, certains articles sont publiés uniquement sur le site.

En format PDF pour les 154 premiers numeros.

Le site est optimisé pour être consulté avec Internet Explorer 9+, Chrome 31+, Safari 7.0.1+, Firefox 26+ et leurs équivalents mobiles. Si votre ordinateur utilise IE 8, ce qui encore relativement fréquent, nous vous conseillons d’installer gratuitement Chrome.

Promotion de la santé et web 2.0, parlons-en

Le 30 Déc 20

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Les acteurs de la promotion de la santé se mettent à l’ère numérique : pages Facebook, sites internet, newsletters, e-permanences et autres se multiplient. Dans une volonté de rester proches de leurs publics en constante évolution, ils réinventent leurs techniques de communication et innovent.

Le phénomène du web social séduit, non sans amener son lot de questions : quelles informations diffuser ? Dans quel but ? Les outils web permettent-ils de diminuer la fracture sociale en matière de santé ou, au contraire, la renforcent-ils ? Peut-on viser des changements de comportement par ce biais ? Quelle éthique en matière de santé sur le web ? Quel soutien social permet-il d’offrir ? Comment mesurer l’impact des publications en ligne ?

Sans conteste, internet remet en question nos habitudes de travail. C’est pour y réfléchir avec une centaine de personnes que le SCPS Question Santé asbl a organisé le 18 mars 2014 la journée ‘Promotion de la santé et web 2.0, parlons-en !’. L’objectif était d’aborder de front les doutes et les interrogations mais aussi les opportunités à saisir et à venir des nouveaux supports de communication.

Comment intégrer ces outils, les utiliser au mieux ? Nous pensons que les réseaux sociaux ne pourront remplacer le débat collectif, les échanges en groupe, les focus group, les autres types de sensibilisation et de vulgarisation concernant la santé. Il s’agit donc de continuer à développer une présence ciblée sur le net, tout en tissant au mieux un réseau reposant sur une série d’approches complémentaires.

Vous trouverez dans ce numéro spécial d’Éducation Santé de nombreuses contributions d’associations et acteurs de terrain. Ils nous présentent leurs expériences, leurs réussites, leurs doutes, leurs échecs et leurs projets dans le domaine du web.

Hormis la réalisation de cette journée de réflexion et notre contribution à ce numéro, Question Santé propose depuis peu un programme de formation en partenariat avec des spécialistes du web. Quelles sont les particularités de ce programme de formation par rapport à ceux proposés par des sociétés spécialisées dans le web ? Un prix négocié et donc plus accessible au milieu associatif ( ce type de formation est souvent inabordable pour le non-marchand), mais aussi (surtout ?) la rencontre d’autres professionnels de la promotion de la santé ayant des préoccupations et interrogations proches des vôtres. Ce programme est détaillé dans ce numéro et accessible sur http://www.questionsante.org/formations.

Nous vous annonçons également d’ici la fin de l’année non pas les actes de la journée, mais un e-book reprenant les questionnements et perspectives du numérique dans notre travail de promotion de la santé : ce qui a été abordé lors de la journée mais également des réflexions et des ressources pour aller plus loin.

Car pour nous, à Question Santé, il est indispensable de garder le lien entre les finalités de la promotion de la santé, nos pratiques et les techniques web qui s’offrent à nous.

Bonne lecture et belles découvertes à vous !

Cyberdépendances ?
Comprendre les usages des nouvelles technologies

Le numéro 69 de la revue trimestrielle de Prospective Jeunesse, Drogues|Santé|Prévention proposera bientôt, à travers les contributions de chercheurs psychologues et sociologues, mais aussi de travailleurs de terrain, d’explorer les enjeux et les craintes suscités par les usages des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

‘Cyberdépendance’ est un terme à la mode, mais les contributeurs de ce numéro se méfient de son caractère stigmatisant et anxiogène, rappelant qu’internet n’est qu’un outil, dont on peut accompagner l’usage pour éviter qu’il devienne problématique.

Dans une perspective de promotion de la santé, tous rappellent, en définitive, que c’est par la relation de confiance que nous pourrons comprendre le sens des usages des nouvelles technologies pour les jeunes (mais aussi pour les adultes) et parvenir à relativiser certaines de nos peurs.

Ce numéro sera téléchargeable en format PDF sur le site de l’asbl http://www.prospective-jeunesse.be , ou en commande par mail à revue@prospective-jeunesse.be

Editorial

Le 30 Déc 20

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En débutant l’écriture de cet éditorial, il m’apparaît essentiel de nous arrêter et de prendre le temps de mettre en évidence l’apport de la revue Éducation Santé dans le monde de la prévention et de la promotion de la santé. Un outil à vocation nationale qui détient aussi l’immense privilège de bénéficier de la collaboration de personnalités internationales du secteur.

Au moment de fêter ce numéro 300, il était important de débuter par un vif remerciement aux équipes et aux personnalités qui ont fait et font cette réalité. Un coup de chapeau particulier à son rédacteur en chef et à son équipe de collaborateurs et collaboratrices.

C’est aussi un choix politique de la Communauté française et des organismes assureurs (Mutualité chrétienne et Solidaris, en particulier) de vouloir permettre l’existence d’un tel outil.

La revue joue un rôle dans la mise en réseau des acteurs de la promotion et de la prévention en santé. Nous savons tous et toutes à quel point dans ce secteur le travail en réseau, le partage de la connaissance et l’échange des bonnes pratiques sont cruciales à la réussite des politiques et des actions menées.

Et ces considérations nous amènent naturellement à nous poser la question de l’avenir de tous ces dispositifs après le transfert de compétences et la réalisation de la sixième réforme de l’État.

Les politiques de prévention sont aujourd’hui menées sur l’ensemble du territoire de la Communauté française. Elles sont déjà conduites sur un territoire relativement petit à l’échelle de la cohérence de la Belgique, demain elles seront menées sur la Région wallonne et sur Bruxelles, sur la Communauté germanophone et sur la Flandre. Même si l’accord des quatre partis francophones tend à définir des ponts solides entre tous les francophones, nous savons que dès que vous mettez en place deux lieux de décisions politiques, il y a fort à parier que le résultat sera la prise de décisions différentes.

Par ailleurs, la prévention en milieu scolaire sera coupée du reste des autres politiques de prévention. Une double logique de séparation des lieux de définition des politiques.

Plaidoyer pour une implication forte des acteurs

Un autre risque se profile à l’horizon de ce transfert de compétences. En effet, nous allons mettre en place en Région wallonne et à Bruxelles deux organismes d’intérêt public (OIP) pour gérer les compétences transférées. À l’heure de la rédaction de cet éditorial, nous ne disposons pas encore de certitudes sur le mode de gestion de ces futurs OIP. Il reste du flou autour de la place exacte qui sera laissée aux partenaires sociaux et aux acteurs de la santé que sont en particulier les prestataires de soins et les organismes assureurs.

Pourtant, tant les prestataires que les organismes assureurs ainsi que les acteurs associatifs de promotion de la santé sont indispensables par leur connaissance du terrain, par les informations dont ils disposent et par leur rôle transversal en santé pour définir au mieux les actions et politiques à mener. Nous savons que dans l’accès à la santé, la prévention et la promotion sont essentielles. Non seulement elles permettent de véritables économies dans les frais de soins de santé aidant à maitriser l’augmentation des coûts mais surtout elles donnent un véritable accès au bien-être et à la qualité de vie.

Nous sommes conscients que les transferts de compétences ont été aussi une occasion saisie par les dirigeants de notre pays pour préparer des mesures d’économie. En effet, près de 2,5 milliards seront économisés sur les trois premières années dans les budgets transférés rien que par l’application de nouvelles clés d’augmentation des budgets.

Les Régions qui vont recevoir les compétences vont donc largement manquer des moyens pour couvrir les besoins de la population dans les politiques transférées. Sans nouvelles recettes et sans économies importantes, il ne sera pas possible de poursuivre les actions menées actuellement. Or dans ces situations de difficultés budgétaires, nous savons que c’est trop souvent la prévention qui est sacrifiée.

Nous attirons l’attention de nos actuels et futurs gouvernements sur le fait que diminuer les moyens de la prévention et de la promotion de la santé, c’est, à très court terme, augmenter les dépenses en soins de santé et c’est dualiser l’accès à la santé et au bien-être entre les différentes couches socio-économiques de notre population. C’est reporter sur les individus et leurs capacités d’actions les efforts qui doivent être consentis collectivement.

Afin de tenter de ne pas tomber dans cette dérive, nous plaidons pour que dans les futurs OIP wallon et bruxellois, il soit créé une direction spécifique pour la promotion et la prévention santé.

Il nous semble que c’est indispensable afin de garantir la prise en compte pleine et entière des indispensables investissements dans ces matières pour garantir le bien-être et l’accès à la santé de toute la population wallonne et bruxelloise.

300

Le 30 Déc 20

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Voici quelques mois, j’aurais été bien en peine d’imaginer que le numéro 300 d’Éducation Santé sortirait dans un contexte marqué par la disparition programmée de la promotion de la santé en tant que compétence dévolue aux communautés de notre pays (1).

Bénéficiant d’un soutien financier récurrent de la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 25 ans, d’une remarquable stabilité institutionnelle depuis le vote du décret de 1997 et d’une confiance précieuse de la Mutualité chrétienne, son pouvoir organisateur, notre mensuel a pu se développer au fil du temps dans un climat plutôt favorable.

C’est dire si l’annonce de l’éclatement prochain (dès le 1er juillet de cette année) des compétences de santé francophones entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale a assombri notre horizon, comme celui de nombreux opérateurs du secteur.

En effet, l’avenir d’un outil d’information et de formation des travailleurs de la promotion de la santé qui est largement apprécié par ses destinataires (2) semble compromis ou à tout le moins incertain.

Le sens de notre travail dépasse le cadre étriqué de notre petite Belgique, ce qui rend l’évolution actuelle d’autant plus difficile à comprendre. À l’écart des replis territoriaux programmés, nous plaidons au contraire pour un partage des expertises francophones en promotion de la santé sans nous arrêter aux frontières du royaume. Encore heureux !

Cela me donne l’occasion d’adresser au passage un coup de chapeau bien mérité à notre correspondante française, Anne Le Pennec et à notre collaboratrice au Québec, Pascale Dupuis , dont les regards extérieurs et pertinents enrichissent considérablement notre publication.

Une petite leçon de surréalisme

À en croire la déclaration des partis à l’origine de cette réforme, elle a pour finalité de confirmer la puissance des liens entre francophones de Wallonie et de Bruxelles. Apprécions au passage ce délicat paradoxe politique qui consiste à réaffirmer un principe de solidarité tout en le mettant à mal dans les faits.

Qu’on me comprenne bien: il ne s’agit pas pour Éducation Santé de s’arc-bouter à une ‘rente de situation’ et de rejeter toute évolution. Mais, réaffirmer la pertinence d’une approche cohérente de la prévention au profit de populations partageant une même langue et une même culture, est-ce si extravagant que cela ?

On me rétorquera que l’intention des uns et des autres est de formaliser aussi souvent que possible la concertation entre Wallons et Bruxellois (3). Dans ces conditions confier la gestion de la matière ‘prévention’ à une entité commune, par exemple la Fédération Wallonie-Bruxelles, serait une bonne idée, non ?

(1) En tout cas du côté francophone.
(2) Voir l’article présentant la dernière évaluation, réalisée en 2012 : C. De Bock, ‘Votre avis sur Education Santé’, Education Santé n°285, janvier 2013, http://www.educationsante.be/es/article.php?id=1541
(3) L’exemple le plus cocasse des conséquences possibles de cette régionalisation, ce sont les campagnes radiodiffusées gratuites de promotion de la santé. On pourrait parfaitement imaginer des messages contradictoires sur une même thématique selon qu’ils émaneront du sud ou du centre du pays…

Éclaircie bienvenue

Le 30 Déc 20

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Dans la livraison de janvier d’Éducation Santé, je vous faisais part des incertitudes pesant sur l’avenir de notre publication, qui n’échappe pas aux turbulences actuelles que connaît actuellement le secteur de la promotion de la santé francophone en Belgique.

La bonne nouvelle est heureusement tombée tôt en janvier, dès la reprise après les congés de fin d’année : la Mutualité chrétienne a obtenu une convention de deux ans pour continuer la publication, d’un montant inchangé par rapport à la convention antérieure 2009-2013.

Dans la situation institutionnelle de notre pays, et en particulier de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il n’était pas réaliste d’espérer une plus longue durée. Le transfert d’une partie de ses compétences en matière de santé vers la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale devrait en effet intervenir dans les prochains mois et notre projet sera probablement concerné.

En outre, la situation financière de la Communauté française ne laisse guère de place à une progression de la dotation des programmes qu’elle subventionne, pas même une ‘simple’ indexation.

Néanmoins, l’heure est à l’optimisme pour Éducation Santé !

Et aussi à la combativité. Notre publication a l’intention de relayer les démarches du secteur de la promotion de la santé pour que les acquis engrangés depuis plus de plus de 15 ans soient sauvegardés à l’avenir.

Concrètement, nous reproduisons dans ce numéro un courrier adressé le 16 décembre 2013 par le Conseil supérieur de promotion de la santé aux ministres communautaire et régionaux concernés par le transfert. Ce courrier réaffirme avec force les fondamentaux de la promotion de la santé.

Dans le même ordre d’idée, nous partagerons prochainement avec vous un état des lieux du secteur réalisé à la ‘veille’ du transfert par ce même Conseil supérieur. Ce sera riche d’enseignements à n’en pas douter !

Une bonne année?

Le 30 Déc 20

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C’est assurément le vœu que je souhaiterais émettre, avec un point d’exclamation plutôt que d’interrogation… Malheureusement, le contexte est un peu compliquée.

Vous n’ignorez pas que le secteur de la promotion de la santé francophone belge vit une situation chahutée depuis de longs mois (1).

L’avenir immédiat de notre projet

La revue Éducation Santé n’y échappe pas. Au moment où je rédige ces lignes (15/12/2013), nous sommes toujours dans l’expectative par rapport au renouvellement de la convention qui lie depuis de très nombreuses années la Mutualité chrétienne et la Fédération Wallonie-Bruxelles pour la réalisation de cet outil destiné aux travailleurs de la promotion de la santé. La Ministre de la Santé attend que le budget 2014 soit voté pour prendre sa décision, ce qui est compréhensible mais ne fait pas notre affaire…

Heureusement, les patrons de l’ANMC ont estimé qu’il serait dommage de suspendre la publication dans l’attente des subsides espérés et nous permettent donc de continuer à vous informer en ce début d’année. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés !

Concrètement, vous remarquerez que le nombre de pages de votre magazine est passé de 20 à 16 par rapport au numéro de décembre. Ce n’est pas pour autant la conséquence d’une ‘période de battement’ entre deux conventions. Cela ne signifie pas non plus que les initiatives et réflexions à valoriser se raréfient, au contraire. L’explication est tout autre.

Nous voulons renforcer notre offre électronique en 2014, de manière à accompagner efficacement une tendance lourde de la communication, y compris en santé publique. Nous y travaillons déjà, comme l’attestent notre lettre d’information mensuelle et le bilan d’un an de présence d’ Éducation Santé sur les réseaux sociaux dressé par Carole Feulien dans ce même numéro. Mais ce n’est pas suffisant et notre site a besoin d’un sérieux rafraîchissement cette année ! Cela a un coût, bien entendu, et nécessitera un arbitrage à l’intérieur de l’enveloppe que la Communauté française pourra affecter à notre projet.

Dès ce mois de janvier, vous trouverez sur le site des articles inédits dans la revue imprimée. Nous commençons avec le portrait de Thomas Sannié , un redoutable avocat de l’associatif ‘santé’ en France, brossé par Anne Le Pennec.

À moyen terme

Comme vous le savez, les partis francophones ont décidé de régionaliser une partie importante des compétences ‘santé’ de la Fédération Wallonie-Bruxelles entre la Région de Bruxelles-Capitale et la Wallonie. Notre projet ne devrait sans doute pas y échapper. Nous le regrettons, dans la mesure où nous pensons contribuer utilement à une ‘culture’ de la promotion de la santé commune à tous les francophones de ce pays, et au-delà. Éducation Santé n’est d’ailleurs pas le seul projet financé par la Communauté française concerné par cette évolution institutionnelle préoccupante.
Affaire à suivre !

(1) Voir mon éditorial dans le numéro 294 de novembre 2013.