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Les fruits de la formation

Le 30 Déc 20

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Quatorze ans d’enseignement au CERES dans le domaine de la communication pour la santé et l’environnement

Le CERES, Centre d’enseignement et de recherche en éducation pour la santé de l’Université de Liège, organise depuis 1987 des formations dans le domaine de la communication pour la santé à l’intention des personnes à la recherche d’un emploi. Depuis 2000, ces formations sont également accessibles aux professionnels de la santé et de l’environnement.
Sandra a 37 ans . Secrétaire de formation , elle a exercé son métier dans différents secteurs . Au chômage depuis quelques mois , elle décide de suivre une formation qui l’aidera à se réorienter . Très intéressée et impliquée dans la vie associative , elle souhaiterait travailler sur le terrain , être au contact des gens dans un domaine auquel elle est sensible , la santé .
Motivée , elle s’inscrit à la formation en éducation et communication relatives à la santé organisée par le CERES . Après 2 mois et demi de cours où les modules de communication et les cours spécifiques se succèdent , elle réalise un stage de 5 semaines dans un organisme de promotion de la santé qu’elle a choisi et où elle va mettre ses acquis en pratique . Le stage terminé , convaincue de sa reconversion , elle se lance dans la recherche active d’un emploi . Une proposition parmi d’autres l’attire davantage , elle postule ; la procédure de sélection réussie , elle est engagée comme animatrice à la Ligue des Familles . Son travail consiste à organiser en équipe des modules de formation en éducation pour la santé destinés aux femmes habitant des quartiers urbains socio économiquement défavorisés . Sandra travaille à mi temps . Epanouie , elle déborde d’idées et de projets .

Historique

Sandra figure parmi les quelque 800 personnes ayant suivi une formation du CERES depuis 1987. C’est à cette date que le CERES mit en place, avec l’appui du Fonds social européen et de la Région wallonne, une formation à l’intention des personnes sans emploi. Son nom: CAPS, pour curriculum d’agents de promotion de la santé. Le CERES affirmait ainsi sa volonté d’offrir aux personnes à la recherche d’un emploi la possibilité de se former en promotion de la santé. Ces nouvelles compétences devaient leur permettre de retrouver plus facilement un emploi tout en encourageant la prise en compte de la promotion de la santé dans des secteurs professionnels diversifiés.
En 1994, un tournant s’opérait: ECOCOM voyait le jour, la santé accueillait l’environnement. Les deux formations, CAPS et ECOCOM, s’orientaient résolument vers le développement des compétences en communication.
En 2000, CAPS et ECOCOM sont devenues les ‘ Formations intégrées en communication pour la santé et l’environnement ‘ (FICSE), accessibles non seulement aux personnes sans emploi, mais aussi aux personnes exerçant une activité professionnelle dans les domaines de la santé et de l’environnement.

Finalité

:

la réinsertion professionnelle

Depuis 1987, 27 formations Caps et 14 formations Ecocom de quatre mois ont été réalisées au bénéfice de plus de 800 personnes. L’emploi (re)trouvé de 60% des apprenants dans les 6 mois qui ont suivi la formation témoigne de l’adaptation de ce type de formation au marché de l’emploi dans des domaines aussi variés que l’éducation du patient, la sauvegarde du patrimoine, la promotion de la santé auprès de publics spécifiques, la sensibilisation des enfants à l’environnement à l’école et hors de l’école, l’organisation d’événements dans les domaines de la santé et de l’environnement, la responsabilité de projets dans des organismes s’occupant de prévention, etc.
La réinsertion professionnelle des personnes ayant participé à la formation CAPS montre un bel éventail de possibilités. Certaines sont devenues responsables de la communication au sein d’associations actives dans le domaine de la promotion de la santé. Plusieurs sont responsables de l’accueil et des activités d’éducation pour la santé en maisons médicales. D’autres sont animateurs-santé dans des organismes associatifs. Quelques-uns ont trouvé place au sein d’équipes chargées de l’éducation du patient en milieu hospitalier.
Les parcours de réinsertion des personnes qui ont suivi la formation ECOCOM sont également multiples. L’un ou l’autre est devenu éco-conseiller ou responsable de la cellule environnement d’une commune. Certains sont responsables de la communication au sein d’échevinats de l’environnement, de maisons de l’environnement ou d’autres services actifs dans le domaine de la sensibilisation à l’environnement. D’autres sont devenus animateurs-nature dans des associations de protection de l’environnement. Quelques-uns travaillent dans des organismes spécialisés en environnement et en communication environnementale.

Le curriculum

Pour FICSE, l’entrée dans le troisième millénaire est signe de maturité et d’évolution. L’évaluation des formations a donné lieu à une adaptation du curriculum de formation.
Le tronc des formations, la communication, se décline en 7 modules qui répondent aux besoins, sur le terrain, du communicateur en santé et en environnement.
Celui-ci est amené à inscrire ses actions dans un schéma de planification. Le module ‘ Stratégies et méthodes en communication sociale ‘ l’aidera à planifier une intervention, à réaliser un diagnostic de situation et à construire une évaluation.
Dans sa pratique professionnelle, le communicateur en santé et en environnement évolue au sein de groupes. Le module ‘ Communication en groupe ‘ l’aidera à comprendre le fonctionnement d’un groupe, à rentabiliser le travail en équipe et à gérer les conflits. Il apprendra également à conduire des réunions et s’initiera aux techniques de médiation.
Le communicateur en santé et en environnement est souvent amené à communiquer en face à face. Le module ‘ Communication interpersonnelle ‘ lui permettra d’acquérir des méthodes et des attitudes qui l’aideront à communiquer efficacement avec l’autre.
La maîtrise de la communication écrite est également une exigence du métier. Le module ‘ Conception de supports de communication ‘ apprendra au participant à organiser une stratégie de communication vers la presse et le préparera à la formulation de messages et à la conception de supports (affiches et dépliants).
Pour certains, communiquer dans les domaines de la santé et de l’environnement, c’est animer. Le module ‘ Techniques d’animation ‘ donnera au communicateur en santé et en environnement l’opportunité d’analyser et de tester différentes démarches pédagogiques et de découvrir des outils didactiques appropriés. Il apprendra également à se mettre à l’écoute d’un groupe à travers la méthode du groupe focalisé (‘ focus group ‘).
Le communicateur en santé ou en environnement devra très souvent prendre la parole en public. Le module ‘ Communication orale ‘ lui donnera les compétences nécessaires pour préparer et présenter oralement un contenu et l’entraînera à la réalisation de supports de communication orale.
Last but not least, le module ‘ Clarification des valeurs ‘ l’aidera à construire ses repères éthiques en promotion de la santé.
Des cours spécifiques permettront en outre au futur communicateur de se familiariser avec les thèmes ou problématiques actuels en matière de santé – les assuétudes , le sida , l’éducation nutritionnelle , les soins palliatifs , la santé communautaire , l’interculturalité , etc .- et d’environnement – les déchets , l’eau , l’énergie , l’aménagement du territoire , l’éco consommation , le management environnemental , etc . Organisés en plates-formes de discussions et d’échanges, les cours spécifiques ne feront pas du communicateur en santé ou en environnement un spécialiste des deux domaines considérés, mais ils lui serviront de points de référence par rapport à ces thématiques.

Le lien santé-environnement constitue une des principales préoccupations des organisateurs de la formation. L’actualité nous montre quotidiennement l’intérêt majeur à établir des interactions entre la santé et l’environnement et ce dans une perspective de développement durable. Par ailleurs, des forums de discussion, des travaux pratiques et les cours spécifiques poursuivront cet objectif.
Afin de satisfaire le public en répondant à ses besoins, nos méthodes sont axées sur la participation: cours concrets et pratiques, recherches et travaux, mises en situations, échanges d’expériences. Les bases théoriques serviront à la mise en œuvre de projets sur le terrain et à la réalisation d’activités.
Les participants demandeurs d’emploi bénéficient en outre d’un module ‘ recherche d’emploi ‘ et d’un stage de cinq semaines dans une administration, une entreprise ou une association. Au terme de la formation, chacun se trouve ainsi armé pour la conquête d’un nouvel avenir professionnel.

Le calendrier 2001 des formations

Comme chaque année, deux sessions de formation sont programmées en 2001. La première session a commencé le 28 février et se terminera le 30 juin. La seconde session aura lieu de la fin août à la fin décembre 2001. Les demandeurs d’emploi suivent l’intégralité de la session tandis que les professionnels de la santé et de l’environnement ont la possibilité de choisir ‘ à la carte ‘ parmi les modules proposés.
Les formations ont lieu à l’Université de Liège; elles sont ouvertes à toutes et tous quel que soit le lieu de domicile de la personne .
Ces formations bénéficient du soutien du Fonds social européen, de la Région wallonne et de la Communauté française de Belgique.
Bienvenue au CERES !
Véronique Halbardier , chef de projet au CERES, Michel Andrien , directeur du CERES, Anne Riffon , coordinatrice du Programme FICSE du CERES

Toute information concernant le programme FICSE peut être obtenue auprès d’Anne Riffon, CERES, rue Stévart, 2, bât.C1, 4000 Liège, tél.: 04-366 90 60, fax: 04-366 90 62, mél: Anne.Riffon@ulg.ac.be

Instantané pour un CD

Le 30 Déc 20

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Associer processus créatif et santé

Ce disque ‘Instantané’ a une histoire. Courte mais intense. Il est l’œuvre de jeunes issus de la région de Charleroi qui, sept jours durant – sept jours seulement! -, ont travaillé d’arrache-pied sous la houlette de l’artiste toulousain Bruno Ruiz.
Bruno Ruiz est l’initiateur du concept des Chantiers publics , stages accélérés d’initiation aux pratiques de l’auteur, compositeur, interprète. Ceux-ci permettent à des jeunes sans expérience musicale particulière de s’immerger dans un processus créatif qui favorise l’expression, l’estime de soi et le respect des autres. Aidé dans son entreprise par un musicien et un technicien du son, Bruno Ruiz favorise le ‘jaillissement’ chez les participants de ces possibilités cachées en chacun de nous.
La démarche a séduit Educa-Santé qui, depuis plusieurs années, développe des programmes de promotion de la santé auprès des jeunes. Chez ceux-ci, la santé s’exprime davantage en termes d’attitudes, de ressentis, d’angoisses, d’espérances plutôt qu’en termes de maladies ou de conduites. En ce sens, l’expérience des Chantiers publics a été l’occasion d’intégrer la dimension culturelle et a donné la possibilité aux jeunes de se confronter à leur écriture, à l’expression de leur voix et aussi au regard des autres et du public. En les aidant, autrement dit, à expérimenter une autre réalité, à dépasser leurs inhibitions et surmonter leurs difficultés.
Educa-Santé a donc importé le concept de Bruno Ruiz – et son promoteur par la même occasion -, pour mener une expérience pilote qui s’est tenue du lundi 30 octobre au dimanche 5 novembre 2000 dans les locaux de l’Athénée de Fleurus.
Neuf adolescents âgés de 15 à 19 ans, tous volontaires, ont vécu intensément cette aventure et en sont sortis transformés. Ils ont, en un minimum de temps, deux jours en l’occurrence, écrit une chanson (deux pour certains) et l’ont mise en musique. Ensuite, ils ont préparé activement le spectacle, programmé le vendredi soir, devant les familles et les amis. C’est au cours du week-end, après cinq journées continues et extrêmes, que le disque fut ‘mis en boîte’.
La qualité du spectacle, celle du CD, mais surtout l’enthousiasme des jeunes et des animateurs témoignent de l’intérêt et de la pertinence de l’expérience.
Pour Educa-Santé, l’essentiel était aussi d’observer, d’analyser et de tirer les enseignements du projet. Penser ce stage en terme de ‘promotion de la santé’, c’est considérer que la création artistique permet d’acquérir des capacités mobilisables dans le projet de vie de chacun.
Dans cette perspective, la confrontation des perceptions de l’équipe artistique, des animateurs et des jeunes a permis de mettre en lumière certaines conditions de mise en œuvre et de réussite d’un tel projet.

Une démarche participative et impliquante:

– tous les jeunes participent volontairement;
– stage résidentiel en ‘immersion’;
– formalisation de la participation par le biais d’un contrat qui engage les organisateurs, les jeunes et leurs parents;
– création individuelle et collective…

Des adultes disponibles et compétents:

– rôle important de soutien, d’encouragement, d’encadrement;
– capacités d’écoute, de dialogue et de communication;
– adaptation aux besoins des jeunes;
– concertation et collaboration entre l’équipe artistique et l’équipe d’encadrement;
– complicité et entente totale au sein de l’équipe artistique;
– nécessité de se mettre au service de celui ou celle qui s’exprime, de stimuler son expression, son épanouissement…
Si cette expérience n’est pas à proprement parler un concept ‘clefs en mains’, elle n’en est pas moins reproductible moyennant certaines conditions. Son degré de réussite variera en effet en fonction d’éléments facilement gérables (encadrement, logistique,…) et d’autres qui le sont sans doute moins (le savoir-faire et le savoir-être de chacun…).
L’ambition d’Educa-Santé est de faire vivre ce projet dont les retombées paraissent essentielles pour la promotion de la santé des jeunes. L’intention est de faire partager le réel enthousiasme suscité par cette initiative par la publication d’un document relatant l’expérience et l’organisation de rencontres avec toutes les personnes qui pourraient s’engager dans un tel projet.
d’après le communiqué de presse d’Educa-Santé
Pour aller plus loin, Educa-Santé, avenue Général Michel 1B, 6000 Charleroi, tél. 071-30 14 48.

Ce qu’ils en disent

Il y avait vraiment une bonne ambiance dans tout le groupe , c’est le principal . On se soutenait mutuellement . Faudra recommencer .’ Pascal (16 ans)
On a essayé de nous tester pour qu’on aille vraiment au bout des choses . Je suis très content de cela .’ Rémi (17 ans)

Moi, toi, nous

Le 30 Déc 20

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ou Quand les enfants s’animent

Ce projet découle de nos constatations de terrain lors d’animations santé ponctuelles: les enfants possèdent de nombreuses connaissances en matière de santé mais ne les appliquent pas toujours. Si l’animation de santé ne correspond pas à une réelle demande, exprimée par les enfants, ces derniers resteront imperméables au contenu de l’animation tant au niveau des savoirs, des savoir-faire, que des savoir-être, trois notions menant à l’estime de soi.
Lors d’un séjour au Québec, nous avons également enrichi notre réflexion en rencontrant Germain Duclos , orthopédagogue, qui travaille depuis de nombreuses années dans une approche pour développer l’estime de soi.

Qui sont les acteurs du projet?

… les enfants bien sûr!
Notre programme, constitué de dix animations, a pour objectif principal d’accroître le bien-être des enfants au sein de la classe et s’adresse aux 8 – 10 ans. Cette tranche d’âge constitue une période idéale pour amener l’enfant à réfléchir sur lui-même. En effet, il commence à s’identifier à ses pairs au sein de l’école tout en cherchant à s’affirmer individuellement. Il apprend donc à argumenter ses opinions ainsi qu’à évaluer ses propres actions. Chaque année, le projet est proposé à trois écoles, lieux d’apprentissages qui doivent dans le contexte actuel non plus satisfaire uniquement les besoins intellectuels, mais également les besoins affectifs et physiques des élèves.

Comment s’établit le projet?

… le plus simplement possible.
Ce projet, destiné à favoriser le bien-être dans l’école, fait l’objet d’une nouvelle approche. Il est élaboré uniquement à partir des demandes des élèves en matière de bien-être, notre but étant de faire prendre conscience aux enfants de leurs aptitudes pour ensuite les valoriser et développer par ce fait leur estime d’eux-mêmes.
Notre méthodes est simple: nous invitons les enfants à réfléchir sur les déterminants de bien-être favorisant la notion de santé dans l’école (ex.: avoir une école propre, avoir plus de jeux, s’amuser ensemble, avoir des menus plus équilibrés à la cantine), d’élire un déterminant prioritaire et de voir comment parvenir ensemble à l’objectif fixé.
Grâce à l’échange tout au long des animations, ils construisent ensemble un projet de classe.
Les animations fondées sur des jeux coopératifs, de rôles, psychomoteurs, créatifs, symboliques, de construction et le récit de contes, se réalisent en groupe, permettant ainsi de développer les aptitudes suivantes:
-s’écouter et être à l’écoute de soi;
-s’affirmer mais aussi coopérer;
-développer un esprit critique par rapport à l’environnement;
-développer la créativité.

Pourquoi parfois trouve-t-on que la vie est moche?

Par Soufiane, Tony, Christelle, Providence et Redouan
– parce qu’il y a beaucoup de parents qui se battent (5e)
– parce que Madame donne trop de devoirs (5e)
– parce qu’on a des ennuis (6e)
– parce que les gens rendent la vie moche (5e)
– parce qu’il y a la guerre (6e)
– parce qu’il y a la mort (4e)
– parce qu’il y a la pollution (5e)
– parce que parfois on est triste (6e)
– parce qu’il y a des enfants pauvres (4e)

Existe-t-il une évaluation du projet?

…pas de projet sans évaluation!
A la fin de chaque animation, les enfants remplissent une fiche d’évaluation, cela permet d’identifier les notions intégrées et les thèmes à redévelopper. L’évaluation se fait, d’une part, grâce à des indicateurs de bonne connaissance de soi, tels que la capacité à reconnaître une habilité physique, intellectuelle, créatrice ou encore la capacité à se différencier des autres. D’autre part, elle se fait par des indicateurs d’habiletés à communiquer et à écouter, et enfin par des indicateurs d’habiletés à développer des relations sociales positives telles que la capacité à accepter les différences de l’autre, de respecter les autres. Toutefois, une évaluation finale du projet est fixée dans trois ans, le projet ayant été alors réalisé dans neuf écoles (trois écoles par an).

Vous souhaitez des exemples concrets?

…en voici deux!
La classe de 4e année de Madame Cihan de l’école communale Pierre Lairin (Anderlecht), après toutes les activités de réflexion sur ses besoins, a décidé de monter une pièce de théâtre destinée à informer les autres élèves sur le thème de la violence afin de diminuer ce fléau dans l’école.
La classe de 3e année de Madame De Vleminck à l’école d’enseignement libre Raymond Van Belle (Anderlecht également), a décidé quant à elle d’organiser un tournoi sportif interclasse afin de provoquer la rencontre et l’échange entre les différentes classes, ainsi que vendre des collations-santé pour récolter de l’argent destiné à acquerir des jeux pour la classe.

Et le futur?

Nous le construisons avec l’école.
Dans chaque école, un groupe relais d’instituteurs et autres intervenants sera formé aux outils ainsi qu’à la pédagogie de projet afin de pouvoir pérenniser le projet au sein de l’établissement scolaire.
Le travail en réseau est particulièrement efficace pour ce type de projet, c’est pourquoi nous avons décidé de travailler avec les inspections médicales scolaires (IMS), les centres psycho-médico-sociaux (PMS), les associations de quartier qui sont en contact avec les parents d’élèves, ainsi que la Croix-Rouge et la Fondation contre les Affections respiratoires et pour l’éducation à la santé (FARES). Aux parents, nous envoyons un questionnaire dans le but de déterminer leurs préoccupations de santé et leur désir de participation au projet au sein de l’école.
En conclusion … nous sommes ouvertes à de nouveaux partenariats avec des écoles mais également avec des associations d’autres secteurs tels que l’environnement, le secteur artistique et la participation du citoyen.
Christelle Lauvaux et Bénédicte Gilleman
Intéressés? Vous pouvez nous contacter à l’asbl Cultures et Santé, Chaussée de Mons 130, 1070 Bruxelles, tél.: 02/558.88.10, fax: 02/520.51.04, mél: culturesante.claeys@skynet.be, cdoc.defilippis@skynet.be.
Ce projet bénéficie de l’appui de la Communauté française et de la Commission Communautaire française.

Rendre les élèves acteurs dans des projets d’éducation et de promotion de la santé?

Le 30 Déc 20

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Lors des journées ‘Fenêtres ouvertes sur la santé’ organisées par la Croix-Rouge de Belgique (1), j’ai pu témoigner des démarches et actions concrètes réalisées dans mon école. Afin de faciliter la compréhension et surtout pour illustrer des chemins possibles à ceux qui seraient tentés par l’expérience, voici un résumé de notre démarche.

L’école

La Sainte-Union de Kain est une école d’enseignement secondaire (mais contenant également une implantation maternelle et primaire) d’enseignement général, technique et professionnel. En technique et professionnel, il y a les options ‘Education’ et ‘Hôtellerie’. Elle compte plus de 500 élèves originaires des alentours de la ville de Tournai.

Les projets concrets

Un travail de recherche interdisciplinaire sur l’alimentation des adolescents il y a quelques années a certainement été le point de départ des projets dans l’école (2). Des formations et animations avec le Réseau européen des écoles en santé (REES) ont renforcé les options prises. Depuis lors, des projets concrets organisés avec les élèves de l’école comme l’organisation d’un petit déjeuner pour toute l’école, un bar santé tenu par les élèves, des journées sans tabac, l’organisation de journées nature ou sportives, le cofinancement de fontaines d’eau dans l’école, ont acquis leurs lettres de noblesse. Cette année, un pas de plus a été franchi en obtenant un subside spécifique pour un projet global de prévention des assuétudes dans notre école; il a été baptisé ‘ Mieux vivre à l’école ‘.

Les disciplines concernées

En théorie, toute discipline est concernée par cette problématique. Dans la pratique, c’est autre chose! Un cours de l’option ‘Education’ répond en tout cas pleinement à la philosophie de la promotion de la santé. Ce cours porte l’intitulé ‘Hygiène, premiers soins, éducation à la santé’ en 5e et 6e Education technique de qualification. C’est lui qui est à la source de beaucoup de projets dans l’école pour le moment. Ensuite, d’autres cours peuvent embrayer: la biologie, l’éducation physique (avec un axe santé spécifique) mais aussi le français, la religion, l’éducation artistique, etc…
Dans la pratique, ce seront surtout les relations personnelles et ponctuelles entre la coordination pédagogique de l’école, les professeurs, les élèves qui donneront vie aux projets.

Les outils et démarches

Les formations du REES et de ‘Clés pour la jeunesse’ ont sensibilisé la coordination pédagogique et les enseignants volontaires aux aspects fondamentaux d’une relation pédagogique constructive visant le ‘mieux-être de tous’ à l’école.
Les démarches d’apprentissage obéissent clairement à une vision ‘ constructiviste ‘. En bref, il s’agit de:
Partir des représentations mentales des élèves (considérer l’élève comme une personne intéressante qui connaît des choses et possède déjà des compétences).
2° Tenir compte et susciter la dynamique d’un groupe classe en développant des relations positives à l’intérieur de celui-ci.
Négocier des projets . Le programme des cours, l’école, le professeur ont un projet pédagogique, celui-ci doit être négocié dans des projets concrets qui ont du sens pour les élèves. Des méthodes comme celles de l’APPRET (3) ou celles décrites dans la farde méthodologique de ‘Clés pour l’action’ (4) sont de véritables trésors pour aider l’enseignant et ses élèves à réussir des projets qui donnent du sens aux apprentissages.

Conclusions

Réussir des projets (d’éducation, de promotion de la santé ou autres) avec ses élèves est une grande source (d’auto-)satisfaction. Une première réussite sera très souvent le démarrage ou la relance d’une véritable motivation. Dans ce cas, les élèves deviennent de plus en plus acteurs dans le processus d’apprentissage.
Travailler de la sorte se démarque donc de la façon classique de délivrer un message magistral et suppose la mise en œuvre de ressources et de démarches très diverses avec le groupe classe, vers les collègues et vers le monde hors école. Ces démarches sont lourdes et ‘chronophages’, elles bousculent et dépassent le travail par disciplines et se heurtent parfois à un système scolaire trop rigide.
Cependant cette façon d’aider les élèves à résoudre de vrais problèmes complexes me semble être la plus fructueuse pour rendre les élèves plus compétents. Je formule ainsi l’hypothèse que si, dès l’école secondaire on arrive à rendre nos élèves compétents, par exemple par des actions de mieux vivre à l’école, on augmente leurs chances d’être compétents dans la gestion de leur santé dans leur vie d’adulte.

Paul Dendoncker , professeur d’éducation physique et de biologie à la Sainte-Union de Kain, Conseiller pédagogique en Education physique pour le Diocèse de Tournai, mél: paul_dendoncker@yahoo.fr
Site internet de l’école où vous trouverez un aperçu des projets santé: https://sunion.multimania.com/projets/projetsante9899.htm (1) Voir le dossier ‘La promotion de la santé à l’école’, Education Santé n°158, pp.1-8
(2) ‘Quand interdisciplinarité rime avec santé’, C. Boudailliez-Delory et P. Dendoncker dans Education Santé de mars 1996, pp.7-11
(3) ‘Référentiel d’actions en éducation à la santé’, M. Demarteau, FeSEC, 1993
(4) ‘Clefs pour la jeunesse’ asbl, 63/3 Boulevard Léopold II, 1080 Bruxelles. tél. 02 421 67 26.

Prévention des traumatismes: les défis de l’évaluation

Le 30 Déc 20

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Cet été, un des moments importants en promotion de la santé fut le Séminaire international francophone de prévention des accidents et des traumatismes et de promotion de la sécurité, intitulé «Les défis de l’évaluation: enjeux et outils».
Une bonne centaine de participants se sont ainsi retrouvés à Bruxelles du 8 au 11 juillet. Pas de surprise pour la forme avec succession de séances plénières et d’ateliers, mais l’essentiel résidait dans la qualité du contenu et dans la dimension très conviviale qui a permis de nombreux échanges: quelles sont les priorités des Suisses, Québécois, Libanais, Français, Africains et Belges en matière de prévention des traumatismes? Comment abordent-ils l’évaluation? Quelles sont leurs réalités structurelles et les moyens mis au service de l’évaluation? Quels sont les résultats et les enseignements que l’on peut en tirer?
Il y a évidemment les petites spécialités de chaque pays: par exemple au Québec, la première cause de traumatisme dans la sphère des loisirs et des sports est le hockey. Normal donc que des programmes de prévention s’y attellent. Mais au-delà de ces données factuelles, les questions de fond sont communes: que devons-nous évaluer? Quel en est l’enjeu? Quelle utilisation tirer des résultats de l’évaluation? Quelle est la place de l’expert et de l’expertise dans la prise de décision politique?
Quatre ateliers thématiques (prévention du suicide, prévention des accidents et des traumatismes à domicile, approche communautaire de la sécurité et prévention des accidents et des traumatismes des jeunes) ont permis de débattre de l’évaluation de façon transversale.
Sans vouloir caricaturer les attitudes et réalités de chaque pays, nous avons malgré tout chacun nos particularités: les Québécois avec des objectifs clairs, des structures, des ressources et des moyens adaptés aux objectifs (et qui nous feront toujours rêver), les Français toujours friands de débats et de remises en question, les Belges aux petits moyens mais plein d’inventivité (et, osons le dire, de compétences) pour optimaliser les programmes.
Voici dans ce numéro deux interventions proposées lors de ces journées. Nous espérons vous en faire découvrir d’autres dans un prochain numéro. Bonne découverte!
Bernadette Taeymans

Entraide. Deux outils de référence

Le 30 Déc 20

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L’inventaire des groupes d’entraide en Communauté française

La place que prend le patient, l’usager des services de santé, l’affilié d’une mutualité, le consommateur de soins de santé, tend à se dégager une voie qui lui est propre. Une voie vers la reconnaissance de ses droits, celle d’une prise de parole parmi les professionnels de la santé.
La promotion de la santé en Communauté française favorise l’engagement du citoyen dans la prise en charge de sa santé. Elle soutient les groupes d’entraide dans leur travail quotidien d’information, de prévention, d’entraide et de solidarité, d’actions sociales et collectives,…
Développer un système de santé moderne et accessible à tous, favoriser le travail de prévention et d’information, améliorer le soutien aux patients et à leur famille, reconnaître leurs droits fondamentaux, participer à une démocratie sanitaire sont les atouts majeurs de ces associations.
Depuis plusieurs années, le service Promotion de la santé de l’Union nationale des mutualités socialistes édite l’inventaire des associations d’entraide. Ce document répertorie près de 200 associations sur des thématiques aussi diverses que les acouphènes, allergies, insuffisances rénales, maladies rares, handicaps visuel, moteur, auditif, deuils, suicide,…

Le site https://www.associations-self-help.org

Cette année, la mise en place d’un site internet reprenant à distance l’ensemble de ces informations vient d’aboutir. Il renseigne les coordonnées des groupes d’entraide, leurs objectifs principaux, leurs activités et leurs propres sites. Outre des informations de base, une série de données spécifiques est proposée aux visiteurs telles que conférences, congrès, colloques, ouvrages, actions de prévention, actions de sensibilisation,…
L’avantage indéniable d’un tel site est d’offrir une vision globale des groupes d’entraide et d’assurer une mise à jour régulière et permanente des informations tant vers le grand public que vers les professionnels de la santé.
Une série de mots clés facilite les recherches et renvoie aux données de base, et des sites internet d’expression française sont référencés.
Plus d’infos : Service Promotion de la santé, Union nationale des mutualités socialistes, 32-38 rue Saint-Jean – 1000 Bruxelles, tél. : 02-515 05 85 – 02-515 05 04, mél: promotion.sante@mutsoc.be, site web : https://www.associations-self-help.org

La valeur de la vie humaine et la prise de décision en prévention

Le 30 Déc 20

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En matière de prévention des accidents, le décideur se trouve devant de nombreuses questions quant aux choix à faire: combien investir en prévention? Quel niveau de sécurité (et donc de victimes) est acceptable? La vie n’a pas de prix, dit-on, ne devrait-on pas alors viser ‘zéro victime’? Pour aider à répondre à ces questions, Claude Dussault a évalué différentes méthodes d’estimation de la valeur de la vie humaine (de type économique) et tenté de répondre à la question: ces méthodes peuvent-elle aider à la prise de décision en prévention?

Trois méthodes d’estimation de la vie humaine

Commençons par celle basée sur la valeur privée prenant habituellement comme référence le montant de l’assurance-vie. Pour Claude Dussault, cette valeur privée est d’une utilité quasi nulle en prévention et ce, pour plusieurs raisons: l’assurance-vie est une protection économique pour les proches au moment du décès de la personne et n’a pas grand chose à voir avec la valeur de la vie. En effet, si l’on n’est pas assuré, cela équivaut à n’avoir aucune valeur. Prenons l’exemple d’un enfant: celui-ci n’est pas assuré, s’il décède la perte économique est limitée; cependant quand un enfant est malade, la famille, l’entourage et même la communauté sont prêts à investir financièrement de façon illimitée. Une vie en prévention n’a donc rien à voir avec une vie en indemnisation.
Autre méthode d’estimation: l’approche du coût du capital humain. Celle-ci assimile l’humain à un appareil de production en termes d’années de vie perdues (de production). Mais cette approche est déconnectée de la demande en prévention notamment en ce qui concerne les enfants.
Troisième méthode présentée, celle qui se base sur la disponibilité à payer: «Combien êtes-vous prêt à investir pour réduire un risque?» L’utilité en prévention est là plus directe: la réponse qui en découle est plus représentative de la demande et varie selon les contextes.

En fait, la valeur de la vie humaine dépend de plusieurs paramètres:
– l’âge de la victime;
– le contrôle ou non que l’on peut exercer sur la situation;
– la finalité de l’activité
– la richesse d’une société

Des ceintures de sécurité pour les bus scolaires?

Pour illustrer son propos, Claude Dussault nous a présenté le cas du transport scolaire: au Québec, le transport scolaire en autobus est très développé. Avec seulement un décès par 3 années, c’est aussi le mode de déplacement routier le plus sûr si on le compare au déplacement en voiture.
Suite à un accident, il y eut un décès et des blessés parmi les passagers d’un autobus scolaire. Les parents et l’opinion publique ont fortement réagi: «les transports scolaires sont dangereux, il n’y a pas de ceinture de sécurité dans les autobus, s’il y en avait eu cet enfant ne serait pas mort,…»
Du seul point de vue économique, l’équipement en ceintures de sécurité de tous les autobus scolaires représentait quelque 48 millions de dollars canadiens, pour un décès tous les 3 ans. Selon une estimation économique de la vie humaine, la réponse est claire: non, une vie humaine tous les trois ans ne vaut pas 48 millions de dollars. Ce n’est pas un investissement prioritaire, il ne faut donc pas de ceinture de sécurité dans les autobus scolaires!
Mais cette approche économique ne prend pas en compte les attentes de la population.

Faire révéler les préférences de la population

L’approche préconisée a été de faire révéler les préférences de la population en donnant toutes les informations disponibles et en posant une question via un référendum: «êtes-vous prêt à payer 18 dollars par an pour des ceintures de sécurité dans les autobus scolaires?» Le public a répondu «oui» même si l’on sait qu’il y a très peu d’accidents (et d’accidents mortels) dans ce type de transport, même si l’on sait que le nombre d’accidents est bien plus important quand ce sont les parents qui conduisent individuellement leur enfant, même si l’on sait que les parents n’exigent pas souvent que les enfants mettent leur ceinture dans leur auto, même si l’on sait…
Mais voilà, dans ce cas-ci, le public a exigé une sécurité à 100% lors du transport collectif. Claude Dussault émettait une hypothèse pour expliquer cette «aberration» en termes de choix de priorité de prévention: «Avec moi, quand je conduis, mes enfants ne risquent rien (contrôle interne), et je ne peux pas admettre qu’il puisse leur arriver quelque chose quand ce n’est pas moi qui conduit (contrôle externe)(1).»

Conclusions

L’approche préconisée est une méthode référendaire de démocratie directe. Elle présente plusieurs avantages:
– elle se révèle plus efficace en réglant le problème;
– elle répond le mieux à la demande de la population;
– elle est plus équitable et plus prometteuse pour l’amélioration de la sécurité;
– cette approche débloquerait de nombreux dossiers…
L’utilité de l’approche économique est donc marginale, le point de vue des experts n’est qu’un des points de vue dans la prise de décision. La prise de décision est politique, il est donc normal qu’elle réponde au marché politique c’est-à-dire aux attentes de la population.

D’après l’intervention de Claude Dussault , études et stratégies en sécurité routière, Société de l’assurance automobile du Québec (1) Cette analyse me rappelait l’émotion et les mises en cause des conditions de sécurité du transport ferroviaire suite à l’accident ferroviaire de Pécrot. Cet accident, il est vrai, était spectaculaire et dramatique mais, si on prend un peu distance par rapport à l’événement, quel est le nombre de tués via le transport ferroviaire et quel est le nombre de tués sur les routes chaque année? Nous ne poussons pas (hélàs!) de grands cris chaque fois que quelqu’un se tue en voiture!

En terrain sûr!

Le 30 Déc 20

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Le droit aux bleus

Chaque enfant a le droit de jouer, personne ne conteste cela. Jouer, c’est se détendre, avoir du plaisir, découvrir et reconnaître ses limites. L’enfant apprend à connaître ses propres possibilités au fil de ses chutes et de ses nouvelles tentatives. Cela s’accompagne de bleus, d’égratignures ou de bosses. Ainsi l’enfant apprend à évaluer les risques. Les risques sont en effet inévitables. Aussi, en tant qu’adultes, nous devons veiller à limiter les dangers.
La Ministre Magda Alvoet a soutenu la mise en place d’une politique de prévention proactive grâce à une nouvelle réglementation innovante: pas de règles ou de consignes interminables mais plutôt des procédures qui incitent à adopter une démarche permettant aux différents partenaires – fabricants, exploitants, organes de contrôle, utilisateurs et pouvoirs publics – d’intervenir dans le processus selon leurs possibilités.
La réglementation seule ne suffit pas. L’éducation et l’ information ont aussi une place importante dans le dispositif de prévention.

Des campagnes pour informer et éduquer

Misez…sécurité

‘Misez… sécurité’ est une brochure qui s’adresse aux exploitants semi-professionnels (comme l’horeca, les campings, les écoles, les garderies de jour, les gardiennes d’enfants, les mouvements de jeunesse, etc). A l’aide de quelques chiffres sur les accidents les plus courants, elle souligne l’importance de la sécurité en la matière. La brochure clarifie également les explications techniques contenues dans l’arrêté royal et reprend les éléments les plus importants de la norme européenne concernant les aires de jeux.

En terrain sûr

!
La brochure ‘En terrain sûr!’ s’adresse aux parents et aux enfants. Elle pose pour principe qu’il est de la responsabilité des accompagnateurs de se comporter de manière sûre sur une aire de jeux. Pas de morale mais quelques conseils utiles sont donnés pour jouer en toute sécurité.
Cette brochure a été imprimée en 24.000 exemplaires. Elle est diffusée auprès du grand public et est disponible via:
– les Centres locaux de promotion de la santé;
– le centre de documentation du Ministère de la santé de la Communauté française, tél. 02-413 26 62;
– le centre de ressources documentaires de l’asbl Educa-Santé, tél. 071-30 14 48;
– les consultations pour enfants de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE).

Santé, observation, partenariat: enjeux et perspectives

Le 30 Déc 20

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Observatoire de Seraing

A l’occasion de la journée mondiale de la santé, le projet de santé communautaire initié par la Maison médicale d’Ougrée , a tenu sa journée de réflexion annuelle au Centre culturel de Seraing. Une centaine de personnes a répondu présent. Le soutien des responsables politiques concernés – les ministres Detienne et Maréchal et les autorités politiques communales – était important: en termes de moyens mis à disposition du projet mais aussi par les interventions des uns et des autres lors de la séance plénière.
En bref, que s’est-il passé lors de cette journée? Le Docteur Jean-Marie Delvoye , responsable du programme a présenté les résultats de l’analyse factorielle (recueil 1999-2000). Il est toujours impressionnant de voir les réalités des patients et usagers des services traitées de façon statistique et présentées en tableaux factoriels; imaginez une sorte de nuage d’étoiles qui donne un point de vue de Sirius sur des problématiques pas toujours roses.
Ensuite, les responsables des différents ateliers ont expliqué le travail d’analyse et de réflexion à partir de ces données et les actions mises en place.
L’après-midi était consacrée à des ateliers thématiques. Celui auquel j’ai participé (intitulé ‘partenariat et participation au sein d’une communauté locale’) nous a fait changer radicalement de point de vue: de l’astronome à l’animatrice de quartier accompagnant les habitants dans leur quotidien. Cela donnait quelque peu la sensation d’être dans un autre colloque, dans une autre manière de construire la participation communautaire. C’est vraisemblablement que nous nous situions à un autre niveau d’intervention et d’analyse. Entre un observatoire et un intervenant de quartier, le point de vue change; le défi reste cependant de maintenir le lien entre les différents acteurs.
B.T.
Pour en savoir plus, vous pouvez contacter J-M.Delvoye, asbl OPTIMa, rue de la Rose 12, 4102 Ougrée, tél.: 04-330 30 07, mél: ougree@fmm.be

Vivre avec un parent âgé

Le 30 Déc 20

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76,5% des personnes âgées dépendantes sont soutenues par le réseau familial. Elles ont un âge moyen de 80 ans avec une nette prédominance des femmes.
Famille et entourage consacrent énormément de temps et d’énergie à la prise en charge de parents âgés. Il est aisé de deviner l’investissement physique, moral, affectif et financier que cela représente.
Dans les familles, les jeunes seniors sont les premiers concernés par cette problématique. Eux-mêmes encore actifs professionnellement, en charge de grands enfants, ils sont souvent surpris, désemparés. Ils doivent s’organiser, changer certaines habitudes, effectuer des démarches,… En outre, la relation avec le parent âgé s’en trouve fréquemment modifiée.
Convaincue du besoin de soutenir les ‘aidants familiaux’, l’asbl Espace Seniors a lancé cette année trois actions.
La formation ‘Quand les parents vieillissent’ a pour objectif de mieux vivre la prise en charge d’un parent âgé. Elle comprend quatre modules de trois heures: compréhension du vieillissement physique et psychique; aménagement de l’espace de vie, soutien psychologique, aides extérieures.
Des groupes de parole ‘Inspire’, qui permettent aux participants d’échanger dans une relation de confiance avec des personnes ayant vécu une expérience semblable. Les participants peuvent faire profiter le groupe de leurs propres enseignements et informations. Notons que ces rencontres sont animées par des professionnels qui en assurent le fonctionnement correct en s’inspirant de la dynamique de groupe, de l’écoute active et de l’approche systémique. Un groupe ‘Inspire’ réunit maximum 12 personnes pour 10 séances de 2 heures. Les participants paient un montant modeste symbolisant leur adhésion au groupe.
Enfin, Espace Seniors a édité deux brochures sur le même sujet:
‘Un autre chez soi’ fait le point sur les questions posées par l’entrée en maison de repos ou en résidence-services. Les informations concernent tant l’aspect administratif que la vie quotidienne dans ces établissements.
‘Le soutien à un parent âgé’ propose de se familiariser avec la prise en charge d’un parent âgé en quatre étapes: perte d’autonomie, gestion de la relation, organisation de la prise en charge, services et aides extérieurs.
Ces deux documents sont gratuits pour les membres de la mutualité socialiste. Ils coûtent 120 F (2,97 €) pour les non-membres et 50 F (1,24 €) pour le secteur médico-social. Ils sont disponibles au Département Communication de l’UNMS, rue St-Jean 32-38, 1000 Bruxelles, et peuvent être téléchargés sur le site https://www.mutsoc.be , rubrique ‘publications’. Pour tout renseignement: Espace Seniors, rue Saint-Jean 32-38, 1000 Bruxelles.

12 mai: journée internationale de la fibromyalgie

Le 30 Déc 20

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La fibromyalgie est une maladie caractérisée par des douleurs diffuses des muscles et des tendons, une grande fatigue et un sommeil peu récupérateur. D’autres problèmes de santé accompagnent souvent ces symptômes: raideur, migraines, irritabilité des intestins, irritabilité de la vessie, crampes musculaires,… L’état du patient fibromyalgique peut être aggravé par des facteurs tels que le froid, l’humidité, le stress, l’anxiété, l’effort,…
La fibromyalgie atteint plus les femmes que les hommes (4 pour 1), en général entre 25 et 55 ans, mais parfois aussi des enfants. La plupart des examens médicaux ne révèlent rien; il en est ainsi de l’analyse de sang, des EMG, des biopsies musculaires,…
Les causes de la fibromyalgie ne sont pas connues. Différentes hypothèses sont formulées, d’ordre musculaire, biochimique, viral, neurologique, immunologique, génétique,… Bien des études et des recherches sont en cours.
Il en est de même à propos des traitements. Rien à l’heure actuelle ne supprime les symptômes. Ils peuvent tout au plus être atténués par quelques médicaments, par des exercices appropriés et par certaines thérapies physiques.
L’essentiel est d’apprendre à vivre avec cette maladie en gérant au mieux ses conséquences. Pour atteindre cet objectif, un accompagnement psychologique représente une grande aide.
Les conséquences de cette maladie sur le travail, les proches, la vie sociale sont souvent importantes.
La plupart des patients se voient obligés d’abandonner ou de modifier leur profession. Au sein de la famille, bien des changements interviennent et la maladie est difficile à comprendre et à vivre pour tous. Maintenir une vie sociale relève quasi de l’impossible. Il s’ensuit un repli sur soi, une grande solitude et parfois une dépression.
Un des buts de la Ligue belge francophone des patients fibromyalgiques (L.B.F.P.F.) est de rompre cet isolement. La ligue qui compte près de 1000 membres – et ce nombre grandit chaque jour – souhaite être un carrefour de rencontres de manière à apporter un soutien moral et une information aux malades et à leurs familles. Pouvoir parler de ce que l’on ressent et se sentir compris soulage quelque peu, parce que ceux qui écoutent vivent une expérience semblable. Il peut aussi être intéressant de s’échanger les informations que l’on possède et les petites choses qui améliorent le bien-être.
D’après les documents d’information fournis par la L.B.F.P.F., avenue del Copette 5, 1325 Dion-Valmont, tél.: 010-22 65 87, fax: 010-22 27 14.

La santé mentale en 2001

Le 30 Déc 20

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L’OMS à la recherche de solutions

L’exclusion n’a pas de sens. La discrimination est injuste, pour ne pas dire contraire à l’éthique. Un traitement est possible et doit être proposé.
Désireuse d’attirer l’attention sur l’exclusion et la discrimination qui entourent la santé mentale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) invite les gouvernements, les professionnels de la santé et des personnes de tous horizons à relever le défi que représentent les troubles mentaux et cérébraux.
«Non à l’exclusion – Oui aux soins », tel est le message de l’OMS qui résume une campagne d’une année, dont le point fort sera le Rapport sur la santé dans le monde , consacré à la santé mentale, dont la publication est prévue dans le courant de l’année.
On estime à 400 millions le nombre de personnes aujourd’hui atteintes de troubles mentaux ou neurologiques ou souffrant de problèmes psychosociaux associés notamment à l’alcoolisme ou à la toxicomanie. Or seul un petit nombre des ces affections sont convenablement diagnostiquées et encore moins sont traitées. La plupart des personnes atteintes vivent dans la souffrance, souvent handicapées, et peuvent même mourir prématurément.
Sciemment ou pas, nous sommes tous responsables de cette situation aujourd’hui , a déclaré le Dr Gro Harlem Brundtland , Directeur général de l’OMS. Les gouvernements ont fait preuve de négligence en ne mettant pas à la disposition de leur population des moyens de traitement satisfaisants. On continue par ailleurs à exercer une discrimination à l’encontre des personnes atteintes de ces troubles , a-t-elle ajouté.
De l’avis des autorités de santé publique, la stigmatisation et la discrimination figurent parmi les principaux obstacles auxquels se heurtent aujourd’hui les malades mentaux. Rares sont les familles qui sont à l’abri des troubles mentaux; bien peu de gens, pourtant, échappent à la honte et à la crainte qui empêchent de solliciter des soins. Les violations flagrantes des droits de l’homme dans les hôpitaux psychiatriques, le manque de services communautaires de santé mentale, les systèmes d’assurance injustes et les pratiques d’emploi discriminatoires ne sont que quelques-unes des épreuves réservées aux personnes ayant des problèmes de santé mentale. Le maintien de ces pratiques est autant le fait de personnes que d’établissements.
Selon l’OMS, dans un grand nombre de cas, les personnes atteintes de troubles mentaux et cérébraux tels que la dépression et l’épilepsie peuvent être soignées efficacement et fonctionner convenablement dans la société. Grâce aux importants progrès scientifiques qui ont été réalisés, les souffrances et les incapacités qui s’ensuivent peuvent être réduites. Des méthodes associant la famille et la communauté au rétablissement des personnes atteintes ont donné de bons résultats.
Par le slogan « Non à l’exclusion – Oui aux soins », la Journée mondiale de la santé du 7 avril 2001 contribuera à stimuler le débat sur la manière d’améliorer la santé mentale dans le monde et de combler le fossé existant entre les solutions thérapeutiques et leur application.
La question sera également soumise aux 191 Etats Membres de l’OMS pendant l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2001. Quatre tables rondes ministérielles examineront la santé mentale sous l’angle de la pauvreté, de la discrimination, des problèmes spécifiques à chaque sexe et des droits de l’homme. Les lauréats du concours scolaire sur la santé mentale organisé par l’OMS dans le monde seront également invités à donner lecture de leur dissertation devant l’Assemblée.
Le Rapport sur la santé dans le monde 2001 traitera des sujets tels que la prévalence des troubles mentaux, l’organisation et le financement des programmes de santé mentale, le fossé qui existe entre les solutions thérapeutiques et leur application, les stratégies de prévention et les tendances futures.
Nous savons ce qui ne va pas et nous avons les solutions. C’est notre responsabilité d’insister pour les changements de politique et d’attitude. C’est notre but et nous l’atteindrons dans les années à venir , a déclaré le Dr Benedetto Saraceno , Directeur du programme OMS de Santé mentale.
(d’après un communiqué de presse de l’OMS)
Pour plus d’informations, Ms Reshma Prakash, Maladies non transmissibles et santé mentale, OMS, Genève. Tél. (+41 22) 791 3443; télécopie: (+41 22) 791 4832; mél: prakashr@who.int. Internet: https://www.who.int/world-health-day

Des femmes et des hommes. Programme d’éducation affective, relationnelle et sexuelle destiné aux personnes déficientes mentales

Le 30 Déc 20

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Des femmes et des hommes constitue un programme éducatif de conception nouvelle. Destiné aux adolescent(e)s et adultes déficient(e)s mentaux (mentales), il vise à développer leurs capacités dans le domaine des émotions, des relations, du corps, de la sexualité.
Pourquoi Des femmes et des hommes ? Parce que adolescent(e)s et adultes déficient(e)s mentaux (mentales) sont vu(e)s en tant qu’êtres humains, appelés comme tout un chacun à devenir des femmes, des hommes sujets de leur histoire. Des femmes et des hommes qui vivent des relations, qui s’expriment, qui échangent, qui créent des liens. Des femmes et des hommes portant les caractéristiques de leur sexe, pourvus d’une sexualité qui peut grandir et s’intégrer au développement de leur personnalité. Des femmes et des hommes qui ont le droit de savoir, le droit de s’interroger sur ce qu’ils sont, d’où ils viennent, où ils vont. Des femmes et des hommes dotés de caractéristiques spécifiques, porteurs de limites particulières: ils doivent utiliser au mieux leurs capacités, on doit respecter leurs limites, leurs vulnérabilités.

Un outil adapté

Le programme Des femmes et des hommes vise à accompagner ces adolescent(e)s et adultes en devenir, à soutenir leur évolution, à les aider à s’assumer, à leur donner des moyens leur permettant de mieux vivre avec eux-mêmes, avec les autres, de mieux habiter leur corps, de mieux connaître et gérer leur sexualité.
Le programme Des femmes et des hommes est destiné de façon prioritaire aux personnes déficientes mentales, adolescentes ou adultes. Il est davantage adapté aux personnes ayant accès au langage verbal, cependant, certaines approches conviennent également pour des personnes dont l’expression verbale est réduite, voire absente.
D’autres publics peuvent bénéficier avantageusement de ce programme: certains modules peuvent notamment être utilisés avec des enfants déficients mentaux. Il faut souligner que la structure du programme, les thèmes qui y sont abordés, sont adéquats pour tous les publics de jeunes, porteurs ou non d’une déficience. L’animateur peut s’inspirer de certains modules et les traiter d’une façon qui convient à son public particulier.

Une priorité de Handicap & Santé

Inséré dans le Département de psychologie de la Faculté de Médecine des F.U.N.D.P. à Namur, le centre Handicap et Santé poursuit depuis quelques années des actions dans le domaine de la promotion de la santé des personnes handicapées.
Reconnu dans un premier temps comme service aux éducateurs à la santé dans le domaine du handicap, le centre Handicap et Santé avait pour mission de répondre aux demandes touchant la santé des personnes handicapées.
Rapidement, la problématique de la vie affective et sexuelle des personnes déficientes mentales a émergé, et a orienté les travaux du centre dans cette voie particulière. La Communauté française a octroyé un soutien au centre Handicap et Santé pour lui permettre de développer un programme quinquennal intitulé ‘ Vulnérabilité et santé – vie affective et sexuelle des personnes déficientes mentales ».
Partant du constat selon lequel de nombreuses personnes déficientes mentales sont démunies et éprouvent des difficultés à vivre sereinement leur vie affective et leur sexualité, il nous a semblé pertinent d’orienter les actions de Handicap et Santé en ce sens.

Un double tabou

A l’origine des difficultés éprouvées par les personnes déficientes mentales figurent le manque d’informations dont elles peuvent disposer, et le moindre développement de leurs compétences.
Par ailleurs, en abordant la question de la sexualité des personnes déficientes mentales, nous nous trouvons confrontés à un double tabou. D’une part, nous nous heurtons au tabou de la déficience mentale qui suscite encore nombre de craintes, d’angoisses chez les personnes peu sensibilisées à ce sujet, et, d’autre part, nous butons sur la question, combien délicate, de la sexualité et de l’affectivité.
Dès lors, nous comprenons aisément les limites et les malaises que peuvent rencontrer les parents de personnes déficientes mentales ainsi que les professionnels confrontés quotidiennement aux demandes, aux questions posées par les personnes déficientes mentales. Parents et professionnels peuvent, en effet se trouver exposés à des situations extrêmement délicates, les laissant démunis et sans ressources.
Cette somme de difficultés (manque d’informations, de compétences, limites cognitives, difficultés pour les parents et les professionnels) entraîne de nombreux problèmes d’ordre relationnel et affectif, tels que des risques accrus d’abus sexuels, de contamination par les M.S.T., de grossesses non désirées, d’avortement, de stérilisations abusives.
Face à ce manque d’information et de formation des personnes déficientes mentales, il apparaît nécessaire, voire indispensable d’agir en partenariat avec les parents et les professionnels. Le centre Handicap et Santé tente de remédier à ce manque en développant les actions suivantes:

  • affiner la compréhension des besoins spécifiques et des demandes des personnes déficientes mentales, des professionnels et des parents;
  • développer les collaborations avec les organismes existants, afin d’organiser, notamment, des formations d’animateurs capables de prendre le relais des formations de professionnels et des parents menées par Handicap et Santé;
  • initier des groupes de réflexion sur des thèmes ou des publics spécifiques, en lien avec la vie affective et sexuelle des personnes déficientes mentales et en diffuser les résultats;
  • collaborer à l’élaboration et à l’évaluation d’un programme éducatif destiné aux adolescents et adultes déficients mentaux;
  • mener des actions de formations spécifiques auprès de parents et de professionnels afin de les aider à mieux comprendre les situations auxquelles ils sont confrontés et à y réagir de manière appropriée;
  • poursuivre le développement et l’exploitation du centre de documentation et d’outils éducatifs.

Pour tout renseignement, l’équipe de Handicap et Santé est à votre disposition du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures, tél: 081-72 44 30 – fax: 081-72 44 31.
Handicap et Santé: Michel Mercier, directeur, Jacqueline Delville, chef de projets, Marie Mattys, psychologue, Florence Menestret, psychologue, Carine Merlin, psychologue.

Bibliographie de base

DELVILLE, J. et MERCIER, M. (1997). Sexualité, vie affective et déficience mentale. Bruxelles, De Boeck Université.
DELVILLE, J. et MERCIER, M. (1998). La déficience mentale – Education affective et sexuelle – Prévention du SIDA. Revue Francophone de la Déficience Intellectuelle.

Qui peut animer un tel programme?

Seuls les professionnels formés à la relation d’aide ou à la relation éducative sont habilités à mener la démarche proposée. Des professionnels exerçant le métier de psychologue, d’éducateur(trice), d’assistant(e) social(e), d’animateur(trice), d’infirmier(ière), d’enseignant(e)… constituent des utilisateurs privilégiés. Le programme peut donc être proposé dans diverses structures d’accueil: centre scolaire, service d’accueil de jour, institution, centre de loisirs, etc.
Néanmoins, nous tenons à insister sur le fait que nul ne s’improvise animateur(trice) d’un programme d’éducation affective, relationnelle et sexuelle. Une formation de base dans l’approche de la vie affective et relationnelle, dans le vécu du corps et de la sexualité est nécessaire pour pouvoir mener à bien ce programme ainsi qu’une réflexion institutionnelle autour d’un partenariat incluant personnes déficientes mentales, professionnels, parents.
Les parents, formés dans ce sens, peuvent également utiliser certains éléments du programme avec leur enfant devenu adolescent(e) ou adulte. Il faut cependant rappeler que, à un moment donné, il est important pour les parents de « passer la main » aux professionnels, notamment pour aborder la sphère de l’intimité et de la sexualité. Il est en effet nécessaire que s’établisse entre parent et enfant la barrière des générations, permettant au fils, à la fille de se construire en tant que sujet indépendant de ses parents.

Trois éléments

Le programme Des femmes et des hommes se présente sous la forme d’une mallette pédagogique, contenant trois volets:

  • un manuel d’animation,
  • un dossier d’images contenant des dessins et des photos,
  • un vidéogramme Des femmes et des hommes.

Ces trois composantes sont indissociables.
Le manuel d’animation est la partie centrale du programme. Conçu comme un guide, il a pour but de susciter la réflexion de l’animateur qui veut mener une intervention en éducation affective, relationnelle et sexuelle et de l’accompagner tout au long de sa démarche.
Il présente d’abord les bases éthiques sur lesquelles repose le programme, développe une réflexion préliminaire à la mise en œuvre du programme sur le terrain, fournit ensuite une trame de 32 modules, regroupés selon 7 axes, permettant à l’animateur de mettre sur pied des animations, des exercices pratiques avec les participants.
L’animateur doit avoir pris connaissance de la partie I du manuel ( Avant d’entamer le programme ‘Des femmes et des hommes’) avant de découvrir le programme en tant que tel.
Le programme Des femmes et des hommes , présenté dans la partie II du manuel ( Mettre en œuvre le programme ‘Des femmes et des hommes’ ), s’articule autour de 7 axes, relatifs à un domaine spécifique, à savoir:
Axe 1: ma place dans le groupe;
Axe 2: ma vie affective;
Axe 3: mon corps;
Axe 4: mes relations;
Axe 5: ma sexualité;
Axe 6: ma santé sexuelle;
Axe 7: la loi.Un axe est subdivisé en plusieurs modules, afin d’approfondir de façon structurée des thématiques précises. Chaque axe débute par une présentation du thème général et des modules qui le composent. Trente-deux modules sont proposés. Chaque module est développé selon six approches:Pourquoi aborder ce thème?
Cette rubrique propose une réflexion préalable à la mise en place des animations. Elle met en garde l’animateur par rapport aux difficultés qu’il est susceptible de rencontrer et pointe les éléments essentiels à aborder.
Objectifs
Une série d’objectifs principaux y sont proposés, relatifs à chaque thématique. Ils ne sont pas exhaustifs. Ces objectifs sont à envisager en fonction des possibilités des participants et doivent être adaptés en fonction des buts poursuivis par l’animateur.
Pistes de contenu
Le contenu central du module y est présenté.
Pistes d’animation
Les pistes d’animation sont développées sous forme d’exercices. Une liste de l’ensemble des exercices proposés est disponible en annexe. Nous insistons sur trois points majeurs:
Il s’agit de pistes d’animation, toutes ne doivent pas être suivies.
L’animateur en choisit l’une ou l’autre ou en développe d’autres selon son expérience.
Les animations doivent bien sûr être adaptées en fonction du handicap des participants, certaines convenant mieux à des personnes ayant un handicap léger, d’autres aux personnes ayant un handicap plus important.
Certains modules contiennent également des informations destinées à l’animateur, au sujet d’un thème précis, à savoir: la puberté chez les filles, la puberté chez les garçons, la contraception, les maladies sexuellement transmissibles et le sida. Elles rassemblent des données utiles pour que l’animateur soit à l’aise dans l’approche de ces thèmes. Ces informations ne doivent pas être communiquées aux participants sous cette forme.
Supports matériels
Une liste du matériel nécessaire pour réaliser les animations y est dressée.
Outils complémentaires
La référence à d’autres outils, livres éducatifs, programmes pédagogiques, vidéos, etc. y est mentionnée, de façon non-exhaustive. Ce matériel peut être utile de façon complémentaire aux pistes d’animation. Il est en effet important de varier les supports pédagogiques afin de maintenir l’attention des participants. Les références complètes de ces ouvrages sont disponibles dans la bibliographie. Ces outils complémentaires sont proposés à titre indicatif. Cela ne signifie pas que l’on cautionne les outils dans leur intégralité, certaines parties sont très utiles, d’autres sont à apprécier avec plus de distance.
Le programme Des femmes et des hommes contient aussi un Dossier d’images . Il s’agit, d’une part, de dessins originaux, numérotés de 1 à 113, qui représentent des personnages d’âges différents, habillés et nus, de taille et de corpulence variées, dans des situations diverses. Ces dessins tentent d’être proches de la vie de chacun(e). Ils ne représentent pas des top-models mais plutôt monsieur et madame tout-le-monde . Il est donc plus aisé, nous semble-t-il, de s’y identifier. De nombreuses pistes d’animation font référence à ces illustrations. Nous recommandons à l’animateur d’utiliser ce matériel de manière personnelle et d’imaginer également des activités complémentaires à celles proposées pour exploiter au mieux les dessins.
Cinquante-quatre photos en noir et blanc figurent également dans le Dossier d’images. Ces photos sont issues du vidéogramme Des femmes et des hommes . Elles peuvent être utilisées lorsque l’on visionne une séquence du vidéogramme afin d’en rappeler les moments forts. Nous renvoyons le lecteur à la partie III du manuel ( Exploiter le vidéogramme ‘Des femmes et des hommes’) pour des explications plus détaillées. Les photos peuvent aussi constituer un support indépendant au vidéogramme, par exemple, pour illustrer le thème des émotions ou les étapes de la relation.Un vidéogramme , composé de 11 séquences de quelques minutes chacune mettant en scène des adolescent(e)s et des jeunes adultes valides, fait également partie du programme..
En voici les intitulés:
Séquence 1 – La robe de Nathalie
Séquence 2 – La piscine
Séquence 3 – La nuit d’Arthur
Séquence 4 – Pas de panique
Séquence 5 – La balade
Séquence 6 – Les vacances
Séquence 7 – La première fois
Séquence 8 – Le confident
Séquence 9 – Parlons-en!
Séquence 10 – La dispute
Séquence 11 – L’agressionChaque séquence illustre un thème principal et aborde des thèmes secondaires. Il faut signaler que toutes les thématiques développées dans le programme ne font pas l’objet d’une séquence vidéo. Le vidéogramme met en scène, dans de courtes séquences, des adolescent(e)s et des jeunes adultes valides dans diverses situations relatives à la vie affective, aux relations, au corps et à la sexualité.

Des femmes et des hommes – fiche technique

Un manuel d’animation de 536 pages comportant 252 exercices pour aborder la vie affective, relationnelle et sexuelle avec des personnes déficientes mentales.
Un dossier d’images au format A4 avec 113 dessins en noir et blanc et 56 photos extraites du vidéogramme.
Un vidéogramme de 53 minutes contenant 11 séquences de fictions présentant des situations pouvant être vécues par des personnes déficientes mentales.
Les trois éléments sont fournis dans une valisette.
Prix de vente: 6.000 F (148,74 €) + frais d’envoi.

Il ne vise pas un apprentissage; il cherche surtout à proposer aux participants des situations émotionnelles ou relationnelles. L’objectif est de stimuler la réflexion et l’expression des émotions. Les situations proposées ne constituent pas des exemples à imiter ou à rejeter. Ce sont plutôt des «tranches de vie», se terminant sur un point d’interrogation et permettant à chacun(e) de se situer: «Dans cette situation, je ferais…, j’éprouverais…»
Il ne s’agit en aucun cas d’un outil à visionner d’emblée en entier. Chaque séquence doit être vue séparément et être suivie d’une animation par un professionnel. C’est la raison pour laquelle un générique est présent au début et à la fin de chaque séquence.
Les pistes d’animation du programme proposent de visionner l’une ou l’autre séquence en adéquation avec le thème abordé. La manière d’exploiter les séquences est développée dans la partie III du manuel.

Pour tout renseignement concernant le programme ‘Des femmes et des hommes’: Département de Psychologie, Centre Handicap et Santé, rue de Bruxelles 61, 5000 Namur. Tél.: 081-72 44 30. Mél: mme@psy.fundp.ac.be.
Ce programme a été mis au point avec le soutien de la Communauté française et de la Fondation Marguerite-Marie Delacroix.

Les ambassadeurs de l’ombre

Le 30 Déc 20

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Elles étaient au Théâtre national début septembre. «Elles» c’étaient des familles du quart monde. Elles étaient là pour jouer une création, leur création, avec le soutien de Lorent Wanson , metteur en scène.
Cette aventure a débuté à la Maison des savoirs d’ATD Quart Monde qui a pour objectif d’offrir aux familles exclues de la vie associative et culturelle un lieu de rencontres positives et une possibilité de recul par rapport aux urgences quotidiennes, un lieu où elles peuvent créer, partager leur sensibilité avec des artistes confirmés.

L’art redonne aux gens une liberté qu’ils n’ont plus
forcément car ils vivent souvent des situations
d’assistance et de dépendance. En permettant à
l’homme d’être créateur, il lui restitue sa dignité
humaine.» Jacqueline Page, responsable de la
Maison des savoirs d’ATD Quart Monde

La naissance d’un acte théâtral

L’objectif de ce projet était d’expérimenter un partenariat sur deux années entre des professionnels du spectacle et des familles – parents, enfants, frères, sœurs, grands-parents,… – vivant ou ayant vécu l’extrême précarité. Les diverses expériences de vie, les sensibilités, les techniques des professionnels, les connaissances empiriques se sont croisées, confrontées, enrichies mutuellement.
Au fil des rencontres, du travail et des répétitions, l’objectif s’est transformé pour aboutir à un projet où une population se fait entendre, exprime publiquement ses espoirs et ses craintes afin de casser les imageries toutes faites sur la pauvreté et rappeler que, suite à la prise de conscience, le chantier qui nous attend tous est de se mettre ensemble afin de trouver des solutions et de lutter pour l’éradication des injustices et de la grande pauvreté.
Le spectacle lui-même est construit sur une succession de moments, de tableaux partant de situations vécues par les familles mais sublimées pour atteindre quelque chose d’universel: cet homme qui se débat dans les difficultés financières et qui voit arriver l’huissier, ces enfants qui éprouvent tant de difficultés à s’intégrer dans une société, une école mais pour qui l’enjeu est d’apprendre pour s’émanciper,… Toutes ces scènes étaient ponctuées par de la musique, des chants pleins à la fois de nostalgie et de force. Sans oublier l’entracte, où le bruit des louches frappées contre les casseroles nous appelaient à partager la «soupe populaire».

Quelques moments poignants

Face à nous, chacun des acteurs (de sa vie!) a témoigné, rappelant son parcours de vie avec ses épreuves, ses blessures, ses deuils: cette maman, le sanglot dans la gorge, à qui sa fille avait été retirée, placée et qui, après de nombreuses démarches, pouvait témoigner avec elle devant nous; ce père marqué par le suicide de son fils qui n’avait pas trouvé d’autre issue après maintes fugues pour rejoindre son père alors qu’il était placé par le juge.
Mais malgré la souffrance exprimée, ces témoignages étaient un acte de foi profond dans la vie, ne fût-ce que par le fait que leurs auteurs aient accepté de nous confier leur histoire, de nous faire confiance.
Cette scène aussi, sans parole, une ‘simple’ démonstration de majorettes entamée par une femme, puis deux, puis une jeune fille, puis une fillette et enfin, un tout petit bout de femme, comme une danse où se transmet, de génération en génération, une énergie de vie plus forte que les épreuves.
Je n’en dirai pas plus mais c’était un grand moment d’émotion tant sur le plan théâtral que sur le plan humain. Et… s’ils sortent à nouveau de l’ombre, soyez présents!BT , avec l’appui de la brochure «Les ambassadeurs de l’ombre»

EURALISA. Alimentation à l’école

Le 30 Déc 20

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Alimentation à l’école

Le 2 décembre 2000, lors du Forum ‘Alimentation à l’école’ organisé conjointement par les Ministres de l’Enseignement fondamental et de la Santé en Communauté française, Madame la Ministre Nicole Maréchal a annoncé la création d’une plate-forme ‘Alimentation et promotion de la santé’ ayant pour mission principale de donner des avis et recommandations afin de promouvoir la santé nutritionnelle en Communauté française et auprès des différents publics-relais.
Le groupe ‘U.E. Diététique et Promotion de la santé’ – nouvelle appellation ‘EURALISA’ – s’est vu confier la coordination et la gestion de cette plate-forme. Mis en place en 1998, par Madame la Ministre Laurette Onkelinx, ce groupe a pour mission de contribuer à l’application en Communauté française des politiques communautaires et européennes en matière de diététique et de promotion de la santé. Il réunit des experts en diététique et/ou en promotion de la santé nutritionnelle. Toutes les Hautes Ecoles en diététique en Communauté française y sont représentées ainsi que la Coordination Education/Santé asbl, le CERES, l’ONE et la Direction générale de la santé de la Communauté française.
En tant qu’organe coordinateur, ce groupe est chargé notamment de constituer la Plate-forme ‘Alimentation et Promotion de la santé’ en y invitant les différents acteurs et intervenants en matière de promotion d’une alimentation saine et équilibrée s’inscrivant dans une démarche de promotion de la santé. Dans cet esprit, il se propose d’organiser des concertations avec ceux-ci afin de construire un consensus autour de messages éducatifs de diététique et santé nutritionnelle et de favoriser ainsi la mise en œuvre des recommandations nationales et européennes existantes en la matière.
Au cours de cette première année d’exercice, la plate-forme mettra son expertise au service des objectifs des Ministres Maréchal et Nollet concernant l’établissement d’une charte de l’alimentation saine à l’école et la diffusion d’un cahier de charges pour l’alimentation scolaire à mettre en application dès l’année scolaire prochaine. Dans un deuxième temps, la plate-forme se constituera en groupe de référence et d’avis en matière de promotion de la santé nutritionnelle en Communauté française au service des ministres concernés et des organes et personnes-relais intervenant dans la conception, la réalisation et la diffusion de messages en éducation nutritionnelle auprès des différents publics.
Les membres de cette plate-forme souhaite animer une démarche de consultation la plus large possible et valoriser les expertises et les projets en cours qui s’inscrivent dans une approche de promotion de la santé.
Si vous souhaitez les contacter, faites-le par écrit en adressant votre courrier à l’adresse suivante :
EURALISA, Plate-forme ‘Alimentation et promotion de la santé’, Boîte postale n°16, 1200 Bruxelles 20.

Une convention-cadre pour la lutte antitabac

Le 30 Déc 20

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L’augmentation spectaculaire de la consommation de tabac et la propagation du tabagisme dans le monde entier constituent pour l’Organisation mondiale de la santé à la fois un défi à relever et une occasion à saisir.
Le défi consiste à rechercher des solutions globales pour un problème qui ignore les frontières nationales et touche toutes les cultures, les sociétés et les couches socio-économiques. Mais l’impact massif et sans précédent du tabac sur la santé publique offre aussi à l’OMS l’occasion de proposer au monde une première réponse globale à une menace qu’on a souvent qualifiée d’épidémie silencieuse.
L’initiative Pour un monde sans tabac a jeté les premières bases d’une action dans ce sens. Le 24 mai 1999, l’Assemblée mondiale de la santé, organe directeur de l’Organisation mondiale de la santé, a ouvert la voie à des négociations multilatérales qui doivent déboucher sur un ensemble de règles pour lutter contre l’augmentation mondiale de la consommation et la propagation du tabac et des produits du tabac au cours du siècle à venir.
Les 191 Etats Membres de l’OMS ont adopté à l’unanimité une résolution de l’Assemblée de la santé prévoyant l’élaboration d’une convention-cadre pour la lutte antitabac, un nouvel instrument portant sur des questions aussi différentes que la publicité en faveur du tabac et les activités promotionnelles, la diversification agricole, la contrebande, les taxes et les subventions.
Les avantages d’une telle convention sont multiples. Le plus important est qu’avec un tel guide et outil de coordination, les politiques nationales de santé publique adaptées aux besoins nationaux pourront progresser sans risquer d’être sapées par des phénomènes transnationaux, comme par exemple la contrebande, qui prend une ampleur considérable.

Qu’est-ce que la CCLAT?

La convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) sera un instrument juridique international qui permettra de circonscrire la progression mondiale du tabac et des produits du tabac. Pour la première fois, l’OMS mettra en oeuvre l’article 19 de sa Constitution qui l’autorise à élaborer et à adopter une telle convention. En fait, les négociations sur la CCLAT et l’adoption de la convention doivent être considérées comme un processus et un produit au service de la santé publique.
Cet instrument sera élaboré par les 191 Etats Membres de l’OMS de manière à ce que leurs préoccupations soient reflétées adéquatement tout au long du processus. L’approche convention-cadre complétée par des protocoles permettra aux Etats Membres de forger cet instrument juridique international par étapes successives:
– la convention-cadre établira les bases juridiques et les structures de l’instrument de santé publique. Ce sera un peu comme poser les fondations d’un bâtiment;
– les protocoles constitueront des accords séparés qui viendront étoffer l’instrument en bâtissant sur les fondations.

Quand sera-t-elle prête?

Dans la Résolution WHA52.18, l’Assemblée mondiale de la santé a esquissé un processus pour l’élaboration de la convention-cadre et d’éventuels protocoles s’y rapportant. La résolution, adoptée à l’unanimité en mai 1999, prévoit l’adoption de la convention-cadre et d’éventuels protocoles par l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2003 au plus tard. Mais, chaque processus de négociation est unique et progresse à son propre rythme. La convention-cadre pourra donc être achevée plus tôt si les Etats Membres de l’OMS en décident ainsi. Cela dépendra beaucoup de leur volonté politique et de la constance de leur engagement en faveur de la cause de la santé publique.

Comment la Convention contribuera-t-elle à la lutte internationale anti-tabac?

Si l’on ne s’attaque pas conjointement aux dimensions nationales et transnationales de la lutte antitabac, même les programmes nationaux de lutte les plus complets risquent d’être annihilés. Les axes nationaux et internationaux de la convention sont interdépendants.
La CCLAT et ses protocoles permettront d’améliorer la lutte transnationale antitabac et la coopération dans ce domaine par les moyens suivants:
* Les principes directeurs de la convention pourraient comprendre à la fois des mesures nationales et des mesures transnationales qui viseraient à faire apparaître clairement que le tabac contribue de manière importante à créer des iniquités sur le plan de la santé dans toutes les sociétés; que, par suite de l’accoutumance qu’il crée et des dommages que sa consommation entraîne pour la santé, le tabac doit être considéré comme une substance nocive; que le public a le droit d’être pleinement informé des conséquences de l’usage des produits du tabac sur la santé; et que le secteur de la santé a une responsabilité majeure dans la lutte contre cette épidémie, mais que le succès de cette entreprise ne pourra être assuré qu’avec la pleine participation de tous les secteurs de la société.
* En vertu de la convention, les Etats parties prendront les mesures appropriées pour atteindre, par des actions coordonnées, les objectifs généraux sur lesquels ils se seront mis d’accord. A cet égard, la CCLAT pourrait comprendre les objectifs généraux suivants: protéger les enfants et adolescents contre l’exposition aux produits du tabac et leur usage et contre leur promotion; prévenir et traiter la dépendance à l’égard du tabac; promouvoir des environnements sans tabac et le développement d’économies saines et sans tabac, en mettant fin notamment à la contrebande; renforcer le rôle prépondérant des femmes dans la lutte antitabac; affermir la capacité de lutte antitabac de tous les Etats Membres et améliorer les connaissances et l’échange d’informations aux niveaux national et international; protéger les communautés vulnérables, y compris les populations indigènes.
* Les protocoles pourraient prévoir des obligations spécifiques consistant par exemple à s’attaquer aux problèmes des prix, de la contrebande, des produits du tabac détaxés, de la publicité et du parrainage, de la publicité et du commerce sur Internet, des méthodes d’essai, de la présentation et de l’étiquetage des emballages, de la circulation de l’information et de la diversification agricole.
Le processus d’élaboration et d’adoption de la CCLAT et des protocoles aidera aussi à mobiliser un soutien technique et financier, national et mondial pour la lutte antitabac; à accroître la prise de conscience dans les divers ministères susceptibles d’être concernés par la lutte internationale antitabac, ainsi que dans les secteurs de la société directement intéressés par les aspects du tabagisme qui touchent à la santé publique; à renforcer la législation et l’action nationale; et à mobiliser les ONG et d’autres membres de la société civile en faveur de la lutte antitabac.
En vue de l’adoption de la CCLAT, l’OMS et ses bureaux régionaux travailleront avec les ONG, les médias et la société civile dans les pays pour attirer l’attention sur le tabac sous tous ses aspects.
La convention-cadre concerne la lutte antitabac à long terme. Le principal avantage de cette convention est qu’elle permettra à l’OMS et à sa ‘famille élargie’, c’est-à-dire les pays à titre individuel et les individus au sein de ces pays de recueillir les bienfaits qui résulteront, sur le plan de la santé publique, de la lutte contre le tabac et contre son extension dans toute la société. Il s’agit d’un instrument juridique au service de la santé.

Qui supportera les frais occasionnés par la convention?

Le budget de la CCLAT devra, dans un premier temps, être financé par des fonds extrabudgétaires. Les coûts comprendront les dépenses d’appui technique de l’OMS, le coût des réunions intergouvernementales techniques et de négociation, et les dépenses d’appui pour l’établissement des commissions nationales de la CCLAT chargées de faciliter le processus dans les pays. A moyen et long terme, il faudra prévoir un budget ordinaire pour assurer l’application continue de la convention.
En particulier, les pays en développement auront besoin d’une assistance financière et technique pour participer au processus de formulation de la CCLAT.
Des ressources seront aussi nécessaires pour la phase d’application. Il faudra trouver des fonds pour aider les pays à se doter des moyens de participer aux activités de lutte antitabac à l’échelle nationale et mondiale.
De nouveaux fonds extrabudgétaires devront être trouvés pour financer le processus d’élaboration de la convention, mais les fonds alloués jusqu’ici à la lutte antitabac ne seront pas détournés au profit de ce processus. L’appui à la CCLAT doit être considéré comme faisant partie intégrante de l’effort national et mondial en faveur de la lutte antitabac.

Qu’adviendra-t-il des économies qui dépendent du tabac?

L’idée largement répandue selon laquelle la lutte antitabac se traduira par une perte de recettes est en réalité un mythe. Les chiffres penchent fortement en faveur de l’abandon de la culture du tabac. Certaines analyses économiques récentes, par exemple les données de la Banque mondiale dans ‘The Economics of Tobacco Control: Towards an optimal Policy mix ‘, montrent que les coûts sociaux et sanitaires du tabac l’emportent largement sur les bénéfices économiques directs pouvant être dérivés de sa culture.
L’industrie du tabac argue qu’il n’existe aucune véritable culture de substitution ou autre option de remplacement. Pourtant, on peut raisonnablement supposer que les consommateurs qui cesseront de fumer reporteront leurs dépenses consacrées au tabac sur d’autres biens et services. Il s’ensuit que le recul de l’emploi dans l’industrie du tabac sera compensé par une augmentation de l’emploi dans d’autres secteurs. Toutefois, à court terme, pour les pays qui dépendent fortement des exportations de tabac (c’est-à-dire les exportateurs nets), la diversification économique et agricole risque d’entraîner des pertes d’emplois.

Quels sont les ministères qui participeront aux négociations?

En dehors des ministères de la santé dont le rôle est prépondérant, les ministères des affaires étrangères jouent généralement un rôle majeur dans la négociation des conventions et des traités. Les ministères des finances, de l’environnement, du travail, de la justice, du commerce extérieur de l’éducation et de l’agriculture devraient également intervenir dans les négociations à un stade ou à un autre.

Les conventions/traités internationaux juridiquement contraignants débouchent-ils sur des actions et des résultats tangibles?

L’adoption d’un accord international peut faire une grande différence. Ainsi, par exemple:
– la production et la consommation de substances qui appauvrissent la couche d’ozone stratosphérique ont fortement diminué au cours de la dernière décennie, à la suite de l’adoption du Protocole de Montréal sur la couche d’ozone;
– l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce a fait baisser les obstacles au commerce et favorisé l’expansion du commerce international;
– les accords sur la limitation des armements ont mis un frein à la prolifération des armes nucléaires et conduit à une réduction substantielle des arsenaux des puissances nucléaires.

Les accords internationaux peuvent-ils influer sur le comportement des Etats?

Dans certains cas, les accords internationaux prévoient des mécanismes efficaces de mise en œuvre, tels que le système de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce. Mais, même en l’absence de tels mécanismes, un accord international peut:
– établir des mécanismes d’examen qui font pression sur les Etats en les exposant à la vigilance du public;
– édicter des règles juridiques dont l’application peut être demandée devant les tribunaux;
– fournir des moyens de pression supplémentaires aux partisans de la lutte antitabac dans les gouvernements nationaux pour les aider à atteindre les objectifs du traité.
Ainsi, si les traités amènent rarement un Etat à changer immédiatement d’attitude, ils peuvent l’inciter à modifier sensiblement son comportement dans certains domaines, parce qu’ils modifient son calcul des coûts et avantages, parce que la plupart des Etats estiment qu’ils doivent respecter leurs engagements.
On oublie parfois ces chiffres accablants: alors que le sida coûte 18.000 vies par an en Europe, le suicide 34.000 et les accidents de la route 42.000, le tabagisme y tue 550.000 personnes.
On comprend mieux qu’il conviendra dans un tout proche avenir, de consacrer enfin les moyens proportionnés à la lutte contre le tabagisme!
Michel Pettiaux , FARES
Source:O.M.S., Genève

Appel à une action politique européenne – convention-cadre pour la lutte antitabac. Déclaration de la conférence de Sigtuna (Suède) 30-31 mars 2001

Le 30 Déc 20

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Déclaration de la conférence des 30-31 mars 2001 – Sigtuna, Suède L’Assemblée générale du Réseau européen pour la prévention du tabagisme, à laquelle participent 57 délégués venus de vingt pays d’Europe, presse les gouvernements de l’Union européenne de faire montre de volonté politique et de donner le ton à l’échelle européenne, en adoptant une position ferme dans le cadre des négociations relatives à la Convention-cadre pour la lutte antitabac.
Les délégués demandent aux Etats membres de l’UE de soutenir une convention-cadre détaillée englobant des mesures qui ne peuvent être prises qu’à un niveau international. Partant, il est nécessaire d’opter pour une position européenne qui aille au-delà de ‘l’acquis communautaire’. Les organisations européennes de santé publique demandent instamment à tous les gouvernements d’adopter les mesures suivantes:
* Deux protocoles, l’un sur la publicité, l’autre sur la contrebande, doivent être négociés en même temps que la CCLAT:
1. Puisque dix pays de l’UE appliquent ou appliqueront bientôt des interdictions complètes de la publicité pour le tabac, les gouvernements européens doivent soutenir une interdiction de toutes les formes de publicité et de promotion du tabac, y compris la diversification des marques (‘brand stretching’) et toutes les formes de communication électronique – telles qu’internet – sans distinguer la publicité soit disant destinée directement aux adultes, et celle s’adressant aux jeunes;
2. Etant donné que neuf pays de l’UE ont lancé une action judiciaire à l’encontre de trois grands fabricants de tabac parce que la contrebande de tabac, très répandue, peut complètement saper les activités nationales de lutte antitabac, tous les gouvernements doivent adopter des mesures sévères pour combattre la contrebande du tabac, y compris des mesures judiciaires, légales et de responsabilité claires et efficaces. Il s’agirait notamment de dispositions de la Convention relatives à l’indication sur les paquets de l’origine et de la destination finale des produits du tabac.
* Dans l’intérêt de la santé publique, les dispositions de la CCLAT doivent l’emporter sur les accords commerciaux. En outre, la convention ne doit pas miner les initiatives ou réglementations antitabac existantes dans les pays signataires, ni empêcher, devancer ou décourager toute partie de prendre des mesures plus strictes que celles requises par la CCLAT. Afin d’élaborer un traité solide et obligatoire, une série d’engagements spécifiques doivent figurer dans la convention, notamment:
– une interdiction de toutes les formes de publicité et de promotion pour le tabac, y compris le ‘brand stretching’ et toutes les formes de communication électronique – telles qu’internet – qu’il s’agisse ou non de publicité soi-disant directement adressée aux adultes;
– des mesures fermes pour combattre la contrebande du tabac, soit des dispositions judiciaires, légales et de responsabilité claires et efficaces. Ceci recouvre entre autres l’indication sur les paquets de l’origine et de la destination finale des produits du tabac;
– des mises en garde sanitaires bien visibles, occupant 50 % de la surface du paquet, et formulées dans la langue principale du pays où les marchandises sont écoulées;
– une interdiction de toutes les commandes de produits du tabac par internet ou par courrier;
– une interdiction de la vente hors taxes des produits du tabac;
– la fin des aides aux planteurs de tabac et la mise en place d’un fonds spécial pour les aider dans la transition vers d’autres options agricoles. Les organisations non gouvernementales européennes demandent à la Présidence de l’UE de mettre en place une structure transparente et permanente pour informer les ONG des positions adoptées par l’UE pendant et à l’issue des négociations de la CCLAT. Sigtuna, le 30 mars 2001

Le Réseau européen de prévention du tabagisme

Le 30 Déc 20

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Les 30 et 31 mars derniers, le Réseau européen pour une stratégie commune de prévention du tabagisme s’est réuni à Stockholm sous les auspices et grâce au soutien des Communautés européennes.
Ce réseau est composé de membres représentant les coalitions nationales. Pour notre pays, il s’agit de Luk Joossens et Michel Pettiaux .
Il faut souligner l’importance stratégique de ce réseau, qui milite pour faire avancer les opinions des décideurs politiques, aux plans nationaux et européen. Et Dieu sait si le lobby adverse est puissant et bien organisé! L’adoption de positions communes aux coalitions nationales revêt donc une importance capitale.
Pratiquement, le réseau a pour missions:
– la création d’un forum de discussion;
– l’adoption d’une politique cohérente de prévention;
– la fourniture et diffusion d’informations validées, actualisées et pertinentes;
– le partage de son expertise.
La réunion de Stockholm a permis d’aborder les sujets suivants:
– la directive relative à l’interdiction de la publicité pour le tabac, qui a essuyé un échec devant la Cour européenne de Justice en octobre 2000;
– la directive concernant la réglementation du tabac (taux maximum de goudron et de nicotine, méthodes de mesure du CO, superficie des avertissements sur les paquets, origine de fabrication et traçabilité, communication tous les deux ans de la liste des ingrédients, …). Cette directive devra être transposée dans notre législation au plus tard pour le 30/09/2002;
– la Convention cadre sur la lutte anti-tabac (voir notre article dans ce numéro), dont les négociations ont débuté, au sein desquelles le rôle des ONG pour contrer l’influence de l’industrie du tabac sera sans doute fondamental.
Lorsqu’on sait que la Lettonie consacre plus d’argent à la prévention que la Belgique, il est permis d’espérer que l’annonce faite par la Ministre Aelvoet en 2000 de consacrer 500 millions par an au tabagisme se concrétisera bientôt. N’oublions pas que le Portugal a décidé, depuis 1995, de consacrer 1% des recettes du tabac à la prévention, ce qui représente des montants considérables, de l’ordre de plusieurs centaines de millions de nos francs. C’est donc possible!
Alors que la presse s’intéresse parfois plus aux diminutions d’emploi dans le secteur et aux progrès de la contrebande qu’aux aspects de santé publique du tabagisme, on comprend l’importance et l’urgence d’une attitude claire des décideurs politiques.
Michel Pettiaux , FARES
Adresse de l’auteur: rue de la concorde 56, 1050 Bruxelles
Adresse du Réseau européen pour la prévention du tabagisme: rue de Pascale 48, 1040 Bruxelles. Tél.: 02-230 65 15. Fax: 02-230 75 07. Mél: info@ensp.org. Site internet: https://www.ensp.org .