Articles de la catégorie : Initiatives

En terrain sûr!

Le 30 Déc 20

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Le droit aux bleus

Chaque enfant a le droit de jouer, personne ne conteste cela. Jouer, c’est se détendre, avoir du plaisir, découvrir et reconnaître ses limites. L’enfant apprend à connaître ses propres possibilités au fil de ses chutes et de ses nouvelles tentatives. Cela s’accompagne de bleus, d’égratignures ou de bosses. Ainsi l’enfant apprend à évaluer les risques. Les risques sont en effet inévitables. Aussi, en tant qu’adultes, nous devons veiller à limiter les dangers.
La Ministre Magda Alvoet a soutenu la mise en place d’une politique de prévention proactive grâce à une nouvelle réglementation innovante: pas de règles ou de consignes interminables mais plutôt des procédures qui incitent à adopter une démarche permettant aux différents partenaires – fabricants, exploitants, organes de contrôle, utilisateurs et pouvoirs publics – d’intervenir dans le processus selon leurs possibilités.
La réglementation seule ne suffit pas. L’éducation et l’ information ont aussi une place importante dans le dispositif de prévention.

Des campagnes pour informer et éduquer

Misez…sécurité

‘Misez… sécurité’ est une brochure qui s’adresse aux exploitants semi-professionnels (comme l’horeca, les campings, les écoles, les garderies de jour, les gardiennes d’enfants, les mouvements de jeunesse, etc). A l’aide de quelques chiffres sur les accidents les plus courants, elle souligne l’importance de la sécurité en la matière. La brochure clarifie également les explications techniques contenues dans l’arrêté royal et reprend les éléments les plus importants de la norme européenne concernant les aires de jeux.

En terrain sûr

!
La brochure ‘En terrain sûr!’ s’adresse aux parents et aux enfants. Elle pose pour principe qu’il est de la responsabilité des accompagnateurs de se comporter de manière sûre sur une aire de jeux. Pas de morale mais quelques conseils utiles sont donnés pour jouer en toute sécurité.
Cette brochure a été imprimée en 24.000 exemplaires. Elle est diffusée auprès du grand public et est disponible via:
– les Centres locaux de promotion de la santé;
– le centre de documentation du Ministère de la santé de la Communauté française, tél. 02-413 26 62;
– le centre de ressources documentaires de l’asbl Educa-Santé, tél. 071-30 14 48;
– les consultations pour enfants de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE).

Santé, observation, partenariat: enjeux et perspectives

Le 30 Déc 20

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Observatoire de Seraing

A l’occasion de la journée mondiale de la santé, le projet de santé communautaire initié par la Maison médicale d’Ougrée , a tenu sa journée de réflexion annuelle au Centre culturel de Seraing. Une centaine de personnes a répondu présent. Le soutien des responsables politiques concernés – les ministres Detienne et Maréchal et les autorités politiques communales – était important: en termes de moyens mis à disposition du projet mais aussi par les interventions des uns et des autres lors de la séance plénière.
En bref, que s’est-il passé lors de cette journée? Le Docteur Jean-Marie Delvoye , responsable du programme a présenté les résultats de l’analyse factorielle (recueil 1999-2000). Il est toujours impressionnant de voir les réalités des patients et usagers des services traitées de façon statistique et présentées en tableaux factoriels; imaginez une sorte de nuage d’étoiles qui donne un point de vue de Sirius sur des problématiques pas toujours roses.
Ensuite, les responsables des différents ateliers ont expliqué le travail d’analyse et de réflexion à partir de ces données et les actions mises en place.
L’après-midi était consacrée à des ateliers thématiques. Celui auquel j’ai participé (intitulé ‘partenariat et participation au sein d’une communauté locale’) nous a fait changer radicalement de point de vue: de l’astronome à l’animatrice de quartier accompagnant les habitants dans leur quotidien. Cela donnait quelque peu la sensation d’être dans un autre colloque, dans une autre manière de construire la participation communautaire. C’est vraisemblablement que nous nous situions à un autre niveau d’intervention et d’analyse. Entre un observatoire et un intervenant de quartier, le point de vue change; le défi reste cependant de maintenir le lien entre les différents acteurs.
B.T.
Pour en savoir plus, vous pouvez contacter J-M.Delvoye, asbl OPTIMa, rue de la Rose 12, 4102 Ougrée, tél.: 04-330 30 07, mél: ougree@fmm.be

Vivre avec un parent âgé

Le 30 Déc 20

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76,5% des personnes âgées dépendantes sont soutenues par le réseau familial. Elles ont un âge moyen de 80 ans avec une nette prédominance des femmes.
Famille et entourage consacrent énormément de temps et d’énergie à la prise en charge de parents âgés. Il est aisé de deviner l’investissement physique, moral, affectif et financier que cela représente.
Dans les familles, les jeunes seniors sont les premiers concernés par cette problématique. Eux-mêmes encore actifs professionnellement, en charge de grands enfants, ils sont souvent surpris, désemparés. Ils doivent s’organiser, changer certaines habitudes, effectuer des démarches,… En outre, la relation avec le parent âgé s’en trouve fréquemment modifiée.
Convaincue du besoin de soutenir les ‘aidants familiaux’, l’asbl Espace Seniors a lancé cette année trois actions.
La formation ‘Quand les parents vieillissent’ a pour objectif de mieux vivre la prise en charge d’un parent âgé. Elle comprend quatre modules de trois heures: compréhension du vieillissement physique et psychique; aménagement de l’espace de vie, soutien psychologique, aides extérieures.
Des groupes de parole ‘Inspire’, qui permettent aux participants d’échanger dans une relation de confiance avec des personnes ayant vécu une expérience semblable. Les participants peuvent faire profiter le groupe de leurs propres enseignements et informations. Notons que ces rencontres sont animées par des professionnels qui en assurent le fonctionnement correct en s’inspirant de la dynamique de groupe, de l’écoute active et de l’approche systémique. Un groupe ‘Inspire’ réunit maximum 12 personnes pour 10 séances de 2 heures. Les participants paient un montant modeste symbolisant leur adhésion au groupe.
Enfin, Espace Seniors a édité deux brochures sur le même sujet:
‘Un autre chez soi’ fait le point sur les questions posées par l’entrée en maison de repos ou en résidence-services. Les informations concernent tant l’aspect administratif que la vie quotidienne dans ces établissements.
‘Le soutien à un parent âgé’ propose de se familiariser avec la prise en charge d’un parent âgé en quatre étapes: perte d’autonomie, gestion de la relation, organisation de la prise en charge, services et aides extérieurs.
Ces deux documents sont gratuits pour les membres de la mutualité socialiste. Ils coûtent 120 F (2,97 €) pour les non-membres et 50 F (1,24 €) pour le secteur médico-social. Ils sont disponibles au Département Communication de l’UNMS, rue St-Jean 32-38, 1000 Bruxelles, et peuvent être téléchargés sur le site https://www.mutsoc.be , rubrique ‘publications’. Pour tout renseignement: Espace Seniors, rue Saint-Jean 32-38, 1000 Bruxelles.

12 mai: journée internationale de la fibromyalgie

Le 30 Déc 20

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La fibromyalgie est une maladie caractérisée par des douleurs diffuses des muscles et des tendons, une grande fatigue et un sommeil peu récupérateur. D’autres problèmes de santé accompagnent souvent ces symptômes: raideur, migraines, irritabilité des intestins, irritabilité de la vessie, crampes musculaires,… L’état du patient fibromyalgique peut être aggravé par des facteurs tels que le froid, l’humidité, le stress, l’anxiété, l’effort,…
La fibromyalgie atteint plus les femmes que les hommes (4 pour 1), en général entre 25 et 55 ans, mais parfois aussi des enfants. La plupart des examens médicaux ne révèlent rien; il en est ainsi de l’analyse de sang, des EMG, des biopsies musculaires,…
Les causes de la fibromyalgie ne sont pas connues. Différentes hypothèses sont formulées, d’ordre musculaire, biochimique, viral, neurologique, immunologique, génétique,… Bien des études et des recherches sont en cours.
Il en est de même à propos des traitements. Rien à l’heure actuelle ne supprime les symptômes. Ils peuvent tout au plus être atténués par quelques médicaments, par des exercices appropriés et par certaines thérapies physiques.
L’essentiel est d’apprendre à vivre avec cette maladie en gérant au mieux ses conséquences. Pour atteindre cet objectif, un accompagnement psychologique représente une grande aide.
Les conséquences de cette maladie sur le travail, les proches, la vie sociale sont souvent importantes.
La plupart des patients se voient obligés d’abandonner ou de modifier leur profession. Au sein de la famille, bien des changements interviennent et la maladie est difficile à comprendre et à vivre pour tous. Maintenir une vie sociale relève quasi de l’impossible. Il s’ensuit un repli sur soi, une grande solitude et parfois une dépression.
Un des buts de la Ligue belge francophone des patients fibromyalgiques (L.B.F.P.F.) est de rompre cet isolement. La ligue qui compte près de 1000 membres – et ce nombre grandit chaque jour – souhaite être un carrefour de rencontres de manière à apporter un soutien moral et une information aux malades et à leurs familles. Pouvoir parler de ce que l’on ressent et se sentir compris soulage quelque peu, parce que ceux qui écoutent vivent une expérience semblable. Il peut aussi être intéressant de s’échanger les informations que l’on possède et les petites choses qui améliorent le bien-être.
D’après les documents d’information fournis par la L.B.F.P.F., avenue del Copette 5, 1325 Dion-Valmont, tél.: 010-22 65 87, fax: 010-22 27 14.

La santé mentale en 2001

Le 30 Déc 20

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L’OMS à la recherche de solutions

L’exclusion n’a pas de sens. La discrimination est injuste, pour ne pas dire contraire à l’éthique. Un traitement est possible et doit être proposé.
Désireuse d’attirer l’attention sur l’exclusion et la discrimination qui entourent la santé mentale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) invite les gouvernements, les professionnels de la santé et des personnes de tous horizons à relever le défi que représentent les troubles mentaux et cérébraux.
«Non à l’exclusion – Oui aux soins », tel est le message de l’OMS qui résume une campagne d’une année, dont le point fort sera le Rapport sur la santé dans le monde , consacré à la santé mentale, dont la publication est prévue dans le courant de l’année.
On estime à 400 millions le nombre de personnes aujourd’hui atteintes de troubles mentaux ou neurologiques ou souffrant de problèmes psychosociaux associés notamment à l’alcoolisme ou à la toxicomanie. Or seul un petit nombre des ces affections sont convenablement diagnostiquées et encore moins sont traitées. La plupart des personnes atteintes vivent dans la souffrance, souvent handicapées, et peuvent même mourir prématurément.
Sciemment ou pas, nous sommes tous responsables de cette situation aujourd’hui , a déclaré le Dr Gro Harlem Brundtland , Directeur général de l’OMS. Les gouvernements ont fait preuve de négligence en ne mettant pas à la disposition de leur population des moyens de traitement satisfaisants. On continue par ailleurs à exercer une discrimination à l’encontre des personnes atteintes de ces troubles , a-t-elle ajouté.
De l’avis des autorités de santé publique, la stigmatisation et la discrimination figurent parmi les principaux obstacles auxquels se heurtent aujourd’hui les malades mentaux. Rares sont les familles qui sont à l’abri des troubles mentaux; bien peu de gens, pourtant, échappent à la honte et à la crainte qui empêchent de solliciter des soins. Les violations flagrantes des droits de l’homme dans les hôpitaux psychiatriques, le manque de services communautaires de santé mentale, les systèmes d’assurance injustes et les pratiques d’emploi discriminatoires ne sont que quelques-unes des épreuves réservées aux personnes ayant des problèmes de santé mentale. Le maintien de ces pratiques est autant le fait de personnes que d’établissements.
Selon l’OMS, dans un grand nombre de cas, les personnes atteintes de troubles mentaux et cérébraux tels que la dépression et l’épilepsie peuvent être soignées efficacement et fonctionner convenablement dans la société. Grâce aux importants progrès scientifiques qui ont été réalisés, les souffrances et les incapacités qui s’ensuivent peuvent être réduites. Des méthodes associant la famille et la communauté au rétablissement des personnes atteintes ont donné de bons résultats.
Par le slogan « Non à l’exclusion – Oui aux soins », la Journée mondiale de la santé du 7 avril 2001 contribuera à stimuler le débat sur la manière d’améliorer la santé mentale dans le monde et de combler le fossé existant entre les solutions thérapeutiques et leur application.
La question sera également soumise aux 191 Etats Membres de l’OMS pendant l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2001. Quatre tables rondes ministérielles examineront la santé mentale sous l’angle de la pauvreté, de la discrimination, des problèmes spécifiques à chaque sexe et des droits de l’homme. Les lauréats du concours scolaire sur la santé mentale organisé par l’OMS dans le monde seront également invités à donner lecture de leur dissertation devant l’Assemblée.
Le Rapport sur la santé dans le monde 2001 traitera des sujets tels que la prévalence des troubles mentaux, l’organisation et le financement des programmes de santé mentale, le fossé qui existe entre les solutions thérapeutiques et leur application, les stratégies de prévention et les tendances futures.
Nous savons ce qui ne va pas et nous avons les solutions. C’est notre responsabilité d’insister pour les changements de politique et d’attitude. C’est notre but et nous l’atteindrons dans les années à venir , a déclaré le Dr Benedetto Saraceno , Directeur du programme OMS de Santé mentale.
(d’après un communiqué de presse de l’OMS)
Pour plus d’informations, Ms Reshma Prakash, Maladies non transmissibles et santé mentale, OMS, Genève. Tél. (+41 22) 791 3443; télécopie: (+41 22) 791 4832; mél: prakashr@who.int. Internet: https://www.who.int/world-health-day

Des femmes et des hommes. Programme d’éducation affective, relationnelle et sexuelle destiné aux personnes déficientes mentales

Le 30 Déc 20

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Des femmes et des hommes constitue un programme éducatif de conception nouvelle. Destiné aux adolescent(e)s et adultes déficient(e)s mentaux (mentales), il vise à développer leurs capacités dans le domaine des émotions, des relations, du corps, de la sexualité.
Pourquoi Des femmes et des hommes ? Parce que adolescent(e)s et adultes déficient(e)s mentaux (mentales) sont vu(e)s en tant qu’êtres humains, appelés comme tout un chacun à devenir des femmes, des hommes sujets de leur histoire. Des femmes et des hommes qui vivent des relations, qui s’expriment, qui échangent, qui créent des liens. Des femmes et des hommes portant les caractéristiques de leur sexe, pourvus d’une sexualité qui peut grandir et s’intégrer au développement de leur personnalité. Des femmes et des hommes qui ont le droit de savoir, le droit de s’interroger sur ce qu’ils sont, d’où ils viennent, où ils vont. Des femmes et des hommes dotés de caractéristiques spécifiques, porteurs de limites particulières: ils doivent utiliser au mieux leurs capacités, on doit respecter leurs limites, leurs vulnérabilités.

Un outil adapté

Le programme Des femmes et des hommes vise à accompagner ces adolescent(e)s et adultes en devenir, à soutenir leur évolution, à les aider à s’assumer, à leur donner des moyens leur permettant de mieux vivre avec eux-mêmes, avec les autres, de mieux habiter leur corps, de mieux connaître et gérer leur sexualité.
Le programme Des femmes et des hommes est destiné de façon prioritaire aux personnes déficientes mentales, adolescentes ou adultes. Il est davantage adapté aux personnes ayant accès au langage verbal, cependant, certaines approches conviennent également pour des personnes dont l’expression verbale est réduite, voire absente.
D’autres publics peuvent bénéficier avantageusement de ce programme: certains modules peuvent notamment être utilisés avec des enfants déficients mentaux. Il faut souligner que la structure du programme, les thèmes qui y sont abordés, sont adéquats pour tous les publics de jeunes, porteurs ou non d’une déficience. L’animateur peut s’inspirer de certains modules et les traiter d’une façon qui convient à son public particulier.

Une priorité de Handicap & Santé

Inséré dans le Département de psychologie de la Faculté de Médecine des F.U.N.D.P. à Namur, le centre Handicap et Santé poursuit depuis quelques années des actions dans le domaine de la promotion de la santé des personnes handicapées.
Reconnu dans un premier temps comme service aux éducateurs à la santé dans le domaine du handicap, le centre Handicap et Santé avait pour mission de répondre aux demandes touchant la santé des personnes handicapées.
Rapidement, la problématique de la vie affective et sexuelle des personnes déficientes mentales a émergé, et a orienté les travaux du centre dans cette voie particulière. La Communauté française a octroyé un soutien au centre Handicap et Santé pour lui permettre de développer un programme quinquennal intitulé ‘ Vulnérabilité et santé – vie affective et sexuelle des personnes déficientes mentales ».
Partant du constat selon lequel de nombreuses personnes déficientes mentales sont démunies et éprouvent des difficultés à vivre sereinement leur vie affective et leur sexualité, il nous a semblé pertinent d’orienter les actions de Handicap et Santé en ce sens.

Un double tabou

A l’origine des difficultés éprouvées par les personnes déficientes mentales figurent le manque d’informations dont elles peuvent disposer, et le moindre développement de leurs compétences.
Par ailleurs, en abordant la question de la sexualité des personnes déficientes mentales, nous nous trouvons confrontés à un double tabou. D’une part, nous nous heurtons au tabou de la déficience mentale qui suscite encore nombre de craintes, d’angoisses chez les personnes peu sensibilisées à ce sujet, et, d’autre part, nous butons sur la question, combien délicate, de la sexualité et de l’affectivité.
Dès lors, nous comprenons aisément les limites et les malaises que peuvent rencontrer les parents de personnes déficientes mentales ainsi que les professionnels confrontés quotidiennement aux demandes, aux questions posées par les personnes déficientes mentales. Parents et professionnels peuvent, en effet se trouver exposés à des situations extrêmement délicates, les laissant démunis et sans ressources.
Cette somme de difficultés (manque d’informations, de compétences, limites cognitives, difficultés pour les parents et les professionnels) entraîne de nombreux problèmes d’ordre relationnel et affectif, tels que des risques accrus d’abus sexuels, de contamination par les M.S.T., de grossesses non désirées, d’avortement, de stérilisations abusives.
Face à ce manque d’information et de formation des personnes déficientes mentales, il apparaît nécessaire, voire indispensable d’agir en partenariat avec les parents et les professionnels. Le centre Handicap et Santé tente de remédier à ce manque en développant les actions suivantes:

  • affiner la compréhension des besoins spécifiques et des demandes des personnes déficientes mentales, des professionnels et des parents;
  • développer les collaborations avec les organismes existants, afin d’organiser, notamment, des formations d’animateurs capables de prendre le relais des formations de professionnels et des parents menées par Handicap et Santé;
  • initier des groupes de réflexion sur des thèmes ou des publics spécifiques, en lien avec la vie affective et sexuelle des personnes déficientes mentales et en diffuser les résultats;
  • collaborer à l’élaboration et à l’évaluation d’un programme éducatif destiné aux adolescents et adultes déficients mentaux;
  • mener des actions de formations spécifiques auprès de parents et de professionnels afin de les aider à mieux comprendre les situations auxquelles ils sont confrontés et à y réagir de manière appropriée;
  • poursuivre le développement et l’exploitation du centre de documentation et d’outils éducatifs.

Pour tout renseignement, l’équipe de Handicap et Santé est à votre disposition du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures, tél: 081-72 44 30 – fax: 081-72 44 31.
Handicap et Santé: Michel Mercier, directeur, Jacqueline Delville, chef de projets, Marie Mattys, psychologue, Florence Menestret, psychologue, Carine Merlin, psychologue.

Bibliographie de base

DELVILLE, J. et MERCIER, M. (1997). Sexualité, vie affective et déficience mentale. Bruxelles, De Boeck Université.
DELVILLE, J. et MERCIER, M. (1998). La déficience mentale – Education affective et sexuelle – Prévention du SIDA. Revue Francophone de la Déficience Intellectuelle.

Qui peut animer un tel programme?

Seuls les professionnels formés à la relation d’aide ou à la relation éducative sont habilités à mener la démarche proposée. Des professionnels exerçant le métier de psychologue, d’éducateur(trice), d’assistant(e) social(e), d’animateur(trice), d’infirmier(ière), d’enseignant(e)… constituent des utilisateurs privilégiés. Le programme peut donc être proposé dans diverses structures d’accueil: centre scolaire, service d’accueil de jour, institution, centre de loisirs, etc.
Néanmoins, nous tenons à insister sur le fait que nul ne s’improvise animateur(trice) d’un programme d’éducation affective, relationnelle et sexuelle. Une formation de base dans l’approche de la vie affective et relationnelle, dans le vécu du corps et de la sexualité est nécessaire pour pouvoir mener à bien ce programme ainsi qu’une réflexion institutionnelle autour d’un partenariat incluant personnes déficientes mentales, professionnels, parents.
Les parents, formés dans ce sens, peuvent également utiliser certains éléments du programme avec leur enfant devenu adolescent(e) ou adulte. Il faut cependant rappeler que, à un moment donné, il est important pour les parents de « passer la main » aux professionnels, notamment pour aborder la sphère de l’intimité et de la sexualité. Il est en effet nécessaire que s’établisse entre parent et enfant la barrière des générations, permettant au fils, à la fille de se construire en tant que sujet indépendant de ses parents.

Trois éléments

Le programme Des femmes et des hommes se présente sous la forme d’une mallette pédagogique, contenant trois volets:

  • un manuel d’animation,
  • un dossier d’images contenant des dessins et des photos,
  • un vidéogramme Des femmes et des hommes.

Ces trois composantes sont indissociables.
Le manuel d’animation est la partie centrale du programme. Conçu comme un guide, il a pour but de susciter la réflexion de l’animateur qui veut mener une intervention en éducation affective, relationnelle et sexuelle et de l’accompagner tout au long de sa démarche.
Il présente d’abord les bases éthiques sur lesquelles repose le programme, développe une réflexion préliminaire à la mise en œuvre du programme sur le terrain, fournit ensuite une trame de 32 modules, regroupés selon 7 axes, permettant à l’animateur de mettre sur pied des animations, des exercices pratiques avec les participants.
L’animateur doit avoir pris connaissance de la partie I du manuel ( Avant d’entamer le programme ‘Des femmes et des hommes’) avant de découvrir le programme en tant que tel.
Le programme Des femmes et des hommes , présenté dans la partie II du manuel ( Mettre en œuvre le programme ‘Des femmes et des hommes’ ), s’articule autour de 7 axes, relatifs à un domaine spécifique, à savoir:
Axe 1: ma place dans le groupe;
Axe 2: ma vie affective;
Axe 3: mon corps;
Axe 4: mes relations;
Axe 5: ma sexualité;
Axe 6: ma santé sexuelle;
Axe 7: la loi.Un axe est subdivisé en plusieurs modules, afin d’approfondir de façon structurée des thématiques précises. Chaque axe débute par une présentation du thème général et des modules qui le composent. Trente-deux modules sont proposés. Chaque module est développé selon six approches:Pourquoi aborder ce thème?
Cette rubrique propose une réflexion préalable à la mise en place des animations. Elle met en garde l’animateur par rapport aux difficultés qu’il est susceptible de rencontrer et pointe les éléments essentiels à aborder.
Objectifs
Une série d’objectifs principaux y sont proposés, relatifs à chaque thématique. Ils ne sont pas exhaustifs. Ces objectifs sont à envisager en fonction des possibilités des participants et doivent être adaptés en fonction des buts poursuivis par l’animateur.
Pistes de contenu
Le contenu central du module y est présenté.
Pistes d’animation
Les pistes d’animation sont développées sous forme d’exercices. Une liste de l’ensemble des exercices proposés est disponible en annexe. Nous insistons sur trois points majeurs:
Il s’agit de pistes d’animation, toutes ne doivent pas être suivies.
L’animateur en choisit l’une ou l’autre ou en développe d’autres selon son expérience.
Les animations doivent bien sûr être adaptées en fonction du handicap des participants, certaines convenant mieux à des personnes ayant un handicap léger, d’autres aux personnes ayant un handicap plus important.
Certains modules contiennent également des informations destinées à l’animateur, au sujet d’un thème précis, à savoir: la puberté chez les filles, la puberté chez les garçons, la contraception, les maladies sexuellement transmissibles et le sida. Elles rassemblent des données utiles pour que l’animateur soit à l’aise dans l’approche de ces thèmes. Ces informations ne doivent pas être communiquées aux participants sous cette forme.
Supports matériels
Une liste du matériel nécessaire pour réaliser les animations y est dressée.
Outils complémentaires
La référence à d’autres outils, livres éducatifs, programmes pédagogiques, vidéos, etc. y est mentionnée, de façon non-exhaustive. Ce matériel peut être utile de façon complémentaire aux pistes d’animation. Il est en effet important de varier les supports pédagogiques afin de maintenir l’attention des participants. Les références complètes de ces ouvrages sont disponibles dans la bibliographie. Ces outils complémentaires sont proposés à titre indicatif. Cela ne signifie pas que l’on cautionne les outils dans leur intégralité, certaines parties sont très utiles, d’autres sont à apprécier avec plus de distance.
Le programme Des femmes et des hommes contient aussi un Dossier d’images . Il s’agit, d’une part, de dessins originaux, numérotés de 1 à 113, qui représentent des personnages d’âges différents, habillés et nus, de taille et de corpulence variées, dans des situations diverses. Ces dessins tentent d’être proches de la vie de chacun(e). Ils ne représentent pas des top-models mais plutôt monsieur et madame tout-le-monde . Il est donc plus aisé, nous semble-t-il, de s’y identifier. De nombreuses pistes d’animation font référence à ces illustrations. Nous recommandons à l’animateur d’utiliser ce matériel de manière personnelle et d’imaginer également des activités complémentaires à celles proposées pour exploiter au mieux les dessins.
Cinquante-quatre photos en noir et blanc figurent également dans le Dossier d’images. Ces photos sont issues du vidéogramme Des femmes et des hommes . Elles peuvent être utilisées lorsque l’on visionne une séquence du vidéogramme afin d’en rappeler les moments forts. Nous renvoyons le lecteur à la partie III du manuel ( Exploiter le vidéogramme ‘Des femmes et des hommes’) pour des explications plus détaillées. Les photos peuvent aussi constituer un support indépendant au vidéogramme, par exemple, pour illustrer le thème des émotions ou les étapes de la relation.Un vidéogramme , composé de 11 séquences de quelques minutes chacune mettant en scène des adolescent(e)s et des jeunes adultes valides, fait également partie du programme..
En voici les intitulés:
Séquence 1 – La robe de Nathalie
Séquence 2 – La piscine
Séquence 3 – La nuit d’Arthur
Séquence 4 – Pas de panique
Séquence 5 – La balade
Séquence 6 – Les vacances
Séquence 7 – La première fois
Séquence 8 – Le confident
Séquence 9 – Parlons-en!
Séquence 10 – La dispute
Séquence 11 – L’agressionChaque séquence illustre un thème principal et aborde des thèmes secondaires. Il faut signaler que toutes les thématiques développées dans le programme ne font pas l’objet d’une séquence vidéo. Le vidéogramme met en scène, dans de courtes séquences, des adolescent(e)s et des jeunes adultes valides dans diverses situations relatives à la vie affective, aux relations, au corps et à la sexualité.

Des femmes et des hommes – fiche technique

Un manuel d’animation de 536 pages comportant 252 exercices pour aborder la vie affective, relationnelle et sexuelle avec des personnes déficientes mentales.
Un dossier d’images au format A4 avec 113 dessins en noir et blanc et 56 photos extraites du vidéogramme.
Un vidéogramme de 53 minutes contenant 11 séquences de fictions présentant des situations pouvant être vécues par des personnes déficientes mentales.
Les trois éléments sont fournis dans une valisette.
Prix de vente: 6.000 F (148,74 €) + frais d’envoi.

Il ne vise pas un apprentissage; il cherche surtout à proposer aux participants des situations émotionnelles ou relationnelles. L’objectif est de stimuler la réflexion et l’expression des émotions. Les situations proposées ne constituent pas des exemples à imiter ou à rejeter. Ce sont plutôt des «tranches de vie», se terminant sur un point d’interrogation et permettant à chacun(e) de se situer: «Dans cette situation, je ferais…, j’éprouverais…»
Il ne s’agit en aucun cas d’un outil à visionner d’emblée en entier. Chaque séquence doit être vue séparément et être suivie d’une animation par un professionnel. C’est la raison pour laquelle un générique est présent au début et à la fin de chaque séquence.
Les pistes d’animation du programme proposent de visionner l’une ou l’autre séquence en adéquation avec le thème abordé. La manière d’exploiter les séquences est développée dans la partie III du manuel.

Pour tout renseignement concernant le programme ‘Des femmes et des hommes’: Département de Psychologie, Centre Handicap et Santé, rue de Bruxelles 61, 5000 Namur. Tél.: 081-72 44 30. Mél: mme@psy.fundp.ac.be.
Ce programme a été mis au point avec le soutien de la Communauté française et de la Fondation Marguerite-Marie Delacroix.

Les ambassadeurs de l’ombre

Le 30 Déc 20

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Elles étaient au Théâtre national début septembre. «Elles» c’étaient des familles du quart monde. Elles étaient là pour jouer une création, leur création, avec le soutien de Lorent Wanson , metteur en scène.
Cette aventure a débuté à la Maison des savoirs d’ATD Quart Monde qui a pour objectif d’offrir aux familles exclues de la vie associative et culturelle un lieu de rencontres positives et une possibilité de recul par rapport aux urgences quotidiennes, un lieu où elles peuvent créer, partager leur sensibilité avec des artistes confirmés.

L’art redonne aux gens une liberté qu’ils n’ont plus
forcément car ils vivent souvent des situations
d’assistance et de dépendance. En permettant à
l’homme d’être créateur, il lui restitue sa dignité
humaine.» Jacqueline Page, responsable de la
Maison des savoirs d’ATD Quart Monde

La naissance d’un acte théâtral

L’objectif de ce projet était d’expérimenter un partenariat sur deux années entre des professionnels du spectacle et des familles – parents, enfants, frères, sœurs, grands-parents,… – vivant ou ayant vécu l’extrême précarité. Les diverses expériences de vie, les sensibilités, les techniques des professionnels, les connaissances empiriques se sont croisées, confrontées, enrichies mutuellement.
Au fil des rencontres, du travail et des répétitions, l’objectif s’est transformé pour aboutir à un projet où une population se fait entendre, exprime publiquement ses espoirs et ses craintes afin de casser les imageries toutes faites sur la pauvreté et rappeler que, suite à la prise de conscience, le chantier qui nous attend tous est de se mettre ensemble afin de trouver des solutions et de lutter pour l’éradication des injustices et de la grande pauvreté.
Le spectacle lui-même est construit sur une succession de moments, de tableaux partant de situations vécues par les familles mais sublimées pour atteindre quelque chose d’universel: cet homme qui se débat dans les difficultés financières et qui voit arriver l’huissier, ces enfants qui éprouvent tant de difficultés à s’intégrer dans une société, une école mais pour qui l’enjeu est d’apprendre pour s’émanciper,… Toutes ces scènes étaient ponctuées par de la musique, des chants pleins à la fois de nostalgie et de force. Sans oublier l’entracte, où le bruit des louches frappées contre les casseroles nous appelaient à partager la «soupe populaire».

Quelques moments poignants

Face à nous, chacun des acteurs (de sa vie!) a témoigné, rappelant son parcours de vie avec ses épreuves, ses blessures, ses deuils: cette maman, le sanglot dans la gorge, à qui sa fille avait été retirée, placée et qui, après de nombreuses démarches, pouvait témoigner avec elle devant nous; ce père marqué par le suicide de son fils qui n’avait pas trouvé d’autre issue après maintes fugues pour rejoindre son père alors qu’il était placé par le juge.
Mais malgré la souffrance exprimée, ces témoignages étaient un acte de foi profond dans la vie, ne fût-ce que par le fait que leurs auteurs aient accepté de nous confier leur histoire, de nous faire confiance.
Cette scène aussi, sans parole, une ‘simple’ démonstration de majorettes entamée par une femme, puis deux, puis une jeune fille, puis une fillette et enfin, un tout petit bout de femme, comme une danse où se transmet, de génération en génération, une énergie de vie plus forte que les épreuves.
Je n’en dirai pas plus mais c’était un grand moment d’émotion tant sur le plan théâtral que sur le plan humain. Et… s’ils sortent à nouveau de l’ombre, soyez présents!BT , avec l’appui de la brochure «Les ambassadeurs de l’ombre»

EURALISA. Alimentation à l’école

Le 30 Déc 20

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Alimentation à l’école

Le 2 décembre 2000, lors du Forum ‘Alimentation à l’école’ organisé conjointement par les Ministres de l’Enseignement fondamental et de la Santé en Communauté française, Madame la Ministre Nicole Maréchal a annoncé la création d’une plate-forme ‘Alimentation et promotion de la santé’ ayant pour mission principale de donner des avis et recommandations afin de promouvoir la santé nutritionnelle en Communauté française et auprès des différents publics-relais.
Le groupe ‘U.E. Diététique et Promotion de la santé’ – nouvelle appellation ‘EURALISA’ – s’est vu confier la coordination et la gestion de cette plate-forme. Mis en place en 1998, par Madame la Ministre Laurette Onkelinx, ce groupe a pour mission de contribuer à l’application en Communauté française des politiques communautaires et européennes en matière de diététique et de promotion de la santé. Il réunit des experts en diététique et/ou en promotion de la santé nutritionnelle. Toutes les Hautes Ecoles en diététique en Communauté française y sont représentées ainsi que la Coordination Education/Santé asbl, le CERES, l’ONE et la Direction générale de la santé de la Communauté française.
En tant qu’organe coordinateur, ce groupe est chargé notamment de constituer la Plate-forme ‘Alimentation et Promotion de la santé’ en y invitant les différents acteurs et intervenants en matière de promotion d’une alimentation saine et équilibrée s’inscrivant dans une démarche de promotion de la santé. Dans cet esprit, il se propose d’organiser des concertations avec ceux-ci afin de construire un consensus autour de messages éducatifs de diététique et santé nutritionnelle et de favoriser ainsi la mise en œuvre des recommandations nationales et européennes existantes en la matière.
Au cours de cette première année d’exercice, la plate-forme mettra son expertise au service des objectifs des Ministres Maréchal et Nollet concernant l’établissement d’une charte de l’alimentation saine à l’école et la diffusion d’un cahier de charges pour l’alimentation scolaire à mettre en application dès l’année scolaire prochaine. Dans un deuxième temps, la plate-forme se constituera en groupe de référence et d’avis en matière de promotion de la santé nutritionnelle en Communauté française au service des ministres concernés et des organes et personnes-relais intervenant dans la conception, la réalisation et la diffusion de messages en éducation nutritionnelle auprès des différents publics.
Les membres de cette plate-forme souhaite animer une démarche de consultation la plus large possible et valoriser les expertises et les projets en cours qui s’inscrivent dans une approche de promotion de la santé.
Si vous souhaitez les contacter, faites-le par écrit en adressant votre courrier à l’adresse suivante :
EURALISA, Plate-forme ‘Alimentation et promotion de la santé’, Boîte postale n°16, 1200 Bruxelles 20.

Une convention-cadre pour la lutte antitabac

Le 30 Déc 20

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L’augmentation spectaculaire de la consommation de tabac et la propagation du tabagisme dans le monde entier constituent pour l’Organisation mondiale de la santé à la fois un défi à relever et une occasion à saisir.
Le défi consiste à rechercher des solutions globales pour un problème qui ignore les frontières nationales et touche toutes les cultures, les sociétés et les couches socio-économiques. Mais l’impact massif et sans précédent du tabac sur la santé publique offre aussi à l’OMS l’occasion de proposer au monde une première réponse globale à une menace qu’on a souvent qualifiée d’épidémie silencieuse.
L’initiative Pour un monde sans tabac a jeté les premières bases d’une action dans ce sens. Le 24 mai 1999, l’Assemblée mondiale de la santé, organe directeur de l’Organisation mondiale de la santé, a ouvert la voie à des négociations multilatérales qui doivent déboucher sur un ensemble de règles pour lutter contre l’augmentation mondiale de la consommation et la propagation du tabac et des produits du tabac au cours du siècle à venir.
Les 191 Etats Membres de l’OMS ont adopté à l’unanimité une résolution de l’Assemblée de la santé prévoyant l’élaboration d’une convention-cadre pour la lutte antitabac, un nouvel instrument portant sur des questions aussi différentes que la publicité en faveur du tabac et les activités promotionnelles, la diversification agricole, la contrebande, les taxes et les subventions.
Les avantages d’une telle convention sont multiples. Le plus important est qu’avec un tel guide et outil de coordination, les politiques nationales de santé publique adaptées aux besoins nationaux pourront progresser sans risquer d’être sapées par des phénomènes transnationaux, comme par exemple la contrebande, qui prend une ampleur considérable.

Qu’est-ce que la CCLAT?

La convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) sera un instrument juridique international qui permettra de circonscrire la progression mondiale du tabac et des produits du tabac. Pour la première fois, l’OMS mettra en oeuvre l’article 19 de sa Constitution qui l’autorise à élaborer et à adopter une telle convention. En fait, les négociations sur la CCLAT et l’adoption de la convention doivent être considérées comme un processus et un produit au service de la santé publique.
Cet instrument sera élaboré par les 191 Etats Membres de l’OMS de manière à ce que leurs préoccupations soient reflétées adéquatement tout au long du processus. L’approche convention-cadre complétée par des protocoles permettra aux Etats Membres de forger cet instrument juridique international par étapes successives:
– la convention-cadre établira les bases juridiques et les structures de l’instrument de santé publique. Ce sera un peu comme poser les fondations d’un bâtiment;
– les protocoles constitueront des accords séparés qui viendront étoffer l’instrument en bâtissant sur les fondations.

Quand sera-t-elle prête?

Dans la Résolution WHA52.18, l’Assemblée mondiale de la santé a esquissé un processus pour l’élaboration de la convention-cadre et d’éventuels protocoles s’y rapportant. La résolution, adoptée à l’unanimité en mai 1999, prévoit l’adoption de la convention-cadre et d’éventuels protocoles par l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2003 au plus tard. Mais, chaque processus de négociation est unique et progresse à son propre rythme. La convention-cadre pourra donc être achevée plus tôt si les Etats Membres de l’OMS en décident ainsi. Cela dépendra beaucoup de leur volonté politique et de la constance de leur engagement en faveur de la cause de la santé publique.

Comment la Convention contribuera-t-elle à la lutte internationale anti-tabac?

Si l’on ne s’attaque pas conjointement aux dimensions nationales et transnationales de la lutte antitabac, même les programmes nationaux de lutte les plus complets risquent d’être annihilés. Les axes nationaux et internationaux de la convention sont interdépendants.
La CCLAT et ses protocoles permettront d’améliorer la lutte transnationale antitabac et la coopération dans ce domaine par les moyens suivants:
* Les principes directeurs de la convention pourraient comprendre à la fois des mesures nationales et des mesures transnationales qui viseraient à faire apparaître clairement que le tabac contribue de manière importante à créer des iniquités sur le plan de la santé dans toutes les sociétés; que, par suite de l’accoutumance qu’il crée et des dommages que sa consommation entraîne pour la santé, le tabac doit être considéré comme une substance nocive; que le public a le droit d’être pleinement informé des conséquences de l’usage des produits du tabac sur la santé; et que le secteur de la santé a une responsabilité majeure dans la lutte contre cette épidémie, mais que le succès de cette entreprise ne pourra être assuré qu’avec la pleine participation de tous les secteurs de la société.
* En vertu de la convention, les Etats parties prendront les mesures appropriées pour atteindre, par des actions coordonnées, les objectifs généraux sur lesquels ils se seront mis d’accord. A cet égard, la CCLAT pourrait comprendre les objectifs généraux suivants: protéger les enfants et adolescents contre l’exposition aux produits du tabac et leur usage et contre leur promotion; prévenir et traiter la dépendance à l’égard du tabac; promouvoir des environnements sans tabac et le développement d’économies saines et sans tabac, en mettant fin notamment à la contrebande; renforcer le rôle prépondérant des femmes dans la lutte antitabac; affermir la capacité de lutte antitabac de tous les Etats Membres et améliorer les connaissances et l’échange d’informations aux niveaux national et international; protéger les communautés vulnérables, y compris les populations indigènes.
* Les protocoles pourraient prévoir des obligations spécifiques consistant par exemple à s’attaquer aux problèmes des prix, de la contrebande, des produits du tabac détaxés, de la publicité et du parrainage, de la publicité et du commerce sur Internet, des méthodes d’essai, de la présentation et de l’étiquetage des emballages, de la circulation de l’information et de la diversification agricole.
Le processus d’élaboration et d’adoption de la CCLAT et des protocoles aidera aussi à mobiliser un soutien technique et financier, national et mondial pour la lutte antitabac; à accroître la prise de conscience dans les divers ministères susceptibles d’être concernés par la lutte internationale antitabac, ainsi que dans les secteurs de la société directement intéressés par les aspects du tabagisme qui touchent à la santé publique; à renforcer la législation et l’action nationale; et à mobiliser les ONG et d’autres membres de la société civile en faveur de la lutte antitabac.
En vue de l’adoption de la CCLAT, l’OMS et ses bureaux régionaux travailleront avec les ONG, les médias et la société civile dans les pays pour attirer l’attention sur le tabac sous tous ses aspects.
La convention-cadre concerne la lutte antitabac à long terme. Le principal avantage de cette convention est qu’elle permettra à l’OMS et à sa ‘famille élargie’, c’est-à-dire les pays à titre individuel et les individus au sein de ces pays de recueillir les bienfaits qui résulteront, sur le plan de la santé publique, de la lutte contre le tabac et contre son extension dans toute la société. Il s’agit d’un instrument juridique au service de la santé.

Qui supportera les frais occasionnés par la convention?

Le budget de la CCLAT devra, dans un premier temps, être financé par des fonds extrabudgétaires. Les coûts comprendront les dépenses d’appui technique de l’OMS, le coût des réunions intergouvernementales techniques et de négociation, et les dépenses d’appui pour l’établissement des commissions nationales de la CCLAT chargées de faciliter le processus dans les pays. A moyen et long terme, il faudra prévoir un budget ordinaire pour assurer l’application continue de la convention.
En particulier, les pays en développement auront besoin d’une assistance financière et technique pour participer au processus de formulation de la CCLAT.
Des ressources seront aussi nécessaires pour la phase d’application. Il faudra trouver des fonds pour aider les pays à se doter des moyens de participer aux activités de lutte antitabac à l’échelle nationale et mondiale.
De nouveaux fonds extrabudgétaires devront être trouvés pour financer le processus d’élaboration de la convention, mais les fonds alloués jusqu’ici à la lutte antitabac ne seront pas détournés au profit de ce processus. L’appui à la CCLAT doit être considéré comme faisant partie intégrante de l’effort national et mondial en faveur de la lutte antitabac.

Qu’adviendra-t-il des économies qui dépendent du tabac?

L’idée largement répandue selon laquelle la lutte antitabac se traduira par une perte de recettes est en réalité un mythe. Les chiffres penchent fortement en faveur de l’abandon de la culture du tabac. Certaines analyses économiques récentes, par exemple les données de la Banque mondiale dans ‘The Economics of Tobacco Control: Towards an optimal Policy mix ‘, montrent que les coûts sociaux et sanitaires du tabac l’emportent largement sur les bénéfices économiques directs pouvant être dérivés de sa culture.
L’industrie du tabac argue qu’il n’existe aucune véritable culture de substitution ou autre option de remplacement. Pourtant, on peut raisonnablement supposer que les consommateurs qui cesseront de fumer reporteront leurs dépenses consacrées au tabac sur d’autres biens et services. Il s’ensuit que le recul de l’emploi dans l’industrie du tabac sera compensé par une augmentation de l’emploi dans d’autres secteurs. Toutefois, à court terme, pour les pays qui dépendent fortement des exportations de tabac (c’est-à-dire les exportateurs nets), la diversification économique et agricole risque d’entraîner des pertes d’emplois.

Quels sont les ministères qui participeront aux négociations?

En dehors des ministères de la santé dont le rôle est prépondérant, les ministères des affaires étrangères jouent généralement un rôle majeur dans la négociation des conventions et des traités. Les ministères des finances, de l’environnement, du travail, de la justice, du commerce extérieur de l’éducation et de l’agriculture devraient également intervenir dans les négociations à un stade ou à un autre.

Les conventions/traités internationaux juridiquement contraignants débouchent-ils sur des actions et des résultats tangibles?

L’adoption d’un accord international peut faire une grande différence. Ainsi, par exemple:
– la production et la consommation de substances qui appauvrissent la couche d’ozone stratosphérique ont fortement diminué au cours de la dernière décennie, à la suite de l’adoption du Protocole de Montréal sur la couche d’ozone;
– l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce a fait baisser les obstacles au commerce et favorisé l’expansion du commerce international;
– les accords sur la limitation des armements ont mis un frein à la prolifération des armes nucléaires et conduit à une réduction substantielle des arsenaux des puissances nucléaires.

Les accords internationaux peuvent-ils influer sur le comportement des Etats?

Dans certains cas, les accords internationaux prévoient des mécanismes efficaces de mise en œuvre, tels que le système de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce. Mais, même en l’absence de tels mécanismes, un accord international peut:
– établir des mécanismes d’examen qui font pression sur les Etats en les exposant à la vigilance du public;
– édicter des règles juridiques dont l’application peut être demandée devant les tribunaux;
– fournir des moyens de pression supplémentaires aux partisans de la lutte antitabac dans les gouvernements nationaux pour les aider à atteindre les objectifs du traité.
Ainsi, si les traités amènent rarement un Etat à changer immédiatement d’attitude, ils peuvent l’inciter à modifier sensiblement son comportement dans certains domaines, parce qu’ils modifient son calcul des coûts et avantages, parce que la plupart des Etats estiment qu’ils doivent respecter leurs engagements.
On oublie parfois ces chiffres accablants: alors que le sida coûte 18.000 vies par an en Europe, le suicide 34.000 et les accidents de la route 42.000, le tabagisme y tue 550.000 personnes.
On comprend mieux qu’il conviendra dans un tout proche avenir, de consacrer enfin les moyens proportionnés à la lutte contre le tabagisme!
Michel Pettiaux , FARES
Source:O.M.S., Genève

Appel à une action politique européenne – convention-cadre pour la lutte antitabac. Déclaration de la conférence de Sigtuna (Suède) 30-31 mars 2001

Le 30 Déc 20

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Déclaration de la conférence des 30-31 mars 2001 – Sigtuna, Suède L’Assemblée générale du Réseau européen pour la prévention du tabagisme, à laquelle participent 57 délégués venus de vingt pays d’Europe, presse les gouvernements de l’Union européenne de faire montre de volonté politique et de donner le ton à l’échelle européenne, en adoptant une position ferme dans le cadre des négociations relatives à la Convention-cadre pour la lutte antitabac.
Les délégués demandent aux Etats membres de l’UE de soutenir une convention-cadre détaillée englobant des mesures qui ne peuvent être prises qu’à un niveau international. Partant, il est nécessaire d’opter pour une position européenne qui aille au-delà de ‘l’acquis communautaire’. Les organisations européennes de santé publique demandent instamment à tous les gouvernements d’adopter les mesures suivantes:
* Deux protocoles, l’un sur la publicité, l’autre sur la contrebande, doivent être négociés en même temps que la CCLAT:
1. Puisque dix pays de l’UE appliquent ou appliqueront bientôt des interdictions complètes de la publicité pour le tabac, les gouvernements européens doivent soutenir une interdiction de toutes les formes de publicité et de promotion du tabac, y compris la diversification des marques (‘brand stretching’) et toutes les formes de communication électronique – telles qu’internet – sans distinguer la publicité soit disant destinée directement aux adultes, et celle s’adressant aux jeunes;
2. Etant donné que neuf pays de l’UE ont lancé une action judiciaire à l’encontre de trois grands fabricants de tabac parce que la contrebande de tabac, très répandue, peut complètement saper les activités nationales de lutte antitabac, tous les gouvernements doivent adopter des mesures sévères pour combattre la contrebande du tabac, y compris des mesures judiciaires, légales et de responsabilité claires et efficaces. Il s’agirait notamment de dispositions de la Convention relatives à l’indication sur les paquets de l’origine et de la destination finale des produits du tabac.
* Dans l’intérêt de la santé publique, les dispositions de la CCLAT doivent l’emporter sur les accords commerciaux. En outre, la convention ne doit pas miner les initiatives ou réglementations antitabac existantes dans les pays signataires, ni empêcher, devancer ou décourager toute partie de prendre des mesures plus strictes que celles requises par la CCLAT. Afin d’élaborer un traité solide et obligatoire, une série d’engagements spécifiques doivent figurer dans la convention, notamment:
– une interdiction de toutes les formes de publicité et de promotion pour le tabac, y compris le ‘brand stretching’ et toutes les formes de communication électronique – telles qu’internet – qu’il s’agisse ou non de publicité soi-disant directement adressée aux adultes;
– des mesures fermes pour combattre la contrebande du tabac, soit des dispositions judiciaires, légales et de responsabilité claires et efficaces. Ceci recouvre entre autres l’indication sur les paquets de l’origine et de la destination finale des produits du tabac;
– des mises en garde sanitaires bien visibles, occupant 50 % de la surface du paquet, et formulées dans la langue principale du pays où les marchandises sont écoulées;
– une interdiction de toutes les commandes de produits du tabac par internet ou par courrier;
– une interdiction de la vente hors taxes des produits du tabac;
– la fin des aides aux planteurs de tabac et la mise en place d’un fonds spécial pour les aider dans la transition vers d’autres options agricoles. Les organisations non gouvernementales européennes demandent à la Présidence de l’UE de mettre en place une structure transparente et permanente pour informer les ONG des positions adoptées par l’UE pendant et à l’issue des négociations de la CCLAT. Sigtuna, le 30 mars 2001

Le Réseau européen de prévention du tabagisme

Le 30 Déc 20

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Les 30 et 31 mars derniers, le Réseau européen pour une stratégie commune de prévention du tabagisme s’est réuni à Stockholm sous les auspices et grâce au soutien des Communautés européennes.
Ce réseau est composé de membres représentant les coalitions nationales. Pour notre pays, il s’agit de Luk Joossens et Michel Pettiaux .
Il faut souligner l’importance stratégique de ce réseau, qui milite pour faire avancer les opinions des décideurs politiques, aux plans nationaux et européen. Et Dieu sait si le lobby adverse est puissant et bien organisé! L’adoption de positions communes aux coalitions nationales revêt donc une importance capitale.
Pratiquement, le réseau a pour missions:
– la création d’un forum de discussion;
– l’adoption d’une politique cohérente de prévention;
– la fourniture et diffusion d’informations validées, actualisées et pertinentes;
– le partage de son expertise.
La réunion de Stockholm a permis d’aborder les sujets suivants:
– la directive relative à l’interdiction de la publicité pour le tabac, qui a essuyé un échec devant la Cour européenne de Justice en octobre 2000;
– la directive concernant la réglementation du tabac (taux maximum de goudron et de nicotine, méthodes de mesure du CO, superficie des avertissements sur les paquets, origine de fabrication et traçabilité, communication tous les deux ans de la liste des ingrédients, …). Cette directive devra être transposée dans notre législation au plus tard pour le 30/09/2002;
– la Convention cadre sur la lutte anti-tabac (voir notre article dans ce numéro), dont les négociations ont débuté, au sein desquelles le rôle des ONG pour contrer l’influence de l’industrie du tabac sera sans doute fondamental.
Lorsqu’on sait que la Lettonie consacre plus d’argent à la prévention que la Belgique, il est permis d’espérer que l’annonce faite par la Ministre Aelvoet en 2000 de consacrer 500 millions par an au tabagisme se concrétisera bientôt. N’oublions pas que le Portugal a décidé, depuis 1995, de consacrer 1% des recettes du tabac à la prévention, ce qui représente des montants considérables, de l’ordre de plusieurs centaines de millions de nos francs. C’est donc possible!
Alors que la presse s’intéresse parfois plus aux diminutions d’emploi dans le secteur et aux progrès de la contrebande qu’aux aspects de santé publique du tabagisme, on comprend l’importance et l’urgence d’une attitude claire des décideurs politiques.
Michel Pettiaux , FARES
Adresse de l’auteur: rue de la concorde 56, 1050 Bruxelles
Adresse du Réseau européen pour la prévention du tabagisme: rue de Pascale 48, 1040 Bruxelles. Tél.: 02-230 65 15. Fax: 02-230 75 07. Mél: info@ensp.org. Site internet: https://www.ensp.org .

Tabagisme: pas de diminution notable depuis une dizaine d’années

Le 30 Déc 20

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En 2000, on comptait 30% de fumeurs journaliers en Belgique, un pourcentage assez stable ces dernières années. Selon les plus récents indices de mortalité disponibles, le tabagisme est responsable de près de 20.000 morts par an dans notre pays, soit 1.100 morts de plus qu’en 1990 (1).
Le professeur Richard Peto de l’Université d’Oxford a calculé, en exclusivité pour le CRIOC et sur base des statistiques les plus récentes, que le tabagisme a causé en Belgique en 1995, 19.400 morts (dont 8.700 par cancers, 4.500 par maladies cardio-vasculaires, 4.100 par affections des voies respiratoires et 2.100 par autres maladies). Au cours de la période 1990-1995, le nombre de morts causés par l’usage du tabac est passé de 18.300 à 19.400, avec 800 morts en plus chez les femmes et 300 chez les hommes (2).

14 années en moins

Selon le même auteur, il y a eu 812.000 morts causées par l’usage du tabac au cours de la période 1950-2000 et la moitié des 2.500.000 fumeurs actuels mourront 14 années plus tôt, sauf en cas de changement de leurs habitudes tabagiques.
Le pourcentage de fumeurs journaliers en Belgique était de 30% en décembre 2000-janvier 2001. Depuis 1991, il tourne autour de 25 à 30% et on ne constate pas de diminution.
En 2000, la vente de cigarettes en Belgique était de 13.732 millions de pièces, ce qui représente une augmentation de 284 millions de cigarettes par rapport à 1999. La hausse est en grande partie due au développement des achats par les Anglais qui viennent se fournir chez nous; en effet, un paquet de cigarettes coûte 270 F (6.69 €) en Grande-Bretagne, soit plus du double du prix en Belgique.

Les clopinettes de la prévention

En 2000, les recettes fiscales sur les produits de tabac ont été de plus de 73 milliards de francs belges (1.8 milliard €) et les dépenses pour la prévention du tabagisme se sont élevées (si on peut dire!) à 7 millions de francs belges (3). Cela équivaut à 7.200 francs de recettes fiscales sur le tabac par habitant et à 0,7 francs de dépenses pour la prévention du tabagisme. Pour 10.000 francs de recette fiscale sur les produits de tabac, l’Etat belge consacre seulement 1 franc à la prévention du tabagisme. Peut mieux faire, assurément!
Selon un rapport du Center for Disease Control and Prevention, les autorités des Etats-Unis vont dépenser cette année près de 1 milliard de dollars (1.1 milliard €) pour la prévention du tabagisme, ce qui correspond à 150 francs par habitant.
Des fonds pour la prévention du tabagisme en Californie et en Massachussets sont financés par une taxe d’environ 2 F par paquet de cigarettes. Entre 1988 et 1999, la consommation de cigarettes a diminué de 50% en Californie et de 20% dans le reste du pays (4).
Le Plan fédéral pour le développement durable 2000-2004 prévoit que le Gouvernement luttera contre le tabagisme, en concertation avec les Communautés. La mise en place d’un fonds de prévention pour le tabagisme a déjà été discutée au sein du gouvernement fédéral, mais il n’y a pas encore d’accord politique sur le sujet. Récemment, en réponse à une question parlementaire du député Luc Paque , la ministre de la Santé publique Magda Aelvoet a confirmé son intention d’augmenter considérablement les moyens de la prévention, avec l’appui du ministre des Finances et la collaboration des communautés pour la mise en œuvre des actions.
Malheureusement, le Ministre des Finances, Didier Reynders , lui aussi sollicité par Luc Paque, s’est montré beaucoup plus réservé quant aux possibilités de constituer le fonds de prévention au départ des taxes et accises sur le tabac. Il rappelle d’ailleurs que les sommes considérables que rapporte le tabac à l’Etat sont affectées au budget général, et pas à des domaines particuliers.
Pourtant, une enquête auprès de 679 fumeurs, menée par Dimarso à la demande du CRIOC, a montré que six fumeurs sur dix répondent affirmativement à la question: «Seriez-vous prêt à payer 2 francs de plus par paquet de cigarettes pour aider les jeunes à ne pas commencer à fumer ou pour aider les fumeurs à arrêter? »
Il y a là quelques raisons d’être quand même optimiste pour l’avenir de la prévention tabac.
D’après un communiqué de presse du CRIOC

L’enquête CRIOC-Dimarso de 2000

Depuis dix-huit ans, le Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs (CRIOC) fait réaliser chaque année une enquête sur base d’un échantillon de près de 2.000 personnes.
Au cours de la période 1982-1993, le pourcentage de fumeurs journaliers a baissé de 40% à 25%. Depuis 1991, ce pourcentage fluctue autour de 25 à 30% et on ne voit plus de recul du tabagisme. Les dernières données, basées sur un sondage de Dimarso auprès de 2.006 personnes de 15 ans et plus, font état de 30% de fumeurs journaliers en Belgique.
En 2000, 4% des répondants ont déclaré qu’ils fumaient de temps en temps et 66% qu’ils ne fumaient jamais. Une répartition des fumeurs journaliers par région donne les résultats suivants: 28% en Flandre, 35% à Bruxelles et 33% en Wallonie.

(1) A comparer aux 220 décès dus au sida et aux 1600 morts dans des accidents de la route la même année 1995.
(2) La méthodologie pour le calcul de la mortalité due au tabagisme a été décrite dans un article du Prof. Richard Peto et du Dr. Alan Lopez dans « The Lancet », 1992, p.1268-1278, et est généralement acceptée dans les milieux scientifiques.
(3) Vlaams Instituut voor Gezondheidspromotie : 3,8 millions de francs ; Vlaamse Liga tegen Kanker : 1 million de francs ; Fondation contre les Affections respiratoires et pour l’Education à la Santé : 2,3 millions de francs. La plus grande partie des dépenses pour la prévention du tabagisme sont des frais de personnel.
(4) CDC, Investment in tobacco control, State Highlights 2001 https://www.cdc.gov/tobacco .

Tableau 1 – le pourcentage de fumeurs quotidiens en Belgique (18 ans et plus)

Hommes Femmes Total
1982 53% 28% 40%
1986 46% 26% 35%
1990 38% 26% 32%
1992 31% 21% 26%
1994 33% 19% 26%
1996 34% 27% 30%
1998 30% 23% 27%
2000 36% 26% 31%

urce: CRIOC – Dimarso

Tableau 2 – pourcentage de fumeurs quotidiens en Flandre et en Wallonie (18 ans et plus)

Flandre Wallonie Ecart
1982 39% 42% +3%
1984 34% 40% +6%
1986 36% 36%
1988 31% 33% +2%
1990 28% 32% +4%
1992 23% 29% +6%
1994 23% 30% +7%
1996 30% 31% +1%
1998 27% 26% -1%
2000 28% 33% +5%

Source: CRIOC- Dimarso

Tableau 3 – mortalité due au tabagisme en Belgique au cours de la période de 1955-1995

Hommes Femmes Total
1955 7.900 7.900
1960 11.100 11.100
1965 14.300 300 14.600
1970 16.000 200 16.200
1975 18.200 1000 19.200
1980 18.500 1.100 19.600
1985 18.700 1.300 20.000
1990 16.700 1.600 18.300
1995 17.000 2.400 19.400

Source: Peto R, Lopez A, Boreham J, Thun M, Heath C, 1992, 1994 et 2001

Quelle collaboration avec le Centre liégeois de promotion de la santé?

Le 30 Déc 20

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Le Centre liégeois de promotion de la santé est associé au projet depuis le début et participe aux réunions du groupe de pilotage dans le cadre de sa mission de coordination et de développement de concertations locales.
Cette collaboration constitue un apport méthodologique pour la Maison Médicale d’Ougrée et participe à l’amélioration de la visibilité du projet. De son côté, le CLPS bénéficie d’une meilleure connaissance du réseau d’institutions de l’entité de Seraing et, progressivement, des besoins de santé de ses habitants et des services qui leur sont offerts. Cette enquête a confirmé qu’une part importante de la population vivait dans la précarité. Ces résultats ont donc contribué à orienter les priorités d’action du Centre liégeois de promotion de la santé vers les populations fragilisées.
De plus, des contacts plus spécifiques ont eu lieu entre les promoteurs du projet et le CLPS, visant à développer un partenariat plus étroit.
Ainsi, grâce à une synergie avec les autorités communales, la présentation publique du projet a contribué à le diffuser plus largement au niveau local, en Communauté française et à l’étranger. Le CLPS a apporté sa contribution aux différentes étapes de préparation de cette journée. Il a notamment coordonné les réunions, réceptionné les inscriptions, facilité les contacts avec la presse et présenté les conclusions de la journée. Finalement, cette action de diffusion a permis de mobiliser de nouveaux partenariats locaux (élargissement des groupes expérimental et de pilotage, implication plus importante des pouvoirs publics communaux).
Enfin, la collaboration vise à présent le développement du « répertoire d’adresses utiles » en l’élargissant aux institutions de l’arrondissement de Liège. Le fichier d’adresses du Centre liégeois de promotion de la santé constituera la base de cette banque de données diffusée sur internet pour toute personne intéressée. La grille d’inscription au répertoire devrait être modifiée prochainement en fonction des besoins spécifiques du CLPS. Il est notamment prévu d’y insérer une importante rubrique concernant la promotion de la santé. Le développement de ce répertoire permettra au CLPS d’identifier de nouveaux relais locaux, de connaître leurs missions et le public auquel ils s’adressent, ce qui favorisera finalement le développement de collaborations nouvelles. Chantal Leva , directrice du CLPS de Liège

Mobilisation sur le territoire de Seraing Le programme de santé communautaire de Seraing

Le 30 Déc 20

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Le programme de santé communautaire de Seraing vise à fournir une aide à la mise en place d’actions sociales et sanitaires au profit de la population.
Ce projet est né d’un constat de complexification des problématiques rencontrées par les professionnels et d’un sentiment d’insuffisance des réponses actuelles: la démarche entreprise se fonde sur l’abord partenarial et territorial des solutions à concrétiser, à partir d’une connaissance plus large des besoins exprimés par les habitants.
Le souci fondamental est d’impliquer les habitants dans les actions et de faire en sorte que la participation soit un élément important du bien-être individuel et collectif.
La Maison Médicale d’Ougrée est le promoteur de ce projet qui a débuté en septembre 1998.
Les dix-huit premiers mois ont permis aux partenaires impliqués dans le processus de construire les outils d’analyse, de récolter les données auprès de leurs usagers et d’étudier les premiers résultats.
Depuis quatre mois, des ateliers mènent une réflexion à partir des résultats recueillis en vue de programmer des actions concrètes répondant aux besoins apparus.

Le point de départ du projet

La Maison Médicale d’Ougrée (1) entretient depuis une quinzaine d’années une habitude de travail en réseau, essentiellement dans certaines situations familiales précaires; cela permet de définir des stratégies communes avec d’autres organismes également impliqués.
La complexité croissante des situations rencontrées a fait apparaître la nécessité d’une collaboration plus structurée entre les services socio-sanitaires: l’hypothèse était que la confrontation des différentes compétences d’un réseau permettrait de construire une représentation plus globale de la situation. Les réponses proposées seraient plus pertinentes et plus cohérentes.
C’est dans cette optique qu’en novembre 1996, la Maison Médicale d’Ougrée a pris l’option de développer un projet de santé communautaire sur le territoire communal, avec l’appui financier de la Communauté française pour une période de 5 ans.

Description générale du projet

La démarche se fonde sur l’élaboration d’une connaissance globale des problèmes socio-sanitaires à l’échelle du territoire communal à partir de trois types d’informations:
– des informations concernant les besoins des usagers ( outil de suivi et d’évaluation );
– des informations sur les réponses existantes ( répertoire des adresses utiles );
– des informations contextuelles plus générales ( outil de contexte ).
Cette connaissance globale doit constituer une aide à la décision en vue de mettre en place des actions répondant aux besoins des habitants.
La démarche concerne les habitants, les professionnels et les décideurs politiques.
Elle sert de support à la structuration d’un partenariat entre tous les acteurs de la vie sociale d’un même territoire (professionnels, habitants et décideurs) qui s’impliquent dans un processus d’observation permanente pour mieux agir.

Réalisations après deux ans

Le projet de santé communautaire de Seraing constitue avant tout une démarche participative d’une communauté : il s’agit de mieux connaître pour mieux agir dans le domaine de la santé en référence à la charte d’Ottawa (2).
Les promoteurs du projet ont pris l’option de mobiliser préalablement les acteurs professionnels qui pourraient secondairement impliquer leurs usagers: en septembre 1998, huit équipes étaient volontaires pour participer au processus expérimental. Un an après, le groupe comptait quinze participants et actuellement trente. Ce groupe expérimental se compose d’institutions issues de secteurs variés: centres de santé, aide à domicile, service de la petite enfance, écoles, centre de guidance psychologique, crèches, maisons de jeunes, éducation en alternance, service de réinsertion, service de médiation scolaire, planning familial, accueil pour toxicomanes, …
Schématiquement, il est possible d’identifier plusieurs étapes dans le travail produit par le groupe expérimental, même si, dans la réalité, ces étapes peuvent se superposer.

Phase de construction des outils

Ce sont les professionnels qui élaborent les outils avec l’aide des experts, à partir des informations jugées primordiales pour mieux connaître la santé des habitants de Seraing.
Le guide de recueil de données constitue un canevas commun permettant de récolter des informations sociales, économiques et sanitaires au cours des entretiens habituels avec les usagers (la composition de ménage, le logement, les ressources, la scolarité, la qualification, le parcours professionnel, la mobilité, les difficultés d’expression, les difficultés de santé, les difficultés relationnelles enfants-parents, les problèmes d’autonomie, la consommation de médicaments, les relations sociales,.)
Le répertoire des adresses utiles est accessible sur un site Internet ( https://mti.univ-fcomte.fr:591/rsc.html ). A partir de critères de recherche (domaine d’intervention, services, publics concernés, zone d’intervention, …), les acteurs peuvent trouver les références des institutions répondant à leur attente. Cette base de données permet également de connaître les services déjà existants sur le territoire , ce qui représente une information utile avant d’entamer de nouvelles actions.
Les données de contexte sont nécessaires pour confronter les résultats obtenus de la part des habitants avec des données plus globales sur la ville (population générale, tranches d’âge, population d’origine étrangère, revenus, formation,…). Ces informations fournissent une vision plus complète des problématiques et permettent d’orienter l’élargissement du processus vers des publics sous-représentés. Elles sont présentées sous forme cartographique, par quartier selon le découpage de l’Institut national de statistiques.

Phase de recueil de données

Une fois qu’un consensus existe à propos du guide de recueil de données, chaque équipe invite ses usagers à participer à la récolte d’informations: en 6 mois, environ 700 fiches ont été rassemblées.
Chaque équipe participante a reçu un logiciel adapté au guide de recueil et encode elle-même ses fiches. Les données anonymisées de toutes les institutions sont réunies et analysées par M.T.I.a.S.H.S. (3).
A signaler que le processus de récolte de données continue depuis lors.

Phase d’interprétation des résultats et de programmation d’actions

L’analyse factorielle identifiait deux problématiques principales sur le territoire communal, sans prétendre rendre compte de l’ensemble de la réalité (tableau 3):
– des difficultés liées à l’autonomie concernant les personnes âgées, les handicapés et les invalides, mais aussi les personnes avec un faible niveau de formation;
– une précarité importante liée à l’emploi , touchant les chômeurs, les personnes sans activités professionnelles, et les salariés sous contrats précaires.
Le groupe de travail a mis en place des ateliers de réflexion qui ont pour fonction de transformer les informations recueillies en programmes d’actions concrets: l’analyse statistique apporte un éclairage complémentaire à l’expérience de terrain des professionnels qui réfléchissent alors à la construction d’actions collectives à partir de l’expression des habitants.
Les professionnels ont pris conscience que les personnes en perte d’autonomie cumulaient plusieurs problèmes simultanément ou successivement (mauvaise santé, faibles revenus, peu de mobilité, faible niveau de formation et difficultés pour lire et écrire,…) et que ce cumul impliquait l’intervention de multiples organismes sociaux.
Les participants ont décidé de créer des réseaux d’acteurs autour et avec les usagers: cela doit assurer une plus grande cohérence entre les actions menées et rendre une place centrale aux usagers.
Le sentiment d’isolement est très fréquemment exprimé par ces personnes: les participants souhaitent entrer dans une logique d’accompagnement des projets des usagers et quitter progressivement une logique d’assistance, en suscitant les ressources existantes parmi les usagers et en favorisant l’émergence de réseaux d’échange de savoir entre les usagers.
Dans l’atelier concernant la précarité économique liée à l’emploi, les résultats ont montré que les personnes sans activité professionnelle n’avaient pas que des problèmes d’emploi, mais qu’elles présentaient toute une série de difficultés connexes (consommation de médicaments, isolement, perte du lien social, vie de couple, problèmes relationnels intra-familiaux, relation avec la justice,…). Les échanges entre professionnels ont également clairement fait apparaître que, pour ces personnes sans emploi, l’accès à l’emploi n’apportait pas une réponse à tous leurs problèmes.
Les participants à l’atelier considèrent qu’il est nécessaire d’appréhender les difficultés liées au non-emploi dans leur globalité, en associant une approche socio-sanitaire au parcours d’insertion classique. Ils envisagent ainsi de nouveaux types de partenariats , notamment avec des acteurs économiques et des opérateurs de formation professionnelle.

Phase de communication et de visibilité

Les résultats de la démarche et les réflexions des acteurs ont été présentés à l’occasion de la Journée mondiale de la santé devant 150 professionnels de la région de Seraing, en présence des autorités communales et de deux ministres compétents en matière de santé.
Cette manifestation ponctuait la première étape du projet en lui donnant une première visibilité aux yeux des décideurs et d’autres acteurs potentiellement intéressés: cette visibilité est importante pour élargir le processus sur le territoire communal, mais aussi pour faire connaître cette méthode qui peut être reproductible dans d’autres communautés et dans d’autres domaines d’action.

Conclusions

Les deux premières années de travail ont permis de réunir 25 organismes de la commune, issus des secteurs sociaux, éducatifs et sanitaires, et de construire les outils d’un triangle de connaissance: les besoins des habitants, les services existants sur le territoire et le contexte socio-économique communal.
Il s’agit de la première étape d’un processus à long terme au niveau du territoire communal: impliquer les acteurs de la santé (au sens de l’O.M.S.) dans l’observation des problèmes et l’analyse des résultats pour fournir des réponses pertinentes aux besoins de la population.
Même si la démarche privilégie dans un premier temps la mobilisation des professionnels, le souci majeur est d’impliquer progressivement les habitants: ils deviennent acteurs des réponses à mettre en place et peuvent intégrer le dispositif d’observation.
Dr Jean-Marie Delvoye , médecin généraliste à la Maison Médicale d’Ougrée, coordonnateur du projet de santé communautaire de Seraing.

Adresse de l’auteur: rue de la Rose 12, 4102 Ougrée, tél. à’-330 30 07, mél : ougree@fmm.be. (1) La Maison Médicale d’Ougrée est un centre de santé pluridisciplinaire (médecins, infirmières, kinésithérapeutes, accueillants, assistant social et dentistes) qui propose des soins de santé primaires et vise une approche globale de la santé.
Ougrée fait partie de l’entité communale de Seraing (60.000 habitants), sur la rive droite de la Meuse, à quelques kilomètres de Liège.
(2) Charte d’Ottawa: la promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé et d’améliorer celle-ci. Cette démarche relève d’un concept définissant ‘la santé’ comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci.
La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne et non comme le but de la vie, il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques.
Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire; elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être.
(3) L’expertise est assurée par le professeur J.J. Girardot, doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Franche-Comté, directeur du laboratoire universitaire ‘Méthodes de traitement de l’information appliquées aux sciences de l’homme et de la société’.

Un programme en plein développement

ES : Vous parlez de partenariat mais comment s’est faite l’évolution ?
Jean-Marie Delvoye : Au départ, dans le groupe opérationnel, nous étions 8 organismes. Aujourd’hui, le groupe s’est fort élargi puisqu’il y a entre 35 et 40 organismes partenaires issus de plusieurs secteurs: santé, social, réinsertion professionnelle et éducation. La demande est que chaque organisme partenaire s’implique en temps de travail, d’où la nécessité de nous structurer différemment au fil du temps.
Le représentant de chaque institution est également le lien entre le programme communautaire et son institution; son rôle est de motiver l’ensemble de son équipe au programme, pour que celui-ci reste le projet de l’équipe.

ES : Quelles actions avez-vous développées à partir de l’analyse des résultats de l’observation participative ?
JMD : Sur base de l’interprétation des résultats par les partenaires, des pistes d’action ont été choisies et aujourd’hui quatre ateliers ont été mis en place: un atelier « autonomie », un atelier « précarité », un atelier « décrochage scolaire » et un réunissant les soignants.
Pour chaque action lancée par un atelier, il y a une fiche-action qui sert de guide à l’élaboration: cette fiche reprend entre autres les objectifs, les effets attendus, la stratégie, l’évaluation,…
L’atelier «autonomie» a choisi de se focaliser sur le travail en réseau d’acteurs. Cette action, en cours depuis janvier 2001, a été définie à partir du constat que les personnes en perte d’autonomie présentaient souvent un cumul de difficultés, simultanées ou successives. Selon les partenaires, cette situation provoque la multiplication des interventions d’organismes sociaux et sanitaires, avec un risque de perte de cohérence et d’efficience.
L’action ‘réseau d’acteurs’ a pour objectif de constituer un réseau entre les acteurs présents autour de la personne ou de la famille en difficulté, y compris la personne ou la famille elle-même (considérés comme les acteurs principaux), et ainsi de tenter de proposer des réponses plus cohérentes et plus pertinentes aux difficultés rencontrées.
Au sein de ce même atelier, une autre action est prévue autour du sentiment d’isolement et de solitude des habitants, par exemple, en organisant des repas communautaires dans les quartiers en utilisant des ressources informelles.
L’atelier «précarité» a eu quelques difficultés au départ parce que cette thématique nécessite une ouverture sur le secteur économique. Ce groupe a mis en évidence le manque de revenus mais qui ne peut pas être dissocié d’autres difficultés telles que des problèmes de qualification, d’expression (lire, écrire, parler), de mobilité. Une attention particulière a également été portée au statut des femmes sans activités professionnelles, souvent sans qualification. L’atelier a avancé dans l’axe « expression » en travaillant la resocialisation, l’envie de communiquer. Le groupe est en train d’identifier les partenaires potentiels de la région, avec lesquels une collaboration pourrait se développer (par exemple, un théâtre communautaire).
Le travail des participants est important: les acteurs apprennent à travailler ensemble, à clarifier des objectifs, à s’exprimer,… Cela donne une dimension supplémentaire sociale et collective.
L’atelier «décrochage scolaire» a démarré à partir de l’interpellation d’un partenaire qui travaille en médiation scolaire et qui souhaite intégrer cette démarche d’observation participative aux jeunes à l’école et en dehors de l’école. Sont parties prenantes plusieurs écoles, des IMS, des PMS, une maison de jeunes, un centre de santé mentale, mais également deux classes d’élèves.
L’atelier réunissant les soignants est parti dans une option d’organisation des soins entre intervenants locaux (médecins généralistes, maisons médicales,…). Nous sommes dans un processus d’échanges et des intérêts convergents se dégagent.
Un atelier ’emploi’ va prochainement être mis en place pour répondre à l’importante problématique de l’accès à l’emploi. Dans le recueil de données, il est apparu que les usagers peu qualifiés, éloignés de manière durable de l’emploi (3 ans ou plus), présentaient un problème d’emploi fortement intriqué dans des problématiques sociales. Un projet de réinsertion professionnelle a été agréé par le Fonds social européen avec le soutien de la Région wallonne: il propose une approche globale de l’emploi (sanitaire, sociale et économique) en étendant notamment le partenariat actuel vers les employeurs.
ES : Et la participation des usagers ?
JMD : Le recueil d’informations auprès des usagers est déjà un lieu de participation par la manière d’aborder la personne; cela modifie le regard, c’est l’intervenant qui devient demandeur. Il s’agit de partir de l’avis des gens pour construire un autre point de départ, pour orienter l’action. Un entretien entre l’usager et l’intervenant dans une relation déjà établie, cela donne du sens. Cela élargit le dialogue entre eux, ce n’est pas comme s’il s’agissait d’un enquêteur externe.
Il y a aussi des bénévoles qui font partie du groupe opérationnel: ce sont des habitants qui ont une fonction particulière et qui ont un même poids que les professionnels. Ils apportent un autre regard, une compétence spécifique.
Enfin, les actions décrites plus haut visent à placer les personnes dans une dynamique de projet personnel dont elles peuvent devenir l’acteur principal.
ES : Vous collaborez avec un laboratoire universitaire. Quelle est la place de chacun?
JMD : Le laboratoire MTIaHS – ‘Méthodes et Traitement de l’Information Appliquée aux Sciences de l’Homme et de la Société’, dirigé par le Professeur Girardot , a élaboré une méthodologie rigoureuse pour développer des observations participatives dans des régions et des secteurs très différents: tourisme, réinsertion professionnelle, immigration, à Durbuy, Charleroi, au Portugal, en Espagne, en France et plus récemment en Europe centrale. Ils apportent une méthode et des propositions d’outils: guide d’interview, logiciel, traitement des données. Mais ce sont les acteurs de la communauté qui en définissent les éléments pertinents, les informations qu’ils souhaitent recueillir. L’observation, la coordination, l’interprétation des résultats, les choix d’actions se font par les acteurs dans les groupes et ateliers.
Il est convenu également que nous associions un relais universitaire proche de notre communauté, nous sommes donc en contact avec le STES-APES de l’Université de Liège pour ce partenariat d’expertise au niveau local.
ES : Votre projet s’est fortement développé en quelques années. N’y a-t-il pas un risque que toute cette dynamique s’institutionnalise et s’écarte des préoccupations des habitants?
JMD : Sans doute, mais nous nous mettons des garde-fous. Une certaine institutionnalisation est nécessaire, surtout à partir du moment où le nombre de partenaires augmente. Nous continuons le processus d’observation participative, et à chaque fois, il y a retour vers les acteurs pour qu’ils se réapproprient les informations, les outils, les perspectives d’intervention. C’est un processus relativement lent mais indispensable. Propos recueillis par Bernadette Taeymans

Pour en finir avec les inégalités sociales de santé

Le 30 Déc 20

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Il y a 5 ans sortait le Rapport général sur la pauvreté . L’originalité essentielle de ce Rapport était qu’il avait été rédigé avec les premiers intéressés, les experts en vécu: les pauvres eux-mêmes. ATD Quart Monde voulait garder le cap et évaluer avec ces mêmes experts. Mais il s’agissait aussi d’aller plus loin, de poser des jalons pour l’avenir, bref d’avancer pour que cessent les inacceptables inégalités et leurs douloureuses conséquences en terme de santé. Pour y parvenir, il fallait donc croiser les intelligences et les savoirs pour innover dans une démarche de connaissance et d’action.C’était l’objectif d’une journée de dialogue, de réflexion, de rencontre et de décision que proposait ATD Quart Monde avec le soutien de l’Observatoire régional de la santé de Bruxelles le 21 octobre 2000.Quelques interventions en plénière ont été suivies par des ateliers dont les thèmes étaient :

  • la prévention, un luxe réservé aux riches?
  • rencontre ou confrontation entre familles pauvres et professionnels?
  • l’évaluation de la santé, un exercice réservé à quelques spécialistes?
  • des soins de qualité: est-ce possible? A quelles conditions? Quelles sont les attentes?

Voici quelques échos de ce qui s’est échangé lors de cette journée.

Douleur

Participer à cette journée organisée par ATD Quart Monde m’a permis d’appréhender les obstacles vécus au quotidien par les familles en situation de précarité. Même si mon expérience comme infirmière en maison médicale m’avait fait rencontrer cette réalité, les témoignages ont ravivé la conscience du fossé qui existe entre ce qu’elles vivent et les déclarations de notre société affirmant garantir à chacun la possibilité de vivre dignement et de bénéficier des soins de santé.
Si j’ai ressenti un malaise croissant au cours de cette journée, je me dis que pour moi, ce n’est qu’une journée douloureuse en passant. Mais pas pour toutes les familles précarisées qui ont eu l’énergie de témoigner, de partager ce qu’elles vivent, de dire leurs colères, leurs attentes. Pour elles, cela recommence le lendemain et mon malaise est peu de chose à côté de leur douleur. Pour elles, témoigner, revendiquer est vraisemblablement libérateur, mais elles ne le font pas non plus sans souffrance: je pense à cette maman qui se sentait mal, dont la douleur augmentait au fil de la journée, je pense aussi à cette jeune fille épuisée qui essayait de dormir. Merci à elles pour leurs témoignages et leur force!

Des témoignages et des constats

Le manque d’information

«A la mutuelle, la complémentaire, ça coûte cher. Et puis, la personne doit chercher l’information concernant les avantages. Quand on a droit à quelque chose, il faudrait qu’on soit informé, qu’on en bénéficie automatiquement. »

Les lourdeurs administratives

«Il faut faire la file au CPAS pour demander un réquisitoire même si finalement cela ne met que deux secondes pour l’avoir. Quand on va à une révision, on est pris comme des chiens. On doit arriver à 7 heures du matin, attendre dehors par tous les temps, pour être sûr de passer. Comme je dois mettre ma fille à l’école, j’arrive trop tard pour m’inscrire.»
«Et puis toutes les formalités administratives, ça coûte, faire des copies, téléphoner, on ne comprend pas ce qui est écrit… Il faudrait des endroits où on peut accéder gratuitement au téléphone, faire des copies avec l’aide d’une personne-ressource.»

La non-liberté de choix

«Au CPAS, tu peux pas choisir. Chaque CPAS a sa liste de médicaments qu’ils paient mais il n’y a pas beaucoup de médicaments sur la liste. Tu déménages, tu changes de CPAS , et tu ne trouves plus les médicaments que tu prenais, tu ne peux plus aller chez le même médecin parce qu’il n’est pas reconnu par l’autre CPAS. Ce n’est pas normal que cela change d’un CPAS à l’autre.»
«Il faut choisir entre manger et se soigner.»

Le manque de respect, de considération

«A l’hôpital, si tu viens avec un réquisitoire, il faut attendre. Je préfère payer de ma poche, je me fais mieux voir.»
«Dans les écoles aussi, les enfants doivent rentrer des papiers pour avoir droit au lait. Les enfants aussi sont regardés, étiquetés. Il y a toujours des difficultés, des remarques.»
«On ne me respecte pas, alors je m’en vais.»

L’insuffisance des nouvelles mesures pour élargir la couverture sociale

«Avant je n’avais pas de mutuelle, après j’ai eu une mutuelle. Mais les soins coûtent toujours très cher: il y a beaucoup de médicaments à payer de notre poche. Et le ticket modérateur, il faut quand même bien le payer ou bien il faut aller au CPAS demander un réquisitoire, c’est pareil qu’avant!»

Des propositions

De ces constats et témoignages, des objectifs prioritaires se sont dégagés, qui se résument en quatre axes essentiels :

  • assurer les préalables à la santé c’est-à-dire le logement, l’alimentation, l’éducation;
  • faciliter l’accès aux soins, non seulement l’accès financier mais également culturel;
  • définir de nouveaux indicateurs de santé qui permettent d’évaluer ce que vivent les personnes concernées. Quelques propositions ont été faites: indicateur de qualité de logement, indicateur de considération (pas d’attitudes discriminatoires), indicateur de choix (possibilité de choix du prestataire, du médicament,…), indicateur du poids des démarches administratives et autres (temps d’attente, simplicité des procédures,…);
  • enfin, donner la priorité à des mesures universelles, les mesures spécifiques (telles que le réquisitoire) étant stigmatisantes, maintenant les gens dans une citoyenneté de seconde zone.

Des méthodes à privilégier

Le chemin pour atteindre ces objectifs, et donc pour améliorer la santé, nécessite une démarche active:

  • par des efforts concertés des différents acteurs avec une attention aux plus défavorisés;
  • par la formation des différents acteurs (aussi bien les bénéficiaires que les prestataires proches des personnes) et l’évaluation des objectifs et des mesures prises par tous les acteurs et pas seulement les professionnels;
  • par le contenu et la cohérence des interventions: importance des réseaux de soignants, cohérence des politiques de CPAS;
  • par la proximité: grâce aux réseaux locaux, développer des actions et une évaluation avec l’ensemble des acteurs (prestataires et bénéficiaires);
  • par la médiation c’est-à-dire le droit à des recours indépendants quand on a un problème, qu’il y ait des relais.

ATD Quart Monde Wallonie – Bruxelles ASBL, Av. V. Jacobs 12 – 1040 BRUXELLES.

Antibiotiques: l’inquiétude. La surconsommation risque de rendre ces médicaments inefficaces

Le 30 Déc 20

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“Les antibiotiques: à utiliser moins souvent et mieux”, tel est le slogan d’une campagne qui a été lancée le 27 novembre dernier par les ministres Frank Vandenbroucke , des Affaires sociales, et Magda Aelvoet , de la Santé publique.
Ce slogan constitue le fil conducteur d’une série d’initiatives soulignant chacune que nous utilisons trop souvent les antibiotiques, même lorsqu’ils sont inutiles, et qu’ils risquent de devenir inefficaces dans un proche avenir.
A cause de la surconsommation, de plus en plus de bactéries développent en effet des mécanismes de défense contre les antibiotiques: elles deviennent “résistantes”. Cette résistance est stimulée surtout par l’emploi d’antibiotiques dans des situations où leur effet sur l’évolution de la maladie est inexistant ou à peine démontrable.
Tant que l’administration d’antibiotiques se poursuivra sans restriction, cette résistance s’accroîtra toujours plus vite, et à ce rythme, l’ère des antibiotiques sera définitivement révolue dans un avenir proche. Avec pour conséquence que les malades mourront à nouveau d’infections telles que les pneumonies, méningites, septicémies, fièvres typhoïdes.
Par ailleurs, de très nombreuses méthodes de traitement modernes, pour lesquels les antibiotiques sont indispensables, seront compromises (entre autres les interventions de chirurgie cardiaque, les implantations de prothèses de la hanche, les transplantations d’organes, le traitement intensif de la leucémie et des tumeurs solides).

Santé publique et gros sous

Le Ministre des Affaires sociales insiste sur le fait que cette campagne est d’abord motivée par le souci de protéger la santé des consommateurs de soins de santé. Il n’en a pas moins souligné que les antibiotiques pèsent lourd dans le budget médicaments de l’INAMI, quelque 10 milliards par an.
Selon Frank Vandenbroucke, si la campagne a les effets escomptés en termes de consommation, cela dégagera des moyens permettant de mieux rembourser les nouvelles molécules véritablement innovantes.

La grande majorité des infections virales et bactériennes (comme les bronchites, angines, diarrhées, otites moyennes) guérissent spontanément après quelques jours. La personne qui est atteinte d’une de ces infections et qui prend des antibiotiques peut avoir à tort l’impression de guérir grâce à ces antibiotiques “miraculeux”, alors qu’il s’agit en fait d’un processus de guérison naturel. Le médecin ne prescrira éventuellement des antibiotiques que pour certains patients à risques ou lorsque la maladie ne guérit pas spontanément.
Les antibiotiques peuvent aussi contrecarrer l’évolution d’une infection bactérienne grave: ils ne guérissent pas mais empêchent la prolifération des bactéries et donnent ainsi au corps le temps d’organiser sa défense et de supprimer ces bactéries. Les antibiotiques ne contribuent donc pas à accélérer la guérison, sauf dans des cas exceptionnels, mais ils donnent plus de temps au corps attaqué par des infections graves pour organiser une résistance naturelle.

La campagne

La campagne s’adresse aussi bien à la population générale qu’aux médecins et aux pharmaciens. En ce qui concerne le grand public, un spot de sensibilisation est passé sur toutes les chaînes de télévision et de radio francophones grâce au soutien de la Communauté française. Ce spot renvoie à un dépliant, imprimé à 400.000 exemplaires, et à une brochure, imprimée à 600.000 exemplaires. Ces imprimés sont gratuits et diffusés entre autres par les mutualités.
A l’occasion de cette action, un site internet a également été conçu à l’intention du grand public; il peut être consulté à l’adresse https://www.antibiotiques.org.
Les médecins et pharmaciens participent aussi activement à la diffusion du message à l’intention de leurs patients. Outre les imprimés et une lettre les invitant à collaborer à la campagne les médecins et pharmaciens ont reçu aussi des textes scientifiques sur la résistance aux antibiotiques et sur leur utilisation adéquate. A leur intention, un site internet a été ouvert, qui peut être consulté via le site https://www.health.fgov.be.
La campagne a été mise au point par un groupe de travail de la “Commission de coordination de la politique antibiotique” (1), créée il y a deux ans par l’Administration des soins de santé du Ministère de la Santé publique, des Affaires sociales et de l’Environnement. Cette campagne est issue des recommandations de la Conférence européenne “The Microbial Threat” qui a eu lieu à Copenhague en septembre 1998.

Une enquête

Pour préparer cette campagne de sensibilisation, une enquête a été menée par le bureau d’études INRA-Medical à la demande de la Commission de coordination de la politique antibiotique. Cette enquête portait sur les connaissances, les attentes et les attitudes de la population par rapport aux antibiotiques, aux maladies infectieuses, à l’utilisation d’antibiotiques, au problème de l’antibiorésistance et sur d’éventuelles mesures visant à maîtriser ce phénomène. Il s’agissait d’effectuer une ‘mesure-zéro’ afin de cibler avec un maximum de précision la campagne d’information et de trouver des indicateurs qui permettront de mesurer l’effet de la campagne et d’en suivre l’évolution dans le temps.
L’enquête a été menée selon la méthode du ‘face-à-face’ auprès d’un échantillon représentatif de 1014 personnes âgées d’au moins 15 ans au mois de juillet 2000. Elle comprenait, d’une part, une série de questions ouvertes à réponse libre et, d’autre part, des questions concrètes auxquelles il pouvait être répondu par oui ou par non. Certaines questions ont également donné lieu à une évaluation de la motivation de la réponse. Les questions ont été rédigées par les membres du Groupe de travail ‘Sensibilisation’ de la Commission sur base des résultats obtenus à la suite d’un mini-sondage préliminaire réalisé par l’asbl Question Santé / vzw Omtrent Gezondheid.

Résultats

Il ressort des résultats que la majorité de la population interrogée associe les antibiotiques avec des maladies infectieuses et qu’une petite minorité seulement leur attribue un effet erroné (fébrifuge, analgésique) ou n’a pas la moindre idée sur leur utilisation.
A une très grande majorité, les personnes interrogées estiment que les antibiotiques sont une découverte majeure pour la médecine, mais 70% pensent également que l’on utilise trop souvent des antibiotiques en Belgique. Un pourcentage égal se rend compte que de plus en plus de bactéries développent une résistance aux antibiotiques, mais pense néanmoins que la science continuera de mettre au point de nouvelles molécules. Cet optimisme est sensiblement plus élevé dans le Sud du pays (87%) que dans le Nord (59%). 1/3 seulement de la population pense que la majorité des infections guérissent spontanément sans recourir à des antibiotiques, mais la plupart savent que les antibiotiques ont aussi des effets secondaires.
La plupart des Belges s’attendent à ce que l’on prescrive des antibiotiques en cas de méningite, mais un nombre presque aussi important a les mêmes attentes en cas de bronchite. Les opinions sont partagées à égalité en cas de grippe. Pour un mal de gorge ou une fièvre, 1/3 des personnes interrogées persistent à penser que les antibiotiques sont nécessaires, mais pour un rhume ou une diarrhée, ce chiffre se réduit à 1/6.
De nos jours, une petite minorité seulement demandera spontanément une prescription d’antibiotiques à son médecin et seulement 5% consultera un autre médecin en cas de refus. Une grande majorité estime par ailleurs que seul le médecin est compétent en ce qui concerne le choix du traitement adéquat.
Devant la question de savoir si l’on est disposé, en concertation avec son médecin, à recourir moins souvent aux antibiotiques afin de préserver l’efficacité de ceux-ci, une petite minorité a exprimé ses réticences, mais 28% est sans opinion. Lors de l’évaluation de la motivation, la moitié répond que ‘ils utilisent de toute façon déjà peu d’antibiotiques’; d’autres estiment que ‘en ces matières seul le médecin décide’ et quelques-uns pensent avoir besoin d’ antibiotiques ‘parce qu’ils ne peuvent pas s’absenter longtemps de leur travail’ ou ‘parce qu’ils trouvent que des antibiotiques sont nécessaires pour toute infection.’
Il semble que l’opinion belge soit très ‘sensibilisable au moyen d’une campagne d’information ciblée qui pourrait corriger quelques opinions erronées concernant les maladies infectieuses et l’utilité d’un traitement par antibiotiques. Par ailleurs, la campagne doit également s’adresser au corps médical, lequel jouit d’une large confiance de la part des patients. Dès lors, un but important de la campagne est de stimuler le dialogue entre médecin et patient à ce sujet.

L’exemple du pneumocoque

Les infections des voies respiratoires (supérieures et inférieures) constituent la première cause de consultation pour maladie infectieuse en médecine générale.
Il faut souligner que l’antibiothérapie est bien souvent, dans ce contexte des voies respiratoires, un anxiolytique pour le médecin (et éventuellement pour le patient), car dans un tiers à la moitié des cas au moins, il s’agit d’infections purement virales sur lesquelles l’antibiothérapie n’aura aucune prise.
Lorsque l’infection est bactérienne, le pneumocoque (pneumoniae) est une des trois bactéries les plus fréquemment rencontrées, et est celle qui provoque le plus d’infections compliquées au niveau otites/sinusites, ou le plus d’infections invasives avec pneumonies et éventuellement passage de microbes dans le sang (septicémie) dans le cas des infections des voies respiratoires inférieures. Chaque année, plus ou moins 1500 personnes décèdent en Belgique suite à une infection pneumococcique.
Dans ce contexte, lorsque l’infection justifie une antibiothérapie, le médecin s’attache à utiliser un antibiotique qui soit certainement actif sur ce microbe.
Actuellement l’évolution de sa résistance vis-à-vis des antibiotiques les plus couramment employés dans les infections des voies respiratoires pose problème en Belgique comme dans de nombreux autres pays.
Dans notre pays, on constate depuis le début des années 90, une augmentation continue de la résistance du pneumocoque aux antibiotiques des groupe pénicillines, macrolides ou tétracyclines.
Si, en 1993, seuls 2.3% de ces germes étaient résistants à la pénicilline, 12.6% aux tétracyclines, et 21.5% aux macrolides, on atteint en 1999 les chiffres respectifs de 16.6%, 30 % et 35%.
Plusieurs études, notamment en France et en Espagne, ont montré la corrélation qui existe entre l’emploi des antibiotiques et l’isolat de pneumocoques résistants.
En Hollande, par contre, dont la politique antibiotique est beaucoup plus restrictive que la nôtre, et cela sans répercussion négative sur la qualité des soins, seuls 3% des pneumocoques sont résistants à la pénicilline.

(1) Pour de plus amples informations sur cette commission et ses activités: Commission de coordination de la politique antibiotique, Dr Bauraind, Cité administrative de l’Etat, Vésale 534, 1010 Bruxelles. Tél.: 02-210 47 99. Fax: 02-210 44 93. Mél: isabelle.bauraind@health.fgov.be.D’après le dossier de presse de la campagne, en collaboration avec le Dr Isabelle Bauraind .

De nouveaux vaccins pour un nouveau millénaire

Le 30 Déc 20

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Pour assurer une meilleure couverture vaccinale et le confort des patients, la Communauté française choisit de nouveaux vaccins en privilégiant la qualité.

Le Ministère fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique a récemment communiqué le calendrier vaccinal recommandé par le Conseil supérieur d’hygiène. Le schéma concernant les nourrissons, enfants et préadolescents vise 8 maladies: la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la rougeole, la rubéole, les oreillons (RRO pour les trois précédentes), la méningite (cette due à l’haemophilius influenzae de type B) et l’hépatite B.
Pour rappel, la seule vaccination légalement obligatoire en Belgique est celle de la polio. Son coût est à charge de l’Autorité fédérale.
Le vaccin, en temps que médicament, ressort bien évidemment de la compétence de cette même Autorité. La Communauté française, par contre, est responsable de la politique de vaccination et de sa promotion. Dans ce cadre, elle met également gratuitement une série de vaccins à disposition des médecins (privés et scolaires) et de l’ONE.
Pour l’année 2001, la Ministre de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé, Nicole Maréchal , a choisi, sur base d’un appel d’offre et d’un cahier de charge précis, les vaccins qui seront pris en charge par la communauté française. Il s’agit des produits suivants:

  • le vaccin IPV: IMOVAX , de la firme Aventis Pasteur Mérieux. Ce nouveau vaccin contre la polio est une forme injectable, non vivante, qui est plus efficace que la précédente et ne présente plus de danger de contracter la maladie par la vaccination, ni les risques de paralysie qui l’accompagnent.
  • le vaccin DTPa-IPV : TETRAVAC de la firme Aventis Pasteur Mérieux. Ce vaccin est une combinaison du vaccin précédent avec une nouvelle combinaison contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (anciennement le DITEPER). Outre les avantages de l’IPV, il a l’avantage d’avoir une nouvelle forme acellulaire pour la coqueluche, ce qui évite les effets secondaires de la forme utilisée précédemment.
  • le vaccin RRO: PRIORIX , de la firme SmithKline Beecham. Cette combinaison contre la rubéole, la rougeole et les oreillons présente l’avantage d’être quasiment indolore pour les nourrissons et les enfants et donc d’être mieux acceptée.
  • le vaccin Td pro adulto , de la firme SmithKline Beecham.Ce vaccin contre le tétanos est une forme pour adulte surtout destinée au rappel de la vaccination et est gratuit pour les adolescents de moins de 18 ans.

Dans les choix qu’elle a opérés, Nicole Maréchal a été guidée par le souci d’assurer une couverture vaccinale optimale, ce qui impliquait de retenir les vaccins présentant les meilleurs critères de qualité: efficacité maximale, limitation de risque d’effets secondaires,… et un plus grand confort pour les nourrissons, les enfants et les adolescents.
Ces avantages devraient permettre d’augmenter sensiblement la couverture vaccinale, entre autre, de la polio et de la rougeole, et de rencontrer ainsi les objectifs du programme d’éradication de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui vise à supprimer, à l’horizon 2005, la polio dans le monde et la rougeole en Europe.
Ce choix implique bien entendu un coût supplémentaire. Un effort particulier a été réalisé par la Communauté française pour dégager le budget nécessaire de 76,26 millions de francs (1.900.000 €).
(d’après un communiqué de presse )

Ecoles en santé

Le 30 Déc 20

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A la fin de l’an dernier, le Service Education pour la santé de la Croix-Rouge organisait quatre journées de formation ‘Fenêtres ouvertes sur l’école en santé’. Le but de ces rencontres était de ‘répandre la bonne parole’ en faisant connaître les acquis générés par la mise en place du Réseau européen des écoles en santé dans notre Communauté Wallonie-Bruxelles.
Après plusieurs années de réflexion théorique, d’échanges internationaux, d’expériences concrètes sur le terrain, de construction de programmes adaptés aux besoins des communautés scolaires partenaires du projet, le temps est effectivement venu de permettre aujourd’hui à un maximum de personnes de profiter des résultats engrangés.
Cela peut se faire au moyen classique de rapports écrits, et la Croix-Rouge, qui n’en a jamais été chiche, en propose une série d’excellents sur la question.
Cela s’est fait aussi à l’occasion d’un séminaire au cours duquel une cinquantaine de participants motivés par la promotion de la santé à l’école ont pu suivre les cheminements de ce projet remarquable, et aussi, grâce à l’animation digne d’éloges d’ Emmanuelle Caspers et André Lufin , se mettre en situation dans de nombreux exercices, et bénéficier enfin des récits très convaincants de représentants de quelques écoles du réseau.
Utile et agréable donc.
Mais, me direz-vous, quid de l’information pour tous ceux qui n’ont pas eu la chance de fréquenter le salon d’honneur de la Croix-Rouge ou la ‘colonne mobile’ de la chaussée de Vleurgat (celle-là vaut vraiment le détour, même si les guides touristiques n’en parlent pas!)?
Pas de panique: Emmanuelle et André nous préparent un petit ‘meilleur de’ à paraître très prochainement dans Education Santé !

Croix-Rouge, Service Education pour la santé, Place Brugmann 29, 1050 Bruxelles. Tél.: 02-349 55 18. Mél: andre.lufin@redcross-fr.be.