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Catherine Fonck, une main de fer dans un gant de velours

Le 30 Déc 20

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Synergie, recentrage et cohérence. Tels sont les leitmotive de la nouvelle ministre de la Santé à la Communauté française, Catherine Fonck , pour qui une politique efficace de prévention et de promotion de la santé à l’échelle de la Communauté passe par la redéfinition de priorités budgétairement réalistes.Le secteur de la santé a besoin de cohérence non seulement au niveau de l’exercice des compétences de la Communauté française, mais aussi entre les actions menées par les différents niveaux de pouvoir, afin de définir les grands axes d’une politique efficace de prévention des risques de santé. Ainsi s’exprime Catherine Fonck, nouvelle ministre de la Santé en Communauté française, dans sa note d’orientation politique en août dernier.
« Il y a beaucoup trop de ministres de la santé », estime Catherine Fonck. « Il y a aujourd’hui moins de ministres , c’est déjà bien , maintenant l’idéal aurait pu être d’avoir des ministres de la santé qui soient réunis . Ceci étant , compte tenu du découpage politique belge , je pense qu’en matière de santé , il est essentiel de travailler ensemble . L’important , c’est la cohérence dans le travail , c’est d’avoir une approche de santé qui soit transversale entre les différents niveaux de pouvoir
Et de donner l’exemple du Plan Nutrition lancé tout récemment par le ministre fédéral de la Santé Rudy Demotte . « Chapeauter les actions au niveau fédéral est une démarche très positive qui permet une approche globale , une couverture plus large et une efficacité plus importante », commente la ministre qui rappelle que l’essentiel « est ce que chacun peut finalement en tirer en termes de réduction d’incidence et de prévalence des maladies ( obésité , diabète , maladies cardiovasculaires …) et en termes de mortalité et de morbidité

Sus à la dispersion, place au recentrage

« La dispersion est quelque chose qui m’a frappée quand je suis arrivée ici », raconte Catherine Fonck. « Je crois qu’à partir de ce moment , il y a des recouvrements ou encore des choses qui ne sont faites qu’à certains endroits , et je pense qu’en termes d’efficacité à l’échelle de la Communauté française , on y perd . La promotion de la santé et la prévention sont un travail à long terme . Mais qui dit politique à long terme dit politique logique avec une couverture large .» La ministre prône donc un « recentrage » des priorités de santé publique correspondant aux capacités budgétaires limitées de la Communauté, mais elle tient à ajouter: « On ne va pas tout changer en un jour parce que derrière tous les projets locaux , il y a une motivation , un dynamisme , des gens qui sont structurés . Mais peut être qu’à partir de ces projets , il y a des pistes pour avoir une approche plus large , à l’échelle de la Communauté française . C’est mon objectif . Tout en respectant et valorisant toutes ces associations qui font un travail de terrain et qui ont un investissement personnel important et déjà toute une réflexion . Ce sont des acteurs essentiels au niveau de la promotion de la santé
Mais… Première pierre d’achoppement pour notre nouvelle ministre, ces associations se plaignent, justement. Selon Catherine Fonck, plusieurs d’entre elles auraient reçu durant le mois de juillet un avis favorable de l’ancienne ministre en charge de la Santé pour la Communauté française, Nicole Maréchal , pour toute une série de projets, alors que les dossiers n’avaient pas suivi la procédure légale, n’étaient pas passés par l’Inspection des Finances et chez le ministre du Budget (1). « Par ailleurs , des réponses favorables ont été données là où le Conseil supérieur de promotion de la santé ( CSPS ) et l’Administration avaient donné des avis défavorables », explique encore la ministre. « Enfin , elle a donné un feu vert largement au delà de ce qu’il lui restait comme budget pour 2004 , ce qui représente un dépassement de 350 à 400 . 000 euros . Nous avons donc fait la liste des associations pour lesquelles il y a un gros souci , pris contact avec elles , et leur avons expliqué ce qui s’était passé . Une décision devrait être prise rapidement », affirme Catherine Fonck qui conclut: « Faire croire que c’est Saint Nicolas et qu’on va délivrer beaucoup plus , c’est aussi faire beaucoup de déçus au bout du compte . Donc je pense que ce n’est pas travailler de façon responsable

Pour une efficacité à l’échelle de la Communauté

Une chose est claire: c’est sur base de données objectives de santé publique que Catherine Fonck compte redéfinir des priorités qui détermineront des choix stratégiques en matière de promotion de la santé. « Le programme quinquennal ( 2 ), on peut tout y mettre », s’inquiète la ministre. « Si on avait trois fois le budget qu’on a aujourd’hui en matière de santé , le programme quinquennal ce serait parfait . Mais à un moment donné , ça va devenir un cahier de revendications qui ne rentrera jamais dans le budget
C’est dans cet esprit que la ministre rencontrera les quatre Services Communautaires de Promotion de la Santé (SCPS), en charge du Plan Opérationnel Communautaire (POC) prévu dans la révision du décret Promotion de la santé en 2003, afin d’évaluer la nécessité éventuelle de « rétrécir un peu le champ du programme quinquennal », compte tenu des objectifs prioritaires à suivre en matière de santé publique, et compte tenu aussi du budget disponible. « Je voudrais préciser la direction que va prendre le Plan opérationnel communautaire pour pouvoir mettre en œuvre une politique cohérente et efficace », explique Catherine Fonck. « Parce que quand on touche à tout de façon ponctuelle , je ne suis pas sûre qu’on soit efficace . Le but n’est pas de rétrécir pour rétrécir mais de se fixer des priorités qu’on va pouvoir mener à plus grande échelle et donc de façon probablement plus efficace

Pour une hygiène de vie au quotidien

Parmi ses priorités, l’hygiène de vie. « Tout le monde sait que le diabète de type 2 est en train d’exploser . On suit les Américains 10 ou 15 ans après . On parle d’obésité mais il faudrait parler d’une maladie de société qui nécessite à la fois un équilibre de la nutrition , de l’hygiène de vie , et une activité physique régulière . Et cette maladie de société , compte tenu de toutes les affections qu’elle engendre , me semble être une priorité . Nous sommes devenus et donnons aujourd’hui aux enfants un modèle de sédentaires hyper assistés . On prend la voiture , les escalators , l’ascenseur Les médias jouent aussi un rôle important par rapport aux mauvaises habitudes alimentaires des enfants
Pour Catherine Fonck, c’est l’image du sport qu’il faut changer auprès des jeunes. « Je n’aime pas parler de sport pour les jeunes . Il faut aussi des sportifs de haut niveau , c’est très bien . Mais l’image qu’on donne du sport chez les jeunes , c’est une image de rendement , de compétitivité , de performance . Et qui dit performance dit dérive possible vers le dopage . Je trouve qu’il faudrait essayer de faire passer l’idée que faire du sport peut être un plaisir , une détente , un loisir . En matière de promotion de la santé , il s’agit plutôt de parler d’une activité physique quotidienne que d’une compétition

La promotion de la santé à l’école

« Une dynamique globale doit être lancée au niveau des écoles », insiste la ministre qui souligne le rôle des services de Promotion de la Santé à l’Ecole (PSE), « instruments qui doivent être utilisés régulièrement pour orienter , aider , entourer , stimuler cette dynamique des écoles ». Selon sa note d’orientation politique, la première année de la législature devra permettre d’évaluer la réforme des services PSE et devrait être suivie d’adaptations.
« J’aimerais d’abord voir où en sont les PSE , voir un peu ce qu’ils ont mis en œuvre », explique Catherine Fonck. « Les PSE sont un instrument formidable . Mais il faut aussi voir la réalité de leur travail de tous les jours , ils n’ont pas des horaires extensibles à l’infini , on ne peut pas leur demander de tout faire ou alors il faut doubler le budget des PSE et leur donner deux ou trois fois plus de personnel

Dépister le cancer du sein, une urgence

En matière de cancer du sein , le mammotest on le sait, n’engrange pas encore un fort taux de participation des femmes ciblées (entre 50 et 59 ans). Seules 10 à 20% d’entre elles, selon les provinces, répondent à leur convocation et font leur mammotest. « C’est une urgence . Clairement .», déclare Catherine Fonck. « L’objectif est d’avoir 70 % de couverture pour espérer avoir une réduction de mortalité , et on en est loin . Mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives des taux de participation car il faut du temps à la fois pour convaincre les femmes de participer au dépistage et pour convaincre les médecins du bien fondé du recours au mammotest plutôt qu’au bilan sénologique classique ( 30 à 50 % de couverture ).»
Pour la ministre, cette situation s’explique par plusieurs facteurs. « Il subsiste un facteur de résistance chez les femmes . Je crois que la politique de l’autruche existe encore quel que soit le niveau socio économique des femmes . Certaines préfèrent ne pas savoir , par peur de la maladie et du fait que ça touche à la symbolique de la femme .» Un problème à ne pas négliger, estime Catherine Fonck.
« Par rapport à ça , il faut rapidement et le but est de le faire au premier semestre 2005 mettre en place des campagnes de sensibilisation orientées sur les facteurs de résistance des femmes .» Elle reproche par ailleurs à la législature précédente d’avoir lancé le programme dans la précipitation, sans avoir préalablement finalisé l’outil informatique devant gérer le programme ni convaincu assez les médecins de la valeur du mammotest, et sans avoir défini assez clairement les responsabilités respectives des différents acteurs du programme (Communauté, Centre de référence communautaire, provinces, Institut scientifique de santé publique) et le cadre juridique dans lequel ils doivent agir.
La ministre affirme donc vouloir s’atteler aujourd’hui à suivre de près le processus de finalisation du système informatique développé par l’ISSP, à faire progresser le consensus scientifique sur le bien-fondé du mammotest comme moyen de dépistage de masse, à redéfinir le rôle de chacun des acteurs du programme et à en améliorer la coordination opérationnelle. Une liste de toutes les conventions à conclure ou renouveler entre les différents acteurs est en cours.
Concernant le cancer du col de l’utérus , Catherine Fonck soulève une question de fond compte tenu de l’arrivée probable un jour ou l’autre d’un vaccin contre le papillomavirus (virus directement lié à ce cancer) destiné aux adolescentes: faut-il investir dans un dépistage gratuit pour tout le monde ou se positionner pour pouvoir être capable à un moment donné de vacciner les jeunes? « En tout cas , je ne me précipiterai pas vers un dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus chez toutes les femmes », affirme la ministre.

Tabac: il faut être radical

« Je pense qu’aujourd’hui la première drogue c’est le tabac . Il a été valorisé et il faut le dénormaliser », affirme Catherine Fonck. « Ca fait dix ans qu’on fait de la politique de prévention tabac et c’est d’une inefficacité redoutable : premièrement , le nombre de fumeurs ne diminue pas et deuxièmement , c’est catastrophique au niveau des tranches d’âges . Au niveau des jeunes et des femmes jeunes particulièrement . Moi je prône un peu de rigueur et je prône surtout l’exemple d’autres pays européens ( France , Royaume Uni et pays scandinaves ) qui montrent clairement qu’on peut diminuer le nombre de fumeurs
Selon la ministre, il y a deux moyens efficaces pour cela: augmenter le prix du tabac par paliers importants et diminuer le nombre de points de vente. La Belgique en compte 70.000 et la France 30.000, avec la différence de superficie et de population que l’on connaît… « Ces éléments , on n’y échappera pas . Si on ne le fait pas , dans 15 ans , il y aura toujours autant de fumeurs en Belgique », insiste Catherine Fonck. « Le plan Demotte , c’est bien , toutes les propositions de loi ont été déposées mais ce qu’il en est effectivement ressorti sur le plan des décisions , c’est l’interdiction aux moins de 16 ans , et c’est tout ! Empêcher les jeunes de fumer c’est bien mais ne faire que ça , c’est insuffisant . Il faut être radical . On a tous les outils pour mettre ça en place , c’est facile . Il suffit d’avoir une volonté politique pour le faire . Mais c’est un levier fédéral
Quant au Fonds antitabac annoncé par Rudy Demotte au début de l’été, « il n’existe toujours pas », indique la ministre. « C’est une ligne budgétaire et la difficulté de la ligne budgétaire , c’est qu’à la prochaine loi programme , elle pourrait sauter du jour au lendemain . Moi je n’attends qu’une chose , c’est qu’on finance un fonds concret , mais pourquoi pas aussi un fonds pollueur / payeur ? Par pollueur , j’entends les entreprises du tabac . Je vais me faire stigmatiser par le lobby du tabac . Mais si on veut être efficace en termes de santé publique , il faut savoir ce qu’on veut et prendre des décisions politiques qui ne vont pas plaire à tout le monde . »
Par rapport aux autres drogues , Catherine Fonck soutient une approche plus préventive que répressive. « Les actions de responsabilisation de la consommation de drogues et d’alcool sont à poursuivre , à l’égard des jeunes prioritairement , mais aussi à l’égard de l’ensemble de la population

Vaccination, du pain budgétaire sur la planche

« Grâce aux instruments formidables que sont l’Office de la Naissance et de l’Enfance ( ONE ) et les services PSE qui permettent de toucher tous les enfants à plusieurs moments de leur vie , l’enfance bénéficie aujourd’hui d’une bonne couverture vaccinale qui devrait porter ses fruits dans les cinquante prochaines années », se réjouit Catherine Fonck. Elle constate cependant dans la population adulte, un « échappement de la vaccination au fil de la vie ». Face à ce problème, une piste intéressante serait, selon la ministre, d’inclure la vaccination des adultes dans le Dossier Médical Global (DMG) du médecin traitant. « C’est une hypothèse de travail », insiste-t-elle, rappelant que le DMG est de la compétence du fédéral. « Cela doit se négocier avec le ministre fédéral de la Santé et tous les acteurs du secteur
Plus avant dans sa réflexion, Catherine Fonck imagine l’introduction d’une véritable « consultation de prévention » annuelle, qui permettrait au médecin d’aborder avec son patient des questions telles que l’hygiène de vie, la prévention cardiovasculaire et bien sûr, la vaccination. La consultation serait gratuite pour le patient à partir de 40 ou 50 ans, afin de le stimuler à s’y rendre effectivement au moins une fois par an, et remboursée au médecin dans le cadre du DMG. « Si on fait ça et que c’est bien fait , c’est une piste de travail dont on peut sortir gagnant à long terme , grâce au gain budgétaire obtenu au niveau curatif
La répartition budgétaire est d’ailleurs une autre question que la ministre de la Santé souhaite aborder au cours de sa législature. Pour rappel, la vaccination est actuellement financée pour 2/3 par le fédéral et 1/3 par les Communautés. « C’est vrai que c’est de la prévention , mais de la prévention par rapport à des maladies qui engendreraient des coûts importants pour l’INAMI ». Elle bénéficie donc au fédéral… « La répartition actuelle rend elle bien compte de ce que représente la vaccination comme gain de budget au niveau curatif , en tenant vraiment compte du travail réalisé au niveau de la Communauté française ?», se demande la ministre. « Je crois qu’à un moment donné , tout cela devra être remis sur la table et rediscuté
Mais les discussions portent surtout aujourd’hui et de façon très concrète sur un problème éminemment budgétaire qui pourrait mettre en péril la gratuité du vaccin hexavalent (3), actuellement supportée par les Communautés (à raison d’1/3 du budget nécessaire) et le fédéral (2/3). Ce vaccin a fait l’objet d’un accord avec la firme qui le commercialise. Un accord remis en question pour raison de… non paiement. « Le tiers dû par la Communauté française pour 2004 est effectivement payé », affirme Catherine Fonck. Mais « il y a une difficulté par rapport aux deux tiers qui doivent être pris en charge par le fédéral et qui n’ont effectivement pas été payés pour 2004 ».
En fait de difficulté, il s’agirait d’un désaccord financier sur la convention de base passée avec la firme. Un problème auquel la ministre devra s’atteler d’urgence, par un dialogue avec le ministre fédéral de la Santé et la firme en cause. « Clairement pour moi , les entreprises pharmaceutiques ne sont pas des œuvres philanthropiques et ce n’est pas ce qu’on leur demande . C’est un marché important pour elles . Donc , il faudrait discuter avec elles et évaluer les faisabilités budgétaires pour qu’un accord soit réalisable et qu’au bout du compte , cette vaccination reste accessible à chacun des enfants , y compris dans les familles socio économiquement plus faibles . C’est important
Enfin, par rapport à l’éventuelle introduction du vaccin contre le pneumocoque dans le calendrier vaccinal du nourrisson, Catherine Fonck reste prudente, soulignant une réalité budgétaire difficile. Avant toute décision, « il faut suffisamment d’arguments scientifiques clairs et précis permettant de prouver un gain en termes de mortalité et de morbidité ».

Le respect, une autre forme de prévention du sida

La prévention du sida, en ce compris la distribution de préservatifs dans les centres de planning familial et dans les boîtes de nuit, « doit s’accompagner d’une autre dimension qui est celle du respect de la personne », affirme Catherine Fonck. « L’ouverture à la sexualité , c’est autre chose . L’école est elle le lieu idéal où en parler ? Les familles sont elles demandeuses ? Je ne sais pas . Je ne me suis pas encore penchée sur ce dossier

Prévenir le suicide, un défi à relever

« Le suicide me fait peur », déclare la ministre de la Santé qui rappelle que c’est la première cause de mortalité chez les hommes de 25-44 ans et la deuxième (après les accidents de la route) chez les jeunes de 15-20 ans. Un fameux défi à relever, mais les centres de santé mentale relèvent de la compétence des Régions. « Madame Vienne est quelqu’un de très ouvert et je pense qu’on pourrait mener une politique commune par rapport à ça . En tout cas , c’est à ne pas négliger
Dans sa note d’orientation politique, la ministre vise particulièrement la mise en place d’un protocole de prise en charge des personnes à risque suicidaire (intégrant les urgences psychiatriques, les centres de santé mentale, les PSE, les PMS, les services d’action en milieu ouvert et les plate-formes de coordination en santé mentale), ainsi que le renforcement de l’accueil de la détresse psychiatrique. « On créera des structures post crise afin de diminuer de façon significative le risque et le taux de récidive qui est actuellement de plus de 30 %.»

Préserver les personnes âgées de la maltraitance

L’accueil d’une personne âgée au sein de sa famille n’est pas toujours aisé. Son arrivée au sein d’un foyer peut engendrer ou renforcer des problèmes de logement, des difficultés financières ou professionnelles. Pour pallier ce problème, il faut tout faire pour que la personne âgée reste autonome mais il faudrait également « créer plus de possibilités pour la personne âgée », estime Catherine Fonck, qui pense à des structures d’accueil de jour par exemple. De telles possibilités donneraient aux familles la possibilité de souffler un peu et donc de tenir à plus long terme dans de meilleures conditions et de meilleures relations avec la personne âgée. « Préserver de la maltraitance , c’est d’abord préserver de tout ce qui peut amener à de la maltraitance .» Pour ce faire, la ministre tient à travailler de concert avec les ministres de l’emploi et du logement, notamment.

Handicap et intégration

Bien que le handicap soit de la compétence des Régions, Catherine Fonck milite pour une intégration plus importante de la personne handicapée, et notamment des enfants, au sein des milieux d’accueil tels les crèches et les milieux d’accueil extra-scolaires.
Des projets pilotes devraient être mis sur pied dans ce sens en 2005, selon la note d’orientation politique de la ministre. « Il faut plus de personnel , j’entends bien . Mais c’est un apprentissage important que celui d’apprendre à vivre ensemble dans le respect de la différence .»Reste à souhaiter à notre nouvelle ministre de la Santé la mise en œuvre de tous ces projets et la concrétisation de toutes ces bonnes intentions dans un esprit de bonne coopération interministérielle. Le chantier est vaste…
Myriam Marchand
(1) Education Santé n’est probablement pas le meilleur endroit pour vider une polémique de ce genre. Pour votre bonne information, disons simplement que Nicole Maréchal s’est exprimée à ce sujet dans Le Journal du médecin , et qu’elle rejette les critiques formulées par Catherine Fonck. Nous renvoyons ceux de nos lecteurs que cela intéresse aux deux articles ‘Des cadavres dans les placards’, de Vincent Liévin et Vincent Claes (n° 1611 du 3/9/2004) et ‘Tempête budgétaire autour de 585.000 euros’, de Vincent Liévin (n° 1614 du 14/9/2004).
(2) Voir dans ce numéro ‘Le programme quinquennal de promotion de la santé 2004-2008 de la Communauté française Wallonie-Bruxelles’ .
(3) Depuis le début de l’année, les nourrissons peuvent être gratuitement protégés contre six maladies par un seul vaccin, administré en 4 doses à 2, 3, 4 et 15 mois. Le protocole d’accord entre l’autorité fédérale et les Communautés porte sur les vaccinations recommandées par le Conseil supérieur d’hygiène.

Impressions parisiennes

Le 30 Déc 20

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‘Je déclare que cette XVIIe conférence est un succès!’
Ces paroles fortes de Maurice Mittelmark (Norvège), élu la veille Président de l’Union internationale de promotion de la santé et d’éducation pour la santé, clôturaient une semaine très dense.
L’Union organise une conférence mondiale tous les trois ans. Nous ne sommes pas de ceux qui considèrent ces grands messes comme indispensables, mais, pour une fois que l’événement se déroulait en francophonie , à Paris qui plus est, il aurait été dommage de le rater.

Où sont les francophones

?
1700 inscrits, 1200 résumés, 460 sessions, 400 posters, le tout du lundi 16 au jeudi 19 juillet, dans l’immense Palais des Congrès de la Porte Maillot. La conférence était une organisation considérable, dont il est humainement impossible de se faire une idée de synthèse, entre les séances plénières, les forums, les ateliers, les sessions de communications orales, les présentations de posters, le travail en réseau, les réunions improvisées, les rencontres de couloir, les moments de convivialité. De quoi donner le tournis!
Et pourtant, force est de constater que le poids de la culture et de la pensée anglo-saxonnes était aussi pesant à Paris que lors des conférences précédentes, les francophones ne bénéficiant que d’un nombre très limité de sessions dans leur langue, étant même souvent réduits à intervenir en anglais pour se faire entendre. Un comble dans la Ville-Lumière.
A la décharge des organisateurs, il faut dire qu’ils ont reçu un nombre limité de communications en français. A l’impossible…
Comme d’autres, la Communauté française avait d’ailleurs une présence relativement discrète sur la conférence, avec un nombre limité de participants actifs. Faut-il y voir l’expression d’une modestie bien belge parfois un brin excessive?

Faire le tri

Ce qui frappait aussi, tant en séances plénières que dans les sessions en petit comité, c’est la grande diversité mais aussi la qualité très variable des centaines de présentations, orales ou écrites. Les organisateurs ont apparemment fait le choix de ne censurer personne, ce qui est peut-être louable sur le plan de l’équité (pour éviter que les universités et les grandes organisations ne monopolisent l’événement), mais avec comme conséquence que le pire côtoie le meilleur, les discours pertinents étant parfois brouillés par les banalités les plus plates et les approches les plus traditionnelles.
Ainsi, à propos du lien entre moyens d’existence et santé, qu’on nous ressert chaque fois à doses massives, Don Nutbeam (Royaume-Uni) nous dit avec beaucoup d’humour ‘Si quelqu’un me dit encore que la santé est liée aux revenus, je le tue! Nous savons cela depuis longtemps.’

Organisation au point

Au cours de la semaine, les organisateurs se sont efforcés de corriger de petits défauts apparus rapidement, et on ne peut que les louer sur la qualité d’ensemble du déroulement logistique de la conférence.
Ce qu’il faut souligner aussi, c’est l’aide importante que le Comité français d’éducation pour la santé, chargé de l’organisation pratique de la conférence, a reçu de l’Assurance-maladie et de la Mutualité française. Cela témoigne d’un intérêt significatif de ces deux grandes institutions françaises pour la prévention, confirmé par plusieurs interventions de leurs représentants dans les sessions au cours de la semaine.

L’éthique à l’épreuve des faits

Les quatre thèmes majeurs de cette conférence ‘La santé: un investissement pour une société équitable’ étaient:
– prendre en compte la dimension éthique;
– apporter les preuves de l’efficacité de la promotion de la santé;
– témoigner en faveur de la santé;
– sceller des partenariats.
La plupart des résumés des orateurs en séance plénière sont repris dans le Livre des résumés et consultables sur le site de l’Union, https://www.iuhpe.org. Nous y renvoyons le lecteur avide de savoir.
Concernant l’éthique, Raymond Massé (Canada) nous a rappelé d’entrée de jeu que la santé publique repose sur des valeurs cachées autant que sur des données épidémiologiques, et qu’il est important de décrypter ces valeurs.

(1) Pour rappel, l’Union internationale de promotion de la santé et d’éducation pour la santé, dont l’objectif est ‘d’améliorer la santé du monde, par l’éducation, l’action communautaire et l’élaboration de politiques de santé publique’, a son siège à Paris, et le français est une de ses trois langues officielles, avec l’anglais et l’espagnol. Elle célèbre cette année son jubilaire. La conférence nous a donné quelques exemples de la pertinence de ce travail de décodage, une proposition explicite méritant d’être analysée à l’aune de ses implications cachées.
Nous en retenons un, l’organisation d’une marche matinale dans Paris, ‘pour encourager l’activité physique’. Petit détail: cette marche avait lieu en association avec Masterfoods, un des sponsors privés de la conférence.
La contradiction entre les objectifs d’une multinationale grande productrice de snacks sucrés et la saine pratique d’un peu d’exercice saute pourtant aux yeux, non? Un collègue belge m’a dit qu’il avait l’intention d’organiser une contre-marche sponsorisée par personne!

Belle expo

Au milieu des quelques stands institutionnels et autres (bonjour le Réfips!), le CFES nous proposait un regard rétrospectif sur 130 ans de prévention de l’alcoolisme en France à travers une vingtaine de panneaux remarquablement conçus et illustrés. L’exposition était complétée par la diffusion en boucle d’un court métrage des années 50 soulignant les dégâts familiaux et sociaux de l’alcoolisme, et de spots de télévision récents sur le sujet. Il est frappant de constater comme les messages actuels en la matière continuent à jouer sur la stigmatisation du buveur excessif à mettre au ban de la société!

Accumulation

Ces impressions parfois en demi-teintes ne doivent pas masquer l’extraordinaire richesse d’ensemble de cette semaine parisienne, dont le Livre des résumés constitue une trace tout à fait remarquable. Des centaines de contribution y sont organisées en grandes rubriques permettant un accès rapide à l’information et complété par un index des auteurs. Une référence de poids, qui permet de prolonger indéfiniment les réflexions suscitées par la conférence, et de tisser de nouvelles collaborations internationales.

12ème Prix francophone de promotion de la santé

En fin de conférence, les lauréats de la douzième édition de ce prix organisé par le Groupe de recherche en éducation pour la santé, l’Association départementale d’éducation pour la santé du Rhône et le Réseau francophone international de promotion de la santé ont été désignés.
1er prix
Village d’enfants SOS Maroc pour la prise en charge par des mères et des tantes ‘adoptives’ d’enfants abandonnés.
Action pour la promotion de la paix (République démocratique du Congo) pour son projet de réinsertion sociale de mères célibataires des quartiers démunis de Kinshasa.
2e prix
Association Médiateurs santé de Maubeuge (France) pour le développement d’actions de prévention et d’accès aux soins.
3e prix
Bureau d’éducation et de promotion de la santé de Nouvelle-Calédonie pour l’élaboration d’outils éducatifs et ludiques sur l’hygiène destinés aux enfants d’écoles maternelles.
Mention spéciale
Association de développement villageois de Hassendje (Comores) pour la création d’un fonds villageois de santé communautaire.

Présidence belge

Nicole Maréchal , Ministre de la santé de la Communauté française était présente à la conférence et a rencontré à Paris le Ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner .
Leur discussion a porté sur les points à l’ordre du jour du prochain Conseil européen des ministres de la santé qui concernent la prévention et la promotion de la santé:
– l’adoption du nouveau plan communautaire de santé publique;
– la politique des drogues;
– et la question du dopage.
Pour rappel, la Communauté française, en tant qu’assesseur, est porte-parole de la Belgique au Conseil Santé durant la présidence belge.
Les bases d’un programme d’échanges ont été jetées entre la France et la Communauté française sur l’évaluation des actions et des structures de promotion de la santé, sur la formation des acteurs et la mise en place de programmes coordonnés. Les deux ministres se sont rejoints sur le souhait de voir un tel programme mis en œuvre à l’horizon 2002.
Ils ont enfin évoqué leur préoccupation commune pour renforcer les stratégies qui prennent en compte l’impact des inégalités sociales en matière de promotion de la santé. La volonté de faire de cette préoccupation une priorité sera confirmée par l’organisation, dans le cadre de la présidence européenne, de plusieurs séminaires sur ce sujet.

Paris sera toujours Paris

Il y avait un bon dieu pour les participants à la XVIIe conférence! S’il a beaucoup plu pendant cette semaine de juillet, les vannes célestes eurent la bonne idée de s’arrêter le soir, pour permettre la découverte classique mais néanmoins toujours très agréable de la capitale française vue de la Seine le lundi, et du pittoresque Montmartre le mardi. Le quartier avait été ‘réquisitionné’ au profit de la conférence. Une initiative sympathique, qui témoigne du grand dynamisme du syndicat d’initiatives de Montmartre. Occasion pour les cinéphiles de faire un petit parcours ému sur les lieux de tournage du ‘Fabuleux destin d’Amélie Poulain’…
C’est aussi cela, une conférence réussie. Et rendez-vous à Melbourne en 2004!
Christian De Bock
Union internationale de promotion de la santé et d’éducation pour la santé, 2 rue Auguste Comte, F – 92170 Vanves Cedex.

Réforme de l’inspection médicale scolaire

Le 30 Déc 20

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Un changement de cap attendu depuis longtemps sur le point d’aboutir

Nicole Maréchal, la Ministre de la santé de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, a mis en chantier une importante réforme de la médecine scolaire, caractérisée par de nouveaux accents s’inscrivant en plein dans la ligne du décret organisant la promotion de la santé. A l’heure où paraîtront ces lignes, le décret relatif à la promotion de la santé à l’école ne devrait pas tarder à être voté, pour entrer en application à la rentrée scolaire de septembre 2002.
Le secteur était en difficulté et la réponse politique devait permettre de l’adapter aux évolutions qu’a connu le secteur socio-médical, tant sur les méthodes de travail et les modes de collaboration, de développement de partenariat et de participation que sur les notions de proximité avec le bénéficiaire, d’analyse des déterminants de la santé et des besoins, et enfin d’évaluation.
Si quelques équipes avaient bien appréhendé ces évolutions profondes, les modes d’application de la loi ne leur permettaient pas de les concrétiser réellement ni de les développer. Un texte refondateur était donc nécessaire, trouvant à s’appliquer à toutes les équipes, offrant un service public de même qualité à tous les enfants.

L’IMS aujourd’hui

Un peu d’histoire

La loi du 21 mars 1964 a instauré l’IMS, obligatoire et gratuite dans tous les établissements d’enseignement maternel, primaire et secondaire (général, technique, professionnel et artistique). Les services IMS constituent, avec ceux de l’ONE, les deux lieux où s’exerce la compétence de prévention médicale collective de la Communauté française auprès des enfants et des jeunes. Plus tard, des arrêtés d’application ont étendu ses effets à l’enseignement supérieur non universitaire, à l’enseignement spécial et à la formation en alternance.
Les missions étaient ainsi définies:
-pour les élèves, le dépistage des déficiences physiques et mentales;
-pour les élèves et les membres du personnel, le dépistage, la prophylaxie et les mesures de prévention contre les maladies transmissibles;
-la collaboration à l’établissement de statistiques concernant l’état de santé et de morbidité en âge scolaire;
-la promotion de conditions favorables d’hygiène générale et de salubrité des bâtiments, des installations et du matériel scolaire.
Outre les examens médicaux de base, des examens spécifiques peuvent être réalisés lorsque des risques particuliers existent, lorsqu’un danger spécifique apparaît ou pour des élèves socialement défavorisés.

Le subventionnement

Il était prévu à l’acte réalisé. Il fut ensuite en partie forfaitarisé par l’octroi d’une subvention-traitement accordée à la première infirmière, égale à 4200 examens médicaux complets par an. Mais le subventionnement à l’acte a toujours subsisté en ce qui concerne le médecin.
Ce type de subventionnement par acte a eu un effet pervers: seul l’acte médical étant subventionné, peu de place était laissée aux autres missions.
En outre, le contrôle nécessaire par l’Administration de la subvention-traitement, du nombre d’examens et du nombre d’examens sélectifs, prenait un temps énorme, créait une tension dans les relations entre l’Administration et les équipes, et ne passait plus le cap de l’Inspection des finances, laquelle estimait ne pas disposer des justifications nécessaires lui permettant d’évaluer si les engagements budgétaires sollicités correspondaient à des besoins réels et démontrés.

L’établissement de statistiques

Cette mission était quasiment impraticable, toutes les équipes n’étant pas informatisées, et celles qui l’étaient ne développant pas de méthodes standardisées de recueil. Il était donc impossible de disposer au niveau de la Communauté française de données permettant de contribuer à une politique globale de la santé en faveur des jeunes. Il était aussi impossible pour les équipes IMS d’avoir une perception globale des problématiques rencontrées par les enfants et les jeunes, afin d’adapter leurs interventions.

L’expérience de rénovation

De 1975 à 1998, une fonction de coordination a été créée au sein des centres IMS. Une subvention fut accordée pour un médecin coordonnateur, en rapport avec le nombre d’examens réalisés par le centre. Le nombre d’examens nécessaires pour l’obtention de la subvention-traitement passa à 3500.
Cette modification avait pour objectifs:
– d’entamer un travail d’amélioration du recueil des données épidémiologiques;
– d’introduire la dimension « éducation à la santé » au sein des écoles.
Cette expérience a été stoppée sans qu’une évaluation en soit faite et en retirant une part du budget IMS (20 millions sur environ 580 millions) pour l’attribuer à la promotion de la santé (décret de 1997). Inutile de préciser combien cela fut dévalorisant pour les équipes et les partenaires de terrain.
On en est donc revenu aux dispositions de la loi de 1964, et à la réalisation de visites médicales à la chaîne. Situation qui ne permet pas d’assurer le suivi ni le recentrage sur les besoins réels de la population scolaire de chaque centre, ni de répondre aux sollicitations multiples des directions, enseignants, familles et élèves.

L’agrément

Les centres IMS et les équipes devaient être ‘réagréés’ chaque année. De plus, chaque modification au sein d’une équipe nécessitait également un arrêté.
Bref, pas moins de 300 arrêtés par an étaient nécessaires au fonctionnement des IMS. On imagine aisément la lourdeur du dispositif…

Quelques chiffres

On compte 110 équipes IMS en Communauté française. Si les équipes IMS du réseau de la Communauté sont fusionnées avec les centres psycho-médico-sociaux (dépendant du Ministre Pierre Hazette ), ce n’est pas le cas dans les réseaux officiels subventionnés et libre.
La population totale prise en charge par les équipes IMS est de 763.261 élèves, dont 57.848 pour l’enseignement supérieur.
Le budget attribué aux missions de l’IMS est stable ces dernières années: 584 millions en 1999 et 2000, 580 millions en 2001.

La préparation de la réforme

Dès le début de l’année 2000, la ministre a lancé un travail en tables rondes, réunissant dans une concertation sectorielle l’ensemble des acteurs de l’IMS: infirmier(e)s, médecins, pouvoirs organisateurs, syndicats, Administration de la Santé, Administration de l’Enseignement.
À partir de la question «quelle médecine scolaire voulons-nous?», les problématiques des missions, de la restructuration des activités, de la simplification administrative et de l’organisation informatisée du recueil des statistiques ont été abordées. L’objectif était de dégager le plus de consensus possibles sur ces différents points.
Parallèlement, une étude a été réalisée par l’ULB (Ecole de Santé Publique) sur la faisabilité de l’informatisation des données sanitaires par les centres IMS. Ses résultats ont nourri les travaux des tables rondes.
En décembre 2000, une première note d’orientation a été présentée à ces différents intervenants du secteur, à laquelle ils ont encore pu réagir avant qu’elle ne soit envoyée au Gouvernement.
D’autres consultations ont encore eu lieu en 2001, notamment un examen par le Conseil supérieur de promotion de la santé, plusieurs lectures au sein du Gouvernement, un examen par le Conseil d’Etat,…

Le projet de réforme

Il vise deux objectifs essentiels, de fond et de forme.
De fond d’abord. L’approche de la santé développée dans la loi de 1964 relevait essentiellement d’une mission préventive, prioritairement dictée par le dépistage et la lutte contre les maladies infectieuses. Cette approche a très certainement été utile par son côté systématique et universel: l’IMS constitue une offre de service gratuite pour tous, sans doute indispensable pour atténuer les effets sur la santé des inégalités sociales.
Mais l’approche de la santé a évolué, faisant référence à un concept plus global, où la santé n’est pas seulement l’absence de maladie, mais la recherche d’un bien-être. Cela nécessite une approche plus complexe et plus contextuelle face à laquelle le modèle IMS ne suffisait plus.
On sait que les facteurs déterminants de la santé des enfants et des jeunes tiennent autant à des conditions biologiques et physiologiques qu’à leur environnement physique, socio-éducatif, culturel et relationnel.
Il fallait donc mettre en place un nouveau modèle et réorienter qualitativement les missions du secteur et les services offerts dans le sens de la promotion de la santé des enfants en âge scolaire, dans une perspective «d’école en santé». Le projet vise dès lors à renforcer les déterminants positifs de la santé en milieu scolaire, en développant une politique de promotion de la santé adaptée et des environnements favorables à une école en santé.
C’est la philosophie du décret de 1997 portant organisation de la promotion de la santé, qui fait de la santé des jeunes et de la médecine scolaire une priorité inscrite dans le programme quinquennal de promotion de la santé. Cette priorité est d’ailleurs traduite par la représentation de la médecine scolaire au sein du Conseil supérieur de promotion de la santé et des Centres locaux de promotion de la santé.
Quant à la forme, il s’agissait de simplifier la complexité et la lourdeur des modalités de gestion et d’administration de ce secteur, tant pour les équipes que pour l’Administration elle-même.
Les procédures actuelles sont excessivement répétitives, tatillonnes au point d’être difficilement applicables. Elles sont aussi consommatrices d’énergie et de temps pour les équipes. Remplacement de personnel, agrément des équipes, agrément des centres, comptabilisation des prestations, appel d’offres bisannuel pour le transport des élèves: autant de modalités qu’il fallait simplifier.
L’objectif de la réforme est donc de réorienter les missions et d’améliorer l’efficacité du système.

Les missions

Les missions à remplir par les équipes seront donc plus larges que celles de surveillance médicale. Elles devront contribuer à un dispositif de promotion active de la santé des jeunes, en collaboration avec les autres acteurs susceptibles d’une intervention dans ce sens: la population scolaire, le corps enseignant, les pouvoirs organisateurs et les centres PMS, mais aussi les parents et les intervenants extérieurs comme les médecins généralistes, les pédiatres, les centres de santé mentale, les associations spécialisées…
Les nouvelles missions sont les suivantes:
– la promotion de la santé dans l’école et la promotion d’un environnement favorable à la santé à l’école;
– le suivi de la santé globale des enfants, de la maternelle à la fin du secondaire, en lien avec les autres intervenants socio-sanitaires et avec le milieu familial;
– la prophylaxie des maladies transmissibles;
– la contribution à une politique et à des stratégies de promotion de la santé des jeunes, en contribuant à un recueil et à une gestion des informations en la matière.
On le constate, ces missions intègrent complètement les objectifs de la loi de 1964, en leur donnant une perspective plus globale en rapport avec l’évolution du concept de santé, en les intégrant à l’action du milieu (l’école), en maintenant absolument le dépistage des troubles de croissance, de développement et d’apprentissage, en articulant la démarche avec le milieu familial et avec les autres acteurs susceptibles d’intervenir sur la santé des jeunes, en dégageant des informations susceptibles d’apporter une meilleure continuité et une meilleure compréhension des problématiques de santé des jeunes.
L’appellation des équipes est modifiée, parallèlement à ces nouvelles missions. On les appellera désormais «Equipes de promotion de la santé à l’école» (Equipes PSE en abrégé).

Mise en œuvre de la mission

La communauté scolaire, l’équipe PSE et le centre PMS devront convenir d’un projet-santé, lequel fera partie intégrante du projet d’établissement. Ce projet sera nourri par les recueils de données et l’analyse des besoins perçus par l’équipe et les animateurs de la communauté scolaire.
Ce projet veillera à articuler les besoins et les ressources disponibles en matière d’éducation pour la santé (voir plus loin la partie Equipe PSE et autres acteurs de la santé des enfants ).
Selon l’âge du public scolaire, l’environnement social, les besoins perçus, les thématiques abordées pourront être très différentes (alimentation, sommeil, assuétudes, relations sexuelles et affectives,…). Les Centres locaux de promotion de la santé pourront apporter leur appui méthodologique à cette démarche.

Les bilans de santé

Il s’agit ici des examens médicaux de base et des examens spécifiques. C’est un arrêté du Gouvernement qui déterminera le nombre de bilans de santé auquel chaque élève devra être soumis sur l’ensemble de sa scolarité. Ces bilans seront répartis sur les trois cycles (fondamental préscolaire, fondamental primaire et secondaire).
C’est sur base des travaux en table ronde et de concertations avec des spécialistes que le nombre d’examen sera précisé. L’objectif est de continuer de rencontrer des priorités dans le dépistage, l’évaluation de la croissance et du développement et d’assurer la qualité de ceux-ci.
La diminution de la fréquence des examens par rapport à ce qui est obligatoire actuellement, tout en restant pertinente, vise à libérer du temps pour des suivis de proximité , pour un travail plus éducatif et pour une articulation avec les intervenants extérieurs à l’école et aux familles.
Cette mesure permet aussi davantage de souplesse et augmente la capacité de développer une réponse adaptée aux problèmes posés par la santé des enfants aujourd’hui.
Un programme de 7 à 8 bilans obligatoires au cours de la scolarité, au lieu de 11 à 12 aujourd’hui, devrait assurer une surveillance de base adéquate: un examen en maternelle, trois en primaire et trois dans le secondaire.
En plus de ces bilans obligatoires, d’autres bilans pourront être organisés pour certains élèves nécessitant un suivi particulier. Ainsi, les élèves de l’enseignement spécial ou les primo-arrivants bénéficieront automatiquement de cette possibilité. Les élèves en situation sociale défavorisée ou présentant des problèmes spécifiques de santé, également.
Les actes médicaux comprennent aussi la vaccination. C’est le Gouvernement qui décidera quels vaccins seront proposés gratuitement et l’âge auquel ils seront proposés (en lien avec la politique vaccinale de la communauté).

Le subventionnement

Pour inciter les équipes à travailler dans le sens du présent décret et à accorder autant d’attention à toutes les missions prévues par celui-ci – et pas uniquement à l’aspect « suivi individuel » – le système de subventionnement des équipes est modifié. On passe d’une subvention à l’acte à une subvention forfaitaire par élève pris en charge.
Une subvention forfaitaire sera donc allouée par élève inscrit dans l’école qui a signé une convention avec l’équipe PSE.
En plus de cette subvention de base, un complément de subvention forfaitaire social est alloué par élève résidant dans des quartiers classés sous un certain seuil de pauvreté (seuil fixé sur base des dernières statistiques disponibles en matière de santé, de revenu moyen par habitant, de niveau de diplôme et de classification des statuts professionnels).
Le forfait par élève sera donc modulé en fonction du statut social de l’élève, de manière à donner davantage de moyens pour la prise en charge de ceux qui en ont le plus besoin. Il y a là un objectif de plus grande équité sociale, qui permettra de développer un suivi plus intense avec des élèves pour qui la PSE reste souvent le seul accès possible au milieu socio-médical.
Le principe du respect de la vie privée sera évidemment appliqué lors de la mise en œuvre de ce mécanisme de discrimination positive lié à la situation de l’élève.
Le forfait servira à couvrir l’ensemble des frais de personnel et de fonctionnement nécessaire pour rencontrer toutes les missions.

Mise en œuvre de la mission

«

environnement scolaire favorable

»
Cette disposition existait déjà dans la loi de 1964, mais il faut dépasser l’approche hygiéniste pour traiter l’environnement dans un sens plus large.
La qualité de l’environnement physique a une influence sur les comportements des élèves et une fonction éducative. On entend par environnement physique les bâtiments en général, mais plus particulièrement les classes (lumière, sièges, bruit,…), les cantines, les salles de réunion, les cours de récréation, les sanitaires.

Recueil et gestion des données sanitaires et administratives

Pour établir des priorités d’action, tant au niveau d’une politique globale en Communauté française pour la santé des jeunes, que pour avoir un outil pour définir des besoins locaux en rapport avec la communauté éducative et scolaire, une gestion des informations sanitaires gagnera à s’appuyer sur un recueil standardisé des données et des méthodes d’examen et sur un traitement informatique commun .
Des moyens spécifiques à l’intérieur du budget PSE sont prévus pendant trois ans afin d’équiper les centres de façon standardisée. Une phase pilote doit permettre de valider ce dispositif. Une sélection d’indicateurs pertinents seront enregistrés sur un logiciel commun mis à disposition des centres pilotes dans un premier temps. L’extension du système sera fonction de l’évaluation de cette phase expérimentale (33 centres se sont déjà portés volontaires). L’utilisation des nouveaux outils sera facilitée par un programme de formation destiné au personnel.
Le matériel informatique permettra également de traiter plus efficacement les informations administratives et de gestion et de les transmettre plus rapidement à l’Administration mais aussi à la population scolaire et aux parents.

La formation du personnel

C’est un facteur déterminant de la réforme des pratiques du secteur et de la réussite de son orientation vers la promotion de la santé des jeunes à l’école. Cela demande un accompagnement conceptuel et technique qui doit être programmé conjointement à la mise en oeuvre de la nouvelle législation.

Agrément et fonctionnement des équipes

L’agrément portera désormais sur l’équipe, à condition qu’elle fonctionne dans un lieu répondant à certaines conditions. Un premier agrément sera établi pour une durée d’un an. Il sera ensuite prorogé pour une période de cinq ans si l’évaluation de son fonctionnement au regard des missions est positive.
L’agrément ne porte pas sur le personnel: la gestion du personnel est de la responsabilité du pouvoir organisateur, qui communique les changements à l’Administration. C’est au pouvoir organisateur de mettre en place le personnel nécessaire à la réalisation de sa mission à l’égard de la population scolaire en charge.
Le nombre minimum d’élèves sous tutelle (actuellement 4000) n’est plus en soi un critère d’agrément. Il faudra éventuellement envisager un nombre minimum sous lequel l’investissement en logistique et en mise en place d’une équipe serait contre-performant.
Une convention sera contractualisée entre les établissements scolaires et l’équipe PSE, convention qui confirme la durée et les termes d’un projet de santé pour la population scolaire concernée. Elle devrait s’étaler sur une période minimale de trois ans, pour assurer une certaine continuité et une permanence des actions.

Rapports de l’équipe PSE avec les autres acteurs de la santé

Des articulations devront être développées avec tous les intervenants déterminants dans la promotion de la santé des jeunes à l’école. Outre le projet d’école déjà évoqué plus haut, on peut citer:
– les professionnels qui interviennent pendant le parcours scolaire pour un travail d’information ou d’éducation pour la santé (toxicomanie, sida, vie sexuelle, alimentation,…); leurs interventions s’inscriront plus utilement encore dans une démarche plus planifiée et concertée;
– les professionnels de la santé hors de l’école: la continuité avec le médecin de famille sera organisée en transmettant systématiquement les informations et résultats des examens; des réunions de coordination pourront être proposées non seulement aux médecins généralistes, mais aussi aux centres de santé mentale, de planning familial, d’aide aux toxicomanes, de médiation familiale ou autres intervenants utiles;
– les parents: la communication des résultats sera systématique et qualitativement adaptée; le rôle de l’équipe PSE sera explicité lors d’un premier contact/entretien en maternelle ou à défaut en première primaire et la contribution des parents sera activement sollicitée à cette occasion pour compléter le recueil des données sanitaires de leur(s) enfant(s); le renforcement de ce rôle actif devrait contribuer aussi à un meilleur relais pour des comportements favorables au suivi des examens de dépistage.

Rapports PSE – PMS

Une distinction est faite dans le texte entre les centres et les équipes. En effet, dans l’enseignement organisé par la Communauté française, les missions visées par ce texte sont remplies par les centres psycho-médico-sociaux, agréés par le Ministre Pierre Hazette, et qui exercent à la fois les missions PMS et les missions IMS relevant de la loi de 1964. Il y a eu fusion des deux outils.
Par contre, dans l’enseignement subventionné par la Communauté française, les centres PMS n’exercent que les missions PMS. Les missions IMS sont exercées par des équipes agréées par le ministre ayant la santé dans ses attributions.
Ce nouveau décret sera donc applicable dans son entièreté pour l’enseignement subventionné par la Communauté française. Pour l’enseignement qu’elle organise, la partie «subvention et modalité d’agrément» ne sera donc pas applicable, mais bien les missions.
A ce stade, une fusion IMS/PMS dans l’enseignement subventionné paraissait tout à fait prématurée. La situation du secteur IMS nécessitait d’abord une remise en état, une actualisation et une dynamisation avant d’envisager un projet de fusion.
Il faudra peut-être dans l’avenir mesurer le bénéfice d’une fusion par rapport à une coordination efficace des structures existantes. Pour l’instant, c’est bien l’articulation des missions et les collaborations à établir entre les deux outils qui ont retenu l’attention du législateur.

La question de l’enseignement supérieur

Ce décret n’organise pas les missions PSE dans l’enseignement supérieur non universitaire. Cela ne signifie pourtant pas qu’on ait omis ce niveau d’intervention.
Aujourd’hui, l’intervention IMS dans le supérieur non universitaire est centrée sur les examens obligatoires. L’efficacité de ces bilans de santé est très aléatoire, les étudiants ne se présentant la plupart de temps qu’après plusieurs rappels, pour faire valider leur situation administrative.
Les objectifs du décret s’adaptent assez mal à la nature des populations et des établissements scolaires.
Deux illustrations de cette difficulté: il n’y a pas de projet d’école dans le supérieur, et on peut difficilement envisager pour des élèves majeurs la contrainte des examens obligatoires.
Par contre, il est évident que la mission de promotion de la santé trouvera utilement à être développée dans ce type d’enseignement (abus de médicament, d’alcool, toxicomanie, relations sexuelles, sida, suicide, bien-être…), via des campagnes d’information collectives développées et des possibilités de suivi plus individuel.
Enfin, des dispositions doivent être prises avec la Ministre de l’Emploi en ce qui concerne la problématique des étudiants stagiaires (dans le cadre de l’application de la loi du 4 août 1996 relative à la protection du bien-être des travailleurs). Des discussions sont actuellement en cours. Leur résultat devra compléter la réflexion sur les réponses à apporter aux besoins de la population fréquentant l’enseignement supérieur.
Les dispositions relatives à la création d’un décret propre à ce niveau d’enseignement seront envisagées en concertation avec la ministre compétente.

Emploi et budget

Aucune perte d’emploi globale n’est à attendre de cette réforme, le même nombre d’élèves étant pris en charge et la diminution du nombre d’examens étant compensée par le développement de nouvelles missions.
De plus, le budget reste inchangé. On ne peut aujourd’hui amener des moyens nouveaux au secteur, situation budgétaire de la Communauté française oblige. Mais il n’y a pas non plus de diminution des moyens.

Période transitoire

L’objectif est de rendre la réforme opérante pour la rentrée scolaire 2002-2003.
Evidemment, elle trouvera à s’appliquer par étape. Ainsi, la première année rendra effective la diminution du nombre d’examens. Cela permettra aux équipes de s’habituer à la transition, de préparer leur projet santé en collaboration avec tous les intervenants scolaires. Dans le même temps, des formations à la promotion de la santé seront mises sur pied, ainsi que l’expérience pilote de recueil des données (et la formation qui l’accompagne).
Le décret qui organisera la PSE dans l’enseignement supérieur devrait également être prêt pour la rentrée 2002-2003.
Nous ne manquerons pas de revenir sur cet important dossier l’an prochain.

D’après des informations fournies par le Cabinet de Nicole Maréchal, Ministre de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé

La médecine scolaire prend le tournant de la promotion de la santé. Décret relatif à la promotion de la santé à l’école

Le 30 Déc 20

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Nous vous avons présenté (1) en détail le projet de réforme de l’inspection médicale scolaire de la Ministre de la Santé, Nicole Maréchal. Une étape essentielle est maintenant franchie, puisque le décret a été approuvé par les parlementaires de la Communauté française Wallonie-Bruxelles le 11 décembre dernier. Vous trouverez ci-dessous le texte de ce décret dont l’importance n’échappera à personne. Nous ne manquerons pas de revenir sur la concrétisation de ce nouveau cadre législatif, qui devrait sortir ses effets dès la rentrée scolaire 2002-2003.

Décret relatif à la promotion de la santé à l’école

Chapitre Ier – Champ d’application et missions
Article 1er
Au sens du présent décret, on entend par:
1° promotion de la santé: la promotion de la santé, telle que définie à l’article 1er du décret du 14 juillet 1997 portant organisation de la promotion de la santé en Communauté française;
2° service: le service de promotion de la santé à l’école exerçant les missions prévues par le présent décret dans les établissements scolaires subventionnés par la Communauté française;
3° centre: le centre psycho-médico-social de la Communauté française exerçant les missions prévues par le présent décret dans les établissements scolaires de la Communauté française;
4° centre psycho-médico-social: le centre organisé ou subventionné par la Communauté française, qui a pour mission d’assurer les tâches de guidance définies à l’arrêté royal du 13 août 1962 organique des centres psycho-médico-sociaux;
5° conseil de participation: le conseil de participation, tel que défini à l’article 69 du décret du 14 juillet 1997 définissant les missions prioritaires de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire et organisant les structures propres à les atteindre;
6° prophylaxie: ensemble des mesures permettant d’éviter l’apparition, le développement et la propagation des maladies transmissibles, à l’exception de toute mesure de vaccination obligatoire;
7° pouvoir organisateur: personne de droit public ou personne morale de droit privé qui organise les services visés au 2° du présent article.
Article 2
La promotion de la santé à l’école consiste en:
1° la mise en place de programmes de promotion de la santé et de promotion d’un environnement scolaire favorable à la santé, telles que précisées à l’article 5;
2° le suivi médical des élèves, qui comprend les bilans de santé individuels et la politique de vaccination, tel que précisé à l’article 6;
3° la prophylaxie et le dépistage des maladies transmissibles, telles que précisées à l’article 7;
4° l’établissement d’un recueil standardisé de données sanitaires, tel que précisé à l’article 8.
Le Gouvernement fixe la durée minimum des prestations affectées à chacune des actions visées à l’alinéa 1er, 1°, 2° et 4°, de manière à garantir la réalisation de l’ensemble de celles-ci. La durée des prestations affectée aux actions visées à l’alinéa 1er, 2°, ne peut être inférieure à 70 %.
Article 3
La promotion de la santé à l’école (PSE) est obligatoire dans tous les établissements d’enseignement fondamental et d’enseignement secondaire ordinaires et spéciaux, ainsi que dans les centres d’éducation et de formation en alternance, organisés ou subventionnés par la Communauté française.
La promotion de la santé à l’école (PSE) est gratuite.
Article 4
§ 1er. Pour les établissements scolaires organisés par la Communauté française, la promotion de la santé à l’école (PSE) est exercée dans les centres psycho-médico-sociaux de la Communauté française, par le personnel de ces centres.
§ 2. Pour les établissements scolaires subventionnés par la Communauté française, la promotion de la santé à l’école (PSE) est exercée par les services agréés selon les dispositions du présent décret.
Toutefois, la mise en place des programmes de promotion de la santé visés à l’article 2, alinéa 1er, 1°, est une mission remplie par les services agréés et par le personnel des centres psycho-médico-sociaux.
Article 5
§ 1er. Pour les établissements scolaires organisés par la Communauté française, les programmes de promotion de la santé sont réalisés en fonction du projet-santé élaboré, après avis du conseil de participation et du chef d’établissement, par le centre psycho-médico-social.
Pour les établissements scolaires subventionnés par la Communauté française, les programmes de promotion de la santé sont réalisés en fonction du projet-santé élaboré, après avis du conseil de participation et du pouvoir organisateur ou de son délégué, par le personnel du service et le personnel du centre psycho-médico-social et sont coordonnés sous la responsabilité du médecin responsable du service.
Les programmes visés aux alinéas précédents peuvent concerner les problèmes de santé mentale et d’assuétude, la prévention des accidents domestiques et de la route, la vie affective et sexuelle, la prévention des maladies sexuellement transmissibles, la prévention des violences et de la maltraitance, la pédiculose, l’alimentation, la santé dans le sport, ou toutes autres problématiques de santé spécifiques à certaines populations scolaires. Le Gouvernement peut fixer d’autres programmes en fonction de l’évolution du plan quinquennal de promotion de la santé.
§ 2. La promotion d’un environnement favorable à la santé nécessite, en collaboration avec l’établissement scolaire, des actions relatives aux installations en général, et plus particulièrement aux classes, aux cantines, aux cours de récréation et aux installations sanitaires.
Le service ou le centre transmet ses observations au pouvoir organisateur de l’établissement d’enseignement subventionné ou au directeur d’établissement scolaire organisé par la Communauté française. Il les transmet également au conseiller en prévention visé à l’article 33 de la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs.
§ 3. Le Gouvernement fixe les modalités d’application de cet article.
Article 6
§ 1er. Les bilans obligatoires de santé individuels des élèves qui comprennent l’examen médical et son suivi ainsi que la politique de vaccination sont réalisés, sous la responsabilité du médecin, selon les fréquences et les modalités fixées par le Gouvernement, sur avis de la Commission visée au chapitre IV.
Ces fréquences sont fixées à cinq bilans au minimum et huit au maximum sur l’ensemble de la scolarité visée à l’article 3, alinéa 1er.
§ 2. Le Gouvernement prévoit des modalités particulières permettant l’organisation de bilans de santé supplémentaires spécifiques pour des risques particuliers ou imprévisibles, ou pour renforcer l’égalité des chances en santé.
§ 3. Le Gouvernement fixe la mise en oeuvre de la politique vaccinale, en déterminant les types de vaccins proposés gratuitement aux élèves, et l’âge de l’élève ou l’année scolaire auquel ce vaccin est proposé.
Article 7
Le Gouvernement fixe la liste des maladies transmissibles impliquant la mise en oeuvre de mesures de prophylaxie et de dépistage, pour éviter leur propagation dans le milieu scolaire.
Il fixe également les modalités de mise en oeuvre des mesures visées à l’alinéa 1er.
Article 8
L’établissement du recueil standardisé d’informations sanitaires doit contribuer à une définition des besoins locaux en matière de santé et à l’élaboration d’une politique communautaire pour la santé des jeunes.
Le Gouvernement fixe le modèle de ce recueil, ainsi que le contenu des informations sanitaires qui y sont reprises.
Il fixe également les modalités de transfert et de traitement de ces informations, dans le respect des dispositions de la loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel.
Article 9
Le Gouvernement fixe les modalités selon lesquelles les données individuelles relatives à la santé des élèves sont transmises aux services ou au personnel des centres par les parents, par la personne ou l’institution à qui la garde de l’élève mineur a été confiée soit par les parents eux-mêmes soit par une autorité publique, ou par l’élève majeur.
Article 10
§ 1er. Les services exercent leurs missions en étroite collaboration avec les centres psycho-médico-sociaux compétents.
§ 2. Dans leur mission de suivi médical des élèves, les services et le personnel des centres collaborent avec:
1° les parents ou le milieu familial de l’élève;
2° les professionnels intervenant dans le cadre de la prise en charge individuelle de la santé des jeunes, et plus particulièrement le médecin généraliste ou le pédiatre.
Dans l’accomplissement de leurs missions, les services ou le personnel des centres organisent la collaboration avec les intervenants suivants:
1° les centres locaux de promotion de la santé;
2° les divers professionnels intervenant dans le domaine de l’information et l’éducation pour la santé; toutefois, les actions de ces intervenants en milieu scolaire doivent résulter d’une concertation avec le service ou le personnel du centre et avec le centre psycho-médico-social, conformément à l’article 5, § 1er.
Ils peuvent également collaborer:
1° avec les services spécialisés d’aide à l’enfance et à la jeunesse;
2° avec les services de prévention et de protection du travail visés par la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail.
Article 11
§ 1er. Les membres du personnel des services et des centres suivent une formation continuée.
§ 2. Le Gouvernement fixe les modalités de coordination du personnel du service ou du centre.
Article 12
§ 1er. Toutes les mesures individuelles ou générales d’ordre prophylactique à l’égard des élèves sont prises par le médecin du service ou du centre.
Le médecin avertit de ses décisions le directeur de l’établissement. Le médecin du centre avertit également le directeur du centre.
Les décisions du médecin lient les éléves, les parents ou la personne ou l’institution à qui la garde de l’élève mineur a été confiée soit par les parents eux-mêmes soit par une autorité publique, le pouvoir organisateur et le personnel de l’établissement scolaire.
§ 2. Un recours non suspensif est ouvert auprès du médecin-fonctionnaire des services du Gouvernement visé à l’article 25, contre toute décision qui interdit temporairement ou définitivement l’accès de l’établissement à un élève, en raison du risque que présente son état de santé pour l’entourage.
Ce recours peut être introduit par le pouvoir organisateur de l’établissement scolaire, par les parents ou par la personne ou l’institution à qui la garde de l’élève mineur a été confiée soit par les parents eux-mêmes soit par une autorité publique, ou par l’élève majeur.
Article 13
§ 1er. L’établissement scolaire est tenu de faire connaître aux parents, à la personne ou l’institution à qui la garde de l’élève mineur a été confiée soit par les parents eux-mêmes soit par une autorité publique, ou aux élèves majeurs, lors de l’inscription, le service ou le centre auxquels sont confiées les missions de promotion de la santé à l’école (PSE), ainsi que l’existence des sanctions pénales visées à l’article 29, § 1er.
§ 2. S’ils s’opposent au fait que le bilan de santé soit réalisé par le service ou le centre visé au § 1er, les parents, la personne ou l’institution à qui la garde de l’élève mineur a été confiée soit par les parents eux-mêmes soit par une autorité publique, ou les élèves majeurs, sont tenus de faire procéder au bilan de santé individuel par un autre service agréé ou par un autre centre, selon les modalités déterminées par le Gouvernement.
§ 3. Le médecin du service ou du centre qui a procédé au bilan de santé individuel communique les conclusions de cet examen aux parents, à la personne ou l’institution à qui la garde de l’élève mineur a été confiée soit par les parents eux-mêmes soit par une autorité publique, ou à l’élève majeur, dans des termes empruntés autant que possible au langage courant.
Il communique ces conclusions au médecin traitant désigné par les parents, par la personne ou l’institution à qui la garde de l’élève mineur a été confiée soit par les parents eux-mêmes soit par une autorité publique, ou par l’élève majeur, lorsqu’un suivi particulier est nécessaire ou lorsque les personnes visées ci-dessus en ont fait la demande.
Il communique également ces conclusions au personnel médical du centre psycho-médico-social, selon les modalités déterminées par le Gouvernement.
Article 14
Au plus tard le 1er novembre de chaque année, l’établissement scolaire adresse au service ou au centre visé à l’article 13, § 1er:
1° la liste des élèves inscrits dans l’établissement à la date du 1er octobre;
2° la liste des élèves soumis à l’obligation du bilan de santé individuel visé à l’article 6.
Chapitre II – Conditions, procédure et modalités d’agrément

Article 15
Le service de promotion de la santé à l’école peut être organisé par une personne de droit public ou une personne morale de droit privé.
Article 16
Le service doit disposer de locaux permettant l’organisation des bilans de santé visés à l’article 6, répondant aux conditions fixées par le Gouvernement.
Article 17
§ 1er. Le service est composé de personnel médical, de personnel infirmier et de personnel administratif.
Il comprend au minimum un équivalent mi-temps de personnel médical et un équivalent temps plein de personnel infirmier.
Le Gouvernement peut fixer des normes minimales d’encadrement.
§ 2. Le personnel visé au § 1er doit répondre aux conditions de qualification suivantes:
1° personnel médical: diplôme de docteur en médecine;
2° personnel infirmier: diplôme d’accoucheuse et d’infirmier(ère) gradué(e) délivrés conformément aux dispositions de l’arrêté royal du 17 août 1957 portant fixation des conditions de collation des diplômes d’accoucheuse, d’infirmier ou d’infirmière, de l’arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 21 avril 1994 portant fixation des conditions de collation des diplômes d’accoucheuse et d’infirmier(ère) gradué(e), ou du décret du 5 août 1995 fixant l’organisation générale de l’enseignement supérieur en hautes écoles;
3° personnel administratif: certificat de l’enseignement secondaire supérieur.
La durée minimale des prestations de chaque membre du personnel médical est de quarante heures par mois.
§ 3. Le pouvoir organisateur du service désigne le médecin qui exercera la fonction de responsable d’équipe
Article 18
Les membres du personnel infirmier et les médecins responsables de service suivent une formation continuée, dont la durée est fixée par le Gouvernement, sans cependant pouvoir être inférieure à deux jours et supérieure à dix jours par année scolaire.
Les objectifs de la formation continuée sont:
1° l’entretien et le développement des compétences nécessaires à l’exercice de la profession;
2° la prise de recul par rapport à sa pratique et la mise à jour des connaissances et des aptitudes professionnelles dans la fonction exercée;
3° la capacité de participer à l’élaboration, la mise en oeuvre et l’évaluation du projet-santé visé à l’article 5.
Le Gouvernement fixe les programmes de formation continuée.
Il fixe également les modalités de l’organisation de cette formation.
Article 19
Le pouvoir organisateur du service, en collaboration avec celui-ci, doit établir avec le pouvoir organisateur de chaque établissement scolaire qui l’a choisi pour exercer les missions visées à l’article 2, une convention prévoyant les moyens et la manière de mettre en oeuvre ces missions. Le projet-santé visé à l’article 5, § 1er, alinéa 2, fait partie intégrante de la convention.
Le Gouvernement fixe un modèle de convention-cadre, à utiliser par tous les pouvoirs organisateurs du service.
Cette convention-cadre doit au minimum contenir les éléments suivants:
1° le projet-santé visé à l’article 5;
2° le lieu où se dérouleront les bilans de santé;
3° les modalités d’organisation du transport vers le lieu visé au point 2°;
4° la composition du service;
5° les modalités de transmission des informations.
Le Gouvernement fixe également la durée de la convention. Celle-ci ne peut être inférieure à trois années scolaires, et doit être un multiple d’une année scolaire.
Article 20
§ 1er. Le Gouvernement fixe les procédures d’octroi et de retrait d’agrément des services.
§ 2. Les procédures prévoient, au moins:
1° les modalités d’introduction de demande d’octroi d’agrément;
2° les modalités de forme et de délai selon lesquelles doivent être prises les décisions d’octroi, de refus ou de retrait d’agrément;
3° les modalités et conditions de suspension ou de suppression de l’octroi des subventions;
4° la possibilité d’introduire un recours contre les décisions de refus ou de retrait d’agrément et contre les décisions de suspension ou de suppression des subventions; les modalités de ce recours, et la possibilité pour le pouvoir organisateur du service d’être entendu lors de ce recours;
5° la durée des agréments.
Article 21
§ 1er. Les services bénéficient d’une subvention globale, calculée sur base d’une subvention forfaitaire par élève régulièrement inscrit au 1er octobre dans les établissements scolaires avec lesquels ils ont conclu une convention, conformément à l’article 19.
La subvention forfaitaire visée à l’alinéa précédent est fixée par le Gouvernement.
§ 2. Un forfait social est attribué aux services, en complément de la subvention visée au § 1er, par élève sous tutelle dont le lieu de résidence est classé dans un secteur statistique donnant droit à l’attribution de ce forfait.
Sur base de l’indice socio-économique établi pour chaque secteur statistique par l’étude interuniversitaire visée à l’article 4 du décret du 30 juin 1998 visant à assurer à tous les élèves des chances égales d’émancipation sociale notamment par la mise en oeuvre de discriminations positives, le Gouvernement fixe le seuil déterminant les secteurs statistiques à prendre en compte pour l’attribution du forfait social.
Le Gouvernement fixe les montants du forfait social visé aux alinéas 1er et 2. Ce forfait doit représenter 25 % au moins et 50 % au plus de la subvention forfaitaire visée au § 1er, alinea 1er.
Quel que soit leur lieu de résidence, les élèves primo-arrivants bénéficient automatiquement du forfait social.
§ 3. Le Gouvernement peut fixer un complément de subvention forfaitaire pour les élèves inscrits dans l’enseignement spécial.
Article 22
Le service bénéficie également d’une subvention octroyée par élève pour l’ensemble des frais de transport exposés soit pour le déplacement du personnel des services, soit pour le déplacement des élèves.
Le Gouvernement fixe le montant de cette subvention, en fonction de la densité de population du lieu de situation de l’établissement scolaire.
Article 23
Les subventions visées aux articles 21 et 22 servent à couvrir l’ensemble des frais de personnel, d’équipement, de fonctionnement et de transport nécessaires au service pour accomplir ses missions.
Article 24
§ 1er. Le Gouvernement fixe les modalités de liquidation et de justification des subventions visées au présent chapitre.
§ 2. En cas de non-respect des obligations du présent décret, des sanctions pécuniaires peuvent être prises à l’encontre des pouvoirs organisateurs de service. Ces sanctions consistent en suspension ou retrait de tout ou partie des subventions.
Les sanctions pécuniaires et leurs modalités d’application sont fixées par le Gouvernement, sans préjudice de l’article 20, § 2, 4°. Chapitre III – Le contrôle Article 25
Les fonctionnaires de l’inspection des services du Gouvernement, désignés par celui-ci, ont pour missions:
1° de veiller à ce que les établissements scolaires, les services, les parents ou la personne ou l’institution à qui la garde de l’élève mineur a été confiée soit par les parents eux-mêmes soit par une autorité publique, les élèves majeurs et les membres du personnel remplissent toutes les obligations qui leur incombent en vertu du présent décret et des arrêtés d’exécution pris en vertu de celui-ci;
2° de provoquer, s’il y a lieu, un examen prophylactique des élèves, selon les modalités visées à l’article 7, alinéa 2;
3° de constater les infractions aux dispositions du présent décret ou prises en vertu de celui-ci;
4° après constatation des infractions, de mettre en oeuvre la procédure de sanctions pécuniaires visée à l’article 24, § 2.
Article 26
Chaque année, les services et les centres envoient à l’administration un rapport annuel, dont le modèle et le contenu sont fixés par le Gouvernement. Chapitre IV – La commission de promotion de la santé à l’école Article 27
§ 1er. Une commission de la promotion de la santé à l’école est instituée.
La commission a pour missions:
1° de donner au Gouvernement un avis sur tout projet de décret ou d’arrêté organique ou réglementaire relatif à la promotion de la santé à l’école;
2° de donner au Gouvernement, soit d’initiative, soit à sa demande, des avis sur tout problème concernant la promotion de la santé à l’école,
3° chaque année, avant le 31 mars, de faire rapport au Gouvernement et au Parlement sur son action au cours de l’année écoulée.
§ 2. Il est constitué, au sein de la commission, un bureau chargé de la coordination des travaux.
Le bureau prépare les réunions de la commission, dresse l’ordre du jour et veille à la transmission des avis et du rapport visés au § 1er.
Il se compose du Président, du Vice-Président et de deux membres, choisis par la commission.
§ 3. Les avis de la commission demandés par le Gouvernement doivent être transmis dans un délai ne dépassant pas trente jours.
Ce délai prend cours à la réception de la demande d’avis par le secrétariat de la commission.
Passé ce délai, les avis ne sont plus requis pour qu’une décision puisse être prise valablement par le Gouvernement.
§ 4. La commission ne peut émettre valablement d’avis qu’à la condition que la moitié au moins des membres soit présente.
Si le quorum n’est pas atteint, les membres sont convoqués une nouvelle fois, au plus tard dans les quinze jours qui suivent. Si le quorum n’est à nouveau pas atteint lors de cette séance, la commission siège valablement, quel que soit le nombre de présents.
Les décisions sont prises à la majorité simple. En cas de parité, la voix du Président est prépondérante.
§ 5. La commission arrête son règlement d’ordre intérieur, et le soumet à l’approbation du Gouvernement.
Article 28
§ 1er. La commission est composée de quinze membres au maximum, nommés par le Gouvernement pour une période de 5 ans renouvelable.
Le Gouvernement fixe la composition de la commission, qui doit comprendre en son sein des représentants:
1° des fédérations ou associations de pouvoirs organisateurs de services de promotion de la santé à l’école;
2° des médecins et du personnel infirmier travaillant dans le secteur de la promotion de la santé à l’école (PSE);
3° du Conseil supérieur de promotion de la santé;
4° du Conseil supérieur de la guidance psycho-médico-sociale;
5° de l’enseignement organisé par la Communauté française;
6° des fédérations de pouvoirs organisateurs de l’enseignement subventionné par la Communauté française;
7° des fédérations d’associations de parents.
§ 2. Le Gouvernement désigne le Président et le Vice-Président de la commission parmi les membres effectifs. Ces mandats sont incompatibles avec la qualité de fonctionnaire de la Communauté française ou de l’un de ses organismes d’intérêt public.
Parmi les membres du bureau, un au moins est membre du Conseil supérieur de promotion de la santé.
§ 3. En plus des membres visés au paragraphe 1er, le ministre ayant la santé dans ses attributions, ainsi que le ou les ministres ayant l’enseignement fondamental et secondaire, ordinaire ou spécial, dans leurs attributions, sont représentés au sein de la commission, chacun par un membre avec voix consultative.
La direction générale de la santé et la direction générale de l’enseignement obligatoire sont également représentées, chacune par un membre avec voix consultative.
§ 4. Le Gouvernement nomme également, pour chaque membre effectif, un membre suppléant, aux mêmes conditions que les membres effectifs.
Le membre suppléant ne siège qu’en l’absence du membre effectif.
§ 5. En cas de décès ou de démission d’un membre, son remplaçant est nommé par le Gouvernement, pour achever le mandat de son prédécesseur.
Tout membre qui perd la qualité en raison de laquelle il a été nommé est réputé démissionnaire.
§ 6. Le secrétariat de la commission est assuré par l’administration.
§ 7. Pour l’accomplissement de ses missions, la commission peut inviter des experts, notamment du milieu universitaire, afin de l’éclairer sur certains aspects relatifs à la promotion de la santé à l’école.
§ 8. Le Gouvernement fixe les jetons de présence et les indemnités de déplacement des membres de la commission.
Chapitre V. – Dispositions pénales
Article 29
§ 1er. Sont punis d’une amende de vingt-six à deux cents francs et d’un emprisonnement de huit jours à six mois ou d’une de ces peines seulement les personnes investies de l’autorité parentale ou l’élève majeur qui ne se conforment pas aux prescriptions de l’article 13, § 2.
§ 2. Sont punis d’une amende de vingt-six à deux cents francs et d’un emprisonnement de huit jours à six mois ou d’une de ces peines seulement le chef d’établissement scolaire qui ne se conforme pas aux décisions prises en vertu de l’article 12 en matière de prophylaxie générale.
Article 30
Toutes les dispositions du livre Ier du Code pénal, sans exception de son chapitre VII, ni de l’article 85, sont applicables aux infractions prévues par le présent décret ainsi qu’aux infractions aux arrêtés d’exécution pris en vertu de celui-ci.
Chapitre VI. – Dispositions abrogatoires , transitoires et finales
Article 31
Sont abrogés à la date fixée par le Gouvernement:
1° la loi du 21 mars 1964 sur l’inspection médicale scolaire, modifiée par le décret du 5 novembre 1986;
2° l’arrété royal du 16 juillet 1964 déterminant la date d’entrée en vigueur des dispositions de la loi du 21 mars 1964 sur l’inspection médicale scolaire en ce qui concerne l’enseignement gardien, primaire ou d’un niveau équivalent;
3° l’arrêté royal du 17 juillet 1964 fixant les conditions et la procédure d’agréation des équipes et des centres d’inspection médicale scolaire, modifié par les arrêtés royaux des 26 janvier et 23 mai 1966, 10 avril 1967, 24 octobre 1969, 22 juin 1970, 27 décembre 1971, 11 décembre 1972, 3 février 1975, 8 avril 1977, et par l’arrêté de l’Exécutif du 5 septembre 1985, en particulier en ce qui concerne l’article 6bis;
4° l’arrêté royal du 12 octobre 1964 réglant la fréquence et les modalités des examens médicaux et fixant les conditions d’exercice de l’inspection médicale scolaire, modifié par les arrêtés royaux des 8 avril 1965, 22 août 1968, 23 octobre 1969, 11 juillet et 11 décembre 1972, 22 mars 1973, 3 juillet et 10 décembre 1974, 31 janvier 1977, 8 août et 12 septembre 1980, 20 août 1981, et par les arrêtés de l’Exécutif des 29 novembre 1982, 10 juillet 1985, 24 juillet 1986, 27 août 1987, 10 juillet 1991 et 25 juillet 1997;
5° l’arrêté royal du 22 août 1968 déterminant la date d’entrée en vigueur des dispositions de la loi du 21 mars 1964 sur l’inspection médicale scolaire en ce qui concerne l’enseignement moyen, normal, technique et artistique et modifiant l’arrêté royal du 12 octobre 1964 réglant la fréquence et les modalités des examens médicaux et fixant les conditions d’exercice de l’inspection médicale scolaire;
6° l’arrêté royal du 4 août 1969 fixant l’intervention de l’Etat dans les frais qui, en ce qui concerne l’inspection médicale scolaire, résultent du transport des élèves, modifié par les arrêtés royaux des 31 août 1970 et 13 avril 1971;
7° l’arrêté royal du 4 août 1969 relatif à l’octroi de subventions aux équipes agréées d’inspection médicale scolaire, modifié par les arrêtés royaux des 24 octobre 1969, 22 juin et 31 août 1970, 1er décembre 1971, 11 décembre 1972, 22 juin 1973, 7 juin et 21 novembre 1974, 3 février et 3 septembre 1975, 15 février 1978, par l’arrêté de l’Exécutif du 10 juillet 1991 et par l’arrêté du Gouvernement du 18 janvier 1994;
8° l’arrêté royal du 4 août 1969 allouant une subvention traitement au personnel paramédical des équipes agréées d’inspection médicale scolaire, modifié par les arrêtés royaux des 24 octobre 1969, 9 novembre 1971 et 3 juillet 1972;
9° l’arrêté royal du 16 mai 1980 fixant les modalités d’organisation d’une expérience de rénovation du fonctionnement de certaines équipes d’inspection médicale scolaire en ce qui concerne les examens médicaux, leur fréquence, les conditions d’exercice de cette inspection, le mode et les conditions d’octroi de subventions.
Article 32
§ 1er. Les dispositions de la loi du 21 mars 1964 sur l’inspection médicale scolaire, à l’exception du chapitre II, restent d’application pour l’enseignement supérieur non universitaire jusqu’à l’entrée en vigueur d’un décret réformant l’inspection médicale scolaire pour ce niveau d’enseignement.
§ 2. Pour l’application de l’article 17, § 2, sont considérés comme possédant la qualification exigée les membres du personnel qui, à la date d’entrée en vigueur du présent décret, exerçaient effectivement la fonction pour laquelle la qualification est exigée, en vertu des dispositlons légales et réglementaires antérieures.
Article 33
§ 1er. Durant les années scolaires 2002-2003 et 2003-2004, le programme de formation sera approuvé par le Gouvernement.
Des subventions seront octroyées aux opérateurs autorisés à prendre en charge les formations, sur base du programme approuvé conformément à l’alinéa précédent.
§ 2. Aussi longtemps qu’une nouvelle étude interuniversitaire telle que visée à l’article 21, § 2, alinéa 2, n’a pas été établie, le Gouvernement fixe le seuil déterminant les secteurs statistiques à prendre en compte pour l’attribution du forfait social visé à l’article 21, § 2, en se basant sur une classification de ces secteurs établie par une étude interuniversitaire sur base de données socio-économiques relatives au logement, au revenu moyen par habitant, au niveau de diplômes et de classification des statuts professionnels, et à la situation familiale.
Article 34
Dans la réglementation relative aux centres psycho-médico-sociaux, la référence à la loi du 21 mars 1964 sur l’inspection médicale scolaire est remplacée par la référence au présent décret.
Article 35
L’article 24, § 2, de la loi du 29 mai 1959 modifiant certaines dispositions de la législation de l’enseignement est complété comme suit:
« 2° ter: respecter les dispositions fixées par le décret du 20 décembre 2001 relatif à la promotion de la santé à l’école. »
Article 36
Le présent décret entre en vigueur à la date fixée par le Gouvernement. Promulguons le présent décret, ordonnons qu’il soit publié au Moniteur belge.
Bruxelles, le 20 décembre 2001.
Le Ministre Président, chargé des Relations internationales, H. HASQUIN
Le Ministre de la Culture, du Budget, de la Fonction publique, de la Jeunesse et des Sports, R. DEMOTTE
Le Ministre de l’Enfance, chargé de l’Enseignement fondamental, de l’Accueil et des Missions confiées à l’O.N.E, J.-M. NOLLET
Le Ministre de l’Enseignement secondaire et de l’Enseignement spécial, P. HAZETTE
La Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale et de la Recherche scientifique, F. DUPUIS
Le Ministre des Arts et des Lettres et de l’Audiovisuel, R. MILLER
La Ministre de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé, N. MARECHAL Texte adopté en séance du 11/12/2001, et publié au Moniteur belge le 17/01/2002 (1) Réforme de l’inspection médicale scolaire, Education Santé n° 165, décembre 2001

La Commission francophone de la promotion de la santé dans la pratique du sport

Le 30 Déc 20

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L’an dernier, deux décrets importants ont été votés par les parlementaires francophones, le premier relatif au sport et au dopage(1), le second concernant la promotion de la santé à l’école (2). Les instruments permettant l’application des textes législatifs se mettent progressivement en place. Nous reproduisons ci-dessous de larges extraits de l’intervention de la Ministre de la Santé à l’occasion de l’installation de la Commission francophone de la promotion de la santé dans la pratique du sport (les titres sont de la rédaction).
C’est en 2001 que le Parlement de la Communauté française a voté à l’unanimité le décret relatif à la promotion de la santé dans la pratique du sport, à l’interdiction du dopage et à sa prévention en Communauté française. Ce texte permet enfin à la Communauté française d’assumer une compétence dont elle dispose depuis 1971.
Si c’est la lutte contre le dopage qui retient l’attention, le titre même du décret indique que mes objectifs étaient plus larges: intégration de la logique de promotion de la santé dans le domaine du sport ainsi que suivi et conseil médical aux sportifs.
Si le décret représente le cadre normatif que se donne la Communauté française et indique ses objectifs et axes d’action, ce sont les arrêtés d’exécution du Gouvernement qui doivent permettre de le mettre réellement en œuvre.
Ces arrêtés d’exécution doivent être soumis à une commission consultative, intitulée «Commission francophone de promotion de la santé dans la pratique du sport» dont la composition permet d’aborder les différentes facettes de ce décret.

Du bon usage du sport

Depuis toujours, sport et santé nourrissent des relations ambiguës. Développer une activité sportive a un impact positif sur la santé. Et a aussi un impact positif sur la sociabilisation et sur l’image qu’on a de soi. Le sport a donc aussi une mission sociale, éducative et culturelle.
Le sport est donc promoteur de la santé s’il est associé à une hygiène et à une qualité de vie et s’il respecte les limites ou faiblesses physiques de chaque individu. Et c’est là que souvent les choses se gâtent.
Le sport, intrinsèquement, mais aussi son environnement, intègrent la notion de la performance, du dépassement de soi, de la compétition. Le risque est alors de surexploiter la santé, jusqu’à lui nuire.
La marchandisation du sport, sa mise en spectacle, la surenchère des performances, les salaires démesurés et les enjeux financiers qui accompagnent aujourd’hui le sport de haut niveau mènent à la tentation du dopage et au dopage.
Le dopage s’est développé et banalisé dans la pratique du sport, et pas seulement dans le sport d’élite et professionnel. Les sportifs amateurs et, plus dangereux encore, les sportifs de plus en plus jeunes, sont touchés par le phénomène du dopage.
D’autre part, tous les sportifs ne sont pas dopés, professionnels ou amateurs. Beaucoup pratiquent leur activité sportive pour se maintenir en forme, dépasser raisonnablement leurs limites, avoir une activité sociale riche.
C’est à ceux-là aussi que le décret s’adresse, pour les aider, avec la collaboration du secteur médical et des fédérations sportives, à ne pas prendre de risque pour leur santé et à développer leur qualité de vie.

Les ambitions du décret

Le premier objectif est celui de l’intégration de la philosophie de la promotion de la santé dans le sport. Il s’agit de développer une démarche éducative, préventive et informative vis-à-vis des sportifs, à quelque niveau que ce soit.
On pourra ainsi organiser des campagnes à l’égard de publics-cibles, par exemple les plus jeunes dans les écoles ou clubs sportifs, en respectant l’approche de la promotion de la santé:
– participation des individus et/ou du groupe, partant de leurs propres compétences et les enrichissant par l’information;
– responsabilisation des individus et/ou du groupe, afin que chacun soit apte à poser des choix ayant un impact sur sa santé;
– prise en compte de l’environnement global des personnes: les déterminants de la santé ne sont pas que physiques, l’environnement social, culturel, affectif de chacun a un impact sur sa qualité de vie. On est donc au-delà du seul secteur médical, et la logique de ce type de campagne est celle de la proximité.
Les interventions préventives pourront se développer dans le milieu sportif mais aussi dans les lieux de sport non encadrés, collectifs ou individuels ou dans les écoles. Il pourra aussi s’agir de campagnes grand public.
Le deuxième objectif est la lutte contre le dopage, en définissant ici trois axes d’intervention:
– la prévention: viser la réduction des risques et l’éducation à la responsabilisation des consommateurs. Des campagnes d’information et de prévention attireront l’attention des publics-cibles sur les caractéristiques des produits et leurs dangers;
– la sanction des sportifs: elle sera d’ordre disciplinaire. Ces sanctions seront prévues dans les règlements des fédérations sportives. Nous n’avons pas voulu sanctionner pénalement les consommateurs mais bien les organisateurs de la consommation;
– les sanctions pénales, relevant des Cours et Tribunaux, pour ceux qui favorisent, organisent et facilitent la consommation de produits dopants.
Les pouvoirs publics pourront donc organiser des contrôles, en plus des contrôles déjà organisés par les fédérations et de la possibilité qui existe toujours pour la Justice d’ouvrir un dossier sur base d’une plainte.
Ces contrôles de la Communauté française pourront avoir lieu lors de manifestations ou d’entraînements. Ils consisteront en prélèvements de sang, salive, urine, cheveux, échantillons des ravitaillements et fouilles des lieux et personnes qui encadrent le sportif. Prélèvements et échantillons seront analysés dans un laboratoire agréé.
Ici aussi, on ne contrôlera pas que les milieux sportifs fédérés. On pourra aussi intervenir dans le milieu sportif non encadré (cyclo-tourisme, salle de musculation, etc.).
La définition du dopage que nous avons retenue est large et permet d’anticiper l’arrivée sur le marché de nouvelles substances ou de nouveaux procédés susceptibles d’améliorer les performances.
Le troisième champ d’intervention est celui du suivi médical. Il s’agit à nouveau de prévenir les risques et de donner aux sportifs des recommandations adaptées de comportement et de mode de vie favorisant la pratique du sport dans le respect de la santé.
Les médecins généralistes et les médecins sportifs seront les relais privilégiés de cette démarche visant à protéger l’athlète des performances parfois abusives, mais en l’associant à la prise en compte de sa santé.
Pour chaque discipline sportive, sur base de recommandations scientifiques internationales, une liste d’indications et de contre-indications sera fixée pour permettre l’évaluation de l’aptitude de la pratique du sport. Cette liste servira de référence pour les médecins lors du suivi des sportifs et de leur examen d’aptitude. Elle sera régulièrement actualisée.
Un carnet de santé du sportif sera créé pour supporter ce suivi médical et personnaliser les recommandations de prévention. Cet outil permettra également un dialogue entre patient et médecin et responsabilisera le sportif face à sa pratique.
Je dois encore ajouter que la Communauté française a inscrit son dispositif législatif dans le cadre des dispositions européennes sur la lutte contre le dopage. Un accord de coopération réunissant Flamands, Bruxellois, Germanophones et Francophones a permis l’harmonisation des différentes législations et des pratiques de contrôle.
Un peu plus de 420.000 € sont prévus au budget, nous permettant de réaliser un millier d’analyses par an. Une partie de ce budget sera consacrée aux campagnes de prévention et d’information.

Voilà le cadre global dans lequel la Commission francophone de la promotion de la santé dans la pratique du sport va travailler.
Il faut désormais que la Communauté française entre dans une phase active: lancement de campagnes spécifiques et ciblées, contrôles visibles sur le terrain.
La Commission aura beaucoup de travail dans les prochains mois, pour pouvoir mettre en œuvre le décret dès le mois de juillet de cette année.
Nicole Maréchal , Ministre de la Santé de la Communauté française Wallonie-Bruxelles

Un bref commentaire

C’est le Prince Alexandre de Mérode , une ‘pointure’ en la matière, qui assurera la présidence de la Commission. Il sera assisté à la vice-présidence par Michel Demarteau , à la fois spécialiste en éducation physique et en méthodologie en promotion de la santé. Souhaitons à ce tandem et à son équipe d’effectifs et de suppléants plein succès dans leur entreprise!

(1) Voir Education Santé n° 159.
(2) Voir Education Santé n° 165 pour la philosophie du décret, et ce numéro pour le texte officiel.

Bientôt vingt ans de lutte contre le sida

Le 30 Déc 20

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Bientôt vingt ans de lutte contre le sida

Un colloque

Parmi les nombreux événements, sérieux ou plus festifs, organisés à l’occasion de la Journée mondiale du sida, le 1er décembre, l’Observatoire socio-épidémiologique du sida et des sexualités (1) nous proposait de faire le point sur différents aspects de l’épidémie.
Le Dr Morel , du Cabinet de la Ministre Maréchal, a rappelé l’importance que celle-ci accorde au sida. La présence physique de la ministre lors de la maintenant traditionnelle marche aux flambeaux en fin d’après-midi témoignait d’ailleurs de façon on ne peut plus concrète de son engagement.
Dirk Van Der Roost , conseiller auprès du Secrétaire d’Etat à la Coopération, Eddy Boutmans, précisait le rôle joué par la Belgique au sein du fonds global consacré à la lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria. Alors que l’attention de l’opinion publique mondiale a été focalisée ces derniers mois sur la question de l’accès des pays pauvres aux traitements, il nous rappelait que la prévention ne doit pas être le parent pauvre du dispositif, et que la Belgique entend promouvoir une approche multisectorielle de la maladie.
Le Dr André Sasse (Institut scientifique de santé publique) dressait ensuite un tableau épidémiologique de la maladie, en Belgique mais aussi dans les autre pays européens et en Afrique, dont il nous dit que les progrès que le continent a connus en termes d’espérance de vie depuis les années 50 ont été anéantis par le sida.
Le Dr Wuidart témoignait ensuite de son expérience de généraliste dans la prise en charge des patients, la relation de confiance entre le patient et son médecin étant un atout important qu’il s’agisse de prévention, de dépistage, d’adhésion au traitement.
Jean-Yves Carlier , professeur de droit à l’UCL, abordait quant à lui le problème de la discrimination des séropositifs et malades, rappelant que notre pays continue à imposer aux étudiants d’Afrique et d’Amérique du Sud demandeurs de visas un test de dépistage qui ne repose sur aucune base légale.
Le Dr Jacques , du projet Lama, abordant la question de la pourvoyance légale des drogues, se félicitait du très faible nombre de toxicomanes touchés par la maladie en Belgique, par rapport à d’autres pays européens. Il attribuait une bonne part de ce succès à une politique pragmatique de réduction des risques et de substitution à bas seuil beaucoup moins délétère selon lui que la prohibition.
Enfin, Thierry Martin , de la Plate-forme prévention sida, présentait la campagne de sensibilisation de fin d’année, en soulignant les objectifs principaux de la Plate-forme: maintenir le sida à l’ordre du jour au moment où une lassitude de l’opinion et un relâchement des comportements de protection sont observés; jouer à fond la solidarité avec les séropositifs, en impliquant davantage ceux-ci dans les projets de prévention; enfin, plaider pour une vision positive de la sexualité, ce qui n’est pas superflu après des années de messages préventifs centrés quasi exclusivement sur les risques de la vie sexuelle.
L’après-midi, deux ateliers étaient consacrés au concept de ‘vulnérabilité’ et à la solidarité avec les pays en développement.
La vulnérabilité : un concept « bateau » ou un outil précieux ?
Une mise en contexte théorique a été présentée par François Delor . A partir de là, les organismes de prévention du sida à l’attention de publics spécifiques (2) ont tenté d’aborder le concept de vulnérabilité de manière critique et ont mis en évidence les caractéristiques transversales de leurs actions respectives. Il apparaît essentiel d’adapter les actions de proximité aux évolutions de l’épidémie du sida. Ainsi, les critères de vulnérabilité doivent faire l’objet d’une réflexion en continu. Le langage utilisé pour s’adresser aux différents publics doit aussi faire l’objet d’une adaptation constante. Les questions de citoyenneté et de participation communautaire ont également été abordées, tant pour évoquer la richesse de ces approches que les limites qu’elles présentent.
Le Centre Elisa a présenté les résultats préliminaires d’une recherche réalisée en partenariat avec l’Observatoire socio-épidémiologique du sida et des sexualités. Cette présentation a mis en évidence les enjeux relatifs au dépistage du VIH dans un contexte de recrudescence de l’épidémie et de banalisation du sida.
La solidarité avec les pays en développement
L’atelier consacré à la solidarité avec les pays en développement a réuni des représentants du monde politique, des chercheurs et des acteurs de prévention qui entretiennent des contacts avec certains pays en développement. Tout d’abord, un bilan de la situation épidémiologique en Afrique a été dressé. Plusieurs constats ont ensuite été formulés au sujet des conséquences de l’épidémie, non seulement en matière de santé mais aussi plus largement sur le plan socio-économique. Ces constats alarmants montrent que la concrétisation de la solidarité avec les pays particulièrement touchés revêt plus que jamais un caractère d’urgence. Une approche globale qui comprend des mesures sanitaires, des actions de prévention mais aussi des mesures économiques s’impose. La création d’un Fonds spécial, décidée lors de la session extraordinaire de l’ONU à New York en juin 2001, représente un espoir certain mais suscite aussi des inquiétudes en ce qui concerne la gestion de ce fonds. La Communauté française a des atouts non négligeables pour contribuer à la lutte contre le sida dans les pays les plus touchés.

Du rififi dans la prévention

A l’entrée du colloque, des représentants des Centres de référence sida de l’ULB, de l’UCL et de l’Ulg manifestaient publiquement leur refus de participer au colloque pour marquer leur désaccord par rapport à la politique de la Communauté française en matière de prévention du sida. Leur colère trouve son origine dans le fait qu’ils n’avaient pas reçu de subsides depuis le début 2001.
Sans nous prononcer sur le fond du problème, nous n’avons apprécié que médiocrement cette attitude revancharde et inélégante puisqu’ils n’avaient même pas prévenu les organisateurs de leur intention de boycotter une manifestation au cours de laquelle plusieurs interventions de leur part étaient prévues, ainsi que l’animation d’un atelier.
D’autre part, les Centres de référence paraissent ignorer que la Communauté française ne finance pas des équipes, mais des programmes, et que la pérennité du financement implique une remise en question de la qualité du travail effectué, que ce soit par les opérateurs eux-mêmes ou les bailleurs de fonds.
En tout cas, bravo à l’Observatoire d’avoir improvisé si vite et efficacement un ‘complément de programme’!
Christian De Bock
Observatoire socio-épidémiologique du sida et des sexualités, Facultés universitaires Saint-Louis, Bd du Jardin botanique 43, 1000 Bruxelles. Tél.: 02-211 79 10. Fax: 02-211 79 95. Mél: observatoire@fusl.ac.be
(1) Ce nouvel acteur de la prévention sida en Communauté française Walklone-Bruxelles est hébergé par les Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles.
(2) Modus Vivendi pour les usagers de drogue, Espace P pour les personnes prostituées, Latitudes pour les migrants, Signons l’Information Sida pour les personnes sourdes et malentendantes.

La Communauté française Wallonie-Bruxelles et la prévention du sida

Le 30 Déc 20

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L’épidémie du sida a aujourd’hui vingt ans. On sait qu’elle prend des proportions très inquiétantes dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique subsaharienne qui, à elle seule, englobe 75 % de la population atteinte. Les pays développés semblent être parvenus à maîtriser, dans une certaine mesure, l’évolution de l’épidémie. Cependant, les données récentes obligent à maintenir, voire à renforcer les efforts de prévention.
Aujourd’hui plus que jamais, il importe à mes yeux que les stratégies nationales et communautaires s’intègrent avec rigueur dans le cadre d’une lutte qui, depuis la Déclaration de l’Assemblée Générale de l’ONU du 27 juin 2001, au sein de laquelle j’ai eu l’occasion de représenter la Belgique, a pris la dimension d’une mobilisation mondiale.
Ma volonté a été et reste de poursuivre, voire d’intensifier les actions de prévention qui sont de la compétence de la Communauté française. Dans le même mouvement, il importe, au regard des expériences passées et de leur fécondité, de maintenir un cadre de travail préventif qui allie la rigueur de l’expertise et de l’évaluation avec la créativité et la mobilisation renouvelée des acteurs de prévention et de la population elle-même. La lutte contre l’épidémie du sida est loin d’être terminée. Elle doit rester une priorité dans le champ de la promotion de la santé en Communauté française.
Cette déclaration formule de manière synthétique et prospective le cadre général de notre politique communautaire, qui s’appuie largement sur les lignes directrices du Plan Communautaire de prévention du sida, telles que celles-ci ont été élaborées en étroite concertation avec les acteurs de terrain. En même temps, dans la mesure où c’est bien le rôle attendu du politique, des perspectives doivent être dégagées pour intégrer le plan de prévention du sida dans le cadre d’une politique communautaire plus large de promotion de la santé, d’une part, mais aussi pour rejoindre en Communauté française les recommandations de l’ONU.
Au niveau communautaire, il est essentiel, après quinze ans de lutte, de penser à une intégration progressive du sida dans le champ de la santé en général. Mais il faut à tout prix éviter la dilution de la problématique ou la démobilisation des acteurs. C’est un défi essentiel pour les années à venir, qui nécessitera d’agir sans précipitation, en privilégiant l’expérience concrète plutôt que les grands principes abstraits.
Au niveau international, et pour la première fois depuis l’apparition de l’épidémie, c’est au niveau de la plus haute instance qu’un cri d’alarme a été prononcé. Nous avons le devoir d’en tenir compte et de veiller à ce que nos actions soient cohérentes avec les engagements politiques de la Belgique à l’ONU. La Déclaration de l’ONU nous oblige à revisiter notre manière de penser et d’agir, pour tenir compte de la dimension mondiale de l’épidémie et des inégalités criantes face au risque. Nos savoirs et nos acquis doivent servir à d’autres pays. Les connaissances des pays en voie de développement sont à leur tour importantes puisque ces pays témoignent d’une capacité impressionnante de développer des programmes modestes et efficaces.
Nous sommes aujourd’hui arrivés à un tournant difficile. Le sida est apparu il y a vingt ans. L’épidémie continue tout en se modifiant. Il convient d’en prendre la mesure en maintenant ouvert l’espace d’une réflexion continue au sujet des actions à soutenir.
Ce plan s’articule autour de quelques grandes lignes qui sont complémentaires. C’est à partir de ce plan qu’il convient de penser l’intégration progressive de la lutte contre le sida, tant au niveau communautaire qu’au niveau national et international.

Un plan communautaire intégré

Promouvoir des attitudes et des actions anti-discriminatoires

Une politique de prévention efficace doit être profondément articulée à la promotion concrète d’attitudes non discriminatoires. Il est donc essentiel de rester très attentifs à la dimension sociale de l’épidémie et à la nécessité d’une solidarité à l’égard des personnes atteintes. Une campagne annuelle de solidarité reste ainsi un objectif majeur.
Le premier décembre est, depuis plusieurs années, le moment clé d’un ensemble d’actions à l’intention des personnes séropositives ou malades du sida. Je pense qu’au-delà du soutien manifesté lors du premier décembre, il est essentiel que l’ensemble de la population et des institutions reste sensibilisé et informé au sujet de l’importance d’un accueil des personnes atteintes qui soit sans crainte et sans exclusion. Ainsi, la Communauté française a-t-elle tenu à soutenir la campagne du premier décembre 2001, tout en veillant aussi à appuyer dans le long terme des actions de solidarité concrètes à l’égard des personnes atteintes. Le travail nécessite le recueil et l’analyse rigoureuse des situations concrètes de discrimination.

Impliquer les personnes atteintes par le VIH dans le processus de prévention

Grâce aux progrès thérapeutiques dans le traitement du VIH (multithérapies), on meurt moins qu’avant du sida en Belgique. Cela signifie aussi que le nombre de personnes infectées dont la maladie est sous contrôle est en augmentation (prévalence). La diminution du taux de mortalité et l’amélioration connexe des conditions de vie, notamment sur le plan affectif et sexuel, rendent indispensable un travail de prévention en concertation étroite avec les personnes atteintes elles-mêmes, tant en ce qui concerne leur propre santé qu’en ce qui concerne le souci de réduire le nombre des nouvelles infections. Le travail de prévention est ainsi étroitement lié à l’accès à des traitements de qualité qui, favorisant une diminution de la charge virale, permettent de réduire le risque de transmission.
La répartition des compétences en matière de santé dans la Belgique fédérée est sans doute un frein par rapport à une politique bien intégrée. La concrétisation de cet objectif doit donc passer par un accord entre les différents niveaux de compétences afin d’assurer la cohérence d’un dispositif global qui allie les aspects préventifs et les aspects curatifs.
L’implication des personnes atteintes comporte plusieurs niveaux d’ores et déjà mis en œuvre en Communauté française, qu’il s’agisse de la lutte contre les discriminations, de l’offre de services d’entraide ou encore de l’information au sujet des traitements et des services de soins adéquats. Plus spécialement, dans le cadre des campagnes destinées au public général, il est essentiel de consulter systématiquement les personnes atteintes pour éviter les effets potentiellement stigmatisants des messages diffusés.
Il n’est pas simple d’articuler la perspective curative et la démarche préventive. Notre volonté est aujourd’hui d’inviter l’ensemble des acteurs à réfléchir de manière approfondie à cette articulation. L’expérience des centres médicaux spécialisés est importante. Il faut en même temps développer des méthodes concrètes qui permettent l’échange des informations, la récolte et le traitement des données précieuses qui concernent le mode de vie des patients, leur confrontation au risque, l’évolution de leur perception de la maladie, etc. Ma volonté est de soutenir le développement de cette récolte en collaboration étroite avec l’Observatoire socio-épidémiologique du Sida et des Sexualités et les différents acteurs concernés. La concertation n’est pas une tâche facile mais chacun sait qu’elle est indispensable.
Depuis que j’ai la charge de cette matière, j’ai acquis la conviction que les divers acteurs de la lutte contre le sida sont de longue date engagés dans cette voie. Les moyens de notre Communauté sont limités. Il est donc important de gérer les fonds publics avec discernement, en écoutant attentivement les avis des organes consultatifs et des commissions d’avis qui ont été mis en place.
Il convient aussi de ne pas se contenter d’octroyer des subventions. Le rôle du politique est de soutenir concrètement des modalités de travail cohérentes, dynamiques et coordonnées. L’objectif n’est pas de faire en sorte que s’établisse un consensus ronronnant dans le champ. Au contraire, il me semble important de prendre en considération la richesse des approches différentes.
En même temps, il faut se tenir à l’écart de toute dispersion des efforts. Mon souci est aujourd’hui de favoriser et de renforcer la coopération structurée entre les différents acteurs en les invitant à garder leurs spécificités tout en faisant de leur capacité à coopérer un des critères centraux d’évaluation. Il convient pour cela d’offrir un cadre structuré de coopération qui s’intègre dans un plan communautaire de promotion de la santé. C’est un des objectifs majeurs de ma politique pour l’année à venir : prendre en considération la nécessité d’un travail d’intégration et de concertation. Ce travail sera mené en collaboration étroite avec les personnes engagées de longue date dans la lutte contre l’épidémie.

Garantir dans le long terme des actions de prévention de qualité en direction des publics les plus vulnérables

Au regard des données épidémiologiques et d’une analyse sérieuse des vulnérabilités, certains publics doivent continuer à bénéficier d’actions de prévention spécifiques. On pense particulièrement aux personnes vivant avec le VIH, aux couples séro-différents, aux femmes séropositives qui souhaitent un enfant. On pense encore de manière plus générale à toutes les femmes qui, au niveau mondial, ont montré qu’elles étaient plus vulnérables face à l’épidémie du sida. Les personnes homosexuelles, les migrants, les usagers de drogues, les personnes victimes de diverses formes d’exclusion sociale, etc., doivent rester des publics prioritaires envers lesquels des actions et des messages particuliers et adaptés doivent être maintenus. En même temps, une attention vigilante doit être accordée à de nouvelles formes de vulnérabilité. Enfin, le maintien d’un travail de prévention à long terme nécessite de soutenir des projets de manière récurrente.
En Communauté française, plusieurs organismes thématiques poursuivent de longue date un travail de prévention spécifique auprès de certains publics. Je tiens à ce que leur rôle soit maintenu tout en insistant sur l’importance de tenir compte du caractère très évolutif de l’épidémie qui change progressivement de visage, s’attaquant, par exemple, de plus en plus aux femmes ou aux personnes socialement vulnérables.
Il faudra tenir compte de cette évolution et soutenir des programmes transversaux qui dépassent les frontières des « groupes-cibles » traditionnels.
Il faudra aussi veiller à ce que les campagnes générales prennent en considération ces vulnérabilités particulières et leurs évolutions.

Maintenir et développer l’accessibilité à un dépistage éclairé

Le dépistage s’intègre dans une politique de prévention cohérente. C’est pourquoi le dépistage doit être éclairé, confidentiel et accessible. Il convient, dans une logique de santé publique rigoureuse, qu’il soit particulièrement disponible pour les plus vulnérables.
Le dépistage sérieux est l’occasion d’un dialogue à propos du risque du sida. C’est une des raisons pour lesquelles un dépistage non respectueux de la déontologie médicale ou des droits de l’homme est à la fois inacceptable d’un point de vue éthique et contre-productif du point de vue de la santé publique. Des formations à l’intention des professionnels doivent continuer à être assurées à ce sujet.
Cette question est particulièrement cruciale. A cet égard, le travail de concertation doit être poursuivi et intensifié de manière à permettre aux personnes les plus vulnérables l’accès au dépistage et aux soins. Il convient cependant de se tenir à l’écart de toute injonction trop générale en matière de dépistage sans en mesurer préalablement les éventuels effets contre-productifs, que ce soit au niveau social ou au niveau financier. J’ai décidé de soutenir la réflexion des acteurs au sujet des modalités les plus fécondes de promotion du dépistage, afin de concevoir rapidement avec eux une stratégie adaptée à l’évolution thérapeutique et épidémiologique.

Maintenir des programmes de prévention et d’information à l’attention du public général, en incluant des thématiques et des publics spécifiques parmi lesquels les professionnels de la santé eux-mêmes

Il est très important de maintenir la question du sida à l’ordre du jour, surtout au moment où une certaine banalisation menace l’effort de prévention. Dans un souci d’intégration progressive de la question du sida dans le champ de la promotion de la santé, il est important aussi que les campagnes de prévention ne négligent pas d’autres risques de maladies sexuellement transmissibles. L’ensemble de ces préoccupations doit à son tour prendre en considération la dimension sexuelle et affective des personnes.
La banalisation ou la diminution de l’intérêt face au sida est un fait. C’est la raison pour laquelle j’ai insisté sur la nécessité de mettre en place de nouvelles campagnes qui soient à la fois novatrices et sans détours. La campagne du premier décembre 2001, réalisée avec la complicité de Janin et Liberski, allie l’humour et le sérieux, la rigueur et l’impertinence. Elle vise à raviver l’intérêt du public général en renouvelant aussi le mode de communication. L’emploi du préservatif reste une préoccupation majeure. Il est essentiel de ne pas abandonner sa promotion. La Plate-Forme Prévention Sida a obtenu un soutien des services du Gouvernement de la Communauté. Elle travaille aujourd’hui en étroite concertation avec les acteurs de terrain, avec l’administration compétente ainsi qu’avec mon cabinet pour élaborer des campagnes et remobiliser le public.
En même temps, il est important de reprendre conscience que la sexualité humaine n’est heureusement pas réduite à un espace de pure technique. C’est avant tout un espace relationnel dans lequel se joue la question de la reconnaissance et du plaisir. Il me semble que la prévention doit être soucieuse de cette dimension. Le permis de séduire que la Plate-Forme Prévention Sida a réalisé en juillet de cette année s’inscrit dans cette perspective. Il a obtenu un succès qui dépasse toutes les espérances. C’est la raison pour laquelle il sera à nouveau réimprimé et rediffusé pour devenir un véritable support dans la relation érotique, laquelle ne peut être réduite à un espace d’interdiction ou de prudence.
A court terme, la Communauté française investira dans des programmes d’action « vie sexuelle et affective » particulièrement destinés au public jeune. La question du sida doit aussi être intégrée dans une approche globale de la vie sexuelle et affective, dont elle est une des facettes. On ne peut découper les relations sexuelles en actes techniques sans aborder de manière positive les relations affectives et amoureuses.

Étudier en continu l’évolution de l’épidémie du sida sous l’angle socio-épidémiologique

Un travail de prévention efficace ne peut pas faire l’économie d’une connaissance approfondie et actualisée des publics concernés et de l’évolution de leur attitude face au sida. La centralisation, le traitement et l’accessibilité des données existantes doivent donc être assurés dans le cadre d’un travail d’observation socio-épidémiologique sérieux et mené en collaboration avec les acteurs de prévention.
J’ai tenu à mettre en place un Observatoire du Sida et des Sexualités qui prenne en charge cette tâche. Celui-ci travaille depuis un an. La conférence organisée sous sa responsabilité durant la journée du premier décembre s’inscrit très précisément dans cette orientation de rigueur et d’expertise : en faisant le bilan de vingt ans de lutte et en essayant de dégager des perspectives, il s’agit pour l’Observatoire de fournir à l’action le soutien d’informations épidémiologiques et sociales pertinentes au sujet de l’évolution constante de l’épidémie.

Soutenir l’échange de compétences et d’expériences avec les régions les plus touchées par l’épidémie

L’épidémie du sida a pu, dans une certaine mesure, être maîtrisée dans les pays industrialisés. Par contre, elle touche de plein fouet certaines régions du monde. Il est incontournable, sur le plan de la solidarité et de la prévention, et dans une société caractérisée par la mobilité des personnes, d’échanger les enseignements et les expériences de lutte contre l’épidémie en évitant toute forme de paternalisme.
La session extraordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU de juin 2001 a été l’occasion de rencontres très fructueuses sur le plan international. La Communauté française a un rôle à jouer dans l’échange d’expériences. J’ai établi des contacts avec des pays avec lesquels des accords de coopération sont déjà en cours. Le rôle des associations et de la société civile est particulièrement crucial. C’est la raison pour laquelle la collaboration avec le Service « Latitudes » du Service Social des Etrangers est aujourd’hui poursuivie et intensifiée, pour permettre le transfert réciproque de compétences et d’information du sud et du nord. Le colloque du premier décembre sera aussi l’occasion pour ce service de mettre en évidence le rôle et les actions concrètes de la Communauté française.

Conserver les acquis dans le domaine de la prévention du sida sur le plan des connaissances, des stratégies et sur le plan éthique

Quinze ans de lutte contre l’épidémie ont permis d’engranger un savoir important dans le domaine de la prévention, du dépistage et de la prise en charge des personnes atteintes. Il convient d’assurer la conservation, la transmission et l’intégration de ces acquis dans le champ plus large de la santé. La réduction des inégalités face au risque du sida, l’importance de la solidarité, l’absence de jugement de valeur au sujet des comportements, l’importance des stratégies de proximité, l’implication des personnes atteintes, le choix d’une stratégie de réduction des risques sont autant de principes éthiques et méthodologiques qui se sont progressivement imposés. Il convient de maintenir ce cap et de le promouvoir largement
L’épidémie du sida a fourni le cadre d’une mobilisation exceptionnelle. Elle a obligé aussi à revisiter le cadre des stratégies de santé publique par rapport auxquelles la Belgique détient une expertise reconnue au niveau international. La force de nos stratégies réside dans notre capacité à innover de manière structurée et rigoureuse.
L’effort doit se poursuivre, tant sur le versant de la créativité que sur celui de l’évaluation. Une politique sérieuse en matière de prévention doit se soucier de l’articulation constante de ces deux versants, en privilégiant des programmes novateurs et pertinents. L’évaluation est un travail difficile qui ne peut être mené qu’en étroite collaboration avec les acteurs eux-mêmes. Les campagnes récentes sont encourageantes. L’écho qu’elles ont reçu nous invitent à privilégier des outils à la fois modestes et rapidement diffusables, dans des formes simples qui permettent un accès facile aux différents publics. Le spot diffusé par la Communauté française va également dans ce sens, alliant l’humour au sérieux et à la modestie respectueuse. Il s’intègre dans un dispositif général de promotion de la santé qui vise moins à menacer les personnes qu’à leur conférer des capacités nouvelles pour faire face à un risque qui ne cesse d’évoluer.

En guise de conclusion

Le Plan communautaire de prévention du sida fournit un cadre clair pour l’action. La volonté décidée de faire face à l’épidémie oblige le politique à s’inscrire dans le prolongement de l’expérience acquise et à la soutenir en encourageant sans relâche l’examen critique et l’innovation. Les moyens de la Communauté française, on le sait, sont limités, même si les perspectives s’annoncent meilleures. L’apport de moyens nouveaux justifie néanmoins une évaluation des politiques.
Il conviendra à l’avenir d’intensifier la concertation, de promouvoir plus encore que par le passé des initiatives locales qui allient l’expertise et la capacité de mobilisation. Nous sommes en face d’un chantier énorme si on prend en considération que le sida est à la fois une pathologie récente et un révélateur des vulnérabilités contemporaines en matière de santé et de fragilités sociales. Nous devons agir avec détermination, plus que jamais, en évitant toute précipitation. Il convient de privilégier le long terme et la coopération structurée. C’est la mission qui incombe à un Ministère de la Santé au niveau communautaire aujourd’hui : maintenir l’effort, renforcer l’expertise, encourager des projets novateurs. Bref : éviter la routine tout en maintenant les acquis de l’expérience. La participation des acteurs, à l’écart de toute volonté dirigiste, est une condition essentielle de ce travail.
Le 27 juin, l’Assemblée Générale de l’ONU adoptait unanimement et pour la première fois une déclaration d’engagement au sujet du VIH/Sida. Cette déclaration est essentielle. Elle énonce de manière explicite que l’épidémie mondiale du VIH/Sida, en raison de son ampleur et de son incidence dévastatrices, constitue une crise mondiale et l’un des défis les plus redoutables pour la vie et la dignité humaines ainsi que pour l’exercice effectif des droits de l’homme.
Même si la Communauté française n’est qu’une petite pièce dans le puzzle mondial, elle a montré dans le passé sa capacité à relever ce défi. Il convient de poursuivre sans baisser les bras.
Nicole Maréchal , Ministre de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé
Adresse de l’auteur: rue Belliard 9-13, 1040 Bruxelles.

Promotion de la santé à l’école: les étudiants du supérieur aussi

Le 30 Déc 20

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Le 14 mai, un décret organisant la promotion de la santé à l’école dans l’enseignement supérieur non universitaire a été voté au Parlement de la Communauté française. Ce décret apporte une nouvelle dimension à l’Inspection médicale scolaire, et propose une vision plus large de la santé de l’étudiant.
Outre le bilan de santé ‘classique’, les missions de l’IMS sont d’inscrire leurs actions dans des programmes de promotion de la santé, de veiller à un environnement scolaire sain, de récolter des données sanitaires standardisées, de rendre le jeune ‘acteur’ de sa propre santé et de prendre en compte les problématiques spécifiques à la population étudiante. Un fameux défi!
Si les problèmes physiques sont peu fréquents chez les 18-25 ans, ces derniers ne sont pas à l’abri d’autres difficultés. Les principales ont trait à l’insertion dans la vie sociale, sexuelle et affective, et se traduisent par des problèmes relationnels, psychologiques, parfois de santé mentale, par une consommation abusive de drogues licites et illicites ou encore par des problèmes psychosociaux comme les excès ou les déficits pondéraux. A cet âge, les principales causes de mortalité sont les accidents de voiture et le suicide.
Le travail à accomplir est vaste et s’accomplira étape par étape, dès la prochaine rentrée, de manière à permettre aux services concernés de s’adapter dans la sérénité à leurs nouvelles missions.
Décret du 16 mai 2002, publié au Moniteur belge le 7 juin 2002 .

Les dépenses de santé de la Communauté française en 2001

Le 30 Déc 20

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Les grands postes du budget

Sur un budget global de plus de 5.5 milliards de francs (les montants, relatifs à l’an dernier, sont exprimés en ‘anciens francs’), près de 5 milliards vont à la politique de l’Enfance (en ce compris la dotation à l’ONE) et un peu moins de 600.000.000 de francs à la santé proprement dite. Ces chiffres sont malheureusement d’une grande stabilité.
On pouvait dire voici deux ou trois ans que pour 1 F que la Communauté consacre à la santé, le fédéral en dépense 1000. C’est toujours vrai aujourd’hui, le budget fédéral étant proche de 600 milliards. L’écart, déjà colossal, s’est donc encore fameusement creusé. On nous annonce un refinancement progressif dans les prochaines années: il sera vraiment le bienvenu!
Ce budget se décompose en deux grands secteurs, celui de la promotion de la santé et celui de la surveillance de la santé.
Promotion de la santé

Montants en francs
Structures permanentes (CLPS et SCPS) 84.000.000
Programmes en promotion de la santé 172.800.000
Initiatives diverses 19.000.000
Surveillance de la santé
Programme de vaccination (actes de vaccination, achats de vaccins y compris celui contre la méningite C) 130.000.000
Contrôle médico-sportif 3.500.000
Tuberculose (FARES et dépistages) 52.300.000
Maladies métaboliques 25.200.000
Institut scientifique de santé publique – Louis Pasteur 37.400.000
Dépistage du cancer 19.000.000
Recherches/études en surveillance et promotion de la santé 20.000.000

Services communautaires et centres locaux

Type

Montant en FB Montant en €
Services communautaires 33.750.000 836.640,65
Centres locaux de promotion de la santé (1) /Subvention de base 38.619.329 957.348,15
CLPS (contributions complémentaires) 17.585.152 435.924,53

Les programmes subventionnés – Programmes locaux

Organisme (centre local concerné)

Projet Montant en FB Montant en €
Aide Info Sida (Bruxelles) Aide aux malades 1.500.000 37.184,03
AIGS (Huy-Waremme) Projet de promotion de la santé destiné aux élèves de 5e et 6e années primaires des écoles du canton de Waremme 1.408.705 34.920,88
ALFA (Liège) Soutien aux parents toxicomanes et éducation à la parentalité 2.236.000 55.428,99
AVAT (Verviers) Projet de mise en place de relais de prévention dans 16 écoles (primaires et secondaires) de la périphérie verviétoise 2.025.000 50.198,44
Canal J (Tournai) Prévention des usages de drogues dans les milieux de vie des jeunes 3.378.898 83.760,69
CSD Centre et Soignies (Mons-Soignies) Mieux manger pour mieux vivre 1.200.000 29.747,22
Centre de prévention des violences conjugales et familiales (Bruxelles) Projet Envol: prévention des violences conjugales et familiales 550.000 13.634,14
Centre de santé Saint-Hubert (Bruxelles) Action en promotion de la santé 282.290 6.997,79
Centre de santé UCL (Bruxelles) Promotion santé à l’école (quartier défavorisé) 2.000.000 49.578,70
Coordination liégeoise de la lutte contre le sida (Liège) Programme annuel 2.500.000 61.973,38
Coordination sida-assuétudes (Namur) Programme annuel 2.800.000 69.410,19
CPAS de Charleroi (Charleroi-Thuin) Programme d’actions préventives des toxicomanies et autres conduites à risque 2.000.000 49.578,70
CPAS Soignies (Mons-Soignies) Sensibilisation promotion santé 500.000 12.394,68
Espace Santé (Liège) ‘Ca bouge ou ça rouille’ 1.300.000 32.226,16
Fermette (La) (Verviers – pas agréé à l’époque) Lutte contre la surcharge pondérale 800.000 19.831,48
FPS Luxembourg (Luxembourg) Prévention tabac 5e et 6e primaire 295.000 7.312,86
ICAR (Liège) Médecine préventive et promotion de la santé 2.500.000 61.973,38
IMS Strépy-Bracquegnies (Mons-Soignies) Réseau scolaire La Louvière 500.000 12.394,68
Maison médicale de Barvaux (Luxembourg) Recherche-action participation des patients 1.506.800 37.352,60
Maison médicale de Forest (Bruxelles) Forest Quartiers Santé 2.820.000 69.905,97
Maison médicale Ougrée (Liège) Santé communautaire Seraing 2.750.000 68.170,72
Le Méridien (Bruxelles) Promotion de la santé mentale communautaire et qualité de vie des populations 1.250.000 30.986,69
MST Charleroi (Charleroi-Thuin) Programme annuel 2.000.000 49.578,70
Nadja (Liège) Prévention toxicomanies 2.000.000 49.578,70
Pissenlits (Les) (Bruxelles) Promoteurs-informateurs en santé à Cureghem 2.734.641 67.789,98
Province du Brabant wallon Inspection médicale scolaire 500.000 12.394,68
Répit (Le) (CELOPS Namur) Prévention 5e et 6e primaire Couvin et Viroinval 272.820 6.763,03
Service Education pour la Santé de Huy (Huy-Waremme) Prévention sida hépatite MST 1.498.766 37.153,44
Ville de Liège Instruction publique IMS (Liège) Projet Liège écoles en santé 2.800.000 69.410,19
Ville de Mouscron (Hainaut occidental) Programme 2000-2001 700.000 17.352,55

Les programmes subventionnés – Programmes communautaires

Organisme

Projet Montant en FB Montant en €
ANMC Revue mensuelle Education santé 5.000.000 123.946,76
Assemblée générale des étudiants de Louvain ‘Autre pack en santé’ 250.000 6.197,34
Centre d’éducation du patient Prévention mort subite du nourrisson 4.335.000 107.461,84
Centre de santé pour sourds Information santé adaptée 1.820.000 45.116,62
Centres de référence sida (3 universités) Programme annuel 7.493.232 185.752,37
Coordination éducation santé Midis à l’école 7.365.000 182.573,58
Croix-Rouge – Service éducation pour la santé Programme quinquennal 4.000.000 99.157,41
Cultures & Santé Programme d’actions en promotion de la santé 5.000.000 123.946,76
Educa Santé Programme de prévention des traumatismes et de promotion de la sécurité 7.000.000 173.525,47
Espace P Promotion de la santé en milieu de prostitution 6.700.000 166.088,66
Eurotox Recherche XTC et nouvelles drogues 363.840 9.019,36
Ex æquo Programme d’activités 2000-2001 7.200.672 178.500
Facultés universitaires St-Louis Observatoire socio-épidémiologique sida et sexualités 6.000.000 148.736,11
FARES Réduction risques tabagisme 3.500.000 86.762,73
Fédération laïque planning familial Promotion globale et intégrée de la santé sexuelle en milieu scolaire 4.000.000 99.157,41
Fédération des Maisons Médicales Implantation de l’assurance de qualité 3.740.000 92.712,18
Handicap et Santé Vulnérabilités et santé 3.600.000 89.241,67
Infor-Drogues Programme pluriannuel 4.240.510 105.119,50
Latitudes – Service social des étrangers Programme d’activités prévention Sida/MST 7.500.000 185.920,14
Médiathèque Activités de base 5.588.000 138.522,90
Modus Vivendi Programme annuel 8.500.000 210.709,50
Modus Vivendi Production et diffusion outils réduction des risques 400.000 84.283,80
Plate-forme prévention sida Campagne journée mondiale 01/12/01 2.987.000 74.045,80
Plate-forme prévention sida Programme annuel 3.382.114 83.840,42
Prospective Jeunesse Programme annuel 4.500.000 111.552,09
Psymages Banque de données de supports audio-visuels en santé mentale 300.000 7.436,81
Repères Programme d’action et de recherche 3.500.000 86.762,73
Société scientifique de médecine générale Dodécagroupes 1.000.000 24.789,35
Société scientifique de médecine générale Recherche-action ‘Alcool’ 2.358.000 58.453,29
UNMS Outilthèque-santé 4.000.000 99.157,41

Que font-ils de cet argent?

30 programmes locaux ont été subventionnés, répartis sur les 10 centres locaux, avec toutefois une forte présence de Liège et Bruxelles, qui représentent à eux deux 14 dossiers sur 30.
32 programmes à visée ‘géographique’ plus large ont été subventionnés, dont 17 à caractère pluriannuel.
Nous n’avons pas de données précises quant au nombre de demandes qui n’aboutissent pas.
Les données partielles des tableaux ci-dessus ne permettent pas de se faire une idée précise des projets dans lesquels la Communauté française investit des montants parfois importants.
On nous dit souvent que tel programme développé ici ou là est particulièrement pertinent, ou novateur, ou efficient. On ne demande qu’à le croire, mais on aimerait en savoir un peu plus…
Nous réitérons donc notre invitation de l’an dernier aux promoteurs des projets cités dans cet article à partager leur expérience avec nos lecteurs. Nos colonnes leur sont ouvertes!
Christian De Bock , avec l’aide de Roger Lonfils et Didier Lebailly , de l’Administration de la Santé de la Communauté française

Procédures d’examen

Les projets communautaires sont examinés par l’Administration et par une commission du Conseil supérieur de promotion de la santé, qui dispose d’un délai de 60 jours pour remettre son avis. Cette commission, présidée par Martine Bantuelle , Vice-présidente du Conseil, se réunit deux fois par mois, et traite une soixantaine de dossiers par an. Chaque programme est l’objet d’une évaluation préliminaire par deux membres de la commission, et d’un débat. L’avis est en général rendu à l’unanimité, et transmis uniquement à la Ministre. Le secrétariat de la Commission ‘programmes’ est assuré par Jacques Henkinbrant (02-413 35 48).
La Ministre prend sa décision en s’appuyant sur les deux avis de son Administration et du Conseil.
Il est probable que cette procédure soit modifiée cette année. Nous vous tiendrons au courant.
Les projets locaux sont examinés par l’Administration et par des commissions mises en place au sein des centres locaux de promotion de la santé concernés. La Ministre prend sa décision en s’appuyant sur les deux avis de son Administration et du centre local. Il est aussi probable que cette procédure soit revue cette année.

Des conférences locales pour une politique dynamique de promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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Mise en place du processus

Si vous vous intéressez à la promotion de la santé, vous vous êtes déjà probablement demandé sur quelles bases les responsables politiques s’appuyaient pour prendre leurs décisions dans ce secteur comme dans d’autres. Bien sûr, des experts peuvent être sollicités mais on ne peut nier que le point de vue des relais de terrain qui assurent la concrétisation quotidienne des décisions est tout aussi utile à entendre.
Dans les pages qui suivent, nous vous présentons la première étape d’un des processus, les conférences locales de promotion de la santé , que la Ministre de la santé, Nicole Maréchal , veut instaurer pour permettre la remontée de cette parole du terrain. Les responsables de l’organisation de la politique de promotion de la santé en Communauté française espèrent ainsi disposer d’une matière riche pour déterminer les priorités et pistes à développer à court et moyen terme en vue de la construction d’une politique de promotion de la santé organisée et efficace.
Cette nécessité d’un pilotage de la politique de promotion de la santé en Communauté Wallonie-Bruxelles est d’ailleurs inscrite dans le décret du 14 juillet 1997. Cette volonté a été réitérée dans le cadre des différents plans annuels de promotion de la santé. Cependant, le constat a été fait qu’il manquait d’éléments structurés pour mener à bien cet objectif. Par ailleurs, la diffusion du concept de promotion de la santé et la visibilité du secteur, qui constituent des aspects importants de cette politique, représentent des défis plus que jamais d’actualité.
Dans cette perspective, la mise en place de conférences locales, suivies d’une conférence communautaire, pourrait donner un coup d’accélérateur au processus. En pratique, le cabinet de la ministre a sollicité les Services communautaires de promotion de la santé (SCPS) pour définir le processus et la méthodologie de mise en œuvre de ces conférences.
Pour rencontrer cette demande, les SCPS ont rédigé un projet de cahier des charges et proposé de consulter systématiquement les centres locaux de promotion de la santé (CLPS) avant de lancer officiellement le processus des conférences locales. Cette consultation a été réalisée sur la base du cahier des charges et d’un guide d’entretien.

Les conditions de l’interview

Le but de cette première démarche de consultation avait été précisé comme suit aux CLPS:
– identifier comment articuler les conférences locales telle que définies dans le projet de cahier des charges avec les processus de concertation, d’analyse des besoins, de visibilité… déjà mis en place au niveau local;
– identifier les conditions de possibilités d’organisation de ces conférences et les orientations spécifiques à leur donner, en fonction des contextes locaux.
Les SCPS ont confié la réalisation et l’analyse de ces interviews à l’APES-ULG.
Les dix CLPS ont été rencontrés; selon le choix du centre local, l’interview a concerné le coordinateur, l’ensemble de l’équipe, ou certains membres de l’équipe.
Le compte rendu de l’interview (document à usage interne) a été transmis à chaque CLPS afin qu’il vérifie si le contenu de l’entretien avait été correctement reflété et qu’il apporte des précisions si nécessaire.

Les résultats

L’interview était divisé en quatre volets:
* les objectifs à définir pour les conférences locales;
* la représentation que la personne interrogée ou l’équipe avait d’une conférence locale ‘idéale’;
* les critères de qualité pour une conférence locale;
* les moyens et les ressources nécessaires.

Les objectifs des conférences locales

Dans cette première partie de l’entretien, le but était de déterminer avec précision et nuances où pouvaient se situer les objectifs des conférences locales: comment ceux-ci s’intégraient-ils concrètement dans le projet spécifique du CLPS, et en quoi les conférences locales pouvaient être un moyen pertinent/adéquat pour les atteindre.
Les objectifs suivants étaient soumis à l’avis des CLPS:
– instaurer une dynamique participative au plus près du terrain;
– recueillir les besoins et les attentes au niveau local;
– identifier les problématiques spécifiques auxquelles les priorités communautaires ne répondraient pas;
– augmenter la «visibilité» des structures de promotion de la santé et diffuser le concept de promotion de la santé.
Pour chaque objectif, les CLPS devaient répondre aux questions suivantes:
– comment avez-vous travaillé cet objectif jusqu’à présent?
– quel ‘plus’ la conférence peut-elle amener?
– quelles sont les conditions nécessaires pour assurer cette complémentarité?
Passons maintenant en revue les différents résultats obtenus en réponse à ces questions.
Comment avez-vous travaillé cet objectif jusqu’à présent?
Les réponses fournies ont fait apparaître que tous les CLPS avaient déjà travaillé l’ensemble des objectifs au travers de stratégies variées.
Soulignons que la consigne donnée n’était pas de dresser une liste exhaustive des stratégies utilisées pour rencontrer les différents objectifs cités. Ce sont donc les stratégies prioritaires et générales qui ont été évoquées par les CLPS.
Plusieurs CLPS ont mentionné le fait qu’évidemment un même objectif pouvait être travaillé au travers de différentes stratégies mais ils ont également insisté sur l’idée qu’une stratégie concourait à la poursuite de plusieurs objectifs.
Quel ‘plus’ la conférence peut-elle amener?
La majorité des CLPS ont répondu de manière transversale plutôt que de considérer spécifiquement chacun des objectifs proposés.
Les plus-values mentionnées sont l’amplification des dynamiques existantes, la redynamisation des groupes de travail, forum etc., la remobilisation de membres et le recrutement de nouveaux membres , l’élargissement de la dynamique participative à la population, ainsi que la poursuite et l’amplification de l’intersectorialité.
Quelles sont les conditions nécessaires pour assurer cette complémentarité?
Ici aussi les CLPS ont répondu de manière transversale. Leurs réponses peuvent être synthétisées comme suit:
– il est nécessaire de dégager des ressources et des moyens supplémentaires (logistiques, humains) pour organiser l’avant/le pendant/l’après conférence mais également pour offrir des incitants à la participation d’autres secteurs;
– l’implication active du cabinet dans le processus (présence de la ministre aux conférences, membre du cabinet affecté au projet,…) est nécessaire;
– l’implication active d’autres partenaires locaux ou communautaires (Province, Ville, SCPS…) est requise;
– le thème de la conférence (thème ciblé – traitement de question concrète) est important et il y a nécessité de prévoir une méthodologie (objectifs, participation de la population, atelier, évaluation..);
– la nécessité d’un suivi (perte de crédit en cas d’organisation d’un événement unique) est évidente;
– un marketing et une médiatisation importante (soulignant par exemple le fait que ce processus se fait à l’échelle de la Communauté française Wallonie-Bruxelles) sont nécessaires.

La conférence locale idéale

Cette partie de l’interview avait pour but d’identifier les représentations que les CLPS avaient des conférences locales. Pour ce faire, il s’agissait de ‘décrire une conférence locale telle qu’elle se passerait si le CLPS avait toute liberté et toutes ressources pour l’organiser dans l’année (thème, partenaires, méthodologie, participants, suites, …).’
Cette question a permis de mettre en évidence cinq points d’attention pour les CLPS.
– Huit CLPS mentionnent le fait que la conférence locale est un processus qui comporte différents moments (préparation/marketing/travail de lien entre et avec différents réseaux – réalisation/moment fort – suivi). Cela implique une dimension temporelle importante . De plus, les partenaires doivent être associés très rapidement au processus.
– Quatre CLPS estiment que la conférence doit présenter un caractère intersectoriel (en terme d’intervenants, de participants…). C’est possible si certains préalables existent (insertion dans des réseaux…). Pour assurer la faisabilité effective de l’intersectorialité et légitimer une participation des autres secteurs, un CLPS évoque la nécessité d’une concertation interministérielle .
– Quatre CLPS considèrent que la conférence locale doit être thématique (le choix du thème retenu devant se réaliser sur base des thèmes déjà travaillés par le CLPS). Trois autres optent pour une approche globale . Un CLPS hésite entre les deux possibilités. Enfin, un CLPS estime que c’est ‘au politique’ de définir quelques axes prioritaires (cancer, public défavorisé…) parmi lesquels les CLPS pourraient choisir en fonction de leurs réalités de terrain.
Quatre CLPS insistent sur la nécessité de définir très précisément les objectifs poursuivis (objectifs clairs, précis, limités) et la méthodologie (respectueuse de la réalité de terrain), le mandat des différents participants…
– Trois CLPS feraient le choix d’une conférence avec un nombre limité de participants pour assurer une dimension humaine et permettre l’instauration de dynamique participative.

Le Comité de pilotage communautaire des conférences

Au cours des prochains mois, un comité de pilotage communautaire sera chargé d’accompagner et d’aider à la mise en place de ces conférences. C’est l’asbl Santé, communauté et participation qui en assurera l’animation.

Mission

Accompagner et aider à la mise en place de ces conférences suivant les objectifs définis; il aura un rôle de coordination, de facilitation du processus et des échanges. Il aura un rôle de synthèse et de lien avec les conférences communautaires de promotion de la santé.
Le comité communautaire organisera au moins deux séances de travail sur l’année.

Composition

Les Services Communautaires de Promotion de la Santé (SCPS)
Chantal Vandoorne , APES-ULG
Damien Favresse , Promes-ULB
Philippe Meremans , RESO-UCL
Patrick Trefois , Question Santé asbl
Les représentants des dix comités de pilotage locaux
A déterminer
Les experts extérieurs/i]
Marc Schoene , Président de l’Institut Renaudot, Directeur de la Santé de la ville de Saint-Denis
Philippe Lefèvre , Directeur du Centre de santé de la ville d’Evry
Loïc Cloart , Directeur du Comité régional d’Education pour la santé de Lille
Jean Pol Parent , Coordinateur des Etudes spécialisées en
Pratiques et politiques locales de santé de l’Université de Lille, Directeur du Centre de santé de la ville de Grande Synthe
Jean Simos , Direction Générale de la santé du Canton de Genève
Coordinateur du projet «Promotion communautaire de la santé et de la qualité de la vie» (Genève)
Pierre Laurence , Spécialiste en développement social, des réseaux de santé et du milieu municipal au Québec. Il a conceptualisé et mis en œuvre le concept de «Quartier en Santé».
Un membre de l’Administration
Roger Lonfils Directeur de la Promotion de la santé de la Communauté française.
L’asbl Santé, Communauté, Participation
Martine Bantuelle et Bruno Vankelegom

Quels critères de qualité pour une conférence locale?

Ce troisième volet avait pour but de connaître l’opinion des CLPS sur l’importance des différentes conditions à rencontrer pour organiser une conférence locale:
– caractère récurrent des conférences;
– territoire concerné;
– identité de l’opérateur principal des conférences;
– intersectorialité;
– participation de la population (par voie représentative);
– articulation avec les données disponibles sur les besoins et ressources au niveau local;
– prévision de modalités d’exploitation et de suivi.
Pour chacun des critères repris ci-dessus, les CLPS devaient indiquer s’il était réaliste, et quelles étaient, d’après eux, les modalités concrètes de réalisation.
L’analyse de ces résultats indique que les CLPS fournissent des réponses relativement homogènes en ce qui concerne l’importance des critères listés. Cette homogénéité des réponses est particulièrement frappante en ce qui concerne les quatre critères suivants:
– modalités d’exploitation;
– intersectorialité;
– articulation avec les informations déjà disponibles;
– territoire des conférences.
Par ailleurs, le décalage entre l’importance du critère et sa faisabilité est le plus marqué dans les items suivants:
– participation de la population
– intersectorialité;
– territoire des conférences.

Les moyens

Cette dernière partie de l’interview avait pour but d’aborder la problématique des moyens en posant la question suivante: ‘A ce stade du processus, voulez-vous indiquer quelles sont les ressources humaines ou matérielles qui vous semblent nécessaires pour préparer une conférence locale qui rencontre ces objectifs et ces critères?’
Tous les CLPS ont répondu difficilement à cette question étant donné le caractère forcément encore un peu vague du cahier des charges.
Plusieurs CLPS ont souligné que des moyens logistiques pouvaient être trouvés relativement facilement grâce à des partenariats mais ont insisté sur la nécessité de mise à disposition de ressources humaines. L’ensemble du personnel affecté au CLPS est déjà mobilisé pour l’accomplissement des missions courantes. Si des moyens supplémentaires ne sont pas dégagés, qu’adviendra-il de la prise en charge de ces missions?

Mise en œuvre des conférences locales

Sur base de la rédaction d’un dossier, des moyens budgétaires et humains supplémentaires seront octroyés aux CLPS pour faciliter l’organisation des conférences.
Les premières conférences auront lieu encore cette année, et chaque CLPS devrait avoir eu ‘sa’ conférence d’ici la fin 2003.
Education Santé vous tiendra informés des modalités pratiques et des acquis de ces conférences.

Mise en perspective

La lecture transversale des réponses fait apparaître que certains points sont mentionnés systématiquement par l’ensemble des CLPS mais que chacun fait allusion à ces éléments à l’occasion de questions différentes. Ainsi:

Les objectifs des conférences locales

Tous les CLPS adhèrent à l’idée que les conférences locales peuvent amener ‘un plus’ par rapport à l’instauration d’une dynamique locale (objectif général). Comme nous l’avons vu, ils estiment qu’elles peuvent permettre une amplification des dynamiques existantes, une redynamisation des membres voire un recrutement de nouveaux membres.
De la même manière, les CLPS considèrent que la tenue de conférences locales pourrait amener une visibilité supplémentaire du concept de promotion de la santé, de sa structure et de ses activités notamment grâce à la dimension ‘Communauté française’ de l’événement (organisation dans les dix CLPS) et à l’implication ministérielle.
Enfin, en ce qui concerne le recueil des besoins et des attentes, les CLPS se positionnent prudemment. Ils se montrent très préoccupés des réponses à apporter aux nouveaux besoins qui pourraient être mis en évidence et de leur suivi.
Nous soulignerons aussi que les objectifs définis pour les conférences locales sont déjà travaillés par les CLPS par le biais de stratégies diverses; chacun poursuit ces objectifs en utilisant des moyens qui correspondent à ses ressources. La mise en œuvre d’une nouvelle stratégie suppose donc nécessairement la mobilisation de nouveaux moyens.

Les critères de qualité des conférences

Le caractère récurrent des conférences
Si les CLPS sont favorables à ce critère, ils apportent des nuances par rapport à la proposition faite dans le cahier des charges. Les CLPS insistent sur le fait que les conférences locales sont un processus qui suppose le développement de différentes étapes (préparation – réalisation – suivi).
Celui-ci doit reposer sur une organisation avec différents partenaires qui ont leur propre rythme de fonctionnement. Cela nécessite donc du temps. Dans cette perspective, un cycle de deux ans leur paraît irréaliste. Certains évoquent une périodicité de trois/quatre ans.
Les autres CLPS avancent plutôt l’idée que c’est l’évaluation de la première conférence qui permettra de décider ou non de sa reproduction.
Le territoire
Les réponses de tous les CLPS démontrent que chaque territoire présente des spécificités et qu’il n’existe pour aucun de territoire homogène. Plusieurs CLPS ont avancé des propositions concrètes qui leur semblaient correspondre aux caractéristiques territoriales locales. Ainsi, certains penchent pour l’organisation de plusieurs conférences (sous-régionales) en raison d’une réalité socio-géographique diversifiée; d’autres opteraient pour la mise en œuvre d’une seule conférence mais qui devrait avoir lieu en un endroit soigneusement sélectionné en concertation avec les différents partenaires associés au projet.
L’opérateur principal
Tous les CLPS se prononcent en faveur d’une organisation qui repose sur un partenariat local et communautaire avec une implication active du cabinet. Certains positionneraient le CLPS comme un opérateur parmi d’autres (mise sur pied de groupe de pilotage local du projet).
Ce partenariat doit être précoce par rapport au processus d’organisation des conférences; implique des partenaires incontournables autres que les membres du pouvoir organisateur et les organismes locaux connus – notamment certains pouvoirs politiques locaux (commune, Province…); repose enfin sur des conditions préalables (implication dans des réseaux, contacts avec des relais, prise de position des décideurs de différents secteurs en faveur du processus…).
L’intersectorialité
Plusieurs CLPS considèrent que le développement d’une intersectorialité réelle de terrain (qui ne se heurte pas sans cesse aux limites des missions et compétences de chacun) présuppose une dynamique interministérielle préalable.
Selon certains, pour légitimer la démarche du secteur promotion de la santé, une déclaration de soutien de la part des autorités des autres secteurs constitue un minimum. Elles pourraient ainsi stimuler la participation des acteurs qui en font partie. En d’autres mots, l’intersectorialité doit absolument être mise en œuvre à d’autres niveaux que celui du professionnel de terrain. Cela semble être la condition sine qua non à l’engagement des relais locaux dans cette dynamique.
D’autres vont plus loin en affirmant qu’il faudrait des incitants, notamment financiers, à la participation des autres secteurs.
La participation de la population
La majorité des CLPS sont d’accord pour considérer que la participation de la population ne peut s’opérer que par l’intermédiaire de représentations déjà structurées (comité de quartier, association de patients…). On ne peut envisager la participation du citoyen ‘tout venant’.
L’articulation avec les informations déjà disponibles, les modalités d’exploitation
Ces deux critères vont de pair. Le positionnement de la majorité des CLPS est clair. Il est inconcevable de se lancer dans l’organisation de conférences locales sans une clarification et un engagement du politique relatif au suivi.
Il est vrai que l’organisation d’un ‘événement unique’ sans suite pourrait provoquer une perte de crédit pour l’ensemble de la structure et plus particulièrement au niveau local (proximité du terrain).
La majorité des CLPS parle des ‘risques’ encourus lors de la mise en œuvre de ce type de processus qui peut susciter des attentes, des besoins, des espoirs auxquels il faudra faire face de façon relativement immédiate.
Les CLPS ne souhaitent pas assumer seuls la responsabilité de ces suivis. Ils n’en ont d’ailleurs ni les moyens, ni le mandat.

Deux conditions de réussite incontournables pour les conférences

]
L’ensemble des CLPS soulignent la nécessité de l’implication active (voire visible) du cabinet et de la ministre dans le processus. Les décideurs doivent apporter crédit et faisabilité au processus; ils doivent clairement se positionner sur l’utilisation et le retour au terrain: pourquoi ces conférences locales, cela va servir à quoi?
L’ensemble des CLPS estiment qu’il est impératif de dégager des moyens supplémentaires pour mener à bien le processus. En effet, tous précisent que les ressources du CLPS sont entièrement mobilisées pour l’accomplissement des missions actuelles. Si les conférences locales devaient être mises en œuvre sans moyens complémentaires, cela nécessiterait de ‘restreindre’ l’investissement dans l’ensemble des autres missions. De plus, il n’y aura pas de marge de manœuvre pour la prise en charge du suivi.

L’intérêt principal des conférences locales

Il nous semble que le réel ‘plus’ des conférences locales aux yeux de plusieurs CLPS tient au fait qu’elles représentent un prétexte propice à un avancement réel des collaborations intersectorielles sur le terrain grâce à l’intervention active du cabinet auprès de différents niveaux politiques (locaux, communautaires, régionaux, provinciaux, fédéraux…).

Conclusion

L’intérêt de cette démarche d’interview a été évident lorsqu’on a vu l’exploitation très concrète qu’on pouvait faire des résultats. Non seulement, le point de vue des CLPS a pu être pris en compte pour la mise au point du cahier des charges définitif mais, en plus, ces résultats ont permis un ajustement du positionnement des différents acteurs impliqués dans la gestion communautaire des conférences locales et aussi une clarification des enjeux.
Cette démarche de consultation a eu un intérêt plus large. Il nous semble qu’elle a permis de démontrer que, si les CLPS connaissent des situations de terrain très variées, il n’en demeure pas moins qu’il existe entre eux une remarquable communauté de vue par rapport aux objectifs à poursuivre, aux stratégies à développer et aux moyens à mobiliser pour permettre l’installation progressive d’une politique locale de promotion de la santé. De ces interviews émergent aussi la créativité et la richesse des activités qui sont déjà développées pour ce faire.
Ceci est déjà en soit une donnée instructive par rapport au pilotage de la politique de promotion de la santé en Communauté française de Belgique!
Carine Lafontaine et Chantal Vandoorne , APES-ULG
Adresse des auteurs: APES-ULG, Sart Tilman Bât B23, 4000 Liège

Le cahier des charges pour des politiques locales de promotion de la santé

Sur base des informations engrangées dans le cadre des interviews, différentes modifications fondamentales ont été apportées au projet de cahier des charges. Les objectifs ont été définis avec plus de précision, les critères de qualité ont été remaniés et réorganisés, de nouveaux éléments d’informations sur le processus ont été introduits. Un nouveau cahier des charges a ainsi pu être proposé aux CLPS.

1. Principes de base

Les conférences locales de promotion de la santé visent à amplifier les initiatives participatives déjà instaurées au niveau local -le Réseau des mandataires communaux – les groupes divers de coordination – les collèges – les commissions – les plates-formes…
Ces conférences pourraient être amenées à se répéter à intervalles réguliers (tous les 3-4 ans) si elles rencontrent l’intérêt et l’adhésion des partenaires et acteurs locaux.
Les «territoires» concernés par les conférences correspondent à la zone d’action du CLPS ou à des parties de celle-ci.
L’organisation, la mise en œuvre, l’évaluation et le suivi des conférences reposeront sur un partenariat précoce sur les plans local et communautaire.

2. Objectifs généraux et dynamiques des conférences locales

2.1. L’objectif prioritaire est de mettre en place à moyen terme, dans le cadre des priorités communautaires – en particulier la réduction des inégalités sociales face à la santé -, des actions et des projets locaux intersectoriels.
Mais il s’agit aussi de faire remonter au niveau de la Communauté française les attentes, les besoins et les propositions d’intervention pertinents auxquels les priorités communautaires ne répondraient pas, ou répondraient insuffisamment.
2.2. Un objectif intermédiaire à court terme est de soutenir une dynamique d’échanges et de collaborations intersectorielles:
* en favorisant la participation d’un grand nombre de partenaires locaux et d’acteurs de terrain d’origines variées, peu habituelles en promotion de la santé;
* en s’appuyant sur la reconnaissance, l’analyse ou la recherche d’une meilleure compréhension des besoins et des attentes au niveau local.
2.3. Un objectif secondaire est d’augmenter la ‘visibilité’ de la promotion de la santé dans le cadre d’un partenariat avec d’autres secteurs.
Une des conditions nécessaires est que les structures mises en place par le décret du 14 juillet 1997 soient identifiées le plus clairement possible par les acteurs de terrain. Jusqu’à présent, elles ont encore eu peu de temps pour s’assurer une large visibilité. Le soutien actif de la ministre offrira une caution institutionnelle et officielle propice à la reconnaissance par le terrain local. Le caractère communautaire du processus fournira une dimension supplémentaire propice à valoriser les initiatives locales.

Critères de qualité des conférences locales

3.1. La couverture territoriale de la conférence correspondra à l’ensemble du territoire du Centre local de promotion de la santé ou à une partie de celui-ci.
Le lieu de tenue de la conférence et la couverture territoriale correspondante seront soigneusement sélectionnés par les différents partenaires locaux associés au projet sur base des critères tels que la réalité socio-géographique, les décentralisations du CLPS, les réseaux existants de relais…
Ces critères interviendront en interaction avec la problématique choisie pour décider de tenir une conférence centralisée ou plusieurs conférences décentralisées.
3.2. Une articulation avec les informations déjà disponibles sur les besoins et ressources au niveau local («cartographies», etc.) est prévue.
Les conférences seront fondées sur une diffusion auprès des acteurs locaux des données déjà disponibles. Celles-ci seront examinées et mises en débat par les participants des conférences.
3.3. L’opérationalisation
Dès la phase préparatoire des conférences, le CLPS mobilisera des partenariats variés, par exemple en mettant sur pied un comité de pilotage local qui pourrait coordonner l’organisation, la mise en œuvre, l’évaluation et le suivi. Le CLPS pourra, en fonction de sa politique d’intégration locale, être le coordinateur du groupe de pilotage ou rester un membre de ce groupe au même titre que les autres.
Les conférences locales ne doivent pas concurrencer les initiatives qui sont déjà en cours, mais au contraire elles devront partir de ce qui existe pour s’ouvrir à de nouveaux partenariats, notamment les citoyens (à travers des représentants associatifs ou autres) ainsi que les organismes qui ne collaborent pas encore aux initiatives mises en place par les CLPS.
3.4. Les conférences doivent rassembler les acteurs locaux au-delà du secteur de la santé (intersectorialité).
La mise en œuvre de l’intersectorialité au niveau du terrain sera précédée, autant que possible, de démarches menées par la ministre en vue de susciter une dynamique interministérielle.
En effet, un des enjeux de la promotion de la santé est de «décloisonner» les secteurs d’activités et les champs de compétences pour agir sur les déterminants de la santé dont la plupart ne sont pas à la portée du secteur médical ou médico-social. Les acteurs de développement social seront largement concernés par cette proposition. Les conférences représentent une opportunité pour ce faire.
3.5. Les non-professionnels doivent être présents et la participation de la population activement recherchée.
Un autre enjeu de la promotion de la santé est la participation des citoyens aux décisions qui concernent leur santé et leur bien-être. Cette participation ne se produira pas spontanément: non seulement le secteur de la santé est bien séparé des autres secteurs professionnels, mais encore et surtout les profanes ne se mêlent pas aux professionnels. C’est donc au moins dans un premier temps par le biais de représentants (membres d’associations, de comités d’habitants, de comités de quartiers, etc.) que la participation de la population sera recherchée. Au-delà de leur présence physique, il importe que les dispositifs et méthodes mis en place pour organiser les conférences favorisent leur participation active aux débats. Ces méthodes et dispositifs devraient être choisis pour permettre la prise de parole des citoyens et favoriser la prise en compte des préoccupations qu’ils amènent. Ceci passe aussi par le langage (éviter le jargon santé publique, le langage trop académique ou trop abstrait, etc.). Des liens seront établis avec les dynamiques citoyennes qui seraient développées sur le territoire (Assises pour l’égalité des chances, ateliers du progrès, cafés politiques, AIR, etc.).
3.6. Des modalités d’exploitation/ de suivi des apports des conférences locales sont prévues.
Les différents partenaires définiront d’emblée, sur base du contrat de collaboration, leurs responsabilités et leurs engagements respectifs par rapport aux modalités d’exploitation et de suivi. Il faudra notamment distinguer les modalités de remontée des acquis de la conférence au niveau communautaire et l’exploitation de la conférence au niveau local.
3.7. Les conférences sont amenées à initier un processus durable.
Une évaluation sera mise en place qui pourra notamment permettre de juger de la périodicité la plus adéquate: une périodicité de trois à quatre ans paraît réaliste. Mais en rapport avec ce qui précède, l’économie du projet réside moins dans la réalisation d’événements que dans l’initiation et l’entretien d’une dynamique durable d’insertion au plan local de la promotion de la santé dans la vie sociale.
La rédaction du cahier des charges est le fruit d’une collaboration entre les SCPS, l’Administration et le cabinet de la ministre

Dépister les cas de diabète, un consensus belge

Le 30 Déc 20

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En Belgique, environ 4% de la population totale est atteinte de diabète, près de la moitié ne le sait pas. Cette prévalence est plus élevée dans la population adulte, et elle augmente avec l’âge à partir de 40 ans. Pour au moins 85% des cas, il s’agit de diabète de type 2 1.
Contrairement au diabète de type 1, qui se manifeste le plus souvent rapidement par des symptômes graves, le diabète de type 2 peut longtemps rester inaperçu. La présence de diabète augmente fortement le risque de morbidité et mortalité cardio-vasculaire et conduit à une série de complications graves liées à une atteinte des petits vaisseaux sanguins. Une prise en charge précoce peut ralentir, et dans le meilleur des cas, enrayer ce processus dégénératif. Par contre, des lésions irréversibles sont généralement déjà présentes en cas de détection tardive.
En outre, il est possible, par des mesures hygiéno-diététiques, de prévenir l’apparition d’un diabète de type 2 chez des personnes à risque ou du moins d’en retarder l’apparition.
Suite au vieillissement de la population mais également suite à l’augmentation de la prévalence du diabète à tous les âges, le nombre de diabétiques dans la population augmentera au cours des prochaines décennies. C’est là un défi majeur pour notre système de santé, tant par l’aspect financier que par les problèmes de qualité des soins.
D’où la question sur l’opportunité d’un dépistage systématique de la population. Le bénéfice d’une telle action est assez net, mais il faut tenir compte des coûts et des effets négatifs d’une telle entreprise. Il faut également tenir compte du fait qu’aucun test n’est parfait et qu’il y aura donc forcément des résultats erronés.
Si la question sur l’opportunité d’un dépistage reçoit une réponse plutôt positive, il faut se poser les questions sur ses modalités: quelle partie de la population faut-il inviter à un examen, à quelle fréquence, quel est le meilleur contexte pour cette activité de dépistage?
Ce n’est que très récemment que l’efficacité des traitements médicamenteux a été prouvée dans la prévention à long terme des complications. Il est donc normal qu’au niveau international, en matière de dépistage, il n’y ait pas encore de directives claires qui tiennent compte de ces nouvelles preuves scientifiques.
Depuis quelques années différents groupes en Belgique prennent position en faveur d’un dépistage systématique ou plus étendu de la population. Ces initiatives ne sont toutefois pas le résultat d’un consensus qui implique l’ensemble des experts et organisations concernées par le problème.

Objectifs

C’est pourquoi la Communauté française Wallonie Bruxelles, compétente en matière de médecine préventive, a pris l’initiative d’organiser une série de démarches visant à aboutir à un consensus dans ce domaine. C’est chose faite aujourd’hui. Ce consensus est très proche de celui qui vient entre-temps d’être publié aux Etats-Unis par l’American Diabetes Association.
Il faut maintenant que ce texte, qui représente l’avis de l’ensemble des experts belges en la matière, soit publié et qu’on envisage les possibilités de l’appliquer, tant dans la pratique médicale que dans la politique de santé.

Comment le consensus a-t-il été réalisé?

La première étape du processus a été la rédaction d’un dossier 2 faisant le point sur la situation actuelle. Ensuite un petit groupe de travail a été constitué avec, outre le CROSP (Centre de recherche opérationnelle en santé publique – Institut scientifique de la santé publique), des personnes représentant l’Administration de la Communauté française, la Commission épidémiologie du Conseil supérieur de promotion de la santé, un diabétologue et un expert de la Société scientifique de médecine générale. Un consultant en santé publique a été engagé pour modérer les discussions et assister à la préparation des étapes ultérieures.
Un courrier-questionnaire a été adressé à environ 80 personnes expertes en matière de dépistage du diabète. Ces personnes, choisies d’abord en fonction de leur expertise ont été recrutées dans l’ensemble des structures ayant une autorité dans le domaine de la prévention et du dépistage du diabète, dans les trois Communautés, au niveau de l’Administration fédérale de la Santé et de celle des Affaires sociales, l’INAMI, les mutualités, les associations de diabète, les universités (spécialistes, généralistes, écoles de santé publique), les sociétés scientifiques de médecine générale…
Comme les résultats attendus de ce travail – le texte de consensus – pouvaient avoir des implications intéressant des domaines dépassant les compétences stricto sensu de la Communauté française, et dans l’esprit des conférences interministérielles intéressant la santé, le groupe de travail a tenu à s’assurer la participation des experts de la partie néerlandophone du pays, ainsi que des représentants des administrations fédérales.
65% des experts contactés ont répondu au questionnaire. Ce résultat peut être considéré comme très satisfaisant. La synthèse des résultats a été renvoyée aux participants et a servi de point de départ pour une journée de discussions structurées en trois groupes modérés par des professionnels (technique des groupes experts). 28 des 54 experts ayant répondu au questionnaire ont pu participer à ces travaux. Les résultats de chaque groupe ont été synthétisés par les rapporteurs et modérateurs, et les conclusions présentées en plénière.
A partir de ces résultats une déclaration a été rédigée, et signée par tous les participants. Tous ces experts ont participé à titre bénévole, on doit souligner que cela représente un investissement considérable.
Un des résultats de ce travail était la constatation qu’il fallait définir la population cible à examiner et les méthodes à employer. Un groupe plus restreint mais représentatif a réalisé cette tâche en février 2002 et les résultats ont été ajoutés dans le texte de consensus.

Résultats

Prévention

Il est possible, de prévenir (ou de retarder) l’apparition d’un diabète de type 2 par des mesures hygiéno-diététiques, au moins dans une partie de la population. Des interventions dans ce domaine sont réalisables mais leur mise en application pratique n’est pas toujours évidente. Puisque ces facteurs de risque sont, en grande partie, les mêmes que pour les maladies cardio-vasculaires, la prévention primaire du diabète de type 2 ne peut se concevoir que dans le cadre d’une stratégie globale de prévention.

Dépistage

Le dépistage du diabète est justifié , mais uniquement dans le cadre d’une approche globale des problèmes de santé. La réduction des facteurs de risque ainsi qu’un meilleur suivi des diabétiques connus semblent plus importants que le dépistage précoce.
Le dépistage organisé du diabète n’est pas justifié si la prise en charge des patients détectés ne peut pas être assurée.
Toute occasion lors d’un contact avec un médecin doit être saisie pour le dépistage occasionnel (case finding ). Donc chaque médecin (généraliste, spécialiste, médecin du travail,…) a la responsabilité professionnelle de vérifier, lors d’un contact quelconque, si son patient appartient à l’un des groupes à risque pour lesquels il est indiqué de proposer un examen de dépistage du diabète. Ces groupes à risque ont été définis, ainsi que les modalités et la fréquence de l’examen de dépistage et de confirmation. Une glycémie au hasard n’est pas conseillée pour le dépistage. On préconise la mesure de la glycémie en laboratoire, sur du sang veineux, prélevé à jeun.
Si une recherche active des cas de diabète inconnus est envisagée, dans une population ciblée, c’est alors clairement le médecin généraliste qui doit en être le maître d’œuvre.
Un consensus existe sur le fait que dans le système de santé actuel il existe des contraintes pour l’organisation efficace et intégrée du dépistage ciblé du diabète. Les problèmes les plus importants sont l’organisation et le financement de la prévention au premier échelon.
d’après un communiqué de presse de l’Institut scientifique de la santé publique

(1) ‘Le diabète sucré décrit une perturbation métabolique caractérisée par une hyperglycémie chronique, résultant soit d’un manque de sécrétion d’insuline, soit d’un manque d’action de l’insuline sur les tissus, soit des deux. (…) Le diabète de type 2 (anciennement appelé non insulino-dépendant ou diabète de maturité) se caractérise dans un premier temps par une résistance des tissus périphériques à l’insuline, avec hyper-insulinémie compensatoire. Plus tard, quand les cellules bêta ne parviennent plus à produire cet excès d’insuline l’hyperglycémie apparaît. Dans une grande partie des cas, l’obésité joue un rôle important dans la genèse du diabète de type 2.’, in CAPET F., DEBAILLIE R., TAFFOREAU J., VAN OYEN H., Diabète, Etat des connaissances en Belgique et apport d’éléments pour l’élaboration d’une politique de santé, Episérie n° 19, CROSP, 1999.
(2) Voir le site https://www.iph.fgov.be/epidemio/morbidat/FR/ZIE/ZIEK04.htm pour de plus amples détails.

Lissage pour la promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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Cinq ans après le vote du décret organisant la promotion de la santé en Communauté française Wallonie-Bruxelles, le Conseil de la Communauté française a adopté un texte apportant une modification intéressant la dynamisation des initiatives à caractère local; dans la foulée, le Gouvernement a pris un nouvel arrêté, cinq ans jour pour jour après l’arrêté de base précisant les mesures d’exécution du texte fondateur. Voici ces deux textes.

Décret ‘Programmes et recherches à vocation locale’

Article 1er
L’article 12 du décret du 14 juillet 1997 portant organisation de la promotion de la santé en Communauté française est complété par un quatrième alinéa, rédigé comme suit: ‘En outre, les Centres locaux de promotion de la santé constituent entre eux une commission d’avis des projets locaux, chargée de donner avis sur les programmes d’action et sur les recherches en promotion de la santé visés à l’article 16, alinéa 1er. Cette commission est composée d’un représentant par centre local. Elle se réunit au moins quatre fois par an. Le Président du Conseil supérieur de promotion de la santé est invité avec voix consultative aux séances de la commission. Le secrétariat de la commission est assuré par l’administration. Le Gouvernement fixe les modalités de fonctionnement de la commission’.
Article 2
A l’article 16, alinéa 1er, du même décret, la première phrase est remplacée par la phrase suivante: ‘Le Gouvernement peut subventionner des programmes d’action ou des recherches spécifiques à vocation locale ou communautaire, sur avis du Conseil supérieur de promotion de la santé, en ce qui concerne les programmes et recherches à vocation communautaire, ou sur avis de la commission d’avis des projets locaux visée à l’article 12, alinéa 4, en ce qui concerne les programmes et recherches à vocation locale’.
Texte adopté le 11 juillet 2002, publié au Moniteur belge le 04/09/2002.

Arrêté d’application du décret du 14 juillet 1997 portant organisation de la promotion de la santé

Le Gouvernement de la Communauté française,
Vu le décret du 14 juillet 1997 portant organisation de la promotion de la santé en Communauté française, modifié par les décrets du 22 décembre 1997, du 17 juillet 1998 et du 11 juillet 2002;
Vu l’arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 17 juillet 1997 fixant la date d’entrée en vigueur du décret du 14 juillet 1997 portant organisation de la promotion de la santé en Communauté française, et certaines mesures de son exécution, modifié par les arrêtés du Gouvernement de la Communauté française des 21 janvier 1998, 16 juillet 1998 et 8 novembre 2001;
Vu l’avis de l’inspection des finances, donné les 18 décembre 2001 et 15 juillet 2002 .
Vu l’accord du Ministre du Budget, donné les 20 décembre 2001 et 17 juillet 2002 ;
Vu la délibération du Gouvernement de la Communauté française sur la demande d’avis au Conseil d’Etat dans un délai ne dépassant pas un mois;
Vu l’avis 32.786/4 du Conseil d’Etat donné le 16 janvier 2002, en application de l’article 84, alinéa 1er, 1°, des lois coordonnées sur le Conseil d’Etat;
Sur proposition de la Ministre de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé;
Arrête:
Article 1er
L’article 2 de l’arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 17 juillet 1997 fixant la date d’entrée en vigueur du décret du 14 juillet 1997 portant organisation de la promotion de la santé en Communauté française, et certaines mesures de son exécution, est complété comme suit:
« 6°. Commission d’avis des projets locaux: organe d’avis tel que défini à l’article 12 du décret;
7°. fonctionnaire général: Directeur général dirigeant la Direction générale de la santé des services du Gouvernement de la Communauté française. »
Article 2
A l’article 4 du même arrêté, la deuxième phrase du 1er alinéa est modifiée comme suit:
« Sauf dans les cas où le présent arrêté en dispose autrement, ces avis ou propositions sont notifiés au Ministre dans les 45 jours suivant la date à laquelle le Conseil supérieur a été saisi du dossier.»
Article 3
A l’article 4 du même arrêté, l’alinéa 2 est abrogé.
Article 4
§ 1er. Il est inséré dans le même arrêté un chapitre II bis entre les chapitres II et III, intitulé comme suit:
« Fonctionnement de la Commission d’avis des projets locaux ».
§ 2. Il est inséré dans le même arrêté un article 5 bis, rédigé comme suit:
« Article 5 bis
La commission d’avis des projets locaux est composée d’un représentant de chacun des centres locaux; l’organe de gestion de chaque centre local propose à l’approbation du Ministre un membre effectif et un membre suppléant, pour une période de deux ans; le membre suppléant ne siège qu’en cas d’absence d’un membre effectif.
La commission désigne ses Président et Vice-Président; le Vice-Président remplace le Président en cas d’indisponibilité de celui-ci.
Le Président: sur proposition de la commission, peut inviter ponctuellement un ou plusieurs experts extérieurs.
Le fonctionnaire général ou son représentant est invité à chaque séance de la commission.
La commission délibère valablement à la majorité des suffrages exprimés, pour autant que la moitié au moins des membres ayant voix délibérative soient présents.
Toutefois, ce quorum n’est plus requis pour les points de l’ordre du jour dont l’examen a été reporté parce que ledit quorum n’était pas atteint lors d’une séance précédente.
La commission d’avis des projets locaux établit son règlement d’ordre intérieur dans les trois mois de sa mise en place et le soumet à l’approbation du Ministre.
Il est alloué respectivement aux président, vice-président et membres de la commission une indemnité forfaitaire de 12,50 , 10 et 9 euros par séance à laquelle ils assistent.
Les personnes visées ci-dessus ont également droit au remboursement de leurs frais de déplacement, suivant les taux fixés par la réglementation en la matière applicable au personnel de rang 10 des services du Gouvernement de la Communauté française. »
Article 5
Il est inséré dans le même arrêté, un article 8 bis rédigé comme suit:
« Article 8 bis. Le Ministre peut, à la demande motivée du Conseil supérieur, proroger les délais qui s’imposent à celui-ci en vertu des articles 6 à 8. »
Article 6
L’article 9 du même arrêté est remplacé par la disposition suivante:
« Pendant la période couverte par leur agrément et dans la limite des crédits disponibles, les Services communautaires et les Centres locaux bénéficient de subventions annuelles.
Ces subventions peuvent être utilisées:
1°. pour rémunérer le personnel recruté et engagé par le pouvoir organisateur du Centre local ou du Service communautaire en tant qu’employeur, suivant les barèmes en vigueur pour le personnel des services du Gouvernement à fonction et ancienneté équivalentes;
2°. pour rembourser les frais inhérents au personnel détaché; les modalités du détachement sont précisées dans une convention, dont le modèle est fixé par le Ministre; cette convention porte sur les tâches confiées au personnel détaché, le régime, les horaires et le lieu de travail, les droits en matière d’ancienneté pécuniaire, et le montant du remboursement suivant les barèmes en vigueur pour le personnel de la Communauté française à fonction et ancienneté équivalentes;
3°. pour couvrir les frais de fonctionnement; ces frais ne pourront être subventionnés que s’ils sont directement liés aux missions confiées; ils ne pourront dépasser 25% des montants alloués, sauf dérogation motivée dans l’arrêté de subvention; en ce qui concerne les frais d’équipement, seul l’amortissement peut être imputé sur la subvention, dans les frais de fonctionnement. »
Article 7
§ 1er. La première phrase de l’alinéa 1er de l’article 11 du même arrêté est modifiée comme suit:
« La subvention de base accordée à chaque Centre local de promotion de la santé est fixée à 80.565 euros, augmentée de 18.592 euros si le Centre local couvre plus d’un arrondissement et dispose, dans le ou les arrondissements autres que celui dans lequel est installé son siège principal d’activités, d’une antenne fonctionnelle reconnue par le Ministre. »
§ 2. Le 2ème alinéa de l’article 11 du même arrêté est modifié comme suit:
« Pour pouvoir bénéficier d’une contribution complémentaire de la Communauté française, le Centre local doit établir une évaluation chiffrée des moyens propres que ses membres consacrent au fonctionnement du Centre local s’inscrivant dans la logique du Programme quinquennal de promotion de la santé, et une justification de la contribution complémentaire sollicitée, selon le modèle fixé en annexe.
Lorsque les moyens propres consacrés au fonctionnement du Centre local consistent en une mise à disposition de personnel, une convention, dont le modèle est fixé par le Ministre, est établie conformément aux dispositions de l’article 32 de la loi du 24 juillet 1987 sur le travail temporaire, le travail intérimaire et la mise à disposition de travailleurs à la disposition d’utilisateurs, précise les modalités de mise à disposition et son évaluation chiffrée; cette convention porte sur la durée de la convention, les liens entre l’employeur et le travailleur et entre le travailleur et le Centre local, les modalités de rémunération, le régime, les horaires et le lieu de travail, et la responsabilité du Centre local en matière d’obligations sociales et fiscales incombant généralement à l’employeur. »
Article 8
A l’article 13, 6° du même arrêté, les mots «, ou en coordination avec les services du Gouvernement s’il s’agit d’un programme à vocation communautaire» sont supprimés.
Article 9
L’article 14 du même arrêté est remplacé par la disposition suivante:
« § ler. Toute demande de subvention d’un programme d’action ou de recherche est adressée au Ministre, avec copie au fonctionnaire général. La demande est également transmise, s’il s’agit d’un programme à vocation locale, au directeur du centre local concerné, pour information.
§ 2. La demande est introduite selon un canevas de rédaction des demandes de subventions de programmes d’action ou de recherche de promotion de la santé, approuvé par le Ministre.
Ce canevas comprend:
1°. un descriptif du promoteur et de son projet sous la forme d’une synthèse permettant de situer les principaux éléments du dossier;
2°. les différentes composantes du projet et leur argumentation: analyse de la problématique et du public, objectifs, analyse et propositions de stratégie, de méthode et de ressources, description des activités, évaluation, diffusion et budget prévisionnel. »
Article 10
L’article 15 du même arrêté est remplacé par la disposition suivante:
« Dans les 15 jours suivant les quatre dates annuelles de remise des dossiers déterminées par le Ministre, le fonctionnaire général s’assure de la recevabilité administrative de chacun des dossiers, en se basant sur le contenu de la demande telle que prévue aux articles 13 et 14, §2, et transmet l’ensemble des dossiers jugés recevables au Conseil supérieur ou à la Commission d’avis des projets locaux, en application de l’article 16, alinéa 1er, du décret.
Dans un délai de 45 jours à dater des dates de réception des dossiers par l’organe d’avis, l’organe d’avis transmet au fonctionnaire général, pour chaque programme, sa proposition motivée d’accorder ou de ne pas accorder une subvention, et le fonctionnaire général transmet le dossier complet au Ministre avec son avis.
La proposition motivée visée à l’alinéa précédent doit être fondée sur des critères prédéterminés, et notamment sur les données de la grille d’appréciation visée à l’article 3, alinéa 2. »
Article 11
Le 1er alinéa de l’article 16 du même arrêté est modifié comme suit:
« Le Gouvernement décide de l’octroi ou du refus d’octroi des subventions, dans les 30 jours qui suivent la date de réception des propositions visées à l’article 15. »
Article 12
La troisième phrase du § 1er de l’article 18 du même arrêté est remplacée par la disposition suivante:
« Ces documents justificatifs comprennent au minimum chaque année:
1° le compte détaillé des recettes et des dépenses relatives aux activités pour lesquelles la subvention est octroyée;
2° les pièces justificatives relatives à toutes les dépenses visées au 10 ;
3° un rapport d’activités. »
Article 13
L’annexe 1 du même arrêté est remplacée par l’annexe au présent arrêté.
Article 14
L’annexe 2 du même arrêté est abrogée.
Article 15
Les dispositions des articles 9 et 10 du présent arrêté ne sont pas applicables aux demandes de subventions introduites sur base des articles 12 à 17 avant le 31 octobre 2002.
Article 16
L’article 6 du présent arrêté entre en vigueur le 1er janvier 2004.
Article 17
Le Ministre ayant la santé dans ses attributions est chargé de l’exécution du présent arrêté.

Bruxelles, le 17 juillet 2002
Par le Gouvernement de la Communauté française, la Ministre de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé, Nicole Maréchal
Texte adopté le 17 juillet 2002, pas encore publié au Moniteur belge au moment où nous clôturons ce numéro (18/09).

Le dopage contrôlé en Communauté française

Le 30 Déc 20

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Le contexte

Avec l’adoption de cet arrêté d’application du décret du 8 mars 2001 relatif à la promotion de la santé dans la pratique du sport, à l’interdiction du dopage et à sa prévention en Communauté française, cette possibilité de mettre en œuvre une politique de lutte contre le dopage en Communauté va pouvoir se concrétiser.
Rappelons que plusieurs tentatives ont été faites pour modifier la loi du 2 avril 1965 qui interdisait la pratique du doping à l’occasion des compétitions sportives. Aucune n’avait pu se réaliser.
J’avais pris l’engagement de mettre en œuvre de façon prioritaire les conditions d’une action efficace dans la lutte contre le dopage, cela figure dans la déclaration de politique communautaire. Nous sommes à mi-législature et les outils législatifs et réglementaires de cette action sont réalisés.
Comme vous aurez pu le vérifier dans le texte du décret, le contrôle antidopage s’inscrit dans un cadre plus large de promotion de la santé dans le sport.
Par rapport au décret de 1965 qui prévoyait des sanctions pénales pour le sportif, c’est une toute autre philosophie qui est déclinée:
– une préoccupation d’agir plus globalement en associant un travail de promotion de la santé, de prévention et de contrôle;
– une volonté d’intervenir non seulement sur la pratique du sport de haut niveau, mais aussi sur le sport de masse et plus généralement sur l’activité sportive, pour en favoriser une pratique saine;
– une responsabilisation des fédérations sportives dans leur rôle d’encadrement d’une pratique de sport en santé;
– une aide au sportif pour le responsabiliser dans sa pratique par une information plus efficace, par un suivi médical plus spécifique et par de réels contrôles;
– une attention particulière accordée aux plus jeunes.

Cohérence des politiques

Pour doter la Communauté d’une politique de promotion de la santé dans le sport efficace, il fallait que le décret s’inscrive dans un cadre plus large et en cohérence avec une série de dispositions sur les plans national et international. En effet, la lutte contre le dopage n’est pas seulement un problème belgo-belge, elle revêt une dimension internationale.
Un souci de cohérence m’a donc conduite à harmoniser cette nouvelle législation:
– d’abord au sein de la Communauté, avec les dispositions en matière de sport et le décret du Ministre Demotte concernant les missions des fédérations et les conditions de leur reconnaissance;
– au plan national. Sous la présidence de la Communauté française en 2000-2001, un Accord de coopération entre les Communautés a été signé le 19 juin 2001. Il s’élargit à la Commission communautaire commune (Région de Bruxelles-Capitale), ce qui permet d’harmoniser les dispositions de lutte et de contrôle antidopage sur l’ensemble du territoire national. Il est en cours d’assentiment par chacune des entités;
– au plan européen, la convention de Strasbourg contre le dopage, datant de 1989, a pu enfin être ratifiée par la Communauté française et par la Belgique.
Cet ensemble de dispositions cohérentes et mises en œuvre depuis le début de la législature permet de parler d’une réelle politique en matière de lutte contre le dopage, articulée avec les dispositions existantes en Communauté flamande, les réglementations européennes et bientôt mondiales.
Une large concertation avec les milieux du sport, les fédérations, les experts scientifiques, les représentants du mouvement olympique, et depuis janvier 2002 les travaux intenses et riches de compétence de la Commission francophone de promotion de la santé dans le sport ont permis de réaliser cette démarche avec un maximum d’efficacité.
La matière est sensible et mérite de prendre le temps de s’assurer de la pertinence et de la qualité des dispositions qui sont prises.

Le décret

Pour l’application de ce décret, on rappellera rapidement les trois axes:

La promotion de la santé

Le décret prévoit l’organisation de campagnes d’information. Le but est de sensibiliser la population, et principalement les sportifs et leur entourage, aux impératifs de santé dans la pratique du sport.
Il s’agira à la fois de campagnes «grand public» (radio, TV…), et aussi de campagnes plus ciblées, soit par l’intermédiaire des fédérations sportives, soit par l’intermédiaire des écoles (par exemple professeurs d’éducation physique).

La prévention

L’objectif est que tout un chacun pratique le sport et l’activité physique qui lui conviennent et ait une bonne connaissance des risques courus.
Outre une meilleure information, il a donc semblé indispensable de mettre sur pied un suivi médical qui soit à la fois une certification de l’aptitude physique à la pratique du sport, c’est-à-dire à une prévention des risques, mais aussi l’opportunité de recommandations adaptées au mode de vie.
Les médecins généralistes et les médecins du sport seront sollicités pour relayer cette démarche qui vise à protéger les sportifs des exigences parfois abusives de la performance, en les associant à la prise en compte de leur état de santé. Un carnet du sportif sera le support de cet objectif.
Pour mettre en place cette politique de prévention, il faut bien sûr travailler en collaboration avec les fédérations sportives. Celles-ci devront remettre un règlement médical, qui devra être approuvé par le Ministre, sur avis de la Commission.
Le règlement doit prévoir , au minimum :
les catégories d’âge et les conditions de pratique ;
l’information minimale à fournir aux sportifs en matière de respect des impératifs de santé spécifiques à leur discipline ;
les obligations imposées aux cercles sportifs en matière d’encadrement sanitaire des jeunes sportifs ;
les missions et responsabilités de la commission médicale de la fédération sportive; les impératifs de santé que doivent respecter les personnes qui encadrent les sportifs, et les sanctions administratives ou disciplinaires prises à l’égard de ces personnes en cas de non-respect de ces obligations .

Le contrôle antidopage

La définition du dopage retenue est volontairement large. Elle s’inspire de la déclaration de Lausanne de 1999 et de la loi française: « dopage: usage de substances ou application de méthodes susceptibles d’améliorer artificiellement les performances des sportifs, qu’elles soient ou non potentiellement dangereuses pour la santé, ou usage ou application de méthodes figurant sur la liste arrêtée par le Gouvernement en vertu de l’article 10» .
Le projet d’arrêté tient donc compte de l’avis des nombreux spécialistes qui composent la Commission francophone de promotion de la santé dans la pratique du sport, ainsi que de l’Accord de coopération belge et de la Convention de Strasbourg.

Les contrôles antidopage

Quand?

Ils pourront s’effectuer tant lors de manifestations sportives qu’à l’entraînement. Il faut souligner que la définition du sportif, de la manifestation sportive et de l’entraînement est volontairement large et permet aussi de contrôler les milieux où se pratique l’exercice physique de façon non encadrée comme par exemple les piscines, salles de fitness, le jogging…

Quoi?

Les contrôles pourront consister en prélèvements d’urines le plus souvent, mais aussi de sang, cheveux, salive ou de ravitaillement. Mais il pourra s’agir aussi de contrôler et fouiller des véhicules, vêtements, bagages, équipements des sportifs et des personnes qui les assistent.
La liste des produits et méthodes défendues est directement inspirée de celle du CIO, qui est actuellement la liste internationalement reconnue, notamment dans le cadre de la Convention de Strasbourg et bientôt dans le cadre de la WADA /AMA (Agence mondiale) à laquelle la Communauté participera financièrement.

Par qui?

Le principe retenu pour le contrôle est de donner qualité d’officier de police judiciaire à des membres du personnel de la Communauté française accompagnés, s’ils ne sont pas docteurs en médecine, de médecins agréés.

Comment?

En ce qui concerne les procédures de contrôle, le but est d’harmoniser le plus possible les dispositions prises aux niveaux fédéral, européen et international, et particulièrement dans le cadre de l’Accord de coopération inter-communautés et Région de Bruxelles-Capitale.
La procédure a été, dans la mesure du possible, calquée sur la procédure du CIO et sur celle de la Communauté flamande, afin d’harmoniser les contrôles et d’éviter que, selon l’autorité qui initie le contrôle, le sportif doive se soumettre à une procédure différente.
Les analyses seront effectuées dans des laboratoires agréés. Sauf exception, en cas de force majeure, seuls des laboratoires agréés CIO pourront être agréés.
L’arrêté décrit les procédures des contrôles organisés par l’administration (prélèvements d’urines, de sang, de salive et de cheveux, saisie des substances ou méthodes suspectes, procédure de recours et sanctions), ainsi que les modalités applicables pour les contrôles organisés par les fédérations.
Une cellule spécifique sera installée à la Direction générale de la santé qui sera en charge de l’organisation pratique des contrôles. Elle inscrira son programme en fonction des activités de contrôle des manifestations internationales et des contrôles exercés à l’initiative des fédérations sportives.
Les médecins agréés et/ou officiers de police judiciaire recevront un kit de prélèvement standardisé, qui sera aussi fourni par les services de la Communauté aux fédérations pour leurs contrôles.
Les prélèvements seront acheminés auprès d’un laboratoire agréé CIO. Les résultats seront transmis à l’administration qui les communiquera au sportif et à sa fédération.
Le sportif aura la possibilité de recourir à une contre-expertise auprès d’un laboratoire agréé CIO de son choix.

Quels produits?

La liste des produits et des méthodes interdites est directement inspirée de celle du CIO, qui est actuellement la liste internationalement reconnue, notamment dans le cadre de la Convention de Strasbourg. Cette liste sera régulièrement actualisée.

Et après?

Le décret, dans l’optique de la recommandation de Lausanne, a prévu des sanctions disciplinaires pour les sportifs convaincus de dopage, les sanctions pénales étant réservées à ceux qui favorisent, organisent ou facilitent la consommation de produits dopants.
Les fédérations sportives fixent les sanctions disciplinaires sur base d’un règlement, qui est une des conditions de leur reconnaissance et de leur subvention. Elles avertissent la Communauté des sanctions qui sont décidées et appliquées.
Les sanctions pénales concernent l’incitation à la consommation, la détention ou l’application de produits ou méthodes illicites. La poursuite de ces infractions pourra aussi être le fait du Parquet, soit d’initiative, soit sur base des résultats des contrôles effectués par le fonctionnaire et/ou le médecin ayant qualité d’officier de police judiciaire.

Le calendrier

Le calendrier doit tenir compte des impératifs administratifs nécessaires. L’arrêté a été envoyé au Moniteur pour publication. Restent la procédure d’agrément des médecins et la publication de ces agréments au Moniteur.
On ne vous préviendra pas des lieux et dates à l’avance, mais raisonnablement, les premiers contrôles devraient intervenir d’ici la fin de l’année.
La Communauté dispose dorénavant d’un outil et d’une politique qui intègrent la lutte contre le dopage dans les perspectives de la promotion de la santé dans le sport.
Nicole Maréchal , Ministre de la santé.

Nouvelle procédure de subvention des programmes

Le 30 Déc 20

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Nous avons évoqué régulièrement la possibilité d’une modification de la procédure à suivre pour obtenir le financement d’un programme d’action ou de recherche par la Communauté française Wallonie-Bruxelles. C’est chose faite aujourd’hui, les textes légaux ayant été publiés au Moniteur (1). Voici les principales modifications.

Destinataire

La demande de subvention est adressée au Ministre de la Santé, avec copie au Directeur général de la Santé. S’il s’agit d’un dossier à caractère local, une copie est également adressée au directeur du Centre local de promotion de la santé pour information.

Présentation

Pas de grand changement à ce niveau: les promoteurs sont invités à utiliser un canevas de rédaction précisant les éléments suivants: identification du promoteur, présentation générale du projet, analyse de la problématique et du public, description des objectifs, analyse et proposition de stratégies et méthodes, description des activités, de l’évaluation et de la diffusion, budget prévisionnel. Le tout ne doit pas dépasser une douzaine de pages si possible.
Il y a une formule allégée (4 pages) pour les demandes d’un montant inférieur ou égal à 7500 €.

Circuit

Pour prendre sa décision d’accorder ou non une subvention, le ministre s’appuie sur les recommandations de son Administration, et d’une Commission d’avis. Pour les programmes ‘communautaires’, il s’agit de la commission ad hoc du Conseil supérieur de promotion de la santé, qui fonctionne depuis plusieurs années.
Pour les programmes ‘locaux’, il s’agit d’une toute nouvelle commission mise en place fin octobre, et composée de représentants des 10 centres locaux de promotion de la santé (membres du personnel ou de l’asbl).
L’une et l’autre travaillent avec une ‘grille d’appréciation de la qualité des programmes’ qui met l’accent sur la cohérence interne, la pertinence et le bien-fondé des objectifs, du plan d’action et de l’évaluation, la plus-value espérée pour la Communauté française, l’appréciation de la capacité de l’équipe à mener à bien son projet, et enfin le degré de priorité (couverture des besoins, du public ou adéquation avec les stratégies jugées prioritaires en Communauté française Wallonie-Bruxelles).

Calendrier

Outre la naissance d’une nouvelle commission (une de plus, diront certains), la principale nouveauté réside dans l’organisation de l’examen des demandes par sessions, modèle de plus en répandu au niveau international, qui a l’avantage (au moins théorique) de permettre un pilotage plus fin du secteur.
Trois dates ont été retenues, le 1er septembre, le 1er décembre, le 15 mars, avec une quatrième échéance, le 15 juin, pour permettre aux projets jugés insuffisants de compléter leur dossier sans perdre six mois. Il ne s’agit donc pas d’une session d’analyse de nouvelles demandes, mais bien de repêchage pour certains dossiers.
L’Administration a quinze jours pour juger de la recevabilité des demandes, et les transmettre aux deux commissions. Celles-ci et l’Administration ont alors 45 jours pour remettre leur avis sur le fond des dossiers.
En y ajoutant les autres étapes, décision ministérielle, rédaction des arrêtés d’octroi de subvention, signature ministérielle, engagement comptable, notification aux promoteurs, l’ensemble durera environ 6 mois.
Le tableau ci-dessous synthétise cela:
Introduction demande

Début de la session d’analyse Fin examen recevabilité Fin analyse par les commissions Période couverte par arrêté: démarrage au plus tôt le
Entre le 15/03 et le 31/08 01/09 15/09 31/10 01/03 année + 1
Entre le 01/09 et le 30/11 01/12 15/12 31/01 01/06 année + 1
Entre le 01/12 et le 14/03 de l’année suivante 15/03 01/04 15/05 15/09

Cette procédure ne concerne pas les demandes de reconduction de subventions ayant trait à un programme déjà accepté pour une durée de deux années ou plus.
A noter aussi la volonté explicite de limiter le plus possible la subsidiation a posteriori: sauf exception, la période couverte par une subvention ne sera pas antérieure à la date de décision ministérielle.

Etat des lieux

Il sera aussi demandé aux promoteurs de compléter un questionnaire permettant d’enregistrer une série de données qui pourront être injectées dans le pilotage futur du système: secteur d’appartenance, thème(s) prioritaire(s) du projet, public avec lequel le projet est en contact, âge des publics ultimes bénéficiaires du projet, critères de sélection des publics (sauf âge), milieu de vie prioritaire, stratégies prioritaires.

Pour en savoir plus

Il est possible que vous posiez encore certaines questions après avoir lu cette présentation. N’hésitez pas à en faire part à Didier Lebailly, DG Santé, Bd Léopold II 44, 1080 Bruxelles. Tél.: 02-413 26 62. Courriel: didier.lebailly@cfwb.be.

Christian De Bock , avec l’aide de Didier Lebailly , DG Santé (1) Voir le texte ‘Lissage pour la promotion de la santé’, Education Santé 173, octobre 2002, p. 11 et 12.

Aidez-nous à faire le bilan du programme quinquennal de promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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A l’initiative de la Direction générale de la santé (DGS), un groupe technique a été mis en place afin de nourrir la réflexion du Conseil supérieur de promotion de la santé quant à l’établissement du prochain Programme quinquennal de promotion de la santé de la Communauté française Wallonie Bruxelles. Ce groupe technique est constitué des quatre Services communautaires de promotion de la santé, de la DGS et du président du Conseil.
Dans le cadre de ce travail préparatoire, le questionnaire suivant est adressé par courrier aux membres du Conseil et à tous les promoteurs de programmes qui ont bénéficié d’une subvention dans le cadre des lignes budgétaires promotion de la santé, pendant trois années consécutives entre 1998 et 2002.
Mais le groupe de travail a voulu élargir cette concertation en offrant l’occasion à tous les intervenants actifs en promotion de la santé de participer à ce bilan.
Le but de cette enquête est de recueillir votre avis, éclairé par l’expérience que vous avez développée au sein de ces projets et programmes, sur l’évolution des problèmes de santé et des stratégies qui ont fait l’objet des priorités du programmes quinquennal. Quatorze priorités ont été sélectionnées (voir ci-dessous). Par souci de pragmatisme, elles sont ciblées sur des publics ou sur des problématiques de santé, l’information sur les stratégies étant très difficile à recueillir à large échelle. On y a inclus deux priorités non prévues dans le programme quinquennal mais qui se sont dégagées des orientations politiques des dernières années.
Vous pouvez renvoyer ce questionnaire à Education Santé par voie écrite ou le télécharger sur le site d’Education Santé et le renvoyer par voie électronique. Nous espérons que vous serez nombreux à vous manifester.
Chantal Vandoorne , APES-ULG, pour le groupe technique ‘programme quinquennal’ QUESTIONNAIRE
Nom de l’institution:
Nom de la personne qui remplit le questionnaire et nombre d’années d’expertise en promotion de la santé, en éducation pour la santé ou en prévention:
Sur lesquelles des priorités présentées dans le tableau estimez-vous avoir suffisamment d’expertise (d’expérience) pour fournir un avis d’évolution et une note d’orientation. Cochez au maximum deux cases et précisez-les si vous le souhaitez .

Populations ‘fragilisées’/Inégalités sociales et santé
Naissance et enfance
Population scolaire/promotion de la santé à l’école
Prévention du sida
Vaccination
Lutte contre la tuberculose
Maladies cardio-vasculaires (en ce compris les facteurs de risque et déterminants tels que par exemple l’activité physique, l’alimentation, l’obésité,…)
Cancers (dont le cancer du sein)
Assuétudes (dont le tabac)
Problèmes de santé mentale
Accidents
Maladies congénitales et métaboliques
Promotion de la santé dans le sport et lutte contre le dopage
Politiques locales de santé
Santé globale ou tranversalité par rapport aux thématiques

Pour chacune des priorités choisies, précisez en quatre points maximum (2 positifs et 2 négatifs) les principales évolutions que vous avez constatées au cours des 4 dernières années .
Choix n° 1
+
+


Comment qualifieriez-vous la situation actuelle?

Choix n° 2
+
+


Comment qualifieriez-vous la situations actuelle?
Pour chacune des priorités choisies , quels sont d’après vous les enjeux pour les 5 prochaines années?
Choix n° 1
En termes d’objectifs:
En termes de stratégies d’intervention:
En termes politiques ou réglementaires: Choix n° 2
En termes d’objectifs:
En termes de stratégies d’intervention:
En termes politique ou réglementaire: Document à envoyer complété avant le 31/12/2002 à Education Santé, chée de Haecht 579/40, 1031 Bruxelles.

Un plan pour lutter plus efficacement contre le cancer et les maladies cardio-vasculaires

Le 30 Déc 20

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La Communauté française se dote d’un arsenal réglementaire et de moyens nouveaux pour mieux prévenir les cancers du sein et du col de l’utérus, les maladies cardio-vasculaires, la tuberculose, le sida et le diabète gras.
Chaque année, dans notre pays, on décèle un cancer du sein chez 6000 femmes. Chaque année, 2500 femmes en meurent.
Pratiquement, un décès sur trois est dû à une maladie cardio-vasculaire.

Un cadre pour la médecine préventive

La pratique quotidienne montre que le cadre législatif est actuellement insuffisant pour prendre en compte de façon harmonieuse et pertinente tant la prévention que la promotion de la santé. En effet, si les matières peuvent être proches, les approches s’appuient sur des logiques différentes bien que complémentaires, la promotion de la santé étant axée sur la recherche du bien-être et donc sur le renforcement des déterminants positifs de la santé.
Si depuis 1997, la promotion de la santé bénéficie d’un cadre décrétal qui définit le concept, organise ses modalités sur le plan programmatique (programme quinquennal) et sur l’agrément de structures pour son développement (centres locaux de promotion de la santé), et de services d’appui méthodologique (services communautaires) et le financement de programmes d’action et de recherche, la prévention médicale reste le fait de dispositifs épars, segmentés, non finalisés par une politique coordonnée.
Un certain nombre de matières de médecine préventive font l’objet de subventions sur une base facultative: c’est le cas pour la tuberculose (seule à être réglementée), le dépistage du cancer, la vaccination, le dépistage des maladies métaboliques.
Le souci de renforcer la cohérence des diverses matières de santé a présidé à la réforme de l’inspection médicale scolaire vers la promotion de la santé à l’école, et du contrôle médico-sportif vers la promotion de la santé dans le sport.
La récente expérience du démarrage d’un programme concerté de dépistage du cancer du sein montre bien la nécessité de disposer d’un cadre législatif pour soutenir ce mode d’organisation, afin de mettre en place une politique de prévention qui d’une part articule les différents programmes de prévention (actuels et prévisibles) et d’autre part, permet leur synergie avec les démarches d’éducation et de promotion de la santé toujours aussi nécessaires.
En effet, un consensus se dégage progressivement dans la communauté scientifique pour s’accorder sur la pertinence de certaines démarches de prévention et en confirmer le bénéfice pour la santé et la qualité de vie de la population.

Un plan d’action

L’option est de décliner en quelques années un plan organisé de lutte contre les causes de décès les plus importantes comme le cancer et les maladies cardio-vasculaires et des affections pour lesquelles la prévention et le dépistage ont montré leur efficacité.
Ce plan va concerner progressivement:
Le cancer du sein . C’est le plus fréquent chez la femme (près de 6000 nouveaux cas et de 2500 décès sont enregistrés chaque année en Belgique). Actuellement, seulement 30% des femmes de 50 à 69 ans se font dépister régulièrement. L’objectif à atteindre est une participation importante de la population, à hauteur de 60 – 70%, ce qui permettra de diminuer de 30% la mortalité. Ceci impose une sensibilisation de plusieurs années.
Ce programme est développé en Communauté française depuis 2001 et des invitations sont adressées aux femmes entre 50 et 69 ans pour un mammotest gratuit tous les deux ans depuis août 2002. Une première évaluation pourra donc intervenir fin de cette année en termes de dépistage, de participation, de résultats positifs. Ces deux années auront aussi permis d’évaluer les capacités de la Communauté française à mettre en place ce type de programme et de faire clairement apparaître la nécessité d’un cadre législatif qui permet de retenir un programme et son protocole, d’agréer les centres de référence nécessaires au pilotage et les acteurs nécessaires à la réalisation.
Le cancer du col de l’utérus . Il vient en cinquième place des cancers de la femme. Son incidence est de 15 pour 100.000 et la mortalité de 5 pour 100.000. Son dépistage par frottis est à la fois relativement aisé et très pertinent et efficace. Il doit être réalisé tous les trois ans. La population cible est constituée des femmes de 25 à 64 ans. Les taux de couverture sont inégaux suivant les catégories sociales et les tranches d’âge. Pour certaines tranches d’âges et notamment en situation urbaine, les taux de couverture du frottis de dépistage sont même sensiblement trop élevés!
Les maladies cardio-vasculaires . Elles sont une des premières causes de décès: 30% de l’ensemble des décès sont dus à des pathologies du système cardio-vasculaire! Outre les facteurs de risque relevant du style de vie, comme le tabac, l’obésité ou la sédentarité, il est bien démontré aujourd’hui que l’hypertension et l’hypercholestérolémie sont des facteurs de risque dans l’apparition des maladies cardio-vasculaires. Le dépistage de ces problèmes fait donc partie des mesures de prévention qui doivent être offertes à la population.
Le dépistage du diabète . C’est également une préoccupation essentielle de santé publique: le diabète atteint près de 4% de la population (on estime à 250.000 le nombre de diabétiques connus, et à près du double celui des patients concernés, dont bon nombre ignorent leur maladie). Ce pourcentage est en augmentation, particulièrement pour le diabète gras. La prévention primaire vise à éviter que le style de vie ne contribue par une alimentation inadéquate ou le manque d’exercice à transformer une prédisposition génétique en diabète avéré. C’est aussi un facteur de risque coronarien. L’action préventive nécessaire dans ce domaine n’est pas spécifique au diabète.
Un travail a été très récemment mené, par l’Institut scientifique de santé publique et les acteurs concernés, afin de mettre au point un consensus en matière de dépistage du diabète. Celui-ci servira de base pour la définition d’un programme communautaire.
Le sida méritait également, tout comme la tuberculose, un dépistage spécifique, non généralisé. Les centres de dépistage du sida et le Conseil consultatif de la prévention du sida viennent d’établir de nouvelles recommandations afin de privilégier le dépistage auprès des populations vulnérables.
Ces exemples montrent bien l’intérêt à inscrire la médecine préventive dans la promotion de la santé, à articuler la médecine préventive, l’éducation pour la santé et la promotion de modes de vie sain.

Elargissement du décret sur la promotion de la santé

L’économie du projet de décret doit permettre de décliner ce plan et d’organiser les conditions d’une politique coordonnée de médecine préventive en Communauté française. Il s’agit d’en déterminer les priorités et les programmes, d’en agréer les structures et les acteurs de leur développement, d’en organiser les modalités d’évaluation. Et surtout, ce plan doit faire de la médecine préventive et du dépistage, un levier de régression de ces maladies et de la mortalité associée.
Le 27 mars dernier, le Gouvernement de la Communauté française a approuvé cet avant-projet de décret qui avait, au préalable, reçu un avis favorable du Conseil supérieur de promotion de la santé.
Il s’agit de favoriser:
une information adéquate de la population et des professionnels de santé. En matière de prévention, l’information est aujourd’hui inadéquate et conduit à des comportements non fondés (on fait trop de frottis de col à certains âges, des prescriptions inadéquates de médicaments contre les graisses, etc.). La formation des médecins à la prévention reste lacunaire. Et donc l’information qu’ils en donnent à leur patient, s’appuie davantage sur leur pratique que sur des consensus de santé publique;
la réduction des risques par une prévention adaptée;
une offre de service de qualité , en soutenant les professionnels par des moyens concrets, en déterminant des critères de qualité et des guides de bonnes pratiques. A titre d’exemple, les critères établis pour le programme de dépistage du cancer du sein ont déjà conduit à une amélioration substantielle du parc radiographique pour les mammographies en imposant comme critère d’agrément des critères de qualité assez sévères: une seule installation était conforme au départ, aujourd’hui il y en a 80!
la généralisation de programmes de dépistage performants;
– l’ accès de la population aux services de prévention.
Dans le même projet de décret figure la réorganisation de la gestion des données sanitaires et la mise en place d’un système d’information sanitaire qui doit apporter davantage de cohérence aux différentes composantes de l’information sanitaire et les rendre davantage utilisables à la décision et aux choix de priorités.
Concrètement, d’ici la fin de l’année 2003, des arrêtés d’application seront pris pour le programme de dépistage du cancer du sein, pour le programme de vaccination, pour le dépistage du sida et le dépistage des maladies métaboliques.
Un projet – pilote sera également développé pour expérimenter un programme de prévention cardio- vasculaire qui fera l’objet d’un arrêté en 2004. Les autres programmes dont il est question seront intégrés progressivement.

Les acteurs

Dans leur mise en application, deux options ont été retenues:
– la mise en place d’un centre de référence , lieu d’expertise et de concertation qui est chargé du pilotage et de l’évaluation. Le Centre communautaire de référence pour le dépistage du cancer du sein sera agréé, de même que la cellule Provac pour la vaccination.
– la gestion et la réalisation doivent pouvoir se réaliser au plus près de la population et dans la continuité. C’est pourquoi mon option est de confier cette mission aux médecins généralistes . Ces derniers ne sont sans doute pas en mesure de réaliser toutes les prestations, et de nombreux acteurs seront sollicités: services de l’Office de la naissance et de l’enfance et de la Promotion de la santé à l’école, mais aussi des autres intervenants du secteur ambulatoire, en optimalisant les structures logistiques au bénéfice de plusieurs programmes.
Mais le suivi du plan de prévention et la gestion de l’information concernant les patients doivent être assurés au niveau de la médecine générale. C’est déjà la logique du dossier médical global ; elle me paraît devoir être confortée pour la médecine préventive. Un long travail de concertation entamé depuis deux ans avec les associations de généralistes, la Société scientifique de médecine générale et les centres de formation universitaires me permet d’avoir bonne confiance dans cette perspective.

Les moyens

La décision du Gouvernement de la Communauté française d’inscrire dans les budgets de refinancement (Plan d’action pour la charte d’avenir) des montants significatifs pour permettre le développement de ces programmes de médecine préventive et de prévention apportera les moyens nouveaux nécessaires pour appliquer les nouvelles dispositions de ce projet de décret.
Dès à présent, les moyens sont prévus pour des programmes existants qui seront réglementés et à titre d’exemple, des moyens nouveaux seront investis dès cette année dans la prévention cardio-vasculaire.
Globalement, les moyens consacrés à la médecine préventive passeront de 5.870.000 € en 2002 à 8.523.000 € en 2010, soit une augmentation de 2.653.000 € ou de plus de 40%.

Les perspectives d’une politique de coopération en matière de médecine préventive

Le partage de compétences entre le Fédéral et les Communautés – l’un restant compétent pour la prévention individuelle et les autres pour les préventions collectives et organisées -, le bénéfice secondaire des actions de prévention sur la consommation des soins, la disparité des moyens financiers attribués à la prévention par rapport au secteur curatif, (12,5 millions d’euros contre 15,5 milliards), l’intérêt de construire dans la cohérence une politique de santé et pas seulement de soins de santé d’un côté et de prévention de l’autre…
Toutes ces raisons doivent nous amener à mettre sur la table les perspectives d’un accord de coopération cadre entre le Fédéral et les Communautés. Nul besoin de refinancer les Communautés ou de ‘refédéraliser’ la prévention comme certains le proposent. Ce qui s’est fait pour le dépistage du cancer du sein, ou pour l’achat des vaccins dans le cadre d’une harmonisation de la politique de vaccination, prouve que la logique de coopération peut fonctionner en matière de médecine préventive, dès lors que le Fédéral, sachant qu’il en retire des bénéfices en termes de coûts de santé, investit en actes médicaux de prévention. L’information, la coordination, la sensibilisation et l’évaluation sont de la compétence des communautés.
Avec ce véritable plan d’action, la Communauté française disposera d’un instrument performant pour améliorer la santé de sa population et offrir des garanties structurelles à une coopération en matière de médecine préventive.
Nicole Maréchal , Ministre de la santé de la Communauté française Wallonie-Bruxelles

Du CFES à l’Inpes: quels changements pour la prévention et l’éducation pour la santé en France?

Le 30 Déc 20

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Le 4 mars 2002, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, l’Inpes, s’est substitué au Comité français d’éducation pour la santé. La création de cet établissement public, sous tutelle du Ministère de la santé, s’inscrit dans la loi relative au droit des malades et à la qualité du système de santé.
Cette transformation intervient dans un contexte marqué, depuis plusieurs années, par une demande d’évolution du secteur de l’éducation pour la santé. La Conférence nationale de santé de 1997 sollicitait l’intégration de l’éducation pour la santé dans un projet de loi d’orientation qui préciserait les compétences et organiserait les financements dans ce champ. Le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) d’octobre 1999 sur les conditions d’une évolution du statut du CFES préconisait notamment une meilleure définition de la politique de prévention par l’Etat et proposait la création d’une agence nationale en lien avec un réseau d’agences régionales en appui sur une évolution du CFES et de son réseau. En février 2001, le Plan national d’éducation pour la santé (Pneps), véritable cadre stratégique de développement durable de ce champ, était présenté au conseil des ministres par le Ministère délégué à la santé.

Sept tâches pour trois missions

Les principales missions confiées à l’Inpes, fortement liées aux axes stratégiques proposés par le Plan national, sont:
– la mise en œuvre de programmes de prévention et d’éducation pour la santé;
– le conseil et l’expertise en matière de prévention et de promotion de la santé;
– le développement, sur tout le territoire, de l’éducation pour la santé, y compris de l’éducation thérapeutique, comme une mission de service public répondant à des normes quantitatives et qualitatives.
En vue de l’accomplissement de ses missions, l’Institut doit:
– constituer un réseau national documentaire: spécialisé sur les théories et pratiques relatives aux domaines de la prévention et de la promotion de la santé, ce réseau est ouvert au grand public, aux associations et aux professionnels et met à leur disposition des supports d’information, des outils pédagogiques et méthodologiques d’éducation pour la santé;
– établir, en lien avec les professionnels concernés, des critères de qualité pour les actions, les outils pédagogiques et les formations d’éducation pour la santé et d’éducation thérapeutique, développer, valider et diffuser des référentiels de bonnes pratiques dans ces domaines;
– émettre des avis à la demande du ministre chargé de la santé, ou des ministres concernés, sur tout outil ou programme de prévention et de promotion de la santé;
– concevoir et produire les différents supports des programmes nationaux de prévention, notamment les documents d’information, outils pédagogiques et campagnes de communication;
– identifier, soutenir et réaliser des formations, études, recherches, et évaluations en rapport avec ses missions;
– accréditer des organismes de prévention et de promotion de la santé, publics et privés, qui en font la demande, sur la base d’un cahier des charges rendu public;
– participer à l’action européenne et internationale de la France, notamment au sein des organismes et réseaux internationaux chargés de développer l’éducation thérapeutique, l’éducation pour la santé, la prévention et la promotion de la santé.

Une reconnaissance pour l’éducation pour la santé

Par rapport au CFES, la création de l’Inpes et les missions qui lui sont confiées, constituent une avancée significative en termes de santé publique et d’éducation pour la santé.
La prévention et l’éducation pour la santé accèdent à une reconnaissance législative à travers leur inscription dans le code de la santé publique, dans un nouveau chapitre relatif à la prévention: les actions d’éducation pour la santé y sont présentées comme une des modalités d’intervention de la politique de prévention.
Le CFES était une association à but non lucratif. L’Inpes est un établissement public administratif. Ce changement de statut institutionnalise l’éducation pour la santé et lui fournit des moyens pérennes d’action. Il s’accompagne néanmoins de la perte d’une certaine souplesse au plan administratif et financier, notamment parce que l’Institut est dorénavant soumis au Code des marchés publics.
La reconnaissance de l’éducation pour la santé comme une mission de service public confère également à l’Inpes une légitimité et des moyens que n’avaient pas le CFES et son réseau pour développer une infrastructure de base en éducation pour la santé sur l’ensemble du territoire, y compris en éducation thérapeutique du patient.
La mise en place d’une mission de service public passe par l’accessibilité géographique et sociale des services d’éducation pour la santé, par leur pérennité et par leur qualité. Cette mission permet ainsi, au sein des programmes menés par l’Inpes, un rééquilibrage entre les actions de communication et l’appui aux actions de proximité. La définition de critères de qualité des services et des actions en éducation pour la santé induit également une forte légitimité de l’Inpes pour développer la formation des professionnels relais ainsi que la recherche, appliquée à la pédagogie de la santé.

L’articulation entre niveaux national et local

Des incertitudes demeurent cependant sur la structuration de l’éducation pour la santé sur le territoire. Pour remplir ses missions, la loi prévoit que l’Institut dispose de délégués régionaux. Ces derniers n’ont pas encore été mis en place. Le projet de loi de programmation quinquennale en santé publique qui sera présenté au parlement ces prochains mois, devrait clarifier cette question et plus largement celle de l’articulation national/local dans le cadre des politiques de santé. Les schémas régionaux d’éducation pour la santé, en cours d’élaboration, devraient également contribuer à la structuration de l’éducation pour la santé sur le territoire.
L’ancien réseau du CFES, celui des 108 comités régionaux et départementaux d’éducation pour la santé, représente pour l’Institut un partenaire privilégié dans la mise en œuvre d’une mission de service public en éducation pour la santé. Il est en effet le principal réseau spécialisé en éducation pour la santé généraliste en France, il réalise les missions de base en éducation pour la santé (documentation, formation, actions de terrain, appui méthodologique), il remplit une mission d’intérêt général en lien avec les Directions départementales et régionales des affaires sanitaires et sociales et en partenariat avec les acteurs locaux, et il a poursuivi ces dernières années, avec le CFES, une démarche qualité reposant sur un agrément des structures et la formation des personnels.
Ces atouts font du réseau des comités l’ossature locale et régionale naturelle, d’une mission de service public en éducation pour la santé. Avec la disparition du CFES, ce réseau s’est organisé récemment en Fédération nationale des comités d’éducation pour la santé (Fnes). Les modalités d’une étroite collaboration entre l’Inpes et cette fédération, seront définies courant 2003.
Si l’institutionnalisation de l’éducation pour la santé est une avancée significative en termes de reconnaissance de ce champ, d’importantes étapes restent à franchir. La reconnaissance de l’éducation pour la santé est intimement liée à la reconnaissance d’un métier (voire de plusieurs métiers) et, pour ce faire, à l’existence d’une formation diplômante, ce qui n’est pas encore le cas en France. Fort de son expertise, l’Inpes peut oeuvrer dans ce sens. Charge à lui de mieux faire connaître l’éducation pour la santé à ses partenaires et de faire la preuve de la pertinence de l’éducation pour la santé telle que définie dans le Plan national, à savoir comme une dimension essentielle de la politique de santé, «aidant chaque citoyen à acquérir tout au long de sa vie les compétences et les moyens qui lui permettront de promouvoir sa santé et sa qualité de vie ainsi que celles de la collectivité ».
Michelle Perrot , chargée de mission à la Direction du développement de l’éducation pour la santé et de l’éducation thérapeutique, à l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes)

Les dépenses de santé de la Communauté française en 2003

Le 30 Déc 20

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Les grands postes du budget

Sur un budget global d’environ 140 millions d’euros, près de 90% vont à la politique de l’enfance (en ce compris la dotation à l’ONE) et environ 15 millions à la santé proprement dite. Ces chiffres sont d’une grande stabilité d’une année à l’autre; le refinancement de la Communauté française Wallonie-Bruxelles ne fera sentir pleinement ses effets que les années suivantes.
On pouvait dire voici deux ou trois ans que pour 1 € que la Communauté consacre à la santé, le fédéral en dépense 1000. C’est encore plus vrai aujourd’hui, le budget fédéral dépassant les 15 milliards. L’écart, déjà colossal, continue donc à se creuser.
Ce budget se décompose en deux grands secteurs, celui de la promotion de la santé et celui de la surveillance de la santé. Les dépenses en promotion de la santé sont détaillées dans la suite de l’article.

Promotion de la santé et surveillance de la santé – synthèse

Promotion de la santé

8.288.827
Structures permanentes (CLPS et SCPS) 2.321.000
Programmes en promotion de la santé 4.248.000
Politiques communales de santé 1) projets locaux 239.914
2) suivi global et préparation des conférences locales de promotion de la santé 316.913
Initiatives diverses et marchés 1.163.000
Surveillance de la santé 6.024.614
Programme de vaccination 2.229.000
Contrôle médico-sportif + Agence mondiale anti-dopage 94.614
Tuberculose (FARES et dépistages) 1.296.000
Maladies métaboliques 625.000
Prévention anomalies cardio-vasculaires 125.000
Institut scientifique de santé publique 850.000
Dépistage du cancer 805.000
Recherches/études en surveillance et promotion de la santé 591.000
Ces financements sont communs aux deux grands postes ci-dessus.
Total 14.904.441

Promotion santé – Services communautaires et centres locaux

Type

Montant en €
Services communautaires 871.461
Centres locaux de promotion de la santé – subvention de base 952.241
CLPS (contributions complémentaires) 496.637

L’agrément du CELOPS (Namur) n’ayant pas été renouvelé au 1/9/2003, pour 1 des 10 CLPS, 8 mois ont été couverts au lieu de 12.

Promotion de la santé – programmes subventionnés
1. Programmes locaux

Organisme

Projet Montant en €
AIGS Projet de promotion de la santé destiné aux élèves de primaires et secondaires des écoles du canton de Waremme 39.355
ALFA Soutien aux parents toxicomanes et éducation à la parentalité 56.520
AVAT Projet de mise en place de relais de prévention dans 16 écoles (primaires et secondaires) de la périphérie verviétoise 50.198
Centre de santé UCL Promotion de la santé dans les quartiers défavorisés 50.000
Centre Louise Michel Oui Yes Si Da Non 1.700
Citadelle (La) – Canal J Prévention drogue milieux de vie des jeunes 86.612
Commune de Grez-Doiceau Communication non violente dans les écoles maternelles et primaires 12.500
Coordination sida-assuétudes (Namur) Programme annuel 70.000
CPAS de Charleroi Programme d’actions préventives des toxicomanies et autres conduites à risque 67.505
ICAR Médecine préventive et promotion de la santé auprès d’un public de jeunes prostitués masculins 62.000
Intercommunale de santé Harmegnies Rolland Programme pilote et formation d’animateurs-relais 63.500
Maison des jeunes ‘Le 404’ ‘Ca plane pour moi’ 7.250
Maison médicale de Forest Forest Quartiers Santé 77.823
Maison médicale Tilleur – Centre de santé Projet ETAPE 17.410
Le Méridien Promotion de la santé mentale communautaire et qualité de vie des populations 25.000
Nadja Prévention toxicomanies 57.400
Pissenlits (Les) Promoteurs-informateurs en santé à Cureghem 70.529
Province de Liège Prévention tabagisme Athénée G. Lang (Flémalle) 7.378
Service Education pour la Santé de Huy Prévention sida hépatite MST 71.870
Sida-MST Charleroi Programme 2003 55.000
Ville de Liège Instruction publique IMS Projet Liège écoles en santé 69.410
Ville de Mouscron Projet ‘Qualité de vie’ 50.000

Promotion de la santé – programmes subventionnés
2. Programmes à l’échelle de la Communauté

Organisme

Projet Montant en €
Aide Info Sida Lutte contre l’exclusion sociale 38.000
ANMC Revue mensuelle Education Santé 123.947
Centre Arthur Rimbaud de Charleroi Programme 2003 10.000
Centre d’éducation du patient Promotion de la santé du (futur) nourrisson 117.090
Centres de référence sida (3 universités) Vers une politique cohérente de dépistage de l’infection par le VIH 126.300
Centres de référence sida (3 universités) Autres activités 161.250
Coordination éducation santé Midis à l’école 182.574
Cultures & Santé ‘Moi, toi, nous’ 50.835
Ecole de santé publique ULB Recherche-action et médecine préventive en santé de la reproduction 35.012
Espace P Promotion de la santé dans les milieux de prostitution + vaccins hépatite B 184.839
Espace Santé ‘Ca marche’ 25.000
Euralisa Plate-forme Alimentation et promotion de la santé 81.000
Eurotox Observatoire consommation drogues 102.857,19
Ex Aequo Programme d’activités 2003 178.500
FARES Réduction risques tabagisme 115.000
Fédération laïque planning familial Promotion globale et intégrée de la santé sexuelle en milieu scolaire 100.000
Fédération des Maisons Médicales Implantation de l’assurance de qualité 92.712
GAMS Belgique Formations personnes ressources en matière de mutilations génitales 2.500
Handicap et Santé Vie affective et sexuelle des personnes handicapées 98.000
Infor-Drogues Promotion de la santé et prévention des assuétudes 111.522
Médiathèque Activités de base 138.523
Modus Vivendi Programme annuel 248.000
Modus Vivendi Projet expérimental analyses de pilules 48.000
Observatoire sida et sexualités Programme pluriannuel, séminaires ‘Santé reproductive’, coordination conférence sida 153.448
Plate-forme prévention sida Programme 2003 190.000
Promotion de la santé et développement durable Mise en place d’une dynamique de promotion de la santé dans la gestion du tabagisme 53.720
Prospective Jeunesse Programme annuel 111.552
Repères Programme d’action et de recherche 113.200
SIREAS (ex Latitudes – Service social des étrangers) Programme d’activités prévention Sida/MST 185.920
Société scientifique de médecine générale Recherche-action ‘Alcool’ 6.867
Univers Santé Promotion de la santé écoles sup. et universités 40.000
UNMS Outilthèque-santé 99.157

Promotion de la santé – Politiques communales de santé – Projets communaux de promotion santé

Commune

Projet Montant en €
Braine-le-Comte Contribution à l’adoption d’habitudes alimentaires saines 13.652
Chimay Chimay Prévention 20.000
Flémalle Formation et confrontation clinique 9.000
Fontaine-l’Evêque Prévention incendie 14.674
Forest Observatoire de la santé, du logement et de la pauvreté 22.000
Grâce-Hollogne Projet ‘Espace Relais Famille’ 25.000
Ixelles Mon quartier en noir et blanc 12.500
La Louvière Création d’un réseau d’information et d’échanges sur les besoins de santé par et pour les citoyens 7.098
Marchin (asbl Devenirs) Formalisation et mise en œuvre d’une politique communale de santé et qualité de vie 24.789
Ottignies LLN Maison de l’enfance, de la famille et de la santé 18.600
Saint-Ghislain Lutte contre les pollutions intérieures et les pathologies associées 15.100
Saint-Nicolas Réseau intra-communal de santé 12.500
Sambreville Approche intersectorielle et participative des inégalités de santé 25.000
Verviers Pré-Lude 20.000

Promotion de la santé – Conférences locales

Santé Communauté Participation (SACOPAR)

Plate-forme en santé communautaire 120.850
CLPS Brabant wallon Dotation spéciale 36.000
CLPS Bruxelles Dotation spéciale 36.000
CLPS Charleroi-Thuin Dotation spéciale 6.000
CLPS Hainaut occidental Dotation spéciale 13.500
CLPS Huy-Waremme Dotation spéciale 13.500
CLPS Liège Dotation spéciale 6.000
CLPS Luxembourg Dotation spéciale 13.063
CLPS Mons-Soignies Dotation spéciale 36.000
CLPS Verviers Dotation spéciale 36.000

Evolution des dépenses de santé – comparaison de quelques grands postes

Année

Services communautaires Programmes ‘Communauté’ Programmes locaux Vaccination Projets communaux Conférences locales
2000 2.117.016 3.291.020 (39 projets) 1.014.253 (29 projets) 1.250.000
2001 2.082.306 3.192.483 (32 projets) 1.205.014 (30 projets) 3.250.000
2002 2.268.418 3.344.623 (32 projets) 1.188.777 (24 projets) 2.227.000 247.413 292.364
2003 2.321.000 3.325.325 (33 projets) 1.068.960 (22 projets) 2.229.000 239.914 316.913

Un commentaire

Bon an mal an, les programmes mobilisent un montant de l’ordre de 4.500.000 €. Les projets à portée locale sont un peu moins nombreux que ceux à l’échelle de la Communauté française, et reçoivent en général des dotations moins importantes.
Le développement de la dimension ‘municipale’ de la promotion de la santé ces deux dernières années est évident: il se caractérise par la mise en place d’une quinzaine de programmes à l’échelon communal (1), et par le soutien financier à l’encadrement des conférences locales, avec attribution aux CLPS d’un subside supplémentaire leur permettant de faire face à une charge de travail renforcée.
Les moyens alloués au programme de ‘Vaccination’ ont fortement augmenté en 2001 (campagne ‘méningite C’) et se maintiennent à un niveau plus élevé qu’avant.
On notera aussi que le budget ‘dépistage du cancer’ a quasi doublé entre 2000 et 2003, ce qui correspond à la mise en place du programme ‘mammotest’.Christian De Bock , avec l’aide de Roger Lonfils , Jacques Henkinbrant et Didier Lebailly , de l’Administration de la Santé de la Communauté française
(1) Nicole Maréchal a confirmé cette option cette année en retenant 14 projets nouveaux communaux. Nous vous les présentons brièvement dans ce numéro.

Procédures d’examen des dossiers

Les projets communautaires sont examinés par l’Administration et par une commission du Conseil supérieur de promotion de la santé. Cette commission, présidée par Martine Bantuelle , par ailleurs présidente du Conseil, travaille en trois sessions par an. Chaque programme est l’objet d’une évaluation préliminaire par deux membres de la commission, et d’un débat.
Le secrétariat de la Commission ‘programmes’ est assuré par Jacques Henkinbrant (02-413 35 48).
La Ministre prend sa décision en s’appuyant sur les deux avis de son Administration et du Conseil. Ces derniers disposent d’un délai de 45 jours pour remettre leurs avis.
Les projets locaux sont examinés par l’Administration et par la Commission d’avis des projets locaux (CAPL), composée de représentants des CLPS. Cette commission est présidée par Cécile Plas , par ailleurs membre du Conseil supérieur de promotion de la santé. Cette commission travaille également en sessions. Chaque programme est l’objet d’une évaluation préliminaire par deux membres de la commission, et d’un débat.
Le secrétariat de la CAPL est assuré par Didier Lebailly (02-413 26 62).
La Ministre prend sa décision en s’appuyant sur les deux avis de son Administration et de la CAPL. Ces dernières disposent d’un délai de 45 jours pour remettre leurs avis.
Les projets communaux sont l’objet d’un appel à projets de la Ministre. Ils doivent répondre à une série de critères de recevabilité (voir notre numéro 183).