Articles de la catégorie : Initiatives

Un peu de souffle au Beau Vélo du Ravel 2006

Le 30 Déc 20

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Dans le cadre du Beau Vélo de Ravel 2006, le Fonds des affections respiratoires (FARES asbl), en collaboration avec la campagne européenne Help, a sensibilisé les participants à la problématique du tabagisme. Ainsi, lors de chacune des 16 étapes, deux tabacologues ont proposé des mesures de monoxyde de carbone (CO) aux personnes intéressées.
Le CO est un gaz toxique, contenu dans la fumée de tabac. Plus on retrouve de CO chez un fumeur, plus la consommation de ce dernier est importante, impliquant donc une dépendance physique importante. Le CO est le principal responsable de maladies cardio-vasculaires chez le fumeur. En effet, il prive l’organisme d’oxygène, indispensable au fonctionnement normal de ce dernier, favorise l’hypertension et contribue au rétrécissement des artères. On retrouve également des taux de CO importants chez les personnes vivant quotidiennement dans une ambiance enfumée (tabagisme passif). Lors du Ravel, le CO a été mesuré en demandant aux personnes de souffler dans un appareil. Le résultat s’affiche en ppm (parties par millions) et la couleur informe très simplement la personne (du vert au rouge selon que le taux de CO soit normal ou élevé).
L’objectif de cette démarche n’était pas d’obtenir un maximum de données, mais plutôt de pouvoir offrir aux participants des conseils personnalisés quant à leur consommation. Cette action a attiré un nombre important de personnes, fumeuses et non-fumeuses. De nombreux jeunes, en demande d’informations, se sont également présentés au stand. Ainsi, il semblerait que les adolescents soient de grands consommateurs de tabac à rouler, leur taux de monoxyde de carbone attestant de cette consommation très importante. Le cannabis fut également un des sujets de prédilection des jeunes avec un manque évident d’information.
La présence des tabacologues a permis aux participants de recevoir des conseils personnalisés quant à leur tabagisme, certains en ont même profité pour débuter un sevrage et effectuer des tests de CO aux étapes suivantes. L’équipe de Help Media Campaign, par son caractère jeune et dynamique, a concouru largement au succès de cette campagne en attirant de nombreuses personnes.
Michel Pettiaux et Stéphanie Buonomo , FARES

Pour une politique de santé ‘drogues’ cohérente

Le 30 Déc 20

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Les consommations problématiques d’alcool et d’autres drogues constituent un sujet de préoccupation actuel pour l’ensemble de la population dans notre pays. Les fédérations sectorielles regroupant et coordonnant les associations spécialisées dans ce domaine, grâce à leur position intermédiaire et leur contact permanent avec le terrain, développent une vue relativement complète de cette thématique complexe dispersée entre plusieurs ministères et niveaux de compétences.
Elles ont rédigé un mémorandum donnant une vue d’ensemble des principales préoccupations de ces acteurs de terrain pour la législature fédérale à venir (2007-2011). Il reprend les principaux besoins et les demandes prioritaires dans les domaines de la prévention, des soins, de la réduction des risques. Il reprend également les priorités à rencontrer en matière de formation, de politique scientifique et d’épidémiologie.
Les consommations abusives d’alcool et d’autres drogues constituent un problème de santé publique et de promotion de la santé devant être abordé depuis ces perspectives. En matière de consommations de drogues, la prévention mérite la priorité absolue, suivie des soins, de la réduction des risques (RdR) et de la réinsertion des personnes dépendantes. La répression, inadaptée pour de simples consommateurs, doit constituer le remède ultime.
Le secteur spécialisé plaide pour une politique cohérente en matière de drogues reprenant l’ensemble des substances psychoactives, une politique coordonnée et concertée entre tous les acteurs compétents aux niveaux fédéral, régional et communautaire.
Afin d’y parvenir le secteur spécialisé demande qu’une série d’initiatives politiques soient prises, parmi lesquelles la mise en place immédiate de la Cellule Politique Drogues, une réglementation claire permettant une limitation de l’accès aux produits et un financement conséquent des politiques dans ce domaine.
Le secteur espère que nos prochains dirigeants incluront la thématique alcool-drogues comme prioritaire dans leur déclaration politique et dans leurs politiques futures.

Introduction

Les FEDITO’s, la VAD, le VVBV et la FSPST (1) regroupent et coordonnent les organisations de terrain spécialisées dans la problématique des assuétudes: services d’information et de prévention, centres de soins haut et bas seuil, communautés thérapeutiques, services de consultations psychosociaux, hôpitaux psychiatriques…
Leur position d’interface et un contact permanent avec les services de terrain (prévention, information, soins) leur donne une vue relativement complète d’une thématique complexe éclatée entre différents niveaux de pouvoirs et ministères. Ce document, rédigé conjointement par les fédérations sectorielles du pays, synthétise les principales préoccupations du terrain pour la législature fédérale à venir.
Dans l’esprit du groupe de travail politique en matière de drogues (1996-1999), la problématique des drogues constitue un problème de santé et de bien-être devant être abordé sous cet angle. La prévention, suivie par l’aide et les soins représentent donc les approches prioritaires, et la répression un ultimum remedium. Cette vision s’oppose à l’évolution des dernières années mettant trop l’accent sur les nuisances et la répression.
Nous avons besoin d’une politique de santé et de bien-être cohérente incluant tous les produits psychoactifs (alcool, tabac, cannabis, médicaments psychoactifs, autres drogues). Une attention particulière doit être portée aux autres comportements addictifs (dépendance à Internet, aux jeux). Cette politique doit s’appuyer sur la concertation et la coordination entre tous les acteurs aux niveaux fédéral, régional et communautaire. Pour élaborer une politique cohérente, un cadre législatif clair est indispensable.

Pour une politique alcool et drogues cohérente

1. Mise en place immédiate de la Cellule Politique Drogues. Les fédérations représentatives du terrain doivent être représentées dans cette cellule. Ce raisonnement est aussi valable pour la Cellule Politique de Santé en matière de Drogues.
2. Une réglementation claire doit faciliter une limitation de l’offre des différents produits:
-cannabis: enquête portant sur l’évaluation de l’impact de la modification législative et mise en place d’une législation claire en la matière;
-alcool: finalisation et exécution du Plan National Alcool avec une attention particulière à la limitation de l’offre (âge, distributeurs automatique, alcopops…), interdiction de la publicité dans les espaces publics, politique des prix conséquente (taxation, eau gratuite dans les lieux festifs).
-tabac: poursuite et évaluation de l’application de la législation actuelle;
-opiacés et traitements de substitution: mise en application de l’arrêté royal à tous les niveaux, financement suffisant pour sa réalisation (incitation des médecins à suivre la formation);
-jeux: optimalisation de la législation actuelle pour les produits de la Loterie nationale, et mise en place d’une législation adaptée pour les paris en ligne et les bureaux de paris.
3. Prévention, travail de rue et projets de soins se situant dans le champ d’activité de la santé, du bien-être ou de la promotion de la santé doivent être effectués par des acteurs socio-sanitaires, sous la responsabilité et le financement des ministres de la santé ou des affaires sociales compétents. Cela implique le transfert des budgets actuels des contrats de sécurité et des peines alternatives de justice aux ministres de la santé concernés.

Prévention

1. La mise à disposition d’informations factuelles et le contrôle des réglementations en vigueur sont des compétences essentielles du fédéral, qui nécessitent l’attention et les moyens nécessaires.
2. La prévention dans le champ des assuétudes revient aux professionnels des secteurs de l’éducation, de la santé et de la promotion de la santé, pour des motifs déontologiques, de secret professionnel, et afin d’éviter la confusion des rôles avec d’autres acteurs.
3. Il faut permettre un financement cohérent de la prévention, avec comme critère central la coordination entre acteurs (communautés et régions, fédéral) et la coopération avec le terrain et les réseaux existants. Ce travail doit avoir lieu au sein de la Cellule Politique de Santé Drogues.

Aide et soins

Les usagers de produits psychoactifs nécessitent une prise en charge “complète”, ne se réduisant pas au patient et prenant également en compte son entourage. La continuité des soins doit leur être garantie (soins de première ligne, aide spécialisée, soins en prison). Il faut aussi porter une attention suffisante à la réinsertion de ces personnes.
La capacité d’offre d’aide et de soins reste insuffisante aujourd’hui et devra être adaptée à la demande croissante dans ce domaine.
1. Assurer une offre minimale de soins de base de qualité dans chaque sous-région.
2. La Cellule Politique de Santé Drogues doit vérifier si les besoins sont couverts dans les différentes régions et détecter les trous dans l’offre de soins. Une attention spéciale doit être portée à une série de problématiques: aspects somatiques (hépatites…), soins de première ligne, travail avec l’entourage du patient (parents, enfants d’usagers…), continuité des soins (notamment les traitements de substitution en prison), réinsertion (suivi après soins, formation, logement), problématique des usagers sans papiers.
3. Les projets pilotes du fédéral issus de la note fédérale drogues 2001 (double diagnostic, coordinateur de soins, unité de crise avec case manager), déjà évalués positivement à plusieurs reprises, doivent recevoir un financement structurel. Les projets pilotes ne devraient pas le rester plus de deux ans dans le futur et devraient, sur base d’évaluation, être financés structurellement ou abandonnés après cette période.
4. Le Fonds de lutte contre les assuétudes doit permettre la mise en place d’idées innovantes.

Réduction des risques

La réduction des risques a pour objectif l’amélioration de la qualité de vie des usagers. Ces programmes complètent l’information et l’aide aux personnes dans une approche globale des problèmes de dépendances.
1. Mise en place d’un cadre législatif rendant possible le financement des projets RdR et assurant la protection juridique de ses exécutants (échanges de seringues, analyse de drogues de synthèse…).
2. Assurer un financement suffisant des projets pour permettre une réelle politique de réduction des risques.
3. Les stratégies RdR sont valables pour tous les produits: alcool, cannabis, et autres drogues illégales.

Formation

1. Aux différents niveaux d’offre dans l’aide et l’accompagnement, les usagers de produits psychoactifs doivent pouvoir compter sur une expertise en matière de drogues. Pour y parvenir, il faut intégrer une formation adaptée sur l’alcool et les autres problèmes de drogues dans la formation de base des futurs travailleurs actifs dans les secteurs du social, de la santé, du bien-être, de l’enseignement et de la jeunesse.
2. Réalisation d’une étude portant sur l’opportunité de la reconnaissance d’un statut spécifique aux médecins actifs dans le secteur spécialisé en tenant compte des disparités régionales en la matière (en Flandre les médecins actifs dans les centres spécialisés et pratiquant peu de consultations classiques risquent actuellement de perdre leur licence.).

Enquêtes

1. Le programme d’enquêtes du SPF politique scientifique fédérale préparatoire aux politiques drogues doit être prolongé. Il existe également un besoin de recherches-actions de terrain afin d’optimaliser la qualité de l’aide. Des moyens financiers doivent être prévus pour les centres s’impliquant dans ces études afin de leur permettre de fournir des données ou de participer aux enquêtes.
2. Soutien à l’enregistrement des données des centres d’aide, préparées par l’Institut de santé publique dans le cadre de la demande du EMCDDA (European Monotoring Centre for Drugs and Drug Addiction). L’enregistrement des traitements de substitution mérite d’être concrétisé. Les moyens nécessaires doivent être prévus pour les centres participant à une ou plusieurs de ces actions.
Marcel Vanhex , VAD, Jacques Van Russelt , FEDITO wallonne, Serge Zombek , FEDITO Bruxelles, Stéphane Luisetto , FSPST, Dirk Vandevelde , VVBV, avril 2007

(1) Fédérations wallonne et bruxelloise des institutions pour toxicomanes, Vereniging voor Alcohol en Drugsproblemen, Vlaamse Veriniging van Behandelingscentra verslaafdenzorg, Fédération des structures psycho-socio-thérapeutiques

Une mise au point en prévention cardio-vasculaire

Le 30 Déc 20

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Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), en collaboration avec Domus Medica, vient de faire le point sur l’état des connaissances scientifiques en matière de prévention primaire des maladies cardio-vasculaires en Belgique.
Le risque de maladie cardio-vasculaire dépend de la combinaison d’une série de facteurs. C’est pourquoi il doit être examiné globalement et pas facteur par facteur. Arrêter de fumer est la mesure la plus rentable; elle entraîne même des économies. Pour les non-fumeurs présentant un risque élevé, l’aspirine à faible dose a un meilleur rapport coût-efficacité que les statines qui sont censées réduire le cholestérol. Les régimes pauvres en graisses sont aussi à recommander. L’utilité des suppléments alimentaires n’est par contre pas prouvée.

Les maladies cardio-vasculaires constituent la première cause de mortalité en Belgique. Chaque année, près de 40.000 Belges décèdent à cause d’elles. Elles représentent également un fardeau considérable en terme de morbidité.
Leur prévention primaire revêt donc une grande importance, en particulier pour ceux qui courent les plus grands risques. Cette prévention doit aussi être menée dans de bonnes conditions de sécurité: pas question de rendre malade des gens qui sont en bonne santé.
Le risque de maladie cardio-vasculaire dépend de différents facteurs simultanément. Les plus importants sont l’âge, le sexe, le tabac, la tension sanguine, le taux de cholestérol et l’obésité.
Le risque doit être apprécié globalement et non pas facteur par facteur. Ainsi par exemple, quelqu’un qui a un taux de cholestérol élevé ne court de grands risques que s’il a aussi une tension élevée. Il faut essayer d’agir sur les facteurs de risque. Bien sûr, on ne peut rien changer à l’âge et au sexe mais arrêter de fumer constitue clairement une priorité.
Parmi les nombreux types de régime, seuls ceux pauvres en graisses saturées réduisent le risque, à condition d’être suivis scrupuleusement. Il n’y a pas de preuves que les autres régimes ou les divers suppléments alimentaires activement promotionnés ces derniers temps, aient un effet quelconque sur la diminution du risque. Cette précision ne constitue évidemment pas un plaidoyer en faveur d’un mode de vie sédentaire sans souci d’alimentation équilibrée! Il y a d’autres bonnes raisons de continuer à conseiller un mode de vie sain.
Quant à la prévention médicamenteuse, c’est l’aspirine à faible dose qui présente le meilleur rapport coût-efficacité. Les statines, si souvent prescrites, ne sont pas d’un rapport coût-efficacité favorable dans la plupart des cas. Elles ne le deviennent que pour les hommes de plus de 60 ans, à haut risque cardio-vasculaire et pour autant que leur coût annuel soit inférieur à 90€.

Quand une prévention primaire au moyen de médicaments est-elle indiquée?

Faire de la prévention primaire consiste à gérer le risque de personnes en bonne santé. Plus ce risque est élevé plus les gains de santé peuvent être importants. La question est dès lors de savoir qui doit être concerné par cette prévention et à partir de quel niveau de risque.
Dans les recommandations de bonne pratique belges et étrangères, on justifie généralement la prescription de médicaments pour les patients dont le risque de décès par maladie cardio-vasculaire dans les 10 prochaines années est compris entre 5 et 10%. Un tel type de choix est arbitraire mais il est indispensable si on veut rester dans la logique de garder une juste mesure entre tout gain de santé et son coût économique tant au niveau individuel qu’au niveau de la société. Le remboursement des statines est ainsi conditionné par l’INAMI à un risque minimum de 5%.
La détermination de ce seuil de risque est une question d’ordre politique. C’est la raison pour laquelle le KCE ne se positionne pas à ce sujet. Il recommande d’ouvrir un large débat de société sur la question.
Le texte complet de l’étude est disponible sur le site web du KCE: www.centredexpertise.fgov.be, rubrique publications, sous la référence KCE reports vol 52 B.
Communiqué de presse du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE)

A propos du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE)

Le KCE est un organisme d’intérêt public autonome, créé en 2003, et actif depuis 2004. Son rôle est de produire des analyses et des études scientifiques pour documenter les pouvoirs publics lorsque des décisions doivent être prises dans le domaine des soins de santé et de l’assurance maladie.
Le KCE n’intervient pas dans les décisions elles-mêmes, ni dans leur mise en œuvre, mais il entre dans sa mission de suggérer les solutions les plus performantes. Son rôle principal est donc d’oeuvrer à la plus grande accessibilité de soins de haute qualité malgré la croissance des besoins et la limitation des budgets disponibles.
L’équipe du KCE compte environ 45 collaborateurs, dont une trentaine d’experts neutres, spécialistes de diverses disciplines: médecine, économie de la santé, sociologie de la santé, droit, statistique, analyse de données, gestion de données et gestion des connaissances.
L’équipe a déjà produit une cinquantaine d’études, parfois en collaboration avec des experts externes.
Chaque étude terminée est communiquée au Conseil d’administration du KCE. Après approbation, les rapports sont publiés sur le site et font l’objet d’une communication vers la presse et vers plus de 1000 personnes intéressées (académiques, décideurs, hôpitaux…).
Toute personne intéressée par les soins de santé et leur organisation peut proposer des sujets d’études en complétant le formulaire sur le site du KCE ( https://www.kce.fgov.be ).
Adresse: KCE, Rue de la loi 62, 1040 Bruxelles

La Communauté française et la semaine européenne de la vaccination

Le 30 Déc 20

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Le programme de vaccination de la Communauté française a apporté sa contribution modeste mais intéressante à la Semaine européenne de la vaccination (OMS Europe), qui avait lieu du 16 au 22 avril, en organisant un séminaire destiné aux professionnels de santé.
Le thème du jour était «Politique vaccinale en Communauté française: maintenir et promouvoir l’accessibilité à une prévention de qualité?», abordé au cours d’une réunion d’experts le 19 avril.

Couvertures vaccinales: excellent bulletin

Le Dr Béatrice Swennen , responsable de Provac, fit d’abord le point sur les couvertures vaccinales en Wallonie et à Bruxelles, sur base d’enquêtes réalisées en 2006 (1). Les constats sont encourageants, puisqu’on obtient 84 % de nourrissons ayant bénéficié d’un schéma complet (polio – diphtérie – tétanos – coqueluche – Haemophilus influenzae de type b – hépatite B – rougeole – rubéole – oreillons – méningocoque C), le fruit d’une heureuse convergence entre intérêts privés des fabricants et préoccupations de santé publique.

Couvertures vaccinales dans les trois régions du pays

Flandre 2005 Wallonie 2006 Bruxelles 2006
Polio 93,1 94,9 90,0
DTPa 92,9 94,7 90,0
Hib 92,6 93,7 88,8
VHB 92,2 92,7 88,4
RRO 94,8 89,0 91,1
MenC 94,1 92,5 91,7

Source: Provac, 2007

Le sujet du jour était aussi illustré de façon pertinente par des données concernant la vaccination contre le pneumocoque (Pn7V) avant son intégration dans le calendrier vaccinal en début d’année.
Alors qu’aucune différence n’apparaît entre classes sociales pour les vaccins distribués par le programme, il n’en est pas de même pour le Pn7V (pour rappel, le schéma recommandé en 2004 était de 4 doses à 64 euros, soit 256 euros pour une vaccination complète). Ces différences sont nettes, qu’on interroge le niveau de scolarisation de la mère, la nationalité d’origine de celle-ci, le niveau des revenus de la famille, le mode de garde de l’enfant, le nombre d’enfants par famille. Le tableau ci-dessous l’illustre de façon exemplaire.

Couverture vaccinale en fonction des revenus familiaux en Wallonie

Revenus mensuels

Hépatite (dose 4) Pneumo (dose 1) Pneumo (dose 3)
Moins de 1500 93,2 25,7 10,8
1500 – 3000 93,1 54,8 28,6
Plus de 3000 91,2 70,6 41,2

Source: Provac, 2007

Difficile de montrer de façon plus évidente la valeur d’une prise en charge collective de ce type de prévention!
Pour la deuxième dose de RRO et la vaccination complète contre l’hépatite B à l’âge de 11 – 12 ans, les couvertures sont respectivement de 70 et 68% (enquête Provac auprès des élèves de 6e primaire en juin 2006).

Chère vaccination

Un autre point d’attention de la matinée fut le rappel de la place des nombreux acteurs de la décision en politique vaccinale, ce qui n’est jamais simple à comprendre en Belgique. L’exposé du Dr Swennen fut complété par celui du Prof. Jacques Senterre qui a rappelé le rôle du groupe permanent vaccination (27 experts) au sein du Conseil supérieur de la santé: revoir le calendrier vaccinal, mettre à jour des fiches techniques sur les vaccins, préparer un avis sur les nouveautés, et répondre aux demandes d’avis. Un groupe qui ne chôme pas, vu le dynamisme de l’industrie du médicament en la matière.
Il souligna aussi que bien que le Conseil n’ait aucun pouvoir, ses recommandations mettent une pression considérable sur les décisions politiques, surtout quand la santé des enfants est concernée!
Le séminaire se termina par une table ronde animée par Thierry Poucet (Mutualités socialistes). Elle permit au Dr Callens (Mutualités chrétiennes, ‘Coupole’ flamande vaccination) de rappeler que les organismes assureurs ont la possibilité de réagir plus rapidement que les autorités publiques à l’apparition d’une nouveauté qui apporte un vrai plus, en faisant intervenir leur assurance complémentaire dans l’attente d’une prise en charge par le niveau fédéral et les communautés. Mais cela a un coût tout à fait considérable.
Le Prof. Coche , conseiller de Madame Fonck, regretta le manque de concertation et de convergence entre mutualités, tout en se réjouissant des efforts faits par la Communauté française pour la prise en charge à partir de cette année du vaccin contre le pneumocoque.
Paul Galand , qui préside la Commission santé du Parlement francophone, se livra à un plaidoyer appuyé en faveur de l’égalité d’accès de tous à ces remarquables moyens de protection, et plaida aussi pour une approche audacieuse (mais séduisante) du principe de subsidiarité, à savoir une organisation du programme par les communautés, mais avec une prise en charge totale des achats de vaccin par le niveau fédéral, voire même européen…

Flandre: campagne accrocheuse

De son côté, la Communauté flamande a mis l’accent sur les vaccinations de rattrapage des grands adolescents, en particulier de ceux qui seront amenés à avoir des contacts fréquents avec de jeunes enfants. La campagne de communication a choisi le look concert rock pour intéresser sa cible: c’est plutôt réussi!
Christian De Bock
Document de référence: Guide de vaccination du Conseil supérieur de la santé, révision complète 2007 sous forme de fiches dans une farde à anneaux, n° 8205. Commandes à adresser à D. Marjaux, Conseil supérieur de la santé, rue de l’Autonomie 4, 1070 Bruxelles. Tél.: 02 525 09 00. Fax: 02 525 09 77. Courriel: diane.marjaux@health.fgov.be

(1) Cela complète les chiffres fournis par la plaquette ‘Couverture vaccinale des nourrissons en Communauté française de 1989 à 2003’. Voir Education Santé n° 222, avril 2007.

Promotion de la santé à l’école: une journée pour lancer officiellement le ‘projet de service’

Le 30 Déc 20

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Introduction

Le 31 janvier dernier, un peu plus de 200 acteurs des services PSE et centres PMS étaient réunis à Charleroi, sur invitation de la Ministre Catherine Fonck , pour une journée de travail consacrée au projet de service.
Ces précisions sur le projet de service étaient fort attendues dans les équipes… La journée a donc été préparée pour favoriser au maximum, dans un temps limité, la découverte et l’appropriation des informations par les participants.

Projet de service: ce qu’il faut en retenir…

L’intention sous-jacente…
Le projet de service encourage les équipes à intégrer la démarche de promotion de la santé dans leurs activités quotidiennes, relatives à l’ensemble de leurs missions. Il s’agit donc de mettre en œuvre leurs missions dans une optique de promotion de la santé, en y apportant une «coloration» particulière, une «coloration promotion de la santé».
Quelle «coloration»?
Un petit détour par quelques textes fondateurs du concept de promotion de la santé permet d’isoler quelques critères de qualité tels que:
-considérer la santé dans son aspect global en y incluant le bien-être physique, mental et social;
-prendre en considération les différents déterminants de la santé;
-lutter contre les inégalités de santé;
-aider les personnes à être davantage acteurs de leur santé;
-privilégier l’engagement et la participation de la population;
-prendre en compte le cadre de vie des individus;
-développer le travail en réseau et le partenariat intersectoriel.

La CAP-PSE (groupe de concertation des organismes offrant un appui aux équipes PSE et CPMS pour la rédaction de leur projet de service) s’est beaucoup investie dans la préparation de ce temps de travail, qu’elle a voulu participatif, interactif et ouvert aux questions des participants.
Au-delà d’une simple présentation des textes officiels, cette journée avait pour objectifs de:
-clarifier la notion de projet de service et favoriser son appropriation par les participants;
-faire percevoir l’intérêt de la rédaction et les étapes de préparation du projet de service;
-identifier les difficultés et les ressources des centres et services pour ce faire;
-présenter l’existence d’organismes-appui.
Après un bref exposé, en plénière, du contenu des textes officiels concernant le projet de service, la journée a fait la part belle aux travaux en ateliers.
Un premier temps d’ateliers a permis une découverte et une appropriation des textes sur base de quelques extraits choisis. En deux heures, ce travail collectif a fait émerger bon nombre de questions, qui ont été reflétées dans d’autres écrits: un article est paru dans le journal «Promouvoir la santé à l’école» du mois de mars 2007 (disponible en téléchargement sur le site www.questionsante.org, rubrique [Publications] et une «Foire Aux Questions» sera prochainement disponible sur le site de la Direction générale de la santé ( https://www.sante.cfwb.be ).
Notons, à titre d’exemple, des questions concernant l’échéancier et les destinataires du projet de service (peut-on repousser la date butoir du 1er octobre? Que vont faire tous ces partenaires avec notre projet de service?…); des questions sur le contenu du projet de service (comment tenir compte des attentes des écoles dans notre projet? Que doit-on évaluer?…); des questions sur la coexistence, pour les CPMS de la Communauté française, du projet de service et du projet de centre; etc.
L’après-midi a été consacrée à dégager des éléments concrets pour la construction du projet de service, puis à identifier les ressources (leviers) et les difficultés (freins) posées par celui-ci et à préciser les demandes d’appui des services et centres. Ces éléments sont également repris dans l’article susmentionné.

Projet de service: les textes officiels

Le décret du 20 décembre 2001 fixe les missions suivantes pour les services PSE et centres PMS de la Communauté française (Art. 2):
«La promotion de la santé à l’école consiste en:
1°la mise en place de programmes de promotion de la santé et de promotion d’un environnement scolaire favorable à la santé;
2°le suivi médical des élèves, qui comprend les bilans de santé individuels et la politique de vaccination;
3°la prophylaxie et le dépistage des maladies transmissibles;
4°l’établissement d’un recueil standardisé de données sanitaires.»
L’article 5 précise alors:
«Les programmes de promotion de la santé sont réalisés en fonction du projet-santé élaboré, après avis du conseil de participation et du chef d’établissement et/ou du pouvoir organisateur, par le personnel du centre ou du service.»
Les services PSE et centres PMS tombent donc sous l’obligation d’élaborer dans toutes leurs écoles sous tutelle des projets-santé.
Le 20 juillet 2006, un nouveau décret introduit une série de modifications au texte précédent. Entre autres éléments, l’article 5 du décret du 20/12/2001 (et donc l’obligation de réaliser des projets-santé dans l’ensemble des écoles sous tutelle) est abrogé et un nouvel article est inséré:
« Art. 3
§ 1er. […] le centre / le service élabore au moins un projet de service pour l’ensemble des établissements scolaires relevant de son ressort d’activités.
§ 2. Le projet de service visé au § 1er définit la politique de santé et les priorités que le centre ou le service entend développer pour les établissements scolaires sur la base de leurs besoins ainsi que des priorités de santé publique définies par le Gouvernement. »

Complémentairement, le décret du 16 mai 2002 relatif à la promotion de la santé dans l’enseignement supérieur hors universités fixe une mission supplémentaire aux services PSE et centres PMS de la Communauté française, à savoir l’organisation de «points-santé» dans les établissements d’enseignement supérieur hors universités.
La mission du personnel assurant les permanences lors de ces points santé est «d’écouter les étudiants, de leur apporter des informations et des conseils en santé, de leur proposer éventuellement une consultation complémentaire et de les orienter, si nécessaire, vers les structures de santé existantes en Communauté française».
Les modifications entraînées par le décret du 20 juillet 2006 s’appliquent bien entendu également au décret du 16 mai 2002, y compris en ce qui concerne la mission «points-santé». C’est le 8 mars 2007 qu’est promulgué l’arrêté d’application relatif au projet de service (M.B. 26/04/2007). Cet arrêté précise, entre autres, la durée du projet de service, ses destinataires et sa grille de développement (les rubriques devant y figurer).
L’arrêté a été envoyé dans tous les centres et services. Il est par ailleurs consultable sur le site Internet de la Direction générale de la santé ( https://www.sante.cfwb.be ), onglet [Textes officiels].

Après chaque atelier, les rapporteurs se sont réunis pour mettre en commun les principaux apports, débats et questions, qui ont ensuite été reflétés et commentés en séance plénière. Certaines questions ont pu ainsi trouver en plénière des éléments de réponse.
La journée s’est clôturée par une présentation des personnes et organismes ressources qui peuvent fournir un appui à la conception et à la rédaction du projet de service.

Participation à la journée et participation à l’évaluation

La journée a donc compté un peu plus de 200 participants (plus une quarantaine d’organisateurs et d’animateurs d’ateliers). Ainsi, 106 équipes/antennes étaient représentées, sur un total de 143 équipes/antennes, PSE et CPMS confondus. Un questionnaire d’évaluation de la journée a été rempli par 155 personnes, ce qui équivaut à un taux de réponse de 65%. Cet article en présente les principaux résultats.
Les répartitions évoquées ci-dessous ne sont donc pas nécessairement représentatives de l’assistance sur un plan statistique, mais elles reflètent bien la diversité constatée lors des échanges.
Les répondants sont répartis entre trois-quarts de services PSE et un quart de centres PMS.
Les Provinces / Régions les plus représentées sont le Hainaut, Bruxelles et Liège (respectivement 28, 24 et 22%), qui totalisent ensemble les trois-quarts des répondants. Arrivent ensuite Namur (14%), le Brabant wallon (10%) et le Luxembourg (2%).
Les infirmières étaient nombreuses parmi les répondants (95), mais on notera la présence de 37 médecins, 13 directeurs de CPMS et 6 assistantes sociales, présence encourageante vu la thématique de la journée. En effet, leur implication dans le projet de service peut paraître moins évidente au premier abord; nombre d’entre eux se sentent, au départ, peu concernés par ce fameux projet, que ce soit pour des raisons organisationnelles, institutionnelles ou encore parce que la promotion de la santé n’est pas leur principale préoccupation. Signalons par ailleurs que, dans les résultats qui suivent, aucune différence significative n’est mise en évidence, entre médecins et infirmières, dans la répartition de leurs réponses.
Ce succès de foule doit être examiné à la lumière du fait que la rencontre était non thématique et durait toute la journée… Cela aurait pu en décourager plus d’un… Or, non seulement les participants étaient nombreux, mais encore la plupart ont été présents la journée entière. Un peu plus de la moitié des répondants signalent n’avoir pas éprouvé de difficulté particulière à se libérer une journée complète.

L’évaluation de la journée

Les participants étaient d’abord invités à indiquer leur degré d’accord avec plusieurs propositions représentant les principaux enjeux du déroulement et du contenu de la journée.
Le tableau reprend, par item, le pourcentage de répondants qui se sont déclarés «d’accord» ou «tout à fait d’accord» avec chacune de ces propositions.
Les répondants avaient ensuite la possibilité d’ajouter un commentaire supplémentaire, que ce soit au sujet du contenu ou du déroulement de la journée.
L’analyse et les commentaires des résultats ont été enrichis en référence aux divers «débriefings» réalisés par les animateurs d’ateliers (faisant partie de la CAP-PSE) et par la Commission de promotion de la santé à l’école.

La Commission PSE

L’arrêté du 22 février 2007 (M.B. 26/04/2007) fixe la nouvelle composition de la Commission PSE.
Il n’est peut-être pas inutile de rappeler, en quelques mots, les rôles et attribution de cette commission (arrêté du 8 février 2002, modifié par les arrêtés du 5 décembre 2002 et du 20 octobre 2006).
La commission a pour missions:
1°de donner au Gouvernement un avis sur tout projet de décret ou d’arrêté organique ou réglementaire relatif à la promotion de la santé à l’école;
2°de donner au Gouvernement, soit d’initiative, soit à sa demande, des avis sur tout problème concernant la promotion de la santé à l’école;
3°chaque année, avant le 31 mars, de faire rapport au Gouvernement et au Parlement sur son action au cours de l’année écoulée.
La commission comprend des représentants:
1°des fédérations ou associations de pouvoirs organisateurs de services de promotion de la santé à l’école;
2°des médecins et du personnel infirmier travaillant dans le secteur de la promotion de la santé à l’école (PSE);
3°du Conseil supérieur de promotion de la santé;
4°du Conseil supérieur de la guidance psycho-médico-sociale;
5°de l’enseignement organisé par la Communauté française;
6°des fédérations de pouvoirs organisateurs de l’enseignement subventionné par la Communauté française;
7°des fédérations d’associations de parents;
8°des Centres locaux de promotion de la santé;
9°d’un Service communautaire de promotion de la santé agréé.
Le ministre ayant la santé dans ses attributions, ainsi que le ou les ministres ayant l’enseignement fondamental et secondaire, ordinaire ou spécial, dans leurs attributions, sont également représentés au sein de la commission, chacun par un membre avec voix consultative.
La Direction générale de la santé et la Direction générale de l’enseignement obligatoire sont également représentées, chacune par un membre avec voix consultative.

L’importance et la richesse des échanges entre pairs

C’est surtout l’échange entre participants qui est pointé comme positif par la quasi totalité des répondants. En parallèle, deux tiers des répondants trouvent que les ateliers ont permis un travail concret. A l’inverse, la proportion de répondants qui estiment trop long le temps d’atelier est marginale. Les ateliers sont donc appréciés et favorisent les échanges. Par ailleurs, deux tiers des répondants estiment que les plénières ont apporté un éclairage utile par rapport aux ateliers.
Ces éléments ont été corroborés par le débriefing des animateurs des ateliers. La mobilisation des organismes-appui dans la préparation de la journée du 31 janvier a permis l’organisation de 11 ateliers en parallèle, favorisant ainsi une réelle dynamique d’échange en groupe assez restreint. Les animateurs ont pointé le caractère concret et mobilisateur des débats qui se sont tenus lors des ateliers. Ils soulignent également l’intérêt, dans les ateliers, d’une rencontre entre réseaux (Communauté française, officiel et libre subventionné) et entre CPMS et PSE.
Trois répondants sur quatre mentionnent leur souhait d’avoir l’occasion d’échanger encore avec d’autres équipes PSE. Il s’agit essentiellement de partager les expériences avec d’autres, de partager comment le projet de service peut être mis en pratique sur le terrain ou encore de partager des questions d’ordre technique sur le projet de service.
Cette demande a clairement été relayée par les animateurs des ateliers.

Les principaux apports de la journée: information, pistes concrètes et réassurance

Quatre répondants sur cinq estiment que la journée a apporté des éléments pour la construction du projet de service: elle a répondu aux principales questions et a fourni les éléments de base pour l’élaboration du projet de service. L’objectif principal de la journée, qui était de clarifier la notion de projet de service et favoriser son appropriation par les participants, est donc atteint.

Les principaux résultats

Proposition (nombre de réponses)

%
La journée a été propice aux échanges entre participants (n=151) 98
La journée a fourni les éléments de base pour commencer à élaborer notre projet de service (n=139) 81
La journée a répondu à mes principales questions au sujet du projet de service (n=141) 76
La journée m’a permis de découvrir l’existence d’organismes prêts à nous aider dans la rédaction du projet de service (n=130) 69
Les ateliers ont permis un vrai travail concret et en lien avec notre réalité (n=141) 65
Les mises en commun en plénière ont apporté un éclairage utile par rapport aux ateliers (n=138) 60
Je me sens maintenant plus rassuré(e): la journée a diminué mon sentiment d’insécurité par rapport au projet de service (n=137) 56
Etre présent(e) pendant une journée complète est difficile pour moi (agenda) (n=147) 45
Il y avait trop de temps d’ateliers par rapport aux temps de plénière (n=149) 15

Un peu plus de la moitié des répondants estiment que la journée a diminué leur sentiment d’insécurité par rapport au projet de service. Ce résultat doit être nuancé par le fait qu’une proportion non négligeable de répondants n’éprouvaient vraisemblablement pas de sentiment d’insécurité face au projet de service (8 personnes le stipulent formellement sur leur questionnaire…).
Les animateurs d’ateliers ont confirmé le caractère «rassurant» de la journée: ils ont eu le sentiment que les équipes étaient soulagées, rassurées par rapport à leurs pratiques actuelles (« on fait parfois de la promotion de la santé sans le savoir »). Cela a été dû, en bonne partie, à la possibilité qui a été donnée aux participants de découvrir et de s’approprier les textes en les dédramatisant.
Cet aspect «rassurant» de la journée doit être souligné. Les équipes étaient en effet placées depuis de longs mois dans un contexte difficile, dans lequel elles étaient informées du «remplacement» de l’obligation de réaliser des projets-santé dans toutes les écoles par un «projet de service», dont personne ne savait exactement ce qu’il était, à qui il devait être rendu, quels étaient ses objectifs, etc.
Finalement, la journée a permis à 68% des répondants de découvrir l’existence d’organismes-appui. Cette découverte a été favorisée par la présence desdits organismes lors de la journée, présence facilement identifiable grâce à leur badge et à leur implication dans l’animation des ateliers.

Des nuances dans les appréciations

Onze personnes complètent leurs réponses aux items par un commentaire positif (clair, précis, apprécié…) et six par un commentaire négatif (pauvre, pas de réponse claire, trop de «bla bla», ces journées tournent parfois au groupe de parole sur les soucis vécus par les PSE…).
Cinq personnes remarquent également que beaucoup d’informations étaient déjà connues.
On trouve aussi quelques suggestions concrètes, du genre «ce serait intéressant de lire les projets d’autres équipes PSE» ou encore «pourquoi pas un forum sur Internet?»
Le constat d’une différence de positionnement entre PSE et CPMS est transversal à l’ensemble de la journée; il a été exprimé par certains participants et relayé par les organismes faisant partie de la CAP-PSE et par la Commission PSE.
Pour confirmer ce constat, qui a été largement évoqué tant dans les ateliers qu’en séance plénière, neuf représentants des CPMS sur 36 (soit un quart) l’indiquent explicitement dans leur évaluation. Services PSE et Centres PMS ne parlent pas le même langage, ne partagent pas les mêmes enjeux, les mêmes difficultés quant au projet de service.
Certains items du questionnaire corroborent ce constat: les agents CPMS sont proportionnellement moins nombreux que les agents PSE à marquer leur accord aux items «la journée a répondu à mes principales questions au sujet du projet de service» et «les ateliers ont permis un travail concret et en lien avec notre réalité» (1).

Des questions sans réponse…

Les répondants avaient la possibilité d’indiquer des éléments pour lesquels ils estiment rester en manque d’information.
Les questions les plus fréquentes concernent la technique d’élaboration et de rédaction du projet (comment décliner la promotion de la santé dans le recueil de données, grille d’évaluation du projet de service, meilleure clarification des concepts…).

Les organismes-appui

La CAP-PSE (groupe de concertation des organismes offrant un appui aux équipes PSE et CPMS pour la rédaction de leur projet de service)
Les rencontres de ce groupe de concertation sont animées par l’APES-ULg, qui s’est vu confier la mission de faciliter l’application du décret PSE.
Cette concertation poursuit plusieurs objectifs:
-garantir un appui qui soit cohérent avec les exigences légales (décrets, arrêtés, circulaires): les membres de la CAP-PSE maîtrisent le cadre légal et les principaux enjeux du décret PSE;
-tendre vers un traitement égalitaire de l’ensemble des services et centres pour l’obtention d’un appui: la CAP-PSE veille à ce que chaque service / centre puisse bénéficier d’un appui auprès d’un organisme de son choix;
-définir des critères de qualité méthodologiques pour les appuis: les membres de la CAP-PSE mettent en commun leurs réflexions et démarches méthodologiques pour l’appui à la conception et à la rédaction des projets de service.
Les organismes participant régulièrement aux rencontres sont les suivants:
les 9 CLPS
l’asbl CORDES
l’asbl Les Pissenlits
l’asbl Repères
l’Observatoire de la Santé du Hainaut
l’Institut provincial d’hygiène sociale de Namur
la Plate-forme de coordination des services PSE provinciaux de Liège
D’autres personnes ou structures offrent un appui aux équipes PSE pour leur projet de service, sans toutefois participer aux réunions. Dans la mesure du possible, l’APES-ULg essaie de maintenir un contact individualisé avec celles-ci.

Ces éléments sont ou seront repris de façon spécifique par les organismes-appui. Rappelons que lesdits organismes sont constitués en concertation (CAP-PSE) et que ces éléments font partie de l’ordre du jour des rencontres de cette concertation.
Par ailleurs, les représentants de la Ministre et de l’Administration ont été interpellés, lors de cette journée, sur d’autres facettes des décrets et arrêtés relatifs à la promotion de la santé à l’école. Nous ne relayerons pas ces éléments dans le présent article car ils dépassent largement la question du projet de service lui-même. Diverses réunions et groupes de travail se sont mis en place pour poursuivre la réflexion.
La plupart des questions évoquées dans les formulaires d’évaluation l’avaient été dans les ateliers organisés pendant la journée. Nous renvoyons le lecteur au site de la DGS ( https://www.sante.cfwb.be ) sur lequel va prochainement apparaître une rubrique «FAQ PSE» ou «Foire aux questions au sujet des projets de service des PSE et CPMS… accompagnées d’éléments de réponse».
Sophie Grignard , Chantal Vandoorne , APES-ULg, Service Communautaire de Promotion de la Santé (1) Test U de Mann-Whitney.

Le petit garçon qui voulait devenir l’ami du soleil

Le 30 Déc 20

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L’exposition solaire et le mélanome malin

Le mélanome est le cancer qui a le plus progressé dans la population d’origine européenne ces dernières décennies. Depuis les années 1970, le nombre de nouveaux cas augmente de 3 à 7 % par an, soit un doublement de l’incidence tous les 10 à 20 ans.
En Belgique, on dénombre 1000 nouveaux cas par an et on estime qu’en années potentielles de vies perdues, il s’agit du second cancer après les tumeurs du cerveau car, comparé à d’autres cancers, le mélanome frappe des patients relativement jeunes.
L’augmentation des cas de mélanome est attribuée à des changements de mode de vie associés à une augmentation de l’exposition de la peau aux ultraviolets, surtout une exposition intermittente intense. Ainsi, 90% des mélanomes sont dus au soleil.
Si le mélanome reste heureusement rare dans l’enfance, l’exposition solaire avant l’âge de 12 ans joue un rôle déterminant dans l’augmentation du risque de mélanome à l’âge adulte. En effet, le mélanome se préparerait durant l’enfance.
Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé en matière de prévention de la surexposition aux ultraviolets sont:
limiter la durée de l’exposition en milieu de journée . L’intensité du rayonnement UV solaire est maximale entre 10 h et 14 h (en heure solaire, c’est-à-dire deux heures avant et deux heures après le midi solaire);
rechercher l’ombre . Il est recommandé de se réfugier à l’ombre quand le rayonnement UV est le plus intense;
porter des vêtements et accessoires de protection . Un chapeau à large bord offre une bonne protection des yeux, des oreilles, du visage et de l’arrière du cou contre le soleil. Les lunettes de soleil, avec une protection latérale suffisante, bloquent 99 % à 100 % des UVA et UVB, ce qui réduit considérablement le risque de lésions oculaires par exposition au soleil. Les vêtements amples au tissage serré apportent une protection supplémentaire;
protéger les enfants . En général, les enfants sont plus sensibles que les adultes aux risques de l’environnement. Au cours des activités en plein air, il faut les protéger de l’exposition aux UV en appliquant les mesures décrites ci-dessus. Quant aux nourrissons, il faut toujours les garder à l’ombre.

Une campagne de promotion de la santé pour apprivoiser le soleil

Catherine Fonck , la Ministre de la santé de la Communauté française, a choisi la veille de l’été pour démarrer une campagne de sensibilisation fort sympathique, ‘Apprivoisons le soleil’. Celle-ci s’appuie sur un projet éducatif pilote de prévention du mélanome malin mené dans plusieurs écoles du Hainaut. Ce projet est mené par l’Association pour la lutte contre le mélanome malin (asbl), en partenariat avec le Réseau hospitalier de médecine sociale, le Centre local de promotion de la santé Hainaut occidental, l’Observatoire de santé du Hainaut et des services de Promotion de la Santé à l’Ecole (PSE).
Il fera l’objet d’une extension à l’ensemble du territoire du Hainaut occidental et à la région de Mons, en direction des écoles mais aussi des mouvements de jeunesse.

Soleil malin

Sur le même sujet, relevons aussi la campagne d’information du CRIOC, du secteur des cosmétiques et de l’hygiène (DETIC), de la distribution (FEDIS) et du SPF Santé Publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement.
En 2006, dans un objectif de santé publique, l’Union européenne a publié une recommandation relative à la protection solaire. Cette recommandation prévoit l’adoption d’un nouvel étiquetage des produits solaires et l’introduction d’une protection UVA minimale identifiée par un logo.
D’autre part, l’Europe a mis en évidence une série de conseils de protection solaire qui seront illustrés par des pictogrammes. Dans ce contexte, les pays membres ont été invités à concrétiser la recommandation de l’UE en développant une communication locale. C’est donc chose faite en Belgique.
Cette campagne s’appuie entre autre sur le site https://www.soleilmalin.be , qui contient les informations essentielles pour fréquenter intelligemment l’astre du jour ainsi que des FAQ pour balayer quelques idées reçues. La protection particulière des enfants est mise en évidence chaque fois que cela s’avère nécessaire.
Le site présente également les pictogrammes qui seront déployés par l’Union européenne sur les lieux d’exposition solaire (plages, montagnes, etc.) afin d’attirer l’attention du public sur la nécessité d’une protection adéquate.

Pour diffuser plus largement les messages de prévention, le Service communautaire de promotion de la santé Question Santé a réalisé une campagne de communication pour l’ensemble de la Communauté française. En outre, à la demande de la Ministre, et suite à une proposition de l’Etnic (1), la campagne utilise un nouveau moyen de communication, le SMS2mail: en envoyant un SMS gratuit, le public peut recevoir une brochure par mail. L’objectif est de réaliser un test «grandeur nature» sur une campagne d’un des départements du Ministère de la Communauté française. La procédure de commande via SMS est activée durant une période limitée (jusqu’à la fin août).
En complément de cette campagne SMS2mail, d’autres moyens pour recevoir l’information sont à la disposition du public: des affiches, des brochures disponibles gratuitement via la collaboration du numéro vert de la Communauté française, le 0800 20000, des spots radio…

Un conte pour enfants comme fil conducteur

Comment intéresser des adultes à des informations sur le bon usage du soleil? Comment les amener à transmettre des conseils à leurs enfants? Les freins sont nombreux: manque d’intérêt, banalisation, impression de déjà tout savoir, difficulté de communiquer une information accessible à un jeune enfant, etc.
Question Santé a retenu l’idée de créer un conte, une histoire que les parents peuvent raconter à leurs enfants. Ce moment agréable partagé favorise la mémorisation du message par tous et facilite le rappel des conseils.
L’idée «Apprivoisons le soleil» permet de parler de plaisir et de rencontre et de ne pas être manichéen, de nuancer le propos. La notion d’amitié a également été exploitée: il ne faut pas faire n’importe quoi avec un ami, on prend des précautions pour ne pas le déranger, le heurter. On connaît ses défauts, on ne l’aime pas moins, mais on est attentif.
L’idée est illustrée par l’histoire de Palou, un petit garçon qui veut savoir pourquoi les grands ont peur du soleil. Comme il n’a pas froid aux yeux, un matin, il décide de partir à la rencontre du soleil. Au fil du chemin et au hasard des rencontres, il découvrira comment devenir son ami.
Le conte, écrit par Bettina Cerisier et Bernadette Taeymans, et illustré par Marina Le Floch, est décliné à travers cinq outils de communication:
-4 spots radiophoniques, débutant par une amorce du conte et une voix off donnant les infos sur la campagne (SMS ou 0800);
-une affichette;
-une brochure Flash, envoyée par messagerie électronique (campagne SMS2mail) proposant le conte en version écrite et illustrée, le conte en version audio, des contenus informatifs, un jeu de connaissances;
-une brochure imprimée reprenant le conte illustré ainsi que des contenus informatifs. Elle sera notamment diffusée grâce à la collaboration du numéro vert de la Communauté française, le 0800 20000;
-un site internet, https://www.palou.be , en complément de la campagne SMS2mail.
Les auteurs de la campagne ont poussé le souci du détail assez loin, puisque Catherine Fonck a eu le rare privilège d’offrir à Manneken Pis l’attirail (vêtements, chapeau, lunettes) du ‘parfait gamin qui aime le soleil tout en se protégeant’ lors d’une cérémonie aussi solennelle que bon enfant. Comme le Bruxellois le plus célèbre passe le plus clair de son temps à l’extérieur, son 790e costume lui viendra bien à point!
Christian De Bock

(1) L’Etnic est un organisme d’intérêt public, créé en mars 2002 par la Communauté française. Il est composé d’une centaine de professionnels dont les différents profils garantissent la réussite de projets. Il travaille avec tout service public en Communauté française et assure un support informatique, téléphonique et statistique.

Vaccination contre le pneumocoque

Le 30 Déc 20

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Grâce à l’accord signé à la conférence interministérielle des ministres de la santé de décembre 2006 et au budget obtenu par le Gouvernement de la Communauté française (2.000.000€), le vaccin contre le pneumocoque conjugué heptavalent (1) (Pn7V) (Prevenar) est entré dans le circuit de distribution des vaccins de la Communauté française depuis le mois de janvier de cette année.
Le schéma vaccinal proposé pour ce vaccin est celui recommandé par le Conseil supérieur d’hygiène, à savoir au total 3 doses de vaccin administrées respectivement à 2, 4 et 12 mois. Ce schéma est à présent adopté par plusieurs pays européens, la littérature scientifique atteste de sa validité.
Les vaccins administrés aux enfants nés à partir du 1er novembre 2006 le seront, comme à l’accoutumée, en échange des vignettes ad hoc incluses dans les carnets de l’enfant remis aux parents.
Depuis janvier et au cours de l’année 2007, la vaccination de rattrapage sera possible pour tous les enfants nés à partir du 1/1/2005. Pour ces enfants, en fonction de l’âge qu’ils ont lors de l’administration de la première dose de vaccin, les schémas de la vaccination de rattrapage suivants seront appliqués:
-pour les enfants âgés de moins de 10 mois: 2 doses Pn7V à 8 semaines d’intervalle suivi d’une dose de rappel;
-pour les enfants âgés de 10 à 11 mois: 2 doses Pn7V à 6 mois d’intervalle;
-pour les enfants âgés de 12 à 24 mois: une seule dose de vaccin.
Au-delà de 24 mois, la vaccination Pn7V n’est plus indiquée pour tous les enfants mais seulement pour certains groupes à risque.
Pour les enfants qui ont déjà reçu une ou des doses de vaccin avant janvier 2007, la vaccination peut être poursuivie et complétée selon les schémas précités avec les vaccins disponibles dans le circuit de distribution des vaccins de la Communauté française:
-si un enfant a reçu une dose de vaccin, il recevra une deuxième dose à minimum 8 semaines d’intervalle et une dose de rappel après l’âge d’un an;
-si un enfant a reçu 2 doses de vaccin (à minimum 8 semaines d’intervalle), il ne recevra qu’une dose de rappel au cours de la seconde année de vie;
-si un enfant a reçu 3 doses au cours de la première année de vie, il est important qu’il reçoive une dose supplémentaire dès l’âge d’un an.
En Communauté française, cette vaccination gratuite est accessible auprès des vaccinateurs qui participent volontairement au programme, à savoir les pédiatres, les consultations ONE et les généralistes qui vaccinent les jeunes enfants. En aucun cas les doses de vaccin achetées en pharmacie ne seront remboursées par la Communauté française.
Les médecins vaccinateurs qui collaborent à ce jour au programme piloté par la Communauté française, qu’ils soient actifs au sein des consultations de l’ONE ou en cabinet privé, ont reçu en janvier, sans qu’ils doivent accomplir la moindre démarche supplémentaire, un stock de démarrage dont l’importance a été établie en fonction de leur activité vaccinale en 2006.
Par ailleurs, tous les médecins participant au programme de vaccination de la Communauté française ont été informés en détails des modalités d’administration du vaccin et en particulier des raisons du choix du schéma recommandé en 3 doses (à 2, 4 et 12 mois) et non plus 4 comme c’était encore récemment le cas. Les stratégies de la vaccination de rattrapage ont également été explicitées.
Communiqué par la Ministre Catherine Fonck
(1) Ne pas confondre ‘heptavalent’, qui protège des infections provoquées par 7 types de pneumocoques parmi les plus répandus, et ‘hexavalent’, le vaccin qui protège contre six maladies!

Viasano, vitalité en ville. La santé et le bien-être dans la ville pour et avec la population!

Le 30 Déc 20

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Un nouveau modèle pour la prévention des maladies de civilisation voit le jour en Belgique. Basé sur le programme EPODE mené avec succès en France, Viasano propose une démarche santé dont l’objectif est de donner aux familles l’envie et les moyens de faire évoluer favorablement et durablement leur mode de vie. Le programme est lancé cette année à Hasselt et Mouscron, avec l’appui du cabinet de la Ministre Catherine Fonck pour ce qui concerne la Communauté française.

Une problématique complexe et actuellement sans réelle solution

Chacun sait aujourd’hui que bien manger et bien bouger sont des facteurs majeurs de protection de la santé. Pourtant, la croissance de la prévalence de l’obésité et du surpoids, du diabète de type 2, des maladies cardio-vasculaires et de certains cancers est spectaculaire dans l’ensemble des pays développés. Ceci montre à quel point il est complexe pour nos sociétés de générer un comportement individuel ou collectif favorisant une dynamique de prévention santé efficace.
Nous évoluons dans une société «obésogène» caractérisée par une offre permanente de produits, une déstructuration des rythmes alimentaires, un appauvrissement de la diversité alimentaire, un excès de sédentarité et des troubles du comportement alimentaire plus fréquents. L’ensemble de ces facteurs participe à l’origine multifactorielle et sociétale de l’obésité et de ces autres maladies dites «de civilisation». A cette problématique sociétale doit donc être apportée une réponse sociétale.

Viasano, un programme d’actions concret en réponse au problème

Si l’on sait aujourd’hui ce qu’il faut faire, la question fondamentale demeure comment agir . Comment inciter les populations à adopter un mode de vie sain et plaisant au quotidien? Comment favoriser la transmission d’un modèle fondateur aux enfants, victimes précoces de la sédentarisation et de la déstructuration alimentaire, comme en témoignent les chiffres de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez l’enfant?
Suite aux résultats de l’étude Fleurbaix-Laventie Ville Santé (FLVS) (1) où la prévalence de l’obésité de l’enfant n’a pas augmenté de manière statistiquement significative depuis 1992, le programme EPODE (Ensemble Prévenons l’Obésité des Enfants) (2) a été mis en place en France.
Il implique l’ensemble des citoyens d’une ville autour d’actions de prévention concrètes faites avec et pour la population. EPODE étant un réel succès en France, l’Observatoire des habitudes alimentaires et du poids, initiateur des deux projets, a décidé d’entreprendre une démarche internationale en introduisant ce concept de programme de santé publique dans plusieurs pays en Europe, dont la Belgique avec Viasano, Vitalité en Ville.

L’efficacité de la prévention? L’implication des acteurs à l’échelle locale

L’opération Viasano implique une mobilisation des acteurs locaux autour d’actions pour mettre en pratique ces recommandations connues de tous (mieux manger, bouger plus). Elle constitue un nouveau modèle de prévention des maladies de civilisation car elle est fondée sur l’implication de la communauté pour la communauté, au cœur même de la «niche écologique» que constitue la ville. Ce modèle repose sur la mobilisation durable de l’ensemble des acteurs locaux (enseignants, professionnels de santé et de la prévention, éducateurs sportifs, professionnels de la petite enfance, commerçants, restaurateurs…) afin de donner aux familles l’envie et les moyens de faire évoluer leur mode de vie dans le bon sens.
Viasano se caractérise par son approche fondée sur un apprentissage progressif, toujours positif et concret, adapté aux contraintes de la vie moderne comme à celles des populations cibles, notamment les moins favorisées économiquement. Une attention particulière est portée à la non stigmatisation des comportements, des personnes et des aliments pour permettre aux familles de modifier, sans les culpabiliser et à leur rythme, leurs habitudes alimentaires et leur niveau d’activité physique.
C’est la ville impliquée qui porte le programme pendant au moins trois années, à travers la nomination d’un comité de pilotage local pluridisciplinaire (enseignement, restauration scolaire, sports, santé, vie associative…), coordonné par un chef de projet nommé par le bourgmestre qui est lui-même formé et «coaché» par la Coordination nationale du programme. Ce programme pilote concerne 120.000 personnes à Hasselt et Mouscron.

Un partenariat public-privé sous la vigilance d’un comité indépendant d’experts conseils

L’opération est placée sous le contrôle d’un comité d’experts conseils indépendants et se développe en collaboration avec des professionnels de la pédagogie, de la psychologie, de la sociologie, du sport, de la nutrition et du monde médical.
Enfin, l’implication de partenaires privés au niveau national – Unilever Health Institute, Ferrero (3) et la Fondation Internationale Carrefour – dans le respect d’une charte éthique des partenaires, montre que la réponse peut et doit impliquer toute la collectivité, tant publique que privée, autour d’un engagement à long terme, condition nécessaire pour créer de nouveaux modèles de transmission éducative efficaces en matière d’hygiène de vie.
D’après un Communiqué de Protein Health Communications (4)
(1) https://www.flvs.fr
(2) https://www.epode.fr
(3) Les responsables du programme ont fait allusion lors de la conférence de presse de négociations en cours avec la Société belge de pédiatrie pour que celle-ci rejoigne les partenaires institutionnels du projet. Un membre de cette dernière a pris la parole pour dire que la présence de la firme Ferrero parmi les sponsors privés de Viasano posait question, en la comparant à une offre récente de Coca-Cola que la SBP a déclinée. Aux dernières nouvelles, la SBP ne collaborerait pas au programme (ndlr).
(4) Filiale de Protéines , une agence de communication française spécialisée dans la santé, et en particulier l’alimentation. Parmi ses clients: Danone, Kellogg’s, Liebig, Nestlé, Materne, McDonald’s, bref quelques poids lourds du secteur de l’alimentation et de la restauration (ndlr).

L’eau du robinet: dissipons les malentendus!

Le 30 Déc 20

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L’eau du robinet est-elle bonne à boire? Bien sûr! Pourtant, 3 consommateurs sur 10 pensent le contraire. C’est un des constats qui ressort de l’enquête menée par le CRIOC sur l’eau du robinet.
Même si cela ne repose sur aucune base scientifique, 77% des personnes interrogées déclarent qu’il est préférable de boire de l’eau en bouteille plutôt que de l’eau du robinet.

La perception de l’eau du robinet

Selon 75% des interrogés, l’eau du robinet a mauvais goût. Des tests à l’aveugle ont montré qu’en réalité peu d’entre eux distinguent au goût l’eau du robinet des eaux en bouteille. Presque 4 consommateurs sur 10 pensent que le calcaire présent dans l’eau du robinet est mauvais pour la santé. Dans le même temps, 6 consommateurs sur 10 pensent que les eaux en bouteilles sont meilleures parce qu’elles contiennent du calcium! Même si les deux types d’eau peuvent contenir le même carbonate de calcium!
En bref, 3 consommateurs sur 10 trouvent l’eau du robinet mauvaise pour la santé, et cette perception est particulièrement présente en Flandre.

Eau du robinet et potabilité

Pour 30% des interrogés, l’eau du robinet n’est pas potable et pour 39% d’entre eux, une analyse de l’eau serait nécessaire à chaque fois que l’on en consomme, et le même pourcentage trouve un filtre à eau indispensable.
Or, la potabilité de l’eau du robinet est garantie par les compagnies distributrices d’eau qui sont tenues de fournir une eau qui respecte plus de 50 paramètres de qualité définis par la législation européenne et d’opérer des contrôles réguliers. Ce niveau d’exigence est même plus élevé que pour l’eau en bouteille!

Consommation et prix de l’eau du robinet

77% des consommateurs trouvent préférable de boire de l’eau en bouteille. Ceci dit 80% des répondants utilisent l’eau du robinet pour le café et le thé, et pour prendre des médicaments. Un consommateur sur quatre seulement présente de l’eau du robinet à table à ses invités.
6 consommateurs sur 10 trouvent l’eau du robinet trop chère. Près de la moitié pense même qu’elle est plus chère ou aussi chère que l’eau en bouteille. En comparaison, pourtant, l’eau du robinet est de 100 à 300 fois moins chère que l’eau en bouteille.

Eau de distribution et eau de pluie

Si 4 consommateurs sur 10 disposent d’une installation permettant de recueillir l’eau de pluie, ils sont peu nombreux à l’utiliser, que ce soit pour la cuisine, pour se laver, pour la vaisselle, la lessive ou même pour les chasses des toilettes et le nettoyage. L’usage le plus fréquent de l’eau de pluie (un consommateur sur quatre) est l’arrosage du jardin.

Conclusions

L’eau de distribution a un sérieux problème d’image. Elle aurait soi-disant mauvais goût, serait mauvaise pour la santé, chère, voire carrément non potable! La perception de l’eau est meilleure chez les Wallons que chez les Flamands. Mais 8 consommateurs sur 10 pensent que l’eau en bouteille est meilleure à boire, et 7 sur 10 n’osent pas servir de l’eau du robinet à leurs invités.
Les stratégies de communication des producteurs d’eau en bouteille entretiennent parfois la confusion. Certains n’ont pas hésité, dans d’autres pays européens, à laisser croire que l’eau de distribution qu’ils avaient embouteillée était de qualité supérieure!
La peur de la non potabilité mérite une attention particulière. De nombreux consommateurs doutent de la constance de la potabilité de l’eau et de la crédibilité de l’information reçue à ce sujet. Or, les analyses scientifiques garantissent cette potabilité.
L’eau de distribution est un bien collectif et de première nécessité . A ce titre, l’eau doit être accessible à tous, en ce y compris les plus démunis. Toutefois, l’eau est aussi une ressource à préserver. Actuellement, suite à un réapprovisionnement des nappes, la capacité de renouvellement ne semble pas menacée en Belgique.
Contrairement à une idée reçue, limiter la consommation peut pénaliser les populations les plus démunies car les principaux coûts (distribution et production) sont fixes et leur coût marginal augmentera avec une diminution de la consommation. Dès lors, il est rationnel d’économiser l’eau… mais pas en la remplaçant par de l’eau en bouteille!
D’après un communiqué du CRIOC. Etude complète disponible sur https://www.crioc.be .

Mieux comprendre l’alcoolisme

Le 30 Déc 20

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Pour bon nombre de médecins, la maladie alcoolique est une des pires maladies à traiter. La dépendance alcoolique s’apparente, en effet, à une spirale infernale de laquelle il est très difficile de sortir. Et, par le biais du co-alcoolisme, l’entourage contribue souvent, sans en avoir conscience, à maintenir l’alcoolodépendant dans son état.

Quand on parle d’alcool et de la dépendance qui peut découler de l’abus qui est fait des «boissons enivrantes», tirées du fruit de la terre et du travail des hommes , il n’est pas inutile de rappeler que la consommation d’alcool, si elle existe depuis la nuit des temps, a longtemps été porteuse d’un sens sacré qui s’est perdu au fil des siècles. L’hydromel, boisson faite d’eau et de miel, et liqueur divine des habitants de l’Olympe, est probablement la plus ancienne boisson alcoolisée du monde. Au cours de l’histoire, l’usage de l’alcool a remplacé le rite sacré du sang. Investi d’une valeur symbolique, l’alcool a longtemps été réservé aux pratiques religieuses, divinatoires, médicamenteuses et nutritionnelles. Aujourd’hui, la consommation d’alcool est inscrite dans de nombreuses cultures et accompagne traditionnellement la plupart des rites et des cérémonies. Non seulement synonymes de convivialité, de plaisir et de liberté, les boissons alcoolisées sont aussi perçues, chez l’homme, comme un symbole de force et de virilité. Pour de nombreux jeunes, la consommation d’alcool représente une sorte d’initiation à l’état adulte.

Mais, signe des temps, la consommation d’alcool témoigne aussi d’une maladie de société. De plus en plus de personnes utilisent des produits psychotropes, notamment l’alcool, pour échapper aux difficultés de la vie. « Il existe une culture de l’alcool et une banalisation du produit , affirme Nathalie Ehrhardt , psychiatre au CHC clinique Saint-Vincent de Rocourt. Dans certaines familles , on boit de l’alcool pour se désaltérer . D’une manière générale , la prise d’alcool est , avant tout , un mode de fonctionnement qui aide à faire face aux problèmes de la vie quotidienne . Cependant , la consommation d’alcool n’est pas un acte banal

La spirale de la dépendance

Ce qui fait l’attrait de l’alcool, c’est qu’il agit sur le système nerveux. A faible dose, il permet de se détendre, soulage temporairement les angoisses, anesthésie les émotions, lève les inhibitions, donne de l’assurance, comble le sentiment de vide. Mais certaines personnes sont plus vulnérables aux effets de l’alcool que d’autres. Ainsi, l’alcoolémie (la présence d’alcool dans le sang qui croît jusqu’à deux heures après l’absorption d’alcool) augmente plus et plus vite chez la femme, chez le jeune, chez le sujet petit et maigre. « La dépendance à l’alcool s’installe progressivement , et en fonction de la sensibilité du sujet, explique Benoît Troisfontaines, médecin chef du Service de psychiatrie au CHC clinique Saint-Vincent de Rocourt et spécialisé dans les pathologies liées à l’alcool. Tout le monde ne devient pas dépendant . La dépendance se caractérise par une perte de liberté par rapport à sa consommation d’alcool. Même s’il y a une volonté d’arrêt , la personne ne parvient plus à maîtriser sa consommation. Boire devient une activité importante qui monopolise chaque instant . La vie s’organise alors autour du produit. Lorsque la personne arrête de boire , elle souffre d’un réel manque car son organisme ne sait plus fonctionner sans alcool.» Comme le souligne avec insistance le Docteur Raymond Gueibe , alcoologue et psychiatre de liaison à la clinique Saint-Pierre d’Ottignies, « l’alcoolisme est une des pires maladies , car seulement 5 % des personnes devenues dépendantes à l’alcool parviennent à l’abstinence et savent gérer leur maladie

Une maladie familiale

Sans en être conscient, l’entourage développe souvent des attitudes qui maintiennent l’alcoolique dans son problème, par exemple en lui fournissant des boissons alcoolisées, en le protégeant des conséquences néfastes de son comportement, en cachant ou niant son problème. On parle alors de co-alcoolisme.
L’alcoolisme est donc un mal qui affecte l’ensemble de la famille, tant sur le plan psychique que physique. Colites, migraines, ulcères, difficultés de concentration, anxiété, dépression, obésité… sont autant de maux qui peuvent trouver leur origine dans le co-alcoolisme. Le conjoint, les enfants, les frères, les sœurs, les parents d’une personne alcoolique développent, en effet, fréquemment de nombreux désordres physiques et psychiques liés à l’angoisse et au stress. Il n’est pourtant pas rare que les personnes affectées par l’alcoolisme d’un proche soient incapables de reconnaître le lien qui existe entre leur mal-être et leur inquiétude continuelle face aux problèmes liés à une consommation excessive d’alcool d’un des leurs.
La famille et les amis d’une personne alcoolique peuvent nier fortement, même vis-à-vis d’eux-mêmes, qu’un être proche ait un problème d’alcool. Sans une prise de conscience nécessaire, les symptômes physiques, la négation, et l’inquiétude peuvent se perpétuer indéfiniment jusqu’au drame.

« La dépendance à l’alcool s’inscrit dans une histoire qui est celle du conjoint alcoolique , mais aussi de toute la famille , explique Raymond Gueibe. Le problème de l’alcoolisme et du co alcoolisme chez les proches s’installe de façon très insidieuse. Dans un premier temps, la famille ne voit souvent pas d’inconvénient à ce qu’un proche consomme de l’alcool, même exagérément. La famille ne perçoit pas le problème ou doute qu’il y ait un problème. Par la suite, lorsque les membres d’une famille prennent conscience du fait qu’un des leurs boit exagérément, ils vont en faire la remarque. La personne alcoolique se défend alors de trop boire, et va boire en cachette. Très souvent, les proches de l’alcoolique cachent le problème vis à vis de l’extérieur, afin de protéger la famille . Le co alcoolisme se met ainsi en place, de mille et une façons. Lorsque le mari, par exemple, se trouve en manque d’alcool, son épouse ne « peut » pas le laisser dans cet état et va lui acheter de l’alcool. Le co alcoolisme permet au malade de continuer à s’alcooliser. Cette complicité peut durer jusqu’à la mort de l’alcoolique

Si la vie de l’alcoolique s’organise autour de sa consommation d’alcool, la vie du reste de la famille s’organise, quant à elle, autour du problème d’alcool. Ce problème devient un grand secret. On arrange les choses pour sauver les apparences, la femme allant jusqu’à excuser l’absence de son mari au travail, arguant d’une grippe pour camoufler la gueule de bois.

« L’alcoolique utilise cette complicité comme un levier lui permettant de faire du chantage au sein de sa famille , poursuit Raymond Gueibe. Dans un deuxième temps , la famille va essayer d’aider l’alcoolique à ne plus boire en le surveillant , en supprimant l’alcool de la maison . L’alcoolique qui a caché ses bouteilles – « se montre » coopératif . Au fil du temps , la famille s’épuise dans le besoin de contrôler l’alcoolique et de le protéger. L’alcoolique, quant à lui, est dans le déni et culpabilise son entourage en attribuant son problème aux autres . Le partenaire et les enfants en arrivent à se sentir coupables et responsables du problème. Les enfants et les adolescents souffrent énormément de l’alcoolisme d’un de leurs parents. Ils ont l’impression d’être seuls à vivre cette situation, qu’ils croient par ailleurs avoir provoquée , et s’enferment dans le silence . Ils n’invitent pas de copains chez eux. Le risque, pour ces enfants, est d’essayer par la suite de réparer les choses en épousant, notamment , une personne souffrant d’alcoolisme
Le co-alcoolisme existe aussi sur le lieu du travail. Lorsque, par exemple, un collègue expédie les tâches de l’alcoolique ou que le chef de bureau ferme les yeux sur ses retards et erreurs répétitives, on parle de co-alcoolisme.
Pour les spécialistes du problème alcoolique, il n’y a pas de secret : en croyant bien faire, en réparant les pots cassés, en protégeant l’alcoolique des effets néfastes de sa consommation, la famille retarde peut-être le moment d’une prise de conscience nécessaire à l’alcoolique pour décider d’arrêter de boire. Cette «complicité» n’est pas tenable à long terme pour le co-alcoolique et ne fait que conforter l’alcoolique dans sa situation. Il n’a pratiquement aucune chance de cesser de boire aussi longtemps que son entourage écarte de lui toutes les conséquences douloureuses de sa consommation d’alcool. Car, même s’il s’agit d’une vérité difficile à accepter pour l’entourage proche et surtout pour la famille, seul l’alcoolique peut décider d’arrêter de boire. Minimiser les choses ne résout rien. Il faut aborder le problème directement, en mettant l’alcoolique face à ses responsabilités et en ne dissimulant pas ses erreurs, même si cela engendre un conflit.

Alcoolisme et violences familiales

Parmi les nombreux problèmes liés à l’alcoolisme, celui des violences intrafamiliales est malheureusement très fréquent. Marquées du sceau du secret familial, les violences familiales créent des souffrances profondes et durables, notamment pour les enfants qui en sont victimes. « On constate que , chez certaines personnes , la violence verbale et / ou physique n’apparaît que lorsqu’elles se trouvent sous l’emprise de l’alcool , note le Dr Raymond Gueibe. Un tiers des personnes alcooliques posent des actes de violence envers leurs proches . Tout comme les membres de la famille cachent le problème d’alcool d’un des leurs , ils cachent également la violence , la famille s’organisant alors pour se protéger de cette violence . Les enfants et les adolescents se sentent responsables , non seulement de l’alcoolisme d’un de leurs parents , mais également des actes de violence dont ils sont victimes . Ils pensent avoir mérité les coups : s’ils étaient plus sages , s’ils avaient de meilleurs résultats scolaires tout cela n’arriverait pas , croient ils
La vérité est thérapeutique: mettre l’alcoolique face à ses responsabilités signifie aussi qu’il faille oser l’affronter s’il est violent envers ses proches. Il peut donc être nécessaire de dénoncer la violence, celle-ci étant inacceptable et interdite. « Mais il y a une telle culpabilité , un tel tabou autour de l’alcoolisme et de la violence que , très souvent , les proches n’osent pas en avertir la police , constate le Dr Gueibe. Accepter la violence d’autrui , c’est perdre sa dignité . Mettre des limites à un comportement inacceptable , permet de retrouver sa dignité et donne l’occasion à la personne qui se conduit avec violence , lorsqu’elle a bu exagérément , de prendre conscience de la gravité de ses actes . C’est donc aussi lui donner l’occasion de changer

Guérir l’alcoolisme

Le rétablissement d’un malade alcoolique passe nécessairement par une prise de conscience de son état. Bien souvent, cette prise de conscience se fait lorsque la personne a le sentiment d’avoir touché le fond. Mais il vaut mieux éviter d’en arriver là. « Il est toujours possible de faire le bilan de sa consommation personnelle d’alcool , afin de se situer , explique Benoît Troisfontaines. L’alcoolisme n’est pas une tare , ni un vice : il s’agit d’une maladie mentale et chronique . Lorsqu’une personne se rend compte qu’elle est en difficulté par rapport à sa consommation d’alcool , le mieux qu’elle puisse faire , c’est de ne pas rester seule avec cette difficulté , mais d’en parler au médecin traitant , au médecin du travail , à des proches ou encore à des associations qui ont fait leurs preuves , telles que les Alcooliques Anonymes ou Vie Libre ».

Les mouvements d’entraide

Les Alcooliques Anonymes sont une association d’hommes et de femmes qui partagent entre eux leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun, et d’aider d’autres alcooliques à se rétablir. La seule condition requise pour être membre des AA est un désir sincère d’arrêter de boire.
L’alcoolisme est, selon le mouvement des Alcooliques Anonymes, « une maladie progressive , émotive , mentale et spirituelle autant que physique . Les alcooliques que nous connaissons ont perdu le pouvoir de contrôler leur consommation d’alcool .» L’expérience montre que le suivi idéal d’un patient souffrant de dépendance alcoolique passe par un sevrage sous surveillance médicale, une psychothérapie et la participation aux réunions organisées par les mouvements d’entraide, tels les Alcooliques Anonymes et Vie Libre.
Bien souvent, la pierre d’achoppement des médecins qui essaient d’aider un alcoolique, c’est que celui-ci ne veut pas collaborer. Par expérience, cette pierre d’achoppement est devenue, pour les AA, la pierre angulaire ouvrant vers le rétablissement: « Le déni étant caractéristique de l’alcoolisme , les patients sont souvent évasifs quand on les questionne et certains médecins ne discernent pas forcément qu’un problème d’alcool est à la racine de leurs symptômes . Les patients peuvent rejeter toute allusion au rôle et aux effets de l’alcool . En général , un diagnostic médical n’est pas contesté . Mais lorsqu’un médecin prononce le mot « alcoolisme », il entendra souvent le patient se trouver des excuses ou protester : « Je ne bois pas tant que ça !». La justification et la négation font partie intégrante de l’alcoolisme . Les membres AA qui ont dépassé cette résistance et accepté de faire face aux conséquences de leur alcoolisme sont particulièrement qualifiés pour en aider d’autres à surmonter cet obstacle
Le mouvement des Alcooliques Anonymes est né en 1935, aux Etats-Unis, de la rencontre de deux grands buveurs, le Dr Bob, un chirurgien, et Bill, un courtier. Convaincus que l’alcool allait les tuer s’ils continuaient à boire, et ayant admis leur incapacité de s’empêcher de s’enivrer, ils se sont confiés mutuellement et sincèrement leurs déboires liés à l’alcool. Et ils ont constaté que la compréhension et le soutien réciproques leur donnaient la force de ne pas boire… le premier verre. De là est née la conviction que les buveurs abstinents sont bien placés pour venir en aide à l’alcoolique qui souhaite s’en sortir, mais qui ne peut y parvenir par sa seule volonté. C’est le principe de la solidarité, basé sur le partage des expériences.
Les pionniers du mouvement ont vite compris qu’il ne suffisait pas de s’abstenir de toucher à la bouteille pour en être libérés. Ils ont donc été amenés à développer et à expérimenter un nouveau mode de vie basé sur l’étude et l’application, dans la vie de tous les jours, des «12 étapes», la première étape consistant à se reconnaître alcoolique et impuissant devant l’alcool. Ces 12 étapes suggèrent un mode de vie permettant de chasser l’obsession de boire, tout en apprenant à mener une vie heureuse et pleine de (bon) sens.
Le mouvement Al-Anon est né, en 1951, à New-York. Pendant que les hommes souffrant d’alcoolisme se réunissaient au sein des Alcooliques Anonymes, leurs femmes se regroupaient également pour parler de leurs difficultés. En Belgique, Al-Anon offre une aide précieuse aux personnes affectées par la consommation d’alcool d’un proche, en leur proposant d’apprendre à vivre autrement avec une personne alcoolique, que celle-ci décide ou non d’arrêter de boire.
Alateen est une section d’Al-Anon et est destiné aux enfants et aux adolescents.
«Vie Libre» est né en France, en 1953. Le but de ce mouvement est d’aider les alcooliques dans leur rétablissement, tout en étant ouvert à l’ensemble de la famille de l’alcoolique.
Une collaboration tend, de plus en plus souvent, à s’établir entre le corps médical et ces différents mouvements d’entraide.

Les recommandations de l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a établi des limites maximales recommandées pour une consommation d’alcool à moindre risque. Les limites à ne pas dépasser chez les adultes, pour une consommation régulière, sont de 14 verres par semaine pour les femmes et 21 verres pour les hommes, avec au moins un jour sans alcool sur la semaine. Pour une consommation occasionnelle, il ne faut pas absorber plus de quatre verres d’alcool en une seule occasion. L’OMS insiste bien sur le fait que la tolérance et la vulnérabilité à l’alcool sont propres à chaque individu. Certaines personnes peuvent développer des pathologies en ingérant des quantités inférieures à celles décrites ci-dessus.
Source: Enquête de santé par interview, Belgique, 2004. Service d’Epidémiologie, 2006, Bruxelles. Institut Scientifique de Santé Publique.

12 questions pour faire le point

Les Alcooliques Anonymes proposent un test en 12 questions qui aide à réaliser dans quelle mesure la consommation personnelle d’alcool pose problème ou pas. 4 réponses positives indiquent un problème avec l’alcool.
1. Avez-vous déjà résolu d’arrêter de boire pendant une semaine ou deux, sans pouvoir tenir plus de quelques jours?
2. Aimeriez-vous que les gens se mêlent de leurs affaires concernant votre façon de boire, qu’ils cessent de vous dire ce que vous devez faire?
3. Avez-vous déjà changé de sorte de boisson dans l’espoir d’éviter de vous enivrer?
4. Vous est-il arrivé, au cours de la dernière année, de devoir prendre un verre le matin pour pouvoir vous lever?
5. Enviez-vous les gens qui peuvent boire sans s’occasionner des problèmes?
6. Avez-vous connu des problèmes liés à votre consommation d’alcool au cours de la dernière année?
7. Votre façon de boire a-t-elle causé des problèmes à la maison?
8. Vous arrive-t-il, lors d’une soirée, d’essayer d’obtenir des consommations supplémentaires parce qu’on ne vous en donne pas suffisamment?
9. Vous dites-vous que vous pouvez cesser de boire n’importe quand, même si vous continuez à vous enivrer malgré vous?
10. Avez-vous des trous de mémoire?
11. Avez-vous manqué des journées de travail ou d’école à cause de l’alcool?
12. Avez-vous déjà eu l’impression que la vie serait plus belle si vous ne buviez pas?

Colette Barbier

Adresses utiles

Alcooliques Anonymes, Boulevard Clovis 81, 1000 Bruxelles. Tél.: 02 511 40 30.
Courriel: bsg@alcooliquesanonymes.be. Site: https://www.alcooliquesanonymes.be
Al-Anon et Alateen, rue de la Poste 111, 1030 Bruxelles. Tél.: 02 216 09 08 (permanence les mardis et jeudis de 14 à 18h). Courriel: info@alanonbefr.be. Site: https://www.alanonbefr.be
Vie Libre, rue de la Gare 138, 6880 Bertrix. Tél.: 061 41 45 09. Courriel : vielibre@scarlet.be. Site: https://www.vielibre.be .

Pollution intérieure, les classes et les crèches touchées?

Le 30 Déc 20

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Il est beaucoup question de pollution intérieure dans les habitations et la sensibilisation aux risques des substances toxiques présentes dans notre air ambiant est lancée. Mais c’est oublier que les enfants passent aussi beaucoup de temps dans les crèches ou les écoles, où ils peuvent être tout aussi exposés… Mais dans quelle mesure au juste? Et quel impact faut-il craindre sur leur santé?
Le débat a fait rage autour du vote, en décembre dernier au Parlement européen, de la fameuse directive REACH (acronyme de Registration, Evaluation and Autorisation of Chemicals – soit Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques). Les polluants que nous retrouvons dans les objets, meubles ou autres produits de notre quotidien nous pourriraient la santé… Une accusation qui est relayée notamment par Greenpeace, le World Wildlife Fund ou encore le groupe ARTAC (Association française pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse) qui a lancé l’Appel de Paris (1). Cet appel, signé par de nombreuses personnalités, essentiellement du monde scientifique, mais également politique ou culturel, dénonce les effets délétères des substances chimiques utilisées pour fabriquer les objets et substances les plus usuels.
Dominique Belpomme , professeur de cancérologie à l’Université Paris-V et fondateur de l’association ARTAC a consacré plusieurs ouvrages à cette question (2). En décembre 2004, il s’alertait de l’évolution inquiétante des cancers, notamment ceux de l’enfant qui augmentent chaque année de 1% depuis les années 70.
De passage chez nous, il dénonçait ouvertement l’impact de l’utilisation des pesticides et autres produits chimiques couramment utilisés dans les industries. « Sur les 150 000 morts par an en France par cancer , il n’y en a que 30 000 dont le décès soit lié au tabac . Il reste donc à expliquer les 120 000 autres cas liés à notre mode de vie et à la pollution de notre environnement », explique-t-il. Et il s’inquiète de voir que, alors que les médecins luttent chaque jour avec les patients pour contrer la maladie, on ne se préoccupe que très peu de l’environnement qui est lui-même malade.
« Le plus grand nombre de nos maladies ne sont plus naturelles , mais artificielles , fabriquées en quelque sorte par l’Homme lui même . Tel est le cas , en particulier , des stérilités masculines , des malformations congénitales , de la plupart des maladies cardiovasculaires , de l’obésité , de certains diabètes , des infections nosocomiales , des allergies , de l’asthme », clame-t-il sur le site de son association. « Or , précise-t-il, aucun des modes de vie comme l’alcoolisme , le déséquilibre du régime alimentaire , le surpoids , la sédentarité , les traitements de substitution hormonale n’est mutagène . Or , pour développer un cancer , il doit impérativement y avoir des mutations . Et où se trouvent elles ? Si elles ne sont pas dans le mode de vie , elles ne peuvent se trouver que dans l’environnement . Par ailleurs , on sait pertinemment que non seulement les rayonnements , ionisants et non ionisants , mais également de nombreux produits chimiques sont mutagènes
Et le message du Prof. Belpomme est d’insister sur l’exposition des enfants, bien plus sensibles aux produits et substances cancérogènes notamment d’origine chimique, puisqu’ils sont contaminés par trois voies: in utero , par l’accumulation de polluants organiques persistants, potentiellement mutagènes ou immunosuppresseurs; après la naissance lors de l’allaitement, où ils sont encore exposés via la mère; et durant leur plus jeune âge puisque par rapport à leur poids, la quantité d’air respiré et d’eau ingérée, est plus importante que pour les adultes. Il constate que les déficits immunitaires ainsi que les maladies du système nerveux central sont également en augmentation.
Ce cri d’alarme a été largement relayé par les médias, mais également par d’autres associations et des partis politiques. Autour de la date du vote par le Parlement européen de la directive REACH, divers colloques et journées de débat ont eu lieu sur l’influence des produits chimiques et des objets usuels à base de ces substances, notamment sur la santé des enfants. Et pour soutenir ce mouvement, la presse a fait écho d’une journée de travail consacrée à la qualité de l’air intérieur dans les classes des écoles dans quelques pays d’Europe, en juillet 2005 à Paris (3). Les experts ont présenté les résultats d’études qui montrent l’influence de la présence de substances chimiques nocives dans les classes où des enfants restent plusieurs heures par jour.

Aérer, tout simplement

Cette journée d’étude française est d’autant plus intéressante que rien n’a été étudié dans notre pays. Et donc, connaître les observations de pays voisins peut ouvrir la réflexion chez nous.
Parmi les intervenants au colloque parisien, Anne-Marie Laurent , du Laboratoire d’Hygiène de la Ville de Paris, a livré les conclusions d’une étude menée dans 10 écoles de la capitale française: « Les résultats de composés organiques volatils ( COV ) ont révélé que l’air intérieur des écoles est surtout enrichi en hydrocarbures chlorés ( 1 , 1 , 1 trichloroéthane et 1 , 4 dichlorobenzène ) et en composés carbonylés ( aldéhydes , cétones et esters ). Les profils de COV en adéquation avec les activités scolaires ont permis de mettre en évidence l’impact des fournitures utilisées par les enfants ( feutres , colles , effaceurs …). Par ailleurs , des teneurs en formaldéhyde anormalement élevées ont été décelées dans une classe maternelle restructurée avec une mezzanine en bois aggloméré servant de dortoir
Globalement, la plupart des COV – hormis le benzène – et les aldéhydes sont plus concentrés à l’intérieur qu’à l’extérieur des classes; on constate même une concentration en formaldéhyde et acétaldéhyde excessive d’un point de vue sanitaire. Des taux moyens de 38.4µg/m³ ont ainsi été relevés dans les classes reprises dans cette étude, avec des pics de 66.8µg/m³.
Pour situer l’ampleur du problème, la norme européenne est fixée à 10µg/m³; au-delà de 30, on note des signes d’irritation. Il faut aussi se souvenir que le formaldéhyde est classé comme substance cancérogène… Par ailleurs, on retrouve dans une proportion non négligeable de classes des traces de moisissures.
Mais quel peut être l’impact de la présence de telles substances sur la santé des enfants? Séverine Kirchner , du Centre scientifique et technique du bâtiment français, explique: « Les principaux effets sur la santé observés sont les symptômes regroupés sous le vocable SBS ( Sick Building Syndrome ), à savoir les manifestations allergiques et la possibilité de transmission accrue de maladies respiratoires contagieuses . Les groupes de population considérés comme les plus susceptibles à une moindre qualité de l’air sont notamment les personnes allergiques ( y compris les asthmatiques ), les personnes présentant une hypersensibilité à des composés chimiques , celles souffrant de maladies respiratoires , de déficits immunitaires ( du fait d’une maladie ou d’un traitement ) et celles ayant une perception négative de la qualité de l’air
Mais des manifestations plus spécifiques aux enfants fréquentant des classes «polluées» ont également été relevées dans d’autres études, notamment scandinaves: « Elles montrent que la performance des élèves déclinée en termes de temps de réaction , de notes obtenues , d’absentéisme ou de performance mentale subjective est affectée par un taux de renouvellement d’air faible ou encore une concentration en CO2 élevée .» La présence excessive de polluants est liée au confinement: les classes les plus polluées sont à la fois trop isolées – le double vitrage ayant été placé pour des raisons évidentes d’économie d’énergie – et insuffisamment aérées…

Données manquantes en Belgique

Ces constatations, qui n’existent pas chez nous, devraient dès lors apporter de l’eau au moulin des médecins scolaires, habilités à conseiller aux enseignants à ventiler les classes, même à proximité de sources polluantes, comme des routes. L’un des intervenants à la journée d’étude française a conseillé une aération de minimum 4 heures… De quoi faire frémir les plus frileux en période hivernale… et les directeurs d’écoles lorsqu’ils voient leur facture de mazout…
Chez nous, on est encore loin du compte: bien que des normes pour la ventilation des locaux existent, il n’y a aucun contrôle: « Pour les salles de classe , la Région wallonne impose un renouvellement de l’air de 8 , 6m ³/ h / m ². Si l’on prend une petite classe de 40 m ² sur une hauteur de 2 mètres , il faudrait renouveler l’air 4 à 5 fois par heure . Or , ventiler a un coût , puisque ensuite , en hiver , il faut à nouveau chauffer cet air frais Or , bien souvent , les écoles n’ont pas les moyens financiers pour le faire , d’autant plus avec l’augmentation du coût du mazout », souligne Alfred Bernard , toxicologue à l’Université Catholique de Louvain.
Pourtant, puisque les sources de pollution ne sont pas différentes dans notre pays, il n’y a pas de raison de penser que la situation en Belgique soit profondément différente de ce qui est observé en France: « Aujourd’hui , tout le mobilier ou presque est en contreplaqué et émet du formaldéhyde , notamment . Le matériel scolaire est de plus en plus chimique , avec de plus en plus de solvants et de COV . Bref , les sources de pollution sont de plus en plus nombreuses dans les classes . Et le coût du chauffage ne cesse de croître . Le dilemme entre faire des économies d’énergie et ventiler les classes se pose avec toujours plus d’acuité », poursuit le Pr Bernard.
Malheureusement, le premier est nettement plus facile à chiffrer que l’impact d’une mauvaise ventilation et l’exposition des enfants et des enseignants à cet air intérieur vicié. « J’ai aussi remarqué , dans certaines écoles que j’ai visitées , que dans les classes qui n’étaient pas ventilées , les enseignants avaient tendance à vaporiser des désodorisants pour masquer les odeurs résultant , justement , de ce manque de ventilation . Au lieu d’apporter une solution , ils aggravent , en toute bonne foi , le problème en ajoutant encore des substances chimiques . Sans parler des sanitaires qui sont hyperchlorés par l’utilisation abondante d’eau de Javel , qui vient aggraver l’exposition des petits enfants à une source polluante . Il me semble important de sensibiliser le corps enseignant à la nécessité de tout simplement aérer les locaux . En hiver , on peut imaginer que les fenêtres des classes soient ouvertes durant les récréations , ce serait déjà un progrès important . Il faut aussi que les directions d’école sachent qu’il existe des normes à respecter , même si elles ne sont pas contraignantes . Si elles existent , c’est qu’elles sont nécessaires , surtout dans un contexte d’épidémie d’asthme
Enfin, il y a aussi le problème qui peut se poser en amont, lors de la rénovation de bâtiments ou de nouvelles constructions. Une sensibilisation des pouvoirs organisateurs à l’utilisation de matériaux et produits de rénovation qui ne polluent pas l’air des classes, comme des peintures sans solvants par exemple, n’est pas farfelue. De même, des systèmes de ventilation pourraient également être inclus lors des travaux… Car ventiler est le mot d’ordre: « Il n’est pas facile de n’acheter que du mobilier en bois massif ou de bannir les fournitures scolaires sans solvants . C’est la raison pour laquelle il faut toujours insister sur cette nécessité de ventiler !», conclut Alfred Bernard. On ne ré-invente pas la roue, et la mesure est simple; ce qui l’est moins, c’est de changer les mentalités!

Les crèches aussi!

En janvier 2004, le ministre en charge de la Santé à la Région wallonne, Thierry Detienne , avait commandé une étude pour examiner la qualité de l’air dans les crèches du Hainaut. Le ministre s’était inquiété de la découverte de la présence de plomb dans une crèche sur deux, et avait donc décidé de connaître l’ampleur du problème de la qualité de l’air et de l’eau, dans un espace fréquenté par des tout-petits.
Quarante-six établissements ont donc été visités et examinés par les équipes d’ Etienne Noël , Médecin-directeur à l’Institut provincial d’hygiène et de bactériologie du Hainaut. « Pour ce qui est des substances chimiques , nous avons trouvé des traces de formaldéhyde dans quasiment toutes les crèches , mais le taux le plus élevé était en deçà de la norme admise par l’OMS . Mais rappelons que ces seuils ne sont pas basés sur les spécificités physiologiques des enfants , et que l’impact de ces quantités même faibles sur des nourrissons n’est pas connu Pour ce qui est des composés organiques volatiles ( COV ), nous avons recherché plus particulièrement le benzène , le toluène , l’éthyl benzène , les mp xylènes et l’o xylène . Bien qu’en faibles concentrations , les COV ont été retrouvés en grand nombre dans l’air intérieur des crèches , avec parfois des « cocktails » de plus de 100 composés , contre 15 à 25 dans l’air extérieur
La présence de plomb a par ailleurs été constatée dans la moitié des établissements visités: soit dans l’eau alimentaire via la tuyauterie, soit dans les peintures murales, les éléments de jeux, les meubles, les plinthes… Bref, tout ce qui est à la portée des jeunes enfants. « Le plomb dans l’eau de distribution a été retrouvé dans 30 % des cas , avec des concentrations atteignant même parfois 1500 μg / l », précise Etienne Noël.
Si la situation des crèches hennuyères n’est pas dramatique, elle n’en reste pas moins inquiétante: ici aussi, une aération et une ventilation seraient nécessaires. De même, le choix de matériaux moins polluants ne serait pas superflu, même si plus cher…
A l’heure actuelle, il n’est donc pas toujours évident de relier avec certitude la présence de substances chimiques, avérées toxiques ou non, avec l’émergence de problèmes de santé, notamment chez les enfants. Cependant, le principe de précaution exigerait que l’on tape encore une fois sur le clou: à la maison, comme à la crèche ou à l’école, ventilons!
Carine Maillard
(1) https://www.greenpeace.be ; https://www.wwf.be/detox ; https://www.artac.info
(2) Dominique Belpomme, Ces maladies créées par l’homme , Ed. Albin Michel, 2004, 378 pages et Guérir du cancer ou s’en protéger , Fayard, 2005, 441 pages
(3) Journée scientifique sur la qualité de l’air dans les écoles organisée le 4 juillet 2005 à Paris par le réseau Recherche santé environnement intérieur (RSEIN) et l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI).

Formation: méthodes qualitatives pour évaluation participative

Le 30 Déc 20

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Comment négocier un projet d’évaluation de manière participative? Comment choisir des méthodes qualitatives de recueil et / ou d’analyse de données? Comment justifier ce choix?
Le cycle de formation proposé par l’ APES est une introduction, une première approche de la mise en œuvre de méthodes qualitatives dans une démarche d’évaluation participative et négociée. Il vous permettra de vous approprier quelques balises sur la définition des méthodes qualitatives, et de découvrir la nature, les avantages et les limites de certaines d’entre elles. Vous obtiendrez également des références commentées qui vous aideront à approfondir et à mettre en œuvre vos acquis.
Ces quatre jours ne feront pas de vous un évaluateur aguerri ni un expert en utilisation de méthodes qualitatives. Par contre, au terme de ce cycle de formation, vous devriez être capable de…
construire un projet d’évaluation (poser une question, choisir une méthode) en appliquant des démarches de négociation et de participation;
utiliser une démarche inductive dans la mise en œuvre de l’une ou l’autre étape de votre évaluation;
choisir en connaissance de cause une méthode de recueil et d’analyse de données (qualitative ou non); a contrario , refuser l’emploi d’une méthode qualitative qui ne serait pas pertinente;
argumenter votre choix auprès de partenaires, de financeurs, de décideurs politiques.
Au terme de cette formation, l’APES pourra vous fournir un appui plus personnalisé pour mettre en pratique vos acquis dans des projets concrets.

Le contenu

Jour 1- se poser les bonnes questions
Objectifs
Découvrir la structure d’un projet d’évaluation.
Mettre en œuvre des démarches de négociation et de participation.
Contenus
Définition de l’évaluation.
Une démarche déductive et / ou inductive pour définir des critères et indicateurs d’évaluation.
Quelques étapes à mettre en œuvre pour négocier un projet d’évaluation de manière participative («empowerment evaluation»).
Jour 2 – choisir une méthode adéquate
Objectifs
Acquérir quelques bases sur les méthodes qualitatives de recueil d’information (définition, modalités de classement…).
Distinguer les avantages et limites respectifs des méthodes quantitatives et qualitatives.
Contenus
Les méthodes qualitatives: définition, avantages et limites.
Quelques méthodes qualitatives de recueil d’informations: entretien individuel ou collectif, observation, analyse de documentation.
Les critères et indicateurs adaptés aux méthodes qualitatives de recueil de données.
Jour 3 – analyser les données
Objectifs
S’approprier quelques bases sur l’analyse qualitative de données.
Observer la nature composite d’un projet d’évaluation.
Contenus
Deux méthodes d’analyse qualitative: analyse thématique et analyse systémique.
Débat sur les avantages respectifs du qualitatif et du quantitatif.
Méthodes qualitatives et rigueur: un défi impossible?
Jour 4 – communiquer les résultats
Objectifs
Choisir une méthode de recueil et d’analyse de données (qualitative ou non).
Argumenter l’adéquation de votre choix de méthode.
Contenus
Algorithme de décision pour le choix d’une méthode pertinente, sur base de cas amenés par les participants.
Communiquer les résultats et argumenter leur validité.

Modalités pratiques

Les exposés, étayés par de nombreux exemples, alterneront avec des moments de partage des représentations, des exercices, des mises en situation…
Pour permettre ces modalités pédagogiques participatives, le nombre d’inscriptions est limité à 20 participants.
Formateurs: Sophie Grignard-Logjes , psychologue, diplômée en santé publique et communautaire, et Gaëtan Absil , historien, anthropologue
Où? A Liège. Le lieu exact sera indiqué lors de la confirmation de l’inscription.
Quand? Jeudi 10 mai et vendredi 11 mai, jeudi 24 mai et vendredi 25 mai, de 9h30 à 16h30.
Combien? Les frais d’inscription sont de 150 euros par personne. Ils comprennent la participation aux quatre journées de formation, la farde documentaire ainsi que les pauses-café.
Le secrétariat de l’APES-ULg est à votre disposition pour tout renseignement complémentaire. Tél.: 04 366 28 97. Courriel: stes.apes@ulg.ac.be. Les inscriptions sont acceptées jusqu’au 18 avril.

FARES/VRGT: 20 ans au service de la prévention du tabagisme

Le 30 Déc 20

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Un décuplement des moyens consacrés à la prévention est nécessaire

Ces 20 dernières années, les mentalités ont fortement évolué: loin de la lutte contre le tabac des débuts, les efforts en matière de prévention et de sensibilisation à une gestion du tabagisme ont aujourd’hui pour objectif de dénormaliser le tabac, de réduire le tabagisme passif en divers lieux de vie (famille, travail, loisirs, restauration) et de privilégier le bien-être et la qualité de vie pour tous à travers la mise en place d’une société responsable et respectueuse des besoins de chacun.
Dans les années 50, environ 70% des hommes et un peu moins de 20% des femmes fumaient régulièrement. Pour les hommes, ce pourcentage a décru régulièrement pour atteindre les 40-45 % dans les années 1970-80, 35 % au milieu des années 1990, avec depuis une certaine stagnation du nombre de fumeurs et une augmentation du tabagisme des jeunes. Environ un Belge sur quatre (24%) (1) est aujourd’hui fumeur. Cette réduction est le fruit d’efforts conjugués en matière d’information, d’accompagnement et d’encadrement législatif. Nous savons qu’il faut, pour réussir à obtenir une réduction importante du tabagisme, plusieurs voies: information, réglementation, aide médicale, travail coordonné des politiques relevant de compétences diverses.

Des moyens insuffisants pour la prévention

Mais il s’agit d’aller plus loin dans la prévention du tabagisme. Force est alors de constater que les moyens alloués à la prévention et à l’accompagnement demeurent insuffisants pour faire reculer davantage encore le tabagisme. En 2004, les autorités ont investi 0,23 euro par habitant dans la prévention du tabagisme, alors que toutes les données montrent qu’il faut dix fois plus pour mener une politique efficace, soit 23 millions d’euros par an.
Ces moyens supplémentaires sont nécessaires à plus d’un titre.
Aujourd’hui, 15% des fumeurs sont prêts à se lancer dans une tentative de gestion de leur tabagisme voire de cessation tabagique. Ceci constitue un processus à long terme. Les laisser sans aide substantielle signifie, d’une part, diminuer fortement leurs chances de réussite et, d’autre part, risquer de les voir postposer leur tentative pourtant porteuse de réduction des risques.
Par ailleurs, le tabagisme des jeunes a doublé en dix ans pour atteindre aujourd’hui 26% des 15-24 ans (29% même selon les données récentes de la Fondation contre le cancer). La réduction du tabagisme chez les jeunes demeure toujours un défi de taille pour la santé publique.

Le FARES en bref

Depuis la création de son service de prévention du tabagisme, en 1986, le Fonds des Affections Respiratoires (FARES asbl), a contribué à coordonner de multiples campagnes de prévention et de gestion du tabagisme en divers lieux de vie de la Communauté française de Belgique.
En participant à diverses plates-formes d’échanges aux plans européen, fédéral communautaire et régional, le FARES a veillé à favoriser la concertation et l’implication de nombreux professionnels de santé. Ceci s’est traduit progressivement au travers d’une approche promotrice de santé visant tant le développement de pistes de prévention auprès des jeunes que la prise en charge de la gestion du tabagisme dans une perspective de bien-être et de qualité de vie pour tous et respectueuse des choix de chacun.
Ainsi le FARES développe 7 projets spécifiques en la matière.
Une approche de promotion de la santé s’appuyant sur quatre pôles:
-une recherche-action «Tabac – recherche et développement de pistes de prévention dans différents milieux de vie des jeunes: maillage de réseaux locaux»;
-un accompagnement de professionnels impliqués dans des milieux de vie des jeunes;
-la poursuite de la recherche-action «En Région bruxelloise, usages du tabac et du cannabis chez les adolescents les plus fragilisés dans leurs différents milieux de vie. La question de la gestion et du sevrage: esquisse de réponse via la prévention par les pairs»;
-un centre de référence documentaire et une bibliothèque.
La protection du non-fumeur sur base de la législation belge en vigueur. Le service a développé dans ce cadre des actions dans 2 domaines particuliers:
-le tabac et la grossesse (collaboration au projet Euro scip III : situation belge, rédaction et diffusion d’une lettre d’information en rapport avec la grossesse et la petite enfance auprès de professionnels de la santé, formation à l’entretien motivationnel);
-la gestion du tabagisme en entreprise (recherche de compromis en vue de restreindre les effets du tabagisme passif).
La cessation tabagique . Dès 1984, le FARES a initié la création de structures d’aide au sevrage appelées «Centre d’Aide aux Fumeurs» (CAF), dont il assure actuellement la coordination. Depuis 2005, le FARES coordonne un programme d’accompagnement de la femme enceinte et de son partenaire à la gestion de leur tabagisme.
Le Service Prévention Tabac propose également des formations :
-en tabacologie, depuis 2001, en partenariat avec les 3 grandes universités francophones, la Société scientifique de médecine générale et la Fondation contre le cancer. Celle-ci est ouverte à tous les professionnels de santé.
-à l’entretien motivationnel ouvert à tous les professionnels (de la santé, du milieu scolaire, etc.).
La représentation au sein de réseaux: ENSP (Réseau européen de prévention du tabac), ENYPAT (réseau européen de prévention du tabac auprès des jeunes), «Hôpitaux promoteurs de santé», «Hôpitaux sans Tabac», Coalition nationale contre le tabac (rôle de lobbying, actions concertées lors de la «Journée mondiale sans tabac»), Réseau bruxellois de documentation en santé (RBDSanté), Réseau de partenaires tabac et promotion de la santé.
Une bibliothèque accessible du mardi au vendredi de 9h.00 à 12h.00 sur rendez-vous, et de 13h.30 à 16h.30: livres, articles, revue de presse sur abonnement, périodiques. Adresse électronique: bibliotheque@fares.be. Tél.: 02 514 66 65.
Un site https://www.fares.be , riche et complet, avec des informations en ligne, de la documentation, des nouvelles, des documents à télécharger…
Coordonnées: FARES, rue de la Concorde 56, 1050 Bruxelles. Tél. 02 512 29 36. Fax 02 512 32 73. Courriel: prevention.tabac@fares.be. Internet : https://www.fares.be .

Actuellement, les jeunes filles sont tout autant que les garçons une cible de sensibilisation prioritaire d’autant que, parmi les fumeurs, on observe une augmentation des «grands fumeurs» (plus de 20 cigarettes par jour). Il est absolument capital d’intensifier la prévention à leur égard en vue d’atteindre les objectifs de l’OMS d’ici 2015: 80% de non-fumeurs chez les 15 ans et plus, et 100% ou presque chez les moins de 15 ans. Du reste, il ne faut pas négliger le désir d’arrêter de fumer déjà présent dans l’esprit de certains jeunes. Ainsi, selon l’enquête «Santé et bien-être des jeunes» (HBSC – 2002), en 4e secondaire, 76% des jeunes fumeurs désirent cesser de fumer.

Bénéfices de la prévention du tabagisme

Le tabac demeure aujourd’hui la première cause de mortalité. Les méfaits du tabagisme représentent entre 12 et 15 % du coût des soins de santé, soit environ deux milliards d’euros par an auxquels il faut ajouter les frais indirects liés à la perte de productivité, l’absentéisme, etc. Relevons ici que devant le risque cardio-vasculaire, l’arrêt du tabac est la mesure la plus sage et celle qui a le rapport coût-efficacité le plus intéressant.
En effet, la prévention du tabagisme offre, à bénéfice égal, l’avantage d’une excellente maîtrise des coûts pour la société. Les coûts liés au traitement ou à la prévention d’autres affections sont nettement supérieurs, allant jusqu’au décuple et plus, pour obtenir le même résultat en terme de survie pour le patient. Le coût moyen de la cessation tabagique par année de vie gagnée varie entre 832 et 5.194 euros, alors qu’il peut atteindre 27.400 euros pour le traitement de l’hypercholestérolémie et 18.600 euros pour le traitement de l’hypertension.

Stratégie du FARES et de la VRGT

(2)
Une stigmatisation du comportement et une focalisation exclusive sur l’abstinence tabagique serait vaine. Chacun est responsable de ses choix et de ses projets de vie. Promouvoir un bien-être et une qualité de vie revient, tant pour le FARES que la VRGT, à informer et sensibiliser les jeunes le plus tôt possible et à motiver les fumeurs désireux d’amorcer un changement de comportement, en augmentant leur confiance et leur capacité d’y arriver et en les épaulant à cet effet. Ceci repose sur une sensibilisation accrue de l’ensemble des professionnels de santé et de l’éducation pour renforcer l’accessibilité et la proximité d’une aide à la gestion du tabagisme.
Le contexte est aujourd’hui relativement favorable pour intensifier la prévention du tabagisme en Belgique:
-le cadre législatif évolue dans le sens d’une dénormalisation du tabagisme;
-les structures d’accompagnement se professionnalisent et augmentent progressivement sous la forme de centres d’aide aux fumeurs et de nombreuses consultations spécialisées dans les hôpitaux universitaires et autres;
-une ligne Tabac Stop (0800 111 00) existe depuis mai 2004, dont il est fait mention sur les paquets de cigarettes;
-le nombre de professionnels spécifiquement formés en tabacologie augmente: 175 tabacologues et 150 travailleurs médico-sociaux de la petite enfance ont été formés par le FARES et la VRGT à ce jour. Par ailleurs, on peut se réjouir que cette approche s’inscrit désormais dans de nombreux cursus de professionnels de santé notamment dans le cadre du plan fédéral et du Plan wallon sans tabac;
-l’accompagnement pharmacologique évolue également comme en atteste l’arrivée sur notre marché du premier médicament spécifiquement développé pour la cessation tabagique. Cette nouvelle molécule dénommée varénicline, s’annonce jusqu’à 4 fois plus efficace qu’un placébo(3).
Ce contexte ne suffira sans doute pas à atteindre les objectifs fixés par l’OMS. Pour ce faire, les moyens d’action en matière de prévention du tabagisme et d’accompagnement des fumeurs sont à renforcer en veillant à s’attacher au rôle que joue la consommation dans la vie de chaque consommateur pour pouvoir mieux l’aider à rompre avec celle-ci si ce désir de changement est amorcé. Par ailleurs, la prévention auprès des jeunes nécessite de prendre en compte leur contexte et leur projet de vie et pas exclusivement leur consommation.
D’après un communiqué de presse du FARES
(1) Données de l’Enquête de santé par interview 2004. Une estimation récente (octobre 2006) de la Fondation contre le cancer donne 29% de fumeurs quotidiens (ndlr).
(2) VRGT: Vlaamse vereniging voor respiratoire gezondheidszorg en tuberculosebestrijding.
(3) Dans sa livraison d’octobre 2006, l’excellente revue Prescrire est plus réservée, qui estime que ce médicament n’apporte pas de progrès significatif par rapport à la nicotine, qui a l’avantage d’être disponible sous de multiples formes et dosages (ndlr).

On bouge avec MC-Tonus en Wallonie et à Bruxelles

Le 30 Déc 20

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L’Enquête de santé par interview a mis en lumière qu’un pourcentage non négligeable de la population âgée de 18 à 30 ans, en Wallonie et à Bruxelles, ne pratique pas suffisamment d’activités physiques. Par ailleurs, la promotion de l’activité physique est une des dix priorités du programme quinquennal de la Communauté française (1). L’OMS a elle aussi inclus l’activité dans ses objectifs de santé. Enfin, le Plan national nutrition et santé de la Belgique prévoit de favoriser l’adéquation entre les apports et les dépenses d’énergie, et d’augmenter le niveau d’activité physique à minimum 30 minutes de marche par jour ou équivalent. C’est dans ce contexte que les services de promotion de la santé des Mutualités chrétiennes francophones et germanophone ont donné le jour au programme MC-Tonus.

Le principe de la contamination positive

MC-Tonus est le virus de l’activité physique et de la bonne santé. Ses objectifs sont de favoriser l’activité et l’alimentation saine chez les jeunes de 18 à 30 ans, et de leur faire prendre conscience de la facilité d’atteindre ce premier objectif. MC-Tonus pousse les jeunes à développer ‘l’épidémie santé’ en leur demandant de contaminer leur famille, leurs amis… en propageant ses bons conseils ou en les incitant à bouger avec eux.

La série MC-Tonus

MC-Tonus prodigue aux jeunes des tas de conseils en rapport avec la thématique grâce à une série de 6 dépliants, facilement identifiables grâce à la présence, sur la couverture, du petit virus, fil conducteur du programme. Les dépliants abordent l’activité physique (hors pratique sportive), l’alimentation, mais aussi le bien-être psychologique lié à la pratique d’une activité, ainsi que ses bienfaits pour la santé.
Ils les aident à choisir un sport adéquat, en fonction de leur personnalité et d’éventuels problèmes de santé. Et pour ceux qui n’envisagent pas de pratiquer un sport, il leur donnent des trucs et astuces pour bouger et rester en bonne santé sans trop se fatiguer. Ces publications sont distribuées via les secrétariats locaux ou lors d’animations régionales (marche-santé…). Tout au long de l’année 2006, MC-Tonus a donc proposé, tous les deux mois, un dépliant sur l’un des thèmes précités. Il s’est aussi associé à une série d’évènements sportifs, et a permis à certaines mutualités régionales de promouvoir des services existants, comme par exemple le remboursement, en partie, des abonnements dans les clubs sportifs pour la région Hainaut-Picardie.

MC-Tonus aussi sur la toile

Sur le site de la mutualité ( https://www.mc.be ), les jeunes peuvent aussi calculer leur indice de masse corporelle, découvrir la pyramide alimentaire, se faire une idée du nombre de kcal qu’ils dépensent en fonction du type d’activité qu’ils pratiquent, découvrir un tableau des équivalences et jouer en ligne grâce aux Quiz de MC-Tonus.

Pour découvrir les dépliants ou d’autres conseils de MC Tonus , rendez vous sur https://www.mc.be ( rubrique Avantages et services Service promotion de la santé’ ). Vous pouvez aussi contacter : Alliance nationale des Mutualités chrétiennes service Infor Santé Chée de Haecht 579 / 40 , 1031 Bruxelles 02 246 48 52 infor.sante@mc.be
(1) Voir le Plan communautaire opérationnel, chapitre ‘prévention des maladies cardiovasculaires’.

22 communes en forme

Le 30 Déc 20

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Dans le cadre du Plan national nutrition santé, le Ministre Rudy Demotte a lancé voici quelques mois un concours afin de mettre en évidence l’engagement spécifique des communes dans cet ambitieux projet. Un dixième des communes belges ont répondu à l’appel et introduit leur candidature.
Le jury, constitué des membres du Comité d’attribution du label du PNNS, a retenu 22 dossiers, 10 en Flandre, 10 en Wallonie et 2 à Bruxelles. La remise des diplômes (lisez de belles plaques émaillées ‘Commune en forme’ à visser sur la façade de l’hôtel de ville) a eu lieu le 11 décembre dernier au Résidence Palace.
La cérémonie avait un petit côté remise des prix d’excellence à la fin de l’année scolaire assez sympa, et pas tellement illogique vu le nombre de projets relevant en tout ou partie de l’enseignement.
La multitude des micro-projets à l’intérieur des projets primés crée indubitablement une dynamique positive, même si la plupart d’entre eux ne sont ni très spectaculaires ni très innovants, comme vous pourrez vous en rendre compte ci-dessous.
On sortira du lot les initiatives très structurées de Jurbise et de Hasselt (une ville très en pointe en Belgique dans beaucoup de domaines), et le remarquable plaidoyer de la représentante de Gand en faveur du partenariat et de l’intersectorialité.

Les communes lauréates

Anderlecht
Alimentation saine dans les écoles
Projet: programme de sensibilisation via la mise en place d’ateliers de discussion et d’ateliers cuisine, etc.
Public cible: enfants de 8 à 12 ans des écoles primaires et leur famille.
Objectif: modifier les habitudes alimentaires sans produire de déséquilibre dans les relations parents-enfants.
Antwerpen
«Antwerpen Geniet Gezond»
Projet: diverses actions, avec comme point culminant le Concours du nettoyage de printemps («het gezondste Opsinjorenrecept»).
Public cible: grand public.
Objectif: attirer plus l’attention sur l’alimentation saine au niveau du quartier. À travers l’action ‘nettoyage de printemps’, un public très large peut être atteint.
Diksmuide
Projet: organisation d’une ‘quinzaine de la santé’ et trois jours d’initiation pour bouger.
Public cible: tous les habitants adultes, de 18 à 50 ans, et les seniors.
Objectifs: informer sur ce qu’est une alimentation sûre et sur ce que signifie bouger suffisamment. Soutenir les différentes actions avec la diffusion de documents.
Etterbeek
«Les aventures de vitamines contre virus»
Projet: spectacle de sensibilisation sur l’alimentation saine.
Public cible: les 1.100 enfants de 5 à 8 ans des écoles communales d’Etterbeek.
Objectifs: favoriser la consommation de fruits, d’eau à la place de boissons sucrées, et limiter la consommation d’aliments gras et sucrés. Promouvoir l’activité physique.
Geel
Education à une alimentation saine
Projet: jeux basés sur la pyramide alimentaire et sur les principes de base pour une vie saine.
Public cible: parents et enfants de 5 à 15 ans.
Objectif: sensibiliser parents et enfants au sujet de l’importance d’une alimentation saine.
Genk
Projet: diverses actions basées sur les thèmes de l’alimentation saine et de l’activité physique, planifiées pour toutes les saisons.
Public cible: groupe cible spécifique pour chaque activité – seniors, grand public, différentes communautés culturelles à Genk, personnel de la ville et du CPAS.
Objectif: encourager les habitants à adopter des habitudes alimentaires saines et à bouger plus.
Gent
“Gent Geniet Gezond”
Projet: pendant toute une semaine, les gens peuvent goûter une alimentation saine. Diverses actions concrètes.
Public cible: population de Gand + public spécifique pour chaque activité.
Objectif: fournir une vue saine sur l’alimentation, inspirer des alternatives saines intégrables dans les habitudes alimentaires actuelles.
Gesves
«Manger heureux et bouger libre»
Projet: diverses activités autour de l’alimentation (collations et boissons saines, petit déjeuner…) et de l’activité physique (journées et ateliers mobilité, psychomotricité pour les petits…).
Public cible: les enfants de l’école communale de l’Envol.
Objectif: amener chaque enfant à être acteur de sa santé et de son bien-être. L’inviter à changer progressivement mais durablement ses habitudes.
Hasselt
‘Habitants en bonne santé dans une ville saine’
Projet: 20 actions relatives à une alimentation saine et à l’activité physique (action ‘pomme’, journée de l’eau de Hasselt, faire du sport en couple…).
Public cible: toutes les actions s’adressent aux habitants, aux enfants dans les écoles, aux associations de Hasselt.
Objectifs: profiler Hasselt comme une ville saine à vivre et donner des conseils aux habitants.
Jurbise
«A l’école de la nutrition et du sport»
Projet: différentes actions autour de l’alimentation et de l’activité physique (petits déjeuners, magasins de collations saines, après-midis sportives…).
Public cible: les enfants des écoles communales et leur entourage.
Objectifs: modifier des comportements alimentaires des enfants (plus de fruits et d’eau), augmentation de la pratique sportive au sein des écoles, stabilisation de l’obésité.
Kuurne
‘Alimentation saine et activité physique’
Projet: différentes actions au sujet d’une alimentation saine (consommation de fruits, quiz dans le carnet local d’infos, sessions dans les magasins avec lecture d’étiquettes, GALM-Fittest…).
Public cible: tous les habitants de la commune.
Objectif: pousser la population à adopter de saines habitudes alimentaires et à bouger plus.
La Louvière
«Pour la vie en mouvement, redécouvrez le plaisir de bouger»
Projet: plan sur 5 ans comportant différentes actions dans les domaines de l’alimentation et de l’activité physique.
Public cible: varié, selon les actions (grand public, acteurs de la santé, etc.).
Objectifs: l’objectif final est d’améliorer la santé cardiovasculaire des habitants. Les objectifs intermédiaires sont de promouvoir l’adoption d’habitudes alimentaires saines, de favoriser la participation de tous aux activités de promotion de la santé et de développer les compétences des acteurs de proximité.
La Roche en Ardenne
Projet: promouvoir des attitudes saines sur les plans alimentaire et physique via des activités concrètes avec les enfants (importance du petit déjeuner, consommation de fruits à l’école…)
Public cible: les élèves des écoles fondamentales de la commune.
Objectifs: favoriser la prise du petit déjeuner, la consommation de fruits et d’eau, la découverte des goûts et des saveurs. Favoriser la pratique du sport. Sensibiliser les parents et l’entourage des enfants.
Lanaken
‘Alimentation saine et activité physique’
Projet: programme multidisciplinaire pour aider des enfants obèses à changer leurs habitudes alimentaires et renforcer leur activité physique.
Public cible: enfants de 9 à 12 ans qui estiment qu’ils sont en surpoids ou obèses.
Objectif: redresser la balance entre prise d’énergie et consommation d’énergie chez les enfants obèses.
Manage
‘Manage objectif santé’
Projet: différentes activités telles que la ‘journée santé annuelle’, des ‘ateliers gourmands’ pour enfants, des promenades santé, une info santé dans les journaux locaux, etc.
Public cible: grand public.
Objectif: faire prendre conscience aux habitants de la commune qu’ils sont les acteurs de leur propre santé.
Mons
Projet de la maison de quartier du domaine d’Epinlieu.
Projet: différentes actions (informations diététiques pratiques pour cuisiner sainement en respectant les cultures, informations pratiques sur l’alimentation des enfants, ateliers culinaires, cours de gym, etc.).
Public cible: les habitants du quartier.
Objectifs: promouvoir des habitudes de vie saine, soutenir et accompagner les habitants du quartier dans leur volonté d’adopter un mode de vie plus actif, sensibiliser l’ensemble de la population aux effets de l’alimentation sur la santé.
Mouscron
Projet: actions autour d’une exposition sur l’alimentation « taladal.be: l’avenir de la planète est au bout de ta fourchette » et actions sportives encadrées dans les quartiers.
Public cible: les 8 à 18 ans.
Objectifs: acquérir de nouveaux comportements par une sensibilisation concernant les choix alimentaires dans le cadre du développement durable. Permettre et faciliter l’accession à la pratique physique et sportive. Eviter la sédentarité.
Peruwelz
Projet: ateliers «Baby move» (activité de jeu en commun) et organisation de balades gourmandes
Public cible: les enfants et leurs parents dans le cadre de divers lieux d’accueil.
Objectifs: stimuler la mobilité spontanée de l’enfant et du parent afin qu’ils se dépensent plus physiquement. Découvrir le plaisir de manger équilibré et bon marché.
Soumagne
«La forme, pas les formes»
Projet: divers ateliers autour de l’alimentation (activité culinaire avec les parents, jardinage didactique, goût, fruits et légumes, journée santé, etc.).
Public cible: les enfants des 5e et 6e primaire.
Objectif: sensibiliser les enfants à l’importance d’une alimentation saine et équilibrée et ainsi favoriser le changement d’habitudes alimentaires.
Verviers
Brochure multilingue «bien manger pour être en bonne santé»
Projet: réalisation d’une brochure sur les thèmes de la santé en lien avec l’alimentation, qui sera utilisée comme support pour des cours d’alphabétisation.
Public cible: les personnes en formation d’alphabétisation et les acteurs de ces formations.
Objectifs: modifier des habitudes alimentaires des apprenants à «lire et écrire» sur base d’une réflexion sur la consommation en rapport avec les besoins du corps, tant chez l’adulte que chez l’enfant.
Westerlo
«Voor elke hap een stap»
Projet: une journée avec parents et enfants sur l’alimentation saine et pour faire du sport ensemble.
Public cible: élèves du BUSO «Tongelsbos», parents et riverains, sympathisants (± 600 participants).
Objectif: découvrir en famille le plaisir d’une alimentation équilibrée et de l’activité physique.
Zaventem
«Nordic Walking Zaventem Gezond»
Projet: organisation d’une soirée informative et d’ateliers ‘cuisiner de manière saine’, où l’importance d’une alimentation équilibrée est soulignée. Organisation de sessions de marche nordique.
Public cible: principalement les plus de 50 ans, mais également toutes les autres catégories d’âge.
Objectifs: inciter la population à adopter un style de vie actif et à veiller à une balance énergétique en équilibre.

Les communes lauréates recevront également une somme de 5000 euros à titre d’encouragement.
CDB

Surdité: une nouvelle initiative en matière de dépistage

Le 30 Déc 20

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A l’initiative de la Ministre Catherine Fonck, la Communauté française a décidé de lancer depuis le mois de novembre 2006 un programme de dépistage néonatal de la surdité dans les maternités.
Majoritairement, les spécialistes mettent en exergue la nécessité d’un tel dépistage. Différents pays le pratiquent, certains depuis de longues années, comme les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni. C’est le cas de la Flandre aussi. Et les résultats sont probants.
Dans les pays qui ne pratiquent pas ce type de programme, la prise en charge d’un enfant sourd profond ne commence dès lors pas avant l’âge d’un an, voire de 18 mois. Il est extrêmement difficile, voire impossible pour les parents de détecter la surdité de leur bébé. En effet, le nouveau-né développe d’autres aptitudes sensorielles qui viennent pallier un temps l’absence d’audition.

Données épidémiologiques

L’importance d’un tel programme n’est plus à démontrer, si l’on regarde les données épidémiologiques suivantes:
-environ 1,4‰ des naissances ont un taux de surdité bilatérale persistante > 40 dBs;
-le taux de surdité bilatérale dans la population à risque de surdité est de 1 à 2 %. Mais si on ne teste que les enfants à risque, seuls 50% des enfants sourds sont diagnostiqués!
-l’âge moyen du diagnostic de surdité dans les pays civilisés qui ne pratiquent pas le dépistage systématique est d’un peu plus de 2 ans. Conséquence, la prise en charge est beaucoup trop tardive.
La Ministre de la Santé a invité toutes les maternités de la Communauté française à signer une convention (sur base volontaire) afin d’adhérer au programme de dépistage. Cet appel n’est pas resté sans réponse, puisque plus de 50% des maternités de la Communauté française ont répondu positivement.

Travail préparatoire

Ce programme, qui a nécessité de longs mois de préparation, s’appuie sur l’expertise d’un groupe de travail constitué de médecins ORL, de pédiatres de l’O.N.E., ainsi que de professionnels concernés issus des institutions suivantes: l’O.N.E., l’UCL, l’ULB, l’ULg, l’Alliance nationale des mutualités chrétiennes et la Maternité Notre-Dame de Tournai. Il s’est attelé à rédiger un protocole d’organisation, afin de décrire le déroulement du test, et de donner aux maternités qui ont signé la convention, les réponses adéquates aux problèmes d’organisation qui pourraient surgir au quotidien.

Organisation du dépistage

La pratique du test

Le test lui-même est pratiqué pendant le séjour en maternité, au 3e ou au 4e jour de naissance. Un premier test de dépistage est effectué sur le nouveau-né. La technique choisie est celle des otoémissions acoustiques provoquées.
Les appareils d’otoémissions permettent la mesure objective de la cochlée, l’organe d’audition qui se situe au sein de l’oreille interne. Cette technique a l’avantage de la simplicité, de la fiabilité, de l’objectivité et de la rapidité d’exécution.
L’examen ne demande aucune préparation particulière et n’est absolument pas douloureux pour l’enfant. En quelques minutes, l’appareil affiche une réponse.

La collaboration avec les maternités

Les clés du succès d’un tel programme reposent essentiellement sur le mode d’organisation réfléchi et concerté au sein des hôpitaux et cliniques, sur l’efficacité du travail entre les ORL et les pédiatres, mais aussi sur l’investissement du personnel soignant de la maternité. A cet effet, une convention a été proposée aux maternités en vue de préciser le cadre de ce programme tant en termes de relations entre les intervenants, qu’en terme de subventionnement octroyé par la Communauté française.
Ce programme ne se résume pas à la réalisation d’un test. En effet, il a fallu déterminer les modalités pratiques du test, mais aussi le mode de prise en charge au sein des maternités. Par exemple, il a fallu déterminer l’attribution des responsabilités pour l’application du test, la décision de re-tester, la décision de référer à l’ORL de l’hôpital (si le test n’est pas réalisé par l’ORL en personne).
Il a fallu réfléchir aussi sur les modalités de récupération des enfants non testés pendant le séjour en maternité (enfants absents, enfants qui pleurent, problèmes techniques, autres incompatibilités…) et après la sortie. Dans ce cadre, les travailleurs médico-sociaux et les médecins de l’O.N.E. sensibiliseront les familles à l’intérêt du test.

Récolte de données

Par ailleurs, un système de récolte de données a été créé. Afin de connaître avec précision l’impact graduel de ce nouveau programme, les 3 centres de dépistage néonatal que compte la Communauté française seront chargés de recueillir les données, de les centraliser, et de donner régulièrement aux maternités la liste des enfants qui auraient échappé soit au test de dépistage, soit au rappel. Toutes ces données seront traitées afin d’évaluer l’impact et la couverture du programme.

Coordination du programme

Afin de coordonner un tel programme, un centre de référence a été mis en place auprès de l’Ecole de Santé Publique de l’ULB. En effet, ce programme s’appuie sur une multitude d’acteurs et une relation fluide entre tous les intervenants s’avère primordiale.
Un Comité d’accompagnement a aussi été créé, qui sera chargé de conseiller et informer le Gouvernement sur le programme de dépistage néonatal de la surdité, d’évaluer sa mise en œuvre, d’analyser le rapport d’activité transmis par la coordination du programme, d’adapter le protocole si nécessaire et d’assurer le suivi du programme.

Outils supplémentaires

Un manuel de formation a également été conçu. Plusieurs séances de formation ont déjà été et seront encore organisées afin de permettre aux médecins et aux personnes qui effectueront le test de se familiariser avec les différentes étapes du programme.
Afin de renforcer l’information sur ce programme, trois supports ont été créés: un dépliant, une affiche et un site Internet ( https://www.depistagesurdite.be ). Par ailleurs, une campagne télévisée et radiophonique sera lancée dès le mois de mars 2007.

Investissement de la Communauté française

Des moyens financiers sont été dégagés pour assurer le pilotage du programme (60.000 €), la récolte de données (1 € par enfant testé), ainsi que pour l’octroi d’une intervention financière par enfant testé (5 € par enfant testé). Les maternités ne pourront demander aux parents une somme supérieure à 10 € pour effectuer ce test (1). Cela permettra à chacun d’effectuer ce test pour une somme abordable, ce qui n’est pas toujours le cas à l’heure actuelle.

Dépistage précoce, intervention précoce

Il est évident que, pour l’intérêt des familles, une véritable collaboration doit s’instaurer entre les maternités et les centres auxquels elles adressent les enfants dépistés. Un aspect particulièrement important est de garantir à tout enfant référé par la maternité un accès rapide au centre de réadaptation dans des délais stricts.
Il est important de rappeler que les deux premières années de la vie de l’enfant sont essentielles pour l’apprentissage de la langue. Les conséquences de la surdité sur l’accès au langage, l’épanouissement personnel, les apprentissages scolaires et l’insertion sociale et professionnelle sont très lourdes. Seule une prise en charge très précoce et adaptée peut permettre à l’enfant sourd d’accéder à un bon usage du langage oral et écrit, voire un apprentissage de la langue des signes, pour lui offrir un développement cognitif optimal.
D’après un communiqué de la Ministre Catherine Fonck

(1) Notons à ce propos que les Mutualités chrétiennes prennent ces frais automatiquement en charge dans le cadre de leur assurance Hospi Solidaire.

Que deviennent les patients dépistés à risque cardio-vasculaire?

Le 30 Déc 20

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Dans les deux articles précédents, nous avons rappelé ce qu’est le risque cardio-vasculaire global. Nous avons également présenté les premiers résultats du dépistage de ce risque, réalisé en Communauté française en 2004 auprès de 3200 patients par 80 généralistes volontaires. L’article d’aujourd’hui présente les premiers résultats du suivi de ces patients dépistés.
Pour rappel, en 2004, huit associations de généralistes de la Communauté française ont participé à une recherche-action initiée par le Ministère de la santé en Communauté française. Les médecins généralistes avaient pour mission de dépister le risque cardio-vasculaire global chez 90 de leurs patients réguliers de 30 à 75 ans pris au hasard.
Il leur était ensuite demandé d’inviter les patients ayant été dépistés à risque à une consultation pour parler de la gestion de leur risque cardio-vasculaire. Nous présentons ici les premiers résultats de cette consultation spécifique.

Combien de patients répondent à l’invitation?

48% des patients de 30 à 75 ans fréquentant les consultations de médecins généralistes présentent un risque cardio-vasculaire à gérer (risque élevé, risque moyen et fumeur isolé), soit 1 patient sur 2.
Dans notre projet 1573 patients étaient concernés. Les médecins en ont invité 1003, soit 64% d’entre eux, à revenir à une consultation spécifique dans le mois qui suivait la consultation de dépistage.
Pourquoi 64 % et non pas 100%?

Tableau 1 – Raisons de non-proposition de rendez-vous dans le mois à des patients à risque (n=736)

Réticence, patient pas prêt

28%
Patient déjà pris en charge 19%
Sujet déjà abordé (avant ou ce jour) 17%
Rendez-vous fixé plus tard 15%
Refus de la prise de sang; patient pas revenu 6%
Pas opportun, autres priorités 4%
Autres raisons 3%

Parmi les patients invités, plus de deux tiers (70%) ont été revus par leur médecin-traitant dans le mois qui a suivi le dépistage, comme demandé par l’étude.
Ceci indique que les patients sont ouverts à la prévention et au dialogue, si leur médecin leur propose une telle démarche. Cela confirme d’autres études sur le sujet.

De quoi parle-t-on avec ces patients?

Un outil particulier est proposé aux généralistes pour l’accompagnement des patients à risque: le guide d’entretien (1). Ce guide a été construit avec des généralistes français, dans le cadre d’une thèse de santé publique.
Ce guide d’entretien suggère au médecin qui revoit le patient à risque quelques questions lui permettant de rencontrer le monde du patient, de parler avec lui de ses projets de vie, de ses envies et de ses possibilités de changement. Il identifie les préférences du patient dans le choix des sujets de discussion (tabac, alimentation, activité physique, excès de poids…).
Il s’agit ici d’un outil destiné à aider le médecin dans l’accompagnement de son patient. L’objectif est bien entendu de trouver des pistes permettant de travailler avec le patient autour des facteurs de risque qui le concernent, dans une négociation commune et une confiance réciproque.
La philosophie de ce guide est de se centrer sur le monde du patient, de soutenir une approche positive de sa santé. Le point de départ de la réflexion commune du patient et du médecin est donc la vie quotidienne et la santé du patient et seulement ensuite, les maladies ou les risques de maladie vécus par le patient.

Tableau 2 – Thèmes abordés avec les patients à risque revus dans le mois (n= 702)

Projets de vie

41,2%
Perception santé 65,1%
Connaissances, perceptions prévention maladies cardio-vasculaires 62,0%

Il est peu habituel pour les médecins généralistes d’aborder globalement la santé et les projets de vie du patient en-dehors d’une demande du patient ou d’un contexte de plainte, de souffrance ou de maladies. Les projets de vie sont ainsi abordés moins souvent, le médecin ne voit peut-être pas d’emblée l’intérêt de cette approche. La perception subjective de sa santé par le patient lui-même par contre, a pu être abordée dans les deux tiers des cas et les connaissances préalables du patient sont également prises en compte.

Tableau 3 – Les comportements à risque pour la santé cardio-vasculaire

Thème

Risque élevé Risque moyen Fumeur isolé
Alimentation 75% 68,7% 19,7%
Exercice physique 65% 60,1% 40,8%
Excès pondéral 46,7% 44,8% 11,8%
Tabac 35,7% 29,4% 88,2%

Parmi ces thèmes, très classiques, ce sont les questions de l’alimentation qui sont le plus souvent abordées avec les patients présentant un risque cardio-vasculaire élevé ou moyen. L’exercice physique et l’excès de poids sont ensuite discutés.
Des changements autour de l’alimentation paraissent-ils plus vulnérables? Plus familiers? Plus réalistes? Plus concrets?
Bien évidemment, avec les patients fumeurs qui n’ont pas d’autre facteur de risque, c’est essentiellement du tabac dont on parlera.

Tableau 4 – Changements souhaités, soutien de l’entourage

Thème abordé

Total
Possibilités de changement 54,3%
Souhaits de changement 52,0%
Soutien de l’entourage 31,5%

Les questions d’un changement possible sont toujours cruciales et difficiles. C’est tout le domaine de l’éducation thérapeutique où les sciences humaines viennent au secours de la médecine. Les médecins sont cependant peu formés à ces approches.
Dans ces résultats, la question du changement est abordée explicitement avec la moitié des patients concernés. Par contre, le soutien de l’entourage, de la famille est peu abordé par ces médecins… de famille. Une ressource concrète méconnue? Cet accompagnement qui dépasse parfois les sujets habituellement discutés entre le généraliste et son patient prend-il beaucoup de temps? Pas plus que celui d’une consultation habituelle pour plus des 2/3 des entretiens réalisés, soit maximum 15 minutes. Cependant, 30 % des entretiens ont dépassé les 15 minutes.

Cette recherche-action est conçue et réalisée par et pour des généralistes rassemblés au sein de l’asbl Promotion Santé et Médecine Générale, née d’un partenariat entre la Société Scientifique de Médecine Générale et la Fédération des maisons médicales et créée à la suite du projet.
Elle a continué en 2006: affiche pour la salle d’attente, documents pour les patients, cadastre des ressources locales pour l’accompagnement des patients présentant un risque cardio-vasculaire, formation et discussion de cas de suivi de patients à risque cardio-vasculaire identifié.
Des intervisions et les prémisses d’un travail en partenariat sont prévues pour 2007.

Conclusions

Dépister le risque cardio-vasculaire global chez les patients de 30 à 75 ans est réaliste et faisable. Les premiers résultats parus dans le numéro précédent l’ont bien montré.
Suivre les patients dépistés et proposer un accompagnement à la moitié d’entre eux qui présentent un risque vasculaire identifié est une autre paire de manches!
Les praticiens doivent faire appel à ce que nous apportent les sciences humaines (pédagogie, psychologie, sociologie), investir dans le relationnel pour espérer un changement de comportement.
Un accompagnement visant à modifier progressivement les habitudes de vie et à apprendre, si nécessaire, comment manger autrement, ne plus fumer, reprendre une activité physique régulière ou perdre du poids… n’est possible que dans un climat de confiance réciproque, d’informations mutuelles, de négociations entre les recommandations idéales et la réalité de la vie quotidienne de chacun, du patient d’abord mais aussi du médecin.
Il s’agit pour les généralistes de rencontrer le monde subjectif du patient, de parler avec lui de ses projets de vie, ses envies et ses possibilités de changement, ses préférences dans le choix des sujets de discussion (tabac, alimentation, activité physique, excès de poids…). Ce n’est pas facile, des encouragements sont nécessaires, tant pour les patients que pour les soignants.
Les prochains articles vous présenteront une partie de ces outils et le nouveau contexte de la promotion de la santé en Communauté française dans lequel s’inscrit ce projet.
Jean Laperche , médecin généraliste, Valérie Hubens , chercheur en santé publique
Adresse des auteurs:
Jean Laperche, Fédération des maisons médicales, Boulevard du midi 25/5, 1000 Bruxelles. Tél.: 02/514 40 14. Fax: 02 514 40 04.
Valérie Hubens, Chercheur en Santé Publique, Asbl Promotion Santé et Médecine Générale, c/o SSMG, rue de Suisse 8, 1060 Bruxelles. Tél.: 02 533 09 82.
Cette série d’articles est également publiée par la Revue de médecine générale de la Société scientifique de médecine générale.

(1) UCL-RESO (collectif): guides d’entretien et de suivi pour maladies chroniques, UCL-RESO, Bruxelles, 2002, 2 pages.

2007, une bonne année pour les non-fumeurs!

Le 30 Déc 20

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Depuis le 1er janvier 2007, la loi restreignant encore les endroits publics où le tabagisme est autorisé est entrée en vigueur. Désormais, c’est donc le secteur horeca qui est visé. Mais attention, il y a évidemment «quelques» subtilités…
En réalité, lorsque l’on parle d’interdiction de fumer dans le secteur horeca, c’est malheureusement trop généreux… Beaucoup d’exceptions sont encore prévues et comme d’habitude, cette loi est compliquée. Alors pour tenter de bien en cerner les subtilités, nous allons avec vous la passer en revue par type d’établissement… Accrochez-vous!

Il y a resto et resto…

Tout d’abord, les restaurants. Par «restaurant», on entend «un établissement horeca dont l’activité principale et permanente consiste à préparer et servir des repas et des boissons pour la consommation sur place ou non». Il s’agit donc des restaurants classiques – indépendants ou situés dans un lieu plus étendu comme une gare, un centre commercial, un hôtel… – mais aussi les salons de thé, les glaciers, les snacks à pittas, les snack-bars, les bars à soupe, les bars à café ou les salons de dégustation de pâtisseries.
Ici, l’interdiction de fumer est totale, mais le restaurateur a le droit de prévoir une salle fermée (c’est-à-dire avec des murs et un plafond) qui servira de fumoir. Dans ce fumoir, seules des boissons pourront être servies et il devra être situé hors des zones de passage – comme le jardin ou les toilettes – et sa superficie ne pourra excéder un quart de la superficie totale dans laquelle les plats et boissons sont servis à la consommation. Il doit aussi être muni d’extracteurs de fumée.
Mais attention! Ce n’est pas si simple: la loi précise que les établissements qui ne servent que des repas «légers» ou dont l’achat de denrées alimentaires ne représente pas plus d’un tiers des achats totaux ne sont pas assimilés à des lieux de restauration, comme nous le lirons plus loin…
Notons aussi qu’un «lieu de restauration» est aussi celui où les boissons ne peuvent être servies qu’avec un repas… Et comme si ce n’était pas encore suffisamment compliqué, un régime spécial a été concocté pour les friteries: celles qui proposent plus de 16 places, assises ou debout, pour consommer sa fricadelle et ses frites, sont reprises comme lieu de restauration, donc sont soumises à la loi sur l’interdiction totale de fumer. Si la friterie compte moins de 16 places, mais a une superficie de plus de 50m², elle doit prévoir une zone fumeurs correspondant au maximum à la moitié de la superficie totale dans laquelle les plats et boissons sont servis à la consommation (sans compter les couloirs, cuisine et commodités), avec des extracteurs de fumée dans la zone fumeurs. Mais si elle propose moins de 16 places assises ou si sa surface fait moins de 50m², il ne faut même pas aménager une zone non-fumeurs, mais simplement prévoir des systèmes d’extraction de fumée.
Ces dispositions n’empêchent évidemment aucun restaurateur ou gérant de friterie d’interdire d’office de fumer dans son établissement, même si la loi ne le lui impose pas…
Globalement, donc, et c’est probablement ce qui ravira le plus les non-fumeurs, depuis le 1er janvier, il est possible d’aller déguster un petit plat avec les enfants ou les personnes plus fragiles, sans s’inquiéter de son voisinage, de la possibilité d’ouvrir une fenêtre (ce qui génère le plus souvent des regards obliques des autres clients!) ou de se demander si l’on trouvera une place près de l’extracteur de fumée, s’il y en a un… Car la loi sur les espaces fumeurs-non fumeurs et la présence d’extracteurs de fumée était particulièrement peu ou mal suivie… En sera-t-il autrement à partir de maintenant? On ne demande qu’à voir.

Et les débits de boissons?

Précisons d’abord ce que le législateur entend par «débit de boissons»: il s’agit «d’un établissement horeca dont l’activité principale et permanente consiste à servir des boissons, y compris des boissons alcoolisées et des spiritueux, pour la consommation sur place».
Ceci précisé, sachez que les débits de boissons ne sont pas tous logés à la même enseigne.
Prenons le cas du café du coin, qui ne sert pas de nourriture. Ici, c’est le statu quo: si la surface fait moins de 50m², pas besoin de partie non-fumeurs, mais des extracteurs de fumée conformes devront fonctionner. Par contre, si l’établissement fait plus de 50m², il devra aménager une zone non-fumeurs, d’au moins la moitié de la superficie totale de l’établissement, avec les autocollants «fumeur», «non-fumeur» d’usage en suffisance et la présence d’extracteurs de fumée dans la zone fumeurs.
Idem si ce café sert des «repas légers» (la liste de ces repas dits «légers» est réglementée) ou si le propriétaire n’achète des denrées alimentaires qu’à raison de moins d’un tiers de ses dépenses totales (ce qu’il devra attester de bonne foi ou prouver en cas de contrôle).
Si le café a une activité de restauration plus conséquente, il sera soumis à l’interdiction de fumer, parce que considéré comme lieu de restauration…
Prenons alors le cas d’un débit de boissons qui se situe dans une enceinte sportive, comme la buvette du club de foot ou la cafétéria de la piscine ou du club de tennis. Et bien ils tombent désormais sous la loi générale de l’interdiction de fumer même s’ils ne servent aucun repas, parce que situés dans une enceinte sportive, tout simplement.
Et si le débit de boissons se situe dans un lieu public étendu (gare, centre commercial, hôtel…), alors il faudra voir s’il est isolé du reste du «lieu public» qui l’accueille par une porte d’entrée, des cloisons et un plafond… Si c’est le cas, alors il sera soumis à la législation sur les débits de boisson (lire plus haut). S’il n’est pas isolé, il relève donc de la législation sur les lieux publics d’application depuis le 1er janvier 2006: tout comme les terrasses intérieures, par exemple dans un centre commercial ou une gare, il devra être non-fumeur! Les cafetiers doivent dès lors apposer l’autocollant d’usage (à placer dès qu’il y a une zone non-fumeurs) et retirer tous les cendriers et autres gadgets (comme des allumettes) pouvant inciter à en griller une!
Vous en voulez encore? Et si on parlait maintenant des salles polyvalentes? Ici, c’est bien plus simple! Ces salles qui peuvent servir pour des banquets, des réceptions, des réunions, des expositions… ne sont pas considérées comme des établissements horeca, donc l’interdiction ne les concerne pas. Néanmoins, certains propriétaires invoquent le caractère public de ces locaux et, de ce fait, considèrent que l’interdiction de fumer doit y être appliquée. Ici, ce sera donc le «contrat» passé entre le propriétaire de la salle et celui qui la loue qui jouera les arbitres.

Les hôtels

Et pour les lieux d’hébergement? Dans l’hôtel ou la maison de retraite, par exemple, tout ce qui peut être considéré comme un espace privé, comme la chambre, n’est pas soumis à l’interdiction de fumer. Si les chambres sont communes, comme dans les auberges de jeunesse, par exemple, il s’agira alors de se mettre d’accord entre occupants de bonne volonté… Par contre, les hôteliers qui le souhaitent peuvent toujours imposer des chambres «fumeurs» et «non-fumeurs». Mais dans les parties communes, comme les couloirs, les escaliers, les halls, les salles d’activités…, l’interdiction de fumer est d’application parce qu’il s’agit de lieux publics.

Dans tous les cas, la loi doit être respectée par tous: exploitants et clients. La loi le stipule: «toute infraction est recherchée, poursuivie et punie». Et si un client constate que la loi n’est pas appliquée dans l’établissement qu’il fréquente, il peut porter plainte. Un numéro de téléphone ainsi qu’une adresse électronique sont à sa disposition (courriel: apf.inspection@health.fgov.be – Tél. 02 524 74 50 – Fax 02 524 74 99). Une initiative à ne pas considérer comme un appel à la délation, mais comme une possibilité de faire valoir ses droits de client…

Une loi très, trop complexe?

Ouf! On a fait le tour. Et on voit à quel point la législation est complexe, ce qui ne facilitera pas le respect des règles. « On aurait pu faciliter ce texte et le rendre applicable partout , se désole le Pr Pierre Bartsch , président du Fares. Ca va être un vrai foutoir ! La loi ne sera probablement pas bien suivie et les histoires de fractionnement des zones ne seront pas faciles à définir On voit ici à quel point le lobby de l’horeca a été puissant ! Et pourtant , quand on voit la situation en Irlande , les bars ne se sont jamais aussi bien portés qu’aujourd’hui ! Ils annonçaient une diminution de leur chiffre d’affaires de 4 % après l’entrée en vigueur de la loi , mais cette tendance existait déjà avant cela ! Et la reprise a été au rendez vous après cette première année Chez nous , j’imagine déjà les astuces que certains vont trouver , comme des bars qui vont se transformer en établissements privés , avec signature des clients à l’entrée pour éviter cette interdiction Mais cette loi est certainement mieux que rien . La Belgique est et reste un pays de compromis
La France pour sa part a adopté une loi autrement plus simple: dès le 1er février 2007, il sera interdit de fumer dans «tous les lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou qui constituent des lieux de travail», mais aussi dans les moyens de transport collectifs et les «espaces non couverts des écoles, collèges, lycées», autrement dit les cours de récréation.
Pour ce qui concerne les «débits permanents de boissons à consommer sur place, casinos, cercles de jeu, débits de tabac, discothèques, hôtels et restaurants», l’interdiction est reportée au 1er janvier 2008. Ici, point de distinctions et dérogations compliquées, en tout cas dans l’état actuel du texte. Car on sait que la pression des cafetiers et autres représentants du secteur horeca est forte… et que des élections se profilent d’ici là.
Carine Maillard (avec la collaboration du FARES)

Dégoûter les fumeurs?

Notons encore que chez nous, dès le 31 mai 2007, tous les paquets de cigarettes vendus en Belgique devront obligatoirement apposer des illustrations dissuasives, en plus des messages de prévention et de sensibilisation sur les risques du tabac. Il s’agit de la concrétisation d’une transposition en droit belge d’une directive européenne.
Ces mesures, ajoutées à celles qui sont déjà en vigueur (augmentation régulière du prix du paquet de cigarettes, interdiction de vente aux mineurs, interdiction de fumer sur le lieu de travail, dans une grande partie des lieux publics…) parviendront-elles à inciter les fumeurs à l’écraser une fois pour toutes? Les chiffres de vente nous le diront bientôt, à condition que tous les Belges n’aillent pas se fournir au Luxembourg…

Petit rappel utile!

D’après le Ministre de la Santé, Rudy Demotte , chaque année, quelque 2500 personnes décèdent dans notre pays des conséquences du tabagisme passif.
Le tabagisme passif sur le lieu de travail est à l’origine de 20% des décès qui y sont liés, et parmi ces 20%, la moitié des victimes travaillaient dans le secteur horeca (soit 250 décès annuels).
Une enquête de la Fondation contre le Cancer montre que 58% des personnes interrogées se disent favorables à une interdiction de fumer totale dans tous les restaurants, 28% y sont opposées et 14% n’ont pas d’avis sur la question.
100 inspecteurs seront chargés de contrôler dans tout le pays que la loi est bien appliquée. 25.000 contrôles sont annoncés pour cette année, dont 12.000 dans le courant du premier trimestre. Les contrôleurs auront aussi pour tâche d’expliquer la mesure aux exploitants.

Horeca: des opinions divergentes?

Certains restaurants pointent du doigt la possibilité d’installer des fumoirs dans leurs murs, considérant qu’il s’agit d’un message contradictoire avec l’esprit de la loi (décourager la consommation de tabac dans les restaurants) et concluent qu’il y aura encore beaucoup de fumeurs «pratiquants» dans les restaurants malgré la loi.
Bref, ils craignent que l’exception (la présence de fumoirs) devienne la règle. Ils s’insurgent également contre la déduction fiscale qui sera accordée aux restaurateurs qui investiront dans les systèmes d’aspiration de la fumée, ce qui décourage la transition définitive vers des restaurants non-fumeurs puisqu’à l’achat de ces systèmes, les restaurateurs voudront les «amortir», en continuant à laisser fumer les clients. Ils en appellent donc à ce que le ministre récompense fiscalement en priorité les restaurateurs qui décident de bannir définitivement et complètement le tabac, notamment via les investissements en faveur de la sécurité alimentaire.
Ces restaurants, regroupés au sein de l’association Bemora, sont essentiellement des chaînes de restaurants ou des fast-foods (Quick, MacDonald’s, Pizza Hut, Lunch Garden…), et ont un certain poids dans le secteur. Espérons que leur philosophie sera suivie par les plus petits restaurateurs.

Campagne de communication

Afin de faciliter l’application de l’interdiction en vigueur au 1er janvier 2007, le Ministre Rudy Demotte a consenti un budget conséquent aux fédérations horeca pour la mise sur pied d’une large campagne de communication visant à la fois à soutenir le secteur et à informer le grand public.
C’est ainsi qu’ils ont mis à disposition de tous un ensemble de supports d’information, dont une campagne TV au ton original (visible sur le site https://www.rudydemotte.be ). Cette campagne est sans doute trop mordante pour le téléspectateur belge, puisque le ministre a décidé de la retirer des écrans suite à deux plaintes introduites auprès du Jury d’éthique publicitaire. Les esprits paranoïaques penseront sûrement que ces plaintes ne sont pas tombées du ciel…
Depuis le mois d’août 2006, il existe aussi un site web (www.fumer-horeca.be), un centre d’appel (02 524 97 97) ainsi qu’une adresse électronique ( fumer-horeca@health.fgov.be) permettant à chacun d’adresser des questions spécifiques sur la nouvelle réglementation. Les exploitants ont également reçu un courrier cosigné avec les fédérations.
Cette lettre accompagnait un “leaflet” intégrant un logo autocollant permettant d’identifier les établissements non-fumeurs. Le logo «Smokefreefood» connaît aujourd’hui un succès immense comme en témoignent les chiffres transmis par le SPF (plus de 300 demandes en supplément de l’envoi effectué à tous les exploitants).
Les fédérations horeca ont par ailleurs déjà publié un certain nombre d’articles dans leurs revues spécialisées.