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Enfin une Ligne Tabac-Stop en Belgique

Le 30 Déc 20

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Dans notre pays, 1.250.000 fumeurs désirent arrêter de fumer. D’après une étude effectuée en décembre 2003 et janvier 2004, un tiers d’entre eux souhaiteraient appeler une ligne téléphonique informant les fumeurs à propos de l’arrêt tabagique. Depuis le 1er juin 2004, une Ligne Tabac-Stop est à leur disposition. Il s’agit d’une permanence téléphonique d’information et de conseils relatifs au tabagisme et à son arrêt, créée sur l’initiative de la Fédération belge contre le cancer en collaboration avec la FARES et avec le soutien du Ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique ainsi que du Ministre des Affaires sociales et de la Santé de la Région wallonne.
La Ligne Tabac-Stop s’adresse aussi bien aux fumeurs qu’aux non-fumeurs. Toutes celles et ceux qui souhaitent poser des questions à propos du tabac et de l’aide à l’arrêt tabagique peuvent y recourir. Le numéro 070 227 227 (€ 0,174 la minute) est accessible tous les jours ouvrables de 8 à 19 heures. En outre, de 15 à 19 heures, une permanence est assurée par des médecins ou des psychologues spécialisés dans l’accompagnement de l’arrêt tabagique. Ils offriront une écoute active ainsi que des informations précises, et ils orienteront éventuellement les personnes intéressées vers des professionnels de terrain. Il est possible aussi de poser ses questions par courrier électronique adressé à tabacstop@cancer.be.
Une Ligne Tabac-Stop existe déjà dans quinze pays de l’Union européenne, plus précisément aux Pays-Bas, au Luxembourg, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Irlande, au Danemark, en Suède, en Finlande, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Hongrie et en Pologne. D’après l’Organisation mondiale de la santé une telle ligne d’aide téléphonique est vivement recommandée dans le cadre d’un programme complet d’arrêt du tabagisme. L’évaluation de la ligne au Royaume-Uni a montré que 16 à 22 % des appelants ont arrêté de fumer (1)
A l’occasion du démarrage de la Ligne Tabac-Stop, la Fédération belge contre le cancer a réalisé deux nouvelles brochures: «Arrêter de fumer. Pourquoi? Comment?» et «Tabac. Faits et chiffres». Un simple appel à la Ligne Tabac-Stop suffit pour les commander. Vous pouvez aussi vous les procurer via le site Internet https://www.cancer.be .
Nous ne manquerons pas de revenir sur cette initiative après quelques mois de fonctionnement de la ligne.
D’après un communiqué de presse de la Fédération belge contre le cancer.
(1) Owen L, Impact of a telephone helpline for smokers who called during a mass media campaign, Tobacco Control, 2000 ;9 :148-154.

Le généraliste, derrière un écran de fumée…

Le 30 Déc 20

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Après le clash de l’action patches, place à un travail de fond qui passe par le médecin généraliste dans l’accompagnement du fumeur vers une décision libératrice…
Si l’ex-ministre de la santé en Région wallonne, Thierry Detienne , a soulevé l’ire de nombre de professionnels lors du lancement de sa campagne «Action patches gratuits» qui s’est terminée en avril dernier, il aura eu le mérite de créer une dynamique, avec aujourd’hui le lancement de projets plus durables.
A son initiative, un comité de pilotage des projets tabac a été créé au Ministère de la Région wallonne, regroupant des professionnels et experts en la matière. Parmi eux, Axel Roucloux et le Dr Jean Laperche , de l’Association ‘Promotion de la santé et du développement durable’. « On a mis en place un groupe de réflexion dans le cadre d’une formation de professionnels de la santé sur l’accompagnement du patient fumeur », explique Axel Roucloux, avec pour objectif premier de chercher à offrir au patient fumeur une autre alternative que les substituts nicotiniques. « Après 2 3 cycles de formation , on a pu expérimenter une étude pilote autour de la manière de préparer et motiver son patient à arrêter de fumer , convaincus que le moment de l’arrêt du tabac est un moment important , mais que ce qui est le plus important pour le fumeur , c’est tout le cheminement pour y arriver .» Une réflexion qui, aujourd’hui, porte ses fruits.

La brochure «Mon patient fume…, Attitudes du généraliste»

« On s’est aperçu que , dans la littérature , on parlait beaucoup du moment où on devait donner un patch ou un autre substitut nicotinique , mais très peu de l’accompagnement et de comment amener une personne à arrêter de fumer , sachant que ça peut prendre des mois voire des années avant que la décision d’arrêter de fumer ne soit prise . Et c’est là que nous avons voulu intervenir pour aider les professionnels », raconte Axel Roucloux.
De l’association de plusieurs spécialistes en la matière (Société scientifique de médecine générale, UCL, ULB, ULg, Fédération des Maisons Médicales, FARES), et se basant sur leurs expériences respectives, est née la brochure «Mon patient fume…, Attitudes du généraliste» destinée aux médecins généralistes et distribuée à l’ensemble de ceux-ci ainsi qu’aux étudiants en dernière année de médecine, en Région wallonne et à Bruxelles.
Détail qui a son importance, elle n’a bénéficié d’aucun soutien provenant de firmes pharmaceutiques. « La brochure est née de la convergence de plusieurs approches , avec l’intérêt de mettre en évidence les différentes phases de l’accompagnement dans lesquelles on pouvait aborder la motivation , le changement , les résistances au changement , les résistances au fait d’arrêter de fumer . C’est vraiment un outil interactif », explique Axel Roucloux. « Le concept est assez novateur dans le sens où on aborde toutes les étapes par lesquelles passe le patient fumeur , et le rôle que peut jouer le médecin traitant à chacune de ces étapes
Le traitement de la rechute est une des spécificités de cette brochure qui encourage sans juger: «La dépendance à la nicotine est une dépendance forte. S’en libérer doit être progressif et demande un soutien positif du généraliste, une empathie faite d’écoute, de respect, de confiance et de dialogue». « Là où les programmes classiques voient la rechute comme un échec , nous disons que c’est peut être là que commence réellement le traitement », poursuit Axel Roucloux. « On peut alors explorer avec le patient les causes de cet échec , comment rebondir …»
Si elle s’intitule «Mon patient fume…, Attitudes du généraliste», cette brochure a cependant été conçue pour l’ensemble des professionnels de santé de première ligne, soulignent mes interlocuteurs, qu’ils soient assistants sociaux, psychologues, médecins généralistes ou éducateurs. L’objectif est de mettre chaque intervenant à l’aise dans ses aspects relationnels avec le patient pour pouvoir lui parler facilement des questions du tabac, sans le heurter et provoquer un repli sur lui-même, et permettre ainsi de l’amener éventuellement à changer…
Enfin, à noter cette initiative des Mutualités socialistes: «Se préparer à arrêter. Guide à l’attention des fumeurs insatisfaits», rédigée dans le même esprit que la brochure ‘médecins’ mais destinée celle-ci aux patients. Un complément parfait de la précédente…

Les ‘superformateurs’ tabac

A côté de cette brochure distribuée à grande échelle, le Comité de pilotage a mis sur pied une formation à l’arrêt du tabac à destination des médecins généralistes. Une vingtaine d’entre eux, déjà impliqués dans le projet patches, ont choisi volontairement de devenir en 10 heures de formation, des ‘superformateurs’, c’est-à-dire des relais permettant de transmettre l’information auprès des associations de médecins de leur région (glems, dodécagroupes…). Selon le Dr Laperche, cet intérêt pour les formations sur le tabac est nouveau. « Les médecins sont très demandeurs parce que leurs patients eux mêmes sont plus demandeurs qu’avant . C’est peut être un impact de la campagne patches gratuits . Les médecins ont besoin d’être formés et ils s’y intéressent .» Et de poursuivre: « Notre approche est centrée sur la personne , pas sur le produit . La spécificité du médecin généraliste , c’est aussi d’avoir une approche globale de la personne , sa famille , ses conditions de vie . C’est une manière extrêmement riche de travailler et qui se révèle concluante
« Ce qu’on espère , c’est la mise en place d’une dynamique », indique Axel Roucloux. « Que ces médecins superformateurs puissent être bien accueillis , et qu’il y ait éventuellement des retours vers l’association ( en terme de demande de formation à l’accompagnement ) ou vers la tabacologie ( plus centrée sur les traitements pharmacologiques ), voire même vers les écoles via les médecins scolaires C’est plus en terme de formation continue qu’on est en train de réfléchir , notre souhait est de mettre en place un processus structurel qui permet de garder cet élan et cette dynamique
La réflexion par ailleurs se poursuit et s’élargit au concept de gestion de la santé au sens large qui permettra de conduire à l’arrêt du tabac. « Nous sommes persuadés que quelqu’un peut arrêter de fumer sans même parler du tabac . C’est vraiment dans la relation avec le médecin . On est dans la dynamique de promotion de la santé , de gestion de sa santé et ça c’est le rôle clé du généraliste et même du professionnel de la santé , qu’il soit kiné , infirmier ou éducateur », estime Axel Roucloux.
Il rappelle par ailleurs que l’Association Promotion de la santé et du développement durable propose depuis quatre ans déjà d’autres formations en matière de tabac touchant trois publics: formation de formateurs pour aborder le tabagisme avec les jeunes, formation de personnes ressources à la gestion du tabagisme (pour pouvoir aborder cette question sur les lieux du travail), et formation de groupes d’accompagnement pour le respect des réglementations sur le bien-être sur les lieux du travail.
Avec la nouvelle réglementation interdisant de fumer sur les lieux de travail dès 2006, les demandes affluent de la part des médecins du travail, de plus en plus sollicités…

Formation des assistants en médecine générale

Toujours dans le concept d’un changement des mentalités mais aussi de la mise en place de nouvelles pratiques, une autre formation est en préparation, à l’initiative de l’Université de Liège: une formation destinée spécifiquement aux assistants en médecine générale (docteurs en médecine qui ont choisi la voie de la médecine générale, à savoir deux années d’assistanat avant de devenir médecin généraliste). Soit 240 jeunes médecins généralistes, chaque année, dans les trois universités. «Pour ceux-là, l’ULg propose de former trois groupes de 15 médecins qu’on va sensibiliser, former, avec pour projet qu’ils deviennent aussi un relais vis-à-vis de leur maître de stage.»

En milieux précarisés

A l’UCL, ce sont les besoins des patients gros fumeurs précarisés qui vont être ciblés. Comme le rappelle le Dr Laperche, 75% des plus de 16 ans sont fumeurs en milieu précarisé, alors que dans la population belge générale, le nombre tourne autour des 30%. Soit plus du double. Face à ce constat, l’UCL va engager un chercheur afin de réaliser des interviews qualitatives approfondies auprès de patients gros fumeurs précarisés, afin d’évaluer leurs besoins en matière de santé. « Il ne suffit pas de leur dire d’arrêter de fumer ou même de leur dire qu’on veut bien les aider pour arrêter », explique Jean Laperche. « Il faut voir quel est l’ensemble des difficultés ou des besoins de santé que la personne rencontre pour savoir à quoi on touche lorsque nous , médecins généralistes , voulons aborder ces questions du tabac . Peut être que le tabac est le seul plaisir qui leur reste , on ne va quand même pas le leur enlever …»
Il rappelle par ailleurs que le professionnel de santé de référence des populations précarisées, en dehors des services d’urgence, c’est précisément le généraliste. « L’une des principales difficultés de ces populations est d’avoir des liens sociaux qui durent . Quand par bonheur , ils rencontrent un médecin en qui ils ont confiance , ils n’en changent pas . Ils sont très demandeurs et la relation peut parfois être très forte .» Un climat de confiance favorable à une démarche de prévention.

Evaluation

« On n’a jamais autant parlé du tabac que maintenant », indique Axel Roucloux: articles de presse, colloques scientifiques, formations nombreuses et bien suivies. « De ce côté , l’évaluation est positive
Concernant chacun des projets, une évaluation est bien entendue prévue, indique le Dr Laperche. Mais il ne s’agit pas encore d’une évaluation de l’ensemble de tout ce qui se fait en Belgique autour du tabac. L’idéal serait de pouvoir évaluer les changements de comportements au travers d’une analyse de ces petits gestes ou sentiments des patients au long de leur parcours, comme la confiance qu’ils ont dans leurs possibilités de changement, le fait qu’ils osent en parler plus facilement avec leur entourage, etc. « Nous sommes très demandeurs de ce type d’évaluation », explique Jean Laperche, « mais c’est une question de moyens
Reste à espérer que le Fonds antitabac dont le Ministre fédéral de la santé Rudy Demotte vient de reparler dans le cadre du plan fédéral de lutte contre le tabagisme, puisse le permettre…
Myriam Marchand
La brochure «Mon patient fume…, Attitudes du Généraliste» peut être obtenue auprès de l’association ‘Promotion de la santé et du développement durable’, Axel Roucloux, tél.: 0478 48 30 28.
La brochure «Se préparer à arrêter. Guide à l’attention des fumeurs insatisfaits» peut être obtenue auprès des Mutualités socialistes, Département communication, rue Saint-Jean 32-38, 1000 Bruxelles, tél.: 02 515 05 59, fax: 02 512 62 74.

La drépano… quoi?

Le 30 Déc 20

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De plus en plus répandue en Belgique, la drépanocytose reste méconnue, même parmi le personnel médical. Incurable pour l’instant, ses effets peuvent cependant être atténués, à condition de connaître la maladie, de la reconnaître, et de savoir comment réagir.
La drépanocytose est, à Bruxelles et sans doute dans d’autres grandes villes belges, la première maladie génétique. Un nouveau-né sur 2000 y est atteint d’un syndrome drépanocytaire, contre 1 sur 3000 pour la mucoviscidose par exemple. A Liège, des examens effectués sur 3000 nouveau-nés en un an et demi montrent que 1,3 pour 1000 présentaient une drépanocytose majeure, et 35 pour mille étaient porteurs. C’est beaucoup, et pourtant, cette maladie reste méconnue de nombre d’acteurs de santé.
« La drépanocytose , explique le Prof. Robert Girot , de l’Hôpital Tenon, à Paris, est une maladie génétique de l’hémoglobine , chronique et caractérisée le plus souvent par la survenue de crises aiguës .» Elle s’attaque aux globules rouges et provoque des occlusions des vaisseaux sanguins. Elle se manifeste, extérieurement, par des crises à périodicité irrégulière mais extrêmement douloureuses. « Les manifestations varient fortement d’un individu à l’autre , explique le Dr Didier N’Gay , qui anime à Bruxelles l’asbl Action Drépanocytose. Certains font des crises une fois par mois , d’autres n’en font pas pendant cinq ans . Les enfants fort malades montrent parfois des signes annonciateurs , telles des difficultés à respirer et une douleur dans la poitrine .» Certains contextes favorisent l’apparition de crises; c’est le cas d’une canicule comme celle de 2003.

Dépistage…

Génétique, la drépanocytose dépend de la combinaison de gênes transmis par les parents à l’enfant, selon la table de Mendel. Si un de ses parents est ‘sain’, un enfant ne risque pas d’être malade. Par contre, deux parents ‘porteurs sains’ qui ne présentent aucun symptôme peuvent donner naissance à un enfant malade.
Les complications aiguës sont les mêmes à tous les âges, précise le prof. Girot: crises douloureuses vaso-occlusives, infections, anémies (la drépanocytose est aussi appelée anémie falciforme ), micro-thromboses pulmonaires notamment. Les complications chroniques, elles, sont plus fréquentes chez les adultes: nécroses osseuses, ulcères des jambes, séquelles neurologiques, d’insuffisance rénale, pulmonaire, cardiaque. Les grossesses des femmes touchées sont à haut risque: certaines complications inhérentes à toute grossesse auront sur elles des effets aggravés ou prendront des proportions alarmantes et la drépanocytose provoque elle-même des pathologies obstétricales. Résultat, selon le Dr Patricia Barlow , du CHU Saint-Pierre: « La mortalité maternelle reste 100 fois plus élevée par rapport aux autres femmes
La connaissance de la drépanocytose et de ses conséquences, notamment sur les femmes enceintes, ne peut donc être limitée à quelques spécialistes: urgentistes, gynécos, orthopédistes, dermatologues, néonatologues… sont tous concernés, sans même parler, hors du monde médical, des enseignants, par exemple, qui doivent pouvoir faire face à des crises soudaines de leurs élèves.
La prévention joue aussi un rôle significatif. D’abord sous la forme du dépistage, pré- et néo-natal. Une convention avec l’INAMI permet d’y procéder dans toutes les maternités de Bruxelles, pendant 2 ans, alors qu’Erasme le fait depuis 10 ans, en partie sur fonds propres. A Liège, l’Hôpital de la Citadelle y procède aussi, et des contacts sont en cours avec les hôpitaux du CPAS d’Anvers. Les grandes villes sont les premières concernées, parce que c’est là que sont concentrés les migrants africains, vecteurs principaux (mais pas uniques, loin de là, de la maladie). Idéalement, ce dépistage devrait aussi impliquer les futurs parents; s’ils sont porteurs, ils doivent décider en connaissance de risque d’avoir ou pas des enfants.

… et information

L’autre forme de la prévention concerne en effet l’information préalable des populations à risque sur l’existence et les mécanismes de transmission de la drépanocytose. Le Dr Vertongen relève que « pour des pathologies très similaires ( thalassémie ) présentes dans le pourtour méditerranéen , un gros travail de prévention a été réalisé et , malgré des contraintes religieuses évidentes par rapport à l’interruption de grossesse , presque plus aucun enfant ne naît avec ces pathologies , parce le diagnostic ante natal a été généralisé dans les années 1970 80
Enfin, lorsqu’un enfant est atteint, quelques conseils permettent de limiter l’ampleur des crises: boire beaucoup, éviter tout ce qui peut favoriser le ralentissement circulatoire, de même que les sports violents et la haute altitude, se rendre à l’hôpital dès qu’il y a de la fièvre…
Des documents reprenant ces conseils existent. A Bruxelles, en effet, deux associations (1) s’attaquent aux défis posés par cette maladie. L’une est le Réseau des hémoglobinopathies, qui informe principalement les acteurs médicaux, mais dispose aussi de feuillets destinés aux familles des malades.
L’autre est une asbl, Action drépanocytose, qui se consacre à l’accompagnement des malades et des familles, malheureusement sans guère de moyens. L’association développe principalement des activités d’information. Les unes sont générales et anonymes, destinées au public susceptible d’être concerné par la maladie: dépliants, présence dans les lieux où les Africains de Bruxelles se retrouvent, information sur les radios étudiantes… D’autres s’adressent directement aux malades: ce sont les réunions mensuelles qui ont lieu à la Maison africaine, à Bruxelles, et où patients et familles se retrouvent et échangent leur expérience. Pour Didier N’Gay, ces rencontres sont essentielles, parce que les familles « s’y rendent compte que d’autres familles sont aussi concernées . Le fait d’en parler brise leur isolement . Dans l’association , prestataires et usagers de soins se parlent librement , sur pied d’égalité . Ils échangent aussi des idées sur ce qui peut être modifié dans leur environnement et dans leur comportement pour faciliter la vie avec cette maladie
André Linard , InfoSud, (avec la collaboration de Suzanne Dubois, licenciée en éducation pour la santé)
(1) Réseau des hémoglobinopathies , association de praticiens et spécialistes; https://www.redcellnet.be , une partie du site est accessible uniquement au monde médical, avec un code d’accès. Contact: Dr Françoise Vertongen, à l’Hôpital St Pierre et Dr Béatrice Gulbis, à l’Hôpital Erasme.
Action drépanocytose : contact: Didier N’Gay, 0496 79 97 11. Site https://www.actiondrepano.be.tf

La prévention des traumatismes par arme à feu

Le 30 Déc 20

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Un problème important qui mérite plus d’attention

Selon l’OMS il est estimé que – hors situation de guerre – plusieurs centaines de milliers de personnes sont tuées chaque année par les armes à feu.
Les traumatismes par arme à feu sont devenus un réel problème de santé publique contre lequel il faut lutter pour diverses raisons:
– c’est un problème important, facteur de mortalité et de morbidité;
– c’est un problème vulnérable contre lequel on peut agir et pour lequel il existe des solutions efficaces;
– c’est un problème qui occasionne des coûts élevés pour la société.

Un problème important

La problématique des traumatismes par arme à feu, longtemps ignorée par notre secteur, ne bénéficie pas d’une large connaissance ni même d’une surveillance systématique. Pourtant les chiffres dont nous disposons sont accablants (1).
En Belgique, en 1996, il y a eu 383 décès par arme à feu. Plus de 70 % de ces décès sont des suicides et 15 à 20 % des homicides.
En moyenne, 90 % des suicides par arme à feu sont commis par des hommes. Le groupe d’âge le plus touché est celui des 20-39 ans.
L’arme à feu utilisée dans le cadre du suicide est un moyen très efficace. En effet, avec une arme à feu le taux de létalité est de 92 % alors qu’il est de 35 % avec des médicaments et de 10 % avec un instrument coupant.
Dans notre pays, l’arme à feu est le troisième mécanisme utilisé pour se suicider au sein de la population générale mais devient le second moyen parmi la population masculine.
Des populations sont davantage concernées par les traumatismes par arme à feu: les policiers, transporteurs de fonds, agents de sécurité… qui, par leur profession, sont constamment en présence d’une arme à feu. Pensons également aux personnes qui dans le cadre de leurs loisirs manipulent une arme à feu, comme les chasseurs et les tireurs sportifs.

Un problème vulnérable

Un problème est considéré comme vulnérable lorsqu’il existe des moyens pour le résoudre.
En ce qui concerne les traumatismes par arme à feu il y a des solutions efficaces pour les éviter, notamment réduire la présence d’une arme à feu au domicile, limiter l’accès à l’arme.
Limiter l’accès à l’arme
Empêcher le particulier de se procurer une arme à feu permet de diminuer le nombre de traumatismes par arme à feu. On constate en effet que c’est dans les pays où la législation relative aux armes à feu est la plus stricte que le taux de traumatismes par arme à feu est le plus faible (au Royaume-Uni par exemple).
Eviter la présence d’une arme à feu au domicile
De nombreuses études ont démontré l’association entre la présence d’une arme à feu au domicile et les traumatismes qu’elle peut engendrer (2).
Le fait de posséder une arme à feu à la maison multiplie par 5 le risque de suicide et par 3 le risque d’homicide.
La plupart des accidents par arme à feu touchant les enfants sont liés à la présence d’une arme au domicile.
Au Canada comme aux Etats-Unis c’est dans les régions où le taux de possession d’arme à feu est le plus élevé que le taux de traumatisme par balle est également le plus élevé.
En fait si le propriétaire d’une arme pense se protéger en gardant celle-ci à domicile il y a 43 fois plus de chance qu’il l’utilise contre quelqu’un de sa famille plutôt que contre un agresseur!

Un problème coûteux

Les coûts occasionnés par les traumatismes par arme à feu sont élevés.
Au Canada les coûts annuels attribuables aux décès et blessures par arme à feu ont été estimés à 6 billions de dollars (3).
En Belgique, faute de données, on ne peut évaluer un tel coût.

La prévention des traumatismes par arme à feu

Les stratégies visant à réduire les traumatismes par arme à feu combinent l’éducation, la réglementation et la technique
L’action préventive se situe à 3 niveaux: l’accès à l’arme à feu, la présence de l’arme au domicile, le rangement de l’arme dans un lieu sûr.

L’accès à une arme à feu

C’est essentiellement la législation qui a pour rôle de contrôler et limiter l’accès aux armes à feu en Belgique. La législation actuellement en vigueur est hélas trop laxiste: les armes de chasse et de sport sont en vente libre, les marchés parallèles sont très bien implantés dans le pays et permettent à tout individu d’acquérir une ou plusieurs armes.
Renforcer la législation dans le sens d’une plus grande rigueur serait une solution prometteuse.
Plaider en ce sens auprès des instances politiques concernées afin de les sensibiliser à cette problématique est une étape essentielle si on veut aboutir à un changement dans la législation.

La présence de l’arme à feu au domicile

Eviter la présence d’une arme à feu au domicile semble être une mesure préventive logique.
Il faut donc envisager de sensibiliser les propriétaires aux risques associés à la présence de l’arme afin qu’ils prennent conscience que garder une arme à la maison est un danger permanent pour toute la famille. Il faut aussi les inciter à s’en séparer s’ils n’en ont pas l’usage.
De même, sensibiliser l’entourage (aussi bien la famille que les professionnels de la santé) d’un dépressif, d’une personne violente est important. Tout intervenant, lorsqu’il est en présence d’une personne montrant des signes de dépression, de tendance suicidaire ou une prédisposition à la violence, doit notamment chercher à savoir si cette personne a accès à une arme à feu. Il est parfois utile qu’un proche veille à retirer l’arme à feu du domicile.
La législation prévoit la suspension ou le retrait de l’autorisation de détention d’arme à feu lorsque la détention d’arme risque de porter atteinte à l’ordre public.

Le rangement de l’arme dans un lieu sûr et le port de l’arme

Lorsque le propriétaire d’une arme se trouve dans l’obligation de la garder au domicile pour des raisons professionnelles ou lorsqu’il ne souhaite pas s’en débarrasser, il est alors très important que l’arme soit entreposée dans un lieu sécurisé.
En clair cela veut dire:
– conserver l’arme à feu en tous temps dans un endroit hors de portée des enfants: l’arme doit être inaccessible;
– conserver une arme à feu non chargée et verrouillée: l’arme doit être inopérante;
– conserver les munitions dans un endroit différent de celui où se trouve l’arme;
– entretenir ou manipuler l’arme après avoir vérifié qu’elle n’est pas chargée.
– en cas d’absence, enfermer l’arme à feu dans une armoire résistant à l’effraction et conserver les clés en lieu sûr.
Dans la législation belge on trouve quelques éléments portant sur le rangement de l’arme notamment sur le transport de l’arme entre le domicile et le stand de tir ou le lieu d’activité, le port de l’arme au stand de tir.
La technologie permet également d’améliorer le rangement de l’arme. Il existe en effet des dispositifs de verrouillage des armes.
De même il est possible de rendre le port d’arme plus sûr: en effet, certaines armes disposent d’éléments de sécurité incorporés qui permettent d’éviter les tirs accidentels.

Projet de prévention des traumatismes par arme à feu en Communauté française

L’asbl Educa-Santé de Charleroi compte développer un projet de prévention des traumatismes par arme à feu dans le cadre de son programme quinquennal 2004-2009.
La finalité de ce projet est de réduire les risques de traumatismes par arme à feu.
Les objectifs poursuivis sont les suivants:
– informer et sensibiliser les propriétaires d’arme à feu et leur entourage sur les risques associés aux armes à feu;
– inciter les personnes qui n’ont pas usage de leur arme à s’en séparer;
– promouvoir et encourager l’achat de systèmes de verrouillage pour les armes à feu;
– informer et sensibiliser les intervenants de la santé et des services sociaux sur les risques associés aux armes à feu et sur les moyens permettant de réduire l’accès aux personnes dépressives, suicidaires, violentes.
Pour réaliser un tel projet Educa-Santé a recours à des stratégies d’action intersectorielle nationale et internationale, d’information et de développement des aptitudes individuelles.
Dans ce but, Educa-Santé a déjà développé des partenariats avec différents secteurs notamment:
– le Secrétariat permanent à la Politique de prévention;
– les contrats de sécurité et de prévention de plusieurs villes de Communauté française;
– les services d’assistance policière aux victimes;
– les zones de police.
Les membres de ces secteurs ont déjà eu l’occasion d’être sensibilisés à la problématique des armes à feu lors d’un débat sur la prévention du suicide par arme à feu organisé en novembre 2002 à Charleroi en présence de Robert Simon directeur du centre de prévention du suicide de Chicoutimi au Québec.
La prévention des traumatismes par arme à feu s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste de promotion de la sécurité.
A ce titre, l’asbl Educa-Santé a organisé en juin 2004 une journée de formation sur le thème de: ‘l’amélioration de la sécurité par milieu de vie’. Cette journée était animée par Pierre Maurice et Renée Levaque de l’Institut national de santé publique du Québec.
De plus, Educa-Santé se propose de publier un guide de ‘sécurité dans les milieux de vie’ destiné aux Communes. Ce guide présente une stratégie visant à améliorer la sécurité de la population et aborde la sécurité dans une approche globale.
Martine Bantuelle et Marie-Christine Van Bastelaer , Educa-Santé
Adresse des auteures: Educa-Santé, avenue Général Michel 1b, 6000 Charleroi. Tél.: 071 30 14 48. Fax: 071 31 82 11. Site: https://www.educasante.org .
(1) Institut scientifique de santé publique, https://www.iph.fgov.be
(2) N. ARYA, ‘Confronting the small arms pandemic, unrestricted access should be viewed as a public health disaster’ British Medical Journal, 2002; 324:990-991
(3) Coalition pour le contrôle des armes à feu, https://www.guncontrol.ca

Tom et Pedro, Max et Jeanne, Chloé et Sarah, et les autres

Le 30 Déc 20

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Une campagne de sensibilisation sur l’homosexualité à l’attention des jeunes de 16 à 22 ans

Le constat

Un Sur Dix asbl, développe une campagne de sensibilisation à l’homosexualité à l’attention des jeunes de 16 à 22 ans en Communauté française.
L’idée de ce projet est née d’un double constat fait par Un Sur Dix asbl, suite aux conclusions du Forum J, opération organisée par la Communauté française réunissant des jeunes et des associations impliquées dans le domaine de la jeunesse.
Premier constat: une volonté générale de mieux comprendre et de lutter contre l’exclusion dans laquelle se trouvent beaucoup de jeunes homosexuel(le)s, bisexuel(le)s en Communauté française. Cette volonté s’est concrétisée dans l’article n° 11 de la Charte Jeunes: ‘‘Le respect de l’homosexualité et la reconnaissance à part entière du couple homosexuel et le respect de toutes les différences de quelque nature qu’elles soient.’’;
Deuxième constat: une grande partie des jeunes homosexuel(le)s et ceux qui se posent des questions sur leur orientation sexuelle en Communauté française, continuent à rencontrer beaucoup de difficultés à vivre de manière épanouie: exclusion, solitude, dépression, tentatives de suicide, etc. Ces difficultés sont, dans la majorité des cas, la conséquence de ne pas pouvoir en parler à l’entourage proche (amis, famille).
Cette campagne a pour but d’encourager le dialogue et la réflexion sur l’homosexualité. Elle a la particularité de s’adresser à l’ensemble des jeunes (entre 16 et 22 ans) en Communauté française indépendamment de leur orientation sexuelle. D’autres campagnes sur l’homosexualité ont été réalisées à l’attention des jeunes homosexuels, mais ces campagnes véhiculent des messages qui excluent les jeunes qui ne le sont pas. Il nous semble important de réaliser une campagne s’adressant à tous les jeunes.

Le programme

L’homosexualité est encore un problème difficile pour beaucoup de gays et lesbiennes. Les comportements sociaux, le manque de dialogue, les traditions, etc. créent un environnement social suffocant pour beaucoup d’entre eux. Savin Williams (1994) a montré que les jeunes homosexuels sont souvent la cible d’abus verbaux et physiques. Pour les jeunes homosexuels ces expériences sont fréquentes (Herek et al. 1997).

La santé mentale des jeunes homosexuels

Les jeunes homosexuels sont très vulnérables (Berthelot, 1996; D’Augelli, 1993). En tant que jeunes, ils n’ont pas une personnalité complètement développée, ce qui les rend plus fragiles face à un environnement hostile. Une grande difficulté est due à l’absence d’informations et au fait de ne pas pouvoir en parler (Fejes & Petrich, 1993). Ce n’est pas une surprise d’apprendre que les jeunes homosexuels doivent faire face à certains problèmes psychologiques qui les rendent particulièrement fragiles. Ces problèmes trouvent leur expression la plus dramatique dans le risque plus élevé de tentatives du suicide. Les psychiatres ayant travaillé avec ce public estiment que le risque est plus important parmi ces jeunes (Kourany, 1987). Selon Saulnier (1998) les recherches montrent qu’il n’existe pas de lien entre le fait d’être homosexuel et la psychopathologie (Gonsiorek 1991; Hooker 1957, Proctor and Groze 1994, Remafedi 1990). Les symptômes psychiatriques qui apparaissent chez les jeunes homosexuels sont explicables en termes socioculturels plutôt qu’en termes psychologiques (Erwin 1993, Remafedi 1990). L’isolement et la discrimination, dont font l’objet beaucoup de jeunes homosexuels, les rendent plus vulnérables face à nombre de problèmes psychosociaux comme, par exemple, la drogue, l’alcool, le suicide, etc.
Une récente recherche réalisée en Flandre montre que les jeunes homosexuels en Belgique ont un risque plus élevé concernant les tentatives de suicide, les filles étant plus vulnérables que les garçons (Vincke & Van Heeringen 1997).
Ce projet nous semble très important pour permettre aux jeunes homosexuels de sortir de l’isolement. Pour qu’il puisse s’épanouir, il est nécessaire qu’il/elle soit intégré et qu’il/elle bénéficie d’un climat social de tolérance. La plupart des campagnes sur l’homosexualité ont ciblé le milieu homosexuel. Un Sur Dix privilégie l’intégration dans le milieu social à la création d’un ghetto. Il nous semble essentiel de changer de stratégie et de faire une campagne s’adressant à tous les jeunes, indépendamment de leur orientation sexuelle.

Le public et sa demande

Ce projet s’adresse à l’ensemble des jeunes en Communauté française (16-22 ans) indépendamment de leur orientation sexuelle. Leurs connaissances sur l’homosexualité varient selon les cas. La majorité des jeunes constate une visibilité croissante de l’homosexualité, dans les médias, sans forcément comprendre mieux la question. Dans le cadre du travail réalisé par le Centre de planning familial Séverine avec des groupes de jeunes pour ce projet, il ressort que ‘‘ les jeunes ont une certaine réceptivité à parler de ce thème mais que leurs croyances personnelles s’expriment avec plus de gêne. Ces groupes focus renforcent le besoin d’informations sur l’homosexualité auprès des jeunes.’’
De ce public on peut constater une double demande.
D’une part, il y a une demande générale émanant de jeunes qui veulent mieux connaître l’homosexualité et bâtir une société plus solidaire. Cette demande a été clairement exprimée lors de l’opération Forum J, réunissant l’ensemble des associations de jeunes et les organismes travaillant dans ce domaine.

Voici ce qu’en dit la Charte Jeunes de la Communauté française dans l’article 11 relatif au ‘respect de l’homosexualité et la reconnaissance à part entière du couple homosexuel et le respect de toutes les différences de quelque nature qu’elles soient.'(1)
Ce que disent les jeunes aujourd’hui: constats, critiques
Bien que l’on puisse remarquer une nette évolution en faveur des homosexuels et de leurs libertés, il n’en reste pas moins que les émissions télévisées ou les articles de presse se limitent bien souvent à nous proposer reportages et interviews provocants ou extrêmes. Dès lors, cela permet peu à la population de se faire une idée objective et sereine quant à la place qu’ont les homosexuels de nos jours au sein de la société.
Ce que veulent les jeunes pour demain: proposition
La place des homosexuels dans la société
Une multitude de solutions pourraient être apportées au problème, mais la meilleure, sans doute, serait que les médias laissent une place ouverte aux homosexuels, dans leurs émissions ou revues, pour se présenter, s’exprimer, au même titre que d’autres personnes.
Dans tous les cas, il semble primordial d’apprendre à connaître l’autre, au fond peut-être pas aussi différent qu’on le croit, pour tenter d’établir une cohabitation aussi saine que possible, bénéfique pour une société démocratique.(2)

D’autre part, il y a une demande plus spécifique émanant des jeunes homosexuels qui souhaitent véhiculer une image plus sereine de l’homosexualité, éviter tout militantisme extrême, actes de provocation, et établir un dialogue pour essayer de mieux se connaître, de mieux se comprendre. Ce sentiment d’isolement, de ne pas pouvoir en parler, situe les jeunes homosexuels dans des situations de grande vulnérabilité face à divers risques.
‘‘L’homosexualité reste pour certains difficile à vivre de manière épanouie, au niveau personnel, familial et social; il peut en résulter un sentiment de discrimination, de solitude, une fragilité affective, un manque d’estime de soi, voire des tendances dépressives qui entravent les capacités d’adaptation au risque. Le dialogue avec les intervenants généralistes n’est pas toujours aisé, dans la mesure où ceux-ci peuvent être perçus, à plus ou moins juste titre, comme réticents ou intolérants vis-à-vis de l’homosexualité. ’’ (3)

Les objectifs

L’objectif général de cette campagne est d’améliorer l’attitude des jeunes à propos de l’homosexualité.
Ce projet a la particularité de s’adresser aux jeunes indépendamment de leur orientation sexuelle. Actuellement l’homosexualité fait l’objet d’un débat social important. Cette campagne souhaite contribuer à mieux informer les jeunes, ainsi qu’à mieux comprendre les problèmes auxquels les jeunes qui se posent des questions sur leur orientation sexuelle sont confrontés.
A travers cette campagne nous souhaitons:
– encourager les jeunes à réfléchir aux questions relatives à l’orientation sexuelle;
– apporter aux jeunes, à travers des témoignages, une série d’informations sur les questions que se posent les jeunes homosexuel(le)s et sur leur vie;
– informer les jeunes en questionnement sur leur orientation sexuelle des ressources existantes en Communauté française.
Nous espérons que grâce à ce projet les jeunes seront mieux informés sur les questions relatives à l’orientation sexuelle. Nous souhaitons réduire les stéréotypes et les images extrêmes. Cette campagne a pour but également de permettre aux jeunes de prendre conscience et de mieux comprendre les problèmes auxquels les jeunes qui se posent des questions sur leur orientation sexuelle sont confrontés.
Nous espérons ainsi qu’une solidarité se développera entre les jeunes en Communauté française, et qu’un climat plus tolérant permettra aux jeunes homosexuels et à ceux qui se posent des questions sur leur orientation sexuelle de gérer leur situation plus facilement, avec moins de risques.

Analyse, stratégies, méthodes et ressources

Pour mener à bien ce projet, nous avons privilégié la participation communautaire. En effet, il nous semblait essentiel d’associer à toutes les étapes de cette campagne, les personnes à qui ce projet est destiné et les organismes partenaires travaillant dans les champs de la jeunesse et de la promotion de la santé.
Pour la création de cette campagne, nous avons pu compter sur la participation des jeunes pour élaborer ensemble un message acceptable et compréhensible par tous. Le Centre de planning familial Séverine a réalisé une série de groupes focus afin d’avoir une première idée des croyances des jeunes concernant l’homosexualité. Nous avons organisé d’autres rencontres afin de tester la forme et le contenu de la campagne. Nous avons été particulièrement attentifs à l’acceptation sociale du message, en tenant compte du fait qu’il est destiné à l’ensemble des jeunes, cela afin de ne pas être contre-productif. Il ne s’agit pas pour nous de dire ‘‘l’homosexualité c’est bien’’, mais plutôt de permettre aux jeunes, à travers différents témoignages, de comprendre qu’on ne doit pas porter un jugement (positif ou négatif) sur quelqu’un en fonction de son orientation sexuelle. Nous voulons encourager le jeune à développer sa confiance en lui et sa capacité de faire des choix personnels.
Une campagne de sensibilisation sur l’homosexualité, à l’attention des parents, a été réalisée par le Gouvernement Flamand en février 1999. Cette campagne a démontré qu’il est possible, voir souhaitable de sensibiliser un public non homosexuel sur les questions relatives à l’orientation sexuelle. Les organisateurs de la campagne flamande ont décidé de mettre en avant l’aspect humain et social de l’homosexualité, et non l’aspect revendicatif ou militant. C’est pour ces raisons que cette campagne nous paraît exemplaire.
La stratégie pour notre campagne est en grande partie inspirée de celle réalisée par le Gouvernement flamand. Nous avons réalisé un dépliant avec des témoignages et informations à destination des jeunes. Ensuite nous avons prévu une importante campagne de visibilité. Tenant compte que nous ciblons les jeunes de 16 à 22 ans en Communauté française, nous avons établi le plan suivant:
– réalisation de 60.000 dépliants qui seront diffusés via les organismes partenaires et par courrier via le numéro vert de la Communauté française: 0800 20000;
– réalisation de 4.500 affiches A3 diffusées via les organismes partenaires afin de promouvoir les outils de la campagne;
– création d’un site internet pour diffuser les informations relatives à la campagne. Ce site nous permettra également de recueillir les réactions des jeunes;
– organisation d’une conférence de presse pour annoncer le lancement de la campagne;
– campagne de publicité pendant 1 mois dans le réseau de la STIB à Bruxelles;
– diffusion de spots radio sur Radio Contact, partenaire de cette campagne.

Description de l’évaluation

Pour connaître l’impact de cette campagne et vérifier l’atteinte des objectifs, nous allons procéder à une évaluation quantitative et qualitative.

Les partenaires de la campagne

Cette campagne a été réalisée par Un Sur Dix asbl avec le soutien de la Communauté française et de Radio Contact, et en partenariat avec:
Le Centre local de promotion de la santé de Bruxelles
CAW Mozaïek – Adzon, une asbl qui travaille avec les jeunes prostitués de rue à Bruxelles
Infor Homo, la plus ancienne association gay et lesbienne du pays
Centre Séverine, un centre de planning familial laïque situé à Anderlecht
FAGL, la Fédération des associations gayes et lesbiennes
Ex æquo, association active en matière de prévention du sida auprès des personnes ayant des pratiques homosexuelles

Concernant l’évaluation quantitative, nous allons essayer de connaître le nombre de demandes reçues. Pour cela, au terme de la campagne, nous adresserons un questionnaire aux organismes participant à la diffusion du matériel pour connaître approximativement le nombre et la nature des demandes qui leur ont été adressées en relation avec la campagne. Nous relèverons également le nombre d’appels reçus sur le numéro vert, le nombre de visites du site internet et ferons une évaluation de la participation aux différentes activités organisées autour de la campagne.
Mais au-delà du nombre de demandes, il nous semble essentiel de connaître l’impact que cette campagne aura eu (ou non) sur le public ciblé. Nous essayerons de savoir qui a vu la campagne; son influence sur les connaissances sur l’homosexualité; son impact sur les opinions et les comportements, etc.
Pour pouvoir disposer de ces informations relatives au processus et aux résultats nous allons réaliser une enquête. Le questionnaire sera élaboré par le groupe porteur du projet sous la supervision de John Vincke professeur en sociologie à l’Université de Gand. Ce dernier ayant une grande expérience dans la réalisation de questionnaires (méthode qu’il a utilisée pour l’étude comparative sur les tentatives de suicide des jeunes hétérosexuels, jeunes homosexuels et bisexuels en Flandre).
Rendez-vous prochainement pour les résultats de cette campagne…
Damián Hernández , Un Sur Dix asbl. Pour obtenir les dépliants et affiches, adressez-vous au Centre local de promotion de la santé de votre région. Adresse de l’auteur: Un Sur Dix asbl, rue des Fripiers 17 Bloc 2/226, 1000 Bruxelles. Tél.: 0486-96 44 00. Mél: unsurdix@hotmail.com – Internet: https://www.unsurdix.net
Campagne réalisée avec le soutien de la Communauté française
(1) Charte Jeunes élaborée dans le cadre de l’Opération Forum J et présentée publiquement au Parlement de la Communauté française de Belgique le 19 décembre 1998.
(2) Tables Rondes de la Jeunesse: Octobre 1996 – Décembre 1998. pp.64-65. Ed. Communauté française de Belgique
(3) La prévention du sida en Communauté française, Plan Guide Triennal 1996-1998, Agence de Prévention du Sida, Ministère de la Communauté française, p63.

Fumer ou ne pas fumer

Le 30 Déc 20

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Le 19 mai dernier, une centaine de mandataires communaux et d’intervenants en promotion de la santé s’étaient donné rendez-vous à Namur pour débattre de la prévention du tabagisme.
Le sujet ne brille pas par son originalité, mais la confrontation d’approches parfois complémentaires, parfois opposées est toujours stimulant.
La Ministre de la Santé de la Communauté française, Nicole Maréchal , a rappelé d’entrée de jeu que la culpabilisation des fumeurs, qui est de plus en plus de mise aujourd’hui , n’est pas sa tasse de thé, et plaidé pour qu’en cette matière comme d’ailleurs dans l’approche des assuétudes en général, les principes de la promotion de la santé soient pris en considération: respect des engagements collectifs, éclairage des choix individuels, prise en compte des multiples déterminants de nos comportements de santé,…
Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut se contenter d’observer sans broncher les statistiques de consommation en hausse, en particulier chez les jeunes (2), et l’échec relatif de campagnes mises en place avec des moyens dérisoires (3).
Claude Javeau , professeur à l’Institut de sociologie de l’ULB, a replacé ensuite le tabagisme dans le contexte d’une société post-moderne, prônant un individualisme largement modelé par le marché, et dont le discours à première vue séduisant, atteint facilement les jeunes, de plus en plus malléables.
Dans son intervention, Philippe-Jean Parquet , chef du Service d’addictologie du CHRU de Lille, a affirmé que la prévention du tabagisme pose le problème de la légitimité de la prévention, s’inquiétant des dégâts que peut entraîner la prédominance de la valeur santé dans notre mode de vie, fustigeant au passage les ‘ayatollahs de la prévention’.
Toujours aussi provocant, et troublant d’ailleurs plus d’un participant, il n’a pas hésité à taxer la lutte antitabac de ‘connerie de grande envergure’, qui ignore que ce qui compte d’abord c’est d’aider les gens à acquérir des capacités à conduire leur vie, à s’informer en citoyens responsables avant de poser des choix.
On n’avait pas tout entendu! Le Dr Jean-Charles Rielle , responsable du Centre d’information pour la prévention du tabagisme (CIPRET) à Genève, nous a narré avec une rare force de conviction sa lutte incessante contre l’industrie du tabac et ses alliés souterrains en Suisse, parmi les pouvoirs publics, dans les services de recherche universitaire,etc. On se serait cru en plein polar comme dans ‘Révélations’, l’excellent film de Michael Mann.
Ne nous trompons pas de cible, dit-il, aidons les fumeurs en les respectant d’abord, mais n’ayons aucune faiblesse vis-à-vis de l’industrie. Avec à l’appui de sa démonstration le récit en images de la façon dont il a contaminé un congrès des industriels du tabac en inondant la ville de messages non-fumeurs.
Déjà passionnantes en soi, les interventions de la matinée ont été ponctuées par d’excellents sketchs mis au point pour l’occasion par la Compagnie maritime , dont les trois comédiens ont fait ressortir de façon amusante les dégâts d’une forme d’hygiénisme poussée à l’absurde.
L’après-midi fut consacré à deux ateliers qui permirent aux participants de faire part de leurs expériences et de leurs interrogations, en particulier sur la gestion du tabagisme en milieux de soins et en entreprise. Moment d’échange utile, mais un peu convenu après le feu d’artifice de la matinée.

Pour en savoir plus

La FARES a publié pour l’occasion une farde contenant quelques informations utiles: prévalence, aspects socio-économiques, types de dépendance, tabagisme passif, législation belge, ressources diverses (aide aux fumeurs, documentation, réseaux européens).
FARES, rue de la Concorde 56, 1050 Bruxelles. Tél.: 02-512 29 36. Fax: 02-512 32 73. Mél: fares@euronet.be. Internet: https://www.fares.be
Christian De Bock

(1) Il suffit de voir maintenant les travailleurs fumeurs en grillant une devant la porte de leur entreprise, suivant en cela l’exemple venu des Etats-Unis pour s’en convaincre. L’exclusion, même temporaire, est-elle la meilleure solution?
(2) Une journée d’études leur sera spécifiquement consacrée à l’automne.
(3) 70 centimes par habitant et par an en Belgique, alors que la vente des produits du tabac rapporte plus de 70 milliards à l’Etat, soit 10 mille fois plus

Tabagisme passif ou passivité face au tabac?

Le 30 Déc 20

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La Coalition prend position

Le thème de la journée mondiale sans tabac 2001 était ‘La fumée des autres tue. Disons-le clairement’. A cette occasion, le Dr Kreisel , directeur exécutif à l’OMS pour l’Union européenne et le professeur Bartsch , président de la Coalition nationale contre le tabac, ont rappelé ce qui est maintenant considéré comme acquis.
Les dangers du tabagisme passif ont fait l’objet d’une longue polémique avec l’industrie du tabac. En effet, cette dernière ne peut plus argumenter comme d’habitude ‘fumer est le choix délibéré d’un adulte conscient des risques qu’il court’ dès l’instant où le fumeur fait courir un risque réel à son entourage, qui ne choisit pas délibérément d’être exposé à la fumée des autres.
De son côté, Luk Joossens , porte-parole de la Coalition, a rappelé l’exigence qu’un fonds de prévention alimenté par les recettes fiscales du tabac soit rapidement instauré dans notre pays. La volonté existe à la Santé publique, les Finances sont nettement moins enthousiastes… Anecdote intéressante, il nous a aussi appris que la vente de cigarettes au Grand-Duché de Luxembourg, où le paquet est beaucoup moins cher qu’en Belgique, rapporte à notre pays 1,5 milliard par an. Pas mal, non?

Contradiction européenne

Le Parlement européen vient de voter la nouvelle directive relative à la vente, la commercialisation et la fabrication des produits du tabac. Elle porte sur des points tels que les additifs, les substances qui créent une dépendance, les avertissements relatifs à la santé ainsi que les allégations trompeuses. Elle réduit aussi les teneurs maximales des cigarettes en goudron, en monoxyde de carbone et en nicotine.
En outre, la Commission a revu sa copie concernant la publicité en faveur du tabac et le parrainage dans ce domaine. La nouvelle proposition de directive vise à harmoniser les réglementations existantes des États membres sur la publicité en faveur du tabac. En même temps, cette proposition cherche à garantir – comme prévu dans le traité instituant la Communauté européenne – un niveau élevé de protection de la santé pour ses citoyens. Ce projet de directive interdira la publicité en faveur du tabac dans les médias imprimés, ainsi que la publicité en faveur des produits du tabac à la radio et sur internet. Le parrainage, par des entreprises productrices de tabac, d’événements ou d’activités avec la participation de plusieurs États membres ou à l’intérieur de plusieurs États membres, sera également interdit.
Dans le même temps, la Commission envisage d’augmenter sérieusement les aides aux producteurs de tabac espagnols et grecs: on parle d’un milliard d’euros pour le prochain budget. Cette information-là est passée beaucoup plus inaperçue…

Deux francs-tireurs

Troublant: la veille de la conférence de presse de la Coalition, nous recevions un communiqué de presse d’un de ses membres, la Fédération belge contre le cancer, en collaboration avec la Ligue cardiologique belge, sur le même sujet du tabagisme passif.
Si c’est comme cela qu’on se coalise contre le tabac, les grands producteurs transnationaux ont encore de beaux jours devant eux!
Sur le fond du problème, les deux partenaires plaident pour une lutte contre le tabagisme passif s’appuyant sur 3 piliers:
– veiller à une meilleure application des règles existantes;
– mieux protéger les non-fumeurs;
– compléter la réglementation par des mesures d’éducation, de prévention et d’information.
Ils proposent des chevalets (pour le secteur Horeca, 400.000 exemplaires) et une affiche (pour médecins, pharmaciens, hôpitaux et entreprises, 30.000 exemplaires) sur le thème ‘Fumer nuit gravement au respect d’autrui’, s’inscrivant résolument dans l’approche ‘dure’ du tabagisme qui fut mise en débat à Namur le 19 mai dernier.

La ministre affirme clairement ses choix

La prévention tabac, en Communauté française, s’inscrit dans la prévention des assuétudes, que le Programme quinquennal (1998-2003) de promotion de la santé a défini comme prioritaire. La prévention des assuétudes concerne tant les drogues licites (tabac, alcool, médicaments psycho-actifs) que les drogues illicites.
Un budget de 50 millions de francs est alloué chaque année à différents programmes de prévention des assuétudes, que ce soit pour l’information, la formation, des recherches, des publications et le recueil des données épidémiologiques.

Quelle est la stratégie de la Communauté française par rapport au tabac?

L’évaluation des activités de prévention principalement axées sur l’information scientifique, la dissuasion, l’utilisation de la peur ou du discours moralisateur ou paternaliste, a montré ses limites; ce n’est donc pas le seul choix de la Communauté française.
Le travail réalisé par les acteurs de prévention en Communauté française s’inscrit depuis plusieurs années dans un questionnement plus large sur les comportements et les facteurs qui amènent les personnes à consommer ou à ne pas consommer tel ou tel produit.
Pour développer activement cette stratégie, il faut des moyens, alors que les budgets sont dérisoires (voir l’article ‘Fumer ou ne pas fumer’ dans ce numéro)!
Dans ce contexte difficile, quatre priorités apparaissent:
– il faut dénoncer les stratégies des cigarettiers qui – comble de l’ironie – lancent des pseudo-campagnes de prévention à l’attention des jeunes alors que ceux-ci sont un public-cible privilégié pour eux;
– il faut continuer de développer des techniques d’aide à l’arrêt de la consommation du tabac (ce qui est la compétence des Régions);
– il faut continuer à informer sur les risques liés au tabagisme passif, et ce particulièrement en ce qui concerne les enfants;
– il faut développer auprès des jeunes des actions de prévention participatives et responsabilisantes ainsi que des actions de réduction des risques.
Si la Communauté française est refinancée, la Charte d’avenir prévoit que les budgets réservés à la lutte contre les assuétudes augmentent, mais cela ne suffira évidemment pas à renverser la tendance.
Pour Nicole Maréchal , il est grand temps que la réflexion ouverte au niveau fédéral par le Ministre des Finances et la Ministre de la Santé, quant à la ristourne vers la prévention d’une part des recettes fiscales liées au tabac, aboutisse à des décisions. Seuls des moyens significatifs permettront à la prévention d’être à la hauteur de ses ambitions.

Coalition nationale contre le tabac, rue de la Concorde 56, 1050 Bruxelles.
Fédération belge contre le cancer, chaussée de Louvain 479, 1030 Bruxelles.
Ligue cardiologique belge, rue des Champs Elysées 43, 1050 Bruxelles.

Strasbourg et après? Un colloque pour améliorer l’alimentation des jeunes à l’école et les choix sains pour des enfants et des jeunes

Le 30 Déc 20

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Les jeunes, les parents, l’école, les PSE et les PMS, les restaurateurs, l’industrie alimentaire, les chaînes de distribution… Chacun a un rôle potentiel spécifique et différent à jouer pour promouvoir la santé des enfants et des jeunes. Et ce malgré des enjeux aussi différents que l’autonomie, l’éducation, l’enseignement, la santé, la vente de services, la production et promotion de produits alimentaires. La volonté de promouvoir des partenariats en ce sens et d’échanger des expériences réalisées dans les différents pays, a amené le Conseil de l’Europe à organiser un Forum sur la nutrition en milieu scolaire à Strasbourg en novembre 2003 en collaboration avec le bureau européen de l’OMS.

Pourquoi le Conseil de l’Europe?

Si plusieurs pays (1) ont mené des expériences pilotes pour améliorer l’alimentation à l’école et promouvoir la santé nutritionnelle, des instances européennes comme le Conseil de l’Europe, l’OMS-Europe et l’Union européenne ont contribué à susciter le débat sur la question de l’offre alimentaire à l’école. Différentes recherches ont mis en évidence des tendances sur le plan de la consommation des jeunes en matière d’aliments et de boissons qui présentent des risques pour leur santé: la façon de se nourrir, la pratique de régimes et la réduction du temps d’activités physiques au détriment d’activités plus sédentaires (TV, consoles de jeu, ordinateur, lecture…) donnent un amalgame peu favorable à la santé. Le «spectre de l’obésité» agite les médias et nourrit les articles dans la presse spécialisée.
La mise sur pied du colloque rentre dans la ligne des préoccupations de la Direction générale de cohésion sociale du Conseil de l’Europe dans sa recherche de solutions aux problèmes existants. Largement ouvert au débat d’idées et aux échanges d’expériences, il a invité les 45 Etats membres à ce Forum. Sa préparation a mobilisé un groupe de travail mandaté par son Comité d’experts en nutrition, sécurité alimentaire et santé des consommateurs, auquel j’ai eu l’occasion de représenter la Communauté française.

La santé nutritionnelle des jeunes en Europe

Au niveau des chiffres, les résultats de l’enquête HBSC (2) (Health Behavior in School-Aged Children) menée périodiquement auprès des jeunes entre 11, 13 et 15 ans dans plus de 35 pays d’Europe et d’Amérique du Nord, montre qu’un nombre important de jeunes ne suivent pas les conseils nutritionnels actuels. De manière générale, la consommation de fruits et de légumes est relativement faible et diminue dans ces groupes d’âge.
Par exemple, sur l’ensemble des pays, le pourcentage de jeunes qui déclarent manger des fruits tous les jours va de 38 % dans le groupe des 11 ans et 33 % dans le groupe des 13 ans à 29 % dans celui des 15 ans. Par rapport aux garçons, un plus grand nombre de filles déclarent consommer des fruits. Les résultats indiquent aussi que 30 % des élèves consomment des boissons sucrées tous les jours dans de nombreux pays et plus les garçons que les filles, toutes classes d’âge confondues. Quant au petit déjeuner qui est souvent la cible d’actions santé à l’école: l’étude internationale montre qu’entre 44% et 89% des jeunes de 11 ans le prennent quotidiennement avec une pratique plus répandue chez les garçons.

La nourriture: un sujet sur la table

Les médias font largement écho ces dernières années à des questions liées à l’alimentation et pointent les mauvaises plutôt que les bonnes habitudes alimentaires des enfants et des jeunes. Le grand public est devenu particulièrement sensible au sujet de la sécurité alimentaire et s’intéresse à l’équilibre nutritionnel. En témoignent par exemple les questions des consommateurs à l’Agence Fédérale pour la Sécurité Alimentaire (AFSCA) (3) ou encore le nombre important de brochures (plus de 100.000) demandées suite à la campagne audiovisuelle menée par l’Observatoire du Hainaut depuis 2002 (4).
L’industrie alimentaire renforce ses offensives de marketing auprès des jeunes pour influencer leur choix de consommation. De leur côté, les politiques – que ce soit au niveau communal, provincial, régional, communautaire ou fédéral – inscrivent la nutrition dans leurs priorités de santé publique et de promotion de la santé en ciblant tout particulièrement la prévention de l’obésité.
Les scientifiques étudient les désordres nutritionnels et se penchent sur les risques pour la santé qu’implique une alimentation déséquilibrée. Les professionnels de santé s’inquiètent des habitudes alimentaires des enfants et des jeunes.
Quant aux écoles, elles se mobilisent: depuis 1999, près de 1200 écoles ont pris contact avec la Coordination Education et Santé dans le cadre du programme “Midis à l’école-en parler pour changer” resituant les repas dans leur contexte et invitant au partenariat. Les acteurs et partenaires éducatifs, directions d’école, enseignants, associations de parents, conseils de participation, services de santé scolaire (PSE et PMS), associations actives dans le domaine de l’alimentation et de la promotion de la santé, déploient des efforts importants pour mettre le sujet à l’ordre du jour et lancer des actions.
En termes de promotion de la santé nutritionnelle, les questions se centrent:
– sur une identification plus ciblée des besoins par les acteurs de projet;
– sur des stratégies collectives et participatives pour amener des changements de pratiques alimentaires;
– sur les liens à susciter entre santé, estime de soi, activité physique et alimentation;
– sur l’environnement nutritionnel;
– sur l’éducation aux choix favorables à la santé des enfants et des jeunes.

Par contre, l’enquête met en évidence un fait peu exploré et abordé jusqu’à présent à l’école et dans les lieux de vie des jeunes: les garçons comme les filles disent n’être pas satisfaits de leur corps et suivre un régime même si les filles sont beaucoup plus nombreuses à déclarer qu’elles se trouvent trop grosses, et qu’elles font un régime ou qu’elles estiment devoir perdre du poids. Ces comportements augmentent avec l’âge chez les filles. En Belgique francophone, plus de 15 % des jeunes déclarent suivre un régime pour maigrir et surtout les filles en deuxième secondaire alors que pour plus de la moitié, ce n’est ‘objectivement’ pas nécessaire.(5)
La perception négative que les jeunes ont de leur corps semble largement présente selon l’enquête même si elle diffère fortement d’un pays à l’autre. Cet aspect devrait sans doute être plus exploré dans les projets relatifs à l’alimentation car il soulève la question de l’estime et de la confiance en soi, facteurs dont l’importance dans la santé des jeunes est soulignée dans la charte des écoles promotrices de santé. Comme le souligne le rapport de l’ULB-Promes (6) analysant l’évolution de ces données entre 1986 et 2002, “la confiance en soi intervient comme un déterminant fondamental des comportements individuels rencontrés chez les jeunes, que ce soit face à l’influence des pairs, à la rivalité ou à la capacité à faire face à de nombreuses situations problématiques, de même qu’à la gestion de comportements à risque”.
Les données de poids et taille communiquées par les jeunes pour cette enquête permettent un certain nombre d’observations malgré les réserves d’interprétation que ce mode de collecte implique; d’après les propres déclarations des adolescents des différents pays, près de 12 % des jeunes âgés de 13 à 15 ans souffriraient de surpoids, dont 2 % seraient considérés comme obèses (7). Les garçons semblent plus enclins au surpoids que les filles. Un adolescent de 15 ans sur six serait en surpoids et cette proportion passe à un sur trois dans les pays où le surpoids est le plus fréquent (8).
N’oublions pas que les Etats-Unis d’Amérique font partie des pays enquêtés et qu’il convient d’étudier les données nationales et même régionales quand il s’agit de dégager des priorités. Ainsi chez nous en Belgique, dans la partie francophone (9), le pourcentage de jeunes en surpoids semble diminuer de 16 à 13 % depuis 1994 pour les garçons de 13, 15 et 17 ans et semble rester stable chez les filles.
Les données de cette même enquête indiquent que quatre jeunes sur cinq ont déclaré un poids qualifié de normal; par contre 5 % sont obèses et presque le même pourcentage (4,9 %) présente un déficit pondéral. Les chiffres indiquant un excès de poids (10 %) sont souvent utilisés à tort pour parler de problème d’obésité et dramatiser la situation au risque d’induire de nouveaux comportements inadéquats de régime injustifié et une mauvaise perception de son corps par le jeune et la jeune fille en particulier.
L’enquête internationale montre qu’à l’âge de 15 ans, et ceci même dans le pays qui présente les chiffres les plus bas, 38 % des jeunes filles déclarent faire un régime, ou faire quelque chose pour perdre du poids ou encore croient qu’elles devraient perdre du poids (10).

Les jeunes Belges mangent-ils si mal que cela?

En Belgique, par exemple, la situation est différente au Nord et au Sud du pays (11): les jeunes ont parfois de meilleures habitudes alimentaires d’une région à l’autre. Par exemple, 83 % des jeunes garçons flamands de 11 ans disent prendre un petit déjeuner tous les jours scolaires contre 77 % chez les francophones; 56 % des filles du même âge disent consommer des légumes chaque jour (le plus haut pourcentage des 35 pays!) contre 44 % chez les filles francophones. Pour ce type de consommation, la Flandre vient en tête par rapport aux autres pays et ceci également pour les filles et garçons de 13 et 15 ans. Les francophones, eux, se situent en 6e place pour les 11 ans et en 4e et 3e place pour les 13 et 15 ans dans ce palmarès de consommation de légumes entre pays; par contre, pour les fruits, les pourcentages sont nettement plus bas, 27% des jeunes garçons flamands de 11 ans disent consommer des fruits une fois par jour contre 39 % chez les francophones. A 15 ans par exemple, une fille sur 2 au moins déclare manger un légume tous les jours dans ces deux régions tandis que pour les fruits, c’est le cas pour une adolescente sur 3 (entre 28 et 35 %).
Si ces chiffres donnent quelque peu le tournis, ils ont le mérite cependant de nuancer la réalité et de différencier les comportements alimentaires et de santé selon les âges. Des données certes utiles à analyser avant de se lancer dans des campagnes à l’échelle locale ou nationale.
Et pourquoi pas, au niveau d’une école, s’informer auprès des jeunes de leurs habitudes alimentaires avant de décider (ensemble!) par exemple de faire un petit déjeuner ou de mettre sur pied un projet de collations saines. La démarche prônée par les écoles en santé, les organisateurs et bon nombre de participants du colloque de Strasbourg encourage ce principe fondamental de toute action de promotion de la santé à l’école, à savoir la participation des enfants et des jeunes dans l’élaboration de projets en lien avec leurs besoins de santé. Elle prône également d’aménager des environnements favorables et de donner aux enfants et aux jeunes l’occasion d’exercer leur compétence de choix “santé”.

Une grande diversité de pratiques

Dans un premier temps une enquête (12) a été faite afin de dresser un panorama européen des différentes pratiques en matière d’offre alimentaire à l’école. Cette étude a permis d’observer les liens avec l’éducation nutritionnelle dans les écoles primaires et secondaires et d’analyser dans quelle mesure ces deux pratiques s’inspirent d’une approche globale de promotion de la santé (13). En conclusion, l’enquête a pointé les défis à relever pour arriver à une offre alimentaire saine dans l’école:
– susciter l’intérêt pour une alimentation saine de la part des parents, des élèves, des enseignants et des acteurs communautaires et politiques;
– favoriser un environnement scolaire sain, une éducation aux choix alimentaires sains et l’activité physique dans la lutte contre le surpoids et l’obésité (14);
– intégrer l’éducation pour une alimentation équilibrée dans une approche scolaire globale;
– établir des partenariats pour promouvoir des choix alimentaires sains dans les écoles;
– concevoir des systèmes de suivi et d’évaluation simples, pratiques et participatifs concernant l’offre alimentaire dans les écoles.
Les résultats de cette enquête ont été présentés aux 178 participants de près de 27 pays différents. Des élèves, des parents, des chercheurs, des responsables politiques, des producteurs, des représentants du secteur santé ont échangé durant 2 jours sur la diversité des réalités dans les écoles d’Europe mais aussi sur les priorités de chacun. Les élèves, par exemple, ont installé un forum par Internet et rapporté en séance les préoccupations des jeunes telles que l’environnement des repas, le choix de musique, les repas style buffet, les saveurs d’autres pays, l’accès gratuit en classe à des fruits frais et de l’eau, ou encore avoir l’occasion de travailler dans les cuisines.
L’offre alimentaire à l’école et l’implication de l’Etat, des autorité régionales ou locales varient fortement d’un pays à l’autre (15). Dans certains pays, la pratique du repas chaud est inconnue; dans d’autres, le pique-nique est une exception. La différence se marque aussi entre le système de repas à l’école primaire ou à l’école secondaire où il est plus ”dispersé”, les élèves ayant accès à des cafétérias, des distributeurs de sodas ou d’aliments sucrés, en plus des repas chauds ou des pique-nique. Les distributeurs de sodas sont interdits dans plusieurs pays à l’école primaire.
Les politiques nationales ou locales sont aussi variables (16): en Finlande, par exemple, les communes reçoivent des fonds nationaux pour assurer des repas gratuits à l’école. Certains pays comme la Lituanie ou le Royaume-Uni ne subsidient que les repas pour les groupes défavorisés. Douze pays subsidient des programmes pour du lait ou des fruits et légumes, parfois avec le soutien de l’Union européenne, des producteurs et du Ministère de la Santé. Plusieurs pays ont des politiques actives pour rendre la consommation de fruits et légumes plus accessibles aux enfants et aux jeunes.
Les pratiques pour améliorer l’alimentation à l’école sont donc tout aussi diversifiées mais des obstacles ont été identifiés à travers l’Europe: le peu de priorité accordé à une alimentation saine; des environnements scolaires inappropriés à des repas sains; un encadrement scolaire peu motivé ou trop débordé pour prêter attention au sujet: un suivi et une évaluation des systèmes de repas et de restauration peu développés.

Recommandations

Ces éléments ainsi que les échanges et propositions lors du Forum (17) ont donné lieu à des recommandations développées par le groupe de travail, qui préconise au niveau national: une révision des pratiques d’alimentation à l’école et de leur cohérence avec une approche de promotion de la santé, l’élaboration de lignes directrices et de normes nutritionnelles pour les repas à l’école et enfin, l’étude de mesures d’aide au niveau national et régional pour soutenir les écoles.
Le Comité d’Experts en nutrition et santé du consommateur ainsi que le Comité de santé publique du Conseil de l’Europe examinent une proposition de résolution qui pourrait alors être adoptée par le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe et communiquée aux Etats membres avec une série de mesures adaptables à chaque contexte en vue de promouvoir des choix sains en matière d’alimentation à l’école.
Cela offrira un cadre de travail pour établir des politiques nationales tout en donnant des éléments concrets de stratégies et de démarches pour arriver à promouvoir des repas et une alimentation saine à l’école. Cela encouragera à poursuivre les efforts entrepris en ce sens en Communauté française et notamment par le soutien à des programmes tels que les ‘Midis à l’école’, l’opération ”A table les cartables”, la campagne ”les Motivés.be”, ainsi que d’autres campagnes et organismes du secteur associatif et institutionnel actifs dans la promotion de comportements alimentaires sains et de choix plus favorables à la santé de chacun.
La priorité accordée au milieu scolaire est inscrite dans le nouveau programme quinquennal de promotion de la santé du Gouvernement (18). N’oublions pas que près de 50% du temps d’éveil des enfants et des jeunes s’écoule en milieu scolaire et qu’un à trois repas sur la journée incluant les collations de 10 heures et de 4 heures pour certains se passent à l’école.
L’importance de cette résolution est à la mesure de l’enjeu: une évolution favorable de la santé des 100.000.000 d’écoliers européens. Comme le souligne la Charte du Réseau européen des écoles promotrices de santé, une alimentation inadéquate à l’école n’est pas compatible avec la philosophie d’une école en santé englobant l’ensemble de la vie à l’école et pas seulement, l’apprentissage et l’enseignement en classe!
Cristine Deliens , Coordination Education & Santé-CORDES asbl
Adresse de l’auteure: CORDES, chaussée d’Alsemberg 284, 1190 Bruxelles. Tél et fax: 02 538 23 73 Courriel: cordes@beon.be.
(1) La Belgique n’est pas en reste à ce sujet: plusieurs initiatives ministérielles (Midis à l’école, A table les cartables, campagne ”Motivés.be”…) et des projets financés par la Communauté française ont vu le jour depuis 10 ans. Au niveau fédéral, tout récemment, la Fondation Roi Baudouin en partenariat avec l’AFSCA a organisé un Week-end de dialogue ”citoyen” sur la question de la sécurité alimentaire. Le plan fédéral ”Nutrition et santé” est en gestation.
(2) ”Young People’s Health in context”, rapport OMS, bureau régional de l’Europe, juin 2004. Voir aussi https://www.euro.who.int/youthhealth
(3) L’AFSCA a un numéro accessible au public pour répondre aux questions concernant la sécurité alimentaire, s’efforçant ainsi de nouer le dialogue avec le consommateur. L’Agence organise les contrôles de la chaîne alimentaire, notamment auprès des collectivités scolaires. Voir le site https://www.afsca.be .
(4) Voir V.Janzyk, A.Husdens, L.Berghmans, ‘Evaluation d’une campagne médiatique et mobilisation des relais sur le thème de l’alimentation , n° 186 janvier 2004.
(5) Piette D. et al., ”La santé et le bien-être des jeunes d’âge scolaire”, ULB-Promes, Bruxelles, décembre 2003.
(6) Piette D. et al., op cit.
(7) Communiqué de presse, OMS, Bureau régional de l’Europe, Copenhague, Edimbourg, 3 juin 2004.
(8) Young I., Egberg Mikkelsen B., Barnekow Rasmussen V., Healthy Eating at School: A European Forum, British Nutrition Journal, 2004.
(9) Piette D. et al., op.cit.
(10) Maes L., Les comportements liés à la santé et la nutrition chez les enfants d’âge scolaire, Actes du Forum européen “L’alimentation à l’école: faire des choix sains”, Conseil de l’Europe, Strasbourg, nov. 2003
(11) Rapport de l’enquête 2001-02, Young People’s Health in Context, https://www.hbsc.org
(12) De Boer Fanny, L’alimentation à l’école, une étude européenne, Actes du Forum, Conseil de l’Europe, Strasbourg, nov 2003.
(13) Telle que définie dans le document du Conseil de l’Europe, il s’agit d’une approche scolaire globale : approche de la promotion de la santé à l’école qui est axée non seulement sur le programme officiel, mais qui intègre aussi des aspects plus larges de la vie scolaire comme les relations entre l’école et les parents et entre l’école et la communauté locale, la fourniture d’alimentation, l’environnement scolaire et les politiques d’alimentation saine. Cette approche reconnaît qu’on ne peut considérer la nutrition isolément pour comprendre un problème tel que l’obésité ou l’insuffisance pondérale mais qu’il importe d’examiner le degré d’activité physique, les facteurs sociaux, la santé émotionnelle, le tabagisme ou la prédisposition génétique. Voir aussi le site de l’OMS Europe et plus particulièrement celui du Réseau des Ecoles Promotrices de Santé: https://www.euro.who.int/enhps .
(14) Surpoids et obésité : comme il est difficile de mesurer directement la graisse corporelle, un indice de masse corporelle , qui est un simple rapport du poids au carré de la taille (kg/m²) sert pour classer les adultes obèses et en surpoids. L’OMS a publié des normes internationales selon lesquelles il y a obésité lorsque l’indice est au minimum de 30kg/m². Le Groupe spécial international sur l’obésité. ( IOTF ) a maintenant proposé une version modifiée du seuil précité pour pouvoir appliquer la définition aux enfants. Le surpoids se définit par un indice de masse corporelle de 25 à 30 kg/ m².
(15) Voir à ce sujet, Mikkelsen B.E., The role of school food service in promoting healthy eating at school- a perspective from an ad hoc group on nutrition in schools, Council of Europe.
(16) Young I Ed., Rapport du forum européen sur l’alimentation à l’école-Faire le choix de la santé. Conseil de l’Europe, Strasbourg, 2004.
(17) Actes du Forum Européen, https://www.coe.int/soc-sp , Strasbourg, 2003
(18) Voir dans ce numéro ‘Le programme quinquennal de promotion de la santé 2004-2008 de la Communauté française Wallonie-Bruxelles’ .

Ath: un groupe pluraliste au service des malades Alzheimer et leurs familles

Le 30 Déc 20

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Monsieur X est âgé de 70 ans. Son épouse, qui a 15 ans de moins que lui, est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis l’âge de 55 ans. Afin de pouvoir l’accompagner dans sa maladie, Monsieur X a pris sa préretraite. Grâce à l’aide de son médecin traitant et de l’infirmière à domicile, Madame X a pu rester chez elle et même y mourir.
Lors des rencontres organisées par le groupe de coordination, Monsieur X a pu apporter toute son expérience aux professionnels et aux familles qui sont confrontés aux mêmes difficultés que lui.

En juin 1999, un groupe «Rencontres et Paroles» est né à Ath pour aider et soutenir les malades et leurs familles concernés par la maladie d’Alzheimer. Au départ, deux groupes de réflexion et d’actions ont travaillé de façon parallèle au sein des mutualités chrétiennes et socialistes. Rapidement, ils ont compris l’importance de se regrouper et de s’ouvrir à d’autres. C’est pourquoi, un travail en partenariat a été mis sur pied avec les homes pour personnes âgées et démentes (tant au niveau public que privé de la ville), un groupe de bénévoles, ainsi que le service d’aide à domicile.
Cela fait maintenant environ trois ans que des réunions régulières sont organisées afin de mettre sur pied des soirées d’information, des lieux de paroles, des formations, et de mener à bien des projets communs.

Pouvoir partager sa souffrance et sa joie

Que l’on soit professionnel, bénévole ou membre de la famille, nous avons tous besoin de pouvoir échanger sur les problèmes ou difficultés rencontrés, les expériences vécues, ainsi que de recevoir des conseils et avis d’autres personnes. C’est dans cette optique que trois rencontres ont été organisées à Ath.
Lors de la première, deux bénévoles de la cellule Alzheimer de Tournai ont apporté leur expérience. Cela a pu aboutir, pour les trente participants, à un échange très riche et ce, dans une ambiance conviviale.
Lors de la deuxième rencontre, nous avons approfondi, avec Sabine Henry , présidente de la Ligue Alzheimer, la question des relations et de la communication entre le malade et son entourage.
Pour les cent participants, cette soirée a été essentielle car elle a permis de mieux comprendre le malade, son comportement: «J’ai compris que le patient dément ne savait plus ou peu raisonner et que c’est à moi d’aller dans son monde, tout en restant authentique, vrai».
Lors de la troisième soirée, nous avons voulu répondre à une des demandes de l’ensemble des participants qui étaient plus de 130 ce soir-là: avoir un éclairage médical sur la maladie, les nouveaux traitements médicamenteux, le suivi du malade et sa prise en charge. Pour ce faire, nous avons invité le Docteur François Tiberghien , neurologue au C.H.R.U. de Lille. Ce dernier a tout particulièrement insisté sur le dépistage précoce de la maladie et sa prévention en collaboration avec les médecins traitants. Pour lui, il est essentiel de diagnostiquer précocement la maladie car on peut constater un ralentissement de l’évolution de celle-ci si on agit rapidement et cela permet aussi une meilleure adaptation de la vie quotidienne du malade et de sa famille.

Vaincre les tabous et l’isolement

En avançant dans sa réflexion, le groupe de coordination s’est rendu compte de la méconnaissance de cette maladie et de la difficulté d’approche du malade et de sa famille. En collaboration avec la Ligue Alzheimer, nous avons organisé un module de cinq journées de formation «A la rencontre de la personne âgée, désorientée ou démente, son accompagnement».
Cette formation s’adressait à tous les membres du groupe de coordination et au personnel soignant infirmier des institutions de la région et des services de maintien à domicile. Ces journées de formation se sont déroulées dans une ambiance très conviviale. Pour les participants venus des différentes institutions, ces moments furent très riches en échanges, écoute et respect mutuel.
Lors de cette formation, les participants ont souhaité que nous organisions une formation continuée, ainsi qu’un lieu de paroles permettant l’expression de leur quotidien. Ceci apportera au personnel le soutien et la supervision indispensables pour leur travail. Ecoutons Véronique :
«Je travaille dans un service sécurisé regroupant des patients déments au sein d’une maison de repos. Depuis que j’ai suivi la formation, je me sens plus assurée et plus motivée dans mon travail. Comme je comprends mieux les résidents, je me sens moins stressée. J’essaie d’entrer dans leur monde. Cela diminue leur stress et les sécurise .
J’ai appris également à être plus sereine et à mieux vivre avec leur «violence», leur inertie. Ma méthode de travail a évolué, je m’exprime maintenant avec le verbal et le non verbal. Je constate une meilleure compréhension des résidents . Pour inviter un résident à regagner sa chambre, je l’invite à me suivre en lui disant qu’il va manger et je mets la main à la bouche pour lui expliquer. J’accepte également mieux la souffrance, la détresse car, tout en restant très humaine, j’arrive à prendre du recul. J’adopte une attitude qui apaise les résidents .
Lors de la formation, j’ai aussi saisi l’importance d’avoir une meilleure communication avec les familles»

Il y a encore du pain sur la planche

!
Voici trois ans que nous travaillons ensemble. Pour nous, il est primordial de continuer de nous coordonner autour de ce vaste projet regroupant les professionnels de la santé, les bénévoles, les médecins traitants, de maintenir des lieux de paroles, de proposer de nouvelles formations continues et des conférences «grand public».
Mais il est également essentiel d’aller plus loin et de constituer un réel groupe de pression afin de faire évoluer la législation, notamment en matière de remboursement de médicaments, des soins et aides à domicile, de création d’institutions spécialisées (Cantou, Centre de la Mémoire,…).
Daphné Meersman , Mutualité socialiste et Guy Delobel , Mutualité chrétienne
Pour tout renseignement complémentaire: mutualité socialiste de Tournai-Ath 068-26 42 05 ou mutualité chrétienne de Tournai-Ath-Lessines-Enghien 069-25 62 64.

Santé mentale : à la rencontre de l’autre

Le 30 Déc 20

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En Région bruxelloise

La Ligue bruxelloise francophone pour la santé mentale organise la troisième édition d’un projet pédagogique intitulé «A la rencontre de l’autre», sous forme de concours vidéo destiné aux jeunes de la Région de Bruxelles-Capitale. Ce projet s’adresse aux étudiants du secondaire supérieur, général, technique ou professionnel et aux structures bruxelloises alternatives à la scolarité ainsi qu’aux groupes parascolaires sociaux et/ou culturels. Le concours se déroule par équipe et un professeur ou un éducateur (animateur, coordinateur,…) doit en être nommé responsable.
Via la réalisation d’un film vidéo de court métrage par chaque équipe participante, ce projet propose de promouvoir la santé mentale en sensibilisant les jeunes à la différence et à l’importance des liens tissés par chaque être humain avec autrui.
Lorsque tout va bien, cela semble facile: on se côtoie, on se parle, on s’apprécie et on partage des moments et des actes mais quand tout à coup l’existence se complique, la vie paraît s’échapper: les amitiés et les soutiens s’amenuisent, les obstacles s’accumulent sapant petit à petit le courage, l’énergie et la volonté de celui ou celle qui y est confronté.
Ces moments difficiles, nous les connaissons tous mais face à eux nous ne sommes pas toujours égaux. Certains trouvent le moyen de se reconstruire et d’autres en souffrent plus profondément.
A la Ligue, nous pensons que parler de la santé mentale est primordial. Avoir une santé mentale, qu’elle soit bonne ou défaillante, fait partie du quotidien de chacun. Tous nous connaissons ce que l’on appelle pudiquement « des hauts et des bas », « des moments avec et des jours sans » et dans ces derniers, ce qui est salutaire c’est souvent l’inattendu : un regard attentif, un petit geste d’affection, un mot qui déculpabilise, une oreille qui écoute avec simplicité… Ce n’est pas grand chose et pourtant c’est essentiel, sans cela l’être humain se fragilise et finit par douter de lui-même… En n’y étant pas attentif, nous l’excluons de lui-même, de la société et du monde et nous nous privons d’une rencontre avec quelqu’un d’unique !
Les participants aux deux premières éditions l’ont bien compris. Ils ont choisi de s’intéresser aux toxicomanes, aux tentations qui guettent les jeunes d’un quartier défavorisé, aux femmes sans domicile fixe, aux usagers d’un service de santé mentale et à ceux d’un centre thérapeutique de jour, aux enfants qui résident au Petit Château,…
Voici comment ils parlent de l’expérience ainsi vécue : «Nous avons choisi le sujet par un brainstorming qui recueillait toutes nos idées. Nous en avons sélectionné quelques-unes. Puis nous en avons discuté toutes ensemble et effectué un vote. Ensuite, nous avons trouvé intéressant de réfléchir aux idées que nous nous faisions par rapport aux personnes que nous voulions rencontrer.»
Il nous est apparu tout à fait impensable de ne venir que pour filmer comme si nous n’étions que des voyeurs. Nous avons donc décidé de revoir notre conception préliminaire de la chose pour privilégier le contact et l’établissement d’une confiance mutuelle entre nous et ceux que nous voulions rencontrer. C’est précisément là que se trouve le succès de notre entreprise. Nous pensons également que si tout se passe bien à ce niveau, tout le côté reportage vidéo se fera sans problème.»
«Les jeunes ont apporté boissons et collations, ils souhaitent que la rencontre soit conviviale… Mais petite déception, peu d’usagers sont présents… Est-ce à cause de nous ? On nous rassure, le nombre des participants varie souvent… «C’est un peu comme chez nous » remarque un élève . On ne peut pas vouloir pour l’autre
Et puis la communication s’établit. Il s’agit de garder une trace de cette première rencontre qui sera décisive pour la suite. Les élèves sont contents de ce premier contact mais à ce stade, la finalité du projet n’est pas le plus important : «même si on n’arrive pas à filmer, au moins nous les aurons rencontrés, on aura appris quelque chose .
Dans cette expérience de « la rencontre de l’autre», nous avons certes éprouvé les difficultés du cheminement mais aussi ses bienfaits. S’attarder, dans le sens de prendre son temps, porte ses fruits. Il est bon qu’une action réfléchie et approuvée soit menée à son terme, qu’un projet aboutisse, même si c’est, dans une certaine mesure, pour que s’opère la magie de l’identification, de la reconnaissance. Je me souviendrai toute ma vie de cette expérience»… .
Pour cette troisième édition comme pour les deux précédentes, chaque équipe est libre de déterminer le thème de son choix pour autant qu’il touche à la santé mentale et privilégie la rencontre avec les personnes concernées: ceux qui souffrent, leur famille, leur entourage et les professionnels de l’aide psycho-médico-sociale; il peut s’intéresser à des situations spécifiques qui provoquent de la détresse chez celles et ceux qui, individuellement ou en groupe, les vivent: exil, vieillissement, harcèlement moral, migration, toxicomanie, pauvreté, dépression, séparation, précarité ou perte d’emploi, deuil, sans-abrisme, difficultés socio-professionnelles ou scolaires,…
Le concours peut aussi amener les jeunes à découvrir des “bonnes pratiques en santé mentale”, c’est-à-dire des initiatives qui dynamisent les personnes et, par là même, contribuent au maintien, ou à la re-construction, d’une bonne santé mentale. Ces initiatives peuvent provenir des institutions ou associations mais également de citoyens et de patients: groupes d’entraide, expositions organisées par les usagers, animations intergénérationnelles,…
Les équipes qui s’y sentent prêtes et le souhaitent sont également encouragées à aller plus loin et à envisager d’aborder le domaine plus spécifique de la maladie mentale; il s’agirait alors, par exemple, de découvrir le cheminement d’une personne ayant connu un parcours psychiatrique, d’appréhender les difficultés psycho-sociales du malade et celles de ses proches, d’interroger les questions liées à l’opinion du grand public, à l’exclusion, voire à la maltraitance…
Chaque équipe dont le projet aura été retenu pourra, à sa demande, bénéficier:
– d’une animation “Santé mentale” – généraliste ou orientée en rapport avec la thématique choisie par l’équipe effectuée par un permanent de la L.B.F.S.M.;
– d’une formation à l’outil vidéo et d’une aide technique ponctuelle à la réalisation dispensée par le Centre de Formation d’Animateurs (C.F.A.), 40 rue du Houblon – 1000 Bruxelles et financée par la L.B.F.S.M.
Un jury, composé, entre autres, de jeunes, de professionnels de la santé mentale, des médias et de l’enseignement, sélectionnera les projets qui seront primés. Une séance sera organisée, vers la mi-mai 2002 , où seront favorisés les aspects à la fois festifs et de rencontres entre le public et les équipes; dans la mesure du possible, toutes les vidéos réalisées, qu’elles soient ou non primées, pourront y être appréciées et discutées par tous.
Ce concours est doté d’un premier prix de 1.240 € (50.000 F). Celui-ci, accordé par la L.B.F.S.M., récompensera la meilleure réalisation tant sur le plan du fond que sur celui de la forme.
Un second prix de 620 € (25.000 F), attribué par la Fondation Nationale Reine Fabiola pour la Santé Mentale est destiné à encourager à la fois la qualité du contact dans la rencontre avec un autre particulièrement fragilisé ainsi que la continuité des liens ainsi établis.
Un prix de 248 € (10.000 F), sera remis à la réalisation plébiscitée par le public présent lors de la séance publique de remise des prix qui sera organisée vers la mi-mai 2002.
D’autres prix, actuellement en cours de discussion, viendront sans doute s’ajouter à ces derniers. Date limite de rentrée des projets: mercredi 14 novembre 2001 .
Eric Messens et Françoise Herrygers
Pour tous renseignements et pour recevoir le règlement et le programme complet du projet pédagogique «A la rencontre de l’autre»: Ligue Bruxelloise Francophone pour la Santé Mentale 53, rue du Président – 1050 Bruxelles, tél: 02-511 55 43 de 9h. à 17h. fax: 02-511 52 76, mél: lbfsm@skynet.be

En Région wallonne

‘A la rencontre de l’autre’ est un projet pédagogique de sensibilisation à la différence et de lutte contre l’exclusion. Ce projet sous forme de concours, s’adresse aux jeunes de l’enseignement secondaire supérieur tous réseaux confondus et s’étend sur tout le territoire wallon.
En 2000-2001, treize écoles se sont mobilisées dans ce projet de sensibilisation à la santé mentale. Les élèves se sont intéressés aux ‘autres’, les ont rencontrés et, dans la plupart des cas, ont réalisé une activité commune dont ils ont témoigné lors d’une présentation publique le 26 avril. Ce projet a bénéficié de l’appui des centres PMS.
Le grand gagnant de ce concours était la classe de 6e Humanités sportives de l’Athénée Royal de Jambes. Les douze jeunes de cette classe ont été à la rencontre des SDF: ils ont réalisé deux activités: une soupe-trottoir le jour de la Saint-Valentin pour leur réchauffer le cœur et un café-trottoir un mois plus tard pour lier d’autres connaissances et partager davantage, connaître leur passé, leurs conditions de vie, leurs problèmes. Sur scène le 26 avril, ils ont proposé une pièce de théâtre sous forme de monologue et chant.
Ont également été primés: l’Athénée Royal de Marchienne-au-Pont pour son projet ‘Expressions réalisé avec des jeunes en phase de décrochage , en collaboration avec l’Hôpital Van Gogh (service de neuro-psychiatrie) et l’Institut Sainte-Marie de Seraing pour son projet ‘Une soupe pas comme les autres’, un témoignage haut en couleur de l’acceptation des différences.
La quatrième édition de ce projet sera lancée en novembre 2001. Si vous êtes intéressé par ce projet, vous pouvez déjà contacter la Ligue wallonne pour la santé mentale au 081-23 50 10.

La vie, elle se respire… La prévention du tabagisme dans une approche globale de la santé

Le 30 Déc 20

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La prévention du tabagisme dans une approche globale de la santé

Le Service de promotion de la santé de l’IPHS (Institut Provincial d’Hygiène Sociale) de Namur s’est inscrit dans un vaste programme européen pour la prévention du tabagisme en 1999 (voir encadré). Ce dernier a pour but d’implanter un projet d’éducation et de promotion de la santé auprès de femmes issues de milieux précarisés. L’Irlande est à l’origine de ce programme auquel cinq pays européens participent (Irlande, Espagne, Grèce, Autriche, Royaume-Uni et Belgique).

Projet-cadre 2000 du Réseau européen de prévention du tabagisme (REPT)

Le programme présenté ici fait partie du projet-cadre 2000 du REPT qui comprend 9 initiatives. Elles sont développées dans plusieurs pays d’Europe et sont financées par la CEE dans le cadre du programme “Europe contre le cancer”.
Voici une brève présentation des projets initiés en Communauté européenne en fonction de leurs titres et des organismes qui les coordonnent dans les pays concernés.
Un partenariat s’opère autour de chaque organisme coordinateur. Le projet qui nous concerne est le deuxième de la liste.

Titre Développement d’un programme dirigé par des pairs Service de Pneumologie
Groupe hospitalier
Pitié Salpétrière –Paris Etude européenne Développement des dimensions européennes Coordination et développement du réseau européen des femmes contre le tabagisme Etude pilote sur l’impact économique du tabagisme dans les pays producteurs de tabac

Coordinateur Pays
1 Conférence et rapport européens sur le tabagisme sur les lieux de travail REPT Belgique
2 Femmes, précarité et tabagisme
Eastern Health Board Irlande
3 Elaboration d’un programme de formation d’aide au sevrage tabagique destiné aux dentistes Université d’Helsinki Finlande
4 Coordination et développement du Réseau Européen “Hôpitaux Sans Tabac” APHB
France
5 Pharmaciens et tabagisme
Euro Pharm Forum Finlande
6 Globalink (réseau électronique)
UICC GLOBALink Suisse
7 INWAT (Europe)
INWAT Europe
Health Education Autority-Londres
Angleterre
8 Organisation d’une conférence et création d’un réseau européen de “ Quitlines ” QUIT-Londres Angleterre
9 Production du tabac et santé
Hellenic National Coalition for Smoking Prevention Grèce

Objectifs du programme ‘Femmes, tabagisme et précarité’

Ils sont au nombre de cinq.
1. Mettre en place un programme d’éducation et de formation avec des femmes vivant des inégalités ou des situations de précarité en vue de mettre le tabagisme à leur agenda;
2. Développer un programme pilote qui pourra être utilisé comme une ressource tant par la communauté des travailleurs sociaux que par des associations locales de femmes;
3. Développer des ressources et des compétences à l’attention des professionnels et personnes-ressources relais répondant aux besoins des acteurs concernés;
4. Encourager la participation active des femmes dans la construction et le développement de programmes d’encadrement et de soutien approprié à leurs réalités;
5. Faciliter l’implication active de femmes dans le projet, par leur participation à des rencontres-conférences avec d’autres groupes de femmes du projet-pilote (valorisation de leur travail).

Rôle du Service de promotion de la santé de Namur

Le Service de promotion de la santé a pour missions de :
1. Coordonner le programme européen à l’échelle de sa région;
2. Former et encadrer un groupe d’acteurs à la promotion de la santé en vue de les amener à élaborer un programme de prévention du tabagisme auprès des femmes;
3. Constituer 5 groupes de maximum 12 femmes issues de milieux précarisés;
4. Sensibiliser des femmes issues de milieux précarisés à la prévention du tabagisme;
5. Participer aux séminaires internationaux d’échanges avec les partenaires européens dans le cadre du REPT;
6. Evaluer et rédiger un rapport d’activité du programme développé à Namur.

Mise en place du projet dans la région namuroise

Pour réaliser ce programme à l’échelle locale, nous avons procédé par étapes. Voici les différentes phases qui ont précédé l’action:
1. Actualisation de nos connaissances épidémiologiques à propos du tabagisme (problématique du tabagisme en Europe et chez la femme);
2. Actualisation de nos connaissances sociologiques par rapport au public cible;
3. Actualisation de nos connaissances socio-géographiques des personnes précarisées à Namur;
4. Détermination du cadre idéologique et conceptuel du projet;
5. Etablissement d’un cadre explicatif général du programme;
6. Conception d’un cadre méthodologique en vue de l’action (méthodologie du changement émergent);
7. Conception de modules de formation et d’intervision à l’attention d’animateurs;
8. Conception de modules d’accompagnement du public cible.

Les acteurs de terrain, une ressource indispensable

Lors de la conférence internationale du 15 février 2001, l’ensemble des professionnels namurois inscrits ou intéressés par le programme ont eu l’occasion de rencontrer les partenaires européens, de faire le bilan de la première phase du programme (1999-2000) et de présenter le déroulement de la seconde phase (2000-2001).
Les acteurs de terrain inscrits dans le projet travaillent dans des structures qui accueillent ou accompagnent des personnes en situation de précarité (sociale, financière, culturelle).
Il s’agit de centre d’alphabétisation, d’entreprise de formation par le travail, de maison d’accueil pour personnes en situation de crise, de centre d’insertion socioprofessionnelle et de maison de quartier.

Les bénéficiaires: des partenaires à part entière

Le contenu des modules d’accompagnement à l’attention du public cible s’est construit en tenant compte de ses demandes. Le recueil de celles-ci s’est fait grâce à des outils favorisant l’expression, tels que le photolangage ou d’autres outils interactifs ne nécessitant pas une maîtrise de l’écrit ou de la lecture.
Le tabagisme et ses conséquences représentent une préoccupation de santé publique. Pour le public que nous rencontrons, d’autres thèmes de santé les préoccupent. A ce titre , nous avons mis en place un programme non centré sur le produit (le tabac) mais sur les personnes en veillant à identifier leurs attentes et besoins en matière de santé ainsi que celles en lien avec leur envie d’arrêter ou de réduire leur consommation tabagique.

Les outils de prévention: des moyens et non une fin en soi

Huit modules ont été conçus pour accompagner les participants (fumeurs et non fumeurs).
(manque une brève description des modules)
Actuellement, ces huit modules d’accompagnement se déroulent dans les associations précitées, l’évaluation et les pistes d’actions qui découleront de ce programme feront l’objet d’un prochain article.
Bénédicte Rusingizandekwe , pour le Service de promotion de la santé de la Province de Namur
Pour en savoir plus: Service promotion santé de l’IPHS (Institut Provincial d’Hygiène Sociale) de Namur 081-723 787. Vous pouvez notamment y commander des affiches du projet “La vie, elle se respire…”).

Vers des politiques communales de santé. Deuxième rencontre

Le 30 Déc 20

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Deuxième rencontre

Le 16 juin avait lieu à Namur la deuxième rencontre du réseau de mandataires communaux. A l’invitation de la Ministre Nicole Maréchal , quelque 130 personnes étaient présentes: des mandataires communaux (près de la moitié des participants représentant 35 communes ) ainsi que des intervenants en promotion de la santé.
Lancé il y a un an, le réseau ‘vers des politiques communales de santé’ s’est retrouvé autour de l’objectif commun d’améliorer la santé de la population par l’action communale. Proche du citoyen, la commune est un lieu idéal pour intervenir sur les facteurs ayant un impact sur la santé. Pour atteindre ces objectifs de communes en santé, différentes modalités sont proposées dans la Déclaration de Namur (17 juin 2000):
– un échevinat de la santé;
– une commission de la santé;
– l’organisation d’espaces de concertation.
Cette dynamique de promotion de la santé au niveau de la commune a aussi pour ambition de renouer les liens entre politique et citoyens en valorisant les initiatives existantes et en suscitant de nouvelles démarches. La ministre dans son intervention soulignait également les défis d’une telle approche: rencontrer des acteurs désireux de se mobiliser dans un tel projet et se retrouver autour de finalités communes en respectant les objectifs de chacun sans altérer les singularités.
Si la participation ne se décide pas d’autorité, elle se favorise en inventant de nouvelles méthodes. Afin de favoriser l’émergence de projets de promotion de la santé au niveau communal, la ministre a également évoqué le lancement d’un appel à projets d’ici la fin de l’année.

Un réseau qui se construit

Cette Deuxième rencontre était donc axée autour des questions suivantes:
– comment améliorer la qualité de vie de la population au niveau communal?
– Par quel bout aborder cette interrogation?
– Comment impulser des politiques de promotion de la santé dans les communes?
L’objectif du réseau est d’offrir un support aux communes qui souhaitent développer des projets dans le cadre de la promotion de la santé et de permettre les échanges d’expériences, de préoccupations ou de pratiques entre les membres.
Trois expériences ont été présentées: vers une politique de santé à Dinant, l’enquête sur la promotion de la santé au niveau communal réalisée par le CLPS de Mons-Soignies et le CERES (voir Education Santé n°158), la Ferme de la Vache située dans le quartier Pierreuse à Liège (2).
Trois ateliers ont ensuite été organisés simultanément, chacun s’attachant à éclairer une des questions suivantes: comment organiser la concertation? Comment écouter les attentes de la population? Comment impulser la promotion de la santé dans une commune?
Je vous rassure tout de suite, il n’y a pas eu de solutions miracles mais des expériences, des essais et surtout il faut de la persévérance! Quelqu’un disait: ‘Et que l’on arrête de dire que c’est simple!’. Au moins, cela permet à chacun de ne pas être gêné de parler de ses difficultés, de ses tâtonnements…

Capitaliser sans fossiliser

Pour terminer la matinée de travail, Michel Joubert (made in France) a fait part de son point de vue quant au rôle et à la place d’une municipalité dans un dispositif d’une politique de santé. Celui-ci a participé à la mise en place des Programmes régionaux d’accès à la prévention et aux soins (PRAPS – contrats de ville pour l’Ile de France). Dans ce cadre, des priorités étaient définies à l’échelle des régions, ce qui donnait un cadre tout en favorisant la mise en place d’actions de santé au niveau local. Cette stratégie a permis de capitaliser les expériences, les outils et les méthodes de travail et de favoriser les échanges entres les villes.
Michel Joubert a cité trois principaux outils. Les réseaux inter-professionnels , tout d’abord, ont permis de développer une culture commune, de décloisonner. Ensuite, les coordinations et comités de promotion de la santé ont soutenu les échanges et garanti un espace local. Les démarches communautaires ont, quant à elles, favorisé la participation de la population.
La méthode de développement de projets s’est basée sur quelques principes:
– la construction concertée de la démarche;
– le diagnostic participatif;
– la programmation et la priorisation;
– l’évaluation;
– l’intercommunalité car les problèmes ne s’arrêtent pas aux frontières géographiques!
– la participation de la population;
– le lien avec l’hôpital.
Certains priorités thématiques ont également été choisies pour agir sur les contextes et prendre en compte les ressources de l’environnement: la précarité et l’accès aux soins, les toxicomanies et conduites à risques, la santé des jeunes, la santé mentale.
Bernadette Taeymans
Pour en savoir plus: soit auprès du Cabinet de la Ministre 02-213 35 11, soit auprès de Question Santé 02-512 41 74.

(1) La Région wallonne compte quelque 250 communes.
(2) La Ferme de la Vache développe depuis 1998 trois axes: le développement communautaire de quartier, la redynamisation sociale via le jardinage biologique (jardin collectif d’insertion) et la valorisation du site et la sensibilisation à la protection de l’environnement par des jardins familiaux et des stages pour enfants défavorisés.

Carie-cola s’invite dans les écoles primaires

Le 30 Déc 20

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Composition alimentaire des cartables, messages délivrés par nos lieux d’éducation et offre alimentaire à côté des cours: des dentistes bénévoles sont revenus des écoles… sans le sourire
Il n’y aura pas de bulletin de bonne santé pour nos enfants sans aussi une bonne santé dentaire. La dégradation de la denture chez des personnes parfois bien jeunes n’est pas anodine en termes de bien-être physique et psychologique. Pour éviter les problèmes de caries (et de gencives), il n’y a pas de solution miracle – style pilule magique au fluor, improbable vaccin ou dentifrice parés des mille vertus que vantent leurs publicités. On rappellera que la carie est une maladie plurifactorielle, et partant, sa prévention repose sur des actions menées sur plusieurs de ces facteurs. Toutefois, une alimentation raisonnée est le facteur capital dans le maintien d’une bonne santé dentaire, pour ne pas dire… d’une bonne santé tout court.
L’expérience-pilote «Sourire pour tous» (1) récemment menée avec le soutien du ministre Demotte a permis à une équipe de dentistes bénévoles de notre Fondation de se rendre compte incidemment des habitudes alimentaires actuelles des enfants dans les écoles visées. Pas n’importe quelles écoles: des écoles primaires choisies car accueillant les enfants de familles parmi les plus défavorisées du pays.
Nos observations et réflexions se sont attachées à trois aspects.

La composition alimentaire des cartables

Tant en ce qui concerne le repas de midi, les boissons, les en-cas (pour les récrés) sans oublier les inévitables friandises, c’est pire que tout ce qu’on pouvait imaginer: absence quasi absolue de fruits et de légumes dans les «boîtes à tartines» de ces enfants. Nous sommes entrés dans l’ère du suremballage de mini-portions de biscuits en tous genres. Même le bon pain semble céder du terrain à des biscuits vitaminés bien plus attractifs.
Mais le déséquilibre le plus frappant se situe au niveau des boissons. Quand ce n’est pas la belle canette de 33 cl hypercalorique, ce sont ces briquettes de jus soi-disant de fruits qui constituent la boisson-règle.
En moyenne, un seul enfant par classe a de l’eau toute simple et toute pure dans son cartable.
Les sacro-saints «10 heures» suivent la même composition déséquilibrée. Vous imaginez impossible de remettre en cause cette habitude si ancrée? C’est pourtant ce qu’a fait un groupe de pédiatres dans la revue française «Archives de pédiatrie» en 2003, sous le titre «La collation de 10 heures en milieu scolaire: un apport alimentaire inadapté et superflu» (2). Les conclusions de ce comité de pédiatres sont sans appel: « En tout état de cause , par sa composition , son horaire , son caractère systématique et indifférencié , la collation matinale actuellement proposée aux enfants en milieu scolaire ne peut constituer qu’une réponse inadaptée à l’absence de petit déjeuner . Elle est superflue et néfaste pour la grande majorité des enfants de cet âge qui déjeunent le matin , et , dans tous les cas , pourrait favoriser la progression de l’obésité

Le «climat» alimentaire dans l’école

Quel modèle de consommation alimentaire est présenté à nos enfants? D’énormes efforts d’information alimentaire ont été faits à destination des écoles, avec la collaboration des enseignants. Une visite in situ suffit pour s’en convaincre. Vous trouverez des affiches expliquant la pyramide alimentaire. Vous y trouverez des affiches rappelant l’importance des fruits et légumes, mais vous ne trouverez pas une seule épluchure: « Vous comprenez , si je dois éplucher toutes les oranges des enfants , je ne fais plus que cela !» nous confia cette institutrice débordée.
L’école accueille volontiers du matériel pédagogique mis à sa disposition… par des firmes alimentaires. Une lecture critique de ces documents est-elle faite? Y trouve-t-on une éducation nutritionnelle réelle, ou plutôt y apprend-on les marques de l’industrie yaourtière? Y apprend-on que la source principale des céréales dans notre alimentation n’est pas le pain, mais les Corn Flakes enrichis en vitamines et en sucre?
Nos ministres communautaires sortants avaient eu la bonne idée d’organiser un symposium sur l’alimentation à l’école. Mais avant même de le commencer, il était déclaré qu’il n’y aurait aucune mesure contraignante, misant toutes les actions sur une «charte» à élaborer et à adopter sur base volontaire. Nous n’avons pas vu trace de cette charte dans les écoles visitées. Nous avons vu des distributeurs automatiques.
Les écoles n’ayant pas une équipe éducative pointue ne seront donc pas encadrées par des lignes directrices, pourtant des plus élémentaires, définies par circulaires. Au mépris des milieux les plus défavorisés… une fois de plus?

L’offre alimentaire de l’école

Elle dépasse bien largement la seule offre de l’éventuelle cantine de midi.
Certaines écoles visitées organisent une vente d’aliments lors des récréations.
« On a essayé des fruits , mais cela n’avait pas de succès . Et ils pourrissaient !» nous a-t-on répété. Ce qui est vendu avec succès, ce sont les paquets de chips, les biscuits, les friandises et les canettes de sodas. Cette vente est l’initiative d’un professeur, d’une classe, voire de la direction elle-même… Vous avez dit «éducatif»?
Débarquant à l’école pour une journée de promotion de la santé dentaire, nous avons été surpris de la présence fréquente de distributeurs automatiques de boissons et d’«en-cas».
Chacun sait que si on laissait les enfants composer eux-mêmes le menu du jour, on y verrait inscrit trop systématiquement frites, hamburgers et sodas. Laisser au libre choix des enfants un distributeur avec quatre sodas et une eau… Vous imaginez bien sur quelle boisson va se porter le choix de l’enfant.
Notre alimentation évolue vers une consommation déstructurée. La notion de repas cède du terrain. On mange «sur le pouce», en faisant autre chose. On grignote et on saute les (vrais) repas. Plus de petit-déjeuner mais les enfants ont un coup de mou à 10 h et des ados se «nourrissent» le midi d’un paquet de biscuits accompagné d’une canette.
L’offre de nourriture et de sodas se retrouve maintenant partout et à toute heure: à la pompe à essence, à la librairie, au cinéma, dans les couloirs du métro, dans les salles d’attente des hôpitaux et… dans les écoles. Le respect de cycles travail/repos est pourtant également valable pour le tube digestif.
Les distributeurs automatiques entraînent la définition d’un nouveau mode d’alimentation: manger n’importe quand des aliments pré-emballés sans possibilité de constituer une alimentation équilibrée, variée, faite de rations adaptées à chaque âge.
Mais avec quelle valeur d’exemple? Nous ne parlons pas ici des choix alimentaires d’un adulte informé et responsable mais de ce qui est proposé comme aliment-type à des enfants fréquentant l’école primaire, voire l’école maternelle attenante. Comment un enfant si jeune peut-il résister à l’attrait d’une machine qui fait deux fois sa taille, rétro-éclairée, délivrant le précieux nectar, faisant de lui un consommateur de purs produits du marketing?

Une école sans distributeurs de sodas, c’est possible

La Ville de Bruxelles a décidé de retirer les appareils de distribution de limonades et de bonbons de ses écoles maternelles et primaires à partir du 1er janvier 2005. A la place, la Ville installera des fontaines d’eau potable, meilleures pour la santé et ne produisant pas de déchets.
Michel Devriese saisit l’occasion pour inviter directions d’école, professeurs, pouvoirs organisateurs et parents à entamer un débat sur ce sujet.
La Fondation pour la Santé dentaire est prête au dialogue: fondation@sourirepourtous.be.

A propos de publicité, quelle victoire pour ces firmes qui sont parvenues à installer des panneaux éclairés de deux mètres carrés aux couleurs de leur marque dans l’enceinte des écoles! Toute forme de publicité n’est-elle pourtant pas interdite à l’école?
Observez également le petit jeu des enfants devant cette machine: il y a ceux qui ont les pièces pour alimenter la machine et ceux qui n’en ont pas. On imagine déjà l’enfant «scier» ses parents pour passer dans la catégorie de ceux qui ont la thune pour faire partie du groupe. En termes d’initiés, cela s’appelle du «marketing tribal»: le fait de consommer donne le droit d’appartenir au groupe.
On pourrait rêver à un autre modèle éducatif dans nos écoles. Car rappelons-le, nous parlons de l’environnement scolaire de jeunes enfants fréquentant l’école primaire.
Il ne s’agit donc pas simplement de la qualité de ce qui est vendu: le mode de vente par machine automatique est tout autant en cause.
Et ne nous y trompons pas: ces machines implantées au sein de l’école primaire sont facteurs d’inégalités sociales. Les enfants issus de familles les moins favorisées sont les moins bien préparés à résister à l’attrait de ces machines à sous. Au détriment de leur santé.
Des initiatives ont été menées dans les écoles pour redonner une place à l’accès à l’eau de distribution, telle l’opération «robinets-fontaines» (3). Lors des visites dans nos écoles, nous en avons rencontré quelques-uns. Nous avons entendu des commentaires aussi: « c’est pas propre », « les enfants jouent avec l’eau », « c’est tombé en panne », « les enfants ne boivent pas d’eau ». Pas étonnant si le distributeur de sodas est juste à côté…
En tant qu’acteur de terrain, nous plaidons pour une interdiction pure et simple des distributeurs automatiques dans l’enceinte de l’école primaire. Que cette interdiction provienne de l’autorité fédérale ou de notre nouvelle ministre de la Santé en Communauté française, Catherine Doyen-Fonck .
Il faut cesser de tenir des beaux discours ou se contenter de lancer des campagnes d’information. L’heure est venue de poser des actes. L’heure est venue d’être cohérent.
Prendre cette disposition ne requiert aucun moyen financier. Il suffit juste d’avoir la volonté politique. Avant qu’il ne soit trop tard?
Michel Devriese , dentiste, Coordinateur de la Fondation pour la santé dentaire
Pour évoluer vers un système de santé plus préventif, la Fondation mène des actions visant à améliorer la santé dentaire dans des écoles d’enfants de milieux défavorisés. Son adresse: Fondation pour la santé dentaire, av. De Fré n°191, 1180 Bruxelles. Tél:02 374 85 80. Courriel: fondation@sourirepourtous.be
Internet: https://www.sourirepourtous.be .
Article paru sous le titre ‘Zéro pointé pour l’alimentation à l’école’ dans La Libre Belgique du 1/9/2004, pages Débats, reproduit avec l’aimable autorisation du journal. (1) Voir dans le n°188 de mars 2004 ‘Sourire, un privilège?’ , ‘La Belgique a encore de belles dents, mais…’ et ‘La dent dure’ , par Myriam Marchand.
(2) https://sfpediatrie.com/upload/2/758/collation.pdf
(3) Voir dans le n°178 d’avril 2003 ‘L’eau du robinet, ça nous plaît’ , par Sylvie Bourguignon.

Soutenir les personnes diabétiques. Pour une meilleure gestion de la maladie par les patients

Le 30 Déc 20

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Tel est l’un des objectifs du Passeport du diabète, disponible depuis mars 2003. Outre certains remboursements auquel il ouvre le droit, le Passeport se veut un trait d’union entre le diabétique et les prestataires de soins. La Mutualité chrétienne a réalisé un effort particulier d’information de ses membres à l’occasion du lancement du Passeport, dont témoignent les lignes ci-dessous.

Le diabète, une exigence du quotidien

Une personne diabétique est une personne comme tout le monde: avec ses projets, ses besoins, ses désirs, ses joies, ses peines… Néanmoins, le diabète nécessite une hygiène de vie quotidienne et il demande un suivi régulier par des professionnels de la santé. Favoriser le dialogue avec eux est donc important.
Certains disent des personnes diabétiques qu’elles sont de véritables jongleurs et détectives: des jongleurs car elles doivent jongler avec l’alimentation, l’exercice physique et parfois des médicaments et/ou de l’insuline; des détectives car il faut observer et analyser le fonctionnement de son corps pour garder l’équilibre du diabète, afin de rester en bonne santé et se sentir bien.
Jongler et observer s’apprend avec le temps. Le soutien de l’entourage est très utile.

Le Passeport du diabète un outil précieux

Le Passeport du diabète est un carnet au format de poche conservé par le patient: il peut le recevoir en en faisant la demande à sa mutualité, sur base d’une attestation médicale.
Il poursuit trois objectifs:
-être un outil de communication entre les patients et les prestataires de soins, mais aussi pour les soignants entre eux. Chacun peut donc y noter les renseignements médicaux importants, les médicaments nécessaires, les objectifs thérapeutiques et les résultats d’examens et contrôles. Les patients suivent ainsi l’évolution de leur traitement;
-informer les diabétiques sur quelques grands principes de la prise en charge du diabète, sur ce qu’il convient de faire en cas d’hypoglycémie…
-responsabiliser le patient en lui donnant des informations précieuses qu’il peut lui-même compléter et en lui ouvrant des droits à de nouveaux remboursements. Effectivement, grâce au passeport et à une prescription du médecin, les patients peuvent bénéficier du remboursement de deux consultations par an chez un diététicien agréé (si le patient ne bénéficie pas déjà du même type de remboursement) et de deux consultations par an chez un podologue agréé s’ils présentent un risque élevé de plaies au pied.

Des initiatives pour renforcer le passeport

Au moment de son lancement, la Mutualité chrétienne a adressé une lettre à ses affiliés pour annoncer la mise en place du Passeport du diabète.
Pour ce qui concerne les Mutualités chrétiennes francophones, environ 13600 personnes avaient demandé le passeport en mars 2004. La Mutualité chrétienne leur a adressé la brochure Vivre le diabète au quotidien , outil réalisé par le service Infor Santé de la Mutualité chrétienne et le Centre d’éducation du patient asbl.
L’objectif de cet outil est triple. Il s’agit tout d’abord de stimuler une utilisation optimale du passeport. Pour ce faire, de nombreuses indications renvoient au passeport, à la manière de l’utiliser et de le compléter.
Il s’agit ensuite d’optimaliser le recours aux professionnels: leur rôle est en effet particulièrement mis en évidence, en lien avec le passeport qui se veut être un outil de communication avec eux.
Enfin, la brochure propose des compléments d’information pour une meilleure gestion de la maladie, des traitements, de l’alimentation, de l’hygiène de vie et des implications dans la vie professionnelle et la vie quotidienne.
Concrètement, le groupe de travail est allé à la rencontre de professionnels et de patients pour rassembler leur vécu, leurs représentations et leurs demandes et pour prétester l’outil. Au final, il en résulte 36 pages émaillées de témoignages, de conseils pratiques et de questionnements sur le vécu de la vie quotidienne.

Une sensibilisation de tous

Durant un an et demi, c’est un ensemble d’acteurs de la Mutualité chrétienne et d’associations proches qui ont réfléchi à la thématique.
De l’organisation de séances d’informations (Infor Santé avec l’Union chrétienne des pensionnés) à la mise sur pied de groupes de paroles pour diabétiques (en Brabant Wallon: Infor Santé avec l’UCP et l’ACIH-AAM, mouvement social de personnes malades, invalides et handicapées) en passant par l’organisation d’un séjour pour diabétiques (l’ACIH-AAM du Brabant Wallon), des ateliers diététiques (MC Province de Luxembourg) ou la participation au 2e salon du diabète, les initiatives se sont multipliées.
Un autre exemple: des collaborateurs de la mutualité ont organisé des séances d’information pour des infirmières de certains services ASD (Aide et soins à domicile) sur les formalités autour du Passeport du diabète et en retour, certaines infirmières ont collaboré avec la mutualité à l’organisation de séances d’information destinées au grand public.
En février 2004, une journée de réflexion a été organisée par Infor Santé et le Centre d’éducation du patient à l’attention d’une trentaine de collaborateurs de la mutualité et des associations proches.
Cette journée et le dossier de travail qui en est sorti ont permis de mieux comprendre les implications de la maladie et le vécu des personnes diabétiques sous l’angle de l’éducation du patient, notamment grâce à des extraits de cassettes vidéos. Les aspects diététiques et toutes les implications pratiques n’ont pas été oubliés. Un moment a été consacré à l’analyse des possibilités offertes par l’assurance maladie pour mieux comprendre tous les remboursements dont les diabétiques peuvent bénéficier.
Les participants ont également pu parcourir un ensemble d’outils produits par des organismes divers, publics ou privés, pour ainsi mieux se rendre compte de la diversité des informations qui pouvaient être mises à la disposition des gens. Enfin, différents sous-groupes se sont penchés sur les types d’action locale à développer, que ce soit en matière de prévention, en matière de soutien à l’entourage ou en matière d’accompagnement des patients eux-mêmes. L’évaluation de la journée par les participants fut fort positive et les initiatives locales ont ainsi pu être renforcées de cette réflexion.
Après les premières expériences de terrain, les collaborateurs ont souhaité qu’une information soit développée pour des personnes non diabétiques mais qui se posent des questions au sujet de cette maladie. La petite brochure «Le diabète. Suis-je concerné?» a donc été créée, toujours dans le cadre d’un partenariat entre le service Infor Santé de la Mutualité chrétienne et le Centre d’éducation du patient. Ce document apporte des réponses simples à des questions telles que: comment devient-on diabétique? Peut-on éviter de le devenir? Comment savoir si l’on est diabétique? Quel est le dépistage?

Une action locale et globale

L’introduction, en mars 2003, du Passeport du diabète a donc suscité la création de trois outils d’information diffusés de manière spécifique en Communauté française. Elle a aussi été l’occasion pour les collaborateurs des mutualités chrétiennes et du Centre d’éducation du patient de se rassembler pour mieux comprendre la maladie et soutenir les dynamiques permettant sa prise en charge optimale. Ces dynamiques se sont concrétisées en une multitude d’initiatives locales qui devraient se poursuivre jusque juin 2005 au moins. Espérons que leur impact puisse se lire dans les chiffres de diffusion et d’utilisation du Passeport (des évaluations plus poussées auront lieu dans les mois qui suivent)… et surtout dans une diminution des complications liées à la maladie.
Anne Avaux , Responsable de projets, Infor Santé, Mutualité chrétienne
Les trois documents présentés dans cet article sont disponibles gratuitement auprès des conseillers de la Mutualité chrétienne, en appelant le numéro vert 0800 10 9 8 7, en visitant le site https://www.mc.be ou en envoyant un courriel à infor.sante@mc.be.

Et lui sauver la vie, tu sais faire?’

Le 30 Déc 20

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La formation aux gestes de premiers secours, une priorité de la Croix-Rouge

Chaque jour, des gens perdent la vie ou souffrent de handicaps graves suite à des accidents de la route, domestiques ou du travail. Quand la vie ne tient qu’à un fil, un seul geste peut avoir des conséquences importantes, voire vitales.
Quelle que soit l’efficacité des services d’urgence, il subsistera toujours un délai entre l’accident et leur arrivée. Durant ce laps de temps, l’intervention des premiers témoins sera déterminante. S’ils ont suivi une formation adéquate, ce sont eux qui pourront poser les bons gestes, stabiliser la situation, réduire les risques pour la victime avant l’arrivée des secours professionnels.
Des études le démontrent et les médecins urgentistes sont unanimes: plus de vies pourraient être sauvées si 20% de la population était formée aux gestes de premiers secours.

Un cours accessible à tous

Le but du cours de secourisme est de rendre capable d’assister avec des mesures simples, non médicales, éventuellement le sauvetage, mais le plus souvent les premiers secours en cas d’urgence, vitale ou fonctionnelle. Le secouriste est essentiellement formé pour agir seul et sans matériel.
Le cours de secourisme est divisé en 2 modules: en 12 heures seulement, en participant à des mises en situations d’accidents, chacun peut apprendre ces gestes fondamentaux que tout citoyen devrait connaître. Pour suivre le BEPS (Brevet Européen de Premiers Secours), il ne faut pas de formation médicale ou paramédicale particulière. 28 heures complémentaires conduisent à l’obtention du brevet de secouriste.
La formation du grand public aux gestes de premiers secours est une priorité de la Croix-Rouge. Beaucoup d’efforts seront encore nécessaires pour convaincre chacun de l’importance de cette formation. C’est pourquoi le 8 septembre 2001, la Croix-Rouge avait organisé la Journée européenne des premiers secours.
Autour de cette Journée, une campagne comprenant affiches, cartes postales et spots TV et radio, visait à inciter la population à se former aux gestes qui sauvent.
Elle semble avoir eu un impact très positif; nous aurons sans doute l’occasion d’y revenir.

Pour tous renseignements: Croix-Rouge de Belgique, Service enseignement, chaussée de Vleurgat 84, 1050 Bruxelles, tél. 02-645 46 61 ou fax 02-648 58 31.

Papa, maman, bébé et compagnie’

Le 30 Déc 20

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La grossesse et la venue d’un nouveau-né représentent des moments de profonds changements et d’émotions intenses. Ce sont aussi des périodes de plus grande fragilité. Or, les parents, la famille, les proches doivent poser de nombreux choix et ont donc souvent besoin d’informations et de soutien. Pour rencontrer ces attentes, une semaine de promotion du nourrisson et de sa famille «Papa, maman, bébé & compagnie» est née. Elle s’est déroulée, dans toute la Communauté française, du 1er au 7 octobre dernier. Une date très symbolique puisqu’il s’agit de la 40ème semaine de l’année.
Des animations diverses ont été réalisées à l’intention des futurs parents, des jeunes parents, des familles, mais aussi pour les professionnels de la santé et de la petite enfance. L’objectif était en effet de ne pas cibler le nourrisson seul, mais de le placer dans son entourage. Il était aussi de considérer la santé tout autrement que comme «absence de maladie» et de la placer dans son contexte environnemental. De multiples thèmes ont donc été abordés: le choix entre l’allaitement maternel et le biberon, le suivi post-natal, le carnet de santé de l’enfant, la vie à la crèche, le sommeil du bébé, la mort subite du nourrisson, l’alimentation et les petits déjeuners «santé», l’importance du jeu chez les tout-petits, le rôle du père, les congés parentaux…
Réalisée à l’initiative du Centre d’éducation du patient, cette semaine était subsidiée par la Communauté française. Elle a rassemblé les forces de nombreux partenaires dont l’ONE, la FARES, Question Santé, le CIESP (1), l’Observatoire francophone de la mortalité du nourrisson, Infor-Allaitement, le fonds Houtman, les Centres locaux de promotion de la santé qui ont joué un rôle essentiel dans la mobilisation des acteurs locaux, etc.
Les manifestations elles-mêmes ont été initiées par les administrations communales, les institutions hospitalières (maternités et services de pédiatrie), les centres de planning, les consultations de nourrissons, les cabinets de consultations, les crèches, les sections locales de l’ONE et celles de la Ligue des Familles et bien d’autres encore. Ce sont donc les actions de proximité qui ont été privilégiées.
A.M.P.
Pour tout renseignement complémentaire, contacter le Centre d’éducation du patient asbl, rue Fond de la Biche 4, 5530 Godinne. Tél. : 082 – 61 46 11. Fax : 082 – 61 46 25.
E-mail : cep-godinne@skynet.be

(1) Comité interinstitutionnel d’éducation pour la santé du patient.

Quelles priorités en santé publique pour l’Union européenne ?

Le 30 Déc 20

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La santé publique est une importante préoccupation des citoyens de l’Europe. Les politiques en matière de santé publique doivent permettre l’amélioration de la qualité de vie et le renforcement de la cohésion sociale au bénéfice de tous les citoyens européens. Quelles sont les priorités définies dans le cadre de la Présidence belge de l’Union européenne et présentées par Magda Aelvoet , Ministre fédéral de la protection de la consommation, de la santé publique et de l’environnement?
La Belgique entend attirer l’attention des Etats membres sur les problèmes de santé mentale . De plus en plus de personnes souffrent de troubles mentaux ou neurologiques ou de problèmes psychosociaux. L’impact grandissant des problèmes de stress et de dépression en Europe ne peut plus passer inaperçu. Les questions prioritaires en la matière sont la nécessité de disposer de données fiables et l’importance de bonnes pratiques.
La situation alimentaire actuelle montre l’importance d’assurer la sécurité et la pérennité de la chaîne alimentaire afin de redonner confiance aux consommateurs et surtout l’importance d’harmoniser les mesures au niveau communautaire en vue d’une protection maximale des consommateurs. En ce domaine, la Belgique compte poursuivre les travaux menés sous les présidences précédentes pour l’entrée en fonction de la nouvelle autorité alimentaire européenne en 2002.
Autre source de préoccupation, l’apparition de souches résistantes aux antibiotiques et les effets à long terme des nombreux produits chimiques utilisés quotidiennement. Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie du développement durable, il devient urgent de freiner la résistance aux antibiotiques , de mieux informer la population et d’arriver à supprimer progressivement l’utilisation des antibiotiques comme activateur de croissance dans l’agriculture (nous publierons un article sur ce sujet dans le prochain numéro).
La sécurité du sang est également une question capitale et concerne tous les citoyens de la Communauté. L’Union européenne compte établir des normes de qualité et de sécurité pour la collecte, le contrôle, la transformation, le stockage et la distribution du sang humain et des composants sanguins.
La persistance au sein des sociétés européennes de nombreuses inégalités souvent liées au cadre de vie fragilise la santé de certaines catégories sociales vulnérables. Le thème de la promotion et des déterminants de la santé afin de réduire les inégalités a été au centre des colloques organisés par les Communautés flamande et française (nous y reviendrons).
L’intégration de la santé dans les autres politiques doit être appréhendée dans le cadre du développement durable. Le plan d’action communautaire devrait être enfin mis en œuvre. Ce plan ambitieux s’étalant sur six ans comprend trois volets d’action: améliorer l’information et les connaissances en vue d’une meilleure santé publique, renforcer la capacité de réaction rapide et coordonnée aux menaces pour la santé et enfin, promouvoir la santé et prévenir les maladies en agissant à la fois sur les déterminants de la santé et au niveau de toutes les politiques et activités.
D’autres préoccupations sont également à l’ordre du jour: le tabac, l’élargissement des compétences de santé publique, l’alcool chez les enfants et les adolescents, les champs électromagnétiques, la prévention et la réduction des risques en matière de toxicomanie, les dispositifs médicaux, le régime diététique. Pour obtenir le document présentant ces priorités européennes en matière de santé publique, vous pouvez contacter le Ministère des affaires sociales, de la santé publique et de l’environnement, Pascale Megal, boulevard Pacheco 19 bte 5, Building Esplanade 3.24, 1010 Bruxelles.

Les Centres de planning et consultation wallons en première ligne

Le 30 Déc 20

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« La pilule est la réponse. Mais quelle était la question?» La question, c’était une demande de conseil ou un appel à l’aide, une consultation médicale ou une demande d’interruption de grossesse, le désir de retrouver un couple «comme avant», l’envie et la peur d’une première relation sexuelle… La question était posée par une jeune fille, une jeune femme, une femme mûre, un couple, homo ou hétéro, ou encore un homme désemparé…
Le moment est venu de faire le point sur le travail réalisé par les 17 centres de la Fédération des centres de planning et de consultation (FCPC) depuis la mise en œuvre d’un nouveau décret par la Région wallonne.

17 réalités…

Ces 17 centres, agréés par le Ministère de la Région wallonne, sont généralement de petite taille ou de taille moyenne. Ils sont implantés à Arlon, Bastogne, Binche, Braine L’Alleud, Charleroi, Hannut-Waremme, La Louvière, Liège (« Estelle Mazy » et « Le 37 »), Lobbes, Mons, Mouscron, Nivelles, Tournai, Namur, Verviers et Wavre.
L’activité de chacun d’eux se différencie selon son implantation: en zone semi-rurale, un centre réalise moins de travail médical qu’en zone urbaine. Selon l’offre existante (CPAS, boutique de droit, maison de justice, etc.), il développe plus ou moins l’aspect juridique. Dans une zone non desservie par un centre de santé mentale, il développe davantage le travail psychologique.
Mais, partout, les centres jouent un rôle de premier accueil et servent souvent de porte d’entrée vers d’autres services sociaux. Tous assument ainsi un travail social de première ligne. Malgré leur diversité, les 17 centres ont des traits communs. Ils partagent la même orientation fondamentale et tous mettent en œuvre les deux lignes de force du décret: bien-être dans la sexualité et bien-être dans la relation conjugale et familiale.

…une approche globale de la personne

Pour y parvenir, tous offrent consultations et accompagnement qui privilégient une approche globale de la personne. Les centres assurent donc des consultations médicales où s’effectue le travail de planning familial proprement dit (contraception, suivi gynécologique, IVG, prévention), mais aussi des consultations sociales, juridiques et psychologiques. Parallèlement, ils réalisent un travail d’accompagnement social et psychologique tout à fait central puisque des relations familiales équilibrées contribuent à la bonne santé des personnes. Or la sexualité n’est pas seulement médicale, loin s’en faut. Elle fait partie de la vie depuis la naissance jusqu’à la mort et touche, en chacun, affectivité, envie d’être aimé, désirs et peurs…
Tous les centres développent donc une approche culturelle et psychosociale qui prend en compte l’affectivité et l’histoire de chaque personne. Ainsi que le précise la FCPC, « Il ne s’agit pas de traiter de questions sociales ou juridiques ou médicales. Il s’agit de traiter de questions sociales et médicales et juridiques et psychologiques».

Valoriser la prévention

Globalement, les 17 centres estiment donc que, malgré ses imperfections, le décret de 1997 est un bon décret. Ils soulignent la présence renforcée des centres de planning et de consultation au sein des écoles, des groupes de jeunes et des institutions pour y assurer un travail de prévention. Selon eux, c’est l’une des retombées les plus positives de la mise en œuvre du décret. Mais ce constat est assorti d’un regret: ce travail de prévention, pourtant essentiel, n’est pas assez valorisé. La FCPC souhaite donc qu’il soit davantage pris en compte à l’avenir. Ceci est d’autant plus important que le travail de prévention est toujours à recommencer: avec l’arrivée de nouvelles catégories d’âge, la population « à risque » se renouvelle constamment. L’approche sociale et culturelle permet de préciser le profil de ces groupes et le travail de prévention pourrait donc être adapté à chaque public. Encore faut-il pour cela disposer de quelques moyens.
Enfin, les centres insistent sur la nécessité de laisser à chacun une marge d’initiative. Ils souhaitent en effet que le milieu associatif puisse prendre en charge des matières qui ne sont pas assumées par les pouvoirs publics tout en répondant à un réel besoin de société.

A.M.P .
« La pilule est la réponse. Mais quelle était la question?» par les 17 centres de la Fédération des centres de planning et de consultation familiale et conjugale.
Renseignements: FCPC, place Mansart 6, 7100 La Louvière. Tél. et Fax : 064 – 26 73 50.