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Envie d’un bébé?’ Une campagne de sensibilisation et d’information à la prise d’acide folique

Le 30 Déc 20

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Une campagne de sensibilisation et d’information à la prise d’acide folique

La Ministre Catherine Fonck avec l’ONE et l’association Spina Bifida ont lancé une campagne grand public de sensibilisation et d’information intitulée «Envie d’un bébé?».
Cette campagne vise d’une part à inciter les femmes à visiter leur médecin avant leur grossesse et, d’autre part, à donner aux professionnels de la santé des informations pertinentes et à leur proposer des actions.
Un premier volet de cette campagne vise à sensibiliser les femmes à la visite préconceptionnelle afin de préparer au mieux la grossesse. Cette visite doit permettre de dépister des maladies génétiques ou endocriniennes, de prévenir les complications liées à d’éventuelles maladies infectieuses, d’accompagner éventuellement le sevrage des assuétudes (alcool, tabac…) et de prescrire les nutriments si besoin est.
Un second volet porte sur la prise d’acide folique ( vitamine B9 ), qui permet de prévenir la Spina Bifida (malformation localisée de la moelle épinière, de ses enveloppes et des vertèbres qui l’entourent). Dans les formes graves de cette maladie, un segment de moelle et le rachis qui l’entoure sont défectueux et tout le territoire nerveux qui en dépend se trouve paralysé et anesthésié, privé de relations normales avec le cerveau, entraînant dès la naissance des paralysies d’importance variable selon le niveau et la gravité de la malformation.
En Communauté française, on dénombre un cas sur 2000 naissances. Une mesure préventive et simple existe: la prise d’acide folique (vitamine B9) quelques mois avant la grossesse et durant les premières semaines de celle-ci, ce qui permet de réduire de 50 à 70% le risque d’anomalie de fermeture du tube neural.
Les messages de cette campagne sont diffusés depuis février via des dépliants, affiches, sites web (www.vitamineb9.be; www.one.be), spots radio et tv, lettres d’information…
D’après un communiqué de presse du Cabinet de la Ministre Fonck

Le plan national nutrition et santé belge

Le 30 Déc 20

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Quelques années après la France, la Belgique vient de faire de l’alimentation saine et de l’activité physique des priorités de santé publique fortes pour les prochaines années.
Rien n’étant jamais simple dans notre petit pays, le ton est donné par le Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Rudy Demotte , alors que des leviers essentiels en la matière (tout ce qui tourne autour de l’école, par exemple) relèvent des compétences des Communautés. Cela n’est pas sans susciter des grincements de dents institutionnels, qui échappent largement au grand public.

Genèse du Plan

L’introduction du document fondateur du plan (1) rappelle que ‘l’espérance de vie belge croît grâce aux progrès des soins médicaux et à l’amélioration générale des conditions de vie. Certaines évolutions liées à notre mode de vie sont, néanmoins, propices à l’adoption d’habitudes alimentaires nuisibles et à la diminution de l’activité physique.
Ces facteurs de risque provoquent, à leur tour, une augmentation des cas de surcharge pondérale, d’obésité et d’un certain nombre d’affections chroniques liées (…).
Le PNNS-B entend s’attaquer à cette problématique et augmenter le niveau de santé de la population belge (…).
Le mode de travail adopté prône le consensus et la reconnaissance, par toutes les parties prenantes, de la responsabilité qu’elles doivent assumer dans une concertation constructive.
(…)
Le projet ne traite pas seulement de la problématique de la nutrition et de la surcharge pondérale mais également des problèmes de dénutrition, de carences alimentaires sélectives et des problèmes liés à la communication et la publicité.’

Objectifs nutritionnels

Les résultats de la première enquête nationale de consommation alimentaire (ECA, voir article dans ce même numéro) réalisée dans notre pays depuis une vingtaine d’années témoignent de l’ampleur de la tâche. Certains objectifs repris ci-dessous sont moins ambitieux que les idéaux vers lesquels il faut tendre d’après les recommandations internationales. Cette modestie toute relative est probablement très lucide…

Bilan énergétique

Favoriser l’adéquation entre apports et dépenses énergétiques.
Augmenter le niveau d’activité physique (minimum 30 minutes de marche rapide ou d’une activité équivalente par jour).

L’obtention d’une balance énergétique équilibrée doit reposer à la fois sur la quantité d’énergie ingérée (à réduire lorsqu’elle est excessive) et sur une augmentation de la dépense énergétique. L’augmentation de l’activité physique pour atteindre un niveau souhaitable fait donc partie intégrante du Plan.

Fruits et légumes

Augmenter la consommation de fruits et légumes pour atteindre 400 g par jour .
Diminuer le nombre des ‘petits mangeurs’ de fruits et légumes , surtout chez les écoliers et les adolescents .
La majoration de la consommation de fruits et légumes présente l’avantage d’être un message positif qui renforce l’objectif précédent, vu qu’il s’agit d’aliments de faible densité énergétique pour une densité nutritionnelle élevée.
L’écart entre la consommation réelle et la consommation recommandée est particulièrement significatif. Ce n’est pas par hasard que le spot télé de lancement du programme est centré sur une vision dynamique et positive des fruits et légumes.

Lipides

Limiter l’apport en matières grasses en tendant vers moins de 35% de l’apport énergétique total recommandé.
Améliorer la composition de l’apport lipidique.

Il importe de tenir compte dans l’expression des recommandations concernant les lipides, de l’apport énergétique total, et pas uniquement du pourcentage d’énergie correspondant aux lipides. On peut très bien atteindre un pourcentage d’énergie lipidique proche des objectifs; mais si l’apport énergétique total est excessif, on ingère alors beaucoup trop de lipides!

Glucides et fibres alimentaires

Promouvoir la consommation de glucides vers minimum 50% de l’apport énergétique total recommandé, en accordant la préférence aux sources de glucides complexes comme des aliments pas ou peu raffinés (céréales complètes, légumineuses…).
Diminuer la consommation de glucides simples ajoutés (sucres).
Augmenter la consommation de fibres alimentaires.

La qualité nutritionnelle des aliments riches en glucides complexes doit aussi être prise en compte. Le raffinage des céréales conduit à un appauvrissement en fibres mais aussi en d’autres éléments protecteurs (acides gras essentiels, vitamine E, magnésium…).

Sel

Limiter la consommation et passer partiellement au sel iodé.
Cet objectif peut être atteint par un usage modéré de la salière dans la préparation des denrées et en incitant les producteurs à réduire la quantité de sel utilisée dans leurs processus de fabrication.

Minéraux, oligo-éléments, vitamines, autres substances

Diminuer les carences d’apports spécifiques (fer, folates, vitamine D, calcium) dans certains groupes de population (jeunes, femmes enceintes et allaitantes, personnes âgées).
Corriger la déficience en iode.
Favoriser une alimentation optimale.

Les mesures du Plan destinées à s’attaquer aux carences en certains micronutriments passent avant tout par l’optimisation de l’alimentation et la promotion d’une alimentation saine et équilibrée. Il ne s’agit donc pas de faire de promotion massive de produits alimentaires enrichis.

Eau

Encourager la consommation d’eau comme boisson, au moins 1,5 litre par jour.
Il est important que ce ‘diluant calorique’ soit mis en avant comme le premier choix de boisson, et ce dès le plus jeune âge.

Axes stratégiques

La population doit pouvoir bénéficier d’actions concrètes, visibles et concertées au niveau national permettant, en améliorant l’état nutritionnel, de réduire le risque de maladies et d’optimiser l’état de santé et la qualité de vie, à tous les âges de l’existence. Cela se traduit par 7 axes stratégiques déclinés en une soixantaine d’actions concrètes en tout.

Axe 1 – Information et communication

Ce n’est sans doute pas par hasard que cet aspect du Plan est en tête de liste. En effet, sensibiliser la population à l’importance d’adopter un style de vie et une alimentation sains ‘afin d’entamer la lutte contre la surcharge pondérale, l’obésité et les facteurs de risque d’affections chroniques’ a l’avantage de mettre le PNNS lui-même sur le devant de la scène.
Cela se traduit concrètement par :
-la mise au point d’un logo de communication (reproduit dans ce numéro), qui sera attribué, sur base de critères à définir, aux actions et initiatives qui voudront s’inscrire dans les objectifs de santé du Plan;
-une campagne médiatique (elle a démarré début avril), qui veillera à ne pas oublier les milieux socio-économiquement défavorisés;
-la création d’un site internet et d’une lettre d’information électronique, qui viseront en particulier à diffuser le matériel pédagogique du Plan;
– la réalisation et diffusion d’un guide alimentaire général de 64 pages, Vivement recommandé pour jeunes et moins jeunes , et de quatre guides alimentaires spécifiques de 12 pages (futures mamans et parents avec enfants de 0 à 3 ans, enfants de 3 à 12 ans et leurs parents, garçons et filles entre 12 et 18 ans, et ‘seniors au cœur jeune’).

Axe 2 – Développement d’un cadre propice aux bonnes habitudes alimentaires et à l’activité physique au sein de la population et en particulier chez les jeunes

Cet axe mettra l’accent sur le milieu scolaire:
– intégration dans les programmes scolaires des dimensions alimentation et activité physique;
-directives sur les repas scolaires, dont la composition et la disponibilité devraient être améliorées;
-stimulation de la concertation dans le milieu scolaire.
En outre, le Plan cherchera à favoriser l’accès à la pratique régulière d’activités physiques et sportives par la réduction des problèmes liés aux facteurs environnementaux (trafic, insécurité, infrastructures, etc.) et sociaux (inégalité socio-économique) ainsi qu’aux facteurs liés à la sédentarité (ordinateurs, TV, consoles de jeu, etc.)
Les professionnels du secteur médico-social et d’autres milieux de vie ne seront pas oubliés.
La bonne collaboration avec les entités fédérées sera évidemment déterminante pour cet axe-ci. Il semble que c’est loin d’être gagné, et que la Communauté flamande a d’ores et déjà décidé de se dissocier du Plan national…

Axe 3 – Engagement des acteurs du secteur privé

Toutes les parties prenantes doivent se sentir concernées par le PNNS. Il n’est donc pas pensable pour le Ministre Demotte d’ignorer le secteur agro-alimentaire, celui de la distribution et celui de la restauration. Cela se décline comme suit:
-stimuler la formation des professionnels de l’alimentation et de l’HORECA;
-orienter l’offre et la composition des produits alimentaires et des repas;
-améliorer l’étiquetage et en particulier les informations nutritionnelles;
-fonder scientifiquement les allégations de santé;
-appeler à un comportement éthique de la part des opérateurs commerciaux et du secteur de la publicité, avec évaluation des mesures proposées;
-entamer un dialogue avec les médias, qui sont invités ‘à tenir compte le plus possible des principes du Plan dans l’élaboration de leurs programmes’.

Axe 4 – Mesures ciblant des situations spécifiques

Pour les nourrissons, la promotion de l’ allaitement maternel sera à l’ordre du jour (choix de ce mode d’allaitement par les mères, pendant une période suffisamment longue).
Remplacer le sel de cuisine et de table par du sel iodé .
Sensibiliser les femmes enceintes aux apports en fer et acide folique .
Sensibiliser aux apports en fer , calcium, vitamine D chez les nourrissons, jeunes enfants et adolescents.
Sensibiliser aux apports en calcium et vitamine D chez les personnes âgées.

Axe 5 – Prévention et prise en charge de la dénutrition (en hôpital, en maison de repos et au niveau des soins à domicile)

Quelques mesures concrètes sont proposées:
-nommer un responsable et un comité nutrition dans chaque hôpital;
-créer un Groupe national d’experts en dénutrition au niveau fédéral;
-élaborer une Charte alimentaire pour les maisons de repos et maisons de repos et de soins, à inclure dans les législations communautaires, régionales et fédérales;
-mettre au point une campagne de sensibilisation pour les prestataires de soins et les patients à domicile;
-favoriser l’accès notamment financier aux interventions diététiques;
-élaborer une formation de qualité en matière de nutrition pour les diverses professions de santé.

Axe 6 – Evaluation de la consommation alimentaire de la population

L’enquête nationale de consommation alimentaire (voir les résultats de la première édition dans ce numéro) sera reproduite sur une base périodique, avec adaptation, correction et extension de la méthodologie.
Le fonctionnement et les activités de l’asbl NUBEL seront soutenus. Pour rappel, cette asbl a pour objectifs d’assurer la composition, la gestion et la mise à jour d’une banque de données scientifiques concernant les nutriments présents dans les denrées alimentaires, et de mettre des éléments de cette base de données à la disposition de groupes-cibles spécifiques: personnel médical et paramédical, enseignement, secteur de la distribution, industrie alimentaire, établissements scientifiques, associations de patients et les consommateurs en général.

Axe 7 – Recherche scientifique

Cela concerne surtout l’enquête de consommation alimentaire, de façon à y intégrer des éléments d’évaluation des activités du PNNS.
Christian De Bock
(1) Le texte scientifique du Plan national nutrition et santé (130 pages) est téléchargeable sur le site https://www.monplannutrition.be , pages ‘infos pour professionnels’.

Du pain sur la planche…

Le 30 Déc 20

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Une entreprise aussi ambitieuse que le Plan national nutrition santé excite beaucoup de curiosité, et pose aussi pas mal de questions quant à sa faisabilité concrète, vu les nombreux objectifs et leurs multiples traductions en actions concrètes, le très grand nombre de parties prenantes à mobiliser sur un projet partagé, et la nécessité d’une bonne collaboration des différents niveaux de pouvoir qui conditionne tout autant sa réussite.
Education Santé a interrogé une incontournable en la matière en Communauté française, Cristine Deliens , responsable de l’asbl Cordes.
Education Santé: Depuis de nombreuses années, vous vous passionnez pour tout ce qui tourne autour de l’alimentation des enfants et des jeunes (1), et vous avez développé plusieurs projets de promotion santé en Communauté française, notamment en partant d’une approche sensorielle et non prescriptive de la nourriture, et aussi d’une vision globale de la santé nutritionnelle et de la qualité de vie dans les cantines scolaires.
Notre pays se dote enfin d’un outil complet de promotion de l’alimentation saine. Vous devez être heureuse?

Cristine Deliens: Heureuse je ne dirais pas mais en tous les cas curieuse de voir les résultats d’une initiative menée par le Gouvernement fédéral, qui rassemble des volontés politiques aux différents niveaux de compétence pour agir en faveur de la santé par la promotion d’une alimentation saine et de l’activité physique. Les recommandations de l’OMS et de l’Europe invitent en effet les pays à agir pour prévenir les problèmes de santé liés aux déséquilibres alimentaires et favoriser la santé nutritionnelle en général.
La Belgique a choisi de faire une sorte de plan cadre en la matière qui vise à la fois l’ensemble de la population et certains groupes spécifiques jugés prioritaires: les personnes âgées, les enfants et les jeunes, les femmes enceintes et les enfants de 0 à 3 ans. Et ça c’est intéressant car ces volontés politiques peuvent induire une certaine cohérence d’action entre les différents ministres et niveaux de pouvoir.
Comme pour tout projet, le temps à prendre pour le construire est sans doute l’ingrédient de base le plus important. Malheureusement, les agendas politiques ne sont pas toujours compatibles avec cette condition jugée nécessaire par bien des acteurs des secteurs concernés par la mise en place de ce plan national.

Le logo du PNNS

Il est composé des principaux éléments nécessaires à un mode de vie sain.

La forme jaune en V ajoute le dynamisme au logo. Le V est symbole de la vitalité, donc de la volonté de bouger, de faire de l’exercice. Le cœur rouge est un signe de bonne santé. Le trait bleu représente l’eau, un autre besoin essentiel et boisson saine par excellence. Le minois vert représente une pomme pour souligner que les fruits et les légumes font partie d’une alimentation saine. Le sourire enfin témoigne qu’une alimentation saine ne doit pas être synonyme d’une ambiance tristounette mais peut être associée à la joie de vivre.

Car, bien évidemment l’élaboration d’un plan demande du temps à la fois pour analyser les besoins réels des différents groupes de population en Belgique, pour partir des expériences existantes, identifier ce sur quoi on va agir, planifier et suivre le changement, orchestrer les complémentarités, etc.
Des inégalités et des différences se manifestent au travers de l’acte de se nourrir, de pratiquer un sport ou de l’exercice physique; les identifier, les comprendre, imaginer comment agir en impliquant les intervenants, les représentants des groupes concernés, cela demande une démarche de recherche et d’action qui ne se fait pas en deux coups de cuillère à pot! A mon avis, ce temps-là a manqué lors de l’élaboration du plan mais s’il s’agit d’un cadre fixant une politique publique à s’approprier au niveau des Communautés, alors tout est encore possible.
ES: Lors du lancement officiel du Plan par le Ministre Rudy Demotte , le 11 avril dernier, j’ai été frappé par le vif intérêt des médias présents à la conférence de presse. C’est plutôt encourageant, non?
C.D.: Ce n’est pas récent en tous les cas pour l’aspect nutrition: tout le monde a en tête des exemples d’alerte, de scandale, de résultat d’enquête, de découverte, etc. en la matière. Le thème de l’alimentation a fait par le passé la une des journaux ou des magazines en Belgique, continue d’être abordé et le continuera: manger est quand même une des activités de base de tout être humain. En plus la santé est et a été de tout temps un souci majeur des Belges. Elle est devenue aussi un argument de vente! Combien de publicités n’utilisent pas actuellement des allégations de santé qui introduisent une certaine confusion dans les choix des consommateurs?
Ceci dit, il est essentiel de travailler avec les médias pour toucher le maximum de publics et les informer de ce qu’une initiative politique existe pour mettre en place des mesures concrètes visant à améliorer la santé de tous et de chacun au départ de l’alimentation et de l’exercice physique. L’information et la communication autour du Plan national nutrition relayée par les médias sensibilisera les différents acteurs; mais cela pourra aussi contribuer à ce que chacun puisse exercer son rôle de citoyen et d’acteur collectif en exigeant par la suite des comptes sur ce qui a été fait à ce sujet.
Un groupe de travail sur l’information et la communication mis en place en janvier 2005 dans le cadre de cette initiative a d’ailleurs fait des recommandations pour sensibiliser et responsabiliser les médias aux objectifs de santé et de communication du plan. Il a cependant bien insisté sur la nécessité de compléter la démarche de communication des autorités par d’autres champs d’action pour rendre possible l’adoption de comportements alimentaires et d’hygiène de vie favorables à la santé: par exemple, l’accès et la disponibilité des produits, la législation, la composition plus saine des produits manufacturés, la politique budgétaire pour soutenir une offre alimentaire saine dans les écoles (des fruits et légumes gratuits ou à prix réduits, des conseils gratuits de diététiciennes pour établir des cahiers de charges pour les cantines de collectivités, etc.).
ES: J’ai aussi pu constater ce jour-là que seul le ministre fédéral de la santé était présent, alors que la collaboration active des Communautés, compétentes en prévention santé et pour l’enseignement et le sport, est évidemment indispensable. Cela contrastait avec la présentation quelques semaines auparavant des résultats de l’Enquête de santé publique par interview, où presque tous les ministres associés à l’enquête étaient de la partie, à l’exception d’Inge Vervotte (Communauté flamande). Pur hasard, ou cela cache-t-il selon vous des difficultés dans la concertation entre niveau fédéral et entités fédérées?
C.D.: Il n’est déjà pas évident de se concerter dans des structures relativement petites (je pense à une école par exemple!) alors au niveau des politiques de santé à définir entre ministres de différentes filiations, de différents niveaux de pouvoir, ayant des compétences définies mais qui doivent s’articuler pour viser des objectifs communs en matière de santé et nutrition, on peut imaginer que cela se complique encore davantage sans doute! Je crois cependant que si chacun respecte le cadre des compétences fixées et navigue dans les eaux qui lui correspondent en visant la complémentarité et la cohérence plutôt que la concurrence, des choses positives pourraient être aménagées. Un des ingrédients essentiels de la concertation, c’est par ailleurs, la représentation et l’écoute pour viser des décisions et des plans d’action plus cohérents et pertinents par rapport aux besoins et priorités.
Le Conseil supérieur de promotion de la santé de la Communauté française a fortement insisté dans un avis transmis à la Ministre Fonck sur le Plan national (un avis relayé par la suite au Fédéral) sur l’importance de la concertation – avant la mise en œuvre – avec les acteurs et institutions des secteurs publics et associatifs concernés par le plan et les futures mesures opérationnelles. Cela permettrait les ajustements de ce qui est prévu ou en cours sur base des besoins locaux et des différents groupes de population et sur base également des enseignements d’actions réalisées.
ES: Vous faites partie du comité directeur du Plan national. En quoi consiste exactement votre rôle?
C.D.: Ce comité s’est mis en place fin 2004 et depuis janvier 2005, j’ai participé à quelques-unes de ses réunions en tant que représentante de la Communauté française comme expert en promotion de la santé. S’y retrouvent à la fois des représentants politiques du fédéral, des communautés et des régions (cabinets ministériels) et quelques experts en diététique, en santé publique, en hygiène alimentaire, en nutrition appartenant au secteur public, universitaire ou privé ainsi que des consultants du ministère fédéral (le Vlaamse Instituut voor Gezondheidspromotie, qui est l’organe institutionnel de la Communauté flamande en matière de promotion santé, s’est retiré récemment du Comité directeur).
Si l’on en juge par les textes, ce Comité devrait tenir une multitude de rôles allant de l’approbation du plan à la validation des outils de communication, en passant par l’organisation et l’animation des groupes de travail, la définition de démarches, le suivi du plan, les communications du plan national à l’extérieur, etc.
Dans la réalité, il s’agit surtout d’un organe qui joue actuellement un rôle consultatif bien plus qu’un rôle décisionnel. Il est vrai que les cabinets ministériels impliqués au niveau communautaire et fédéral se réunissent pour accorder leurs politiques et préparer les conférences interministérielles (juin et décembre) où l’avancement de l’initiative est un des points à l’ordre du jour. Pour clarifier la situation, un organigramme précisant les responsabilités et fonctions des différents niveaux de pouvoir et des organes institués en lien avec le plan et sa gestion devrait être dressé car il est difficile de s’y retrouver même pour quelqu’un du dit Comité directeur…
ES: Le Plan 2005-2010 est le résultat de près de deux années de préparation, et Rudy Demotte soulignait que plus de 200 experts ont été consultés à un moment ou à un autre du processus, qui a impliqué aussi la tenue de 10 groupes de travail à un rythme soutenu. Vous retrouvez-vous dans le résultat final, ou plus exactement dans les priorités retenues pour des actions qui ne font que commencer?
C.D.: Partiellement, car le Plan a été amendé sans qu’il soit possible de visualiser les changements (relire 5 fois 160 pages, je passe mon tour!). En fait, le processus d’élaboration du Plan national nutrition a démarré par un document martyr réalisé par deux experts, qui a été commenté et amendé en partie par le Comité directeur pour être ensuite proposé comme base de travail aux groupes de travail établis par thématique ou par public (alimentation des 0-3 ans, dénutrition, étiquetage, jeunes, communication, etc.).
Les groupes de travail ont fonctionné à géométrie et à rythme variables pour établir chacun finalement un document de synthèse selon une grille préétablie avec des éléments problèmes, des facteurs déterminants selon les participants au groupe, la fixation d’objectifs et l’élaboration de recommandations pour les atteindre.
Ces documents de consensus (souvent produits par un petit groupe) remis en juin 2005, ont ensuite en principe servi à des reformulations du plan (accepté en décembre 2005). Ils ont aussi – en principe toujours – servi à formuler des mesures pour le plan opérationnel qui devrait, lui, être mis en œuvre par les différentes instances (fédéral, communautaire, régional…) .
Ce que je souhaite, c’est que ce plan opérationnel, défini principalement entre les instances fédérales et ministérielles, intègre réellement les propositions des groupes de travail et que ce soit ensuite de la responsabilité des Communautés et Régions de soumettre les actions de leur compétence à concertation pour les ajuster aux besoins, aux publics et aux réalités avec des acteurs et des représentants des publics et des secteurs concernés.
ES: A côté de deux axes très importants de communication au grand public, et de développement d’un cadre propice aux bonnes habitudes alimentaires et à l’activité physique chez les enfants et adolescents, le Plan prévoit un ‘engagement’ des acteurs du secteur privé.
Rudy Demotte soulignait que le PNNS français (qui a inspiré en partie le nôtre) avait fait l’impasse au départ sur cet acteur essentiel, et qu’il avait dû corriger le tir ensuite, étant donné l’impossibilité d’atteindre les objectifs nutritionnels sans l’apport ‘citoyen’ du secteur agro-alimentaire, de la distribution et de la restauration.
On a pu constater en effet une présence très active du secteur privé dans la préparation du Plan. Y voyez-vous un gage de réussite? Craignez-vous au contraire que cela brouille les messages, et que les intérêts sectoriels soient incompatibles avec les objectifs de santé du Plan?

C.D.: Je ne doute pas que le secteur privé puisse contribuer à la réussite du Plan mais j’insiste sur le fait qu’on mette plus clairement sur la table les différences d’enjeux de chacun: dans le secteur des services, un éducateur, un médecin, un journaliste, etc. ont chacun des objectifs et des modes d’action différenciés avec leur enjeu propre au service de la collectivité (éducation, soins, information…). Il en est de même pour un commercial, un producteur de l’industrie alimentaire ou d’équipement sportif qui ont eux pour enjeu commun de vendre.
Ces mêmes différences d’objectifs se retrouvent au niveau des modes d’action en soutien de la réussite du Plan et des actions qui seront mises en place. Chacun peut certes y contribuer mais dans sa spécificité: l’industrie alimentaire ne doit pas se convertir en acteur de l’éducation mais agir sur son propre terrain, à savoir la production de produits plus favorables à la santé, par exemple moins sucrés, moins gras, accessibles au plus grand nombre en terme de prix, respectant les principes de développement durable, etc.
De leur côté, les acteurs de promotion de la santé ne doivent pas se transformer en prescripteurs de comportements de santé mais favoriser l’expression, la prise en compte des besoins et la participation dans une dynamique de changement vers des habitudes de vie plus favorables à la santé.
Mais il y a à faire pour chacun sans aucun doute! L’important est de ne pas faire l’impasse sur cette spécificité. L’objectif premier de chaque secteur est un fait à reconnaître pour pouvoir agir si possible sur des terrains différents mais complémentaires pour contribuer à plus de santé pour tous et chacun par l’alimentation et l’exercice physique. De même pour chaque niveau de pouvoir et de compétence. C’est une concrétisation – à mon sens – du principe de subsidiarité cher à la promotion de la santé.
ES: Une dernière question. Votre équipe développera-t-elle un projet spécifique dans le cadre du Plan?
C.D.: C’est notre intention en effet. Le soutien à la politique de la Communauté française pour promouvoir des attitudes saines en matière d’alimentation et d’activités physiques est tout à fait dans la ligne du travail de notre asbl depuis de nombreuses années.
Nous planchons d’ores et déjà sur une sélection d’outils porteurs de démarches en faveur de la santé nutritionnelle et de l’activité physique. L’idée, au départ de réalisations comme les nôtres et celles de nombreux autres opérateurs francophones, est de soutenir le mieux possible les acteurs de la promotion de la santé à l’école dans une approche multifacettes du ‘manger-bouger’ qui visera à susciter des démarches participatives.
Un fameux défi pour tous… et nous en premier lieu! Propos recueillis par Christian De Bock
Cordes, Coordination Education & Santé, chaussée d’Alsemberg 284, 1190 Bruxelles. Tél. et fax: 02 538 23 73. Courriel: cordes@beon.be
(1) Voir entre autres:
 »A table les cartables’, évaluation d’un projet autour de l’alimentation des écoliers’ , C. Deliens, n° 190, mai 2004, p. 2 à 8.
‘Strasbourg et après? Un colloque pour améliorer l’alimentation à l’école et les choix sains des enfants et des jeunes’ , C. Deliens, n° 195, novembre 2004, p. 4 à 7.
‘Le bilan des ‘Midis à l’école » , n° 201, mai 2005, p. 5 à 14.

Où va notre alimentation?

Le 30 Déc 20

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Concernant cette question fondamentale, on pourrait penser qu’il existe une réflexion politique approfondie. Il n’en est rien, le fonctionnement de la chaîne alimentaire est en pleine dérive, ce qui signifie que ni le monde agricole, ni le secteur agro-alimentaire, ni les consommateurs n’ont la moindre certitude concernant l’alimentation de demain.
Quel est le principal problème? Une industrialisation mal conçue de l’alimentation a provoqué une épidémie d’obésité, l’Amérique a exporté son modèle de «mal bouffe» dans le monde entier, si bien que dans certains pays du Sud, les deux types de malnutrition par carence ou par excès calorique se côtoient dans les mêmes familles ou quartiers défavorisés.
Les Français, un peu naïfs, se sont crus protégés contre les excès de la civilisation américaine par la force de leur tradition culinaire. Les pouvoirs publics et les organisations professionnelles ont adhéré sans réserve au développement de l’industrie agro-alimentaire, générant un nouvel eldorado économique, notre pétrole vert. Le développement et la mise en valeur de produits industriels tout prêts, emballés, préparés, très bien marketés ont suffi pour induire chez nous aussi une montée remarquable de l’obésité des jeunes qui a toutes les chances de se prolonger à l’état adulte, si bien que dans vingt ans, selon une estimation moyenne et si rien ne change, 25% de la population la plus jeune pourrait être obèse avec le cortège de souffrances et de pathologies qu’il est facile d’imaginer. Bravo les politiques, bravo les économistes et tous les acteurs de l’alimentation et de la santé!
Comment en sommes-nous venus à cette situation?

Les effets pervers de la PAC

L’histoire récente de ce nouveau monde alimentaire débute avec l’essor du productivisme agricole lié à la PAC (politique agricole commune de l’Union Européenne). Cette politique a cantonné l’agriculture dans un rôle de pourvoyeuse de matières premières qu’il convenait de produire avec des prix de revient les plus modérés possible, à la fois pour faciliter l’essor du secteur agro-alimentaire mais aussi pour être concurrentiel sur le plan des exportations. En perdant sa finalité nourricière directe, l’agriculture a perdu son âme, sa rentabilité économique et tout contrôle en aval sur la qualité de l’alimentation humaine. Cet éloignement du monde agricole vis-à-vis des consommateurs a contribué à la survenue du «meilleur des mondes alimentaires», un monde de produits transformés avec une identité souvent bien obscure.
Il faut dire que le secteur agro-alimentaire a pu formuler à loisir la composition de ses aliments sans quasiment aucune contrainte de qualité nutritionnelle (en dehors des exigences de sécurité toxicologique). Sans cadre réglementaire contraignant, ce secteur a utilisé à loisir tous les ingrédients les plus avantageux (les sucres, les matières grasses, l’amidon et ses dérivés, les produits du soja, les farines raffinées, les dérivés du lait) et a recouru à tous les artifices possibles pour exhausser et standardiser les goûts en particulier par un usage immodéré d’arômes, de sucre, de sel et d’autres excipients.
Dans de nombreux cas, ce laisser-faire a abouti à la mise sur le marché d’aliments et de boissons dépourvus de tout intérêt. Or si le flux des aliments et des boissons qui entrent dans un supermarché est fondamentalement déséquilibré, il est facile de comprendre que cela puisse avoir des conséquences sur l’état de santé de l’ensemble des consommateurs en bout de chaîne.

Le défi d’une information de qualité et de mesures de régulation du marché

Pour stimuler la consommation de nouveaux aliments, les arguments santé sont omniprésents. De nouveaux produits dopés par quelques éléments très ponctuels (pré ou probiotiques, phytostérols, oméga-3) deviennent malgré la pauvreté de leur composition d’ensemble des vecteurs de santé remarquables au dire des industriels, et le consommateur a bien du mal à discerner le vrai du faux dans toutes ces allégations. Pour les nutritionnistes, les relations entre alimentation et santé reposent sur des bases bien différentes, d’une part sur la préservation de la complexité des aliments et d’autre part sur la complémentarité des aliments dans un régime équilibré riche en produits végétaux avec un apport modéré de produits animaux, à l’instar du régime méditerranéen.
Oui, mais comment mettre en pratique une telle recommandation si les produits sous emballage exercent une concurrence déloyale sur l’utilisation de fruits et légumes (dont l’image santé est facilement récupérée par des emballages ou des arômes appropriés) et qui semblent moins chers et tellement plus pratiques à utiliser?
Malgré la difficulté de la situation actuelle, il est nécessaire d’agir, d’informer les consommateurs, d’essayer de corriger les erreurs les plus flagrantes, cependant il ne sera pas possible de faire l’économie d’une réforme en profondeur de la chaîne alimentaire. Comment agir au plus vite? Certainement par l’information nutritionnelle et par l’amélioration de la qualité de l’offre alimentaire. Ces deux leviers sont indispensables mais bien difficiles à manipuler. La France a mis en place un Programme National Nutrition Santé (La santé vient en mangeant), mais il y a une disproportion de moyens considérable entre la force de frappe publicitaire des industriels et la modestie des financements dont dispose le Ministère de la Santé pour ce programme. De plus, sans une nouvelle politique alimentaire très volontariste, comment corriger les défauts les plus patents de l’offre alimentaire actuelle, comment réduire la part des «calories vides» sans l’adoption de mesures contraignantes?
Pour disposer d’une chaîne alimentaire équilibrée, il conviendrait de s’appuyer sur le développement d’une agriculture durable et nourricière, capable d’approvisionner les circuits de proximité en produits frais (viandes, fruits et légumes) et en aliments de base indispensables à l’équilibre alimentaire.
L’agriculture biologique est un des modèles (mais pas le seul) de ce type d’agriculture avec des circuits de distribution appropriés. Une des bases d’une politique agricole nouvelle serait de soutenir le développement de circuits courts pour assurer une offre alimentaire plus saine en produits de base avec des prix incitatifs. Il s’agirait en fait de redéployer une partie de l’agriculture productiviste vers la satisfaction la plus directe possible des besoins des consommateurs, quitte à prendre en charge des transformations élémentaires (production d’huiles, de yaourts, de pain ou de fromages…) et d’organiser des structures de distributions appropriées (que l’on pourrait qualifier d’agromarchés).
Il serait nécessaire également que le secteur agro-alimentaire adopte de bonnes pratiques nutritionnelles avec le soutien actif des pouvoirs publics pour réduire la production des calories vides ou cesser de manipuler le goût par des arômes artificiels. La richesse en micronutriments de nombreux aliments pourrait être ainsi mieux assurée, par exemple celle du pain par l’utilisation de farines moins blanches et la description des types de farines utilisées. Chaque aliment pourrait bénéficier d’un descriptif précis sur son intérêt nutritionnel et sa composition globale devrait pouvoir être facilement perçue (en particulier en sucres ou en matières grasses ajoutées). Cette démarche pourtant bien logique et élémentaire est loin d’avoir été suivie. Alors qu’il est somme toute facile de bien se nourrir, la forêt des produits transformés avec des informations bien partielles a fini par troubler la vision du consommateur.
Certes il est normal que les citoyens exigent d’être bien nourris mais la passivité des consommateurs a joué un rôle déterminant dans la dégradation de notre chaîne alimentaire. Finalement, l’avenir de notre alimentation nécessitera un engagement politique nouveau mais encore faut-il que les citoyens en débattent sérieusement et soient conscients de leur responsabilité.
Christian Rémésy , Nutritionniste et Directeur de Recherche à l’INRA de Clermont-Ferrand
Il est aussi l’auteur du livre «Que mangerons–nous demain? » aux Editions Odile Jacob en 2005.
Texte communiqué par la Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux

Les consommateurs ont des perceptions très différentes de l’alimentation

Le 30 Déc 20

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Le consommateur moyen n’existe pas. Pour preuve, la nouvelle étude du CRIOC qui sonde les attentes, attitudes et habitudes des consommateurs par rapport à l’alimentation.
Les résultats, étonnants, montrent que les tendances de consommation évoluent et que le consommateur choisit ses produits alimentaires selon 6 logiques différentes. Si la majorité d’entre eux s’inscrivent largement dans une logique, certains n’hésitent pas à conjuguer plusieurs éléments pour choisir leurs produits alimentaires.

Six profils de consommation

Sur base de 600 interviews réalisées en novembre – décembre 2005, différents profils de consommateurs ont été déterminés.
Convivialité . 50% des consommateurs considèrent la nourriture et les repas comme un outil de cohésion sociale, un moyen de se faire plaisir et surtout de faire plaisir aux autres. Manger est un prétexte à se réunir, les produits alimentaires choisis pour ce faire ne sont pas nécessairement sophistiqués, il s’agit plutôt de valeurs sûres, qui plaisent à tous comme le barbecue, les croquettes ou les frites. Ces consommateurs sont le plus souvent des femmes, mères de famille, principales responsables des achats du ménage, habitant Bruxelles ou la Wallonie, âgées de 30 à 49 ans et appartenant aux groupes sociaux moyens.
Énergie . 21% des consommateurs considèrent la nourriture comme une source d’énergie, ils recherchent surtout des aliments de base et ont un programme alimentaire sain et efficace qui ne leur prend pas beaucoup de temps comme les pâtes. Ces consommateurs sont le plus souvent des hommes, néerlandophones, âgés de 30 à 49 ans, de groupes sociaux supérieurs.
Se valoriser . Pour 11% des consommateurs, la nourriture est un moyen de montrer qui ils sont, de se valoriser aux yeux des autres, d’être reconnus. La cuisine ne représente pas une activité valorisante, sauf s’ils la maîtrisent de manière professionnelle; les produits choisis sont de marque ou reconnus de qualité supérieure. Il s’agit le plus souvent d’hommes, néerlandophones, âgés de plus de 50 ans et de groupes sociaux inférieurs.

Un site nutrition-santé interactif

Manger mieux, bouger plus: facile à dire, mais comment faire? Le CRIOC a réalisé un site Internet déclinant les grandes lignes d’une alimentation équilibrée, et permettant à tout un chacun de trouver des conseils pratiques à appliquer à chaque stade du cycle de la consommation: au moment du choix, de l’achat, de l’utilisation… Ce site s’inscrit dans le cadre du Plan national nutrition santé.
Une saine nutrition commence par un choix judicieux: dans la rubrique ‘je choisis mes aliments’, le CRIOC propose une visite virtuelle des rayons fruits et légumes, boulangerie, boucherie-charcuterie, crémerie, poissonnerie, boissons, féculents, ‘petit déjeuner’, sauces, épices et traiteur.
Ensuite, le site se penche sur le contenu du caddie: achetez-vous des aliments préemballés, en vrac, à la découpe? Avez-vous lu les informations qui se trouvent sur les étiquettes? Savez-vous les décoder?
A la maison, vous n’êtes pas non plus livré à vous-même pour envisager le stockage des aliments et leur préparation. Au fourneau, la nutrition passe aussi par le mode de cuisson. Vous trouverez aussi des recettes en ligne.
Voici enfin le plat de consistance: quels sont vos besoins nutritionnels? De quoi doivent se composer vos repas et comment sont-ils répartis sur la journée? Où mangez-vous? Comment s’alimenter sainement à la cantine ou au bureau?
Après le réconfort, l’effort! Parce qu’une saine nutrition ne peut s’envisager sans exercice physique, les visiteurs du site https://www.nutrition-sante.be se verront encouragés à se mettre en mouvement.

Surveiller . 10% des consommateurs considèrent l’alimentation comme une obligation potentiellement risquée. Ils sont soucieux de leur santé et veulent se prémunir des risques liés à l’alimentation; leur régime est assez strict et ils sont attentifs à tous les paramètres d’un produit alimentaire. Ce sont le plus souvent des femmes néerlandophones de 50 à 64 ans, des groupes sociaux inférieurs.
Facilité . 6% des consommateurs recherchent la facilité, le ‘ready-to-eat’. Manger est pour eux un plaisir mais ils rechignent à passer du temps à préparer les repas. Le plaisir de l’instant guide leurs choix, même si d’autres paramètres interviennent. Ce sont des adeptes des plats préparés. Il s’agit le plus souvent d’hommes, habitant la Wallonie ou la Flandre, entre 18 et 29 ans ou de plus de 65 ans, et de groupes sociaux moyens.
Équilibre . 2% des consommateurs considèrent que ‘manger est une construction de soi’. Ils ne poursuivent pas de régime particulier mais choisissent des produits sains, équilibrés et variés. Ce sont le plus souvent des néerlandophones de groupes sociaux moyens.

Conclusions

Même à l’heure actuelle, une majorité de consommateurs prend encore du plaisir à se nourrir et y consacre du temps. Les repas jouent un rôle de cohésion sociale et les qualités nutritionnelles ne sont pas négligées. Par contre, le fait qu’une personne sur dix considère l’alimentation comme une obligation potentiellement risquée, est plus inquiétant: les crises alimentaires ont sans doute conditionné cette perception, alors que notre alimentation n’a jamais été autant contrôlée qu’aujourd’hui, selon des règles d’hygiène extrêmement précises.
D’après un communiqué du CRIOC

Représentations de l’alimentation et de l’obésité chez les parents et les enfants

Dans le contexte de l’épidémie de surpoids et d’obésité chez l’enfant et l’adolescent au niveau mondial et européen, et devant l’initiation du Programme National Nutrition Santé (PNNS) en Belgique, ce dossier technique veut mettre en évidence la place et le rôle des parents dans l’apprentissage et le choix de comportements alimentaires sains chez l’enfant et l’adolescent.
Les parents représentent un élément clé influençant les comportements de santé, notamment alimentaires, de leurs enfants, en fournissant un environnement alimentaire à domicile (disponibilité des aliments, repas,…) et en leur apprenant des comportements de santé propres à leur identité mais liés au ‘style parental d’apprentissage’.
Cependant, pour assumer leur rôle de parent dans la prévention ou le traitement de l’obésité de leur enfant, les parents doivent savoir quoi faire et être conscients de son statut pondéral et des risques futurs. Plusieurs facteurs influencent les comportements des parents, notamment leurs représentations de l’alimentation, du statut pondéral de leur enfant. Ces représentations sont elles-mêmes influencées par celles des différentes personnes gravitant autour de l’enfant et de sa famille (les professionnels de la santé, les enseignants, les pairs – adultes et enfants).
La revue de littérature apporte de nombreux éléments de réponses à ces différents questionnements. Nombreux sont les parents qui expriment des difficultés face à la gestion de l’alimentation de leurs enfants, notamment en matière de consommation de produits riches en calories. Parmi les parents d’enfants en surcharge pondérale et/ou obèses, le statut pondéral de celui-ci est rarement vu comme un problème de santé sur le moment (surtout chez les garçons), contrairement au risque d’obésité dans l’avenir.
Les représentations de l’entourage des parents et des enfants sont aussi multiples: les enfants obèses sont vus comme des personnes ‘socialement peu recommandables et peu intelligentes’; les parents sont souvent désignés comme seuls responsables par les professionnels scolaires et de santé. L’alimentation sucrée, associée au fast food, est symbolique pour les enfants pour différencier leur monde de celui des adultes.
A partir de ces représentations multiples influençant les comportements alimentaires et d’accompagnement des enfants et de leur famille, quelques pistes de stratégies éducatives sont proposées au niveau des différents publics (parents, enfants, professionnels scolaires, professionnels de santé) afin d’améliorer la prise en charge de l’obésité chez l’enfant et d’enrayer cette épidémie.
PELICAND J ., DOUMONT D ., Quelles sont les représentations de l’alimentation et de l’obésité chez les parents et les enfants ? Implication et influence dans les stratégies éducatives , UCL RESO , Bruxelles , octobre 2005 , ( Série de dossiers techniques ; réf .: 05 36 ), 34 pages .

La prévention chez les enfants précarisés

Le 30 Déc 20

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Les campagnes de sensibilisation et d’éducation pour la santé touchant les enfants sont légion, aussi bien dans les médias que chez les professionnels, voire à l’école. Mais tous les enfants ne sont pas logés à la même enseigne, selon leur appartenance socio-économique. Ces campagnes ont-elles dès lors le même impact sur tous les enfants?
L’importance d’une éducation pour la santé n’est plus à démontrer, et ce dès la plus tendre enfance. Néanmoins, certains facteurs viendront influencer la capacité à intégrer les informations données ou à les mettre en pratique. « En termes d’inégalités de santé entre les classes sociales , chez les jeunes et les enfants , il y a trois indicateurs importants qui vont être déterminants : la profession des parents , leur niveau d’éducation et leur niveau de revenus », explique Perrine Humblet , de l’Ecole de Santé publique de l’ULB.
Dans la population plus pauvre du pays, le niveau d’éducation des parents est généralement modeste, de même que leur profession, ainsi que leurs revenus… « En 10 ans , entre 1990 et 2000 , la proportion d’enfants vivant dans la pauvreté a quasiment doublé , passant de 3 . 8 % à 7 . 7 %, en valeur relative . Ces chiffres sont ceux de l’Unicef qui prend en considération les enfants qui vivent dans des ménages recevant 50 % du revenu médian ajusté , en fonction de la composition de famille , des allocations sociales , etc . Ce chiffre n’est pas le plus mauvais d’Europe , loin de là . Notre pays est même connu pour son bon classement . Ce qui signifie que notre système social fonctionne bien , que les allocations sont de bons régulateurs de la pauvreté en Belgique . Mais ce qui inquiète , c’est l’augmentation
Dès lors, dans ces publics socio-économiquement et intellectuellement précarisés, quelle prévention possible? C’est une question qu’elle s’est posé, notamment, dans une étude qu’elle a publiée en 2000, sur base des résultats de l’Enquête belge de santé de 1997. Elle a dès le départ constaté que les différences se marquent dès avant la naissance des enfants. « Des chiffres publiés par l’Institut de santé publique montrent l’impact du statut social sur différents problèmes . Dès la grossesse , les différences se marquent . Ainsi , le tabagisme pendant la grossesse , est jusqu’à 4 fois supérieur chez les femmes au diplôme primaire ou secondaire inférieur , par rapport à celles qui ont suivi des études supérieures .
Ce lien est également retrouvé si on examine ces femmes sur le plan socio professionnel . Un tabagisme d’ailleurs deux fois plus élevé en Wallonie qu’en Flandre , ainsi que chez les femmes vivant seules , qui sont près de 4 fois et demi plus nombreuses à fumer durant leur grossesse que les femmes en couple . Mais ce lien n’est pas lié au revenu du ménage
Ces chiffres pourraient être mis en relation avec le suivi de la grossesse plus tardif dans certaines catégories de population, comme les femmes de nationalité étrangère ou les femmes isolées. Mais ici, c’est davantage l’activité de la mère qui prédomine: les inactives (femmes au foyer) ayant eu un suivi prénatal inadéquat étaient de 45%, contre 31% des femmes actives et 29% des chômeuses.
A la naissance, d’autres différences sont mises en évidence. « Le faible poids du bébé est 1 . 5 fois plus fréquent chez les ouvriers et 1 . 6 fois chez les personnes sans profession que chez les employés ou les indépendants . Néanmoins , la différence est davantage marquée en fonction de la structure familiale : les familles monoparentales et complexes sont davantage touchées . La mortalité infantile est aussi significativement plus élevée : elle est de 60 % supérieure chez les ouvriers et de 70 % chez les sans emploi par rapport aux employés .» Une autre différence qui se marque en fonction du niveau socioprofessionnel est celle de l’allaitement. « L’allaitement à la naissance suit une courbe en U . Ainsi , on voit que ce sont les femmes aux revenus les moins importants et les plus importants qui allaitent le plus . Les classes intermédiaires allaitant moins .» Cette courbe en U se remarque également si l’on tient compte du niveau d’étude de la mère et de la catégorie socioprofessionnelle la plus élevée du ménage. Si l’on prend ensuite les bébés allaités à trois mois, on constate que les différences sociales se creusent. « 45 % des femmes cadre supérieur allaitent à trois mois pour une moyenne observée de 35 % dans l’échantillon , et c’est également le cas de 47 % des femmes ayant un niveau d’étude supérieur

Niveau socioprofessionnel prépondérant

Pour certains problèmes de santé ou comportements en termes de prévention, on constate que ce ne sont pas nécessairement les moyens financiers qui sont les facteurs les plus importants. « En ce qui concerne l’asthme , sur base de l’Enquête de santé de 1997 , on constate que son apparition chez des enfants de 3 à 14 ans est , par rapport aux cadres , 2 fois plus fréquente chez les employés , de 2 , 85 fois chez les ouvriers qualifiés et 3 , 14 fois chez les ouvriers non qualifiés .» Etrangement, ces associations ne sont pas mises en évidence pour ce qui est des revenus comme c’est le cas pour le statut socio-professionnel des parents. « Plusieurs déterminants sociaux ont une influence sur les inégalités sociales de santé : à côté du revenu , de l’emploi ou du niveau d’éducation , on retrouve également le logement , l’environnement et leurs effets sur les styles de vie », poursuit Perrine Humblet.
«De même, on a constaté que l’éducation à l’alimentation est surtout liée à la classe socioprofessionnelle des parents: la consommation quotidienne de produits laitiers se retrouve chez 93.6% des enfants de cadres supérieures contre 83.5% des enfants d’ouvriers non qualifiés. Pour le petit déjeuner, 78.9% des enfants d’ouvriers non qualifiés le consomment quotidiennement pour 91.9% chez les cadres supérieurs. Par contre, le fait d’avoir un médecin généraliste attitré, qui reflète la proximité et la continuité vraisemblable de la prise en charge familiale, est davantage lié au revenu: on voit que les enfants de familles classées comme pauvres ou précaires disposent significativement moins souvent d’un médecin attitré que les autres enfants, soit 8 sur 10 par rapport à 9 sur 10 chez les non précaires. Le recours aux spécialistes est pour sa part clairement associé aux classes socio-professionnelles plus élevées et aux revenus plus importants: l’utilisation de soins spécialisés est deux fois moins fréquente dans les familles classées comme pauvres ou précaires par nos indicateurs.»
Un autre domaine est le suivi de la vaccination. « Les adolescents ( 14 à 18 ans ) de classe sociale basse semblent être vaccinés dans une moindre mesure contre la polio , le tétanos et la rougeole . La chance de ne pas être vacciné en fonction du type de vaccin semble être 1 . 5 à 4 fois plus élevée pour les enfants issus de classe sociale basse en comparaison avec les enfants de classe sociale plus élevée . Presque un quart des adolescents de bas niveau social semble ne pas être correctement vacciné contre le tétanos et plus d’un tiers ne reçoivent pas la quatrième dose du vaccin de la polio . Le seul vaccin pour lequel on ne retrouve pas de gradient social est le vaccin contre la rubéole chez les jeunes filles : le fait que cette vaccination incombe au service de l’inspection médicale scolaire ne joue pas par hasard un rôle important . La vaccination scolaire semble donc être aussi une stratégie effective pour diminuer les différences socio économiques dans la couverture vaccinale », explique Nathalie Bossuyt , de l’ISSP.

La prévention sans culpabilisation

Quand les enfants grandissent, ils sont confrontés à diverses campagnes de prévention et d’éducation pour la santé, que ce soit en faveur d’une alimentation saine, de la pratique sportive ou d’une bonne hygiène bucco-dentaire. Or, pour certains messages, si le relais n’est pas pris à la maison, soit par manque de conviction pour la prévention, soit par manque d’information, soit encore par manque de moyens financiers, ils peuvent bien «tomber dans l’oreille d’un sourd». Aussi, les messages «clé sur porte» dispensés dans des classes avec des enfants aux profils bien différents ne portent pas partout leurs… fruits.
Préserver la santé des enfants est néanmoins théoriquement possible, avec les structures actuelles dont notre pays dispose, et certaines mesures ont été prises, par exemple pour les soins dentaires. Encore faut-il que celles-ci bénéficient à ceux qui en ont le plus besoin… « Il ne suffit pas d’organiser des journées de sensibilisation dans les écoles , ni même des consultations gratuites pour réduire les inégalités en matière d’accès aux soins de santé . Car ici , on a l’habitude de parler de l’ « inverse care law », à savoir que ce qui est mis à disposition , comme les soins gratuits , est utilisé le plus souvent par ceux qui ont déjà une démarche de prévention , qui peuvent recevoir l’information , sont capables de la digérer et de mettre en œuvre les démarches pour y accéder .
Attention, ceci ne signifie pas que ces mesures ne sont pas efficaces! Elles répondent certainement à des besoins, mais si elles sont isolées et qu’elles sont prises dans le but de réduire les inégalités sociales, cela ne suffit généralement pas: il faut se donner les moyens de d’abord évaluer les tendances, afin de vérifier si la mise en place d’une telle mesure a entraîné une augmentation des consultations des personnes que l’on cherchait à toucher. Enfin, si tel n’est pas le cas, il faut envisager des mesures complémentaires via les réseaux sociaux pour faire connaître les aides existantes, les rendre plus accessibles. Cela peut passer par les professionnels de terrain, PSE, assistants sociaux, médecins généralistes, etc.»
Sur ce point elle est rejointe par des médecins travaillant sur le terrain avec les personnes plus ou moins défavorisées: « Les campagnes de prévention passent au dessus de la tête des SDF ou des sans papiers , les populations les plus démunies que nous rencontrons . Le plus souvent , il faut profiter d’un contact curatif pour donner des messages de prévention . Mais le problème reste : de quoi faut il les informer ? Chez les SDF , comment dire de ne plus boire d’alcool , alors qu’il s’agit d’un réconfort , d’un moyen de supporter le quotidien ?», explique le Dr Emmanuel Condé , de Médecins du Monde. « Un professeur d’université anversois a parlé de l’effet Matthieu : l’évangile selon Saint Matthieu dit A ceux qui n’ont rien on enlèvera ce qu’ils ont’ . Les campagnes de prévention suppriment certains bonheurs’ ou réconforts immédiats comme la cigarette , l’alcool . Elles améliorent la santé de ceux qui vont bien et sont les plus favorisés . De plus , elles peuvent être très culpabilisantes : les parents qui n’ont pas les moyens d’acheter des fruits et légumes tous les jours ou de payer des cours de sport pour les enfants peuvent se sentir coupables . Le premier moyen de lutter contre l’inégalité d’accès aux soins de santé est de limiter les discriminations , ce qui passe par l’augmentation des logements sociaux , de l’emploi , une amélioration du statut des défavorisés . Et surtout , il faut améliorer leur estime d’eux mêmes . Ces personnes ne sont pas attentives à leur existence , ne se projettent pas dans l’avenir parce qu’elles pensent bien souvent qu’elles n’en ont pas , ou qu’il sera noir … », poursuit le Dr Pierre Drielsma , de la Fédération des maisons médicales.

Rendre les aides accessibles

« Si ces campagnes grand public visent à réduire les inégalités , elles n’atteignent certainement pas leur but », renchérit Perrine Humblet. « Elles peuvent avoir un impact lorsqu’elles répondent à un besoin immédiat , présent sur le moment . Par exemple , les consultations prénatales chez la femme enceinte . Mais en règle générale , elles doivent jouer sur d’autres plans , sur une relation plus directe , de terrain . Le type de message : ‘ il faut manger des fruits et des légumes , faire du sport , se brosser les dents trois fois par jour’ sont inutiles si l’offre n’est pas accessible !
Il faut dispenser l’information de manière adaptée: sans culpabiliser les parents ou les enfants qui ne seraient pas en mesure de respecter ces conseils, sans se limiter à l’information pure. Il faut donner des explications claires sur les moyens existants pour faciliter l’accès à ces mesures de prévention: comment avoir accès aux soins dentaires gratuits, où se renseigner pour obtenir des aides, etc. Les médecins PSE ont un rôle important de relais à jouer ».
Néanmoins, le rôle crucial de l’école pour dispenser des campagnes d’éducation pour la santé n’est pas mis en doute; peut-être doit-il être quelque peu adapté, en tenant compte de la diversité des familles des enfants qui fréquentent nos écoles…
Pour réduire les inégalités sociales de santé, qui ont un impact sur les jeunes enfants, il faudrait envisager différentes pistes: « Tout d’abord , il faudrait réduire les inégalités socio économiques , ce qui passerait par exemple par un meilleur accès au travail des mères . Il faut compenser les effets de la distribution sociale des risques en favorisant le travail des différents organismes tels que les consultations prénatales ( CPN ), les consultations enfants ( CE ), les équipes SOS Enfants ou les travailleurs médico sociaux ( TMS ). Les CPN et CE pourraient également compenser les vulnérabilités biologiques’ des enfants plus pauvres , et assurer un accès équitable aux services de santé . Enfin , il faut réduire les conséquences socialement différenciées de la maladie , par exemple en favorisant la revalidation ou la récupération avec l’aide des TMS .» Quant à la sensibilisation des mères, généralement garantes de la santé de la famille, il est essentiel de trouver des canaux de communication efficaces, avec des arguments adaptés à leur mode de pensée. Les messages «grand public» ne tiennent en effet pas suffisamment compte du niveau intellectuel d’une frange importante de la population…
De son côté, le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale a épinglé différents problèmes dans la prévention comme par exemple le paiement à la prestation qui ne favorise pas la consultation pour la prévention, qui est trop peu pratiquée lors des consultations curatives chez les médecins de première ligne. Une autre piste à explorer et qui mérite toute l’attention des pouvoirs publics…
En conclusion, on peut donc considérer que si notre pays fait partie de ceux où les plus pauvres bénéficient d’une bonne couverture sociale, la Belgique est confrontée, comme tous les autres pays, à un défi: promouvoir la santé essentiellement dans des populations à risque parce que peu éduquées, peu sensibilisées et aux moyens limités. Un travail de terrain à mener de concert, avec tous les intervenants impliqués.
Carine Maillard

Help, pour une vie sans tabac

Le 30 Déc 20

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La campagne européenne « HELP -Pour une vie sans tabac», initiée par le Commissaire européen Markos Kyprianou le 1er mars 2005, s’adresse au public des adolescents (15 – 18 ans) et des jeunes adultes (18 ans – 30 ans). Elle vise à venir en aide aux non-fumeurs tentés par le tabac ou qui le subissent et aux fumeurs désireux d’arrêter de fumer. Cette campagne européenne s’étend sur une période de quatre ans.

Le bilan 2005

De mars à novembre 2005, plus de 25 conférences de presse réunissant plus de 400 journalistes ont été organisées à travers l’Union européenne. Des communiqués de presse consacrés à la problématique du tabac ont aussi fait l’objet d’une distribution régulière à la presse. Au total, le nombre d’articles de presse écrite, de passages TV et Radio collectés s’élèvent à environ 2500.
Sur la base des résultats obtenus dans les 25 Etats membres, un indice global Mediascore a été calculé par Euro Argus. Cet indice montre que la campagne HELP, comparée à d’autres campagnes européennes, est un succès.
Un road show d’une durée de 136 jours a assuré la présence de HELP dans les 25 capitales des Etats membres de janvier à juillet 2005. Une structure gonflable, frappée du logo et du slogan de la campagne HELP, a été systématiquement installée en des endroits stratégiques des capitales européennes. Ce road show aura parcouru une distance de 37.265 kilomètres pendant lesquels près de 850.000 objets promotionnels auront été distribués.
Dans le cadre de la campagne télévisée, les trois clips de la campagne HELP ont été diffusés dans les 25 pays membres de l’Union européenne, sur 70 chaînes nationales, 3 chaînes pan-européennes et sur internet. Près de 700 millions de contacts ont été réalisés sur les 15-34 ans lors de la diffusion de ces spots.
De septembre à octobre 2005, une enquête post-test de grande ampleur a été menée par IPSOS dans les 25 pays de l’UE à propos de cette campagne télévisée. Mille personnes par pays, âgées de 15 ans et plus, ont été interrogées par téléphone ou en face-à-face.
Il ressort de ce post-test que:
-48% des moins de 25 ans se souviennent avoir vu au moins un des trois spots télévisés;
-83% des moins de 25 ans apprécient la campagne;
-81% des personnes interrogées pensent que ces spots véhiculent le message souhaité par les concepteurs de la campagne, «Fumer est un acte absurde».
Le site web de la campagne HELP ( https://www.help-eu.com ) a été visité par environ 300.000 personnes, dont un tiers aura effectué une visite approfondie du site.

La consommation de tabac se stabilise

Le CRIOC a mené son enquête annuelle sur le tabac. L’objectif était de mesurer le comportement des consommateurs en matière de consommation de tabac et d’estimer leur intention d’arrêter de fumer dans les prochains mois. Pour ce faire, 2574 interviews ont été réalisées auprès de Belges âgés de 15 ans et plus, entre le 15 novembre et le 15 décembre 2005.
Les résultats montrent que 24% des Belges fument. Pour 4% d’entre eux, la consommation de tabac est occasionnelle. Les 20% restant sont des fumeurs réguliers. Par rapport aux autres années, ces chiffres restent relativement stables, après la diminution observée en 2004 (de 33% vers 24% de fumeurs).
Le nombre de fumeurs connaît une diminution régulière depuis 1982. Depuis 2004, ce nombre se stabilise aux alentours de 20%. Ce pourcentage est identique tant en Flandre qu’en Wallonie. Les femmes fument moins que les hommes mais cette tendance tend à s’équilibrer car le nombre de fumeurs se rapproche petit à petit du nombre de fumeuses.
Plus de la moitié des fumeurs déclarent vouloir arrêter dans un avenir proche, mais seuls 27% semblent réellement décidés. Les plus nombreux à vouloir arrêter sont les jeunes adultes âgés de 18 à 29 ans.
Quant au taux de mortalité dû au cancer du poumon, on constate que le nombre de décès est en progression constante, tant chez les hommes que chez les femmes, depuis près de cinquante ans.
Parmi les fumeurs, on constate également que la tranche des 50 à 64 ans est moins décidée à arrêter. Autre constat, en 2005, c’est dans cette tranche d’âge que se situent les personnes qui ont le plus souvent recommencé à fumer (+10%).
En conclusion, le nombre de fumeurs en Belgique se stabilise et démontre que l’ensemble des actions prises pour lutter contre la consommation de tabac portent leurs fruits.
D’après un communiqué du CRIOC

En 2006, HELP repart de plus belle à travers toute l’Europe!

HELP est revenu sur les écrans TV pendant le mois de janvier, simultanément sur les écrans des 25 Etats membres. Les clips ont mis en exergue les numéros nationaux des centres d’information et d’aide.
En 2006, le site web sera agrémenté d’une nouvelle rubrique «absurd zone» (e-cards, SMS…) et les rubriques actuelles du site seront progressivement enrichies. Le site HELP sera aussi rendu plus interactif et attractif, notamment par la présence d’animations.
De nouveaux événements sont également prévus: la présence de HELP sera assurée auprès des jeunes dans le cadre d’évènements sportifs et culturels. Des tests de mesure de CO dans l’organisme seront proposés aux jeunes. Ces tests permettront aux jeunes de se faire une idée des dangers du tabagisme et de ses effets sur l’organisme.
Informations communiquées par B&S.;

Le Mali donne des leçons en matière de soins de santé primaires

Le 30 Déc 20

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Bamako – Grâce à l’introduction d’un système original de centres de santé primaires, le Mali peut se targuer d’avoir grandement amélioré le sort des plus démunis. Bien des pays ne peuvent en dire autant.
Pas facile , pour un médecin qui vient de terminer l’université , de se faire gérer par des paysans .’ La boutade de Mahamane Maïga , chef du Centre de santé communautaire (CSCOM) de Bankoni, un quartier populaire de Bamako, n’implique nullement qu’il aimerait œuvrer ailleurs. En fait, c’est tout le contraire: ‘ L’originalité du centre , c’est l’engagement populaire ‘, dit-il, enthousiaste.
Une ferveur devenue la norme dans beaucoup des 674 centres de santé communautaire du Mali. Il faut dire que ces établissements fournissent des soins de première ligne que de nombreux pays du Sud peuvent leur envier: obstétrique, pharmacie, dispensaire, laboratoire et activités de prévention (vaccination, hygiène, contraception, etc.). Sans être exempts de problèmes, ces centres connaissent un indéniable succès. Paysans et citadins s’y pressent pour s’y faire soigner à moindre coût.
Chaque CSCOM est géré localement par une Association de santé communautaire (Asaco), où l’on retrouve généralement les notables de la localité mais aussi des agriculteurs, des pêcheurs, des ouvriers. ‘ La communauté s’implique dans l’association et en retour nous avons le devoir d’informer la communauté , dit Issa Traoré, président du conseil d’administration de l’Asaco de Bankoni. Les membres du CA peuvent être sanctionnés par la population , au vu des résultats .’ Fait rare, l’État ne se mêle aucunement de la gestion. Tout repose sur les membres; l’État ne fait qu’imposer certaines normes et offre médicaments et équipements, en plus de financer en partie la construction des immeubles abritant les centres.

L’exemple de Bankoni

Les origines de ce système original remontent à l’Initiative de Bamako, une stratégie de valorisation des soins de santé primaires adoptée par l’Organisation mondiale de la santé en 1987. La première Asaco a vu le jour en 1988 dans le quartier populeux de Bankoni et le premier CSCOM y a ouvert ses portes l’année suivante. Avant 1985, Bankoni ne comptait aucun médecin. Son CSCOM possède aujourd’hui un grand bâtiment où travaillent régulièrement 20 employés, dont trois médecins, quatre infirmières et deux sages-femmes.
Autour de ce personnel permanent gravitent des étudiants en médecine qui assurent le fonctionnement presque 24 heures sur 24. Les apprentis-médecins viennent de loin. ‘ Le CSCOM de Bankoni , c’est la crème du pays , dit le Dr Pierre-Michel Roy , professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, au Québec, qui a effectué quatre séjours au Mali avec ses étudiants. Il y a une structure bien organisée et une bonne qualité de soins .”
On ne peut en dire autant de tous les CSCOM. ‘ Certains centres n’ont pas de médecins , souligne le Dr Roy, qui en a visité plusieurs au nord du pays. L’inconvénient de la décentralisation , c’est que certains fonctionnent mal .’

Les mutuelles et les centres de santé (CSCOM): un partenariat efficace!

Depuis 2002, un partenariat a été mis en place entre la Mutualité chrétienne du Centre, de Charleroi et de Thudinie et la Mutualité Malienne de Ségou, 4e région du Mali. Ce partenariat permet d’appuyer le développement des mutuelles de santé et l’amélioration des soins de santé par le conventionnement de CSCOM. Cette action a une double finalité: faciliter l’accès aux soins par la prise en charge de 75% des coûts pour une cotisation mensuelle de 460 Fcfa (0,69 €) par personne, et proposer des soins de qualité et des actions de prévention.
Tous les centres de santé conventionnés signent une charte de qualité et s’engagent au respect de certains critères pour l’accueil, l’écoute et le traitement des patients. On tente ainsi de créer une relation de confiance qui une fois instaurée permet aux CSCOM de voir le nombre de patients augmenter de plus de 50% en une année! Pour 2005, la région totalise 5.000 mutualistes dont plus de la moitié ont été pris en charge dans les CSCOM conventionnés avec la Mutualité malienne.
Depuis le début de ce partenariat, la région de Ségou a pu être dotée d’un laboratoire et d’un laborantin, de lits de maternité, de chauffe-eau solaires et de moustiquaires imprégnées.
Par des groupes de réflexion, la Mutualité chrétienne et la Mutualité malienne s’attaquent maintenant à un problème majeur de santé publique qu’est la tuberculose, car un Malien sur deux est porteur du bacille de cette maladie.
Pour plus d’infos voir les articles sur https://www.enmarche.be/cooperation

En effet, plusieurs établissements manquent cruellement de ressources, matérielles et professionnelles. Les cliniques privées et les hôpitaux d’État attirent plus facilement médecins et infirmières. ‘ Travailler dans un CSCOM , c’est accepter d’être misérable , ajoute le Dr Maïga. Il faut être prêt à se sacrifier .’
À Bankoni, comme partout au Mali, le paludisme trône sans surprise en tête de liste des affections. Second motif de consultation au CSCOM: les maladies sexuellement transmissibles. ‘ Souvent , plusieurs familles vivent dans une seule concession , et la polygamie y règne ‘, soupire Mahamane Maïga, inquiet aussi des ravages que font les infections pulmonaires, les maladies parasitaires et intestinales, le diabète ou l’hypertension.
Comme le CSCOM n’a pas le droit d’hospitaliser les malades, ‘ on essaie de les récupérer en 24 heures ‘, déclare le médecin-chef. Un accouchement – l’établissement en pratique une quinzaine par jour – est ainsi suivi d’une hospitalisation de 12 heures. Les patients gravement atteints sont référés à un hôpital, public ou privé. Les tarifs en vigueur, variables d’un centre à l’autre, restent très abordables. Le CSCOM de Bankoni exige une adhésion annuelle de 500 Fcfa (environ 0,76 €) par famille, chaque consultation ne coûte ensuite que 300 Fcfa. Les non adhérents sont pris en charge, mais ils paient 500 Fcfa par consultation. ‘ Une faible portion de la population paie sa cotisation , note Pierre-Michel Roy. Ce n’est pas encore ancré dans les habitudes . Les gens se disent que lorsqu’ils seront malades , ils paieront ce qu’il faudra .’

Une référence

Malgré les pénuries, l’amélioration de l’accessibilité aux soins est notable: 72 % des Maliens vivent à moins de 15 km d’un CSCOM. Le taux de consultation prénatale est passé de 38 % en 1998 à 53 % en 2003, selon la Fédération nationale des Associations de santé communautaire. ‘ Le système de santé communautaire est un résultat tangible , se félicite Oumou Bolly Diallo , secrétaire aux relations extérieures de la Fédération. C’est devenu une référence et beaucoup de pays environnants viennent prendre de l’expérience au Mali .’ Le modèle malien a d’ailleurs été apprécié lors de la 3e Rencontre internationale sur la globalisation de la solidarité, un rassemblement de spécialistes de l’économie sociale qui s’est déroulé à Dakar l’automne dernier.
Jean-Sébastien Marsan , InfoSud –Syfia

Promosante.net

Le 30 Déc 20

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Rejoignez la plate-forme des sites promotion de la santé en Communauté française

Au départ d’une initiative du SCPS-Question Santé asbl, quelques associations actives en promotion de la santé en Belgique francophone et disposant d’un site Internet ont décidé de créer une plate-forme des sites de promotion de la santé en Communauté française de Belgique.
Son but est d’augmenter la visibilité des différents sites membres par l’entremise d’un portail commun. En effet, la popularité d’un site Internet se mesure notamment au nombre de liens qui pointent vers lui.
Cette plate-forme a aussi et surtout pour ambition d’offrir à l’internaute un accès à des sites répondant à des critères de qualité, lui offrant un large panel d’outils disponibles en termes de promotion de la santé et de prévention en Communauté française.
Pour rejoindre la plate-forme, les conditions suivantes sont requises:
-ne pas viser de but commercial;
-mener des actions dans le domaine de la promotion de la santé et de la prévention sur le territoire de la Communauté française de Belgique;
-respecter des critères d’accessibilité, de crédibilité, et de contenu;
-après acceptation, apposer le symbole (‘tatoo’ en langage branché) de la plate-forme sur la page d’accueil du site.
L’adhésion à la plate-forme se fait par parrainage des membres fondateurs (il fallait bien commencer par quelques-uns!).
Si vous souhaitez nous rejoindre, surfez vite sur https://www.promosante.net , où vous trouverez tous les parrains potentiels. A vous de jouer donc!
CDB , pour la Plate-forme promosanté.net

Des blogs en santé

Le 30 Déc 20

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La Fondation contre le cancer offre la possibilité aux patients, à leurs proches et aux soignants de créer leur propre blog grâce à la plateforme d’hébergement de Skynet.
Pour les non-initiés au monde de l’Internet, un Weblog ou blog est un journal ‘personnel’ en ligne (accessible sur Internet). Composé d’articles de longueur variable et régulièrement mis à jour par leur auteur, sa particularité est de donner à ses visiteurs la possibilité de réagir au contenu publié en y ajoutant des commentaires ou des informations nouvelles propres à élargir le débat. Depuis leur création en 1997, les blogs connaissent un succès grandissant. En Belgique, un nouveau blog voit le jour toutes les 30 secondes!
Plusieurs recherches indiquent que tenir un journal ou exprimer ses sentiments peut être très bénéfique sur le plan émotionnel pour les personnes confrontées à une maladie comme le cancer. Pour cette raison, la Fondation a elle aussi souhaité offrir la possibilité de créer leur propre blog aux patients, à leurs proches et aux soignants.
En quelques clics, ceux-ci pourront accéder aux journaux ‘personnels’ de toute personne concernée par le cancer, échanger des informations et partager des expériences, leur permettant de mieux vivre et de mieux comprendre la maladie.
Comment procéder? La création d’un blog est gratuite. Il suffit d’aller sur https://blogs.skynet.be et de suivre les instructions qui apparaissent sur l’écran.
La Fondation a elle-même créé son propre blog. Elle s’y montre sous un éclairage différent, de manière plus intime, à travers son quotidien, ses activités, ses publications, ses combats et bien sûr son équipe. Pour le visiter et y laisser éventuellement vos commentaires: https://cancer.skynetblogs.be
Plus d’info: Fondation contre le cancer, Barbara Potysch, tél. 02 736 99 99, courriel bpotysch@cancer.be ou commu@cancer.be.
MVA

Bon appétit la santé!’

Le 30 Déc 20

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‘Bon appétit la santé!’ est un programme éducatif qui, sous forme d’un jeu de société, vise à sensibiliser les enfants de 5 ans à une alimentation saine et équilibrée. Lancé il y a deux ans par la Société belge de pédiatrie (SBP) avec Danone, ce jeu a été distribué gratuitement aux écoles maternelles qui en ont fait la demande. Et le succès fut au rendez-vous puisque aujourd’hui 9 écoles sur 10 participent à cette action. Une nouvelle édition du jeu est d’ailleurs prévue pour 2006.

Pourquoi un tel programme?

L’obésité touche plus de 300 millions de personnes dans le monde (1). En Belgique, 15 à 20% des enfants souffrent de surcharge pondérale (2). Face à ce phénomène, la SBP a voulu encourager les petits de 3e maternelle à adopter une alimentation saine et équilibrée (3). De là est née l’action ‘Bon appétit la santé!’. Le principe est simple: tout au long du jeu, et avec l’aide de leur instituteur, les enfants apprennent les 3 règles d’or (4) d’une alimentation saine au quotidien:
-manger des fruits et légumes 5 fois par jour;
-ne pas oublier le goûter, un repas important, de préférence avec du pain;
-consommer au moins 1 produit laitier par jour.
Afin de mesurer l’impact réel de cette action sur nos têtes blondes, la Société belge de pédiatrie et Danone ont commandé une étude à la société Health Lines. Elle a été menée auprès de 205 enfants avant et après l’action.
Les résultats font apparaître des signes encourageants d’intérêt pour les bienfaits d’une alimentation équilibrée au quotidien. De fait, on constate une augmentation de 23% du nombre d’enfants connaissant les 3 règles d’or après avoir joué.
On observe par ailleurs que les enfants déclarent consommer davantage de fruits au goûter (de 33% à 46%). De plus, ils disent boire moins de boissons sucrées au petit-déjeuner (de 15% à 7%) et lors du repas du soir (de 32% à 19%).
La perception de l’importance des fruits et des produits laitiers semble, elle aussi, améliorée. Ainsi, 91% des enfants ayant participé à l’action pensent qu’il est important de manger des fruits. Le même pourcentage estime qu’il faut boire du lait tous les jours (contre 79% avant l’action).
Les résultats complets de cette étude ont été dévoilés par Isabelle Thiebaut , diététicienne pédiatrique à l’HUDERF (5), au nom de la Société belge de pédiatrie, le 28 octobre à Bruxelles lors du 1er congrès «Food in Action: from behaviour research to successful interventions».
Ce congrès international réunissait les spécialistes en nutrition et santé publique dans le but d’augmenter la compréhension des facteurs fondamentaux influençant le comportement alimentaire.

Commentaire

Ce résumé de l’évaluation, qui nous a été communiqué par une société de relations publiques, ne dit pas l’impact de ce programme éducatif sur la notoriété de la marque et de ses nombreux produits sur les enfants! C’est évidemment toute l’ambiguïté de ces initiatives ‘citoyennes’ de l’industrie agro-alimentaire, qui lui permettent de contourner le prescrit légal en matière de publicité à l’école.
Au crédit de l’entreprise, on retiendra toutefois le fait que nous avons ici une évaluation (même sommaire), ce qui n’est pas toujours le cas pour les programmes d’éducation nutritionnelle.
CDB
(1) Source: Rapport OMS, mars 2004
(2) Source: Belgian Association for the Study of Obesity
(3) Voir les deux articles que nous avons déjà consacrés à ce programme: ‘L’action éducative ‘Bon appétit, la santé!’ dans les écoles maternelles’ , C. De Bock, n° 187, février 2004; et ‘Le retour de la campagne ‘Bon appétit, la santé!’ , Isabelle Parentani, Aude Joffrin, Jorge Rozada, n° 200, avril 2005
(4) Elaborées en collaboration avec Madame Mozin, Diététicienne pédiatrique et Présidente du Club européen des diététiciens de l’enfance (CEDE)
(5) Hôpital Universitaire Des Enfants Reine Fabiola (HUDERF)

La tuberculose: toujours bien présente chez nous

Le 30 Déc 20

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La journée mondiale de la tuberculose (24 mars), commémorant la découverte du célèbre bacille par Robert Koch en 1882, nous rappelle que cette maladie est un problème de santé publique majeur dans de nombreuses parties du monde et qu’elle est encore bien présente chez nous.
L’ampleur du problème au niveau mondial est illustrée par ces quelques chiffres de l’OMS: 1/3 de la population mondiale est contaminée par le bacille tuberculeux, 8 millions de nouveaux malades sont diagnostiqués chaque année et au moins 2 millions de personnes décèdent annuellement de cette maladie. La tuberculose reste donc la maladie infectieuse la plus mortelle.
Face à une situation qui ne fait que se dégrader, l’OMS met en place cette année un nouveau plan («Global Plan to Stop TB») dont l’objectif est de diminuer la morbidité et la mortalité de la tuberculose de moitié pour 2015. Des moyens supplémentaires vont être mis en œuvre et un effort particulier va être consenti dans la recherche de nouveaux traitements, examens de diagnostic et vaccins.
En Belgique, la tuberculose stagne depuis plus de 10 ans et son incidence fluctue autour de 12 cas par 100.000 habitants. En 2005, les résultats provisoires du registre font état de 1.202 nouveaux malades déclarés dans notre pays ce qui correspond à une incidence de 11,5/100.000; elle est quasi similaire à celle de 2004 (11,8/100.000). La région bruxelloise, toujours la plus touchée, a une incidence (37,8/100.000) 4 fois supérieure à celle de la Wallonie (9/100.000) et de la Flandre
( 8,5/100.000).
Comme la plupart des pays industrialisés, la Belgique accuse une diminution de la fréquence de la maladie dans la population autochtone alors que les personnes originaires de régions où la tuberculose est en recrudescence sont de plus en plus touchées. En 2005, 54% des malades tuberculeux déclarés en Belgique sont d’origine étrangère alors que cette proportion n’était que de 18% en 1991. L’évolution de la maladie dans notre pays est donc fortement influencée par la dégradation de la situation au niveau mondial.
Devant ce tableau épidémiologique interpellant, notre pays multiplie les initiatives pour contrôler la tuberculose. A côté de l’organisation de dépistages ciblés vers les populations à risque et les contacts de patients tuberculeux contagieux, l’accent a été mis sur la nécessité de garantir un traitement adéquat pour chaque malade tuberculeux. Un projet innovant vient de voir le jour au début de cette année sous forme d’un «modèle particulier de prise en charge» financé par l’INAMI et coordonné par la Belgian Lung and Tuberculosis Association (Belta); son nom: BELTA-TBnet. Il permet à des patients sans aide sociale ou atteints de tuberculose à bacilles multirésistants d’être traités gratuitement.
Pour plus d’informations: https://www.fares.be

Cancer du sein, quels types de prise en charge, quelle qualité de vie? Une étude de la Mutualité chrétienne

Le 30 Déc 20

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Une étude de la Mutualité chrétienne

En Belgique, plus de 7000 femmes sont atteintes chaque année d’un cancer du sein. La Mutualité chrétienne a réalisé une étude sur le sujet comportant deux volets, le premier, quantitatif, sur les types de prise en charge médicale du cancer du sein dans notre pays et l’autre, qualitatif sur le vécu des femmes et leurs perceptions de la qualité des soins et de la qualité de la vie .

La prise en charge médicale – volet quantitatif

L’étude prend en compte 20 439 femmes traitées en Belgique pour un cancer du sein entre 1998 et 2003. L’âge moyen de ces femmes est de 60 ans mais 8% d’entre elles ont moins de 40 ans. L’incidence en dessous de cet âge reste très faible: 17 cas pour 100 000 femmes. Les taux d’incidence les plus élevés sont observés entre 50 et 70 ans, et se situent autour de 340/100 000. L’incidence standardisée est plus élevée dans la Région de Bruxelles-Capitale et en Wallonie, avec respectivement 12% et 7% de cas en plus par rapport à l’incidence moyenne au sein de l’ensemble de la population d’étude.
Les femmes étudiées ont été traitées dans 117 hôpitaux. Un quart de ces hôpitaux ont traité moins de 25 nouveaux cas par an en moyenne, durant la période 1998-2003. Seuls 8 hôpitaux ont enregistré plus de 150 nouveaux cas par an, couvrant 24% de l’ensemble des femmes traitées.
En comparant les femmes de plus de 70 ans au groupe des femmes plus jeunes, on observe des différences marquées dans la prise en charge, même à stade tumoral égal:
elles subissent moins d’examens lors du diagnostic;
elles subissent moins de chirurgie conservatrice et plus d’ablations;
elles subissent nettement moins de chimiothérapie et après un plus long délai;
elles subissent également moins de radiothérapie;
elles sont plus souvent traitées par hormonothérapie ou par simple chirurgie.
Les centres avec un gros volume d’expérience utilisent 1,3 à 1,5 fois plus la chimiothérapie que les centres à petits volumes.
A stade tumoral égal – et surtout pour les tumeurs de stade III -, les femmes opérées dans les centres ne disposant pas de service de radiothérapie ont une plus faible probabilité de subir une radiothérapie. Globalement, 67% des patientes opérées dans un centre sans service de radiothérapie reçoivent malgré tout des rayons, traitement pour lequel elles sont référées vers un autre hôpital. 93% des femmes sont traitées dans le mois suivant le diagnostic, conformément aux recommandations édictées par le NICE (National Institute for Clinical Excellence, https://www.nice.uk.org ).
C’est dans les centres avec le plus grand volume d’expérience que les délais pour se faire traiter sont les plus longs.

La voix des femmes – volet qualitatif

Le volet qualitatif se base sur le témoignage de 50 femmes pour présenter plusieurs éléments qui contribueraient à une meilleure qualité des soins et de vie. Ceux-ci sont ici résumés sous la forme de recommandations.

Aux professionnels de la santé

-demande d’une information claire, compréhensible et répétée pour elles et pour leur entourage;
-besoin de descriptions plus narratives des épreuves auxquelles elles devront faire face;
-rôle essentiel du médecin de famille comme traducteur d’un langage souvent trop technique;
-contextualiser la prise en charge en l’adaptant aux besoins spécifiques de la femme. A cette fin, une collaboration active entre le médecin et la patiente quant à la définition du problème et les choix thérapeutiques ou autres est essentielle.

Aux institutions hospitalières

-accueil et accompagnement lors des premiers contacts: espaces d’attente accueillants et discrets, personnel formé à l’écoute active et à l’accompagnement des malades;
-tous les types d’appui – psychologique (aussi pour l’entourage), esthétique, diététique… – sont très appréciés.

Aux mutualités

-mise en place d’un service proactif, d’un cadre d’accompagnement, d’un lieu d’information;
-demande d’une meilleure communication autour des aides diverses (service social, transport des patients, location de matériel sanitaire, etc.).

Aux femmes elles-mêmes

-prendre le temps de reconnaître sa souffrance et de l’exprimer;
-participer aux décisions thérapeutiques.

A la population en général

-importance du soutien moral;
– ni fuite, ni banalisation, mais plus d’empathie, plus d’écoute active, plus de sourires…
Le Dossier thématique n° 7, Cancer du sein, variabilité des pratiques dans la prise en charge du cancer du sein. Qualité de vie, participation et autonomie: la voix des femmes, par Anne Remacle et Raf Mertens, février 2006. Téléchargeable sur le site https://www.mc.be (835 K).
d’après un communiqué de presse des Mutualités chrétiennes

Burundi, des prostituées déclarées et responsables

Le 30 Déc 20

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(Kirundo/Burundi) En révélant leur métier et en s’organisant pour en limiter les risques pour elles et leurs clients, les prostituées de Kirundo ont peu à peu fait changer les comportements. L’administration locale et les habitants s’en félicitent.
Depuis sept ans que les prostituées de Kirundo, au nord du Burundi, ont décidé de parler ouvertement de leur métier et de leur vie, l’attitude des gens à leur égard a changé. Les soixante femmes membres de l’association Twikebuke ( Remettons nous en cause en français), agréée par les pouvoirs publics, ne cachent plus qu’elles ont des partenaires multiples. Encouragées par les autorités locales, elles se sont organisées pour réduire les risques pour elles et leurs clients. Petit à petit, depuis 1998, date de création de leur association, elles sont moins stigmatisées et la prostitution recule.
Isaac Mberamiheto , l’administrateur de la commune, se réjouit qu’on ne voie plus les prostituées racoler les clients dans les buvettes ou dans la rue. Elles travaillent chez elles et ceux qui veulent les fréquenter les repèrent grâce à des agents hôteliers qui savent où elles habitent. Pour limiter la propagation du sida, premier objectif de l’association, un dépistage systématique du VIH a été effectué chez ces femmes: la moitié d’entre elles sont contaminées. Une liste des séropositives a été dressée. Elles passent obligatoirement en consultation médicale chaque semaine. Les malades sont soignées et leurs clients mieux informés.
Claudine Nahimana , agent d’état-civil à Kirundo, estime que grâce à la sensibilisation menée par l’association, les femmes de la commune s’adonnent de moins à moins à la prostitution. Ibrahim Omar , qui habite Butindi ( Pauvreté , en français), un quartier où elles étaient jadis nombreuses, l’a constaté aussi: les mœurs ont changé ces dernières années.

Changer de métier

Suivies sur le plan médical, les femmes évitent également les grossesses non voulues à répétition. Selon Solange Nanzoya , présidente de l’association, en cinq ans aucune n’est tombée enceinte alors qu’auparavant, presque toutes mettaient un enfant au monde chaque année.
L’objectif de l’association reste cependant que ces femmes abandonnent le métier, mais leur reconversion suppose qu’elles bénéficient d’un appui financier. Le Comité provincial de lutte contre le sida à Kirundo (CPLS) les a déjà aidées à hauteur de 7 millions de Fbu (7 000 $).
Prostituée depuis son adolescence, Solange, 55 ans, quatre enfants dont une fille à l’université, avoue qu’elle est séropositive. Avec l’âge, elle a abandonné la prostitution. Actuellement, elle cultive des légumes grâce à l’appui du CPLS. ‘ Être prostituée est déshonorant dans notre société , reconnaît-elle. C’est un métier qui comporte des dangers et inconvénients . Mis à part le risque permanent d’attraper le sida , nos enfants ne connaissent jamais leur vrai père .’
Cinq autres membres de l’association ont déjà lancé d’autres activités comme le commerce ou la couture. Pour l’administrateur Mberamiheto , les efforts des membres de l’association sont louables et les résultats fort encourageants: ‘ Dès qu’elles sont occupées à ces activités , elles pensent de moins à moins à la prostitution , car leurs besoins élémentaires sont satisfaits ‘. La plupart des femmes qui se prostituent le font, en effet, pour manger.
Emmanuel Ngendanzi , InfoSud – Syfia Grands Lacs

Goma: un macaron pour les prostituées indemnes du sida

Environ 300 femmes prostituées de Goma, en RD Congo, ont fait le dépistage du VIH en janvier. C’est le résultat du travail de sensibilisation mené par l’Association des femmes vivant seules de Goma. L’objectif est de leur permettre, connaissant leur état, d’adapter leur mode de vie à leur état de santé et de réduire la contamination chez leurs clients. Au terme de ce dépistage, des macarons d’identification leur seront remis selon leur état sérologique. Pour pouvoir travailler, elles devront les présenter aux services des bars de la place. ‘Celles qui sont saines seront autorisées à travailler librement . Pour les contaminées , elles seront suivies par des conseillères sociales et pourront bénéficier de l’assistance en vivres et médicaments dans les ONG ‘, précise Rose Basilwango , présidente de l’association.
L’association se charge de les affecter dans les différents bars et hôtels de la ville et ceux qui veulent savoir où trouver une prostituée peuvent le demander à la présidente. Des actions très appréciées par les clients, rassurés…
Rozaly Zawadi

Bruxelles-Ville maintient l’interdiction des distributeurs dans ses écoles maternelles et primaires

Le 30 Déc 20

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En Belgique, 19 % des enfants de 9 à 12 ans (1) sont considérés en surpoids. Il s’agit là d’un véritable problème de santé publique. C’est pour lutter contre celui-ci que la Ville de Bruxelles avait décidé en 2004 déjà, sous l’impulsion de son Echevine de la Jeunesse et de l’Enseignement Faouzia Hariche, de supprimer à partir de janvier 2005, les distributeurs automatiques de sodas et sucreries de ses écoles maternelles et primaires.

La Ministre-présidente de la Communauté française, Marie Arena , lui emboîtait le pas quelques mois plus tard en choisissant d’étendre cette mesure à tous les établissements de la Communauté française. La mesure devait entrer en vigueur pour septembre 2005. La Communauté française a fait marche arrière, mais pas la Ville de Bruxelles, qui tient bon!
Rencontre avec l’initiatrice du projet…
ES: Vous êtes le précurseur de la mesure interdisant les distributeurs de sodas et sucreries dans les écoles. D’où vous est venue cette idée?
F.H.: L’idée m’est venue d’un constat qui avait déjà été fait à plusieurs reprises, notamment par le Ministère de la Santé publique: les problèmes de surcharge pondérale touchent les enfants, de plus en plus jeunes, et cela a des conséquences négatives considérables sur leur avenir (problèmes cardiovasculaires et autres). Nous ne pouvions pas rester indifférents!
La problématique de la surconsommation de sodas et snacks sucrés a alors été évoquée.
En collaboration avec les centres médicaux scolaires et le Dr Fabienne Henry , responsable de la Promotion de la santé à l’école, nous avons envisagé toute une série de mesures pour prévenir ce phénomène.
Nous n’avons jamais voulu jouer les talibans de l’alimentation mais nous pensions avoir une responsabilité à ce niveau-là. Il était hors de question de stimuler la consommation de sodas et de snacks à l’école en autorisant les distributeurs. Il a donc été décidé, avec les directions, de les supprimer de toutes les écoles fondamentales, maternelles et primaires.
En fait, le retrait des distributeurs de boissons sucrées n’est pas la première mesure que nous prenons en matière d’éducation à la santé, il y en a eu beaucoup d’autres (voir encadré).
ES: Que pensiez-vous de l’annonce de l’élargissement de cette mesure à tous les établissements de la Communauté française par Marie Arena? Regrettez-vous qu’elle l’ait abandonnée? Quelles sont les causes de ce retournement de situation d’après vous?
F.H.: Je comprends la difficulté devant laquelle elle s’est trouvée. Je pense qu’il aurait juste fallu prendre plus de temps pour réfléchir à l’impact de la mesure avant de l’annoncer.
En ce qui nous concerne, nous y pensions déjà depuis 2 ans. Nous avons commencé par des choses relativement faciles à mettre en place comme les semaines de la nutrition (voir encadré). C’est seulement après que nous avons supprimé les distributeurs.
Aujourd’hui, sans l’avoir su, nous avons déjà mis en place beaucoup de choses que préconise le Plan Nutrition Santé (2) du Ministre Demotte . Mais nous l’avons fait progressivement.
Vouloir retirer les distributeurs de toutes les écoles de la Communauté française est salutaire à terme pour les enfants, mais ce n’est pas facile à organiser.
Pour Bruxelles, ça a nécessité des moyens assez conséquents. Il ne suffit pas de retirer les machines, il faut que les réfectoires deviennent des lieux agréables qui ne sont pas installés dans une petite pièce au fond de la cour…
Je peux comprendre qu’au niveau de la Communauté française tout entière, il soit difficile de consentir des investissements d’une telle ampleur en une seule fois. Bruxelles, c’est 35 000 élèves, ce n’est pas le niveau de la Communauté française! De plus, si Mme Arena avait dû imposer cette mesure par décret, cela aurait signifié qu’elle l’imposait aussi à toutes les petites communes qui n’ont peut-être pas la possibilité d’investir. Pour moi, c’est une question de moyens. Mais l’initiative est très bonne bien entendu.
Marie Arena est venue nous rendre visite à plusieurs reprises pour prendre connaissance de notre projet. C’est une forme de reconnaissance pour nous. Elle a visité les écoles, s’est informée sur nos actions… Nous devions aussi visiter avec elle la grande cuisine où les repas chauds sont préparés, mais cela n’a pas pu se faire. Je pense que c’est vraiment un projet qui lui tient à cœur mais difficile à mettre en place actuellement.
ES: Certains avancent que les distributeurs dégagent un bénéfice non négligeable pour les firmes qui les vendent mais aussi pour les établissements qui passent contrat. Vu le sous-financement du secteur de l’enseignement, il ne serait donc pas étonnant qu’on ait trouvé là une manière de renflouer quelque peu les caisses. Qu’en pensez-vous?
F.H.: En fait, les distributeurs ne sont pas vendus aux écoles, ils y sont déposés contre une petite rétribution sur le nombre d’articles vendus. Je trouve qu’éthiquement, ce n’est pas acceptable de faire du bénéfice en regard des conséquences que les produits contenus dans ces distributeurs peuvent avoir sur la santé de nos enfants.
En outre, ce qui est perçu comme bénéfice ne compensera jamais ce que la santé publique dépense pour soigner les problèmes qui découlent de la consommation abusive de ces produits. Si nous sommes si peu scrupuleux sur les conséquences sur la santé des enfants, que va-t-on leur vendre ensuite? Nous ne pouvons pas faire semblant d’en ignorer les conséquences!
Nous avons pu constater que la pose de machines dans les écoles ne représente pas un gain important pour les firmes. C’est donc la publicité dans l’école, auprès des plus jeunes, qui les intéresse. Et cela fonctionne! Certains enfants ne savent ni lire ni écrire, mais reconnaissent les grandes marques de sodas ou de sucreries! Nous avons un rôle à jouer là, celui de protéger nos enfants contre les abus des firmes agro-alimentaires qui en font de petits esclaves. Nous ne pouvons pas porter toute la responsabilité sur nos épaules (les parents en ont une aussi), mais nous ne pouvons pas favoriser cela.
A côté de l’aspect «alimentation», nous rencontrons le problème de la publicité dans les écoles. Nous devons y prendre garde aussi. Bien entendu, nous luttons à armes inégales contre les firmes qui ont beaucoup plus de moyens que nous. Il est donc primordial que les parents prennent le relais à la maison. Car l’enfant qui est éduqué à la maison et à l’école fera de meilleurs choix.
ES: Malgré la volte-face de la Communauté française, vous avez décidé de continuer sur votre lancée. Pourquoi?
F.H.: Ca ne s’est pas fait du jour au lendemain. On a mis deux ans, deux ans et demi avant de retirer les distributeurs. Il n’était pas question d’arrêter comme ça le processus.
ES: Etant donné que 10 % de nos adolescents sont considérés comme obèses, pourquoi ne pas étendre la mesure aux écoles du secondaire?
F.H. C’est en cours de réflexion. Il est bien entendu que les besoins nutritionnels des adolescents ne sont pas les mêmes que ceux des jeunes enfants. Nous avons donc besoin de l’avis d’experts pour trouver des aliments qui correspondent aux besoins des ados, en pleine croissance.
Certains disent qu’il sera difficile de le faire, mais nous procéderons d’une manière différente que pour les petits, et nous leur proposerons des produits sains et attrayants en contrepartie. Nous n’allons pas tout supprimer. Il est clair qu’au début, cela risque d’être difficile car les jeunes iront certainement acheter des sodas à la supérette du coin… De toute façon, nous ne leur interdirons pas de le faire, nous le leur déconseillerons. Nous espérons aussi que ce que nous sommes en train de semer chez les tout petits aujourd’hui portera ses fruits plus tard quand ils seront ados.
Cependant, beaucoup d’autres choses sont déjà organisées chez les plus grands. Des actions concrètes ont été menées dans diverses écoles sur l’alimentation saine, en y alliant l’aspect commerce équitable. C’est un sujet qui les intéresse. Cela donne une dimension supplémentaire au projet et le rend plus attrayant. Dans ce sens, les élèves de l’Athénée Emile Bockstael ont récemment organisé des petits-déjeuners Oxfam. Leur but était de promouvoir le commerce équitable, et donc de se positionner éthiquement, tout en veillant à choisir de bons aliments (sains).
ES: Pratiquement, comment cela se passe-t-il dans les écoles maternelles et primaires de la capitale? Les distributeurs ont-ils simplement été supprimés, ou les produits sucrés ont-ils été remplacés par des produits plus « diététiques » comme le souhaitait Mme Arena?
F.H.: Un Comité diététique a été constitué à Bruxelles. On y retrouve le médecin scolaire, les directions d’écoles, l’inspection, les cuisines bruxelloises (ce sont elles qui fournissent les denrées), le Dr Walter Burniat (3) et le dentiste Michel Devriese (4).
Ce Comité a donc choisi de faire «la guerre aux CCC» (Chips, Cola, Chocolat). Les distributeurs ont été retirés et le Comité a constitué une liste d’aliments dont il considérait qu’ils répondent aux besoins des enfants sans avoir d’effets négatifs parallèlement. La qualité de l’aliment a été prise en compte, mais aussi la quantité de celui-ci!
Il fallait prévoir des emballages avec des quantités pour une collation, pas de gros conditionnements. Une liste d’une cinquantaine d’aliments pouvant être distribués dans les écoles maternelles et primaires a été dressée (fruits frais, biscuits secs, yaourts nature…). Ces derniers remplacent donc les sodas et autres sucreries. Des fontaines à eau ont aussi été mises en place, et désormais des carafes d’eau sont disponibles au réfectoire.
Le Comité diététique se réunit à peu près tous les deux mois, pour donner des conseils et évaluer les mesures prises. Un certain nombre d’aliments considérés comme ‘recommandables’ ont été autorisés dans les écoles, mais encore faut-il voir si les enfants les consomment! Si ce n’est pas le cas, il faut en connaître la raison, pour essayer de s’adapter à leurs goûts. Les enfants ne peuvent apprécier un aliment que quand ils l’ont goûté un certain nombre de fois. Par conséquent, il faut oser leur re-proposer le même aliment, en petite quantité si nécessaire, afin de les amener à apprécier tous les aliments, de les éduquer au goût.
ES: Les enfants peuvent-ils toujours consommer des sodas et des friandises lors de la récréation? Ne craignez-vous pas qu’ils amènent dans leur cartable les friandises qui ne sont plus en vente à l’école et en consomment tout autant?
F.H.: Bien entendu, les parents peuvent toujours mettre ce qu’ils souhaitent dans les cartables de leurs enfants… Nous n’interdisons rien, nous essayons de convaincre. Il ne faut pas stigmatiser les enfants qui continuent à consommer des produits sucrés. Cela fait naître en eux des frustrations et cela ne les convainc pas. C’est très mauvais. Par contre, comme les enfants fonctionnent beaucoup par mimétisme, l’effet de groupe est très important. Il faut expliquer en classe ce qui est bon et ce qui ne l’est pas afin de conscientiser le groupe aux risques encourus, sans les empêcher toutefois de consommer ce qu’ils ont dans leur cartable.
ES: Les parents sont aussi les garants de la bonne alimentation de leurs enfants. Sont-ils impliqués dans les actions que vous menez à l’école? De quelle façon?
F.H.: Nos actions passent aussi par une «éducation» des parents. Ceux-ci reçoivent des courriers, des documents d’information, participent à des séances d’information. Cela fonctionne bien. Les différences culturelles sont parfois difficiles à gérer. En effet, le rapport au «manger» est différent d’une culture à l’autre, mais en général, ça se passe bien.
Les parents sont vite responsabilisés, surtout dans le maternel. Pendant cette période, il est facile d’aborder les parents à la sortie des classes, de discuter avec eux et de les convaincre d’adhérer à nos projets. Leurs enfants étant fort jeunes, ils ont tendance à appliquer les conseils que nous pouvons leur apporter. Et les enfants à cet âge-là écoutent encore leur enseignant. C’est donc relativement facile de leur inculquer les principes de base d’une alimentation saine.
Propos recueillis par Carole Feulien Lire aussi :

Bruxelles va plus loin que le simple retrait de distributeurs dans les écoles

Il est difficile de cloisonner les projets en éducation à la santé. Tous se recoupent. Pendant plusieurs années, la Ville a organisé des campagnes sur divers thèmes de santé. Ces campagnes commencent systématiquement par une «semaine de la nutrition», durant laquelle les élèves vont par exemple visiter des boulangeries, rencontrer des diététiciens… Chaque fois, des outils sont réalisés afin d’expliquer aux plus jeunes l’enjeu des campagnes auxquelles ils vont prendre une part active. Découvrons-les ensemble.

Petit-déjeuner

La première année, la Ville a commencé par informer et sensibiliser les enfants et leurs parents à l’importance du petit-déjeuner. En effet, énormément d’enfants grignotent tout au long de la journée parce qu’ils n’ont pas pris de petit-déjeuner. Une première campagne a donc été menée autour de ce thème, de l’importance de manger le matin pour bien démarrer la journée, pour que l’enfant ait suffisamment de forces pour tenir la matinée et être réceptif à tous les messages qui passent en classe.
Les institutrices et instituteurs du primaire et du maternel (essentiellement le maternel car, quand on a acquis de bonnes habitudes, en général on les conserve), ont constitué toute une série d’outils visant à informer les parents. Ces outils leur expliquent par exemple qu’il vaut mieux que leur enfant se couche plus tôt le soir pour se lever plus tôt le matin afin de prendre le petit-déjeuner. Ils reçoivent également des conseils sur la constitution d’un bon petit-déjeuner, et sur le fait que c’est le repas de la journée où l’on doit le moins se priver…
Des «petits-déjeuners malins» ont été organisés pour les enfants qui n’avaient pas la possibilité de manger à la maison. Ils pouvaient alors le faire à l’école. La Ville espère que la bonne habitude viendra ensuite à la maison.

Goûter

La deuxième année, c’est sur le goûter qu’ils ont travaillé, car la surcharge pondérale est évidemment aussi liée à la quantité de ce que l’on absorbe pendant la journée, entre les repas, et surtout le soir. Si les enfants goûtent entre 15h30 et 17h, et qu’ils consomment de bons aliments (du pain essentiellement), cela leur permettra de brûler ces sucres très lentement et d’arriver au souper sans avoir une fringale qui les pousse à manger des quantités astronomiques avant le coucher. Car si c’est les cas, les graisses sont stockées et c’est la prise de poids assurée. Pour cet apprentissage du «bon goûter», la Ville a fait appel au Club européen des diététiciens. Des représentants de ce club ont réalisé des campagnes de sensibilisation dans les écoles, pour les parents et pour les enfants. Les auxiliaires d’éducation ont aussi été impliquées au projet. Les enseignants, eux, ont participé aux séances d’informations et aux mini-formations organisées par le Club des diététiciens.

Fruits et légumes

La troisième année, les fruits et légumes ont été mis à l’honneur. Pendant ce temps-là, le projet de retrait des distributeurs voyait le jour.
Les frites, hamburgers, et autres aliments gras ont aussi disparu des cantines depuis longtemps à Bruxelles. Il s’agit maintenant de proposer des repas équilibré (légumes verts, volailles, poissons…). Pour donner un côté attractif à ceux-ci, le menu a été réalisé de manière ludique (sets de table avec des dessins…).
Des semaines à thème ont aussi été mises en place. A Halloween par exemple, le potiron est privilégié. Ainsi, les enfants adhèrent plus facilement car cela les amuse, et ils finissent par prendre goût à des aliments auxquels nous n’aurions jamais pensé. Les comportements se sont donc modifiés, surtout chez les plus jeunes.

Et dans le secondaire

Actuellement, la Ville s’inquiète de la pérennité de ses projets. Elle s’attèle donc à prendre des mesures similaires au niveau de l’enseignement secondaire pour continuer avec les jeunes dans la même dynamique. Il n’y a pas encore de chiffres quant à la diminution d’enfants en surcharge pondérale, mais l’on ose penser à la Ville que quand ces bonnes habitudes seront entrées dans les moeurs, la situation s’améliorera.

Les jeunes Bruxellois bougent

Faouzia Hariche se préoccupe aussi de l’activité physique. A ce niveau-là, pas mal de projets originaux sont en cours. En effet, à chaque niveau d’enseignement (maternel, primaire, secondaire), des activités sont organisées. Celles-ci sont adaptées à l’âge des participants.
Il y a des activités de psychomotricité dans le maternel. Dans le primaire et le secondaire, des actions sportives sont menées assez régulièrement, comme des tournois inter-écoles ou un cross annuel. Ces compétitions se préparent toute l’année. ‘ Comme les enfants / ados savent qu’ils vont affronter des élèves d’autres écoles et d’autres réseaux , cela les stimule beaucoup ‘, nous dit Faouzia Hariche.
Dans le secondaire, une trentaine de sports leur sont proposés. Ils participent à des après-midis sportives. Une après-midi par semaine, ils se rendent donc dans un club de basket, de mini-foot, de hockey… au choix! C’est intégré dans leur horaire.
Au niveau de la natation, tous les élèves de primaire et de secondaire vont nager, et à partir de septembre prochain, cela sera généralisé à toutes les classes de maternelle de toutes les écoles.

Enfin, Faouzia Hariche étant convaincue (5) qu’il faut travailler sur tous les plans en éducation à la santé, elle a constitué, en collaboration avec des professionnels, plusieurs outils permettant aux enseignants et animateurs d’informer les jeunes sur les assuétudes, le sida, le suicide… Ces outils sont à disposition des équipes pédagogiques qui le souhaitent.
En termes de promotion des outils, la Ville a pu compter sur la médecine scolaire. Bien entendu, les directions d’écoles ont systématiquement été réunies, elles-mêmes relayant l’information à leurs enseignants. Régulièrement, à la demande, des animations ont donc lieu en classe.
La volonté de l’Echevine de la Jeunesse et de l’Enseignement est que chaque année, quelque chose soit mis en place pour prolonger l’action…
L’éducation pour la santé , c’est très important , il faut qu’il y ait une continuité dans les projets pour sensibiliser un maximum et changer les comportements ‘, termine-t-elle.
(1) Selon les chiffres du Ministre Demotte.
(2) Voir le site https://www.pnns.be pour les détails. Nous y reviendrons.
(3) Médecin à l’HUDERF (hôpital des enfants), spécialisé dans le traitement de l’obésité chez les jeunes.
(4) Dentiste et coordinateur de la Fondation pour la santé dentaire.
(5) Et nous aussi!

Tabac: une campagne pour l’aide à l’arrêt

Le 30 Déc 20

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Si arrêter de fumer reste une épreuve souvent difficile, elle n’est pas chose impossible pour les quatre fumeurs sur cinq qui décident de mettre fin à leur dépendance au tabac.
L’Observatoire de la santé du Hainaut et la Fondation contre le Cancer proposent une nouvelle campagne d’information sur le sujet, avec l’appui de la Communauté française, des Mutualités chrétiennes et du Comité interprovincial de médecine préventive.
Les spots télé et radio mettent en scène trois fumeurs chez leur coiffeur (deux hommes, une femme). Ceux-ci lui font part de leurs difficultés d’arrêter. Ils sont alors soutenus dans leur motivation par ce dernier.
Il s’agit là d’un sympathique moyen de sensibilisation, mais heureusement, la campagne ne s’arrête pas là!

La ligne Tabac Stop

L’atout majeur de cette initiative est la ligne Tabac Stop (0800 111 00), auprès de laquelle le public peut obtenir de l’information concernant l’arrêt, ou une aide en ligne.
Des médecins et psychologues formés à la tabacologie s’y relaient tous les jours ouvrables de 15 à 19 heures.
Ils sont formés à l’écoute motivante, faite d’empathie, de compréhension et de respect.
Si l’appelant doute? On pourra entendre ses hésitations, et l’encourager à reprendre confiance. Autre but poursuivi par cette ligne gratuite : augmenter l’estime de soi. En cas de rechute par exemple, ce sera l’occasion d’expliquer que l’échec n’est pas définitif.
Les répondants ne sont pas des experts possédant toutes les solutions. Mais ils peuvent aider les fumeurs à discerner le chemin qui les mènera vers l’arrêt définitif du tabac, avec ou sans aides extérieures. En moyenne, les appels durent un quart d’heure, ce qui permet un ‘vrai’ échange.

Tabac. Et si j’arrêtais? Pourquoi? Quand? Comment?

Cette nouvelle brochure explique au «futur ex-fumeur» l’importance de la motivation pour arrêter de fumer. Elle lui propose de dresser sa propre liste de motivations qu’il pourra consulter en cas de coup dur. La brochure ne manque pas non plus de pointer du doigt les bénéfices de l’arrêt tabagique.
Le fumeur se verra également proposer des tests lui permettant d’évaluer sa dépendance physique et psychologique au tabac. Quelques pages sont consacrées aux aides possibles au sevrage (substituts nicotiniques, Centres d’Aide aux Fumeurs, Ligne Tabac Stop, etc.), et à des conseils pratiques pour éviter de replonger.
Le lecteur y trouvera enfin des adresses utiles, et des références bibliographiques intéressantes. Le tout est ponctué par des témoignages d’anciens fumeurs qui ont surmonté cette épreuve difficile qu’est l’arrêt.
Vous pouvez obtenir la brochure au numéro vert de la Communauté française (0800 20000) et au numéro vert de la Mutualité chrétienne (0800 10 9 8 7).

Arrêt du tabagisme, découvrez les secrets de la réussite!

Les Mutualités Libres proposent également au public une brochure sur le sujet. Celle-ci explique au lecteur quelles sont les bonnes raisons d’arrêter, et quelles sont les mauvaises excuses pour ne pas le faire ! Le futur non-fumeur pourra aussi tester sa motivation et sa dépendance.
La brochure passe en revue les différents préparatifs nécessaires pour parvenir à un arrêt définitif. Comme dans les autres supports, une page est consacrée au plan d’action du fumeur. La publication vous donne une multitude de conseils pour ne pas tomber dans le piège de la rechute, et des «trucs» pour résister selon la situation «déclencheuse». Enfin, les différentes aides sont aussi évoquées en fin d’ouvrage. En avant pour la liberté!

Mutualités Libres, Service de Promotion de la Santé, Rue Saint-Hubert 19, 1150 Bruxelles .
Tél. 02 778 92 11 Fax 02 778 94 04. Courriel: promotionsante@mloz.be. Internet: https://www.mloz.be

Tabac-Stop. Comment vous libérer de la cigarette

La Fondation luxembourgeoise contre le cancer a elle aussi publié une brochure sur le sujet. Celle-ci propose à son tour des conseils pour trouver la motivation d’arrêter. Elle utilise des images «chocs» qui peuvent sans doute convaincre les plus récalcitrants. Le fumeur pourra aussi tester sa motivation et sa dépendance. Ensuite, il pourra analyser son comportement de fumeur en tenant un journal, reprenant les heures auxquelles il fume, la raison pour laquelle il a fumé et la façon dont il supprimera cette cigarette quand il aura décidé d’arrêter.
Enfin, la brochure propose au fumeur d’établir son plan d’action contre le tabac et le met en garde contre les difficultés qu’il pourrait rencontrer lors du sevrage, tout en lui proposant des solutions.
Une brochure précieuse pour les personnes qui souhaitent arrêter de fumer, ou hésitent encore à franchir le pas qui leur rendra la liberté…

Vous pouvez vous procurer la brochure gratuitement ( à titre professionnel si vous ne résidez pas au Luxembourg ), ainsi que bien d’autres outils (autocollants, affiches) :
Fondation Luxembourgeoise Contre le Cancer, route d’Arlon 209 – L-1150 Luxembourg. Tél.:(352) 45 30 331.Courriel: flcc@pt.lu. Site: https://www.cancer.lu

Recommandations en médecine générale

La Société scientifique de médecine générale a publié l’an dernier ses ‘Recommandations de bonne pratique’ en matière de sevrage tabagique (une brochure de 60 pages A4) destinées à soutenir le travail du médecin de famille désireux d’accompagner la prise de décision de ses patients fumeurs, de renforcer leur motivation, d’accompagner le sevrage, de prévenir et gérer les rechutes. L’auteur est le Dr Jeannine Gailly.

SSMG, rue de Suisse 8, 1060 Bruxelles. Tél.: 02 533 09 80. Fax: 02 533 09 90. Courriel: ssmg@ssmg.be. Internet: https://www.ssmg.be .

Lutte contre le tabac à l’école

Le 30 Déc 20

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Quatre parlementaires de la majorité à la Communauté française, Anne-Marie Corbisier-Hagon (cdH), Léon Walry (PS), Jacques Gennen (PS) et Damien Yzerbyt (cdH) proposent une résolution relative au tabac à l’école, qui s’appuie sur de nombreuses rencontres avec des directions d’école, des membres du corps professoral et des délégations d’élèves. Bref, il y a clairement une demande du terrain scolaire, le tout est d’y répondre d’une façon mesurée et efficace.
Cette initiative s’inscrit dans un agenda déjà bien fourni en la matière (convention-cadre antitabac de l’OMS, programme Help de l’Union européenne, plan fédéral de lutte contre le tabagisme, plan global wallon sans tabac…).
La Communauté française pour sa part dispose de plusieurs bases légales interdisant de fumer à l’intérieur des bâtiments scolaires. On peut citer le décret du 2 décembre 1982 relatif à la lutte contre le tabagisme, l’arrêté royal du 15 mai 1990 portant interdiction de fumer dans certains lieux publics et l’arrêté royal du 19 janvier 2005 relatif à la protection des travailleurs contre la fumée.
Aussi, bon nombre d’établissements scolaires ont déjà adopté des mesures drastiques d’interdiction dans leur règlement d’ordre intérieur pour interdire de fumer dans l’enceinte de l’école, la cour de récréation y compris.
Plus récemment, il y a eu le dépôt par le MR de la proposition de décret visant à interdire de fumer dans tous les locaux fréquentés par les élèves, dans tous les lieux ouverts de l’établissement scolaire (cour de récréation et en dehors de l’enceinte de l’école) et lors des activités scolaires en dehors de l’école.
Des auditions ont été organisées dans le cadre d’une Commission conjointe éducation /santé le 8 novembre dernier. Il en ressort que les acteurs de terrain sont favorables à cette interdiction mais plaident pour des mesures de soutien pour accompagner cette mesure.
Il est indispensable de prévoir davantage de mesures de prévention, d’information, d’éducation, et de prise en charge des jeunes fumeurs. Nécessité aussi d’une politique globale de lutte contre le tabagisme en concertation avec les partenaires concernés (Centres PMS, Services PSE, associations reconnues) et les ministres ayant en charge l’enseignement et la santé.
La majorité, soucieuse de ce problème de santé publique, ne peut qu’adhérer à cette préoccupation de voir «les écoles sans tabac». Cependant, elle constate que le texte initial se limite à la pure interdiction et n’est pas assez axé sur le volet prévention et information. En outre, elle constate que bon nombre d’établissements scolaires ont déjà adopté des mesures d’interdiction dans leur règlement d’ordre intérieur.
Mais comment faire appliquer correctement cette interdiction en dehors de l’enceinte de l’école par exemple? Les enseignants n’ont pas pour mission de surveiller les élèves à l’extérieur de l’enceinte… En conclusion, on ne peut donc ignorer les difficultés sous-jacentes sur le plan de l’applicabilité de la mesure d’interdiction.
Par conséquent, la majorité, même si elle est consciente qu’il faut un signal clair, ne souhaite pas se focaliser sur cette interdiction. Sa volonté est de lutter contre le tabagisme à l’école en travaillant davantage sur un panel de mesures qui privilégie la prévention, l’information, l’éducation et l’accompagnement. Elle veut proposer des actions concrètes et des outils adéquats à tous les responsables du secteur éducatif et de la santé.

La résolution

Pourquoi une résolution? Ses initiateurs sont persuadés que la lutte contre le tabagisme sera plus efficace si elle est pensée de manière globale et planifiée et qu’elle combine plusieurs mesures complémentaires. A l’instar de ce qui se fait au plan fédéral et au niveau de la Région wallonne, ils plaident aussi pour qu’un véritable Plan soit mis en place par les deux ministres communautaires compétentes, Marie Arena et Catherine Fonck . Pour atteindre ses objectifs, ce plan devra être en cohérence avec les autres niveaux de pouvoir et des collaborations seront indispensables pour offrir un environnement scolaire favorable à la fois à la protection des jeunes non–fumeurs et à la diminution du nombre de jeunes fumeurs.
S’agissant de cette première étape qui est essentielle et urgente, une résolution adressée à l’ensemble des ministres compétents paraît la plus appropriée (1).
Dans un second temps, cette résolution va déboucher sur une proposition de décret qui prévoira l’interdiction en mettant en avant tout le volet prévention, formation et accompagnement, afin de pouvoir disposer d’une réglementation juridique claire pour la rentrée scolaire 2006-2007.

Les recommandations

Un Plan global concerté entre ministres communautaires et en cohérence avec les plans des ministres fédéral et régional.
Des écoles sans tabac , en invitant les pouvoirs organisateurs de tous les établissements scolaires organisés ou subventionnés par la Communauté française à inscrire dans leur règlement d’ordre intérieur l’interdiction de fumer dans l’enceinte de l’école et en prévoyant des sanctions proportionnées et crédibles visant un impact positif pour les contrevenants et s’inscrivant dans l’échelle des sanctions des règlements scolaires.
Des actions concrètes à mener en parallèle:
Prévention , information , éducation
Élaboration avec les conseils de participation de projets d’établissement s’inscrivant dans une politique d’information et de prévention contre l’usage du tabac.
Campagnes d’informations régulières à destination tant des élèves que des membres du personnel.
Rôle important des différents acteurs du monde de l’éducation, des services PSE et centres PMS, des associations reconnues et spécialisées en la matière.
Participation des jeunes eux-mêmes à l’information et à la sensibilisation de leurs pairs.
Participation active à des campagnes ou concours nationaux ou internationaux.
Diffusion obligatoire dans les établissements scolaires de supports d’affichage de sensibilisation.
Formation , en incitant les professionnels de l’école et de la santé (enseignants, éducateurs, agents PMS, PSE…) à suivre des formations adaptées et axées sur la prévention du tabagisme.
Accompagnement en mettant en place des projets-pilotes d’aide au sevrage et d’accompagnement avec des méthodes appropriées tant pour les élèves que pour les membres du personnel.
Bilan scolaire santé en intégrant la question du tabagisme dans le bilan de santé scolaire des élèves.

D’après une communication du cdH
(1) Au moment de boucler ce numéro, la résolution n’a pas encore été votée.

Des ‘Buddies’ aident leurs amis à arrêter de fumer

Le 30 Déc 20

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Une nouvelle campagne anti-tabac destinée aux 12-18 ans a démarré fin février, qui durera jusque fin avril. Pour accrocher le public, elle ne vise pas à confronter les jeunes aux effets nocifs de la cigarette. Au contraire, elle adopte un ton positif et décalé: l’entraide entre jeunes pour essayer d’arrêter de fumer.
La campagne est une initiative des associations Fares (1) et VRGT (2) et est financée par le Fonds fédéral de lutte contre le tabagisme mis sur pied par Rudy Demotte , Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique. Le budget est de 410.000 euros.

Soyez gentils avec les fumeurs

Deux tiers des fumeurs entre 12 et 18 ans ont déjà essayé d’arrêter de fumer mais sans y arriver. Cela montre que les différentes campagnes, les avertissements sur les paquets de cigarettes, les photos culpabilisantes… ne les aident pas beaucoup. D’où un changement de stratégie de communication.
La campagne se déroule en deux temps.
Premièrement, une campagne TV/cinéma, affichage sauvage (dans les écoles) et magazine. Nous pouvons y voir des non-fumeurs être particulièrement gentils avec des fumeurs: porter leur sac à dos sur le retour de l’école, leur offrir la toute dernière boisson fraîche du distributeur, mettre du vernis à ongle aux pieds d’une copine, ou encore encourager un fumeur à continuer à gratter sa guitare électrique alors qu’il joue visiblement comme un pied. À chaque fois, un seul slogan: «Soyez gentils avec les fumeurs. Ils vivront moins longtemps que vous.»
C’est une réalité: les fumeurs vivent statistiquement moins longtemps que les non-fumeurs. Et cette réalité d’une vie plus courte, le fumeur y sera confronté à chaque fois qu’on sera gentil avec lui. Nous faisons donc prendre conscience aux fumeurs des méfaits du tabagisme sans les accabler, les punir ou les contrarier. Tout se fait dans la subtilité et l’ironie.
La campagne ne s’arrête pas là. Après la prise de conscience, passons à l’action. Partant du principe que 2/3 des fumeurs appartenant à cette cible ont déjà essayé d’arrêter de fumer sans succès et que 80% des non-fumeurs voudraient bien aider un ami fumeur à arrêter de fumer sans savoir comment, le site internet https://www.aidonslesfumeurs.be a été développé. On y retrouve de l’information, des petits tuyaux ainsi que le système des ‘buddies’. Ce système permet d’impliquer les non-fumeurs dans la campagne. Ils peuvent s’engager comme ‘buddy, un pote qui aidera un fumeur à essayer d’arrêter, en envoyant un sms, en allant au cinéma… A lui de trouver! Ainsi, le site devient une plate-forme ludique où se rencontrent fumeurs et non-fumeurs.

Plug TV est de la partie

Les chaînes de télévision Plug TV, TMF et JIM relaient la campagne sur leurs ondes par le biais d’émissions. Des VIP comme Mervyn, David et Olivier (Plug), Pim (JIM) et An Lemmens (TMF) sont les ambassadeurs vedettes de la campagne: ils essaient ou bien d’arrêter de fumer, ou bien de devenir un bon buddy.
Mervyn a une vision très tranchée sur la cigarette mais pense pouvoir soutenir quelqu’un: « Je peux peut être aider quelqu’un à arrêter de fumer mais je pense aussi que chacun doit prendre ses responsabilités . Si une personne décide de commencer à fumer , c’est aussi à elle de se tirer d’affaire
Quant à Olivier, il essaye d’arrêter. Et pour le moment, avec succès: « Je suis suffisamment responsable pour reconnaître bien volontiers qu’il est très mauvais de fumer , mais , d’un autre côté , me sentant épicurien , il m’arrive de regretter les clopes « plaisir ». Pour moi , c’est certainement là que la cigarette est la plus vicieuse : c’est qu’elle crée une accoutumance liée à la notion de plaisir , donc finalement à la notion de vie . Et tout le monde sait que c’est tout le contraire .» Il sera également le ‘buddy’ d’un jeune fumeur. Ils se soutiendront mutuellement.
David se sent également très investi dans cette campagne: « En tant que non fumeur , je crois qu’il est possible d’aider un fumeur . D’après moi , les fumeurs sont influencés . Je vais essayer d’aider un fumeur à arrêter . S’il arrête pendant quelques jours , c’est déjà pas mal et ensuite il faut lui montrer que c’est possible ! Il ne faut pas oublier que ça reste une drogue et que ça ne doit pas être facile ! Si ça l’était , ils arrêteraient tous ! »
Un badge est également disponible comme signe de participation à la campagne. Il sera porté par les élèves qui participent mais aussi par les présentateurs des chaînes mentionnées ou tout autre personne se sentant concernée par la campagne.
Le ton à la fois compassionnel et ironique de cette campagne ne fait pas l’unanimité: nous aurons sans doute l’occasion d’y revenir dans un prochain numéro.
(1) Fonds pour les Affection Respiratoire
(2) Vlaamse Vereniging voor Respiratoire Gezondheidszorg en Tuberculosebestrijding