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african kid girl learning online on digital tablet. over shoulder mockup screen.

Déballe ta pub !

Le 22 Juin 22

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african kid girl learning online on digital tablet. over shoulder mockup screen.

Description selon l’éditeur

Matériel

  • 4 capsules vidéo (YouTube)
    Le petit déj de champion
    Papa!
    Esprit qui pétille
    Cheffe Lucie
  • Dossier théorique (PDF)
  • Fiches synthétiques (PDF)
  • Pistes pédagogiques (PDF)

Tout le matériel est disponible en ligne.

Pour profiter de toutes les fonctionnalités dynamiques, téléchargez les fichiers (PDF) sur votre ordinateur.

Concept

Cet outil digital propose 4 capsules vidéo qui abordent, avec humour, dérision et légèreté, des sujets et des angles variés du marketing alimentaire pour les jeunes : les stratégies publicitaires, l’omniprésence de la pub, l’impact de la pub alimentaire sur les enfants, le packaging, le placement de produits, le marketing d’influence… entre autres.
Il est complété (sous forme de PDF dynamiques) par un dossier théorique, des pistes d’animations pédagogiques en lien avec les capsules vidéo, et des fiches de synthèse qui reprenent les éléments théoriques essentiels.
L’outil s’adresse aux enseignants et à leurs élèves des classes de 5e et 6e années primaires (cycle 10-12 ans), ainsi qu’aux acteurs de la santé à l’école (PSE, PMS), partenaires privilégiés de la promotion de la santé. Il est également destiné aux animateurs et éducateurs amenés à encadrer les enfants (mouvements de jeunesse, maisons de jeunes, AMO, écoles de devoir, Accueil temps libre…).

Objectifs

Objectif général : donner aux enfants de 10 à 12 ans les moyens d’exercer leur esprit critique dans le cadre des stratégies publicitaires liées à l’alimentation, afin qu’ils posent des choix de consommation éclairés.

Objectifs opérationnels :
• Observer l’omniprésence de la publicité dans l’environnement immédiat (télévision, radio, Internet, arrêt de bus…) 
• Comprendre à quoi sert la publicité 
• Décoder les stratégies publicitaires et celles liées au packaging alimentaire 
• Sensibiliser aux impacts de la publicité alimentaire.

L’avis de PIPSa

Appréciation globale

Voici un outil pédagogique « tout en un » pour quiconque désire développer l’esprit critique des enfants par rapport aux stratégies publicitaires utilisées pour les inciter à consommer certains produits alimentaires. « Tout en un » demandant toutefois un travail important d’appropriation du contenu, vu la richesse et l’abondance des références/sources documentaires fournies. Celle-ci est toutefois facilitée par une structuration claire et la mise à disposition d’un document de synthèse bien utile.

La pertinence, et l’actualité de la thématique est avérée, les enfants ayant été beaucoup plus exposés aux écrans et à la publicité avec le COVID. En ce qui concerne le public cible, selon leur degré d’information/sensibilisation au sujet, certaines activités (quizz notamment) pourraient paraître simplistes. D’autres activités pédagogiques sont proposées, organisées autour de la démarche introduction-compréhension-exploration (et renforcement de l’esprit critique), à partir de techniques d’animation variées et adaptées au public. Le rôle/posture de l’animateur est cadré et précisé.

La piste sur les actions collectives fournit une belle occasion de mobilisation de la classe : elle pourrait être encore plus développée, par exemple, en proposant de recouvrir les marques sur les distributeurs dans l’école.

Les différents éléments constitutifs de l’outil sont entièrement téléchargeables et très facilement accessibles à partir du site du promoteur.

Objectifs

  • Connaître les différentes stratégies publicitaires utilisées pour les produits alimentaires à destination des enfants et des jeunes.
  • Favoriser une analyse critique des publicités pour les produits alimentaires.
  • Identifier et décoder les stratégies publicitaires.

Public cible

Enfants de 9 à 11 ans

Utilisation conseillée

  • Choisir les activités en fonction de la maturité du public cible et son niveau de connaissances
  • Séquencer l’utilisation des vidéos en fonction des objectifs définis par l’utilisateur.

Points forts

Accessibilité, rigueur, structure, sources référencées, pertinence, diversité des activités.

Où trouver l’outil

Chez l’éditeur

Mutualité chrétienne – Promotion de la santé, Chaussée de Haecht 579 Boîte 40, 1031 Bruxelles – +32 (0)2 246 48 51 – promotion.sante@mc.bewww.mc.be/inforsante. Ocarina – ocarina.be

Glossaire des principaux concepts liés à l’équité en santé

Le 1 Juin 22

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Le Glossaire des principaux concepts liés à l’équité en santé a pour objet d’aider à améliorer l’efficacité des communications et des interventions concernant les déterminants sociaux et structurels de la santé et l’équité en santé. Une terminologie et une compréhension partagées des concepts permettront d’apporter plus de clarté sur les questions d’importance et d’accroître l’incidence des mesures prises pour favoriser l’équité en santé.

La version 2022 du Glossaire des principaux concepts liés à l’équité en santé compte 34 termes (une version étoffée et élargie par rapport à celle de 2014) recensés à la suite de consultations menées auprès de professionnels et d’autres informateurs clés du domaine de la santé publique au Canada. La définition de chaque terme est le fruit d’un examen approfondi des glossaires repérés dans d’autres sources documentaires conventionnelles et non conventionnelles. Chacune a fait l’objet d’une validation par l’entremise d’un sondage d’opinion mené auprès de collègues de la santé publique d’un bout à l’autre du Canada. Pour la version francophone, un groupe de discussion a également été tenu afin d’approfondir certains concepts. Les définitions comportent des appels de note renvoyant à la description bibliographique complète de la source dans la liste des références.

En sachant que la langue obéit à l’influence du contexte et de la culture, nous avons entrepris des processus de rédaction distincts pour le glossaire des termes en français et celui des termes en anglais. En effet, nous considérons très important que les concepts et définitions qui y figurent soient adéquats, compréhensibles et applicables pour l’auditoire francophone œuvrant en santé publique et domaines connexes plutôt. Les deux versions se complètent sans représenter une traduction littérale de l’autre. Le processus s’est révélé dynamique et instructif pour les rédacteurs du glossaire, mais aussi pour les personnes appelées à donner leur avis. Le nouvel éclairage a permis de rehausser la qualité des versions dans les deux langues. Consultez le glossaire en anglais ici.

Les termes sont regroupés en quatre catégories : concepts de base, facteurs associés à l’état de santé, influences relatives, et interventions et stratégies. Chaque catégorie comporte un certain nombre de termes connexes. Tous les termes sont munis d’une zone de déroulement permettant de révéler la description et les ressources connexes du CCNDS et du RÉFIPS afin de faciliter la compréhension et l’application du concept.

N’hésitez pas à nous donner votre opinion! Avez-vous trouvé le terme que vous cherchiez? Pour nous faire part de vos commentaires ou de vos impressions concernant le glossaire, envoyez-nous un courriel au ccnds@stfx.ca

Dossier: “L’application des approches comportementales à l’action publique »

Le 1 Juin 22

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Paru en Janvier 2022, Promotion Santé Suisse pose la question : comment différents Etats s’y prennent-ils pour promouvoir et intégrer les approches comportementales à l’action publique ? Pour ensuite formuler une série de recommandations pour son application en Suisse.

Cela fait plusieurs années en effet que les organismes internationaux et les pouvoirs publics marquent un intérêt croissant pour les approches comportementales. « Nudge », l’ouvrage de Thaler et Sustain publié en 2008 [1], marqua un tournant quant à l’application de ces démarches dans l’action publique. Et dès 2020, la période du covid a exacerbé l’intérêt pour les approches comportementales en lien avec la santé publique.

Les approches comportementales ?

D’après l’OCDE, « Les approches comportementales dans l’action publique (behavioural insights en anglais) sont des démarches basées sur des données probantes générées notamment par expérimentation, mais aussi par d’autres méthodes (p.ex. enquêtes, entretiens en profondeur, focus groups), dont l’ancrage théorique se trouve dans les sciences comportementales (notamment économie comportementale, psychologie sociale et cognitive, marketing, sociologie) et dont le but est de développer une action publique meilleure et plus efficace. » [2]Les approches comportementales sont, d’après plusieurs études, efficientes, complémentaires à d’autres et efficaces (cfr. la bibliographie du dossier). Promotion Santé Suisse souligne ensuite qu’elles « peuvent être très bon marché tout en ayant un impact élevé. (…) Elles ont cependant soulevé des critiques qui peuvent se catégoriser en deux camps, trop paternalistes ou, paradoxalement, trop libérales. Néanmoins, elles sont de manière générale bien acceptées par les populations. »

Parmi celles-ci, le focus est mis dans ce dossier sur le marketing social , le nudging et l’économie comportementale, en lien avec la promotion de la santé ou la santé publique. Voici les explications proposées dans ce dossier :

« Le marketing social est une approche comportementale qui intègre les concepts du marketing tels que la segmentation, le positionnement ou les marques en vue d’influencer les comportements pour le bien des individus et de la société ».

« Un nudge est un «aspect de l’architecture du choix qui modifie le comportement des gens d’une manière prévisible sans interdire aucune option et sans changer significativement leurs incitatifs économiques» (« Nudge »,Thaler & Sunstein, 2008, p.6). Un nudge est un output des approches comportementales parmi d’autres. Par exemple, dans une cafétéria, un nudge pourrait consister à placer la nourriture saine à hauteur des yeux et la nourriture moins saine en retrait »

Etudes de cas

Quatre Etats, avec chacun un différent type d’institutionnalisation de ces approches comportementales, sont examinés :

  • Grande Bretagne : le rôle d’inspirateur de la Behavorial Insights Team
  • Allemagne : le rôle central mais discret de Wirksam Regieren
  • France : un effort centralisé, mais un développement relativement lent
  • Canada : un modèle avancé, en réseau, mais coordonné centralement

Promotion Santé Suisse dégage ensuite des pistes de réflexion… centrées sur la Suisse bien entendu, mais qui nous intéresseront aussi en Belgique.

Enfin, le dossier propose une blibliographie fournie sur la question des approches comportementales dans l’action publique.

[1] « Nudge : la méthode douce pour inspirer la bonne décision » (paru en anglais sous « Nudge : Improving Decisions about Health, Wealth and Hapiness »), Thaler, R.H. & Sunstein, C. R. (2008). Penguin.

[2] Cette explication a été adaptée, par Promotion Santé Suisse, de plusieurs sources : https://knowledge4policy.ec.europa.eu/behavioural-insights_en, https://www.oecd.org/fr/gov/politiquereglementaire/behavioural-insights.html et de OCDE (2019). Delivering Better Policies Through Behavioural Insights: New Approaches. Organisation de coopération et de développement économiques.

L’OMS lance une série d’aide-mémoire consacrés aux inégalités en matière de santé environnementale en Europe

Le 7 Avr 22

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Alors que les facteurs de risque environnementaux sont responsables d’au moins 15 % de la mortalité dans la Région européenne de l’OMS, les groupes vulnérables sont plus susceptibles que les autres de faire partie des 1,4 million de décès annuels en raison des inégalités en matière d’exposition environnementale.

Afin d’apporter la preuve et de rendre compte de l’ampleur de ces inégalités dans les pays, l’OMS a lancé les 7 premiers numéros d’une série d’aide-mémoire sur les inégalités en matière de santé environnementale liées aux conditions de logement ainsi qu’à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Ces aide-mémoire révèlent, par exemple, que les ménages monoparentaux vivant dans la pauvreté risquent 3 fois plus d’être confrontés à des problèmes de chauffage en hiver, et que les groupes les moins nantis sont au moins 5 fois plus susceptibles d’obtenir leur eau potable de sources potentiellement insalubres.

« Les données collectées montrent que dans tous les pays de la Région européenne de l’OMS, les sous-groupes de population défavorisés peuvent présenter des niveaux d’exposition aux facteurs de risque environnementaux nettement plus élevés que les sous-groupes favorisés. Il s’agit d’une constatation vraiment inquiétante pour nous tous, spécialistes de la santé publique », explique Francesca Racioppi, cheffe du Centre européen de l’environnement et de la santé de l’OMS.

La réduction de nombreux risques en matière de santé environnementale observée ces dernières années témoigne de l’efficacité des interventions environnementales quand il s’agit de prévenir les effets sanitaires, même si celles-ci échouent souvent à protéger les populations vulnérables. Par conséquent, des stratégies locales et spécifiques au pays, ciblant les sous-groupes de population les plus exposés, sont nécessaires pour atténuer efficacement ces inégalités.

« Les données sur les inégalités présentées dans les aide-mémoire nous incitent à prendre davantage en compte les impacts des réglementations nationales sur l’équité, et devraient être reconfirmées et interprétées à l’aide des données et des cadres politiques nationaux », explique Sinaia Netanyahu, responsable du programme d’évaluation de l’impact sur l’environnement et la santé au Centre européen de l’environnement et de la santé de l’OMS.

Le Programme de travail européen 2020-2025 met en avant la nécessité de formuler des informations stratégiques sur les niveaux et les inégalités de santé et de bien-être. Conformément à cette priorité, ces aide-mémoire sur les inégalités en matière de santé environnementale créent des opportunités de dialogue politique national sur ce sujet, notamment sur la santé et le bien-être des groupes marginalisés, mal desservis et vulnérables.

Cette série d’aide-mémoire est produite avec le soutien du centre collaborateur de l’OMS contre les inégalités en matière de santé environnementale de l’Institut de recherche en santé publique et en sciences infirmières de l’Université de Brême (Allemagne), et fait suite aux 2 rapports d’évaluation européens publiés par l’OMS/Europe dans ce domaine en 2012 et 2019.

« La surveillance et l’évaluation continues de l’ampleur des inégalités en matière de santé environnementale s’avèrent indispensables pour élaborer des politiques et des interventions adéquates et réduire les écarts grandissants au sein de nos sociétés », explique Gabriele Bolte, cheffe du centre collaborateur de l’OMS à l’Université de Brême.

Le centre collaborateur s’est engagé à procéder, chaque année, à la mise à jour d’une série d’aide-mémoire sur les indicateurs afin d’assurer une surveillance en temps voulu et cohérente des inégalités en matière de santé environnementale, et de soutenir les États membres de la Région européenne de l’OMS en leur fournissant les données et les informations exploitables nécessaires.

Pour découvrir ces aides-mémoires, rendez-vous sur https://www.euro.who.int/fr/health-topics/environment-and-health/social-inequalities-in-environment-and-health/environmental-health-inequalities-fact-sheet-series-2022

discussion at session

Acteurs de santé et usagers :
quelles relations, quelle communication ?

Le 24 Mar 22

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Quand l’asbl Question Santé est née en 1981, l’information en matière de santé était aux mains du pouvoir médical. Il n’y avait pas moyen d’accéder à cette information sans passer par les professionnels de la santé. L’enjeu était donc de donner, à tous, l’accès à cette information. Mais, aujourd’hui, ce défi est bouleversé. Car l’information est partout. Et la crise sanitaire n’a fait que renforcer cette tendance. Dans le dossier thématique 2021-2022 de Bxl Santé, intitulé « Relations et communication entre acteurs de santé et usagers : confiance, méfiance, défiance », la question des relations entre soignants-soignés et plus largement de la communication entre acteurs de la santé et usagers est envisagée, dans le contexte particulier de cette pandémie.

discussion at session

La manière dont les relations s’établissent entre les acteurs de santé et les usagers a profondément évolué au cours de la deuxième partie du XXe siècle, tout comme la communication entre ces protagonistes. Ces relations ont clairement été influencées par des mouvements sociétaux visant à redéfinir les rapports au savoir et à l’autorité, dans toute une série de secteurs de la société, dont la médecine.

En 2002, la Belgique vote une loi qui énonce des droits pour les patients, lesquels ont remodelé considérablement la façon d’envisager la relation médicale, le partage des connaissances médicales et la participation des patients comme acteurs de leur santé.

Dans un premier chapitre du dossier « Relations et communication entre acteurs de santé et usagers : confiance, méfiance, défiance », Jean-Philippe Cobbaut, juriste et philosophe (Université catholique de Lille), et Guy Lebeer, sociologue et professeur émérite de l’ULB, envisagent les conditions d’émergence de la loi, les grands principes qui la traversent et l’impact qu’elle a pu avoir sur la relation médecin – patient. Cela suppose la reconnaissance d’un patient qui sait ce qui est bon pour lui et qui prenne sa place, notamment au travers des associations de patients réunies au sein de la LUSS, mais aussi une posture dans le chef des soignants qui informent, éclairent afin de permettre à ce patient de se positionner. D’où la nécessité de se former à ce dialogue. Un tel rééquilibrage passe aussi par d’autres modalités dans l’organisation des soins et de la prise en charge, notamment pour les personnes âgées en maison de repos. Le dossier aborde la méthode TUBBE1 , mise en valeur par la Fondation Roi Baudouin.

Confiance, méfiance, défiance

Trois autres chapitres examinent ces questions autour de la communication entre acteurs de la santé et usagers.

Tout d’abord, dans la prise en compte de la diversité. Communiquer est un exercice complexe et peut-être davantage encore en promotion de la santé. Que faut-il communiquer et comment le faire quand on souhaite encourager des comportements plus favorables à la santé ? La pandémie liée au Covid-19 montre que la stratégie de communication à destination du grand public a ses limites. En effet, des recherches ont mis en lumière que les mesures anti-Covid ont été difficilement compréhensibles et applicables pour toute une partie de la population, dont les personnes les plus précaires.

Les associations proches des groupes les plus vulnérables de la société se sont également préoccupées de communiquer. Comment garder la proximité avec son public ? Que comprennent les usagers/bénéficiaires/citoyens de cette crise, qu’en disent-ils ? Bxl Santé a interrogé Camille Fortunier, chercheuse auprès du GERME, le centre de sociologie spécialisée de l’Université Libre de Bruxelles, et a également approché trois organismes (l’asbl L’ilot, ATD Quart Monde, la plateforme Prévention Sida) travaillant avec des personnes sans-abri, des personnes pauvres ou encore dans le secteur de la prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles.

Avec la crise sanitaire, c’est la relation de confiance dans les objets, les autres susceptibles de nous contaminer, mais aussi dans les autorités censées nous protéger, qui a été malmenée. Dans un chapitre consacré à la crise sanitaire et à la gestion/communication de crise, Mark Hunyadi, philosophe et professeur à l’UCL, se penche sur les fondements de cette notion de confiance qui cimente notre rapport au monde. Si la méfiance, voire la défiance vis-à-vis des autorités politiques et dans les médias préexistaient, elles se sont renforcées avec le Covid. L’utilisation des experts comme paravent par les politiciens n’a pas aidé à donner une impression de cohérence dans la gestion de cette crise. La question est abordée en compagnie de Grégoire Lits, chercheur dans le domaine de la communication à l’UCL et Céline Nieuwenhuys, secrétaire générale de la Fédération des Services  (Sociaux (FdSS) et experte auprès du GEMS. La division de la population s’est aussi marquée autour de la confiance accordée dans le système de soins de santé. Une étude de Renaud Maes, rédacteur en chef de la revue Nouvelle et chercheur, a interrogé des jeunes de quartiers défavorisés sur le sentiment de défiance vis-à-vis de notre système de santé et des autorités dans le contexte de crise. D’où la nécessité de recréer du sens et du collectif, avec les dispositifs Relais d’Action de Quartier (RAQ) et Bureaux de recherche et d’investigation commun sur les réparations (BRICo) mis en œuvre par la FDSS.

Des outils pour améliorer la santé et le bien-être

Dernière tranche de ce dossier thématique : la question des outils de communication, susceptibles de transformer les comportements de santé. Deux chercheurs de l’UCLouvain, Sandrine Roussel et Grégoire Lits, ont proposé des éléments de réponse, à la lumière de la crise. Entre autres sujets, ils ont évoqué la question de la confiance des citoyens dans les sources d’informations, la surabondance d’informations et l’impact de la crise sur la communication en santé.

Bxl Santé s’est intéressé aux outils de communication réalisés par des acteurs de terrain bruxellois, dans des domaines aussi diversifiés que l’hypersexualisation et les normes de beauté sur les réseaux sociaux, avec la campagne « Je poste donc je suis ?! » de la Fédération des Centres de Planning Familial des Femmes Prévoyantes Socialistes, la communication de l’asbl Alias, une association active auprès des travailleur·se·s du sexe, ou encore le projet Innoviris porté par Question Santé, Cultures & Santé et le Service de promotion de la santé UCLouvain (IRSS/RESO) qui vise le développement de l’esprit critique chez les jeunes confrontés aux fake news.

Pour découvrir le dossier thématique 21-22 de Bruxelles santé

Le magazine Bxl Santé (publication de l’asbl Question Santé) s’adresse aux professionnels de la promotion de la santé, du social, du secteur ambulatoire et aux politiques. Il est également accessible à toutes les personnes intéressées par les questions autour du social et de la santé. Envoyé cinq fois par an, par e-mail, l’e-Mag Bxl Santé allie des dossiers, des articles longs, ainsi que des liens vers d’autres sites et articles: https://questionsante.org/nos-productions/promotion-de-la-sante/bruxelles-sante/.

Un dossier thématique annuel vient compléter l’offre de contenus. Le dossier thématique Bxl Santé 2021-22 porte sur les « Relations et communication entre acteurs de santé et usagers : confiance, méfiance, défiance ».Dans un ouvrage téléchargeable en PDF sur le site de Question Santé (www.questionsante.org) ou en version papier à la demande, toutes ces questions sont développées dans un souci de vulgarisation et de réflexion, accessible à toute personne et organisation intéressée par les questions relatives à la relation de soins et la communication entre soignants et soignés.

[1] D’après le site de la Fondation Roi Baudouin, « le modèle TUBBE est un modèle d’organisation et de gestion appliqué par différentes maisons de repos et de soins dans une commune rurale de l’ouest de la Suède. Qu’est-ce qui est proposé ? Un endroit fonctionnel, attractif et agréable où les personnes âgées peuvent vivre pleinement leur vie, un lieu de travail plaisant et motivant pour le personnel et un environnement qui encourage les résidents à redoubler d’énergie et valoriser leurs capacités afin de donner davantage de sens à leur vie. » Plusieurs projets pilotes ont été lancé en Belgique, suite à des rencontres avec les initiateurs suédois.

Les nouvelles fiches méthodologiques de communication en promotion de la santé

Le 24 Mar 22

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Le service de Promotion de la santé de Question Santé, propose des outils méthodologiques afin d’accompagner les professionnels de la santé dans un projet de communication.

Les outils méthodologiques conçus par le service Promotion de la santé servent de guide pour entreprendre ou évaluer des actions de communication, quelle que soit l’envergure de celles-ci (affiche, brochure, site web, article de presse…).

Ces outils, proposés sous forme de fiches, sont destinées aux professionnels de première et deuxième ligne du secteur santé-social qui souhaitent s’y retrouver dans ce domaine complexe qu’est devenue la communication en promotion de la santé.

Ces fiches ont été créés suite à différents constats rencontrés dans notre pratique de travail au cours des dernières années.

1. Difficultés et préoccupation des professionnels de première ligne au moment de savoir :

  • Comment faire pour relever les réels besoins de nos publics et pour identifier avec quels partenaires travailler ?
  • Comment arriver à toucher le public ?
  • Comment « activer les gens » et les faire « bouger » ?
  • Comment travailler avec peu de moyens financiers et humains ?
  • Comment hiérarchiser l’information de communication ?

2. Multiplication d’outils disponibles et difficulté des professionnels de s’approprier ces outils.

L’objectif de ces fiches, est de proposer une aide méthodologique et pratique en matière de communication dans le domaine de la santé et du social. Il s’agit de « marier » les théories de la communication, les concepts et techniques du marketing social, d’une part, avec les valeurs et les objectifs de promotion de la santé, d’autre part.

Ce qui constitue un sacré pari !

Pour découvrir les fiches méthodologiques, rendez-vous ici .

sourire

Des Racines et des Elles

Le 25 Fév 22

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Au commencement, une question : ‘comment aborder la consommation tabagique avec les femmes ?’. C’est au fil de rencontres et d’une belle expérience participative que naît ‘Des Racines et des Elles’. A la fois témoignage de l’expérience vécue par un groupe de femmes durant trois ans, ‘Des Racines et des Elles’ est aussi un outil riche, créé par et pour des femmes, pour aborder de manière défocalisée les consommations et le bien-être. L’équipe Prévention Tabac du FARES nous raconte ces rencontres qui ont initié ‘Des Racines et des Elles’.

interconnecter

La formation d’un groupe de parole

« Cela faisait quelques années déjà que le Service Prévention Tabac du FARES asbl (Fonds des Affections respiratoires) souhaitait développer une approche spécifique pour les femmes, en amont ou en aval de leur consommation, et qui dépasse le seul prisme de la maternité (la grossesse ou la vie avec les enfants) », nous raconte Bérengère Janssen, chargée de projet au FARES asbl. C’est en 2017, au détour d’un stand au salon de la santé de Charleroi, que l’équipe rencontre une animatrice de Vie Féminine, un mouvement de femmes qui lutte contre toutes les formes de violences et de discriminations qui touchent les femmes . L’envie de « faire quelque chose » ensemble est réciproque, et prend la forme, quelques mois plus tard à Fleurus, d’un groupe de parole sur les consommations et le bien-être, exclusivement réservé aux femmes.

Certaines de ces femmes se rencontraient déjà auparavant, grâce à Vie féminine, autour de la thématique de la santé. Mais la question du tabagisme par exemple n’avait pas encore été abordée. Aborder la thématique d’entrée de jeu ne recueillit néanmoins pas l’enthousiasme espéré. « Alors nous avons proposé aux femmes de se réunir autour de la question plus large du bien-être, de la détente, du temps pour soi. » Le succès fut au rendez-vous, une dizaine de femmes se sont ainsi réunies durant plus de 25 séances mensuelles…

« Ceci répondait davantage à leurs attentes et leurs besoins, et c’était aussi l’occasion pour nous de concrétiser une approche défocalisée de la prévention, en accord avec la philosophie de la promotion de la santé dans laquelle nous nous inscrivons » (Bérengère Janssen FARES).

Les compétences psychosociales

Au départ, le groupe, encadré par une animatrice de Vie Féminine et du FARES, fonctionne ‘à tâtons’, une dynamique se crée, un cadre de fonctionnement est posé, des animations sont proposées… Toujours dans une démarche participative impliquant l’ensemble des femmes du groupe. Au fur et à mesure des rencontres, l’équipe du FARES affine son approche mais ressent le besoin de se rattacher à un cadre conceptuel. D’évidence, c’est celui des compétences psychosociales qui s’impose et qui fait le lien entre leurs animations, le cheminement du groupe et leurs souhaits.

D’après l’OMS, les compétences psychosociales représentent « la capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C’est l’aptitude d’une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adaptant un comportement approprié et positif, à l’occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement. (…) ». Elles sont listées au nombre de 10 (regroupées par couple) :

  1. Apprendre à résoudre des problèmes / apprendre à prendre des décisions
  2. Avoir une pensée créative / avoir une pensée critique
  3. Savoir communiquer efficacement / être habile dans les relations interpersonnelles
  4. Avoir conscience de soi / avoir de l’empathie pour les autres
  5. Savoir gérer son stress / savoir gérer ses émotions

Les compétences psychosociales sont reconnues, plus spécifiquement, comme des facteurs de protection pour prévenir les conduites addictives (en amont, avant une consommation, mais aussi en aval dans un processus de re-consommation ou de sevrage) ; elles constituent plus largement une ressource fondamentale pour une meilleure santé et un meilleur bien-être. Elles permettent d’augmenter son pouvoir d’agir sur sa santé.

Une boite à outils et un témoignage

En cours de route, l’équipe du FARES, avec Vie Féminine, souhaite garder une trace de l’expérience que le groupe est en train de vivre. Les animatrices, avec l’aide des femmes, retracent les rencontres passées et capitalisent les moments forts. Elles mettent le tout en musique pour aboutir à une boite à outils permettant de travailler les compétences psychosociales. Il est en effet possible d’utiliser et combiner librement cet outil selon les besoins de chaque futur projet et de chaque groupe.

« L’engouement des femmes et leur volonté de témoigner de leur expérience pour inspirer d’autres groupes de femmes fut une belle surprise pour nous. Chacune avec leur singularité et leurs ressources ont participé à la création de l’outil en écrivant un témoignage, en mettant à disposition leurs textes, peintures, photographies, etc. » (Bérengère Janssen, FARES).

Les femmes du groupe ont participé à chaque étape de la construction de l’outil et l’ont alimenté tout du long. D’autres partenaires s’ajoutent également en cours de route : le Centre local de promotion de la santé (CLPS) de Charleroi-Thuin apporte un appui méthodologique pour sa rédaction, et l’asbl Femmes et Santé son éclairage genré en promotion de la santé.

Outil et source d’inspiration

L’outil est destiné aux professionnel.les ou à toute personne souhaitant animer un groupe de femmes autour de la question du bien-être et des consommations au sens large. Il se veut avant tout « une source d’inspiration pour de futurs projets », insiste Bérengère Janssen. Il ne dicte pas de méthode et laisse une grande place à la liberté et à la créativité de chacun.e. « La diversité des supports permet de les adapter et de se les réapproprier à son rythme, selon les spécificités de son public et des conditions d’animation réunies (le temps disponible, l’environnement, etc.) »

« Des Racines et des Elles » a pour objectif de favoriser une démarche communautaire de la santé et du bien-être, qui permette aux femmes de

  • s’approprier des outils/ressources qui peuvent les renforcer dans leur vie quotidienne en créant plus d’autonomie, de conscience de soi, etc., et viser ainsi davantage d’émancipation ;
  • se découvrir/se redécouvrir individuellement et au sein d’un groupe :
  • faire partie intégrante d’une communauté qui favorise la libération de la parole, la création/le renforcement du lien social, l’identification à ses pairs.

Par et pour des femmes

L’outil s’adresse aux femmes et a été pensé sur base des échanges au sein d’un groupe non-mixte. Préconisée dès le départ par Vie Féminine, cette approche permet un espace d’échange, libéré de tensions ou de rapports de pouvoir liés au genre, où les femmes vont, dans une dynamique collective d’échange, se renforcer individuellement et collectivement.

Ainsi, l’outil ‘Des Racines et des Elles’ convient davantage à des groupes de femmes. Il peut toutefois être adapté à un groupe d’hommes. Dans le cas où les animations seraient prévues pour un groupe mixte, l’équipe insiste sur une réflexion préalable de chaque animateur.trice sur les impacts que cela aura sur le groupe, la libération de la parole et les jeux de pouvoir ou domination. Comme l’explique Bérengère Janssen, « les femmes du groupe de parole ont d’elles-mêmes souligné cet aspect fondamental au cours des évaluations et des séances de présentation de l’outil ».

sourire

Que retrouve-t-on dans l’outil ?

  • Un guide d’animation ;
  • 10 fiches de repères théoriques sur les compétences psychosociales, illustrant leur place dans la vie quotidienne ;
  • 13 fiches ‘Incontournables’ rassemblant les éléments d’animation pour former le groupe, créer sa dynamique et poser les bases de son fonctionnement. Les textes de guidance des méditations régulièrement utilisées s’y trouvent également ;
  • 16 fiches animation variées balayant les intelligences multiples ;
  • ainsi que du matériel (des photos expressions, une paire de cymbales, du matériel de bricolage nécessaire).

L’originalité de l’outil réside dans le mapping imaginé qui permet de l’utiliser à la carte. Par exemple, pour chaque compétence psycho-sociale, une combinaison d’animations est proposée, accompagnée des fiches ‘Incontournables’ ciblées, pour approfondir tel ou tel aspect de la compétence en question.

Diffusion de l’outil et perspectives

Pour l’instant, l’équipe du FARES diffuse et promeut ce nouvel outil, paru en fin d’année 2021, par le biais d’ateliers découverte et d’expérimentation. « A la suite de ces ateliers, nous espérons aboutir à des demandes d’accompagnement, qu’elles soient d’ordre méthodologique, de co-animation, de soutien pour le recrutement d’un groupe de parole, etc. En parallèle, nous nous lançons dans de nouvelles expériences d’animation avec d’autres groupes de femmes. », nous explique Bérengère Janssen.

De plus, « Des Racines et des Elles » ayant été le fruit d’une expérience avec un groupe unique, ayant ses propres spécificités, il faudra l’adapter ou le mettre à jour à l’avenir, avec les retours d’autres expériences. Ainsi, un onglet « évaluation » est disponible sur le site. L’équipe reste également disponible par mail ou téléphone pour en discuter.

Enfin, pour la petite histoire, le groupe de parole initial de Fleurus ne s’arrête pas là, les femmes poursuivent désormais ces temps de rencontre entre elles, avec régularité et en toute autonomie… Objectif atteint !

Participer à un atelier découverte

Le Fares et ses partenaires proposent des ateliers découverte de l’outil. Ils sont l’occasion de partager sa philosophie et son contexte de création, et plongent dans une exploration pratique des différents éléments d’animation.

Pour plus d’information : https://desracinesetdeselles.be/ateliers-decouverte/

Où se procurer l’outil ?

Rendez-vous sur https://desracinesetdeselles.be

Le sac-à-dos complet pour les animations est disponible en prêt auprès des antennes de Vie Féminine, à la bibliothèque du FARES, à celle de Femmes et Santé et auprès des différents Centres locaux de promotion de la santé (CLPS) (Brabant wallon, Bruxelles, Hainaut Occidental, Huy-Waremme, Mons-Soignies, Namur, Liège, Luxembourg, Verviers, Charleroi-Thuin)

Le FARES

Le FARES (Fonds des Affections Respiratoires asbl), est une asbl qui se consacre à la lutte contre la tuberculose, à la prévention et à la gestion du tabagisme, et à l’information sur d’autres affections respiratoires chroniques.

Retrouvez toutes les informations sur https://www.fares.be/

Vie Féminine

Vie Féminine est un mouvement d’éducation permanente féministe qui lutte contre les inégalités que subissent les femmes. « Forte de son réseau, Vie Féminine agit pour l’émancipation de toutes les femmes, pour faire entendre leurs voix dans l’espace public, créer des espaces de solidarité, combattre les injustices et modifier les lois. » Découvrez leur projet social et politique, la présentation du réseau (déployé dans toute la Wallonie et en région de Bruxelles-Capitale), leur mission d’éducation permanente et les nombreuses ressources disponibles sur www.viefeminine.be

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Des pISTes ? DépISTe !

Le 27 Jan 22

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Le groupe des Points Relais Sida se mobilise pour créer son propre support d’animation : « Des pISTes ? DépISTe ! ».   Sous la forme d’un jeu de table, ce nouvel outil est destiné à aborder la question des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) avec les jeunes. Des modes de transmission aux traitements, en passant par le dépistage ou la remise en question de nos représentations et idées préconçues, toutes ces thématiques pourront trouver leur place dans le cadre d’une partie de jeu. L’idée est de découvrir en groupe, au gré des indices reçus, un personnage-mystère sélectionné secrètement par le dépisteur (l’animateur ou animatrice).

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Ce jeu est le fruit d’un travail de longue haleine mené par le groupe des Points Relais Sida (PRS) de la Province de Namur avec le Service de santé affective, sexuelle et de réduction des risques (SASER).

Qui sont ces Points Relais Sida ?

Ils et elles sont une vingtaine de professionnel.le.s référent.e.s pour la prévention IST/ VIH. Leur mission : transmettre des informations valides, pertinentes et actualisées à leurs publics jeunes, répondre à leurs interrogations ou les orienter vers un service adéquat si nécessaire.

Tous et toutes travaillent en Province de Namur mais proviennent de divers secteurs professionnels : maisons de jeunes, centres de Planning familial, centres d’informations pour jeunes, services de prévention, centres Promotion Santé à l’Ecole… Leur point commun est cette mission de prévention en matière de vie affective et sexuelle, auprès d’un public cible principalement constitué d’adolescent.es ou de jeunes adultes, pour laquelle ils se forment en continu. Plusieurs d’entre eux et elles possèdent le label EVRAS Jeunesse, délivré par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ce réseau dynamique s’est formé il y a une trentaine d’années déjà, à l’initiative du SASER qui le coordonne. Mensuellement, les Points Relais Sida se réunissent pour réfléchir à leur pratique, penser de nouveaux projets en matière d’EVRAS en adéquation avec les besoins du terrain, se familiariser avec les nouvelles campagnes de prévention, voire participer à leur test/évaluation avant de les diffuser au public-cible, découvrir les nouveaux outils pédagogiques à utiliser voire en créer…

Une recherche exploratoire et des constats

Il y a un peu plus de 5 ans, le groupe des Points Relais Sida a constaté le manque de support attractif pour aborder la question des IST avec les jeunes alors que, paradoxalement, on constate une constante augmentation de ces infections. Les professionnel.les ont donc réfléchi à la meilleure manière d’assurer leur rôle de sensibilisation auprès des jeunes. En outre, le sujet leur semblait complexe, les IST sont multiples et avant de prévoir ces animations spécifiques, il était nécessaire de connaître davantage les différentes infections.

Une analyse des besoins fut menée en partenariat avec le SASER, les Points Relais Sida et l’Asbl Belgik Mojaik. Cette recherche exploratoire réalisée au moyen de questionnaires remplis par les Points Relais Sida et leurs jeunes a permis d’établir différents constats :

  • des brochures existent mais peu d’outils pédagogiques abordent les IST ;
  • les publics cibles méconnaissent l’existence et les risques de certaines IST, de leurs modes de transmission, de prévention et traitements ;
  • les publics cibles rencontrés via les Points Relais Sida méconnaissent les lieux où trouver des informations sur les IST ;
  • il existe un manque d’accès aux dépistages des IST (méconnaissance des formes de dépistage et des lieux où les réaliser);
  • le sujet est très peu abordé par les médecins généralistes.

En outre, l’augmentation des IST en Belgique – chlamydia en tête chez les jeunes – était mise en évidence par les données épidémiologiques de Sciensano (2016).

Face aux besoins identifiés par ces constats, le SASER et le groupe des Points Relais Sida décidèrent ensemble de créer leur propre support d’animation qui se voulait à la fois ludique, attractif et informatif.

Deux publics ciblés 

Dès lors, l’outil vise d’une part les professionnel.les, en répondant à leur besoin d’information et de mise en place d’animation sur la thématique des IST ; et d’autre part, les jeunes âgés de 14 à 25 ans fréquentant leurs services.

Pour ces jeunes, les objectifs formulés et visés sont les suivants :

  • améliorer leurs connaissances sur les différentes IST, sur les risques ainsi que sur les modes de transmission et moyens de prévention de celles-ci ;
  • améliorer leur recours au matériel de prévention et de réduction des risques ;
  • améliorer leur communication avec leurs médecins généralistes et spécialistes concernant leur santé affective et sexuelle ;
  • contribuer à les responsabiliser par rapport à leur santé : qu’ils puissent aller eux-mêmes et elles-mêmes demander de l’information aux personnes compétentes et recourir au dépistage, si nécessaire.

Un apport riche, varié et interdisciplinaire

La force du groupe de travail (constitué de membres du SASER et des Points Relais Sida) fut la diversité des formations et des expertises de ceux et celles qui l’ont constitué (infirmière sociale, sexologues, assistant.e.s soci.aux.ales, licenciées en sciences de la santé publique, éducateurs et éducatrices, animateurs, psychologues…), tous et toutes travaillant sur le terrain au contact de jeunes.

De plus, ce collectif a pu bénéficier du soutien de plusieurs professionnel.les de la santé émanant de différents services provinciaux et sensibilisé.es à l’éducation et la promotion de la santé lors d’une journée créative.

La maquette du jeu a été réfléchie et conçue sur plusieurs mois, donnant aujourd’hui naissance à la boite « Des pISTes ? DépISTe ! ». Les contenus de l’outil ont été validés grâce à l’expertise de médecins spécialistes exerçant sur le terrain (services de prévention spécialisés VIH/IST : le SASER et l’asbl SIDASOL de Liège) et grâce à la spécificité de certains agents sensibilisés aux questions des diversités des orientations sexuelles et de genre ainsi qu’aux thématiques de réduction des risques liés à l’usage de produit.

L’expérience en secteur jeunesse, la créativité et le partenariat solide avec le graphiste Ian De Haes ainsi que le soutien de l’AVIQ (qui a cru en notre projet en le subventionnant) ont été les facilitateurs qui ont permis la concrétisation de cet outil attractif et finalement sa diffusion plus large, allant bien au-delà du réseau des Points Relais Sida travaillant en Province de Namur.

Par contre, les contraintes liées à la situation sanitaire auront été un frein, nous empêchant de tester à souhait notre outil pédagogique avant sa finalisation.

« Des pISTes, dépISTes » en pratique…

Le concept 

Il s’inspire de « Profiler », un jeu qui fonctionne très bien avec le public adolescent. Il s’agit de découvrir en groupe quel personnage mystère a été sélectionné par le dépisteur, en procédant par élimination, petit à petit, grâce aux indices (cartes Action) placés par le dépisteur en fonction de leur probabilité sur un curseur. Le groupe va discuter et réfléchir ensemble à ce qui justifie de garder ou pas tel personnage. Il va éliminer un à un cinq personnages jusqu’à trouver le personnage mystère.

Le support

Le matériel comprend un plateau de jeu A3 avec son pion, un livret pédagogique, 6 cartes + 6 tuiles numérotées, un curseur, un tableau des IST grand format, 52 cartes ‘personnage’, 115 cartes ‘action’, des cartes quizz et les règles du jeu.

Trois versions ‘grand format’ sont disponibles (sur demande) afin de pouvoir proposer des animations de groupe (comme les classes, par exemple), tout en respectant les mesures sanitaires en vigueur.

Le nombre de joueurs

A partir de 3 personnes.

Conseil avant de vous lancer dans l’aventure

Ce jeu transmet énormément d’informations pratiques et théoriques, il met en situation des personnages confrontés à la question des IST, qu’il aborde sous tous leurs aspects. C’est pourquoi nous recommandons aux professionnel.les qui souhaitent l’utiliser de participer à un atelier-découverte organisé par le SASER afin d’obtenir tous les conseils et renseignements nécessaires pour faciliter son usage. Des ateliers-découverte de l’outil « Des pISTes ? DépISTe ! » seront également organisés au sein d’outilthèques ou centres spécialisés au cours de l’année.

Afin de permettre à l’animateur ou l’animatrice de proposer une partie de jeu répondant aux questions essentielles et permettant d’atteindre le personnage mystère, plusieurs séries d’indices et personnages ont été réalisées par le SASER.

De nombreuses dates d’animation sont d’ores et déjà prévues dans le milieu scolaire (enseignement secondaire, supérieur, universitaire, formation en alternance) et extrascolaire (maisons de jeunes) en 2022.

A l’avenir, nous souhaitons également pouvoir actualiser les contenus annuellement.

Où se procurer l’outil ?

« Des pISTes ? DépISTe ! » sera prochainement disponible gratuitement en prêt auprès des Centres Locaux de Promotion de la Santé (CLPS) et des outilthèques spécialisées en éducation pour la santé. Chaque professionnel.le qui a reçu le jeu s’engage à participer à son évaluation et son impact auprès du public cible, en remplissant les questionnaires en ligne : https://pointsrelaissida.jimdofree.com/news/

Pour plus d’infos

Vous pouvez contacter la SASER

4 rue Docteur Haibe, 5002 Namur.

Ou au 081/776820

Ou via l’adresse : saser@province.namur.be

D’autres informations sont également disponibles sur le blog des Points Relais Sida : pointsrelaissida.jimdofree.com

bon pour moi 2

La pyramide alimentaire des kids : alimentation durable et adaptations

Le 25 Jan 22

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bon pour moi 2

La pyramide alimentaire est un outil de référence pour aborder l’alimentation équilibrée. Elle est mise à jour régulièrement afin de refléter l’état des connaissances scientifiques et d’être en phase avec les objectifs nutritionnels. Aujourd’hui, une version spéciale « kids » a été déclinée.

Entretien avec Nicolas Guggenbühl, professeur de nutrition à la HE Vinci et Expert Nutrition chez Karott’ qui a participé au développement de cette pyramide, à la demande de l’Agence Wallonne pour la Promotion d’une Agriculture de Qualité (Apaq-W).

Qu’est-ce qui a motivé cette nouvelle version ?

Développée dans le cadre de l’initiative « Graines d’AGRI » de l’Apaq-W (voir encadré), « cette version a été réalisée à la suite de demandes multiples de la part des enseignant.es qui font de l’éducation nutritionnelle à l’école et utilisent la pyramide actuelle qui n’a pas été conçue pour les enfants » explique Nicolas Guggenbühl. Il précise : « cette pyramide s’adresse spécifiquement aux 6-12 ans. C’est une tranche d’âge particulièrement intéressante pour faire passer des messages d’éducation pour la santé en matière de nutrition. C’est juste avant l’adolescence, qui elle n’est plus le bon moment. A cet âge, l’enfant est suffisamment grand pour comprendre un certain nombre de choses qui ne lui seraient pas accessibles plus jeune et, en même temps, il n’est pas encore dans la période de rejet et de révolution de l’adolescence. »

Graines d’AGRI ?

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C’est le service pédagogique de l’Apaq-W qui répond à deux missions décrétales :

  • mettre en évidence le rôle de l’agriculture et des produits agricoles dans le développement durable ainsi que leurs fonctions sociale, culturelle, économique, environnementale et en matière de santé ;
  • mettre en œuvre des actions pédagogiques et favoriser le développement au goût et aux saveurs.
    Ce service propose gratuitement, aux enseignant.es, animateur.trices et guides, une série d’outils didactiques pour aborder le monde agricole et l’alimentation de proximité.

Une « boite à outils en ligne » reprend l’ensemble des outils édités, disponibles en téléchargement et/ou en version imprimée, et répartis selon quatre thématiques : l’agriculture locale, l’alimentation durable, les cultures et l’élevage.
Graines d’AGRI se propose également d’accompagner toutes demandes ou recherches de documentation complémentaires sur ces sujets.
Par cette initiative, l’Apaq-W entend recréer du lien entre les élèves, futurs consomm’acteurs, et l’agriculture.

Quelles sont les spécificités de cette pyramide ?

Au niveau de la structure générale de la pyramide, la base avec les différents étages n’a pas changé. La question de savoir si les étages « féculents » et « fruits & légumes » devaient être inversés a été examinée. En effet, pour les plus jeunes (4-5 ans), l’étage des « féculents » est plus important que celui des « fruits & légumes » mais ce n’est pas le cas des 6-12 ans. Pour ces derniers, en termes de poids, les « fruits & légumes » doivent bien représenter une part plus importante que les féculents.

Une différence toutefois avec la pyramide de l’adulte concerne le fait que les fruits et légumes sont mis à parts égales. Nicolas Guggenbühl explique ce choix : « il n’y a pas de recommandations officielles sur les quantités respectives de fruits et légumes à consommer. Or, la consommation de fruits est dans le top 5 des priorités nutritionnelles (cf. Epi alimentaire). Et il est plus réaliste et plus accessible de favoriser la consommation de fruits que celle de légumes chez l’enfant et le gain en termes de santé avec juste cette majoration des fruits est extrêmement précieux.»

Les principales adaptations concernent les repères quantitatifs qui se situent sur le côté de la pyramide. Ceux-ci ont été adaptés aux enfants sur base des recommandations du Conseil Supérieur de la Santé et de l’expérience de diététiciennes pédiatriques. L’alcool a été supprimé des Non-indispensables. « Ici, on n’aborde même pas le sujet car ce n’est pas une option » insiste Nicolas Guggenbühl.
Les illustrations et le graphisme ont également été retravaillés pour être plus adaptés à l’enfant.

Des messages complémentaires

De plus, trois messages complémentaires à la pyramide ont été ajoutés.

« Manger sans écran »

Nicolas Guggenbühl explique la volonté de mettre en avant cette problématique soulevée par l’enquête de consommation : 1 famille sur 2 prend ses repas avec le poste de TV allumé. Or, il précise : « les écrans viennent polluer l’acte de manger. Les études montrent que quand on a le cerveau qui est occupé à faire autre chose que manger, il y a toute une série de signaux qui ne sont pas véhiculés de la même façon ; ce sont les signaux de la satiété qui sont moins bien perçus. Et à cet âge-là, c’est essentiel. Il faut attacher de l’importance à ce moment qui est la consommation de nourriture et prendre son temps. » Il poursuit : « c’est la première fois que l’on met un message qui va au-delà des aliments et qui concerne la façon dont on consomme ces aliments. » Et il conclut : « c’est quelque chose qui fait partie de l’alimentation saine. »

« Bon pour moi, bon pour ma planète »

« De manière générale, il y a une volonté d’être davantage orienté vers la durabilité » explique Nicolas Guggenbühl. En effet, Graines d’AGRI travaille à proposer des outils qui renforcent les gestes en faveur d’une alimentation durable et donc une alimentation saine basée sur la consommation de produits locaux, frais et de saison. Il mentionne : « en ce sens, il y a beaucoup moins d’aliments ultra transformés représentés dans la pyramide. Il n’y a, par exemple, plus de paquet de céréales petit-déjeuner industrielles. De même, l’accent a été mis sur les fruits et légumes locaux ou européens. » Avec les enjeux environnementaux actuels, cet aspect ne peut pas être mis de côté.

Les enfants en cuisine

La réduction des produits transformés au profit du « fait maison » a également été illustrée avec des enfants qui cuisinent. « Préparer de la nourriture ensemble, enfant avec parent, est essentiel pour l’enfant. L’expérience par le toucher, le fait de travailler l’aliment ou de le voir pousser dans un petit potager, tout cela participe à l’acceptation de l’aliment par la suite. Ainsi, pour faire aimer les légumes aux enfants, c’est beaucoup plus facile quand ils ont été impliqués dans la préparation du repas, quand ils ont croqué dans une carotte en l’épluchant, etc. »

Sur quels éléments repose cette pyramide ?

« Une pyramide ne doit pas simplement illustrer ce qu’il faut consommer pour satisfaire ses besoins en nutriments. Elle doit aussi refléter ce que l’on connait aujourd’hui en termes de relations aliments-santé. On sort du strictement nutritionnel », explique Nicolas Guggenbühl.

Les connaissances des relations aliments-santé sont développées par le projet Global Burden of Disease (GBD) de Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l’université de Washington. Les chercheur.euses du projet rassemblent et traitent les données de plus de 200 pays. Ils modélisent des relations et les quantifient en termes d’impact sur les DALYs (l’espérance de vie corrigée pour l’incapacité).

En Belgique, au niveau des facteurs de risque liés à l’alimentation, pour l’ensemble de la population, c’est le manque d’apport en céréales complètes qui a le plus d’impact négatif sur la santé. « Ce qui est tout à fait contre intuitif. Un autre exemple : les gens stressent sur le sucre aujourd’hui alors que le sel tue davantage », interpelle Nicolas Guggenbühl. « C’est ce que ces données montrent. Et ce sont ces données qui sont utilisées pour formuler les recommandations alimentaires à côté des simples besoins en nutriments. »

Comment s’alignent les recommandations nutritionnelles et les enjeux de durabilité ?

« Heureusement, pour la grande majorité, les objectifs prioritaires en matière d’alimentation saine comme, par exemple, manger plus d’aliments végétaux (fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, graines, etc.), vont dans le sens d’une empreinte carbone plus faible de l’alimentation », explique Nicolas Guggenbühl. Il précise : « c’est la même chose pour la réduction de la viande, le switch de matière grasse d’origine animale vers des matières grasses d’origine végétale, et la réduction des aliments transformés. Tout cela va dans le sens d’un plus faible impact carbone. »

Mais il existe des points de friction. « Le plus important, c’est probablement le poisson. Manger du poisson 1 à 2x/semaine dont 1x un poisson gras est une recommandation nutritionnelle importante pour satisfaire les besoins en EPA et DHA (acide gras oméga 3 à longue chaine) qui sont essentiels à tout âge et en particulier chez les enfants, pour le développement du système nerveux. Mais si on devait appliquer cette recommandation à l’ensemble de la population, cela poserait problème », explique Nicolas Guggenbühl. Il importe alors d’orienter ses choix : « s’assurer que le poisson est issu de la pêche durable si c’est un poisson pêché. Si c’est un poisson issu de l’aquaculture, s’intéresser à l’origine du produit, à ses conditions d’élevage, etc. (c’est ce qu’on appelle le « sourcing » de l’aliment) ». Il en va de même pour la consommation de viande. C’est pourquoi Graines d’AGRI prône la consommation « moins mais mieux » de ces produits.

« Mais la plupart des objectifs nutritionnels aujourd’hui sont des objectifs compatibles, parfaitement superposables, aux objectifs pour relever le défi climatique, les ressources que la planète peut offrir. » souligne-t-il.

Comment utiliser cet outil ?

La pyramide alimentaire est un outil qui est fort apprécié. Toutefois, Nicolas Guggenbühl précise : « il n’y a aucun outil parfait qui à lui seul permet de faire passer tous les bons messages en matière d’alimentation équilibrée. » Il poursuit : « la pyramide sert de base visuelle à des explications orales. Une pyramide toute seule, il faut pouvoir l’interpréter. C’est pour cela que la pyramide est accompagnée d’un dossier pédagogique ». Nicolas Guggenbühl confie son expérience : « souvent, ce qu’on constate, c’est que chacun.e y va un peu de son point de vue. La conception d’une alimentation équilibrée est quelque chose qui fait souvent intimement appel à l’humain et à faire passer toute une série de prise de positions qui ne sont plus du ressort de la science nutritionnelle. C’est important de pouvoir mettre de côté les points de vue et de délivrer les bons messages ; et ceux-ci sont disponibles dans le guide pédagogique. » Ainsi, Graines d’AGRI a demandé et collaboré au dossier pédagogique pour s’assurer que les enseignants y trouvent les ressources explicatives pour mieux appréhender la pyramide ainsi que des fiches activités pour les soutenir dans la mise en place de leçons autour de cette thématique.

Où se procurer l’outil et le dossier pédagogique ?

Le dossier pédagogique et les fiches activités sont disponibles en téléchargement sur le site internet : Alimentation durable – Graines d’agri (grainesdagri.be).

Le kit avec le poster et la pyramide 3D est disponible gratuitement sur simple demande via le formulaire en ligne.

Références

Lebacq T. Environnement familial et alimentation des enfants. Dans : Lebacq T, Teppers E (éd.). Enquête de consommation alimentaire 2014-2015. Rapport 1. WIV-ISP, Bruxelles, 2015

Conseil Supérieur de la Santé. Recommandations alimentaires pour la population Belge adulte – 2019. Bruxelles: CSS; 2019. Avis n° 9284.

S. Drieskens, R. Charafeddine, L. Gisle . Enquête de santé 2018 : Habitudes nutritionnelles. Bruxelles, Belgique : Sciensano ; Numéro de rapport : D/2019/14.440/64. Disponible en ligne : www.enquetesante.be

Site Web de la FAO : Recommandations alimentaires et durabilité | Recommandations alimentaires | Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (fao.org)

L’Epi Alimentaire : L’Épi Alimentaire, 5 priorités pour mieux manger | Food in Action

punch lunch fr cover

Du punch dans ta boite à lunch

Le 25 Jan 22

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punch lunch fr cover

Face aux enjeux actuels d’une alimentation saine et durable, le service de Promotion de la santé de la Mutualité Chrétienne (MC) a développé un outil pratique destiné aux familles, pour faciliter l’organisation de lunchs équilibrés et de saison.

Présentation de l’outil

L’outil « Du punch dans ta boite à lunch » se présente sous la forme d’un calendrier papier. Au fil des mois, il illustre les fruits et légumes locaux et de saison tout en proposant des idées équilibrées et originales pour garnir les boîtes à tartines, des Do it yourself et des trucs et astuces pour se faciliter la vie.

Objectifs de l’outil

Le souhait est de proposer aux parents un support pour associer les enfants à l’élaboration d’une boite à lunch saine et respectueuse de l’environnement. Il poursuit les objectifs suivants :

  • soutenir les parents qui voudraient être plus originaux dans la préparation des lunchs ;
  • donner des idées de garnitures équilibrées pour favoriser la variété ;
  • rassurer les parents (sur les quantités, l’équilibre alimentaire du lunch la conservation et l’hygiène) ;
  • soutenir les démarches écologiques.

Contenu de l’outil

L’outil se compose de trois parties :

  • des recommandations nutritionnelles et des conseils pour composer un lunch équilibré ;
  • des recettes au format sketchnoting très visuel pour préparer des produits de base : wraps maison, pain, pitta, quiche, pâte à crêpes, etc. ;
  • mensuellement, les fruits et légumes de saison et locaux accompagnés d’idées de lunch, de trucs & astuces et DIY orientés vers la durabilité.

En bonus, des « petits mots d’attention » sont détachables à la fin de l’outil et peuvent être glissés dans les boites à lunch des enfants.

Les enfants sont invités à participer en pointant les fruits et légumes qu’ils ont goûté ; et les recettes de base leur sont plus accessibles grâce au format sketchnoting.

Le public

L’outil s’adresse aux familles ; d’abord fait pour les parents, il veut aussi associer les enfants de 3 à 12 ans.

Où se procurer l’outil ?

Le calendrier « Du punch dans ta boite à lunch » est téléchargeable sur mc.be/inforsante.

Il peut aussi être commandé gratuitement à l’adresse promotion.sante@mc.be.

Carrés Genre – Junior

Le 1 Fév 22

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carres genre junior

Description selon l’éditeur

Matériel

  • 23 Carrés à découper (fiche PDF)
  • Lien pour télécharger l’outil (commande gratuite)
  • Fiche méthodologique (PDF)
  • Vidéo de présentation de l’outil

Concept

Outil pédagogique à usage de personnes-relais amenées à présenter des animations sur le genre.

L’objectif est de proposer un temps d’expression pour prendre conscience des stéréotypes de genre afin de les déconstruire. Animation dès 6 ans.

Une sélection de « Carrés genre » est étalée sur une table. Les enfants en choisissent un mentalement et répondent à la question à propos de la phrase affichée sur le carré.

Peut être utilisé pour améliorer la cohésion du groupe, pour s’écouter et s’exprimer.

Objectifs

  • Prendre conscience des stéréotypes de genre afin de les déconstruire
  • Améliorer la cohésion du groupe, s’écouter et s’exprimer.

L’avis de PIPSa

Cet outil téléchargeable propose un matériel « clé sur porte » pour animer une séance de débat ayant pour objet la déconstruction des stéréotypes de genre pour les enfants. Court, facile d’accès, avec très peu de matériel, il amène un dispositif riche d’échanges possibles.

Malgré la sensibilité de la thématique, elle est traitée avec légèreté au travers de situations quotidiennes, proches du vécu des enfants. L’utilisateur veillera cependant à garder une posture neutre, favorisant le débat, vu les écarts possibles entre les affirmations proposées dans l’outil et les pratiques familiales/culturelles.

La fiche méthodologique fournit en un clin d’œil un aperçu visuel, clair, synthétique, structuré, en lien avec la réalité des travailleurs de 1ère ligne, de même que des pistes concrètes pour aller plus loin. La vidéo de présentation de l’outil représente une réelle plus-value pour mieux appréhender l’expérience « utilisateurs ».

L’outil semble plus pertinent pour des enfants à partir de 7-8 ans, capables de dépasser les clichés et de discuter/argumenter leurs idées et se positionner, que pour les plus jeunes.

Objectifs

  • Repérer ses représentations sur le genre pour les faire évoluer
  • Comprendre les phénomènes collectifs qui assignent à un genre
  • Argumenter, construire sa pensée, s’exprimer et débattre, développer le vivre ensemble

Public cible

8-10 ans

Utilisation conseillée

Veiller à rester ouvert au débat, en tenant compte de modèles familiaux/culturels possiblement stéréotypés, que des parents pourraient perpétuer et renforcer.

Points d’attention

Privilégier les petits groupes pour permettre le débat/l’expression des enfants

Complémentarité

L’outil « Chouette pas chouette »

Où trouver l’outil

Chez l’éditeur :

Le Monde selon les femmes, Rue de la sablonnière 18, 1000 Bruxelles, Belgique
+32 (0)2 223 05 12 – tanguy@mondefemmes.org
https://www.mondefemmes.orghttps://www.facebook.com/pages/Le-Monde-selon-les-femmes-asbl/28345727246

L’outil est téléchargeable gratuitement.

Vous pouvez commander une version papier. Coût : 4 €

Retrouvez une présentation vidéo de l’outil, réalisée lors de la Matinée OP’EVRAS (2 décembre 2020). Cette vidéo comprend une présentation par Noémie Kayaert (Le Monde selon les Femmes), ainsi que les réponses aux questions du public.

https://vimeo.com/503384961

Pour ses 10 ans d’existence, le site Mongénéraliste.be s’offre une refonte complète

Le 1 Fév 22

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Bruxelles, le 16 décembre 2021 – Le site Mongénéraliste.be fête cette année ses 10 ans et revient dans une nouvelle version, avec un format plus convivial et intuitif pour les internautes. Ce site, lancé en 2011 par la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG), a pour but de soutenir le dialogue entre les patients et leurs médecins en offrant des informations fiables et validées scientifiquement par des médecins généralistes.

Un site avec des informations santé validées,

conçu par des médecins généralistes

pour les médecins et leurs patients

Améliorer la littératie en santé 

En 10 ans, le paysage numérique et le comportement des internautes ont profondément évolué, avec, notamment, l’usage croissant du mobile et la place des réseaux sociaux comme principale source d’informations. Les patients sont, plus que jamais, demandeurs d’informations sur la santé et réalisent bien souvent leurs propres recherches sur Internet. Mais qu’en est-il de leur niveau de littératie en santé [1] ? 

Les médecins généralistes savent pertinemment ne plus être la source unique d’information en matière de santé. C’est pourquoi il leur est utile de pouvoir recommander à leurs patients un site de confiance, qui « valide » le diagnostic et permet de trouver des informations complémentaires ou de revenir sur les explications données au cours d’une consultation. Lors du travail de refonte, une attention particulière a été donnée tant au contenu qu’à la navigation, pour favoriser la littératie. 

Nouvelle structure plus ergonomique 

Depuis sa création, le site Mongénéraliste.be connaît une fréquentation soutenue, en particulier chez les adultes de 25 à 44 ans (représentant 47 % des 1,1 million de visiteurs en 2021), signe qu’il occupe une place de choix dans les références belges sur le thème de la santé. Cependant, l’évolution des pratiques a mis en évidence la nécessité de revoir son organisation et sa navigation, pour le mettre « au goût du jour ». Il est donc devenu plus ergonomique, se dotant d’un menu simple reprenant les principales rubriques pouvant intéresser les patients : 

  • une rubrique maladies, avec des articles et dossiers détaillés sur les maladies les plus courantes rencontrées en médecine générale, 
  • une rubrique se focalisant sur la prévention avec des articles complets sur des thèmes comme la nutrition, l’environnement, l’activité physique, etc… 
  • une partie consacrée à la vaccination, qui s’est révélée incontournable devant les multiples questions et fausses croyances répandues à la faveur de l’épidémie Covid-19, 
  • enfin, une rubrique actualité, avec des informations courtes et pratiques sur la santé, des ressources utiles, dont des liens vers des sites externes de confiance et des fiches thématiques concises, pensées et élaborées pour les patients. 

Plus que jamais, le site se présente comme un « soutien à la pratique des médecins, un outil de communication et de dialogue ainsi qu’une référence pour toute personne s’intéressant à la santé », comme l’explique le Dr Quentin Mary, le président de la Société Scientifique de Médecine Générale. En effet, ajoute-t-il, « si le but de notre organisation est en premier lieu de renforcer le rôle scientifique du médecin généraliste en offrant des formations de première qualité, nous n’ignorons pas l’importance d’une bonne communication et interaction avec le patient. Il est évident qu’un patient correctement informé prendra de meilleures décisions concernant sa propre santé et sera plus réceptif aux données fournies par son médecin. » 

Le site Mongénéraliste.be est donc un outil mis à la disposition des médecins pour leurs patients. 

À propos de la Société Scientifique de Médecine Générale 

Depuis 1968, la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) représente les médecins généralistes francophones de Belgique. Constituée de médecins généralistes, elle a pour mission d’améliorer le rôle scientifique du médecin généraliste et de promouvoir la médecine générale. Souhaitant apporter une aide concrète aux médecins généralistes, la SSMG développe divers services tels que formations et outils d’aide à la consultation, spécifiquement dédiés à la profession en général, et à ses plus de 3300 membres en particulier. 

[1] La littératie en santé (LES) désigne « les connaissances, la motivation et les compétences des personnes pour accéder, comprendre, évaluer et appliquer les informations sur la santé afin de porter des jugements et de prendre des décisions dans la vie quotidienne concernant les soins de santé, la prévention des maladies et la promotion de la santé pour maintenir ou améliorer la qualité de vie au cours de la vie » (Sørensen K. et al. 2012) 

Quand fêtes riment avec alcool: ce que dit notre société aux jeunes

Le 1 Fév 22

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Belgique – Bruxelles, le 21 décembre : Les fêtes de fin d’années approchent ! Et dans notre culture, qui dit fête dit consommation d’alcool, que ce soit entre amis ou au sein de la famille. La nouvelle brochure : « Jeunes & alcool : le piège était presque parfait » de l’asbl Question Santé interroge : en acceptant socialement ce psychotrope qu’est l’alcool, quel message notre société envoie-t-elle aux jeunes ?

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crédit: Question Santé asbl

Différentes études révèlent que la consommation d’alcool a tendance à débuter de plus en plus tôt en Belgique. En 2018, 2.234 jeunes de 12 à 17 ans ont été admis aux urgences pour abus d’alcool. Les jeunes adoptent souvent les modes de consommation les plus préjudiciables à leur santé : une hyper-alcoolisation ou bien un binge-drinking. Or ces types de consommation excessives inquiètent les spécialistes. Et pour cause : elles mettent les jeunes, dont le cerveau n’est pas encore mature, en danger.  

Aux troubles sévères d’apprentissage et de mémoire à court terme dus à l’alcool peuvent s’ajouter d’autres problèmes de santé à court, moyen ou à long terme. De plus, boire jeune est aussi une pratique qui augmente le risque d’alcoolo-dépendance à l’âge adulte. Selon le Dr Thomas Orban, généraliste et alcoologue : « le fait de passer aux urgences est un signal d’alerte rouge qui devrait enclencher un mécanisme automatique d’accompagnement ».

Les jeunes, victimes de leur environnement ?

Oui, il est pertinent, et même prioritaire, de s’intéresser à l’alcool chez les jeunes. Mais la consommation d’alcool semble être une norme qu’il est difficile de bousculer… En effet, cette substance, véritablement considérée comme un psychotrope et à l’origine d’environ 200 problèmes de santé potentiels, est autorisée en toute liberté et « pour son plaisir ».

Ensemble, à Noël, au Nouvel an et à chaque occasion festive, nous savourons donc en toute légalité cette drogue sociale et culturelle, appréciée, valorisée, vantée par les médias et les publicités, disponible partout, à toute heure du jour et de la nuit. La présence de l’alcool est devenue tellement « naturelle » dans une série de circonstances de la vie que l’abstinence est devenue une tare, un facteur de dérision et d’exclusion. D’ailleurs, même si le Conseil Supérieur de la Santé préconise d’interdire l’alcool avant 18 ans, la loi, elle, le permet dès 16 ans.

Dans ce contexte, pouvons-nous encore nous étonner de voir les jeunes consommer de l’alcool quand l’enjeu est pour eux d’appartenir à une communauté en lui ressemblant ? Surtout que le côté désinhibant de l’alcool est une source d’expérimentations, de sensations fortes qui permet aux jeunes de tester leurs propres limites, d’autant plus durant les études. Comme le rappelle le sociologue français Thierry Morel, « la fête est essentielle à la construction identitaire et elle est source de bien-être pour les jeunes. Parler de fête et de prise de risques, c’est aussi parler de choix, de liberté et de la notion de plaisir. » Le jeune donne un sens à la fête, il en est l’acteur. Mais n’en est-il pas, également, la victime, au sein d’un contexte sociétal et marketing qui surjoue ces moments ?

Quel est le rôle des parents ? 

Dans une majorité des cas, c’est en famille que les jeunes découvrent l’alcool. En effet, dans certaines familles, la prise d’un « premier verre » est également considérée comme un rite de passage, admis et encouragé. Fréquemment, les parents n’ignorent pas que leurs enfants boivent aussi « à l’extérieur ». Seulement voilà, ils ne savent pas que dire ou comment intervenir. Donc, souvent, ils se taisent.  

Nicolas Zdanowicz, psychiatre et chef de clinique au CHU Mont-Godinne, encourage une attitude souvent oubliée dans cette société : « Le but de l’éducation parentale c’est que ses enfants puissent s’envoler, être autonomes. En matière d’éducation ou de promotion de la santé, l’idée est d’être présent pour les aider à décider et à choisir. Il s’agit donc de les questionner et de les inciter à déterminer leur propre éthique de santé, en sortant de l’infantilisation. Et en sachant que trop surveiller ou être indifférent sont deux attitudes qui augmentent les risques de consommation. ».  

Jean-François Dehez, psychologue à l’asbl Solaix, ajoute que les parents ont une place importante à prendre en termes de prévention à l’alcool chez les jeunes. Sauf que toutes les familles ne sont pas à égalité pour aborder ce sujet. Certaines sont plus fragiles, davantage confrontées à d’autres difficultés. Aussi, pour que les parents s’investissent, sans doute faudrait-il qu’ils soient conscients de la place que l’alcool occupe dans leur propre vie. Actuellement, souligne le Dr Orban, environ 1 Belge sur 2 est en situation de mésusage de l’alcool.  

Un secteur en manque de moyens 

De leur côté, les professionnels du secteur promeuvent tout ce qui contribue à favoriser la réduction des risques. Pour y parvenir, ceux-ci s’adressent directement aux consommateurs dans les lieux festifs, avec des messages adaptés. L’objectif est de tout mettre en œuvre pour augmenter les comportements éclairés des jeunes, y compris en leur donnant les clés d’une bonne gestion du risque. La difficulté pour ce secteur de la prévention est le manque de moyens. Face au poids économique du secteur de l’alcool (et des taxes perçues par l’Etat sur ce produit), il y a une réelle absence de volonté ou de courage politique pour un combat qui semble tout sauf porteur et populaire. 

La nouvelle brochure de l’asbl Question Santé : « Jeunes & alcool : le piège était presque parfait » questionne : qu’est-ce qui pousse les jeunes à boire ? Comment expliquer la tolérance généralisée face à l’usage (et aux mésusages) de l’alcool par les jeunes ? Jusqu’à quel point craint-on de prendre des mesures qui risquent de déplaire ? 

La consommation d’alcool est souvent considérée comme une affaire de responsabilité individuelle. N’est-elle pas, finalement, du ressort de la responsabilité collective ? 

Pour obtenir la brochure

Pour prendre connaissance de cette nouvelle brochure, vous pouvez consulter le site : www.questionsante.org/educationpermanente.  

Elle est disponible gratuitement auprès de l’asbl Question Santé et peut être commandée par courrier Rue du Viaduc, 72 – 1050 Bruxelles, par téléphone au +32 (0)2 512 41 74 ou par email à info@questionsante.org.

A propos de Question Santé

L’asbl Question Santé met en débat les enjeux individuels et collectifs de la santé et les traduit en projets et outils, accessibles à des publics variés. Elle est un acteur reconnu dans le domaine de la santé, en matière d’information, d’éducation, d’animation, de gestion de projet et de communication. Intégrée dans de multiples réseaux d’acteurs institutionnels et de terrain, Question Santé s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire, à l’écoute des besoins et des évolutions sociétales. 

dérenger la ville

Déconstruire les masculinités : des conséquences positives pour la santé de tous et toutes ?

Le 20 Déc 21

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dérenger la ville

L’Organisation mondiale de la Santé pointe les accidents de la route comme un problème majeur de santé publique. Ils font chaque année 1,3 million de morts à l’échelle mondiale1. En Belgique en 2017, sur un total de 615 tués en 30 jours, 72% des victimes étaient conducteurs dont 58% des hommes et 13% des femmes2.Le fait que ces accidents concernent davantage les hommes invite à questionner les raisons de cette proportion en lien avec l’acceptation des rôles sociaux imposés par les normes dominantes de la masculinité. Une sociologue australienne, Raewyn Connell3, montre que ces rôles sont définis principalement par une prise de risque, une témérité et une référence à la virilité. Il est donc pertinent de mettre en question les processus de construction de la masculinité.

Masculinités

La masculinité renvoie à l’expression de normes associées et attribuées aux personnes identifiées comme hommes. Il s’agit de caractéristiques et de comportements qui représentent ce qu’est « être un homme ». Dans nos sociétés, les hommes doivent être virils : forts physiquement, avoir le contrôle de leurs émotions, être compétitifs, ambitieux. La virilité est intimement liée à la masculinité et donc aux hommes même si elle ne leur est pas réservée. Lorsqu’elle est endossée, cette virilité s’exprime à travers des caractéristiques bien spécifiques comme être « protecteur », « pourvoyeur » et « puissant » (être actif sexuellement et dans la capacité de procréer). Ces caractéristiques sont socialement valorisées et, par conséquent, elles donnent plus de prestige et de pouvoir aux hommes ; ce qui, en même temps et en retour, leur confère des privilèges et ce, par le simple fait d’être homme. Raewyn Connell définit la masculinité qui regroupe ces caractéristiques comme la masculinité hégémonique, car c’est ce type de masculinité qui, aujourd’hui, organise un ordre social genré dans lequel les hommes occupent une position hiérarchique supérieure. 

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Pour les hommes qui n’atteignent pas cet idéal de la masculinité, ce qui est le cas de la majorité des hommes, ce modèle agit comme une « pression ».

Selon une étude américaine4, ne pas correspondre à ce modèle peut causer des difficultés relationnelles, des troubles psychologiques, une plus forte consommation de drogues ainsi que des actes de violences.  L’analyse des masculinités pointe les conséquences négatives que cet ordre « masculin viril » engendre pour les hommes eux-mêmes du fait d’être poussés à assumer les comportements associés à cette masculinité. Par exemple, la majorité des victimes d’ho­micides dans le monde sont des hommes (81%) et ils sont tués par d’autres hommes (90% des auteurs d’homicides)5.

Il faut également noter que les comportements qualifiés comme féminins sont encore peu valorisés ce qui a pour conséquence que certaines activités et attentions comme le fait de prendre soin, de soi et des autres, ne font pas partie des attributs dits « masculins ». Les hommes seront, dès lors, moins encouragés à les développer.   « Pour un certain nombre d’hommes, consciemment ou pas, se faire soigner revient à reconnaître une faiblesse, une fragilité » souligne ainsi Lisa Saoul6.

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Mais comment construit-on sa masculinité ? Où est-ce que cela se passe ? C’est au travers de la socialisation que l’on construit une part de notre identité. Ce processus social prend corps et se déroule dans divers espaces : le foyer, l’école, les lieux de loisirs et les lieux de travail. À côté de ces espaces et autour de nous, il y en a un autre qui ne reçoit généralement pas autant d’attention, mais que nous investissons, traversons, en d’innombrables occasions : l’espace public.

Espace public

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L’espace public fait partie de notre vie quotidienne, il appartient à tous et toutes, personne ne dirait le contraire. Et pourtant, les expériences quotidiennes montrent à quel point ce n’est pas le cas. Nous ne traversons pas ni n’occupons l’espace public de la même manière. Selon notre position au sein de la société (en fonction de notre sexe, de notre identité de genre, de notre orientation sexuelle, de notre classe sociale, de notre origine ethnique ou raciale, de notre âge, de notre situation de handicap ou non, de notre lieu de résidence…), nous avons un accès et un usage différenciés de l’espace public.

Les hommes apprennent que l’espace public est un lieu où ils doivent aller, où ils doivent se sentir en sécurité et en confiance. Ils s’y assoient, y marchent, courent, observent, s’y expriment d’une certaine manière. Ils doivent s’y montrer forts, puissants, et surtout ne pas être sensibles ou émotionnels. En revanche, les femmes apprennent à craindre l’espace public et le lieu qui leur est réservé est celui du privé, des espaces intérieurs et intimes. Elles intériorisent le fait de ne pas prendre de place quand elles s’assoient, d’être discrètes, de ne pas trop attirer l’attention (mais à ne pas non plus passer inaperçue), de devoir même mettre en place des stratégies d’évitement de certains lieux à certaines heures.

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L’organisation de l’espace public est encore fortement déterminée par les intérêts des hommes. Peu d’efforts sont faits afin que tout le monde puisse jouir à sa convenance de cet espace public. Et, lorsqu’une approche de genre est intégrée dans les mesures politiques urbanistiques, elle l’est principalement par le biais des problématiques liées à l’insécurité des femmes. Cela laisse de côté toute une série de problématiques (publicités sexistes « objectifiant » le corps des femmes, les noms des rues et les statues presque exclusivement masculines…). Il faut également noter que les lieux de décision où l’on définit l’aménagement de l’espace public est composé en majorité par des hommes. L’aménagement urbain tel qu’il est pensé et décidé est donc sur­tout le fait d’hommes pour, indirectement, des hommes.

Conséquences positives pour la santé

Après deux ans de confinement plus ou moins aigus et de mesures de distanciation physique, la plupart des personnes réalisent à quel point l’espace public est essentiel à leur bien-être physique et psychologique. Assurer un accès et une utilisation de l’espace public égalitaire est donc un enjeu majeur.

Il est donc primordial de déconstruire les normes dominantes autour de la masculinité pour permettre :

  • d’ouvrir les possibilités d’être et d’agir en dehors des normes,
  • de renverser les stéréotypes et pratiques de la virilité, la témérité, la prise de risque,
  • de questionner le sentiment d’avoir à se mettre en danger pour se conformer à un rôle d’homme stéréotypé,
  • de développer des approches et contextes favorables à la santé de tous et toutes.

Dans cette optique, Cultures&Santé a conçu, aux côtés du Monde selon les Femmes, un outil d’éducation permanente liant les questions de masculinités et d’espace public.

[Dé]Genrer la ville : Espace public, genre et masculinités

Ce kit pédagogique invite à réfléchir sur le rôle de l’espace public dans la construction sociale du genre, notamment la construction des masculinités et les privilèges qui en découlent, et à analyser la manière dont les rapports inégaux de genre organisent en même temps l’espace public.

Au fil des 5 pistes d’animation proposées, les participant·es sont amené·es à questionner le genre, l’espace public et les masculinités à partir de leurs vécus et leurs ressentis dans l’espace public. Le guide propose également des repères théoriques qui permettent d’apporter des précisions sur les questions soulevées par les pistes d’animations. Est-ce qu’un espace public égalitaire peut créer de nouveaux modèles de masculinités ou faut-il de nouveaux modèles de masculinités pour rendre l’espace public plus égalitaire ?

Il est accompagné d’une série de 22 illustrations mettant en scène des exemples d’inégalités entre les sexes et les genres produites par ou dans l’espace public regroupés en six dimensions : sentiment d’(in)sécurité, visibilité de genre, mobilité, temps et occupation, usages et processus de décision. Ces six dimensions permettent de complexifier notre regard sur les différentes problématiques auxquelles nous sommes confronté·es dans l’espace public, et donc, de nous rendre compte des éléments à changer mais aussi d’imaginer ce que serait un espace public véritablement égalitaire.

Après Vive Olympe ! et Féminismes en couleurs, [Dé]Genrer la ville s’inscrit dans la continuité des outils produits par Cultures&Santé sur le thème de l’égalité de genre. Nous avons souhaité, avec ce guide, mettre le focus sur la domination masculine et amener les hommes à prendre conscience de leur rôle dans la lutte pour l’égalité.

Le kit a pour objectif de réfléchir au rôle de l’espace public dans la construction sociale du genre, notamment les masculinités, et comment l’espace public est organisé par les rapports inégaux de genre.

Il contient :

  • un guide d’animation proposant 5 pistes d’animation et des repères théoriques,
  • 22 phrases,
  • 22 illustrations mettant en scène différents exemples d’inégalités entre les sexes et les genres.

Pour l’obtenir

L’outil est en prêt au centre de documentation de Cultures&Santé et en téléchargement sur le site www.cultures-sante.be. Si vous envisagez de l’utiliser régulièrement en groupe, vous pouvez faire une demande pour l’acquérir, par mail à cdoc@cultures-sante.be ou par téléphone au 02 558 88 11. N’hésitez pas à contacter Cultures&Santé si vous souhaitez organiser un atelier de découverte.

Retrouvez le fichier et ses supports sous format PDF sur : https://www.cultures-sante.be/nos-outils/outils-education-permanente/item/596-de-genrer-la-ville-espace-public-genre-et-masculinites.html

[1] Journée mondiale de la Santé : L’accident de la route n’est pas une fatalité !, Organisation mondiale de la Santé, 7 avril 2004 : www.who.int/mediacentre/news/releases/2004/pr24/fr.

[2] 615 morts sur les routes belges en 2017, Statbel, 4 juillet 2018.

[3] Connell R. W., Masculinities, Polity Press, Sydney, 1995.

[4] Stephanie Pappas, APA issues first ever guidelines for practice with men and boys, American Psychological Association, vol.50(1), 2019.

[5] Rapport sur les homicides office ONU contre drogue et le crime. https://www.unodc.org/unodc/fr/frontpage/2019/July/homicide-kills-far-more-people-than-armed-conflict–says-new-unodc-study.html

[6] Lisa Saoul, « Les hommes se soignent moins que les femmes », DH Les Sports+, 2015.

assemblage plateau jeu recto

Emotika

Le 4 Nov 21

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assemblage plateau jeu recto

Description selon l’éditeur

Matériel

  • Supports entièrement téléchargeables
  • Une série de podcasts audio (YouTube)
  • Vidéos explicatives pour chaque séance d’animation
  • Guide pédagogique (PDF)
  • Vidéo de présentation (Vimeo, 1h)

Une importante phase de construction de différents supports (impression, plastification, découpage…) est nécessaire. Tout est détaillé dans le dossier pédagogique.

Pour obtenir les supports et les vidéos, il vous suffit d’adresser une demande à coordination@clpsct.org .

Concept

EMOTIKA propose toute une série d’activités basées sur le plaisir, le partage et la conscientisation, contribuant à une meilleure santé émotionnelle.

Cinq îles composent EMOTIKA et chaque île contribue au développement de l’intelligence émotionnelle. L’aventure commence sur l’île MÔA et se poursuit de séance en séance sur les îles KATU SANTI, KEPASSO, POURKOISSA et EUREKA, pour se terminer par un retour sur MÔA.

Au-delà des contextes scolaire et extrascolaire, l’outil peut être utilisé dans le soutien psychosocial, l’aide à la jeunesse, le secteur socioculturel, la promotion de la santé, etc.

L’ensemble des situations, jeux, énigmes de l’outil EMOTIKA sont inspirés du vécu des enfants dans leur vie scolaire, amicale et familiale.

EMOTIKA se découvre en 6 séances d’animation. Chaque séance permet d’atteindre un objectif spécifique lié au développement de l’intelligence émotionnelle et à la découverte des émotions. Chaque île de l’archipel correspond donc à un objectif spécifique.

Chaque séance est conçue pour une durée de 50 à 90 minutes, modulable en fonction du nombre d’enfants, des besoins du groupe, du rythme et des méthodes utilisées par l’animateur.

Objectif

Stimuler l’intelligence émotionnelle à travers une série d’activités et de jeux (mimes, débats, échanges, énigmes, bricolages, etc.), dans un esprit de groupe et de coopération.

L’avis de PIPSa

Appréciation globale

Ce support d’animation en 6 séances permet une approche originale et ludique de l’intelligence émotionnelle. Adapté aux enfants de 9 à 12 ans, un univers « pirate » coloré dynamise intérêt et implication. L’utilisation d’un environnement sonore spécifique complète l’ambiance et favorise l’immersion.

Le travail sur les émotions/besoins exige un positionnement particulier de l’utilisateur. Il sera familiarisé au concept d’intelligence émotionnelle afin d’accueillir l’expression des enfants hors de tout jugement de valeur ou moralisation. Une co-animation peut être envisagée avec un éducateur d’AMO ou professionnel CPMS.

Pensé pour une utilisation en classe, l’outil fournit tous les supports nécessaires aux différentes activités. L’édition du matériel – exigeante en temps (impression, plastification, découpage, assemblage) – demande un investissement important mais pour un résultat réutilisable d’année en année.

La progression dans les apprentissages s’effectue par des activités diversifiées, sollicitant différentes intelligences. Elles prennent le temps de construire et d’exercer les compétences personnelles. Le cadre de la classe fournit par ailleurs l’occasion de les appliquer, au quotidien de la vie scolaire, en-dehors de l’utilisation de l’outil.

Le guide pédagogique fournit une structure claire, simple d’appropriation, particulièrement opérationnelle. On aurait aimé trouver à la fin de chaque module des propositions de « messages-clé » (idées principales à retenir du module) pour faciliter le débriefing avec le groupe. Des ressources complémentaires sont fournies pour explorer la thématique.

Objectifs

  • Découvrir un vocabulaire sur les émotions/besoins
  • Comprendre les liens émotions/besoins/ressources
  • Acquérir des habiletés personnelles autour de l’intelligence émotionnelle en vue d’une meilleure connaissance de soi et de l’autre

Public cible

9-12 ans

Utilisation conseillée

  • Se préparer aux activités proposées dans les cartes défis (cartes pirates) : l’animateur/trice gagnera à les lire à l’avance et éventuellement en sélectionner et/ou en modifier.
  • Comme proposé par les promoteurs : privilégier une animation en binôme.
  • Le haut-parleur bluetooth permettra une plus grande immersivité, notamment lors du défi « pirates ». Télécharger les fichiers audio sur clé USB pourrait augmenter la durée de vie de l’outil (éviter les hyperliens brisés).
  • Prévoir une carte « joker » par enfant, qu’il pourrait utiliser pour les questions plus sensibles/personnelles ; notamment dans la séance 3 « Raconte ».
  • Privilégier l’utilisation complète de l’outil, dans la progression proposée, plutôt qu’un module isolé (à moins d’avoir déjà abordé les émotions/besoins via d’autres outils).

Points d’attention

Veiller à ne pas moraliser/normaliser les émotions et les besoins. L’édition du matériel est exigeante en temps (impression, plastification, découpage, assemblage).

Complémentarité

Les outils « Girafe O cartes », « L’univers de sensations », « Le langage des émotions », « L’expression des besoins ».

Où trouver l’outil

Chez l’éditeur :

Centre Local de Promotion de la Santé de Charleroi-Thuin, Avenue Général Michel 1B, 6000 Charleroi, 071/ 33 02 29, secretariat@clpsct.org, https://www.clpsct.org Equipe Prévention et Promotion de la Santé mentale (CPAS Charleroi), Rue de la Neuville 14-16, 6000 Charleroi, 071/26 32 50, pps@cpascharleroi.be, https://www.cpascharleroi.be/outilspedagogiques

group of businesspeople solving jigsaw puzzle

Emotika
Récit d’une co-construction

Le 26 Oct 21

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Curieux d’en apprendre davantage sur le processus de conception de l’outil, Education Santé a rencontré Stéphanie Devaux (Prévention et Promotion de la Santé Mentale du Centre Public de l’Action Sociale de Charleroi) et Nancy Peltier (Centre Local de Promotion de la Santé de Charleroi-Thuin). Elles partagent avec nous leur expérience de co-construction avec un réseau de professionnel.les à l’origine de cet outil ‘coup de cœur’.

group of businesspeople solving jigsaw puzzle
E.S. : D’où vient le projet Emotika ?

Le CLPS de Charleroi-Thuin  et le CPAS collaborent depuis plusieurs années sur le thème de l’estime de soi. D’un côté, le CPAS organise des formations à l’estime de soi auprès de son réseau de professionnel.les des secteurs social et éducatif, auxquelles le CLPS collabore dans le cadre des outils et ressources.

De l’autre côté, le CLPS organise tous les ans un ciné-débat. A chaque ciné-débat on choisit un partenaire en fonction du film et de la thématique qui est traitée. En 2018, on a programmé le film d’animation de Disney© Vice-versa, en partenariat avec le CPAS, pour les liens évidents avec l’estime de soi. En quelques mots, le récit personnifie les cinq émotions de base (la joie, la tristesse, la peur, le dégoût et la colère) d’une petite fille, et présente sous forme d’île des éléments essentiels qui fondent sa personnalité (la bêtise, la famille, l’honnêteté, la passion et l’amitié). Toute une histoire prend forme autour de la gestion des émotions et l’importance d’investir chaque île.  Gaëtan Bienfait (chargé de projets au CPAS jusque juin 2020) avait alors proposé un éclairage théorique à partir du film. 

A l’issue du ciné-débat, l’idée a émergé de mettre sur pied des ateliers pour co-construire un outil autour des émotions et de l’estime de soi à partir d’éléments du film, et avec des participant.es au ciné-débat. Un groupe de travail avec des partenaires locaux a été constitué, piloté par les deux chargé.es de projet du CPAS et du CLPS.

ES : Qui constituait ce groupe et comment s’est-il mis au travail ?

Au départ, il y avait des éducateur.trice.s, des psychologues, des formateur.trice.s d’adultes, une coordinatrice ATL, une infirmière PMS, une psychomotricienne relationnelle… Le groupe était assez hétéroclite et diversifié au niveau des apports.

Ce sont les deux chargé.es de projet du CPAS et CLPS qui ont piloté le groupe. Cette coordination en binôme a été très riche pour faire avancer le projet et construire une dynamique de groupe. Pour avancer dans notre processus, nous nous sommes basés sur une méthodologie de travail en vigueur dans les CLPS et nous avons travaillé par étapes.

Les premières réunions ont permis au groupe de se connaître et d’échanger sur les aspects pédagogiques du film Vice-Versa. Le concept de l’intelligence émotionnelle s’est progressivement imposé à nous, c’était la clé de ce qu’on voulait aborder.

Nous nous sommes donc mis d’accord sur ce qu’est l’intelligence émotionnelle. Ensemble, nous avons construit un langage commun, une compréhension commune du concept. Pour ce faire, nous avons élaboré en groupe des cartes mentales, à partir des 5 émotions de base et leurs éléments déclencheurs. Ce processus a fait émerger beaucoup d’idées au sein du groupe.

En parallèle au début de chaque atelier, nous avons expérimenté des outils qui existent sur les émotions tels que Zemos, Feelincks, les cartes Le langages des émotions, etc.

Emotika est à l’image du groupe, qui a lui-même grandi au fil de la création de l’outil.

Assez rapidement, nous avons dû nous détacher du film Vice-versa car la question des droits d’auteur avec Disney © nous a limité. On a basculé petit à petit vers un tout autre processus de création. Et toujours suivant une méthodologie de projet, nous avons cheminé vers les autres étapes : les ressources disponibles (il n’y avait pas de budget spécifique alloué au projet), la définition des objectifs (généraux, spécifiques), l’identification du public, l’élaboration des activités, et ainsi de suite.

Une étape décisive aura été les premiers pré-test de l’outil  au sein de groupes d’enfants en école primaire et en institution. Ces pré-tests nous ont permis de réajuster une série d’éléments de l’outil mais aussi de nous inspirer pour en créer de nouveaux.

Des vidéos pour préparer chaque séance

Des vidéos explicatives  sont disponibles pour chaque séance d’animation. Ces vidéos ont pour objectif de vous faciliter la prise en main de l’outil et de vous montrer concrètement l’univers dans lequel se déroule les animations. Pour obtenir les supports et les vidéos, il vous suffit d’adresser une demande à coordination@clpsct.org ou à pps@cpascharleroi.be.

E.S. Comment avez-vous identifié les besoins et choisi le public final des 9-12 ans ?

Dès le départ, nous sommes partis des ressentis et des besoins des membres du groupe par rapport à leurs publics respectifs.

Au départ, nous avions envisagé de cibler la tranche des 7-8 ans, mais les pré-tests nous ont réorienté vers les 9-12 ans. Cette tranche d’âge a été choisie en fonction des compétences psycho-émotionnelles des enfants : ils doivent être capables d’identifier et de réguler leurs émotions. Les enfants doivent aussi avoir la capacité à se projeter ainsi qu’un niveau de lecture suffisant.  

D’’île en île, les compétences émotionnelles

Dans le déroulement du jeu, chaque île se concentre sur un objectif spécifique, c’est-à dire le développement d’une compétence émotionnelle :

  • sur les îles MOA et KATU SANTI (‘Qu’est-ce que c’est ?’ et ‘Qu’est-ce que ça me fait ?’), l’objectif est d’identifier les différentes émotions et leurs manifestations (expressions verbales et non-verbales des émotions) ;
  • l’île KEPASSO (‘D’où ça vient’) vise comme compétence émotionnelle de comprendre, identifier et détecter les signaux déclencheurs des émotions ;
  • sur l’île POURKOISSA (‘A quoi ça sert ?’), l’objectif est de comprendre l’utilité des émotions et être capable de les associer aux besoins qu’elles sous-tendent ;
  • enfin, sur l’île EUREKA (‘Qu’est-ce que j’en fais ?’), il s’agit d’identifier des attitudes adéquates en réaction aux émotions et aux besoins ressentis.
E.S. : Les objectifs de l’outil présentent un vaste programme. L’animateur.trice peut-il s’approprier l’outil à sa guise ?

Tout à fait, Emotika permet à chaque animateur.trice de traiter un axe ou une thématique de manière plus particulière. Il peut l’adapter en fonction du vécu de son groupe. On recommande dès lors que l’animateur.trice connaisse déjà la situation de départ et son groupe. Par exemple, si une problématique de harcèlement apparait dans une école, l’outil peut être utilisé pour travailler le bien vivre ensemble et le développement de l’empathie.

Emotika travaille l’intra- mais aussi l’inter-personnel. C’est vraiment un outil de coopération et de cohésion de groupe. Il peut être utilisé pour mettre en mot, libérer la parole sur ce que les enfants ont vécu en une année de pandémie…

De plus, l’outil propose beaucoup de cartes vierges, ce qui laisse la place à l’adaptation au vécu du groupe.

E.S. : Comment l’outil a-t-il été finalisé, avec l’irruption de la pandémie ?

Les pré-tests ont démarré fin 2019-début 2020. A cette période, les deux chargé.es de projet ont assisté à la plupart d’entre eux. Ils ont repris dans le primaire en septembre 2020, avec chaque fois 6 séances prises en charge par l’AMO1 OxyJeunes.

Cette phase nous a permis de réajuster l’outil. Une graphiste est également arrivée dans le processus, qui nous a aidé.es à mettre en forme Emotika. Début 2021, nous avons travaillé sur la mise en cohérence de l’ensemble : tellement de gens ont travaillé sur l’outil qu’il a fallu revoir l’ensemble pour harmoniser les différents éléments, ou réécrire certaines situations, redéfinir certaines émotions… On a aussi élagué, gardé ce qui était le plus important, le plus clair pour les enfants. Puis on a fait relire par des personnes extérieures au groupe de travail, dans les secteurs santé ou social ou tout à fait externe.

L’arrivée inopinée de la Covid a marqué un coup de frein dans notre processus et a fait retomber légèrement la motivation et l’engouement du groupe. Nous avons toutefois continué de nous concerter à distance. Heureusement, les classes du primaire ont repris en présentiel en septembre 2020 pour les pré-tests et cela nous a permis de poursuivre le travail de réajustement de l’outil.

E.S. : Quelle suite envisagez-vous ? Avez-vous prévu une évaluation avec les utilisateur.trices ?

Un groupe Facebook (fermé, accessible uniquement aux utilisateurs et modéré par le groupe de travail) a été créé afin qu’ils puissent échanger sur leur vécu de l’outil, faire un retour sur leur expérience, partager des connaissances et des idées. C’est un vrai plus pour nous. Cela permet aussi de mettre à jour certains fichiers ressources. Lorsqu’une personne demande l’outil, elle reçoit les outils pédagogiques en ligne ainsi qu’une invitation à participer au groupe Facebook.

Cet espace nous permet de faire une évaluation continue. Pour une évaluation plus formelle, il faudra attendre une ‘vraie’ année scolaire. On pourrait imaginer que l’outil fasse l’objet d’une deuxième édition qui tienne compte de l’expérience et du recul. C’est le propre de cet outil d’être pleinement évolutif.

E.S. : Quelles furent les surprises du projet, les inattendus ?

C’est surtout le renforcement du réseau tout au long de ces deux années de fonctionnement qui nous a marqué. Différent.es professionnel.les du secteur psycho-socio-éducatif issu.es de l’arrondissement de Charleroi et de Thuin se sont mobilisé.es pour fournir un important travail de réflexion et de collaboration. Nous n’avions pas envisagé au tout début l’ampleur de cette mobilisation et sommes ravies de voir les synergies qui sont nées de ce processus. Le moteur du projet a été la confiance de l’ensemble des partenaires entre eux et dans les chargé.es de projet. Cette vie de réseau se prolonge aussi dans les échanges des utilisateur.trices, via le groupe fermé Facebook notamment.

Et ce qui rend Emotika unique en son genre,  c’est la prise en compte de l’ensemble du processus émotionnel. C’est le seul outil, à notre connaissance, qui aborde les émotions depuis leurs manifestations, leur expression, leur origine, les besoins sous-jacents jusqu’à la manière d’y répondre et d’y réagir (mise en action, ressources intra/interpersonnelles).

[1] Service d’action en milieu ouvert

Le répertoire des acteurs institutionnels et de terrain actifs en promotion de la sécurité
et en prévention des traumatismes

Le 26 Oct 21

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Réalisé dans le cadre de son Programme de promotion de la sécurité et de prévention des traumatismes subventionné par l’AViQ, cet outil a pour objectifs de faire connaitre au grand public les missions et les activités menées par les acteurs œuvrant dans le secteur mais aussi de favoriser une meilleure connaissance des acteurs entre eux.

Organisé sous forme de fiches à consulter et à télécharger, le Répertoire est accessible à l’adresse https://www.educasante.org/repertoire.

Les fiches reprennent, pour chaque acteur identifié :

  • les champs d’intervention,
  • les domaines d’action,
  • les types d’activités,
  • les publics cibles,
  • la couverture géographique,
  • la présence sur Internet et/ou sur les réseaux sociaux,
  • les publications et/ou les outils pédagogiques,
  • les coordonnées générales ainsi que des informations relatives aux personnes de contact et aux personnes responsables de la structure répertoriée.

Si vous êtes un acteur institutionnel ou de terrain ayant, tout ou en partie, des activités en promotion de la sécurité ou en prévention des traumatismes et que vous souhaitez apparaître dans ce Répertoire, renvoyez ce questionnaire complété à l’adresse communication@educasante.org .

Publication “Mais pourquoi tant de fatigue(s) ? »

Le 26 Oct 21

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La fatigue : une ennemie à combattre ou une amie à écouter ? « Je suis fatigué ». Combien de fois par jour, par semaine, formulons-nous cette phrase à voix haute ? Et combien d’entre nous s’en inquiètent au point d’en parler à leur médecin ?

L’équipe d’éducation permanente de Question Santé est partie de ce contexte et a décidé de s’en servir pour se pencher sur nos fatigues contemporaines dans une brochure intitulée : « Mais pourquoi tant de fatigue(s)? ». Des historiens et des sociologues apportent leur éclairage, ainsi que des témoignages d’étudiants et d’adultes impliqués dans le monde du travail.

À travers plusieurs constats et témoignages, la nouvelle brochure interroge :

  • dans nos sociétés de performances où il faut, en permanence, « être sur la balle », être rapide, être le premier tout en restant performant, le sommeil est-il considéré comme essentiel/important… ou comme une perte de temps ?
  • Jusqu’à quel point nos conditions de vies, nos rythmes effrénés, nos obligations multiples contribuent-ils à notre sentiment de fatigue ? 
  • Nos fatigues sont-elles un signe d’alerte qui révèle les déchirements de cette quête, si ardue, d’être soi ? 

Et si on profitait de cette crise pour écouter nos fatigues et ce qu’elles ont à nous dire avant qu’elles nous consument ?

La brochure et les questions qui y sont abordées s’adressent à tous les publics.

La brochure est disponible gratuitement auprès de l’asbl Question Santé et peut être pré-commandée par courrier rue du Viaduc, 72 – 1050 Bruxelles, par téléphone au +32 (0)2 512 41 74 ou par email à info@questionsante.org.
Vous pouvez également la télécharger au format PDF ici